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Stress Oxydatif

Le stress oxydant se définit comme l’incapacité de l’organisme de se défendre contre les


espèces réactives de l’oxygène ERO en raison de la perturbation d’équilibre endogène entre
ces derniers et les agents oxydants AO. Ce déséquilibre conduit potentiellement à des
dégâts structuraux et fonctionnels.

Les ERO sont des espèces chimiques oxygénées tels que les radicaux libres ions oxygénés,
peroxydes, rendues chimiquement très réactives par la présence d’électrons de valence non
appariés dans l’orbitale la plus externe. L’équilibre est rétabli soit par oxydation (perte de
cet é libre) ou par réduction (gain d’un autre é). Le caractère radicalaire de la molécule ne
disparait pas, l’électron libre peut passer sur d’autres molécules ; c’est le phénomène
d’oxydation en chaine.

Sommaire

1 Facteurs influençant le stress oxydatif


2 Étude des espèces réactives produites lors du stress oxydatif
2.1 Propriétés
2.2 Mécanisme de génération des ERO
2.3 Formation des radicaux libres
3 Toxicité des ERO
4 Les espèces réactives de l’azote
5 Source des espèces réactives
6 Les moyens de lutte contre le stress oxydatif
7 Quantification des ERO

Facteurs influençant le stress oxydatif


Facteurs augmentant la production des ROS : exemple : consommation élevée
d’O2 (activité sportive intense) avec dépenses énergétiques.
Facteurs réduisant les capacités antioxydantes : exemple : déficit enzymatique
congénital (G6PD)

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Stress Oxydatif

Étude des espèces réactives produites lors du stress


oxydatif
Propriétés

Les ERO sont des espèces électrophiles de courte durée de vie (ns), elles font partie des
systèmes ubiquitaires ayant une réactivité chimique délétère à l’égard des biomolécules,
cette réactivité est inversement proportionnelle au pouvoir oxydant (OH° > RO° > HOO° >
ROO°).

Mécanisme de génération des ERO

Au niveau de la respiration mitochondriale : lors de l’inhibition du transfert d’électron par


découplage de la phosphorylation oxydative.

Modification du potentiel REDOX favorisant l’auto-oxydation des biomolécules.

Exacerbation des phénomènes inflammatoires, et augmentation du taux du Fe libre et


autres métaux de transition.

Bioactivation lors de processus de biotransformation (Formation des RO°), induction des


NOS (Oxyde nitrique synthétase) I, II, III ; Stimulation des oxydases (NOX, MAO, XO)

Formation des radicaux libres

>> Par Scission

Scission homolytique de la liaison covalente

Scission hétérolytique

>> Par dismutation

Réduction monoélectronique :

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Stress Oxydatif

1.

Oxydation monoélectronique :

1.

Les espèces réactives d’O2 (ROS)

1 *- *
Oxygène singlet O2, anion superoxyde O2 , peroxyde d’hydrogène, radical hydroxyle OH,
l’ozone O3.

Toxicité des ERO


Dommage oxydatifs lipidiques : principalement par peroxydation lipidique : ensemble
des phénomènes oxydatifs non spécifiques des lipides (oxydation non enzymatique). Cibles :
constituants membranaire (acides gras poly insaturés) lipides circulants (lipoprotéines –
Cholestérol libre).

Dommage oxydatifs protéiques : cible : les acides aminés (surtout soufrés (Cystéine)
aromatique (Histidine), les protéines les plus sensibles étant celles qui ont le plus de
groupements sulfhydrile SH.

Deux modes d’action : direct : cible les chaines peptidiques et les chaines latérales. Le
mode indirect essentiellement par glycation (formation de groupement carbonyle) ou par
lipooxydation (formation de bases de Schiff + adduits de Michael).

Dommage oxydatifs de l’ADN : cible : ADN mitochondrial/nucléaire.

Le *OH généré par H2O2 et O2*- est directement responsable de diverses altérations de l’ADN.

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Stress Oxydatif

Les espèces réactives de l’azote


NO* et ses dérivés : l’anhydride nitreux N2O3, l’ion peroxynitrite (ONOO–).

NO* : la réaction est catalysée par la NOS mitochondriale, implique un atome d’azote de la
L-Arginine et une O2. Ce radical est peu réactif et diffusible dans les milieux biologiques. Il
peut être cependant oxydé en ion nitrosonium NO+ ou réduit en ion nitroxyle NO+.

Rôle : les ERN interviennent essentiellement dans le processus de coagulation sanguine,


ceux sont des vasodilatateurs (cardiovasculaires), responsables d’une relaxation des cellules
musculaires lisses. Sur le plan neurologique, sont impliqués dans la neurotransmission et la
plasticité neuronale ; immunologique, signalisation intra et intercellulaire, dans l’apoptose,
et les mécanismes de défenses, physiologique, maintien de l’intégrité muqueuse gastro-
intestinale.

