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Analyse narrative de texte « 

Nasrudine  »
Nsrudine est un récit humoristique qui raconte un événement, c’est -à-dire une
transformation dont le sujet de faire est un acteur « animal » et le sujet d’état un acteur
« humain » . Cette transformation se caractérise par le passage d’un état à un autre. Ces deux
états correspondent respectivement à la situation initiale et à la situation finale.

Structure globale du récit.

Comme la situation finale est déterminante dans la construction de la structure globale


du récit qui repose sur un axe sémantique, de fait qu’elle commande l’établissement de la
situation initiale , et comme nous avons affaire à deux sujets d’états qui sont en relation à un
même objet de valeur , force est de constater que la situation finale corresponde a un
double énoncé d’état dans lequel les sujets d’état (Nasrudine et la Buse) sont respectivement
disjoint et conjoint à l’objet de valeur (fois) : (S1UO.S2) ; et par présupposition , la situation
initiale correspond elle aussi à un double énoncé d’état qui met en rapport les même sujets
d’état au même objet de valeur , mais de façon inversée : ( SIUOUS2)

Segmentation du texte

Avant de passer à l’analyse détaillée du texte, nous avons jugé utile de segmenter le
texte en séquence, étant donné que c’est une première organisation, empirique, du
contenu. La segmentation permet d’individualiser et de distinguer des séquences à partir de
critères linguistiques, discursifs et narratifs.

En s’appuyant sur les critères discursifs qui sont les plus appropriés pour le découpage
en séquence de notre texte, on peut définir une séquence comme une disposition
particulière (et stable) d’acteurs dans un cadre spatio-temporel. Dés lors, un changement
dans le dispositif d’acteurs, de lieux , de temps, indiquera un changement de séquence (à la
manière des «scènes  » de théâtre)

Ainsi, notre texte est divisible en trois séquences si l’on s’appuie sur le critère actoriel.

Chaque séquence se caractérise par une dominante actuarielle particulière :

La première séquence est dominée par la présence de l’acteur « Nasrudine »et elle


va du début de texte jusqu’à « qu’un ami lui avait donnée »
La deuxième séquence est réservée à l’acteur « la Buse »
La troisième séquence est consacrée à la réplique de Nasrudine

Analyse des séquences

Séquence 1 :

Narrativement parlant, Nadrudine assume le rôle d’un sujet opérateur : il est doté d’un
programme narratif à réaliser et qui consiste en la préparation d’un plat cuisiné. Pour ce
faire, il du s’inscrire dans deux types de communication d’objets : tantôt en tant que sujet de
faire, tantôt en tant que sujet d’état.

Nous pouvons dores et déjà considérer les programmes narratifs réalisés lors de ses
communications d’objets comme des PN d’usage par rapport à un PN final.

L’échange est le premier type de communication d’objets. En effet « l’achat » du


« morceau de foie » tout en étant un programme narratif d’acquisition dont le sujet d’état
est Nasrudine et le sujet de faire est Nasurdine et le sujet d’état le vendeur.
Le second type de communication d’objets est la communication participative qui met
en rapport deux programmes narratifs qui sont tous les deux des PN conjonctifs. L’ami sujet
d’état conjoint à un objet de valeur d’ordre cognitif. Programme narratif d’attribution corrélé
à un autre type non-renonciation du fait que l’ami n’est pas disjoint définitivement de l’objet
de valeur et qu’il s’agit d’un partage de savoir.

Jusqu’ici tous les éléments nécessaires sont réunis pour réaliser son PN qui consiste
en la transformation de l’objet de valeur « morceau de foie » en un objet de valeur « pâte de
foie » : c’est –à-dire transformer le /cru/en/cuit /. Nous entendons par « élément
nécessaires » les élément de la compétence qui est, paraît-il , suffisante pour permettre au
sujet de passer à l’acte . Le sujet est, d’abord, doté d’un /vouloir-faire /que peut traduire le
désir de manger un plat relève de la modalité du /pouvoir-faire / ; ensuite, l’acquisition de la
recette est à mettre au compte du /savoir-faire /

Mais le vent ne souffle pas toujours dans la direction souhaité. C’est ce que nous
allons voir dans la deuxième séquence.

Séquence 2 :

Cette séquence est consacrée à la Buse et à son action. L’entrée en scène de cet acteur
en tant qu’anti-sujet doté d’un programme narratif contraire à celui de nasrudine fait
apparaître la dimension polémique au cœur du récit.

La Buse en tant qu’anti-sujet a réalisé deux programmes narratifs successifs dont le


premier est un PN d’usage nécessaire pour le second qui est un PN de performance
(à condition de considérer celui-ci comme un PN final). Le premier PN à permis à l’anti-sujet
de se rapprocher de son adversaire, tandis que le second est un PN réalisé selon le mode de
l’épreuve qui est une corrélation de deux faires : l’un réfléchi conjonctif, de type
appropriation, dont le résultat est la conjonction de La Buse à l’objet de valeur ; l’autre
transitif disjonctif, de type dépossession, ayant pour résultat la disjonction de Nasrudine de
l’objet de valeur.

Pour ce qui est de la compétence de l’anti-sujet : nous pouvons dire que la buse est
investie comme Nasrudine de la modalité du /vouloir-faire /, vouloir manger. Par contre, les
modalités du /savoir-faire/et du / pouvoir-faire/sont déduites de son action : le / savoir-faire/
de l’anti-sujet se rapporte à l’organisation de son action en deux temps et le / pouvoir-faire /
est le faite de disposer de l’espace aérien pour agir sans que son adversaire puisse
l’atteindre.

Séquence 3 :

Cette troisième séquence qui se limite à la réplique de Nasrudine manifeste un effet se


sens comique qui résulte d’un faire interprétatif et évaluatif de ce dernier. (Du point de vue
du schéma narratif on peut parler à ce stade de la phase de la sanction).

Le faire évaluatif de Nasrudine porte sur l’importance des deux objets de valeur :
« la viande » et « la recette », dont le résultat émane d’un système de valeur dans lequel
l’ordre d’importance des objets de valeur ne s’applique pas à La Buse pour qui manger ne
nécessite pas cuire.

En fait, Nasrudine ne fait pas la distinction entre ce qui relève de la nature (manger
cru) et ce qui relève de la culture (manger cuit). Disposer d’une « recette » et vouloir
préparer un « pâté de foie » est un comportement culturel, alors que manger le « foie »/cru/
est un geste naturel.
Conclusion :

Nous attirons l’attention sur les différentes oppositions sur lesquelles repose ce récit.
L’opposition actorielle humain vs animal est essentielle puisqu’elle a entraîner les deux
autres : celle de l’opposition axiologique culture vs nature et celle de l’appréciation
contradictoire sur un même objet de valeur /cuit / vs /cru/

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