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15-904-A-10

Encyclopédie Médico-Chirurgicale 15-904-A-10

Physiologie et pathologie de l’adaptation


de l’os à l’effort : douleurs osseuses d’effort
et fractures de contrainte
C Marcelli
MH Lafage-Proust

Résumé. – Le tissu osseux est capable de s’adapter aux variations des contraintes mécaniques qui lui sont
appliquées. Cependant, si l’intensité et le rythme des contraintes surpassent ses capacités d’adaptation, ou si
ses qualités de résistance mécanique sont altérées, des lésions surviennent. Ces lésions sont à l’origine de
douleurs et sont caractéristiques des fractures de contrainte : fractures de fatigue et fractures par insuffisance
osseuse. Les fractures de fatigue sont très fréquentes en milieu militaire ou sportif. L’hyperfixation intense et
localisée sur la scintigraphie osseuse confirme le diagnostic évoqué cliniquement à partir de l’anamnèse et de
l’existence d’une douleur osseuse « exquise » lors de l’examen. La radiographie révèle avec retard le trait ou le
« cal » de la fracture. Le scanner et l’imagerie par résonance magnétique sont rarement nécessaires pour
établir le diagnostic. Tout os peut être atteint de fracture de fatigue, la localisation dépendant de l’activité
physique en cause et de conditions anatomiques propres à l’individu. Le traitement d’une fracture de fatigue
repose sur le repos d’une durée de 4 à 6 semaines suivi d’une reprise très progressive de l’entraînement
physique. L’ostéoporose est la cause principale des fractures par insuffisance osseuse dont les signes cliniques,
scintigraphiques et radiographiques sont tout à fait comparables à ceux des fractures de fatigue.
© 2000 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Introduction structure/fonction de l’os ont été établies par Julius Wolff [137]. En
effet, comme d’autres tissus de l’organisme, le tissu osseux réagit de
façon extrêmement spécifique aux variations de contraintes
Par sa nature solide, le tissu osseux remplit une fonction essentielle
mécaniques. Classiquement, une augmentation des contraintes
de tissu de soutien, constitutif du squelette, permettant la station
rencontrée lors de l’exercice physique accroît la masse osseuse [11, 33]
érigée et la marche. Cette fonction l’expose à d’importantes
et, à l’inverse, la diminution des contraintes observée au cours de
contraintes mécaniques dont l’intensité varie grandement selon le
l’immobilisation ou de la microgravité d’un vol spatial induit une
type d’activité physique. Les caractéristiques du tissu osseux, densité
perte osseuse rapide [89, 135]. En réalité, ce schéma de réponse est plus
minérale, macro- et microarchitecture, qualités de la matrice
complexe. L’adaptation osseuse aux variations de contraintes a été
protéique, lui confèrent ses propriétés de résistance mécanique. Par
conceptualisée par Frost [40] sous la forme d’un « mécanostat » grâce
sa nature vivante, le tissu osseux est capable de s’adapter
auquel l’os adapte son niveau de modelage (ou de remodelage)
rapidement aux variations des contraintes mécaniques qui lui sont
lorsqu’il « perçoit » un changement de régime de contraintes, ce qui
appliquées. Cependant, si l’intensité et le rythme des contraintes
permet de mettre en adéquation la masse et l’architecture du tissu
mécaniques surpassent les capacités d’adaptation du tissu osseux,
avec le niveau de contrainte. Cette adaptation est encadrée par des
ou si les qualités de résistance mécanique du tissu osseux sont
seuils correspondant à des niveaux de stress mécaniques en deçà et
altérées, des lésions osseuses surviennent. Ces lésions sont à l’origine
au-delà desquels le changement de régime a un effet délétère sur la
de douleurs et sont caractéristiques des fractures de contrainte :
masse osseuse. Si cette hypothèse de différents seuils régissant
fractures de fatigue et fractures par insuffisance osseuse. Le
l’adaptation osseuse aux variations des contraintes mécaniques
développement de la pratique sportive, ainsi que le vieillissement
semble confirmée par des études menées surtout chez l’animal [111],
de la population, favorisent la survenue de ces fractures dont la
la nature exacte des structures cellulaires et moléculaires qui, au sein
prévention devrait être aidée par une meilleure connaissance de leur
du tissu osseux, perçoivent puis transforment un signal mécanique
physiopathologie et de leurs facteurs de risque.
