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maléo-aryen : essai
d'hybridologie linguistique /
par Lucien Adam,...
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NECRO-ARYEN
ET MALËO-ARYEN
r
E ` ~`
1
,v = 1
<B
PARIS
MAISONNEUVE ET C", LIBRAIRES-ÉDITEURS
25, quAt voLTAims, 35
1883
LES IDIOMES
NËGRO-ARYEN ET MALtO-ARYEN
INTRODUCTION
Pendant un séjour de troil années que j'ai dû
faire à Cayenne, en qualité de magistrat, j'avais
appris à parler suffisamment le créole, mais ne
m'occupant point alors de linguistique, je m'en
étais tenu a la pratique de l'idiome local, dans
lequel je ne voyais qu'un jargon sans importance.
J'étais demeuré sous l'empire de ce préjugé,
quand le hasard d'une lecture me fit découvrir,
dans l'analyse sommaire de quelques langues de la
Guinée par M. Fried. Muller, l'explication trèss
nette des formes verbales guyanaises. Après m'être
assuré que les nègres de nos colonies américaines
intertropioales sont originaires de cette partie du
continent africain, je m'occupai de réunir les docu-
ments dont j'avais besoin pour mesurer la profon-
deur de l'analogie grammaticale qui venait de me
sauter aux yeux. Je trouvai, à la bibliothèque
publique de Nancy, un volume des publications de
l'Institut Smithsonien renfermant, à la suite d'une
monographie sur les algues de l'Amérique du Nord,
la grammaire yoruba du Rév. T. J. Bowen ('). Mon
ami, M. Leclerc, me communiqua la grammaire de
l'un des dialectesde la langue odschi par M. Riis~).
Enfin, je me procurai deux ouvrages consacrés
aux soi-disant patois créoles de la Guyane (*) et de
l'île anglaise de la Trinidad (*).
J'aurais voulu pouvoirjoindre à ces documents
tous ceux qu'indique M. Fried. Muller(*), mais en
province, il faut savoir se passer des moyens d'in-
formation qui surabondent dans les riches biblio-
thèques de la capitale.
Quoi qu'il en soit, les documentssur lesquels j'ai
travaillé m'ont fourni assez de faits probants pour
que j'ose avancer, sans crainte d'être jamais con-
vaincu d'erreur totale, que les soi-disant patois
créoles de la Guyane et de la Trinidad constituent
(') Grammarand Dictionnaryof the Yoruba language, by the
Bev. T. J. Bowen. Washington,1858.
(') Elemente des .~MctpMt-DMtM!~der Odachi-Sprache, von
H. N. Rifs. Base!, 1863.
(') Ja<<-o<:«c<t0)t MtMoM-e de C<~eMM, par Al&ed de Sfdnt-
Qnentin Étude «tf la ~M!m<a<MM c~o~e, par Auguste de
Saint-Quentin. Paris, Maiaonnenve, 1872.
(<) Me ~eo~ and pMC&'ee of Creole yMtMma! by J.-J.
Thomas. Port~oMpain, 1869.
(') G'nt)t<!)'~ der ~Mc~icmeMM~ T. I, p. 83.
des dialectes négro-aryens. J'entends par là que
les nègres guinéens, transportés dans ces colonies,
ont pris au français ses mots, mais qu'ayant con-
servé, dans la mesure du possible, leur phonétique
et leur grammaire maternelles, ils ont fait du tout
des idiomes ~M generis ne présentant aucun des
caractères propres à nos patois de France.Une telle
formation est à coup sûr hybride, mais ces idiomes
n'en constituent pas moins des dialectes nouveaux
à classer, nonobstant la nature aryenne de leurs
vocabulaires, a la suite des langues de la Guinée.
