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Introduction

L’oxygène, molécule indispensable à la vie, est susceptible d’entraîner des effets dommageables
dans l’organisme via la formation de radicaux libres et d’espèces oxygénées activées (EOA). Ces
notions ne sont toutefois pas nouvelles puisque, vers le milieu des années 50, Gerschman et Hartmann
avaient déjà évoqué la toxicité de l’oxygène et la « free radical theory» pour expliquer le processus de
vieillissement. En 1969, les Américains McCord et Fridovich isolent à partir de globules rouges
humains, un système enzymatique antioxydant, la superoxyde dismutase (SOD), capable d’éliminer
l’anion superoxyde, démontrant ainsi pour la première fois, que notre organisme produit des EOA.
Cette découverte sera le point de départ, dans le monde entier, de nombreuses recherches sur le stress
oxydant et les antioxydants. (J. Haleng et al ;2007)

Ces fameux radicaux libres agressent nos cellules en se combinant à elles. A plus grande
échelle, ils attaquent notre peau, nos organes et notre ADN et seraient responsables du
vieillissement de notre organisme, de l'affaiblissement de notre système immunitaire et d'un
certain nombre de maladies graves.

Les plantes médicinales sont devenues des sources potentielles de matières premières essentielles
pour la découverte de nouvelles molécules nécessaires à la mise au point de futurs médicaments. Par
ailleurs, plusieurs chercheurs se focalisent sur ces biomolécules antioxydants naturelles qui agissent
comme des capteurs de radicaux libres produits quotidiennement par l’organisme. La surproduction de
ces radicaux libres peut être néfaste pour l’organisme, vu qu’ils endommagent de nombreux
composants cellulaires aussi divers telles que les protéines, les lipides et l’ADN, et par conséquent,
induisant un état de stress oxydatif. Ce type de stress est le facteur potentialisant l’apparition des
maladies plurifactorielles tels que le diabète, la maladie d’Alzheimer, les rhumatismes et les maladies
cardiovasculaires. L’exploitation des métabolites secondaires à partir des plantes médicinales, et plus
particulièrement les polyphénols, ne cesse d'évoluer afin de lutter contre le stress oxydant induit par les
polluants environnementaux et à ses dégâts au niveau des organes de l’être vivant. (Rahman et
al ;2012)

Plusieurs travaux ont montré le rôle des flavonoïdes dans la désactivation des radicaux libres. La
famille des flavonoïdes, porte des substances pouvant diminuer cette toxicité parce qu’ils ont une
structure qui leur permet de piéger les radicaux libres en les neutralisant par fixation de deux atomes
d’hydrogène fournies par deux fonctions thiols. Cependant, très peu de données ont été publiées sur
l’effet des flavonoïdes sur la peroxydation lipidique secondaire à un traitement au paracétamol ou au
cyclophosphamide et sur les taux de glutathion hépatique.

Si les plantes sont faciles à utiliser, certaines d'entre elles provoquent également des effets
secondaires. Comme tous les médicaments, les plantes médicinales doivent être employées avec
précaution. Il est recommandé de n'utiliser une plante que sur les conseils d'un spécialiste mal dosée.
Toutefois, lorsqu'un traitement à base de plantes est suivi correctement, les risques d'effets secondaires
sont fort limités. (La rousse)

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LES RADICAUX LIBRES OXYGENES

1- Les radicaux libres

Un radical libre est une espèce, atome ou molécule, contenant un électron non apparié. Ce
déséquilibre n’est que transitoire et il est comblé soit par l’acceptation d’un autre électron soit
par le transfert de cet électron libre sur une autre molécule. Ces espèces radicalaires très
instables et très réactives sont produites d’une manière continue au sein de notre organisme,
dans le cadre de nombreux phénomènes biologiques. Par exemple, lors de la respiration
cellulaire, l’oxygène moléculaire se transforme en diverses substances oxygénées,
communément appelées radicaux libres de l’oxygène ou espèces réactives oxygénées (ERO)
(Gutteridge, 1993).