Toxicité :

NO* > ions nitrites (NO2–) il peut aussi fixer un groupement nitroxyle sur les acides aminés,
comme la tyrosine, pour générer la nitrotyrosine. En présence d’un excès de NO•, on parle
de « stress nitrant ».

La réaction de NO• avec l’•O2 – entraîne la formation de l’ion peroxynitrite (ONOO–) qui est
considéré (espèce réactive de l’azote & de l’oxygène). La protonation en acide peroxynitreux
(ONOOH) donne une espèce très oxydante.

L’autooxydation du NO• par O2 est à l’origine de la formation d’anhydride nitreux, le N2O3.

Ainsi, chaque ERN possède une réactivité qui lui est propre et peut agir sur divers
constituants cellulaires.

Source des espèces réactives


La chaine respiratoire mitochondriale : formation de trois espèces radicalaires O2*-,
OH*, H2O2 : sources majeures : Complexe I (NADH-ubiquinone réductase) & Complexe
III (Ubiquinone-cytochrome C réductase)
Enzymes inflammatoires :
NADPH oxydase (ubiquitaire) au cours de la phagocytose, cette enzyme est
capable de réduire l’O2 en O2*

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NO synthétase (I, II, III, m)


MPO (myéloperoxydase) : à l’intérieur de la vacuole phagocytaire, l’anion
superoxyde est dismuté en péroxyde d’hydrogène qui se transforme en acide
hypochloreux sous l’action de la myeloperoxydase.
Systèmes des Cyt P450 : surtout CYP2E1+++ : l’autooxydation du Cyt P450 (FeII)
en Cyt P450 (FeIII) entraine une réduction de l’O2 en O2-*.
Autres sources enzymatiques : MAO (monoamine réductase et H2O2)
Sources non enzymatiques : auto-oxydation de l’adrénaline, dopamine, flavines,
hydroquinone, hémoglobine à O2-*, H2O2, *OH

Les moyens de lutte contre le stress oxydatif


Les antioxydants : toute substance qui, présente à faible concentration par rapport au
substrat oxydable, est capable de ralentir ou inhiber l’oxydation de ce dernier.

Les antioxydants enzymatiques : 1ère ligne de défense principalement représentée par :

Superoxyde dismutase (SOD) métalloenzyme ubiquitaire (élimine l’anion superoxyde


par dismutation)
Catalase: Enzyme héminique ubiquitaire (GR+++) (élimine H2O2 par dismutation)
Système Glutathion peroxydase / Glutathion réductase (GPx/GR) sélénoprotéine
ubiquitaire (7 isoformes) (élimine 70% des proxydes organique et 94% de H2O2 par
réduction)
Thiorédoxines peroxydases (Trx): sélénoenzymes NADPH dépendante (élimine
H2O2, ROOH, ONOO–) par réduction.

Les antioxydants non enzymatiques :

Vitamine E: sous forme α-tocophérol (la plus active et la plus absorbée) antioxydant
majeur des structures lipidiques – autre action ; neutralisation 1O2
Vitamine C : acide ascorbique : agent réducteur et chélateur sous forme d’acide
déhydro-L-ascorbique (DHA) réagit directement sur les radicaux libres et élimine H2O2.
Provitamine A (caroténoïdes) : β-carotène : précurseur de la vitamine A
(interruption du processus de la peroxydation lipidique)

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Stress Oxydatif

Autres vitamines : Vitamine P (flavonoïdes), Coenzyme Q10


Les oligoéléments : Se, Zn comme cofacteurs GPx, SOD1, SOD3 respectivement
Protéines transporteuses : par séquestration des métaux impliqués dans la
génération des ERO (transferrine Fe).
Glutathion : comme cofacteur d’enzyme (GPx)

Autres mécanismes : réparation de l’ADN

Ceci en cas d’insuffisance ou de défaillance des systèmes antioxydants précédents. La


réparation de l’ADN prévient les risques de mutagenèse (cancers).

Agents toxiques et production endogène des ERO

Chimiques : Métaux (As), Solvant(CCl4), médicament (Paracétamol)


Physiques : radiations ionisantes, rayonnement UV

Dans certaines pathologies le stress oxydatif peut être une cause primordiale (cancers), ou
bien facteur déclenchant (Maladie d’Alzheimer), d’autres peuvent être la cause secondaire
du stress oxydatif (Diabète).

Quantification des ERO


Par mesure directe : (Chimiluminescence, résonance paramagnétique électronique)

Par mesure indirecte : (marqueurs immuno-histochimiques)

Quantification des marqueurs d’oxydation

Marqueurs d’oxydation lipidiques (Ac anti-LDL oxydés)

Marqueurs d’oxydation protéiques : principalement par dosage des protéines


carbonylées

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