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4 Le verbe : temps et modes

Objectifs du chapitre
Savoir analyser la valeur des modes personnels et impersonnels.
Maîtriser l’emploi des temps de l’indicatif et comprendre leur valeur.

Démarche
Le texte de l’abbé Prévost permet de repérer les emplois de différents temps et
modes et de leur associer différentes valeurs, différents aspects. Après le présent
qui renvoie au discours du locuteur à un interlocuteur fictif (énonciation), les temps
du passé, imparfait et passé simple essentiellement, s’organisent pour élaborer un
récit dramatique. On mesure ainsi l’intérêt de l’analyse grammaticale pour la lecture
et l’interprétation des textes littéraires.

1. Repérer les modes et les temps


a. Pardonnez (l. 1) et exigez (l. 14) sont au présent de l’impératif. L’impératif a ici une
valeur de prière, de demande polie.

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b. achève (l. 1) : présent d’énonciation. tue (l. 1) : présent d’énonciation. raconte (l. 1) :
présent d’énonciation. est (l. 2) : présent d’habitude. porte (l. 3) : présent d’habitude.
semble (l. 3) : présent d’habitude. entreprends (l. 4) : présent d’habitude.
c. avions passé (l. 5) : plus-que-parfait de l’indicatif. Expression d’une action achevée
par rapport à l’imparfait qui renvoie à une action en cours, inachevée (Je croyais… je
n’osais…, l. 5-6).
d. Rapporte se prête à deux analyses possibles : présent de l’indicatif ou présent du
subjonctif. Il s’agit ici du présent du subjonctif. Décrive (l. 15) permet de lever l’hési-
tation (présent du subjonctif, et non présent de l’indicatif décris). Mais surtout, l’em-
ploi du subjonctif est imposé par l’expression de la défense et la forme N’exigez point
que (l. 14), suivie du subjonctif (mode de ce qui n’est pas réalisé).

2. Comprendre l’alternance des temps dans un texte


a. Imparfait et passé simple.
b. Le passé simple exprime des actions achevées, délimitées dans le temps, qui ren-
voient à un moment précis (je m’aperçus dès le point du jour, l. 7 ; je la perdis, l. 16 ; etc.).
L’imparfait exprime des actions inachevées à ce moment-là : je croyais (l. 5), je n’osais
(l. 6)… On parle souvent d’une alternance entre le temps de l’arrière-plan (imparfait)
et le temps du premier plan (passé simple).

EXERCICES
Exercice 1
suivrions – achetâtes – vaincrai – battent – mîmes – avais crû – bûtes – eurent pris
– aurai prouvé – agisses.

Exercice 2
1 Hypothèse, condition. 2 Futur dans le passé. 3 Incertitude, irréel du passé (eût
donné, conditionnel passé « 2e forme », peut aussi être analysé comme un subjonc-
tif plus-que-parfait).

Exercice 3
1. Je m’inquiétai de ce que tu avais fait la veille. 2. Il déclara que nous serions libres la
semaine suivante. 3. Vous avez affirmé que la température de la planète se réchauf-
ferait rapidement.

Exercice 4
1. Elle lui répondit qu’elle n’avait pas eu le temps de lui écrire cet été-là. 2. Il répétait
qu’il voulait partir avec lui / avec elle. 3. Je leur demanderai s’ils sont d’accord pour
passer l’été à la montagne.

Exercice 5
1. avaient raison / avaient eu raison. 2. iront. 3. déçoivent. 4. puissions / ayons pu.
La langue et le discours

5. avions été.

Exercice 6
– compte (l. 1) : indicatif ➙ action ou situation présentée dans sa réalité.
– est (l. 2) : indicatif ➙ idem.
– est (l. 3) : indicatif ➙ idem.
– est arrivé (l. 4) : indicatif ➙ idem.
PARTIE 1

– s’égrènent (l. 5) : indicatif ➙ idem.


– grelottent (l. 7) : indicatif ➙ idem.
– Écoute (l. 8) : impératif ➙ ordre.