En Europe, le parler créole est universellement
considéré comme un jargon enfantin. Mais un
Guyanais, M. Aug. de Saint~Quentin, a eu de la
vérité une intuition confuse. « L'étude que nous
publions, dit-il, présente, dans leur ensemble et
dans leurs détails, les éléments de ce langage
étrange a plus d'un point de vue. Éclos, il y a moins
de deux siècles, au milieu d'un groupe d'hommes
touchant encore a la barbarie, formé de mots qui
leur étaient inconnus, sans calcul, sans raisonne-
ment, d'instinct pour ainsi dire, il a cependant
revêtu immédiatement des formes absolues et d'une
logique rigoureuse.Le créole d'aujourd'hui est iden-
tique à celui qu'on parlait déjà au milieu du siècle
dernier. Ainsi, c'est un produit spontané, aussi hâtif
qu'inconscient,de l'esprit humain dépourvu de toute
culture intellectuelle. A ce titre seul, il paraîtrait
déjà très remarquable à celui qui y découvrirait
antre chose qu'un amas confus d'expressions fran-
çaises déformées, mais, lorsque l'on étudie attenti-
vement les règles de sa syntaxe, on est tellement
surpris, tellement charmé de leur rigueur et de leur
simplicité, que l'on se demande si le génie des plus
savants linguistes aurait pu rien créer qui satisfit
aussi complètement à. son objet, qui imposât moins
de fatigueà la mémoire et moins d'effort aux intel-
ligences bornées ('). »
La grammaire dans laquelle M. de Saint-Quentin
voit un produit spontané et hâtif, n'est autre que la
grammaire générale des langues de la Guinée,
c'est-à-dire de langues auxquelles on peut donner
la qualification de M~M~~M, par opposition aux
langues CM&M~. Or, de même qu'aux yeux du
botaniste, les plantes naturelles ont sur les plantes
cultivées la supériorité de constituer des produits
francs, exempts de toute adultération intention-
nelle, de même, aux yeux du linguiste, les idiomes
des peuples réputéssauvages ont cette primauté sur
les langues des peuples civilisés, que leur gram-
maire se rapproche davantage de la grammaire
instinctive dont le parler des enfants nous révèle
les procédés simples, logiques et rapides. A cet
égard, M. de Saint-Quentin a vu juste. La gram-
maire du parler négro-aryen est plus naturelle que
celle du sanscrit, du latin, du français. Mais elle
<
LE
PARLER NÉGRO-ARYEN
PHONÉTIQUE.
VOYELLES.
L'e non muet et les prétendues diphtongues eu, o'u ont été
remplacée à la Guyane, par t, < è, o, (), ou; à la Trinidad,
par <,e, è, o, ou.
Parler de ia Guyane pitit petit, chimin chemin, (KmaMt
demain, di de, chivé cheveu, ~MMM:c semaine, misou me-
0 To)M n, p. ta
t~ Ta<r«t)«!ttoM ù !TrM«tMde C«yMtBe,ete., p. tM.
(~) BM<<MM') o/C~e ï'ortth) !«~t<~e, p.tt.
~)~<e fenêtre, diviné deviner, jité jeter; vieux,
sure,
pt-~M premier, <~ adieu, feu, héré heureux,
lakyo queue,
honteux, eux, MOMeM monsieur; ps peur,
odeur,
~ch<) pécheur, mMM menteur, e<)M voleur, Mdô
sfMur,.pim~)MmeU)em-(plus meitteur); choucs!
eccur,
cheval, doumandé demander, p~'MM paresseux.
di
Parler de la Trinidad pitit petit, dMK<!)te demande, de,
jt)MMe génisse,
WtMt retour, simaine semaine, rifè refaire,
silon selon, Mt~ neveu, <H~ feu, /t~ heureux, vie vieux,
?)<! lever, laqué queue, c~M chaleur, /!e fleur, pè peur,
d<nt~ danseur, <!t~~ mener, ~e gueule, c~OH~ cheval,
douvant devant, MMCOM secours, jounou genou.
M. Fried. Mulier ne fait pas ngurer
la voyelle e dans le
&we, Ga, Odschi,
tableau vocalique des langues du groupe
Yoruba. Cependant, le yomba posséderait, suivant M. Bowen,
serait identique à celui de l'u
une voyelle neutre dont le son
mother D'autre part,
et de l'o dans les mots anglais « but,
voyelle ayant
M. Mis prête à l'akwapim, dialecte odschi, une
la valeur de & allemand.
VOYELLE ?.
i à la
Cette voyelle est remplacée à la Guyane, par ou,
Trinidad, par ou, i, o.
Parler de la Guyane OMM un, dou dur, MMOM mesure,
larie rue, ~oMe
lasous sur (tà-dessus), ~t~Me jusque,
culotte, ~MMWe morue, Kmd allumer, mur, tribinal tri-
bunal, m~ muser, pis plus, di du.
quouier
Parler de la Trinidad ~t<~ejusque, mou<~muet,
reçuler, pliché éplucher, tWM~ turbulent,
mt~ muet,
bossi bossu, plis plus, dt du, !/oM un.
mais non dans les
Le son u se rencontre dans l'akwapim,
autres langues ou dialectes du groupe.
