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@ copyright Marc Tejtel /CLDP 2012

Etude de cas : ALGOMINES


En 2010, réalisant qu'il devenait essentiel de développer sa production pétrolière et gazière pour
reconstruire son économie, Mediterraneo a mis au point un nouveau type de contrat standard pour
l'exploration et la production d'hydrocarbures (contrat de services liés à la gestion des risques), dans le
but d'attirer les compagnies pétrolières étrangères prêtes à investir les milliards de dollars nécessaires pour
améliorer le rendement pétrolier et du gazier du pays.

Il est également devenu évident que localiser avec précision le nombre important de mines enfouies dans
les champs pétroliers et gazifères du pays était impératif, si Mediterraneo voulait pouvoir développer de
manière optimale sa production pétrolière et gazière. On estime qu'environ 20 millions de mines anti-
personnel et plus de 50 millions de bombes à fragmentation se trouvent encore dans les champs pétroliers
situés au Sud et aux frontières de Mediterraneo.

Pour cette raison, un comité gouvernemental interministériel méditerranéen dont l'action est centrée sur le
déminage (Comité de déminage, CD) a signé un contrat avec l'Université Technologique Avancée de
Mediterraneo (UTAM), une des écoles d'ingénieur parmi les plus prestigieuses de Mediterraneo. L'objectif
est d'organiser des activités de recherche et de développement (R&D) afin de créer un nouveau système
permettant de localiser toutes les mines antipersonnel et antichars enfouies dans les champs pétroliers et
gaziers de Mediterraneo.

Le contrat entre le CD et l'UTAM stipulait que :

 Le DC fournirait la moitié du financement nécessaire aux activités de R&D requises pour développer
un système fiable de localisation des mines.

 L'UTAM, prendrait en charge l'autre moitié du financement, grâce à des bourses attribuées par le
Ministère de l'enseignement supérieur de Mediterraneo.

 Toute propriété intellectuelle résultant des activités de R&D à mener à bien appartiendrait à l'UTAM à
condition que, sous deux ans après achèvement des activités de R&D, le système mis au point par
l'UTAM soit distribué auprès d'un nombre suffisant de licenciés pour qu'il soit opérationnel dans au
moins 8 champs pétroliers et gaziers de Mediterraneo.

En janvier 2012, l'UTAM a commencé a travailler au projet. M. Mohamed, doyen de l'UTAM, a constitué
une équipe composée des responsables de sept départements de l'UTAM : génie électrique, informatique,
mathématiques avancées, génie chimique, génie aérospatial, physique avancée, optoélectronique.

L'équipe a étudié toutes les technologies actuelles.

En février 2012, les sept départements représentés au sein de l'équipe se sont réunis et se sont mis d'accord
sur les spécifications suivantes pour le système :

 Capacité à localiser rapidement et avec précision les zones sans mines.

 Capacité à détecter et localiser avec précision et le plus rapidement possible près de 100 % des mines
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dans n'importe quelle zone, avec peu de fausses alertes (objet enfoui tel qu'une pierre, confondu avec
une mine).

 Objectif de détection similaire à celui fixé par les Nations Unies (capacité à détecter 99,6 % de toutes
les mines)

 Taux de fausses alertes autorisé : moins d'une fausse alerte par 1,25 m2.

 Capacité à supporter les conditions climatiques spécifiques à Mediterraneo (températures très élevées,
tempêtes de sable fréquentes, faible taux d'humidité)

 Fiabilité très élevée

 Maintenance réduite

 Haut niveau d'automatisation de façon que le système puisse être utilisé par du personnel non
spécialisé au terme d'une courte formation.

Remarque : le prix n'est pas mentionné dans les spécifications compte tenu de l'importance des dépenses
et revenus dans le secteur des hydrocarbures.

En avril 2012, après examen de bases de données et de journaux, les sept instituts de l'équipe se sont de
nouveau retrouvés au cours d'une réunion présidée par le doyen, M. Mohamed. L'équipe est arrivée aux
conclusions suivantes :

1/ L'UTAM doit centrer ses efforts sur la technologie de détection thermique.