en signal biologique reste encore mal connue. On sait néanmoins
que les contraintes mettent en jeu des structures cellulaires comme
le cytosquelette [1], les canaux ioniques [113] ou les intégrines [18] qui
Adaptation physiologique de l’os sont des récepteurs de la matrice extracellulaire et assurent une
à l’effort partie de l’adhésion des cellules.

Depuis les premières observations de Galilée qui avait remarqué que DONNÉES EXPÉRIMENTALES
la forme de nos os était adaptée à notre poids et aux contraintes que
nous subissons, des lois mathématiques sur cette relation ¶ Cellules responsables de l’adaptation du tissu osseux
à l’augmentation des contraintes mécaniques
Christian Marcelli : Professeur des Universités, praticien hospitalier, chef de service, service de rhumatologie, Les données expérimentales suggèrent que ce sont les cellules de la
centre hospitalier universitaire, 14033 Caen cedex, France. lignée ostéoblastique qui sont responsables de la réponse du tissu
Marie-Hélène Lafage-Proust : Maître de conférences des Universités, praticien hospitalier.
Laboratoire de biologie du tissu osseux, faculté de médecine, 15, rue Ambroise-Paré, 42023 Saint-Étienne
osseux aux variations de contraintes mécaniques. Néanmoins, ce
cedex, France. sont les ostéocytes, cellules de la lignée ostéoblastique représentant

Toute référence à cet article doit porter la mention : Marcelli C et Lafage-Proust MH. Physiologie et pathologie de l’adaptation de l’os à l’effort : douleurs osseuses d’effort et fractures de contrainte. Encycl Méd Chir (Editions
Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Appareil locomoteur, 15-904-A-10, 2000, 12 p.
15-904-A-10 Physiologie et pathologie de l’adaptation de l’os à l’effort : Appareil locomoteur
douleurs osseuses d’effort et fractures de contrainte
avec les cellules bordantes 95 % des cellules osseuses, qui sont APPORT DES ÉTUDES CONDUITES CHEZ L’HOMME
souvent décrites comme les premières cellules percevant les
¶ Activité physique et acquisition du capital osseux
différences de contraintes mécaniques appliquées au tissu et
constitueraient le premier maillon de la chaîne de transduction du On peut imaginer que l’optimisation du capital osseux acquis en fin
signal mécanique [30, 64]. de croissance augmente la durée nécessaire (alors peut-être plus
longue que la durée de la vie) pour atteindre un état ostéoporotique.
Cette hypothèse séduisante, mais encore non prouvée chez l’homme,
¶ Effets biologiques des contraintes mécaniques
a fait du capital osseux un paramètre potentiel dans la prévention
sur les ostéoblastes de l’ostéoporose [136]. L’accumulation de minéral osseux croît au
Il apparaît clairement qu’il n’existe pas un seul type de contrainte fémur et au rachis lombaire entre 11 et 14 ans chez les filles et entre
mécanique mais plusieurs types de contraintes qui sont le résultat 13 et 17 ans chez les garçons et l’acquisition de la masse osseuse est
d’une combinaison de forces mécaniques élémentaires comme la achevée entre 18 et 20 ans [9, 54, 84, 127]. De ce fait, les tentatives pour
optimiser le capital osseux devraient se situer avant l’achèvement
tension, la compression, et les forces de cisaillement dont celles liées
de la puberté. Parmi les facteurs pouvant affecter le capital osseux
aux mouvements de fluides (fluid shear stress) qui génèrent à leur
figurent des facteurs génétiques non modifiables tels que le sexe et
tour des courants électriques pouvant avoir une action propre sur
l’hérédité. Vingt à 50 % de la variance de la densité minérale osseuse
les réponses cellulaires [22]. Les voies de transmission du signal
sont expliqués par des facteurs susceptibles d’être modifiés tels que
peuvent être différentes selon les types de contraintes [107, 115]. le statut hormonal, l’alimentation et le niveau d’activité physique.