VOYELLE 0.
t
DIPHTONGUE M~.
CONSONNES.
(T'
celui d'un st dur saivi d'nn </ consonne, le tout fondu eu une
seule émission de voix. Ex. gyo~egaeatM. ) de la seconde
ADAM. S
~7~9~
e Elle est la forte de DY. Ex. qyémbé tenir bien, qy6 cœor,
qyoM~e reculer. »
A ces deux consonnes gnyanaises correspondent, dans le
créole de la Trinidad, les deux consonnes que M. Thomas a
Bgurees par g, eh, imprimées en petites capitales a, en. La
première a la valeur de dans les mots anglais o gypsy,
ginger »; -la secondecellede ch dans les mots a chin, cheat ».
Ex. /iG<eBgnre, aMepegnêpe, eo!e gueule, taseMebagoette.
cm~oMe culotte, caottM reculer, CHt~e quinze, macH~ mar-
quer, &SCH6 embarquer, MmcHMt~M rancunier, etc.
Ces deux paires de consonnes procèdent parallèlement
d'articulations africaines figurées en akwapim par les groupes
< dans lesquels la spirante y correspond au j
allemand. En effet, à Cayenne di et Ei mouillés se changent
en gy, qy dans les mots: 09~ adieu,
&Mtg<~ bondieu,
LA VIBRANTE
LA LÏQCtDE
L'ASPIRÉE
LA FINALE <Mt~e.
LEXICOLOGIE.
APHÉRÈSE.
PROSTHÊ~
COMPOSITION.
LE GENRE.
L'ARTICLE.
mais ils ont rejeté les pronoms relatifs régis « que, à qui, de
qui, dont Ex. Papa Piè qui !e-pa patron le papa Pierre
qui était patron; pitite mo <o~ l'enfant que j'ai vu; M~Me mo
ca wè so case le nègre dont je vois la case; moune Mto ca
psM la personne à qni je parle; ma «Mt 60)~~ dit m
je ferai ce que le bon Dieu m'a dit.
Parler de la Trinidad. Il résulte des indications assez
confuses données par M. Thomas i" que seul le pronom
e qui a été conservé; 2" que d'ordinaire les pronoms rela-
tifs régis sont remplacés par la adjectif démonstratif et article
déSni 3° que les enfantset parfois aussi quelques grandes per-
sonnes emptoient cumulativement avec la le pronom démons-
tratif ça. Ex. Simaye la ~eatM? /X épis M~e<s moèn la dis-
persion (semaille) qu'ils ont faite de mes effets; missié la
~/eaM<c pOM~M la ou MKMM la fa ~MMa; poK~M la le
monsieur qu'ils ont chassé.
L'ACCUSATIF ET DU DATIF.
LES RELATIONS DITES DE
deux
Dans tes langues do la Guinée, comme dans nos
s'expriment
dialectes, les relations de l'accusatif et du datif
régi.
en postposant au verbe nom
le.
Parler de la Guyane. Li pr~ so camarade il pria son
camarade, li pf~M so il avait prêté à son frère, OM~c~oM
li dit so ooe~tt un jour il dit à son voisin.
Parler do la Trinidad. Si otM ~todte Jean fs-t)O~K<
si vous prêtez à Jean ce cerf-volant, madame la t'Hnete tc?(e
li bagaye la la dame a remis à son enfant cet objet (bagage).
Odscbi. F.<~o akoa il a acheté un esclave, oma ne ba
entama il donna à son fils un vêtement.
Yoruba. La relation du datif s'exprime, dans certains
cas, à t'aide de la particule /«. Ex. e~ aburro wi fu baba
fd ce jeune frère dit a son père. Mais, fu n'est autre chose
qu'un thème verbal signifiant < donner Ex. fit mi donne-
moi, fu wa donne-nous. Or, le créole de la Trinidad possède
une sorte de cas datif dont l'indice baye on ba est, ainsi que
le constate M. Thomas, « a shajrteningof the old french verb
< bailler to give. Ex. H po~ <ownMt< baye /'<tmt< li ho
brought trouble to his retations. »
LE VERBE.
ta
Dans nos deux dialectes, comme dans les langues de
les
cote de Guinée, les thèmes verbaux, invariables à tons
modes, à tous les temps et à toutes les personnes, se con-
personnets pré-
juguent i" à l'aoriste, à l'aide des pronoms
invariables
posés; 2' aux autres temps, à l'aide de particules
et des pronoms personnels préposes.