En biologie, les radicaux libres sont des dérivés réactifs de l'oxygène. Ils sont produits
naturellement par notre organisme, principalement par nos cellules, lors de la transformation
des nutriments en énergie (métabolisme), mais ils peuvent aussi provenir de sources
extérieures comme le tabac, l'exposition aux UV, la pollution, le stress, etc.

2-Les différents radicaux libres dérivés de l'oxygène :

Du fait de sa structure chimique (deux atomes d'oxygène ayant mis en commun deux
électrons de même spin et de même niveau d'énergie), l'oxygène moléculaire est une molécule
assez stable, peu réactive en l'absence de métaux de transition ou de molécules en contenant,
les uns et les autres étant ubiquitaires dans la biosphère. Cette réactivité limitée est liée à
l'intensité de la force de liaison entre les deux atomes d’oxygène. Cependant, dans certaines
conditions métaboliques, lors de réactions enzymatiques ou non, l'oxygène moléculaire peut
conduire à la formation de radicaux libres : les radicaux libres oxygénés. Ces radicaux libres
oxygénés sont de différents types et possèdent des réactivités différentes.

2.1. L'anion superoxyde : Il résulte de l'acceptation d'un électron par une molécule
d'oxygène à l'état fondamental. Moyennant un apport d'énergie ou la présence d'un catalyseur,
l'oxygène peut apparier un de ses électrons libres, acquérir une charge négative et produire
l'anion superoxyde. La durée de vie du radical superoxyde est de l'ordre de 10-20 seconde. In
vivo, ce sont les superoxyde dismutases (SOD) qui le dismutent en oxygène et en peroxyde
d'hydrogène.

2.2. Le peroxyde d'hydrogène (H2Q2) : Le peroxyde d'hydrogène ne peut pas être considéré
comme un radical, puisqu'il ne posséde pas d'électron célibataire et est stable. Cependant, sa
toxicité découle de son pouvoir oxydant et de sa capacité à produire des radicaux libres
oxygénés tels que le radical hydroxyle et l'anion superoxyde. La catalase est capable de
détruire le peroxyde d'hydrogène.

2.3. Le radical hydroxyle (OH) : Le radical hydroxyle est une espèce radicalaire
extrêmement réactive (durée de vie de l'ordre de 10-6 seconde) et très toxique, capable
d'attaquer les structures organiques les plus stables avec une constante de vitesse extrêment

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élevée. Le radical hydroxyle est formé Lors de la réduction du peroxyde d'hydrogène par des
métaux de transition, des traces de fer ferreux Fe(II), ou de cuivre Cu(II), pouvant ainsi
entraîner la formation du radical hydroxyle par réduction du peroxyde d'hydrogène.

2.4. Les radicaux alcoxy (RO•l et peroxy (Roo•1) : ils peuvent être produits par l'action d'un
radical libre oxygéné sur les chaînes d'acides gras polyinsaturés. Les radicaux peroxy et alcoxy
sont moins réactifs mais plus sélectifs que les radicaux hydroxyle et ils permettent la
propagation de la réaction en chaîne lors de la peroxydation lipidique.

2.5. L'oxygène singulet : un apport d'énergie (chaleur, rayonnement UV, rayonnement


gamma) peut faire passer l'oxygène de son état naturel initial à un état singulet caractérisé par
un dm·ée de vie très courte (lo-6 seconde). L'oxygène peut-être dans deux états singulets
différents :

-soit les électrons sont anti-parallèles mais ne sont pas sur le même niveau d’énergie.

-soit les électrons sont antiparallèles et tournent sur le même niveau d'énergie.

2.6. Le monoxyde d'azote (NO) : le monoxyde d'azote ou oxyde nitrique est une radical libre
dont la synthèse dépend de la NO-synthase qui catalyse sa production et celle de la L-citrulline
à partir de la l’arginine, le monoxyde d'azote est à la fois un puissant hypotenseur, un
médiateur de l'inflammation, un neuromédiateur et un cytoprotecteur au niveau central à faible
dose; mais il possède des propriétés cytotoxiques à forte dose.

