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NOM 

: KONE
PRENOMS : AMINATA NAFISSATOU. N
GROUPE TD : 1

COMMENTAIRE D’ARRET

Le sieur WAN KUL Lee et Jeon KUK HYUN prétendent être


copropriétaire d’un laboratoire de photographie. Le premier en sa qualité
d’associé, reproche une gestion du fonds de commerce en négociation
totale de ses droits de coassocié de leur société qualifiée de société de
fait. Afin de remédier à cette situation, il saisit le tribunal d’une demande
aux fins de nomination d’un administrateur provisoire, avec pour mission
la gestion du laboratoire et tous autres détails. Quant au sieur Jeon
estimant l’attitude de WAN vexatoire, fait une demande de dommages et
intérêts pour procédure abusive.

Le tribunal les déboute tous deux de leurs demandes respectives mais la


Cour d’appel fini par condamner Wan KUL à des dommages intérêts
pour procédure abusive au profit de Jeon KUK et confirme ledit jugement
dans ses autres dispositions.

C’est ainsi que dans un arrêt rendu le 04 Juillet 2002, la Cour Suprême,
en sa Chambre Judiciaire explicite le fait qu’en effet la Cour d’Appel ne
pouvait, sans contredire, affirmer que WAN KUL n’a pas apporté la
preuve de ses dires et soutenir que de simples mentions portées sur un
exploit non enrôlé ne sauraient à elles même satisfaire aux conditions de
l’article 864 de l’Acte Uniforme sur les Sociétés Commerciales.

Deux questions se pose en pratique. Tout d’abord, une personne peut-


elle soutenir l’existence d’une société de fait et subséquemment sa
qualité d’associé sur la base d’un exploit d’huissier à l’exclusion de tout
apport à ladite société ? Et, peut-on obtenir des dommages intérêts sur
la base d’un caractère vexatoire et abusif sans preuve ?

A ce premier volet, la chambre judicaire va répondre par la négative. En


effet, le juge va répondre qu’on ne peut pas prouver l’existence avec
l’exploit d’huissier et qu’on ne peut revendiquer la qualité d’associé
lorsqu’on n’a pas fait d’apports.

Tant au second volet, elle va répondre également par la négative. Ainsi,


le juge va conclure qu’on ne pouvait obtenir des dommages intérêts sur
la simple base d’un caractère vexatoire et abusif sans preuve tangible.
En conséquence, la Chambre judiciaire rejette le pourvoi et laisse les
dépens à la charge du Trésor Public.

Après avoir démontré la preuve de l’inexistence de ladite société de fait


(I) , la Chambre judiciaire va affirmer la décision de la Cour d’appel en
affirmant qu’en absence de preuve tangibles, les seuls caractères
vexatoire et abusif ne pouvait faire l’objet d’une demande de dommages
intérêts pour procédure abusive (II).

I-LA PREUVE DE L’EXISTENCE D’UNE SOCIETE DE FAIT

À travers l’acte uniforme, la société de fait reçoit une consécration


législative. En effet, la société de fait était connue dans notre droit des
sociétés par décision jurisprudentielle.
Mais en la matière, il subsistait de nombreuses ambiguïtés quant à la
terminologie utilisée au regard des situations à analyser.
La doctrine recommandait qu'il ait une distinction entre sociétés de fait et
société créée de fait.
Dans le premier cas, il y aurait société de fait, les parties s'étant
comportées comme des associés sans avoir créé, entre elles, une
société. Dans le second cas, il y aurait société créée de fait puisque les
parties ont véritablement entendu constituer une société. Mais, elle a été
annulée pour irrégularité de constitution.
Le régime juridique était différent. En effet, la société de fait était
considérée comme une société en nom collectif et traitée comme telle.
Ainsi l'acte uniforme a conservé les deux terminologies, mais leur a
conféré un contenu différent. Le régime juridique est cependant
identique.

A- De l’inexistence de la société de fait

La Chambre judicaire rappelle que « Mais attendu que d’une part, pour
conclure à l’inexistence de la société́ de fait alléguée par WAN KUL Lee
à l’appui de ses prétentions, la Cour d’Appel, après avoir rappelé́ les
dispositions de l’article 864 de l’Acte Uniforme relatif aux Sociétés
Commerciales, au terme desquelles « une société de fait n’existe
qu’autant que plusieurs personnes physiques ou morales se comportent
comme des associés, sans avoir constitué entre elles l’une des sociétés
reconnues par ledit traité ».

Ce rappel de cette règle de droit par la Chambre judiciaire est tout à fait
judicieux.

 En effet, la preuve de l’existence d’une société de fait peut-être


rapportée par tout moyen, que ce soit par la déclaration des parties et
des témoins, en démontrant l’existence d’investissements et de
dépenses communes dans l’exploitation de la société. Il y va ainsi
lorsque la société n’a fait l’objet de constitution.

A contrario, L’absence d’apports suffit à caractériser l’inexistence d’une


société de fait. Or dans notre arrêt, il n’est mentionné nulle part que les
dépenses ont été faite de façon commune et nous n’avons aucune
preuve d’un apport ou investissement.

C’est en cela que la Chambre a confirmé cette disposition de la Cour


d’Appel en confirmant l’inexistence de ladite société de fait.

B- De la revendication de la qualité d’associé

La chambre a également indiqué clairement que « a, usant de son


pouvoir souverain, estimé que la preuve d’un quelconque apport fait par
WAN KUL Lee n’a pas été rapportée par celui-ci et que par ailleurs,
l’exploit invoqué comme élément de preuve ne constituait pas une
preuve suffisante au regard des exigences du texte susvisé».

Cette motivation de la Chambre pourrait être considérée comme la suite


logique de la première.

En effet, au niveau des éléments constitutifs de la société de fait, il y a


lieu tout d’abord d’établir que des apports (en numéraire, en nature ou
en industrie) ont été effectués. Cette démonstration d’apports
suffisamment déterminés permettra d’identifier les membres de la
société. Il a ainsi été décidé que celui qui n’a pas, dans l’exploitation
commune d’un laboratoire, fait d’apports ne dispose pas de la qualité
d’associé. En effet le sieur WANK KUL n’a pas apporté les preuves d’un
quelconque apport qu’il soit en numéraire, en nature ou en industrie. Il
ne peut donc revendiquer sa qualité d’associé au laboratoire.

La chambre a donc affirmé encore une fois la decision de la Cour


d’Appel.
II-ABSENCE DE PREUVES TANGIBLES POUR DOMMAGES ET
INTERETS

A- Le caractere vexatoire et abusif

B- Insuffisance De Preuve

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