Il me suJlira, pour démontrer l'identité de
la conjugaison
créole et de la conjugaison guinéenne, de conjuguer succes-
sivement en odschi, en yoruba, en créole guyanais et en
créole de la Trinidad, les quatre verbes ko aller, ri voir, <o<
voir, NMM~ manger.
I. COMt!6A!SON EN OPSCH!.
ïnanitif.
Xo aller.
Impératif.
SinK. ~o ou wo Ao va 1
Plur. go ou mu ko allez 1
Aoriste (pr~Bcnt-passô).
Sing. M~o H. !/e&o
~0 ko mu ~0
o~o vo ko
Présent absolu.
Sing. mi re'&o Pl. ye re-ko
<oore-&o WM~e-~o
o re-ko vo-reko
Fatar.
Sing. mi M-Ao Pl. ycM-Ao
<ooM-&o mu 6c!-&o
o&dC-&o oo<'<Ao
Passé.
Sing. Mt'a-Ao M. y'o-~o
w' a-ko m' <t-&o
e'a-Ao
wa :e v' a-ko
H. COMD&AISON EN YORUBA.
InBmitif.
Bavoir.
Impératif.
JRtou~tooWvots!1
Aoriste (présent-passé).
Sing. emi ri PL <!«'(tW
iwo t't Mtgytft n
OH~W H!00)t~W.
Présent-imparfait.
Sing. Mt<n~-)'{ PL <!MM Mjjf-rt
iwo ng-ri
<tPOM~-t't CH~tM H~<
O~M~-W oawong-ng·9·i
<noon~-tt~-W
Futur.
Sing. emi d-!t Pl. N<o<t <i-t't
ticod-rt eK~yw <W
OM~~ft inwong ~-rt
Passé.
Sing. emt~-ft Pl. <:M)aM-ft
ilvo ti-ri Mj~tM<t-rt
ong <t-W nteon~ ti-ri
Inanitif.
voir.
Impératif.
Sing. wè vois Pl. <MMM <o~ voyons 1
saute <co~ qu'ils voient 1
Aoriste (présent-passé).
Sing. mo <o~ PL nous wè
tOM~ MM<eM)S
H~ t/dt0~
Présent al~solm.
Sing. MO ca-toé PL nous ca-wè
? ca-to~ MM<0 C<<0~
Hca-to~ ca-wè
Futur.
Sing. MOtoa-to~ Pl. nous MM-M)~
to wa-wè ~<tu<e <oa-<eë
K<ca-M)~ wa-wè
passé et imparfait.
Sing. <!M te-tc~ PI. nous té-wè
<0~-M)6 <<!M<e ~-tC~
!t~ ~(~-tee
tnBmtif.
J~H~ manger.
Impératif.
Sing. NaM~ mange tatMdHMta~qm'Hmango!
1
Aori~e.
Sing. MC~M BMK~ Pl. KOtM mangé
OtM~MtM~e ~MM~emangé
Hmo)!~ ~MMMC mangé
Présent absolu.
Sing. moèn ca-mangé Pl. nous ca-mangé
V C!MM-HMtMjf~ .îat<<6 M-maK~e
H MMMf)~ ~MMiC ca-mangé
Futur.
Sing. Mo~M c<tM mangé Pl. nous va-mangé
ous <M-M<M!j~ saute C(t<e mangé
li a-mangé veaux ca-MMt~~
PiM-qme-psrfait.
Siog. mo~t <maM~ Pl. MMM té-mangé
otM t~-mat!~ zaute ~-MM!t~~
ft (d-MMMt~e ~MM!C té-ntangé
L'AORISTE.
dialectes,
Le présent absolu est caractérise, dans les deux
invariable de la particule
par la préBxation au thème verbal
Saint.Quentin, <- une
action
M indiquant, disent MM. de Selon
actuelle qui se continue, se complète, se développe D.
