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Dans quelle mesure la traduction est-elle une ouverture sur le monde ?

☆INTRODUCTION

“Without translation, we would be living in provinces bordering on silence” once said the book
reviewer George Steiner, to shine a light on the importance of translation, which is paradoxically so
widespread that it became an almost hushed up topic. Indeed, after its publication, a book is initially
accessible to the speakers of the language in which it has been written, but what about the rest of
the world ? Is a book meant to be cut off by the barriers of its own language?

Of course not: from The Little Prince by the french writer Saint-Exupéry, to Servantes’ Don Quixote,
literature spans the globe, and this is possible only thanks to translation.

While two languages can be very different either through the alphabet used, or through the
grammar rules, the very problem of the translation process is the fact that a language is a specific
vision of the world.

We can therefore ask ourselves, “To what extent is traduction a window on the world”;

Now let’s switch to french;

Nous pouvons alors nous demander: “Dans quelle mesure la traduction est-elle une ouverture sur le
monde ?” ,pour répondre à cette question nous verrons dans un premier temps la nécessité de la
traduction dans notre société, puis dans un second temps, ses limites et ce qu’elles impliquent.

Je limiterai mon propos à la traduction littéraire qui fait partie intégrante du programme de LLCER.

☆I] NECESSITE DE LA TRADUCTION

→ Tout d’abord, l’espoir d’une langue universelle (?1) comme l’Espéranto (?2) n’ayant pas fait long
feu, dans la mesure où elle impliquerait un même rapport au monde, (soit une même société et un
même climat), la traduction s’impose comme unique solution à l’accès aux différentes cultures du
globe.

→En effet, quelques auteurs tels que José Saramago ont exprimé cette idée que “Les écrivains font
de la littérature nationale, quand les traducteurs font de la littérature universelle. ” Ce qui est
significatif de l’importance de la traduction qui consiste à rendre intelligible toute une culture en
l’ouvrant à de nombreuses autres.

→De plus, la traduction permet de penser dans une autre langue que la sienne, c’est-à-dire être
confronté à une multitude de points de vue et d’opinions contribuant alors grandement à
l’ouverture d’esprit.

Transition

En revanche, ces mêmes différences culturelles sont souvent si particulières qu’elles sont
impossibles à traduire sans en négliger le moindre aspect**

☆II] LIMITES
→C’est en étudiant l’un des romans les plus traduits au monde (?3), Jane Eyre, que nous pouvons
cerner au plus le travail du traducteur, les obstacles qu’il rencontre et les variations entre le texte
original et les traductions proposées:

→ On observe notamment les obstacles culturels : l’enfance de Jane se déroulant


dans un internat anglais des années 1830,nous retrouvons certains termes
spécifiques de l’époque, tels que “backboard” qui désigne une planche que l’on
attachait dans le dos des élèves qui ne se tenaient pas droit; Or ce mot n’a pas de
traduction exacte en français (?4), et pour cause, un tel objet n’a jamais existé en
France sans doute pour des raisons philosophiques. (?5)

→ De même il y a des obstacles linguistiques : prenons l’exemple d’un mot aussi


simple et récurrent que le pronom “you” qui peut correspondre aussi bien à “tu”
qu’à “vous” en français: par conséquent, alors qu’un pronom ne nous donnera pas
de renseignement quant à la distance entre deux personnages, sa traduction le
fera obligatoirement. Dans ce cas, c’est au traducteur de prendre une décision en
fonction de sa propre interprétation de l’œuvre.

→ Enfin nous pouvons noté les obstacles idéologiques qui impliquent des
variations énormes comme c’est le cas pour l’une des phrases clé du roman qui
résume à elle seule la charge féministe de l’œuvre, «Reader, I married him», (à
comprendre: ”Je l’ai épousé”) traduit par «We got married» en slovène (soit:
“Nous nous sommes mariés”), et même par «Reader, he married me» en perse (qui
ici équivaut à: “Il m’a épousé”), abandonnant alors toute cette dimension féministe
de départ.

→Ainsi, non seulement une œuvre traduite dépend de l’interprétation du traducteur, mais en plus
de son opinion, sans parler du fait que parfois certaines œuvres échappent complètement à la
traduction.(?6)

☆CONCLUSION

Pour conclure, Le traducteur, tout en y apportant son regard et sa sensibilité, brise les frontières de
la langue dans laquelle une oeuvre est initialement enfermée, et ce grâce à un travail
d’interprétation qui devient de plus en plus reconnu des critiques au point d’en être récompensé par
des prix littéraires de traduction internationaux (?7)

Quand bien même un tel procédé a ses limites, faut-il être aussi catégorique que Cocteau qui disait
qu’ « Un texte traduit est un clair de lune empaillé » ? Ou plutôt voir le traducteur comme un
passeur de culture, à la fois lecteur, interprète et créateur, d’une œuvre écrite par un autre ?

Un travail aussi complexe qui jusqu’alors ne pouvait en aucun cas être mené par des logiciels de
traduction automatique (?8) pourrait pourtant être surpassé par les avancées fulgurantes de la
technologie:

Récemment, une intelligence artificielle a réussi à battre le champion du monde de go, un jeu qui
exige créativité et imagination ! Alors pourquoi ne réussirait-elle pas - dans un avenir plus ou moins
proche - à effectuer des traductions de qualité ? Quoi qu’il en soit, que le traducteur soit humain ou
algorithmique, les obstacles précédemment cités n’en restent pas moins complexes.