Il a été démontré in vitro que les ostéoblastes répondent aux Toutefois, la réponse du tissu osseux à l’activité physique est
augmentations de contraintes par un accroissement précoce (en également en partie génétiquement déterminée.
quelques millisecondes) du Ca 2 + intracellulaire, d’inositol Les études transversales portant sur des athlètes pratiquant des
triphosphate (IP3) [58], d’acide adénosine monophosphorique (AMP) compétitions et ayant un entraînement intensif montrent que le tissu
cyclique (en quelques secondes) et de prostaglandines (en quelques osseux a d’importantes capacités d’adaptation à un haut niveau
minutes) [13, 106, 132]. d’activité physique. En effet, la densité minérale osseuse (DMO) des
Dans un second temps, l’augmentation des contraintes appliquées à os mis en charge peut être jusqu’à 30 % supérieure (5 à 20 % en
des ostéoblastes en culture [93] ou à des ostéocytes in vivo [72] active général) à celle des os controlatéraux dans les sports asymétriques
comme le tennis, ou à celle des os identiques chez des témoins non
la synthèse d’acides ribonucléiques (ARN) messagers de gènes
athlètes [46]. Cependant, ces travaux portent sur des sujets pratiquant
précoces comme c-fos qui, à leur tour, agissent comme facteurs de
un sport de façon intensive.
transcription pour d’autres gènes conduisant ainsi à une réponse
adaptée de l’ostéoblaste. La plupart des études transversales concernant des adolescents non
athlètes montrent une corrélation positive entre masse osseuse et
Au total, les contraintes mécaniques engendrent dans la cellule niveau d’activité physique [31, 131]. Néanmoins, certaines études ne
ostéoblastique une cascade d’événements comme le ferait une retiennent pas l’exercice physique comme un facteur prédictif
hormone ou une cytokine. La meilleure connaissance de ces indépendant de la masse osseuse [138]. Ces différences de résultats
phénomènes conduit à la compréhension des mécanismes qui peuvent probablement être expliquées en partie par les différences
régissent le fait qu’un exercice physique est ostéogénique ou non. de méthodologie d’évaluation de l’exercice physique, difficile chez
l’enfant.
Quelques études prospectives bien conduites montrent, pour la
APPORT DES ÉTUDES CHEZ L’ANIMAL plupart, que les différences entre actifs et sédentaires varient entre 5
Les études histomorphométriques et densitométriques osseuses et 15 % selon les sites, soit 7 à 8 % en moyenne [130].
conduites chez des animaux soumis à différentes contraintes ont L’activité physique agit pendant la croissance en conjonction avec
apporté d’importantes informations concernant les modalités de d’autres facteurs. Des synergies existent avec au moins deux autres
l’adaptation du squelette au niveau tissulaire. L’entraînement paramètres : le statut hormonal et la ration alimentaire. L’efficacité
modéré de rats âgés de 9 semaines est à l’origine d’une de l’exercice physique sur la masse osseuse dépend du moment par
augmentation de la masse osseuse des tibias par un découplage du rapport à la puberté auquel il a débuté. En effet, des jeunes filles qui
remodelage osseux associant une diminution de la résorption commencent la pratique du tennis ou du squash (à un niveau
ostéoclastique et une augmentation de la formation ostéoblastique national) avant ou au moment de la puberté, montrent une
par recrutement de nouveaux ostéoblastes [11, 12]. Cette modification différence de 17 à 24 % entre bras dominant et non dominant. Cette
du remodelage osseux a pour conséquence une augmentation du différence n’est plus que de 8 à 14 % chez celles qui commencent
nombre et de l’épaisseur des travées osseuses dans les régions du plus tard [60]. L’interaction possible entre apports alimentaires en
squelette soumises aux contraintes mécaniques [12]. Cette action calcium et exercice physique est encore mal connue à cet âge. Il
bénéfique de l’exercice sur la masse osseuse est retrouvée chez des semble logique de penser qu’un exercice physique ostéogénique
rats entraînés depuis l’âge de 6 semaines jusqu’à l’âge de 1 an et requiert un apport supplémentaire en calcium. On sait par exemple
cette augmentation de la masse osseuse persiste 1 an après l’arrêt de que la masse osseuse de femmes pratiquant un exercice physique
intense est plus importante lorsque cet exercice est associé à une
l’exercice [118]. Ainsi, chez l’animal, un gain osseux lié à un exercice
supplémentation calcique [69].
