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EXAMEN FINAL DROIT PENAL DES AFFAIRES

Hamzaoui Omar Mme .Ouazzani

2022/2021
Analysez le cas pratique suivant :

Rachid, président du conseil d’administration de la SA « IMPORTEXPORT », faisait toute


confiance à son chef comptable, Ahmed. Celui-ci a établi en Avril et en mai le bilan et le
compte d’exploitation de la SA. Pour l’exercice clos au 31 mars. Le bilan et le compte
d’exploitation faisaient apparaître un déficit d’exploitation de 150.000 dhs. Puis pour une
raison inconnu Rachid licencie Ahmed.

Lors de l’assemblée générale des actionnaires, quelques jours après, Rachid, présente un
bilan qui laisse apparaître un bénéfice de 500.000 dhs, Cette opération avait pour but de
permettre aux actionnaires de toucher des dividendes, ce qui s’est d’ailleurs produit.

Rachid occupait le poste de directeur commercial qui lui permettait de bénéficier des
avantages sociales et de toucher un salaire important, sans pour autant qu’il soit effectif.

Anas, le fils de Rachid dirige une entreprise de transit international SARL « inter-transit
SARL » bénéficie régulièrement de prêts de la part de la société « import-export » SA avec
des conditions avantageuses, n’ont jamais été réclamés par ladite société. Ceci a permis à la
société « inter-transit » SARL de prospérer rapidement.

Samir, commissaire aux comptes, a certifié dans son rapport à l’assemblée générale des
actionnaires (sans avoir procédé à toutes les vérifications) la régularité et la sincérité de
l’inventaire, du bilan, du compte d’exploitation générale et du compte des pertes et profits.
Ces faits ayant été portés à la connaissance de la justice sur dénonciation d’un ouvrier de la
société, une enquête a été ouverte. Une perquisition réalisée au sein de la SA a permis
d’établir que le livre d’inventaire était incomplet et qu’aucune récapitulation des stocks n’a
été faite. Une autre perquisition réalisée au domicile de Rachid a permis de découvrir un
récapitulatif de tous les stocks manipulés. Par ailleurs, des témoignages concordants attestent
que Samir a, plusieurs jours avant l’assemblée générale, indiqué à sa secrétaire, Nadia, que les
comptes de la société étaient faux.

Suite à cette enquête des personnes ont été accusés d’infractions, déterminez-en les
éléments constitutifs ainsi que les responsabilités qui en découlent.
1. Les éléments constitutifs des infractions :
Attendu que, Rachid a procédé au licenciement de Ahmed sans motif ce fait est qualifié
comme un licenciement abusif sans motif, ce qui rend Ahmed a le droit de demander
réparation auprès de Rachid

En effet, Rachid, présente un bilan qui laisse apparaître un bénéfice de 500.000 DHS, lors de
l’assemblée générale des actionnaires, par contre à ce que présente Ahmed d’un bilan et le
compte d’exploitation faisaient apparaître un déficit d’exploitation de 150.000DHS.

Dans ce cas premier est qualifié comme la distribution de dividendes fictifs. Sa base légale se
trouve au niveau de l’article 384 de la loi 17-95 relative aux sociétés anonymes :

« Seront punis d’un emprisonnement de un à six mois et d’une amende de 100.000 à


1.000.000 de dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement les membres des organes
d’administration, de direction ou de gestion d’une société anonyme :

1) qui, en l’absence d’inventaire ou au moyen d’inventaires frauduleux, auront, sciemment,


opéré entre les actionnaires la répartition de dividendes fictifs… »

L’article 384 al 1 de la loi 17-95, le délit de répartition des dividendes suppose que la loi punit
l’absence d’inventaire ou un inventaire frauduleux, ce qui est le cas de Ahmed qui présente à
l’assemblée générale des actionnaires un bilan qui laisse apparaître un bénéfice de 500.000
DHS ce qui loin de la réalité de la société.

L’élément matériel réside dans le fait de présenter un inventaire frauduleux ou l’absence


d’inventaire, ce qui est découvert par la perquisition réalisée au sein de la SA a permis
d’établir que le livre d’inventaire était incomplet et qu’aucune récapitulation des stocks n’a
été faite. Une autre perquisition réalisée au domicile de Rachid a permis de découvrir un
récapitulatif de tous les stocks manipulés.

Pour l’élément moral, c’est l’intention frauduleuse, dans l’auteur de l’infraction, Ahmed, qui
nécessite la connaissance du caractère frauduleux des moyens utilisés, et la connaissance du
préjudice pour la victime.

En outre, le deuxième alinéa de l’article 384 susmentionné, que : « Seront punis d’un
emprisonnement de un à six mois et d’une amende de 100.000 à 1.000.000 de dirhams ou de
l’une de ces deux peines seulement les membres des organes d’administration, de direction ou
de gestion d’une société anonyme :

2) qui, même en l' absence de toute distribution de dividendes, auront sciemment publié ou
présenté aux actionnaires, en vue de dissimuler la véritable situation de la société, des états de
synthèse annuels ne donnant pas, pour chaque exercice, une image fidèle du résultat des
opérations de l' exercice, de la situation financière et du patrimoine, à l' expiration de cette
période… ».
C’est le fait que Samir, commissaire aux comptes, a certifié dans son rapport à l’assemblée
générale des actionnaires (sans avoir procédé à toutes les vérifications) la régularité et la
sincérité de l’inventaire, du bilan, du compte d’exploitation générale et du compte des pertes
et profits. Et qualifié comme la publication et présentation des comptes annuels ne donnant
pas une image fidèle.

Deuxiement, le fait que Anas, le fils de Rachid qui bénéficie régulièrement de prêts de la part
de la société « import-export » SA avec des conditions avantageuses, n’ont jamais été
réclamés par ladite société au profit de son entreprise de transit international SARL « inter-
transit SARL » est incriminé par les deux derniers alinéas du même article : « …

3) qui, de mauvaise foi, auront fait, des biens ou du crédit de la société, un usage qu'ils
savaient contraire aux intérêts économiques de celle-ci à des fins personnelles ou pour
favoriser une autre société ou entreprise dans laquelle ils étaient intéressés directement ou
indirectement ;

4) qui, de mauvaise foi, auront fait des pouvoirs qu'ils possédaient et/ou des voix dont ils
disposaient, en cette qualité, un usage qu'ils savaient contraire aux intérêts économiques de la
société, à des fins personnelles ou pour favoriser une autre société ou entreprise dans laquelle
ils étaient intéressés directement ou indirectement. ».

2. Les responsabilités des auteurs d’infractions :


La responsabilité pénale est existée pour Rachid entant que président du conseil
d’administration de la SA « IMPORTEXPORT et directeur commercial pour les faits
commis et sera puni conformément à l’article 384 de la loi 17-95 relative aux sociétés
anonymes d’un emprisonnement de un à six mois et d’une amende de 100.000 à 1.000.000 de
dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement.

Pour son fils Anas, qui dirige une entreprise de transit international SARL « inter-transit
SARL » bénéficie régulièrement de prêts de la part de la société « import-export » SA,
l’article 107 de la loi n° 5-96 sur la société en nom collectif, la société en commandite simple,
la société en commandite par actions, la société à responsabilité limitée et la société en
participation reprend les termes de l’article 384, en les appliquant à la SARL avec la
différence de l’amende est fixée dans ce cas de 10.000 à 100.000.

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