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N7L16

Master – 1ère année – 1er semestre

Approches du théâtre

Madame ROLLINAT-LEVASSEUR
Réminiscences littéraires: S. Kane, L'Amour de Phèdre, trad. S. Magois, 1999 [1996] P Z-
r
Ia Berma da?s Phèdre: Pro.ust, A l'ombre des jeunes filles enjleurs t'!, - (,l.;
Aragon, Aurehen, 1945, InCipit P 5'

8 Théâtre des Lum ières


. :Montesquieu, Les Lellres persanes, 172 1: le spectacle de la société ou la société en r(, <; \;'VJ
spectacle _yp (,b
: masques et vérité dramatique: Le Jeu de l'amour el du hasard, ll, 9 P Co +--
Voltaire ou le dramaturge de son siècle: Œdipe, 1718 \OJ (, g
Nanine ou le préjugé vaincu, 1769 f
Le renouveau par le drame: Diderot, Le Père deftlll1i!le , 1558, V, 12 \" o ·-li
Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, V, 8, 1784 P i '2.

9 Du romanti sme au réalisme bourgeois


Théâtre et sédition: Hugo, Cromwell, 1, l , 1827 r? 3.
Musset, Lorenzaccio [1834], III , 3 P 1- 1- ') . .
Vérité et dramaturgie: Musset, On ne badine pas avec l'amour, Ill, 6, 1834 \0 1:. +
Théâtre des vérités de l'âme: Musset, Les Caprices de Marianne, Il,1,1833 p'11--18
Vaudevilles ou la scène de la vie conjugale: Labiche, Un Chapeau de paille d'flalie - ro
Labiche, Le Voyage de Monsieur Perrichon; J, 1860 P'il 1_ cS 2.
Feydeau, Le Dindon, 1, l, 1896 r8.3 - &1..,
Vers l'absu rde: Jarry, Ubu Roi, J, l , 1896 \0 g5-8l

10 Théâtres du XXème
Parole et écriture: Claudel, Le ParIage de midi, J, [l '" éd. 1906] (->
Le théâtre pour la philosophie: Sartre, Huis Clos, scène 3, 1947 rn
Le théâtre engagé: Camus, Les Jusles, 1950 p S'::J
Le langage en question: Jean Tardieu, Un mol pour un aulre, 1952 p C)c ·, C) 1
Ionesco, La Canlalrice chauve, 1958 p 0.. z..
Le Théâtre de l'absurde: Beckett, En allendant GOdOI, 1952 f 'j 3,- 5
Beckett, Oh les beaux jours " J, 1963 r 9 S
.p
Du dialogue au monologue: Koltès, Dans la solilude des champs de colon, 1986 ::J.{ ,. '1 t-
Violences soc iales: l' avènement de la bonne: Genet, Les Bonnes, 1968 [1947] p38 ·'J.'.l
Ndiaye, Hi/da, 1999 p 1C4) , \ C \ . l'
Violences soc iales: scène de la sociologie: Vinaver, Les Travaux el les jours, 1979 jO " c2,. , CL,
Minya na, Pièces, 2001, éditions théâtrales P 1oS, je 1-
La scène de la parole: Duras, Savannah Bay, 1983 \" 103
Sarraute, Le Silence, 1978 p 1t'l'')
Figures de metteurs en scène: un dessin d'André Dégaine p Il Q