débuté pendant la croissance est maintenu à l’âge adulte. De
nombreuses études ont permis de démontrer l’effet délétère d’un Au total, les données de la littérature montrent bien que l’exercice
exercice trop intense sur le tissu osseux de rats en croissance [12, 36, 77]. physique, même pratiqué dans le cadre de loisirs, a une influence
sur l’acquisition de la masse osseuse. Des études longitudinales sont
D’autres auteurs ont mis en évidence que l’âge influait sur les
néanmoins nécessaires pour savoir si ce bénéfice acquis pendant la
mécanismes d’adaptation du squelette aux variations de
croissance persiste à l’âge adulte, comme cela a été suggéré chez le
contraintes [104].
rat, et a une quelconque influence sur la survenue des fractures liées
Il a été clairement démontré chez l’animal que les forces statiques au vieillissement.
appliquées n’avaient aucun effet sur la masse osseuse alors que les
forces dynamiques pouvaient induire un gain osseux [51, 112] ¶ Exercice physique et masse osseuse
suggérant que le changement du niveau des contraintes « perçu par chez l’adulte jeune
l’os » est un élément régulateur. Les relations existant entre les On sait que la masse osseuse continue d’augmenter très légèrement
différentes composantes d’un régime de contrainte (intensité, à l’âge adulte [105]. Mais une fois le capital osseux atteint, est-il encore
fréquence) et leur efficacité en termes de formation osseuse restent possible d’augmenter la masse osseuse ou de retarder sa perte, et
très complexes [69] et sont le fruit de nombreuses controverses [122]. l’exercice physique a-t-il un rôle à jouer ?

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Appareil locomoteur Physiologie et pathologie de l’adaptation de l’os à l’effort : 15-904-A-10
douleurs osseuses d’effort et fractures de contrainte
Un haut niveau de stimulation musculaire ne paraît pas suffisant Le problème est que certains travaux ont une valeur statistique
pour obtenir un gain osseux conséquent. Une charge importante discutable (non-randomisation, petit nombre de sujets, contrôle
appliquée avec une fréquence modérée est un facteur prépondérant imparfait des facteurs extérieurs, non-prise en compte des perdus
pour obtenir un gain osseux comme cela a été montré au niveau de vue). En résumé, un exercice comportant un impact, et d’une
tissulaire chez l’animal. Ainsi, l’haltérophilie semble augmenter la intensité notable (au moins 60 % de la V̇O2 max), réalisé pendant au
DMO lombaire de manière plus importante que nombre d’autres moins 1 an au rythme d’au moins 45 minutes trois fois par semaine,
sports [3, 24]. En outre, lorsque les impacts avec le sol sont importants, entraîne le maintien de la masse osseuse ou un gain allant de 0,5 à
le gain osseux l’est également [110]. 3 % alors que les sujets contrôles perdent de l’os de façon
Comme chez les adolescents, les études transversales montrent que significative. La marche a peu ou pas d’effet sur la DMO lombaire et
les adultes très sportifs ont une masse osseuse largement supérieure fémorale, sauf si elle est pratiquée à un rythme soutenu [48]. Une
à des sujets sédentaires. Le pourcentage de différence de DMO amélioration de la performance physique, se traduisant par une
lombaire est de l’ordre de 7 à 10 % et peut aller jusqu’à 30 % pour augmentation significative de la V̇O2 max, n’implique pas de façon
les sites périphériques. automatique un gain de masse osseuse [91]. Comme chez le sujet
Les études prospectives montrent que le gain osseux obtenu sous jeune, le type d’exercice joue également un rôle important.