3. Production de radicaux libres au cours du métabolisme cellulaire normal :

Dans les conditions physiologiques, la production de radicaux libres semble être


permanente et est contrôlée par un puissant matériel de défense cellulaire, ce qui permet aux
cellules et aux tissus de conserver leur intégrité structurale et fonctionnelle. L'essentiel de la
production radicalaire s'effectue durant le métabolisme cellulaire de l'oxygène et pendant les
réactions d'oxydo-réduction

3.1. Production au niveau de la chaîne respiratoire de la mitochondrie

Au cours de la respiration cellulaire, l'oxydation de l'acétyl CoA dans le cycle de Krebs


libère des électrons, agissant simultanément avec l'oxygène moléculaire et les protons pour
former de l'eau. Cette réduction directe, (c'est à dire en une seule étape) de l'oxygène
moléculaire, au niveau de la chaine mitochondriale, se fait par la voie de la cytochrome
oxydase (CO), aboutissant à la production d'ATP, et de l’eau. Dans cette réaction, les électrons
sont déplacés par paire, empêchant ainsi tous les stades intermédiaires de la réduction de
l'oxygène, et par conséquent, la production de radicaux libres. Cependant, 1 à 5% de
l'oxygène moléculaire subit une réduction progressive, c'est à dire fait l'objet d'une réduction
monovalente, ou monoélectronique, aboutissant à la formation de radicaux libres intermédiaire.
Le site de l'ubiquinonecytochrome b semble être le site majeur de production d'anion
superoxyde, qui serait due à l'autooxydation de l'ubisemiquinone. La NADH déhydrogénase
est aussi responsable d'une production d'anion superoxyde.

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3.2. Production au niveau des membranes du réticulum endoplasmique et de la
membrane nucléaire : Les monooxygénases ou oxydases à fonction mixte catalysent
notamment des réactions au cours desquelles un des atomes de l'oxygène est incorporé dans un
substrat organique, l'autre étant réduit en eau, ces réactions impliquant des transferts
monoélectroniques . Les cytochromes P-450 sont des hémoprotéines qui font partie de ce
groupe d'enzymes et sont habituellement présents dans la membrane du réticulum
endoplasmique lisse et dans la membrane nucléaire. Ils catalysent, en particulier, des réactions
d'hydroxylation dans lesquelles un substrat organique RH est hydroxylé en ROH au dépens
d'un atome de l'oxygène moléculaire, l'autre atome étant réduit en eau. Les cytochromes P-450
sont importants dans l'hydroxylation de nombreux médicaments et de substances étrangères au
corps (xénobiotiques), particulièrement s’ils sont hydrophobes, ce qui les rend plus solubles
dans l'eau et favorise leur excrétion dans les urines. Par contre, l'hydroxylation de certains
composés les transforme en substances toxiques, voire carcinogènes, dévoyant ainsi la fonction
de détoxification. Les cytochromes P-450 des membranes microsomales et nucléaires peuvent
directement former l'anion superoxyde par un transfert monoélectronique à l'oxygène
moléculaire, ou former du peroxyde d'hydrogène par dissociation des complexes peroxy-
cytochromes. De plus, les cytochromes-réductases à flavoprotéine 1 25 (NADPH cytochrome
P-450 réductases) qui fournissent les électrons aux cytochromes respectifs peuvent subir une
autooxydation et former l'anion superoxyde.

3.3. Production au niveau des membranes plasmiques :

3.3.1. La cyclooxygénase et la lipooxygénase : Le métabolisme de l'acide arachidonique, au


moyen de la cyclooxygénase, pour produire les prostaglandines, et de la lipooxygénase pour
produire les leukotriènes implique la formation de composés peroxy intermédiaires, mais aussi
de radicaux superoxyde et hydroxyle. Non seulement la cascade de l'acide arachidonique peut
être une source importante d'oxydants toxiques, mais elle peut être aussi initiée par l'attaque de
radicaux libres provenant d'autres sources.