Cette technologie repose sur le fait que les explosifs contenus dans les mines absorbent puis libèrent de la
chaleur de manière différente du sol dans lequel elles sont enfouies. Par conséquent, une analyse à rayons
infrarouges de la chaleur émise dans une zone peut permettre de détecter les mines qu'elle renferme.

L'équipe a déterminé que les conditions climatiques spécifiques de Mediterraneo (climat sec, très
ensoleillé et chaud) rendraient cette technologie très efficace et limiteraient ses inconvénients (l'efficacité
de la détection thermique est limitée dans les sols humides et dans les environnements humides et
pluvieux).

2/ Le système de détection thermique le plus efficace conforme à toutes les spécifications serait le système
de détection thermique aérienne (détection thermique par une caméra montée sur un engin volant tel que
ballon dirigeable, hélicoptère miniature téléguidé, drone, autre type d'appareil aérien commandé à
distance, avion sans pilote).

3/ Soit les caméras thermiques utilisées n'étaient pas suffisamment sensibles, soit elles l'étaient mais
demandaient trop de maintenance et n'étaient pas adaptées aux conditions climatiques de Mediterraneo.

Par conséquent, un des principaux objectifs de la R&D serait de concevoir une caméra extrêmement
sensible et dotée d'une très haute résolution, dépourvue de système de refroidissement, contrairement aux
caméras haute résolution utilisées actuellement. Ceci exigerait probablement de mettre au point un
nouveau type de détecteur.

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Un boîtier léger spécial devrait également être utilisé pour la caméra.

4/ L'essentiel de l'activité de R&D serait de nature mathématique, et demanderait notamment de définir


des algorithmes pour éliminer les parasites des images des zones minées.

5/ Le travail de développement logiciel serait important :

 Développement d'un logiciel d'amélioration du signal

 Développement d'un logiciel de traitement des images

 Développement d'un logiciel de cartographie

 Développement d'un logiciel permettant de superposer sur l'image thermique d'une mine suspectée son
emplacement précis. La localisation par GPS étant précise à 10 mètres près seulement, il conviendrait
de travailler avec un GPS différentiel précis à quelques centimètres près.

Le doyen a ensuite réparti les tâches de R&D aux différents départements.

En mars 2015, au terme de presque trois ans de recherche et de développement par l'équivalent de 10
chercheurs à plein temps, l'UTAM a produit un prototype de système fonctionnel. Ce système étant basé
sur des algorithmes mathématiques avancés, l'UTAM l'a appelé ALGOMINES). (caractéristiques du
système résumées dans le Fichier 1).

Le système a été conçu grâce aux efforts des départements suivants :

1/ Département des mathématiques avancées de l'UTAM, qui a créé des algorithmes sophistiqués
permettant d'atténuer les parasites.

2/ Le département d'optoélectronique, qui a travaillé en collaboration avec le département de génie


chimique et la Société générale de détecteurs industriels (SGDI), une entreprise publique de Mediterraneo
spécialisée dans les semi-conducteurs, pour développer des détecteurs destinés aux caméras thermiques et
constitués de silicium microcristallin. (Également appelé silicium nanocristallin, c'est un silicium
amorphe qui contient de petits cristaux. Souple, il absorbe un spectre de lumière plus large). Grâce à un
traitement chimique spécial mis au point par le département de Génie chimique, ces détecteurs ont permis
d'atteindre un objectif clé : une caméra très haute résolution ne nécessitant aucun refroidissement.

3/ Le département Informatique de l'UTAM qui, en collaboration avec le département de Génie


aérospatial, avait développé le logiciel suivant :

 Logiciel d'amplification de signal

 Logiciel de traitement de l'image

 Logiciel de cartographie

 Logiciel permettant de superposer sur l'image thermique d'une mine suspectée son emplacement précis
grâce à des coordonnées GPS différentielles.