M. Thomas, cette particule dénote « thé
continuance most
usnalty with a progressive import, as ~M!<a: ca-d~t~'t they
moment e.
are breakfasting, ils déjeunent en ce
à
Au fond, l'emploi de la particule ca sert à spécifier,
préciser que l'action s'accomplit actuellement, qu'elle vient
de commencer et qu'elle se poursuit, en un mot, que l'action
n'a rapport ni au passé ni à l'avenir, mais exclusivement au
ta* conjugaison des vingt et
temps présent. En euet, dans
quelques verbes dont je viens de parier, la prénxation de ca
a is inceptive and denotes
the beginning of a mental feating 6.
or condition, as: NMen M-atmeK p&re am getting found
of the place, je commence à aimer la place; Veaux ca-honte
growing ashamed of their
gens }/eo«iC <tpou~etK they are
people now, ils commencent à avoir honte de leurs gens
d'à présent
Préfixée aux mêmes thèmes verbaux, la particule ca sert
produit lorsqu'elle est pro-
encore à indiquer que l'action se
voquée par quelque autre action. Ex. MM~K<M-M moune
!M NMtta! ca-fè MMe ~pM c<~ je me prends & hau- les gens
quand ils se moquentd'eux-mêmes.
LE FUTUR.
LE PASSÉ.
LE VERBE NÉGATIF.
LE VERBE PASSIF.
L'AUXILIAIRE AVOIR.
LE VERBE ÊTRE.
PHONÉTIQUE.
VOYELLES.
t
Les voyelles neutres e (eu), u et ta voyelle
étrangëres au
malgache, ont été régulièrement remplacées dans les mots
français.
VOYELLE ?.
La voyelle u a été remplacée par i, OM,
Ex. m«e< mulet, prine prune, di du, plis plus, ~MtJoMe
&-AU*M 4
culotte, pMteM punaise, écumer, <K~M<! sucre,
<<t)'&me rhume, pMme plume; xoMfe jurer, <<OM dur, 6oMfM
brûlé éne une, un.
ptntOt, dit
La voyelle è (at, e<) a été remplacée par é, on
M. Baissac, par un son intermédiaire entre et
é, mais plus
voisin de ce dernier
Ex. f~e tête, rn~e mattre, fëre faire, pégne
peigne, la-
pléne plaine, lapéne peine, ~~Me seine, m~ mais,
payer.
Dans quelques mots, la voyelle é été remplacée par t, a.
discende descendre,
Ex. siprit esprit, siquisé excuser,
M~hattt éléphant, acoute écoute aspère espère 1
LA TOYELLE 0 (CM).
voyelle o (au) a été
Dans un certain nombre de mots, la
dormir, boucoup
remplacée par la voyelle ou. Ex. dourmi
prouménépromener, oussi aussi,
beaucoup, poMt-tr~ portrait,
galoper, MtM-<t sorti, touctouc toctoc, tourtie tortue,
gouyave goyave.
11 y a en malgache une telle
affinité entre les sons o et ot<,
langue, tous deux sont Bgures
que dans l'alphabet de cette
par le mémo signe. La voyelle o se prononce ou. Quand elle
eUe prend le son de
est surmontée de l'accent circonflexe,
notre o. D
LA DIPHTONGUE
M.
t. Ex. <hMMt/-
Gette diphtongue a été remplacée par oui,
condire
Buif hoMtte huit, <atoMt<e nuit, dt~o~e huile,
depuis, etc.
conduire, aivrd suivre, li lui, laplie pluie, dipis
LA DIPHTONGUE Oi.
CONSONNES.
LA VIBRANTE r.
M. Baissac constate que a dana les sons difficiles: 6< 6<,
c)', <:<, dr; d<, etc., souvent la
prononciation interpose, plus
la brève
ou moins rapidement, suivant l'agilité des organes,
de la voyellelongue qui va suivre. Ainsi, au lieu de crabe
on entend plus ou moins nettement carabe; au
lieu de
a plume
pilime; au lieu d' « étrangler «-angueM. Des
mots français a trou, clou, gratte, crier, trépied, troupeau
la plupart des anciens font tourou, coulou, ~<tM(M, quirié,
~r~ted, (oMfOt'pMM n.