CHAPITRE 4 Le verbe : temps et modes 33


– n’entends (l. 8) : impératif ➙ défense.
– imagine (l. 9) : indicatif ➙ action présentée dans sa réalité.
– serait (l. 9) : conditionnel ➙ action ou situation imaginaire.
– s’aventurerait (l. 9-10) : conditionnel ➙ idem.
– bouillonneraient (l. 12) : conditionnel ➙ idem.
Exercice 7
a. 1 Présent d’énonciation : comprends, admire, admets. – Présent de vérité géné-
rale : marie, est, est, est, condamne, ont, espère. 2 Présent historique (ou de narra-
tion) : bougent, va, cherche, nomme, commence, s’ouvre, accueille.
b. Le texte 2 emploie le présent comme présent historique. Les temps du passé y sont
remplacés par le présent, qui rend les scènes décrites plus vivantes, plus présentes.
La mise à distance créée par les temps du passé est ainsi estompée. On le mesure
si l’on réintroduit des temps du passé à la place du présent, ce qui ne change pas le
sens.
Exercice 8
a. montât : imparfait du subjonctif. Expression de l’ordre, subjonctif appelé par le sens
de la proposition principale (Il fit signe à la petite que…).
b. habitait : imparfait de l’indicatif. – avait acheté : plus-que-parfait de l’indicatif.
Exprime l’antériorité par rapport à l’action portée par le verbe à l’imparfait.
c.
– frappa (l. 2) : sujet : On.
– entendit (l. 9) : sujet : la petite.
– accourut (l. 9-10) : sujet : la petite.
– alla (l. 10) : sujet : Il.
– ouvrit (l. 11) : sujet : Il.
– vit (l. 11) : sujet : Il.
– dirent (l. 13) : sujet : qui.
– fit (l. 17) : sujet : il.
– s’habilla (l. 18) : sujet : Il.
– descendit (l. 18-19) : sujet : Il.
➙ Actions ponctuelles dans le passé.
d. La succession des verbes au passé simple et l’opposition passé simple / imparfait
mettent en évidence le caractère dramatique des actions exprimées par les verbes au
passé simple. Deux plans distincts s’opposent : les verbes au passé simple installent
au premier plan les événements et les actions qui se succèdent et font progresser
le récit ; les verbes à l’imparfait ou au plus-que-parfait, en revanche, dessinent l’ar-
rière-plan de cette trame narrative, installant ainsi les circonstances dans lesquelles
les actions au passé simple se succèdent.
Exercice 9
On évaluera notamment ici la capacité des élèves à maintenir l’aspect dramatique
du texte de Pierre Michon en jouant sur les alternances imparfait / passé simple ou
temps simples / temps composés, comme précédemment.
Exercice 10
Dans les deux cas, il convient d’employer le conditionnel présent (voir tableau, manuel
p. 27).
Exercice 11
a. Temps simples : sommes (présent de l’ind., l. 1), étaient (imparfait de l’ind., l. 1), avons
(présent de l’ind., l. 7), plaît, est, connaît, estime (présent de l’ind., l. 8), est (présent de
l’ind., l. 9), se mourait (imparfait de l’ind., l. 11), parlez (présent de l’impératif, l. 13), voulez

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(présent de l’ind., l. 13), est (présent de l’ind., l. 14), traitait (imparfait de l’ind., l. 15), est
(présent de l’ind., l. 15), approuve, assure (présent de l’ind., l. 17-18), viennent (présent de
l’ind., l. 18), sont (présent de l’ind., l. 19), aime, est (présent de l’ind., l. 20), feront (futur
de l’ind., l. 21), fera (futur de l’ind., l. 22), veut (présent de l’ind., l. 23). – Temps compo-
sés : avons dormi, avons vu (passé composé de l’ind., l. 3), avons été (passé composé
de l’ind., l. 4), avons reçu (passé composé de l’ind., l. 5), a été (passé composé de l’ind.,
l. 10), avait priée, avais oublié (plus-que-parfait de l’ind., l. 12-13).
Les temps composés correspondent à des actions achevées, et qui sont antérieures
aux actions portées par les temps simples.
b. Pistes pour l’analyse et le commentaire :
– Le choix de l’indicatif comme mode dominant et du présent de l’indicatif comme
temps dominant (voir notamment les présentatifs c’est) contribue à faire de ce méde-
cin un personnage réel, à propos duquel Mme de Sévigné dit vrai, n’invente rien. Amyot
est un médecin qui me plaît (l. 7-8).
– Le futur de l’indicatif et l’impératif présent (l. 13) envisagent une projection heu-
reuse de Mme de Sévigné dans l’avenir, confiante dans les soins dispensés par ce
médecin : il me la fera donner si délicatement (l. 22).
– Le recours aux temps du passé (l. 10-11, l. 15), contribue enfin à faire d’Amyot un
médecin d’expérience, aux capacités reconnues, caractérisé par son grand dévoue-
ment (l. 10-11).

La langue et le discours
PARTIE 1

CHAPITRE 5 Les règles d’accord 35

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