l’effet de l’exercice physique est en général plus modeste, de l’ordre L’ostéogenèse est surtout augmentée par l’application intermittente
de 1 à 2 %, que le gain observé dans les études transversales [38, 50, 83]. d’une charge et l’amplitude de la charge compte plus que le nombre
Cependant, ces études ont été conduites le plus souvent sur des de cycles [61]. Le gain osseux est relativement localisé au site mis en
périodes brèves ce qui, compte tenu de la relative lenteur de charge [94]. Néanmoins, on est en droit de se demander si cette
réactivité osseuse (de quelques semaines à 2 ans), est parfois augmentation de la masse osseuse locale correspond à un véritable
insuffisant pour démontrer un effet anabolique osseux, surtout si gain en calcium pour l’organisme ou s’il s’agit d’une redistribution
l’exercice n’est pas intensif. du minéral au sein du squelette [134].
Un moyen de vérifier que l’exercice est bien le responsable du gain
¶ Exercice physique et masse osseuse chez le sujet âgé de masse osseuse, et non pas des facteurs extérieurs, est d’analyser
L’initiation de programmes d’exercice chez le sujet âgé paraît, a la réversibilité du phénomène. Une étude montre qu’après un gain
priori, un peu utopique. Néanmoins, il est actuellement bien significatif de masse osseuse lombaire de 6,1 % en 22 mois, les
démontré qu’il est toujours possible d’améliorer la performance en femmes qui arrêtent leur activité sportive retournent pratiquement
termes de paramètres musculaires et cardiovasculaires, même après à leur masse osseuse de départ en 13 mois [23]. Cet effet délétère de
70 ans, chez des sujets non entraînés [86]. l’arrêt de l’activité physique est confirmé par une autre étude
Peu d’études portent sur le bénéfice éventuel de l’exercice physique montrant que des sujets ayant couru pendant plusieurs années
sur la masse osseuse de l’homme âgé. Une étude retournent aux valeurs de base de masse osseuse en 2 ans [39].
histomorphométrique transversale conduite chez des sujets âgés de La plupart de ces études évaluent seulement l’effet de l’exercice
61 à 77 ans classés en fonction de leur niveau d’activité physique a physique sur la masse osseuse sans évaluer le nombre de fractures
montré l’existence d’une relation linéaire positive entre la dont la diminution est pourtant le but ultime de cette prévention.
consommation maximale d’oxygène (V̇O 2 max) et le volume Fries et al [39] ont suivi pendant 10 ans 537 coureurs et 423 sujets
trabéculaire osseux [133]. De plus, un amincissement des corticales a contrôles dont l’âge moyen au départ de l’étude était de 58 ans. Ils
été observé chez les sujets pratiquant le plus d’exercice. rapportent qu’entre 50 et 60 ans, 12 % en moyenne des hommes
Certaines études transversales conduites chez des femmes âgées pratiquant la course ont présenté des fractures contre 10 % des sujets
donnent des indications sur les relations existant entre un niveau contrôles et, chez les femmes, 28 % des sujets coureurs contre 15 %
d’activité physique et la masse osseuse. L’activité physique peut être des sujets contrôles. Les fractures des coureurs étaient plutôt
évaluée par plusieurs méthodes : V̇O2 max qui reflète l’aptitude du périphériques et dues à des chutes en rapport avec la pratique de la
système cardiovasculaire et musculaire, paramètres musculaires, course alors que l’on notait un nombre réduit de fractures
interrogatoire. La V̇O2 max est corrélée à la DMO, notamment au typiquement ostéoporotiques (vertèbres et fémur) chez les coureurs.
