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La pièce Dom Juan de Molière a été publiée en 1665.

A l’époque, la pièce est grandement


censurée par l’Eglise car elle est offensante en raison de Dom Juan, personnage éponyme, tout au long
de la pièce mais elle survivra quelques temps car Dom Juan est puni par le ciel à la fin de la pièce. La
pièce non censurée sera publiée en 1682 soit 9 ans après la mort de Molière. Au XVIIe siècle, l’Eglise
a un pouvoir énorme sur la société en censure tout ce qui peut offenser Dieu ou les valeurs qu’elle
incarne. Le sujet ne soulève pas le débat de savoir si la pièce est une comédie ou une tragédie
puisqu’elle n’est pas conforme aux normes du XVIIe siècle mais à celle du drame qui se développe en
réponse au classicisme et qui prends son essor au XIXe siècle, selon T. Gautier. Nous allons répondre
à la question en quoi Dom Juan oscille-t-elle entre comédie et tragédie ? Nous verrons, pour
commencer, que Dom Juan est une pièce aux allures de comédie ensuite nous pourrons voir que la
pièce de Molière comporte aussi certains codes de la tragédie.

Nous allons donc voir en quoi Dom Juan de Molière est une pièce au allures comique
fidèlement à son créateur. Tout d’abord, nous parleront des procédés comiques utilisés par le
dramaturge dans son œuvre. Ensuite, nous verrons que certains personnages sont des clichés issus de
la farce ou des caricatures comiques et enfin, nous expliquerons en quoi la fin de Dom Juan est un
dénouement heureux dans lequel cet homme de vice et de libertinage est puni par le ciel qui venge les
personnes qu’il a offensé sur son chemin.
Nous nous pencherons, ensuite, sur les personnages comiques de l’œuvre de Molière et sur ce
qui leur procure ce caractère léger. Nous pouvons citer, tout d’abord, la présence de personnages-
types, possédant un emploi et un rôle bien définis, comme Sganarelle. Celui-ci fait figure de « valet
bouffon », amusant principalement les spectateurs, comme lors de sa tirade de l’inconstance, à
l’amorce de la pièce, dans laquelle il tente d’imiter son maître en citant, par exemple, Aristote. Dom
Juan présente également des personnages dits ordinaires, de conditions modestes, telles que les
paysannes, Mathurine et Charlotte, séduites par Dom Juan au même moment. Celles-ci s’expriment
dans un vocabulaire très pauvre, utilisant également le patois et un registre de langue familier. Enfin,
le personnage principal de la pièce : Dom Juan, se montre très excessif dans son caractère libertin,
rejetant toute forme de contrainte dans le domaine religieux ou matrimonial. Il justifie cela en
désignant ces deux idées comme une façon de « renoncer au monde ».
Dans un troisième temps, le registre théâtral comique relève d’un dénouement heureux, les
amants finissent par se marier alors que les méchants sont punis. En effet dans la dernière scène de
l’œuvre de Molière Dom Juan, le vice dont Dom Juan fait preuve durant toute l’œuvre, comme les
nombreuses offensent au ciel « Va, va, le ciel n’est pas y exact que tu penses ; et si toutes fois que les
hommes… » acte V scène 4. Le libertinage « Que voulez-vous que je dise ? Vous soutenez toutes deux
que je vous ai promis de vous prendre pour femmes » acte II scène 4. Ou encore la cruauté dont il fait
preuve auprès du pauvre, est punie par la mort. Les personnages qui ont été offensés par ses atrocités
sont donc vengé, la morale est, par conséquent, sauve.

Tout d’abord, Molière utilise les différents types de comique dans un grand nombre de scènes.
La plus marquante étant la scène 4 de l’acte 2, connue pour son comique de situation qui résulte du fait
que Dom Juan séduit deux paysannes en même temps, jouant sur leur naïveté et se retournant sans
cesse pour s’adresser à l’une et à l’autre. La scène comporte également un comique de caractère très
marqué car Dom Juan se sert de son éloquence pour berner Charlotte et Mathurine qui paraissent
idiotes à ses côtés. Durant l’échange, les paysannes s’adressent à lui non seulement très naïvement,
mais également dans un patois ridicule car elles ne parviennent pas à aligner deux mots : « Je... ».
Puis, nous verrons les personnages de la pièce qui possèdent une dimension tragique. Nous
pensons donc au personnage de Done Elvire, femme noble victime de Dom Juan, l’ayant séduite et
épousée avant de la fuir, déshonorant ainsi toute sa famille. Celle-ci va donc, dans sa tirade de la scène
3 de l’acte I, exprimer sa souffrance à Dom Juan. Sa pudeur, son combat intérieur entre cœur et raison
ainsi que l’utilisation d’un registre pathétique donne cette dimension au personnage. Dom Louis, père
de Dom Juan, venant le réprimander, exaspéré par le comportement de son fils fait aussi office de
personnage tragique. Enfin, le personnage de Dom Juan lui-même, à la fin de la pièce, peu avant sa
mort, alors que la Statue du Commandeur l’invite à le rejoindre, ne se montre pas lâche et accepte son
sort, annoncé dès le début de la pièce. Ainsi, cela donne au personnage une dimension tragique.
Enfin, on peut voir que le dénouement de Dom Juan relève d’une certaine ambiguïté. En effet
on pourrait mettre cette pièce de Molière dans le registre théâtral de la tragédie car Dom juan se
conduit par ses actions à sa propre perte. La mort est inévitable. La mise en scène relève également
d’une mise en scène dite mécanique, ce qui relève également de la tragédie. Pour autant Dom Juan
affronte son destin « La voilà » dit-il Acte V scène 6 en donnant sa main à la statue ce qui représente
un acte de bravoure et non de lâcheté. Ce n’est donc pas un acte réprouvé par le spectateur comme il
est sensé l’être dans la tragédie.

Pour conclure, nous pouvons bien affirmer que la pièce Dom Juan de Molière est un drame et
un drame moderne car Molière la revendique comme une comédie mais elle comporte aussi de
nombreux codes de la tragédie. Ainsi Dom Juan ne répond pas aux codes du théâtre classique du
XVIIe siècle mais à ceux du drame au XIXe siècle. En effet, la pièce de Molière oscille entre comédie
et tragédie et s’affranchit d’un genre en particulier.

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