3.3.2. La NADPH oxydase : La NADPH oxydase des membranes plasmiques des cellules
phagocytaires (neutrophiles, macrophages) est une source importante de radicaux superoxyde.
L'enzyme est normalement au repos, mais elle peut être activée, par exemple par les bactéries,
les cytokines, et elle catalyse alors la réduction de l'oxygène en anion superoxyde et en
peroxyde d'hydrogène. Ce phénomène appelé "explosion respiratoire" est un des mécanismes
majeurs par lesquels les phagocytes détruisent les microorganismes. Le peroxyde d'hydrogène
produit est le substrat d'une enzyme présente dans les phagosomes, la myéloperoxydase
(MPO), qui catalyse la production d'acide hypochloreux à partir du peroxyde d'hydrogène et
d'ions chlorure. L'acide hypochloreux (HOCl) peut réagir avec les amines endogènes pour
former des N-chloramines (R-NH-Cl) qui sont des agents oxydants très puissants.

3.4. Production au niveau des peroxysomes :

Les peroxysomes sont une source potentielle importante de radicaux superoxyde et de


peroxyde d'hydrogène, car ils contiennent de nombreuses oxydases. Nous citerons la Damino-

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acide oxydase, l'urate oxydase, la L-a-hydroxyacide oxydase. Mais des enzymes défensives
comme la catalase et la SOD sont également présentes dans les peroxysomes.

3.5. Production au niveau du cytosol

3.5.1. Autooxydation de molécules endogènes :

La réduction univalente de l'oxygène peut-être aussi la conséquence de l'autooxydation


de molécules intracellulaires, telles que la ferredoxine, l'hémoglobine, les thiols, les
catécholamines et les hydroquinones.

3.5.2. La xanthine oxydase :

La xanthine oxydase catalyse l'oxydation en deux étapes des purines, comme


l'hypoxanthine en xanthine puis en urate. In vivo, l'enzyme existe sous deux formes :

-une forme déhydrogénase qui utilise le NAD+ comme accepteur d'électrons et qui ne
produit pas de radicaux libres.

-une forme oxydase, qui utilise l'oxygène moléculaire comme accepteur d'électrons et qui
produit ainsi le radical superoxyde lors du métabolisme des purines. La forme déhydrogénase
prédomine dans la plupart des tissus en conditions normales mais elle peut être convertie en la
forme oxydase lors de l'ischémie ou lors de l'oxydation de ses groupements sulfhydryls. La
xanthine oxydase joue d'ailleurs un rôle clef dans la production de radicaux libres lors du cycle
ischémie-reperfusion.

4. Production de radicaux libres liée aux facteurs environnementaux :

Les rayons X, gamma, ultra-violets, en agissant sur les électrons répartis sur les
différentes orbitales autours du noyau engendrent lors de leurs interactions avec différents
composés cellulaires et notamment avec l'eau, la formation de radicaux libres. Ce processus
explique en partie l'action mutagène des radiations ionisantes. De nombreuses substances
exogènes sont susceptibles de se transformer en espèces radicalaires et de produire ensuite par
réaction avec l'oxygène moléculaire des radicaux libres oxygénés, via leur réduction
monoélectronique par différents systèmes enzymatiques (NADPH cytochrome P450 réductase,
NADH cytochrome bs réductase, NADH déhydrogénase, ferredoxine réductase). Ainsi, la
production d'espèces radicalaires serait impliquée :

-dans la cytotoxicité et/ou la toxicité de différents agents anticancéreux.

-dans la toxicité rénale de la céphaloridine (antibiotique).

-dans la toxicité pulmonaire du paraquat (herbicide) et de la nitrofurantoïne (antibactérien).

-dans la toxicité pancréatique de l'alloxane (inducteur de diabète sur différents animaux).

-dans la toxicité pulmonaire et hépatique du tétrachlorure de carbone (solvant organique).

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5. Production de radicaux libres en situation pathologique :

La compréhension et le traitement de nombreux processus pathologiques pourraient


bénéficier de la connaissance du rôle joué par les radicaux libres oxygénés dans les anomalies
membranaires et macromoléculaires. Ainsi, beaucoup de travaux tentent de mettre en évidence
une altération des processus de protection et de contrôle des radicaux libres ainsi que les effets
de la peroxydation qui en découlent.