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(?1) langue universelle =comprise par l'ensemble de la population mondiale, c’est notamment le
sujet du mythe de babel qui prouve que de nombreuse langue on été créée à partir d’une seule
langue initiale

(?2) Esperanto = langue véhiculaire provenant d’au moins 120 pays, n’étant la langue officielle
d’aucun pays, l’espéranto vise à établir un pont neutre entre cultures: présentée comme solution
efficace au problème de communication entre personnes de langues maternelles différentes.

(?3) JE traduit 600 fois, en 57 langues => traduction indirecte, nombre d'interprétation et de choix
de traduction différent mais étant donné qu’il existe parfois des centaines de traductions d’une
œuvre dans une même langue, la question d’une mauvaise traduction peut être posée.

(?4) Backboard traduit par planche dorsale, mais relève plus du domaine médical que le contexte
d’origine, il me semble que le mot à donc était omis dans certaine traduction

(?5) Rousseau a bcp influencé l’éducation des enfants par ses nombreux textes, d’où l’on tire
notamment cette citation “L’enfance est le sommeil de la raison”, alors qu’en angleterre les enfants
étaient vu comme des animaux à dompter et ce avec des instruments tels que les planches dorsales

(?6) Nous en avons vu un exemple avec la nouvelle « Absence », récit d’une autrice écrivant une
histoire sur sa vie malgré la touche « i » de son clavier qui lui fait défaut, au final l’histoire
entièrement rédigée sans cette lettre rend la traduction hors d’atteinte.

(?7) Le prix Baudelaire crée en 1980 est destiné à couronner la meilleure traduction d’un ouvrage
anglais

(?8) exemple de logiciel de traduction automatique comme google traduction, ou encore reverso, se
base sur une base de données de textes divers et variés et traduiront un certain mot par sa
traduction la plus utilisée dans chacuns de ses textes

PROCÉDÉS DE TRADUCTION (☆6)

☆Traduction littérale: mot pour mot

☆Transposition: faire passer un mot d’une cat. gram. à une autre

- vrb (en) = nom (fr), ex: before you leave = avant votre départ
- adj (en) = nom (fr), ex: I’m sleepy = J’ai sommeil
☆Étoffement/Réduction: trad plus longue/courte que le txt de départ

- To my surprise = A ma grande surprise


- Young Alvy sits, his death down = Le jeune Alvy est assis, tête baissée

☆Modulation: apporte un éclairage diff sur le passage à traduire

- quite clever! = pas bête du tout! CONTRAIRE NÉGATIF (+ = - -)

☆Équivalence: la même chose mais autrement/ expression idiomatique/figé/proverbe

- He wouldn’t set the Thames on fire = Il n’a pas inventé l’eau tiède
- Excuse my French = Si vous me passez l’expression

☆Adaptation: aux antipodes de la traduction littérale → traduire jeux de mots par ex

- I scream = Crime glacé


- OWL (hp) Ordinary Wizard Lvl = BUSE Brevet Universitaire de Sorcellerie
Elementaire

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CITATIONS

-Italo Calvino (écrivain italien)

→ “Sans la traduction, je serais limité aux frontières de mon propre pays”

→ “Le traducteur me présente au monde”

-Anthony Burgess (écrivain anglais)

→ “La traduction n’est pas seulement une question de mots: il s’agit de rendre intelligible
toute une culture.”

Traduction=ouvert Rôle(s) du Contre


ure au monde traducteur

Ecrivain
José Saramago Bijay Kumar Das George Borrow
(écrivain portuguais) (écrivain indien) (écrivain anglais)

Citation
“Les écrivains font “Un traducteur est à “La traduction est,
de la littérature la fois un lecteur, un au mieux, un écho.”
nationale, quand les interprète et un
traducteurs font de créateur.”
la littérature
universelle.”
⇒Ainsi, la traduction et même l’auto traduction(=TRADUCTEUR AUSSI AUTEUR DE L'OEUVRE
ORIGINALE) implique un travail d'interprétation mais aussi de réécriture.

→Il s’avère que, certaines œuvres sont sans aucun doute plus difficiles à traduire que d’autres,
notamment parce que la forme de l’écriture est particulièrement ciselée, on peut penser par
exemple à la poésie, où le nombre de syllabes, les rimes (parfois internes), et le rythme donné
transmettent une idée qui reprend le cœur même du poème et qu’il ne faut donc pas perdre de par
la traduction.

→Nous pouvons noter qu’en France, ⅓ des romans publiés est une traduction (¾ des romans
traduits sont en anglais…) ⇒ ils semblerait alors que les romans touchent plus de lecteurs à travers la
traduction que dans leur langue d’origine

⇒Au final cela reviendrait à imposer une vision du monde , comme pouvaient le faire les
colonisateurs… Mais c’est aussi un des nombreux effets de la mondialisation qui affecte les quelque
6000 langues parlées dans le monde : en effet certaines estimations montrent que 90% des langues
sont vouées à disparaître d’ici la fin du siècle.

le pronom qui désigne la deuxième personne du singulier ayant disparu de la


langue anglaise (?you),

. Prenons par exemple les Inuits, il serait insensé de leur imposer un langage comportant
d’innombrables noms de fleurs, et inversement pour le vocabulaire spécifique qu'engendre la vie
quotidienne dans des milieux glaciaux

(ce qui est sans doute une perspective encore lointaine.

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