L’ile des esclaves et la dispute n’abordent pas le même sujet:

Premièrement, les deux pièces de théâtres de Marivaux n’abordent pas le même

sujet. Dans « L’île des esclaves », Marivaux traite, sous l’angle de la morale, la
question des relations entre maître et valet. Il souligne notamment que le respect
d’autrui est la clé de la réussite de ces relations. Dans “La Dispute”, Marivaux fait
porter l’attention sur les enjeux de la relation amoureuse.

Dans “L’île des esclaves”, Marivaux focalise son attention sur les inégalités sociales
et la dominance de l’aristocratie sur les autres couches inférieures de la société.
Dans cette pièce, les valets jouent un rôle important et ils reçoivent même un certain
pouvoir grâce à l’inversion des rôles sociaux dans la pièce. Ils jouent un rôle central
dans la pièce. Cette pièce a aussi pour but de changer de point de vue et regarder
l’autre autrement, même si finalement la pièce laisse planer un doute: peut-on croire
à cette réconciliation générale que célèbre le dénouement de la pièce? A la fin de la
pièce, on se rend compte que le rêve du rapprochement des classes sociales est
voué à l’échec

“La Dispute”, met en scène quant à elle un débat d’idées. Le sujet principal traité
dans cette pièce est les faiblesses d’âme des mâles et des femelles.
On peut remarquer qu' aucun rôle important n'est accordé aux domestiques et que la
pièce se focalise sur les vices et les vertus des deux sexes. Toutefois, au delà de ce
premier niveau de lecture, on peut voir dans cette œuvre une méditation sur
l’éducation, et une réflexion d’ordre philosophique sur la tension entre nature (ce qui
serait inné en l’homme) et culture (ce qui en lui est acquis).

Dans “L’île des esclaves”, l’ordre social est renversé, afin de corriger la tyrannie des
maîtres sur les valets. Dans “La Dispute”, l’ordre social est maitenu en place, mais
un autre aspect apparaît: les hommes se mettent en effet sur un pied d’égalité avec
le sexe opposé (les femmes).

Forme de comédie différente:

Deuxièmement, l’aspect comique se présente d’une façon différente dans les deux
ouvrages. La dispute est une comédie philosophique, alors que l’île des esclaves est
une comédie sociale.

“La Dispute” est tout d’abord une comédie fantaisiste et philosophique qui repose sur
un esprit de jeu sur l’ingénuité des personnages principaux qui sont totalement
innocents face à ce vaste monde. C’est d'ailleurs cette ingénuité qui est l’aspect
comique principal de “La Dispute”. Marivaux émerge une nouvelle forme de
comédie, la comédie dite « moralisante » qui se pose des questions philosophiques
sur la nature humaine. L’ingénuité des quatres élevés à l’écart de la société des
hommes est le principal ressort comique de la pièce.
 “L’île des esclaves” quant à elle, représente parfaitement la comédie sociale tant
aimée par Marivaux qui a pour but de dénoncer la société fondée sur la hiérarchie
sociale et la violence des aristocrates sur les esclaves. L’apect comique de cette
pièce repose principalement sur le travestissement et la présence des personnages
de la commedia dell’arte comme Arlequin. A travers ces travestiseemnt et à travers
l’imitation des maîtres par Cléanthis et Arlequin qui a pour but de faire ressortir les
défauts majeurs des aristocrates. Cette pièce a donc pour but de corriger les moeurs
par le rire et la comédie.

La différence entre les situations initiales dans les deux pièces de théâtre:

Enfin, les situations initiales ne sont pas les mêmes pour les personnages principaux
dans “L'île des esclaves”, l’ordre social est déjà établi, les personnages principaux
ont des valeurs et des principes déjà acquises qui sont basées sur les principes
d’une société hiérarchisée. Dans “La Dispute”, la situation initiale est différente, les
quatre jeune gens n’ont pas grandi dans la société “normale”, ils n’ont pas été
influencés par les valeurs incarnées dans cette société.

Les situations initiales sont différentes dans les deux pièces. Dans “l'île des
esclaves”, l’ordre social est déjà établi, les personnages principaux ont des valeurs
et des principes déjà acquises qui sont basées sur les principes d’une société
hiérarchisée. C’est-à-dire que que les maîtres ont un pouvoir total sur les valets qui
eux sont soumis et maltraités par leurs maîtres. Marivaux remet en cause cet ordre.

Dans “La Dispute”, la situation initiale est différente, les quatre jeune gens n’ont pas
grandi dans la société normale, ils n’ont pas été influencés par les valeurs de la
société et ils sont en effet totalement innocents, leur perception du monde est donc
limitée. Marivaux a en quelque sorte réinitialiser le monde pour revenir à ses débuts.
L’auteur les laisse découvrir le monde, ainsi que ses défauts et ses vices. On verra
qu’ils vont glisser progressivement vers la première infidélité. La Dispute aborde
donc le questionnement de la nature humaine, avec ses vices et ses vertus.