6- Conséquences de la production des ERO sur l'organisme :


Dans certaines situations, cette production augmente fortement, entraînant un stress
oxydatif que l’on définit comme un déséquilibre entre la production et la destruction de ces
espèces (Gutteridge, 1993). Ce déséquilibre est à l’origine de nombreux facteurs, notamment
les polluants présents dans l’air que nous respirons, l’eau et les aliments que nous
consommons. Les rayons ultraviolets du soleil, d’autres radiations, la fumée de tabac et
l’exercice excessif sont également des facteurs qui augmentent considérablement la présence
des radicaux libres dans notre système (Favier, 2003).
En raison de leur capacité à endommager les cellules, les tissus et les organes, les ERO sont
impliquées dans un grand nombre de pathologies, tant aiguës que chroniques (Gutteridge, 1993). Parmi
les, nous citons, les maladie d’Alzheimer (Smith et al., 1996 ; Smith et al., 2004), de Parkinson (Boltn
et al., 2000), les maladies cardiovasculaires et déficience cardiaque (Jha et al., 1995), les oedèmes et
vieillissement prématuré de la peau (Georgetti et al., 2003) et le cancer (Ali et al., 2008).

7- Principales cibles biologiques des EOA


7.1-L’acide désoxyribonucléique ou ADN :
L’ADN est une cible privilégiée pour les EOA. La guanine, par exemple, peut réagir avec
OH pour former la 8-hydroxy-2’-déoxyguanosine (8-OH-dG) qui, au lieu de s’apparier avec la
cytosine, s’associera avec l’adénine, entraînant des mutations au sein de l’ADN et conduisant à
des altérations du message génétique impliquées dans le déclenchement du cancer et le vieillis-
sement.

7.2-Les protéines :
Les acides aminés possèdent des susceptibilités différentes vis-à-vis des EOA. Les plus
réactifs sont l’histidine, la proline, le tryptophane, la cystéine et la tyrosine. Toute attaque
radicalaire d’un acide aminé provoquera l’oxydation de certains résidus avec, pour
conséquences, l’apparition de groupements carbonylés, des clivages de chaînes peptidiques et
des ponts bi-tyrosine intra- et inter-chaînes. La plupart des dommages sont irréparables et
peuvent entraîner des modifications fonctionnelles importantes (non- reconnaissance d’un
récepteur par un ligand, perte d’activité enzymatique). Certaines protéines oxydées sont peu
dégradées et forment des agrégats qui s’accumulent dans les cellules et dans le compartiment
extracellulaire.

7.3-Les lipides membranaires :


Le radical hydroxyle est capable d’arracher un hydrogène sur les carbones situés entre
deux doubles liaisons des acides gras poly-insaturés (AGPI) : c’est la phase d’initiation. Le
radical lipidique réagit avec une molécule d’oxygène pour former un radical peroxyle (ROO•),
suffisamment réactif pour arracher un H+ à un AGPI voisin, propageant ainsi la réaction.
Il en résulte une altération de la fluidité membranaire qui conduit inévitablement à la mort
cellulaire. Les peroxydes générés seront neutralisés par la glutathion peroxydase ou continue-
ront à s’oxyder et à se fragmenter en aldéhydes (malondialdéhyde, 4-hydroxynonénal) dont les
activités pro-athérogènes sont bien connues.
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7.4-Les lipoprotéines :
L’attaque radicalaire des lipoprotéines circulantes aboutit à la formation de LDL
oxydées, qui seront captées par des récepteurs spécifiques des macrophages. L’activité de ces
récepteurs n’étant pas régulée par la concentration intracellulaire en cholestérol, les
macrophages se transforment petit à petit en cellules spumeuses (rôle important dans les
premières étapes de l’athérosclérose). En outre, ces LDL oxydées sont immunogènes et les
immuns complexes formés peuvent activer la voie classique du complément et générer la
sécrétion de cytokines proinflammatoires par les macrophages.
8- Systèmes de défense
Des systèmes de défense permettent de prévenir la formation radicalaire ou de limiter les
lésions d'oxydation résultantes. Ces systèmes peuvent être endogènes ou exogènes, d’origine
nutritionnelle.