Cette particularité de la phonétique mauricienne trouve
son explication dans la phonétique malgache. a Deux con-
suivre
sonnes différentes, dit M. Marre-de Marin, ne peuvent se
sans voyelle interposée, à moins qu'ciies ne soient précédées
d'une uasate. Le malgache rejette la combinaison des li-
quides l, r avec une autre consonne, combinaison t'rcquem-
ment admise dam le malay et dans le javanais. C'est pourquoi
les mots d'origine française qui ont cours dans le malgache
sont adoucis par l'intercalation de voyelles, toutes les fois
que deux consonnes se suivent immédiatement. Ex. kiMsy
cloche, Mr<~ brosse, biriqua brique, cJfdn~ corniche,
fa/brtMfN fourchette. e
En malgache, < tous les mots finissent par une voye'te, le
plus souvent a, o, y (t) Mais, par l'ettct de règles eupho-
niques très délicates, le son de la voyelle finale est souvent
< presque
imperceptible souvent aussi, cette voyelle est
< complètement
muette ('). On comprend dès lors comment
t'r finale a été maintenue dans les mots français alors même
qn'eHe n'est pas suivie d'un e muet. Ex. moM- noir, pour
pour, Mcct~s corps, souffert souffrir, mort mourir, etc.
Dans les mots français terminés en -tre, -dre, -&re, etc.,
l'r a été éliminée. Ex. vente ventre, lacende cendre, lombe
ombre, disique sucre, ~e~Me encre, ~tM tigre, /Mce fièvre,
eo~! coffre, etc.
LA LIQUIDE <.
LA SYLLABE <
Lo son français a éM remplacé par le normand quid.
Ex.: cimiquiére cimetière, <<MMt</tM<!amitié, «t&o~Mtdfe taba-
tière, ~mogut<! moitié. Les vieux noirs ne prononcent pas
autrement.
APHÉRÈSE.
(') MMM-deMarin, t ?.
(pour MtOK-WMo) a tuer, assassiner e; eono'&o < tué par
moi signinera donc e je tue et non < je suis tué
Le passif est tellement dans le génie de la langue que l'im-
pératif revêt le plus souvent la forme de cette voix. Or, l'im-
pératif passif des verbes actifs se forme par la suffixation de
-o, -z, -o, après aphérèse de l'ttt initiale du preBxe, ce qui
fait apparattre en tête dn verbe une voyelle soit pure, soit
nasate. Bx. m<t-M<y~ amincir, a-w~-o qu'il soit aminci;
M<Mt-&o~donner du go&t à, att-Aa~o qu'il soit donné du
goût à, MM-pe~ot placer, a-petf~-o qu'it soit placé.
On verra plus loin que les nègres transports à Maurice ont
dû renoncer au système des prcnxes malgaches et s'en tenir
à la conjugaison dite passive. Il est dès lors vraisemblable
que la syllabe vocalique initiale de la plupart des verbes,
leur paraissant être un indice de l'impératif, a partagé le sort
des prénxes.
PMSTHÊSE.
C)B<dtm«.p.t.r3 L.
?
corps, M Kj!<d ses yeux, éne Mrot un roi, lédos ton dos,
<MO Mrew mes reins, so labouce sa
bouche, ïo labec son bec,
~ae ~t-Me une oie, etc.
2" Ex. ~Me dtpatH un pain, éne maKp~s dt~OM~e une
mauvaise huile, éne bon <h'Mtj5 un bon riz, ~Me <Mot< un
morceau de bois, disouif suif, divin vin, dt/~ feu, <M-j~/o
teof, etc.
3* Ex. éne MH)mat< un animal, ~a&<< habit, ~or~e
oreille, zaffére aNaire, ~ttHaze image, .:eM/<t~ enfant, etc.
4° Ex. <th<tM< habit, Home &me, fantôme.
a" Ex. <!MM' soir, acote où (à coM), a~OMfat aujourd'hui,
aulière au lieu de, en~M sous, etc.
REDOUBLEMENT.
LE GENRE.
L'ARTtCLE.
? hMtMt'eo.atMfM. 2. ttareo.
3. ireo. 3. reo.
premières per-
Le créole mauricien distingue, aux deux
sonnes du singulier seulement, les pronoms régis par te verbe
(moi, toi) des pronoms régis par le nom, ces derniersTaisant
fonction de pronoms-sujet (MM, ?).
Sing. t. NMt–MO. Pl. t. MOtM.HMM.MK~.
2. toi ?. 2. vous, zaute.
3. li. 3. &??, eMa? zaute.
Les nègres ont trouve dans la construction française de
l'adjectif « autre x avec le pronom HOM, t'équivalent du plu-
riel inclusif. a De même, dit M. Baissac, que notre français
familier construit e autres o après les pronoms « nous, vous
le créole dit nous zoM<e, vous ~<!t«e; mais, tandis que le
pronom nous persiste toujours, te pronom vous se sous-entend
volontiers. Ex. j'irai avec vous, mo M f~/e av .au<f.