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4/ Le département de Génie mécanique, qui, après achat et ingénierie inverse d'une caméra thermique très
sensible, avait trouvé le moyen de fabriquer une caméra plus compacte et plus légère. En utilisant un
alliage aluminium-manganèse spécial, il avait conçu un boîtier léger, assurant la protection de la caméra
contre des conditions climatiques extrêmes telles qu'une très forte chaleur, des vents extrêmement
puissants ou des tempêtes de sable.

Du fait que le système soit utilisé principalement au crépuscule ou de nuit, le département de Génie
mécanique, avec l'aide du département de Génie chimique, a créé un revêtement semi-transparent pour le
boîtier en manganèse. Celui-ci est constitué de milliers de microbilles réflectives qui captent et intensifient
la lumière produite par la lune et les étoiles.

Le département de Génie mécanique avait, aussi, imaginé un système contrôlé à distance permettant
d'interchanger deux jeux d'objectifs sur la caméra. Un des jeux permet de détecter les mines individuelles
lorsque la caméra est montée sur un engin aérien procédant à un survol lent (10 km/h) à très basse altitude
(1,5  m du sol). L'autre est utilisé pour les opérations de détection dans des zones très étendues, lorsque la
caméra est montée sur un appareil volant à 40 km/h à une altitude de 8 mètres.

Pendant un an et demi, l'UTAM a testé et amélioré ALGOMINES. En octobre 2016, ALGOMINES était
conforme à toutes les spécifications définies initialement.

L'UTAM a alors publié divers articles sur ALGOMINES dans plusieurs revues scientifiques, ainsi que
dans une publication des Nations Unies sur le déminage. Ces articles décrivaient les performances
d'ALGOMINES et expliquaient comment elles avaient été obtenues en termes aussi simples que ceux
utilisés ici.

Suite à ces publications, l'UTAM a reçu de nombreuses demandes d'informations de trois types :

 Demandes émanant d'entreprises spécialisées dans les équipements de déminage.

 Demandes issues d'entreprises de services dans le secteur du pétrole et du gaz.

 Demandes individuelles de personnes travaillant dans différents secteurs et intéressées par la caméra
ultrasensible d'ALGOMINES.

Trois demandes ont intrigué l'UTAM :

- L'EDI (Energy and Defense International), une grande entreprise internationale du secteur des
hydrocarbures et de la logistique de la défense, avec des activités en Mediterraneo, s'est montrée très
intéressée pour rencontrer des représentants de l'UTAM pour assister à des démonstrations
d'ALGOMINES. En cherchant sur Internet des informations sur EDI, l'UTAM a appris que la société
employait 10 000 personnes en 2016 et était présente dans la plupart des pays producteurs d'hydrocarbures
du monde. En 2016, son chiffre d'affaires s'élevait à 3 milliards de dollars et ses bénéfices à 500 millions
de dollars. Ses activités de services dans le secteur des hydrocarbures sont en croissance constante, mais
pas à un taux inférieur à la baisse de ses activités dans le domaine de la logistique de la défense.

- Plusieurs médecins spécialisés dans le dépistage du cancer du sein par thermographie (voir annexe IV)
ont contacté l'UTAM, et expliqué qu'ils recherchaient une caméra ultra-sensible et un système capable de
détecter d'autres types de cancer.

4
- Les autorités sanitaires de plusieurs pays d'Asie et d'Europe ont aussi contacté l'UTAM et expliqué
rechercher une caméra ultra-sensible et un système utilisable dans les aéroports pour détecter les passagers
arrivant de vols internationaux porteurs de maladies contagieuses telles que la grippe aviaire.

En outre, la Société générale de détecteurs industriels (SGDI), l'entreprise publique avec laquelle l'UTAM
a développé le détecteur, s'est montrée intéressée pour fabriquer les détecteurs de la caméra ALGOMINES
et pour procéder à l'assemblage.

EDI s'est déplacé sur le campus de l'UTAM et a montré un grand intérêt pour les tests observés En
décembre 2016, EDI a informé l'UTAM de son souhait d'entamer des négociations pour acquérir une
licence de fabrication, vente et/ou utilisation d'ALGOMINES. L'UTAM et EDI ont convenu de se
rencontrer le 20 janvier 2017 à Faro pour procéder aux négociations.