fémur, dans la plupart des études [8, 21, 100, 134], mais pas dans toutes Il est important de noter qu’en dehors d’un gain ou d’un maintien
[23, 92]
. Les paramètres musculaires sont corrélés avec la DMO de l’os potentiel de la masse osseuse, d’autres bénéfices liés à une
adjacent au muscle étudié [29, 112, 119-121]. La relation devient moins amélioration de la force musculaire et des capacités physiques sont
significative si l’on mesure des muscles situés à distance de l’os où possibles. En effet, une amélioration de l’équilibre et de la force
la DMO est mesurée [99]. La force musculaire de préhension est musculaire liée à l’exercice physique peut diminuer le risque de
également un bon indicateur de la masse osseuse [65]. Des études chute [80] et, de ce fait, avoir un impact sur l’incidence des fractures
suggèrent un effet délétère de la privation œstrogénique, non de l’extrémité supérieure du fémur par un mécanisme non osseux.
seulement sur l’os mais également sur le muscle. Un effet anabolique Confirmant cette hypothèse, Lord et al [79] ont montré que 12 mois
des œstrogènes sur le muscle a été rapporté chez des femmes ayant d’exercice chez des femmes âgées de 60 à 85 ans ne modifient pas la
une force musculaire faible. D’autres études comparent des femmes masse osseuse fémorale mais diminuent significativement le risque
pratiquant un sport avec impact depuis plusieurs années à des de fracture de l’extrémité supérieure du fémur calculé à partir de la
sédentaires et rapportent, comme dans des populations plus jeunes, DMO fémorale, de la force musculaire quadricipitale et d’un
des différences de DMO entre femmes actives et inactives [68]. paramètre de posture.
Enfin, des études épidémiologiques portant sur des populations D’après Frost [41] et Turner [129], les œstrogènes seraient capables de
« tout-venant » relient un niveau d’exercice physique évalué par diminuer le seuil de sensibilité de l’os aux contraintes
l’interrogatoire à un niveau de masse osseuse et concluent à un effet mécaniques [55] . En d’autres termes, le niveau de contrainte
protecteur de l’exercice physique sur la fracture de l’extrémité nécessaire pour induire un gain osseux serait plus bas sous
supérieure du fémur chez le sujet âgé [56, 71, 95]. Toutefois, une étude œstrogènes. Ainsi, plusieurs études [94, 101] ont montré l’existence d’un
menée sur une très large population de femmes âgées de plus de effet additif ou synergique de l’exercice physique et de la
50 ans n’a montré aucune relation entre l’activité physique substitution œstrogénique sur la masse osseuse. Néanmoins, cette
antérieure et la masse osseuse actuelle [45], quel que soit le site osseux synergie n’a pas été retrouvée dans toutes les études [49] et l’action
considéré. Dans la plupart des études, la relation avec le col fémoral combinée de l’exercice physique et des œstrogènes varie selon les
apparaît être la plus étroite, soulignant ainsi la valeur de l’exercice sites. L’hypothèse d’une synergie œstrogène-exercice physique reste
physique pour protéger ce site. Néanmoins, la notion de seuil donc à démontrer.
maximal d’exercice physique à ne pas dépasser est retrouvée Il apparaît ainsi clairement que le niveau d’activité physique joue
également dans ces populations plus âgées [63]. un rôle dans le maintien de la masse osseuse du sujet âgé. Les
Un grand nombre d’études prospectives ont été réalisées chez des programmes d’exercice physique permettant de maintenir la masse
femmes ménopausées pendant la dernière décennie [7, 79, 101, 109, 123, 124]. osseuse sont encore mal définis et devraient logiquement comporter

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15-904-A-10 Physiologie et pathologie de l’adaptation de l’os à l’effort : Appareil locomoteur
douleurs osseuses d’effort et fractures de contrainte
des activités avec impact et continues dans le temps. En effet, tout l’os. L’accumulation des microfractures correspond à la fracture de
comme pour l’hormonothérapie, l’arrêt des activités sportives est contrainte pouvant se compliquer d’une fracture complète si les
suivi d’une perte osseuse. Chez les femmes en période contraintes mécaniques sont poursuivies [96, 108].