<
LES ADJECTIFS POSSESSIFS.
Passé.
Sing. i. ;Mtho!M-tMt. PI. 1 ~aha!/<K-<M.
2. <MMOMt-<M. 2. att<!)'<'OKt-
3. t'i Mt.fM. 3. reo Mt-tM.
Futur.
Sing. t. ho-tia.
zaho P!. t. M~yho-<M.
2. anao lto-tia. 2. aM<!t-<'oAo-tta.
3. W~o-tM. 3. reo ho-tia.
mg..1. naK-~tttho.
Sing.l.
sing. nan- W1 aho.
%an-dîsi a 10. t.
Pl. 1.
PL nan-
(tZtA<t.
fxahay.
~a~.
nan-disa hianao. 2. <M)t-<fM<! hianareo.
c
2.
3. !MH-~t!t' 3. fMHt-dtMtM-eO.
Futur.
han-disa aho.
Sing. 1. han-dMacAo. t.
PI. 1.
~}~a&o,
(tZt&O. `
2. h<t-<aM<:KOO. 2. han-dMahtattoreo.
3. ~aH-dMNt~. 3. A<Ht-<MMttMO.
c) Conjugaison du verbe haro mêler, d'après M. Fried. Mutter.
Présent nMM~-Aaro aho on MaAo mang-haro.
Passé nang-haro aho on HMho nang-haro.
Futur hang-haro aho ou Ma~o Aatt~-ha)~.
La conjugaison du verbe mauricien procède de la conju-
gaison dn verbe nn ou passif; mais, le créole, influencé par
la syntaxe française, a retenu de la conjugaison du verbe
muni de préfixes, la faculté de préposer les pronoms person-
nels. Soit le verbe MON~ manger.
présent.
Sing. 1. moMMMM< pi. i. nous manzé.
2. <0 manzé. 2. vous mangd.
3. HtMNK~. 3. MMtCNMtMd.
Malgache tia ko, ~a<Mto, <M ny ou tia Ha~, <ta fMfeo,
tia MO.
C'est précisément parce que mo manzé équivaut à s mangé
de moi que le pronom régi revêt la forme subjective moi,
toi au lieu de la forme objective MO, to. ~o matt~ toi mange
par moi toi. L'analogie avec le malgache tia ko anao < aimé
par moi toi x est frappante.
Passé.
Sing. 1. mo~tTMMe. Pl. 1. ttomM~M)~.
2. to té manzé. 2. ootM té <na)H!
3. té manzé.
<f 3. zaute té t)MH~.
Malgache <M !M &o, no <ta nao, etc.
La particuie té (été) n'est qu'un simple indice temporal
remplissant la même fonction que no malgache.
Futur.
Sing i. ttM~CtHMttt~. MMpOtM'maHM.
2. to va m~Me. to pour mmtse.
3. H va MMH~, etc. li pour nMWse.
Malgache ~to tia Ao, ho <M nao, etc.
LE VERBE PASSIF.
LE VERBE SUBSTANTIF.
L'AUXILIAIRE AVOIR.
11
lu
Suivant M. le D' Bos ('), Os diverses creolosfrancezes que
ilhas Mascarenhas,
se fatlam nas Antilhas, na America, nas
de familia, uma
no Oeeano Indico, teem todos am ar
Mmilhança ainda mais accentuada que a que existe entre as
tingnas neo-tatinas, e devida provavelmente à sua maior mo-
cidade e à sua maior proximidade da lingua mae ».
La vérité est que tous les patois créoles français ont un
(')Ottit<)ct<;Mt<t«'<o/tttttetMtjtM.MttdM!),lM~.
0 Bom<.)t.<t, tX. Je ne Mtm~to do l'article de M. le Dr Bet qae les extraits
donné. en pot~ieet'par M. Oee!ite.
vocabulaire commun, mais qu'au point du vue grammatical J
et phonétique, tes dialectes de l'Océan Indien (Réunion, Mau-
'j-
rice) diffèrent sensiblement de ceux de l'Amérique (Guyane,
Trinidad, Guadeloupe,Martinique). M. le D'Bos a négligé, lui
aussi, de comparer les patois créoles aux langues de la côte
de Guinée et de Madagascar.
IV
VI
Lucien ADAM/~
F ~)
\~i~3'