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Nom:RONZERAY

Prénom : Gino
C ommentaire littéraire
Mis en difficulté par l’interdiction de sa pièce Tartuffe, Molière, célèbre dramaturge classique du
XVIIème siècle, décide de relancer sa carrière en prenant un sujet en à la mode, qui lui permettra
de proposer au public une mise en scène spectaculaire. Ainsi s’inspire-t-il du mythe du séducteur
multipliant les conquêtes et refusant la religion pour écrire Dom Juan ou le festin de pierre. Dans
la scène 1 acte 1, scène d’exposition, Sganarrelle, valet de Dom Juan, dialogue avec Gusma,
écuyer de Done Elvire, que Dom Juan a épouser puis abandonnée. Le valet du héros 2ponyme
conclut ce dialogue par un portrait accusateur et bien peu flatteur de son maître, faisant ainsi le
blâme du héros. Comment Sganarelle fait-il le blâme de son maîtres ?Dans un premier temps, nous
verrons comment le valet pose son discours avec autorité, se mettant en valeur face à Gusman,
avant d’étudier comment son discours se caractérise par l’ampleur et la violence. Ensuite, nous
observons l’importance des nombreuses références à l’autorité chrétienne pour enfin prendre du
recul par rapport à la parole de Sganarelle, en soulignant notamment sa dimension comique.

I. Le comique de situation :

Les péripéties hiérarchiques :

Au sein de la scène inaugurale de "Dom Juan", le comique de situation émerge de la dissonance


entre la hiérarchie sociale traditionnelle et les reproches impétueux de Sganarelle envers son
maître. La situation comique atteint son apogée lorsque le valet, normalement en position
subalterne, inverse les rôles en blâmant ouvertement Dom Juan. L'absurdité de cette inversion crée
une tension comique, soulignant les contradictions des relations sociales.

Les rebondissements moraux :

La situation devient comique lorsque Sganarelle, en incarnant la conscience morale, se trouve face
à un maître dépourvu de scrupules. Les rebondissements moraux, tels que les déclarations
hyperboliques de Sganarelle sur la conscience, ajoutent une dimension humoristique en soulignant
l'ironie de la situation. Le public est invité à rire des circonvolutions morales de ces personnages.

II. Le comique de gestes :

Les mimiques exagérées :

Les gestes exagérés de Sganarelle, illustrant ses reproches envers Dom Juan, amplifient le
comique de la scène. Des mouvements excessifs, des gestes dramatiques et des expressions
faciales extravagantes accentuent la tension entre les personnages. Ce comique de gestes ajoute
une dimension visuelle à la satire sociale, rendant la scène à la fois divertissante et mordante.

Les mimétismes décalés :


Le comique de gestes est également exploité dans les mimétismes décalés entre Sganarelle et Dom
Juan. Les réactions exagérées du valet aux actions du maître, ou vice versa, contribuent à
l'absurdité de la scène. Ces gestes décalés soulignent la fracture entre les deux personnages et
amplifient le ridicule de leurs comportements respectifs.

III. Le comique de mots :

Les jeux de langage subtils :

Molière insère un comique de mots subtil à travers les répliques de Sganarelle. Les jeux de
langage, comme les jeux de mots ou les expressions satiriques, ajoutent une légèreté comique à la
scène tout en soulignant les absurdités morales. Cette subtilité linguistique offre une dimension
intellectuelle au comique, invitant le public à rire tout en réfléchissant sur les enjeux plus
profonds.

Les réparties ironiques :

Le comique de mots s'intensifie avec les réparties ironiques échangées entre Sganarelle et Dom
Juan. Les jeux de mots à double sens, les sarcasmes et les allusions humoristiques enrichissent le
dialogue, créant un rythme comique. Cette dimension du comique de mots contribue à rendre la
scène vive et divertissante, tout en explorant les aspects moraux de manière satirique.

IV. Le comique de caractères :

Les contrastes caricaturaux :

Les personnages de Sganarelle et de Dom Juan sont présentés de manière caricaturale, accentuant
le comique de caractères. Les exagérations des traits de personnalité, tels que la rigidité morale de
Sganarelle et l'amoralité flamboyante de Dom Juan, créent des contrastes saisissants. Ces
caractéristiques exagérées ajoutent une dimension burlesque à la pièce, invitant le public à rire des
extrêmes présentés.

Les faiblesses humaines amplifiées :

Le comique de caractères se manifeste également à travers l'amplification des faiblesses humaines.


Les défauts de Sganarelle, liés à sa moralité rigide, et les vices exacerbés de Dom Juan, sont
accentués pour susciter le rire du public. Cette amplification des caractères crée des archétypes
humoristiques, permettant au public de s'identifier aux faiblesses humaines tout en les trouvant
comiquement exagérées.