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QUESTIONS

1/ En préparation à la réunion avec EDI, le doyen, M. Mohamed, a demandé au doyen de l'école de droit
située près de l'UTAI si un professeur de droit de la propriété intellectuelle (PI) pouvait procéder à la
recherche des brevets associés à la technologie d'ALGOMINES. Les résultats de la recherche sont
présentés dans le Fichier 2. À la lecture des informations du Fichier 2, l'UTAI a-t-elle créé de la propriété
intellectuelle lors du développement d'ALGOMINES ?

Si oui, laquelle :

a) À qui cette propriété intellectuelle appartient-elle  ?

b) Comment doit-elle être protégée ?

2/ La société EDI, si elle arrive à un accord avec l'UTAI concernant les termes de la licence, souhaitera
passer contrat avec une entité détenant la propriété intellectuelle d'ALGOMINES et en mesure de conclure
des contrats avec des sociétés privées non-irakiennes. L'UTAI répond-elle à ces deux conditions ? Si ce
n'est pas le cas, une nouvelle entité doit-elle être créée ?

3/ En préparation à la réunion avec EDI, le doyen, M. Mohamed, a demandé au doyen de l'école de droit
située près de l'UTAI si un professeur de marketing pouvait rédiger une analyse récapitulative du potentiel
commercial d'ALGOMINES. Les résultats de cette analyse figurent dans le Fichier 3. À la lumière des
informations du Fichier 3, quelle est la valeur de la technologie incorporée dans ALGOMINES ? réponse
facultative.

4/ En préparation à la réunion avec EDI, M. Mohamed se demande quelle stratégie l'UTAI devrait mettre
en œuvre pour s'assurer que ALGOMINES sera le plus avantageux pour l'Iraq : concéder des licences de
fabrication, commercialisation et utilisation à une société telle que EDI, confier la fabrication à SGDI et
concéder des licences de vente et d'utilisation à une société comme EDI, ou appliquer une autre stratégie.
M. Mohamed a cherché conseil auprès du doyen de l'école de droit. Quel conseil donneriez-vous au doyen
Mohamed ?

5/ Les revenus obtenus par l'UTAI grâce à la commercialisation d'ALGOMINES doivent-ils être divisés
entre les différents départements ou individus qui ont travaillé au projet ? Si oui, sur quelle base ?

6/ Vous êtes maintenant répartis en deux groupes. Un groupe représente l'UTAI, l'autre EDI. Les deux
groupes se réunissent pour tenter de parvenir à un accord sur les principaux termes d'un accord de licence
potentiel. Avant de se réunir pour négocier, chacun des groupes doit effectuer les opérations suivantes :

a) Se mettre d'accord sur les objectifs à atteindre au travers d'un accord de licence.

b) Définir les principaux risques encourus dans le cadre d'un accord de licence.

c) Préciser les principaux articles devant être inclus dans une licence pour aider à atteindre les objectifs
identifiés dans a) et limiter les risques identifiés dans b).

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FICHIER 1

ALGOMINES : PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES

I. COMPOSITION

ALGOMINES est composé de deux parties principales :

Un sous-système à monter sur un engin volant sans pilote. Ce sous-système est composé de la caméra
thermique infrarouge mise au point par l'UTAI, d'un émetteur VHF et d'un système de GPS différentiel.
Ce sous-système pèse 4 kilogrammes.

Un sous-système peut être positionné dans une camionnette restant dans la ligne de vision de l'engin
volant sans pilote. Ce sous-système est constitué des éléments suivants :

- Un ordinateur portable très puissant équipé des technologies NVIDIA® SLI™ et AMD CrossFireX™ et
d'un processeur Intel® Core™ i7 Extreme.

- Une imprimante couleur haute performance

- Un récepteur VHF.

II. COÛTS

Sous-système monté sur l'engin volant sans pilote : entre 550 et 875 dollars (pièces et main d'œuvre) en
fonction du nombre d'unités produites.