8.1- Les antioxydants endogènes


Ce sont des enzymes ou protéines antioxydantes (Superoxyde dismutase, Catalase et
Glutathion peroxydase) élaborées par notre organisme avec l’aide de certains minéraux. Elles
sont présentes en permanence dans l’organisme mais leur quantité diminue avec l’âge (Mikaet
al., 2004).
8.2- Les antioxydants exogènes :
Ils sont présents dans l’alimentation telle que les vitamines A, C, E et les polyphénols en
particulier les flavonoïdes, ainsi que les cofacteurs des enzymes impliquées dans les systèmes
antioxydants endogènes comme le sélénium, le zinc et le manganèse. Ces antioxydants
nutritionnels sont indispensables mais leur action est limitée jusqu’à ce qu’ils soient régénérés.

9 - Intérêts thérapeutiques des flavonoïdes


Des expériences menées sur des souris ont montré que la quercétine et la quercétrine
avaient une activité antidiarrhéique très importante. Aussi d’autres flavonoïdes, comme
l’apigénine, ont été décrits comme des composés bactéricides et bactériostatiques très efficaces
(Basile et al., 1999 ; Cushnie et al., 2003 ; Martini et al. 2004). De même les flavonoïdes ont
déjà été utilisés pour le traitement des cataractes d’origine diabétique (Goodarzi et al., 2006 ;
Ouali et al., 2007).
D’autres propriétés thérapeutiques sont attribuées aux flavonoïdes notamment l’activité
antioxydante. En effet, les flavonoïdes sont des piégeurs efficaces des radicaux libres les plus
prooxydants, particulièrement impliqués dans la peroxydation lipidique (Laughton et al., 1989
; Puppo, 1992). De plus, ils ont une activité chélatrice des métaux tels que le cuivre et le fer
qui, à l’état libre, peuvent être à l’origine de la production de radicaux libres par les réactions
de Fenton et d’Haber-Weiss (Puppo, 1992 ; Van Acker et al., 1995). Ils sont aussi de
puissants inhibiteurs de l’oxydation des LDL (Laughton et al., 1989 ; De Whalley et al.,
1990).
10- Quelques méthodes d’évaluation de l’activité antioxydante in vitro :
D’après Sanchez-Moreno (2002) et Huang et al (2005), les techniques d'évaluation des
propriétés antioxydantes peuvent être classées en deux groupes selon deux mécanismes : soit
par le transfert d’atome d’hydrogène, soit par le transfert d’un simple électron.
Les tests du premier groupe sont employés pour évaluer la peroxydation lipidique en
utilisant un substrat lipidique ou lipoprotéique. La quantification de cette propriété est
exprimée par la mesure du degré d’inhibition de l’oxydation (Sanchez-Moreno et Larrauri,
1998).
Alors, les tests du deuxième groupe sont ceux qui interviennent dans la mesure de
l’habilité du piégeage des radicaux libres. Ils comportent le balayage du peroxyde d’hydrogène

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(H2O2), de l’acide hypochloreux (HOCl), de l’hydroxyle (OH􀁸), des anions superoxyde, du
peroxyle (ROO􀁸) et de l’oxyde nitrique (NO􀁸) (Sanchez-Moreno, 2002).

Conclusion

Radicaux libres, stress oxydant, espèces oxygénées activées, antioxydants sont


devenus des termes de plus en plus familiers pour les professionnels de la santé et même le
grand public. Le milieu médical prend conscience qu’une augmentation de stress oxydant chez
un individu est potentiellement une cause d’apparition de diverses pathologies comme les
maladies cardio-vasculaires, le cancer ou le diabète sucré.

Pour se prémunir contre ces pathologies, il est important de disposer de défenses


antioxydants adéquates qui doivent nous être apportées par une alimentation saine,
particulièrement riche en fruits et légumes (32). Actuellement, il existe un réel consensus
scientifique sur le fait que, plus le statut en antioxydants d’un individu est bas, plus le risque de
développer ces pathologies est élevé.

8
t[2] Rahman T., Hosen I., Towhidul Islam MM., Shekhar HU.
2012 : Oxidative stress and human health. Advances in
Bioscience and Biotechnology, 3: 997-1019.

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