En conclusion, la scène du blâme de Sganarelle dans l'acte 1 de "Dom Juan" se déploie comme une
comédie riche en situations, gestes, mots et caractères comiques. Molière, maître du genre
comique, fusionne habilement ces éléments pour créer une expérience théâtrale qui, tout en
divertissant, offre une satire mordante de la société de son époque
I. La dynamique maître-valet :

La hiérarchie sociale mise en avant :

La scène d'ouverture de l'acte 1 de "Dom Juan" met en lumière une hiérarchie sociale digne d'un
abîme sans fond. Les paroles de Sganarelle, telles que "Est-ce que ce sont là les sentiments d'un
homme de bien ?", exagèrent la distance morale entre le maître et le valet. Cette hyperbole
souligne la sévérité des reproches de Sganarelle et intensifie le contraste social entre les deux
personnages.

La subversion de la norme sociale :

Malgré cette hiérarchie apparente, la scène expose une subversion retentissante des normes
sociales. Sganarelle ose lancer un torrent de reproches envers Dom Juan, bousculant ainsi les
limites traditionnelles. L'énumération de critiques, allant de la légèreté des mœurs à l'irréligion,
crée un effet de crescendo dramatique. Cette énumération souligne la gravité des transgressions de
Dom Juan tout en mettant en relief la rupture des conventions sociales.

II. Le conflit moral et éthique :

La voix de la conscience :

Sganarelle, en incarnant la voix de la conscience, s'exprime avec une hyperbole frappante,


déclarant que "ce n'est pas pécher que de pécher en conscience." Cette hyperbole souligne l'ironie
morale de la situation, où la conscience de Sganarelle semble plus éclairée que celle de Dom Juan.
Cette stratégie renforce le conflit moral et met en lumière la dualité psychologique des
personnages.

L'ironie tragique :

L'ironie tragique atteint son apogée lorsque Sganarelle dépeint le comportement de Dom Juan avec
une série d'images fortes, telles que "une fourberie à toute outrance" et "une méchanceté sans
exemple". Ces hyperboles accentuent la gravité de la situation, soulignant la profondeur de
l'immoralité de Dom Juan. L'effet global est une mise en lumière poignante de la dépravation
morale du personnage principal.

III. Les thèmes universels et intemporels :

Une critique sociale intemporelle :

Molière, à travers la bouche de Sganarelle, offre une critique sociale d'une envergure titanesque,
dénonçant les vices de la société. L'utilisation de l'énumération, telle que "la galanterie, la
séduction, le libertinage", renforce l'idée d'une société corrompue. Cette hyperbole sociale vise à
susciter une réflexion profonde sur les valeurs éthiques, transcendant ainsi les frontières
temporelles.
La complexité des personnages :

L'énumération des qualités et défauts de Dom Juan, tels que "un homme de feu, de bruit, et de
fumée", crée une image complexe du personnage. Cette technique stylistique souligne la
multidimensionalité des personnages, échappant aux simplifications caricaturales. Molière, en
utilisant l'énumération, enrichit la psychologie des personnages et offre une représentation nuancée
de la nature humaine.

En conclusion, la scène du blâme de Sganarelle dans l'acte 1 de "Dom Juan" s'épanouit à travers
l'utilisation habile d'hyperboles, d'énumérations et d'images fortes. Ces choix stylistiques
enrichissent la portée thématique de la pièce, élevant la critique sociale, le conflit moral et la
complexité des personnages à des sommets littéraires impressionnants. Molière, maître de la satire,
transcende les limites de son époque pour offrir une méditation intemporelle sur la condition
humaine.

L'étude approfondie de la scène du blâme de Sganarelle dans l'acte 1 de "Dom Juan" de Molière
révèle la richesse et la polyvalence de cette œuvre emblématique du théâtre classique français. À
travers les différentes perspectives examinées, du blâme moral de Sganarelle aux aspects comiques
qui parsèment la scène, la pièce se dévoile comme une exploration profonde et nuancée de la nature
humaine, de la société de l'époque, et des conflits moraux qui en découlent.

La dynamique maître-valet expose les contradictions de la hiérarchie sociale, tandis que le conflit
moral et éthique souligne les choix moraux complexes auxquels les personnages sont confrontés.
Les thèmes universels et intemporels renforcent la portée de la pièce, invitant à une réflexion
durable sur la condition humaine.
L'intégration du comique, qu'il s'agisse de situation, de gestes, de mots, ou de caractères, injecte
une vitalité supplémentaire à l'œuvre, offrant un équilibre entre le sérieux moral et la légèreté
humoristique. L'ajout de l'autorité chrétienne dans la dernière analyse amplifie la satire sociale,
soulignant les contradictions entre les actes immoraux de Dom Juan et les principes moraux
chrétiens professés par Sganarelle.
En définitive, "Dom Juan" transcende les époques grâce à sa capacité à explorer les dualités de la
nature humaine tout en offrant une critique sociale percutante. La maîtrise de Molière dans la
création de personnages complexes, la subtilité de son écriture et la diversité de ton dans cette
scène spécifique continuent de captiver les spectateurs, faisant de cette pièce un joyau du
patrimoine littéraire français. La scène du blâme de Sganarelle demeure une œuvre d'art
intemporelle, capable d'éveiller les consciences et de susciter le rire, tout en invitant à une réflexion
profonde sur la condition humaine et la société.

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