Sous-système placé dans une camionnette : 5 000 dollars

III. FIABILITÉ

Temps moyen entre pannes : 90 heures.

Maintenance : nécessité de refaire l'étalonnage de la caméra après 72 heures d'utilisation.

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FICHIER 3 : ÉTAT DE LA TECHNIQUE

Lauréat 2009 du classement R&D 100

Source : www.rdmag.com/Awards/RD.../Aerial-platform-locates-land-mines/

Plusieurs dizaines d'années après la fin des conflits armés, les mines terrestres enfouies continuent de
mutiler et de tuer des milliers de civils innocents. Aujourd'hui encore, on trouve des champs de mines dans
79 pays qui disposent de peu de ressources pour les supprimer. Le Land Mine Locator (détecteur de
mines terrestres) du Lawrence Livermore National Laboratory (Livermore, Californie) est une plate-
forme humanitaire aérienne de détection de mines terrestres conçue pour trouver ce que les détecteurs de
métaux actuels ne parviennent pas à déceler. Elle est équipée d'un ensemble de détecteurs radar ultra-large
bande et d'algorithmes sophistiqués de tomographie souterraine permettant d'obtenir des images
souterraines de qualité exceptionnelle. Le Land Mine Locator combine deux technologies uniques :
LANDMARC et HYSTAR. La technologie LANDMARC utilise un ensemble de sondes de géoradar
ultra-large bande et un moteur de traitement des signaux capable de détecter et cartographier les mines
terrestres enfouies de manière superficielle. La technologie HYSTAR est une plateforme aérienne pilotée
à distance, extrêmement maniable et stable. Capable de survoler un site à plusieurs mètres de hauteur, de
planer au-dessus d'un point ou de se déplacer à 72 km/h, HYSTAR équipe des plateformes distantes
réutilisables et sûres.

Icaro : une nouvelle approche de la détection de mines

Source : Gizmowatch, jeudi 21 juillet 2011 à 0h33

Pour remplacer les mécanismes terrestres, Filippo Cuttica, concepteur, a imaginé ICARO, un système
aérien de détection de mines qui privilégie la simplicité d'utilisation. L'ensemble du dispositif est à la fois
sûr, pratique et économique.

Le système sera constitué de trois éléments dont le premier sera un engin volant gonflable rempli d'hélium
et manœuvrable à distance. Le deuxième sera un socle sur pied permettant de stocker tout l'équipement de
déminage. Le dernier élément est un sac à dos.

Galerie d'illustrations

ICARO

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Une nouvelle approche de la détection de mines

Au niveau fonctionnel, ICARO a été conçu de manière à être démontable et transportable dans un sac à
dos léger. Du point de vue de la sécurité, le pied peut être stabilisé au sol et le mécanisme dans son
ensemble contrôlé par un câble d'alimentation tiré jusqu'à l'engin volant.

La facilité de manipulation de cette technologie portable relativement simple en fait un système bien plus
adaptable aux utilisateurs que les détecteurs de mines manuels. En outre, du point de vue de l'énergie
consommée, ce système fonctionne à l'hélium, un gaz léger non-inflammable qui améliore la mobilité du
système lors des déplacements aériens. Grâce à sa portée supérieure, ce dispositif accélère la procédure de
cartographie des mines.

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FICHIER 3 : POTENTIEL COMMERCIAL D'ALGOMINES : PRINCIPAUX FACTEURS
 
I/ PORTÉE DU PROBLÈME
 
Plus de 100 millions de mines sont enterrées dans le monde. Chaque jour, 70 personnes dans le monde
sont tuées ou mutilées en posant le pied sur une mine terrestre.
 

Les informations ci-dessous, obtenues via le projet de l'Observatoire des mines de l'ICBL (Campagne
internationale pour interdire les mines), dresse la liste des pays dans lesquels les mines terrestres
représentent une menace pour les civils : 

Afrique (26 pays)


Somaliland, Tchad, Djibouti, Malawi, Mozambique, Namibie, Niger, Sénégal, Afrique du Sud, Swaziland,
Ouganda, Zimbabwe, Angola, Burundi, Éthiopie, Guinée-Bissau, Kenya, Mauritanie, Rwanda, Soudan,
Zambie, Congo (Brazzaville), République démocratique du Congo, Érythrée, Liberia et Somalie.

