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Arrêt Droit Penal Des Affaires
Arrêt Droit Penal Des Affaires
Apogée 20015945
Cet arrêt découle de la cour de cassation rendu le 01 Mars 2022 Portant le n° 2021/12/6/14021.
Le droit pénal des affaires vise la protection des intérêts patrimoniaux et moraux de la communauté
sociale, à travers la prévention et la répression des agissements portant atteinte au fonctionnement
harmonieux et à la transparence du système économique en contribuant à la protection des intérêts
économiques et financiers de la Société, d’autant plus qu’il contribue à la stabilité des postes
d’emplois au sein des différentes structures économiques.
A cet effet la 17-95 relative aux S.A constitue un exemple concret visant à instaurer un climat de
confiance parmi les investisseurs Marocains et étrangers.
Dans ce cas de figure le nommé Mr EL HASSAN (A) a formulé le 19/01 /2021 un pourvoi en cassation
auprès de la cour de cassation contre l’arrêt rendu à son encontre le 06/10/2020 par la cour d’appel
de Casablanca confirmant le verdict prononcé en premier degré à travers lequel il a été condamné à
8 mois de prison avec sursis, une amende de 1000 dirhams et une indemnisation au profit de la
partie civile à l’ordre de 2 400 000 dirhams, pour « abus de biens sociaux , défaut de la tenue de
l’assemblé générale ordinaire et absence d’inventaire, des états de synthèse et du rapport de
gestion».
La cour d’appel a décidé dans son arrêt la majoration de la peine prononcée en première instance en
le condamnant à 10 mois de prison ferme, une amende de 10 000,00 dirhams et des indemnités au
profit de la partie civile à l’ordre de 3 800 000,00 dirhams.
Dans cet arrêt nous relevons 2 infractions majeures des dirigeants de la S.A :
L’une relative à la direction et l’administration de la Société qui est l’abus de biens sociaux traitée par
l’article 384 -3 de la loi 17-95 sur les SA. (Sera traitée dans une première partie).
L’autre relative aux assemblées générales d’actionnaire (Article 388 de la loi 17-95) et d’autres
infractions de mauvaise gestion (article 386) (sera traitée dans une deuxième partie).
✓ Elément légal de l’infraction: Cette infraction est prévue dans l’article 384-3 de la loi 17-95 relative
aux sociétés anonymes.
▪ Des actes de dirigeants contraires à l’intérêt social (ne sont punissables que si ces dirigeants ont agi
à des fins personnelles);
✓ Les peines encourues : Les responsables d’infractions d’abus de biens sociaux dans la S.A
encourent une peine d’emprisonnement de 1 mois à 6 mois et une amende de 100.000 à 1 MDH ou
l’une de ces deux peines seulement.
Dans ce cas de figure, le dirigeant de cette société qui a détourné à son profit des biens relevant du
patrimoine de la société, a été condamné conformément à l’article 384 -3 de la loi 17-95 sur les SA à
une peine privative de liberté en plus d’une peine pécuniaire eu égard des faits qui lui sont reprochés
portant sur la mauvaise gestion de la société en question, ce qui a porté atteinte aux intérêts des
actionnaires.
Le législateur Marocain, dans L’article 388 de la loi 17-95 relative aux S.A, a punis d’une amende
de 30 000 dirhams à 300 000,00 dirhams les membres des organes d’administration ou de
gestion qui n’auront pas réunis l’assemblé générale ordinaire dans les 6 mois de la clôture de
l’exercice ou pendant la période de sa prorogation….
De même l’article 386 de la même loi dispose que ces dirigeants seront punis d’une amende de
20000 dirhams à 200000 dirhams qui n’auront pas pour chaque exercice dressé l’inventaire,
établi les états de synthèse et le rapport de gestion.
Dans ce cas Mr El Hassan a failli ses engagements en s’abstenant à la tenue des assemblées
générales de la société en question, ainsi que la présentation de l’inventaire, des états de
synthèse et du rapport de gestion.
Conclusion :
En tant que Société Anonyme, je pense qu’il est judicieux que cette affaire soit traitée par le
tribunal de commerce, la cour d’appel de commerce et la chambre de commerce à la cour de
cassation, vu que les magistrats de ces juridictions sont compétents d’examiner ce genre de
conflit eu égard leur formation et leur expérience en la matière.
Cependant les tribunaux ordinaires (TPI et CA ) pourraient examiner cette affaire d’un autre angle
conformément au Droit pénal général en qualifiant ces inflations d’abus de confiance