Il Textes théoriques:
Théâtre et mimésis : Aristote, La Poélique 1" Il 1
Mise en place de l'esthétique classique: D'Aubignac, La Pralique du Ihéâlre [1657] p Il -1 Il.,J
Corneille, Discours [sur le poème dramatique], [1660] pliS
La querelle de la moralité du Théâtre: Nicole, Le Trailé de la comédie, [1 677] pli (, - 111-
Le Prince de Conti, Trailé de la Comédie el des Spec/acles , [1666] r 1'5
Théâtre et moralité (aux lumières du XVlIlè): Rousseau, Lettre à d'Alemb ert, [1758] 12;
L' art du comédien: Diderot, Paradoxe sur le comédien, XVIIIème s., 1'" éd. 1830 Pi t:. 2.. - 12
Le péritexte comme manifeste : Hugo, La Préjàce de Cromwell, 1827 p 1'2.. '5 c" 12.. S
La catharsis théâtrale: Al1aud, Le Théâll'e el son double, Gallimard, 1936 f C • /10 i"v, ·131
Ionesco, Notes et contre notes, Gallimard , 1966 1" l ') L - t::)1;
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Lettres persanes, XXVlll
1
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130 Lettres persanes, XXVlll ..oJ
être muette, n'en est que plus viveo. Là, les actricesb ne
paraissent qu'à demi-corps et ont ordinairement un man- fimes si bien connaissance, que le lendemain je reçus
chon, par modestie, pour cacher leurs bras. Il y a en bas d'elle cette lettre:
une troupe de gens debout', qui se moquent de ceux 'qui
MONSIEUR,
sont en haut sur le théâtre, et ces derniers rient à leur tour
de ceux qui sont en bas. Je suis la plus malheureuse fille du monde; j'ai tou-
Mais ceux qui prennent le plus de peine sont quelques jours été la plus vertueuse actrice de l'Opéra. li y a sept
gens' qu'on prend pour cet effet dans un âge peu avancé, ou huit mois que j'étais dans la loge où vous me vîtes
pour soutenir la fatigued • Ils sont obligés d'être partout : hier. Comme je m 'habillais en prêtresse de Diane, un
ils passent par des endroits qu'eux seuls connaissent, jeune abbé vint m 'y trouver, et, sans respect pOUT mon
montent avec une adresse surprenante d'étage en étage; habit blanc, mon voile et mon bandeau, il me ravit mon
Q.. . LETTRExxvm ils sont en haut, en bas, dans toutes les loges ; ils plongent, innocence. J'ai beau lui exagérer le sacrifice que je lui
pour ainsi dire ; on les perd, ils reparaissent; souvent ils ai fait .. il se met à rire et me soutient qu'il m'a trolNée
RICA À *** quittent le lieu de la scène et vont jouer dans un autre. profane. Cependant je suis si grosse que je n'ose plus
On en voit même qui, par un prodige qu'on n'aurait osé me présenter sur le théâtre : car je suis, sur le chapitre
Je vis hier une chose assez singulière, quoiqu' elle se espérer de leurs béquilles', marchent et vont comme' les de l'honneur, d'une délicatesse inconcevable, et je sou-
passe tous les jours à Paris. autres. Enfin on se rend à des salles où l'on joue une tiens toujours qu'à une fille bien née il est plus facile de
Tout le peuple s'assemble sur la fin de l'après-dînée et comédie particulière : on commence par des révérences: . faire perdre la vertu que la modestie. Avec cette délica-
va jouer une espèce de scène que j'ai entendu appeler on continue par des embrassades. On dit que la connais- tesse, vous jugez bien que ce jeune abbé n'eût jamais
comédie '. Le grand mouvement est sur une estrade, qu'on sance la plus légère met un homme en droit d' en étouffer réussi, s 'il ne m'avait promis de se marier avec moi : un
nomme le théâtre. Aux deux côtés, on voit, dans de petits un autre. Il semble que le lieu inspire de la tendresse. En motif si légitime me fit passer sur les petites formalités
réduits qu'on nomme loges, des hommes et des femmes effet, on dit que les princesses qui y règnent ne sont point ordinaires et commencer par où j'aurais da finir. Mais,
qui jouent ensemble des scènes muettes, à peu près cruelles, et, si on excepte deux ou trois heures du' jour, puisque son infidélité m'a déshonorée, je ne veux plus
comme celles qui sont en usage en notre Perse '. où elles sont assez sauvages, on peut dire que le reste du vivre à l'Opé ra, où, entre vous el moi, ['on ne me donne
Ici', c'est une amante affligée qui exprime sa langueur ; temps elles sont traitables, et que c' est une ivresse qui guère de quoi vivre: car, à présent que j'avance en âge,
une autre, plus animée', dévore des yeux Son amant, qui les quitte aisément. et que je perds du côté des charmes, ' ma pension, qui est
la regarde de même: toutes les passions sont peintes sur Tout ce que je te dis ici se passe à peu près de même toujours la même, semble diminue r tous les jours. J'ai
les visages et exprimées avec une éloquence qui, pour dans un autre endroit, qu' on nomme l'Opéra: toute la appris, par un homme de votre suite, que l'on faisait un
différence est qu'on parle à l'un, et que l'on chante à cas infini, dans votre pays, d'une danseuse, et que, si
l'autre. Un de mes amis me mena l'autre jour dans la j'étais à Ispahan, 'm a fortune serait aussitôt faite 1. Si vous
1. [Les représentatioos à la Comédie-Française Ont lieu en fin
d'après-midi.) 2. Rica observe, à la 'le public loge où se déshabillait une des principales actrices. Nous
des loges plus que la scène eUe-même. Chardin avait décrit les «scènes vouliez m 'accorder votre protection et avec
muetles » du théâtre persan Ct. 1, p. 161 ; t. n. p. 115) où les actrices 1. Le parterre. 2. [Des c.an.oes, iodispensables aux jeunes élé- vous dans ce pays-là, vous auriez l 'avantage de faire du
miment en dansant toutes les passions de l'amour. « petits-maîtres ».J
gants ou bien à une fille qui, par sa vertu et sa conduite, ne se
rendrait pas indigne de vos bontés. Je suis...
De Paris, le 2· de la lune de Chalval, 1712.
signe qu'on apprécie
une boisson
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