Amérique du Nord et du Sud (9 pays)


Iles Malouines, Costa Rica, Guatemala, Honduras, Nicaragua, Pérou, Équateur, Chili et Colombie.

Asie pacifique (17 pays)


Taïwan, Cambodge, Malaisie, Thaïlande, Bangladesh, Philippines, Afghanistan, Birmanie, Chine, Inde,
Corée du Nord, Corée du Sud, Laos, Mongolie, Pakistan, Sri Lanka et Vietnam.

Europe et Asie centrale, (25 pays)


Abkhazie, Tchétchénie, Bosnie et Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Danemark, Slovénie, Albanie, Chypre,
République Tchèque, Grèce, Lituanie, Moldavie, Ukraine, Arménie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Estonie,
Géorgie, Kirghizistan, Lettonie, Russie, Tadjikistan, Turquie et pays de l'ancienne Yougoslavie.

Moyen Orient et Afrique du Nord, (16 pays)


Kurdistan irakien, Sahara occidental, Palestine, Jordanie, Tunisie, Yémen, Algérie, Égypte, Iran, Irak,
Israël, Koweït, Liban, Libye, Maroc et Syrie.

 
II. FACTEURS RESTRICTIFS
 
A. TECHNOLOGIE
 
La technologie d'ALGOMINES ne peut fonctionner que dans les régions extrêmement sèches et chaudes.
Elle sera donc utilisée principalement au Moyen Orient et en Afrique du Nord. Ceci représente tout de
même un nombre très élevé de mines à détecter, du fait que 25 % des mines terrestres du monde se
trouvent en Irak et 23 % en Égypte.
 
B. PRIX
 
Le prix peut être un facteur restrictif, en fonction de l'objectif principal de la détection des mines.
 
Si l'objectif principal est de localiser les zones sans mines ou de déminer afin d'autoriser la prospection de
gisements et la production d'hydrocarbures, un domaine où les investissements s'expriment en millions de
10
dollars, le prix n'est pas vraiment un facteur restrictif pour ALGOMINES. Cette remarque est également
vraie pour les services de détection assurés par un prestataire utilisant ALGOMINES. Étant donné que
ALGOMINES est essentiellement automatisé, le système peut être utilisé par du personnel peu formé, et
les acquéreurs potentiels d'ALGOMINES peuvent être des entités susceptibles de déployer des engins
volants sans pilote : compagnies pétrolières et gazières internationales et nationales, fournisseurs de
services, gouvernements.
 
Si les activités de détection minière doivent avoir lieu dans des régions dépourvues d'hydrocarbures, les
acheteurs potentiels d'ALGOMINES seront essentiellement des gouvernements et des organisations
internationales. Dans ce cas, le prix constituera un facteur restrictif important.
 
III. MARCHÉ POTENTIEL
 
D'après l'analyse ci-dessus, on peut identifier deux marchés cibles pour ALGOMINES :
 
1/ Marché 1  : Détection liée à l'exploration ou production pétrolière ou gazière
 
Nombre de systèmes ALGOMINES susceptibles d'être utilisés au cours des quatre prochaines années au
Moyen Orient et en Afrique du Nord : 15 à 30
 
Gamme de prix acceptable pour les systèmes ALGOMINES (engin volant sans pilote non compris)  :
30 000 à 50 000 dollars
 
2/ Marché 2  : Détection non liée à l'exploration ou production pétrolière ou gazière
 
Nombre de systèmes ALGOMINES susceptibles d'être utilisés au cours des quatre prochaines années au
Moyen Orient et en Afrique du Nord : 80 à 120
 
Gamme de prix acceptable pour les systèmes ALGOMINES (engin volant sans pilote non compris) :
10 000 à 20 000 dollars
 
 

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