postménopausique précoce, il est encore difficile de savoir si
Afin de maintenir une distribution homogène des contraintes
l’exercice physique peut à lui seul prévenir la perte osseuse liée à la
mécaniques, le tissu osseux est capable de s’adapter aux diverses
privation œstrogénique et si la substitution hormonale peut avoir
forces (cisaillement, compression, tension, rotation...) grâce au
un effet anabolique synergique avec l’exercice physique. En outre,
remodelage osseux. Celui-ci met en jeu tout d’abord les ostéoclastes
l’effet positif de l’exercice sur la masse osseuse ne semble possible
qui fragilisent le tissu osseux, puis les ostéoblastes qui compensent
que lorsqu’un apport calcique quotidien suffisant est assuré. Il est
par ailleurs possible que le gain osseux lié à l’activité physique soit l’action des ostéoclastes et renforcent l’os. Si des contraintes
d’autant plus important que les femmes ont une masse osseuse plus excessives continuent à être appliquées, la fatigue osseuse induit
basse. Des études sont donc nécessaires pour savoir à quel moment d’importantes modifications du remodelage osseux comportant une
par rapport à la ménopause il convient d’initier un programme première phase de congestion vasculaire suivie d’une intense
d’entraînement physique. Enfin, de façon plus large, des données résorption ostéoclastique puis, de la formation d’os nouveau [76].
complémentaires sont nécessaires pour tester le rôle de Ainsi, la surcharge mécanique aboutit à un affaiblissement localisé
l’amélioration des capacités physiques dans la prévention de la et temporaire de l’os. C’est pendant cette phase que peuvent se
fracture de l’extrémité supérieure du fémur et de la perte produire, si le stress osseux est perpétué, les microfractures corticales
d’autonomie chez les sujets âgés. ou trabéculaires. La fatigue osseuse évolue selon cinq stades
Ainsi, l’activité physique joue un rôle important dans l’acquisition aboutissant à la fracture de contrainte (tableau I) [57, 126].
du capital osseux pendant la croissance, dans le maintien de la Parmi les facteurs pouvant intervenir dans la fatigue osseuse, il faut
masse osseuse à l’âge adulte, et dans la réduction de la perte osseuse souligner le rôle essentiel joué par les muscles. En effet, si les
liée au vieillissement. Les activités physiques réalisées « en charge », muscles sont responsables des contraintes mécaniques appliquées à
avec des impacts au sol, et en aérobie, semblent les plus efficaces, et l’os, ils réalisent également avec l’os un système solidaire permettant
ceci d’autant plus que les contraintes mécaniques s’exercent à un de mieux résister aux efforts qui leur sont imposés. Les travaux
rythme lent et sur des périodes prolongées. expérimentaux les plus récents confirment que, au pied par exemple,
la contraction des muscles plantaires diminue l’intensité des
contraintes appliquées aux métatarsiens [116]. Ainsi, la fatigue osseuse
Pathologie de l’adaptation de l’os serait-elle avant tout la conséquence de la fatigue musculaire.
à l’effort
DÉFINITIONS
LÉSIONS INDUITES PAR LA FATIGUE OSSEUSE Les fractures de contrainte regroupent les fractures de fatigue et les
Trente à 50 % des pathologies sportives traduisent un surmenage. fractures par insuffisance osseuse et sont caractérisées par une
Le surmenage est la conséquence de l’application répétitive d’une incapacité de l’os à résister aux contraintes mécaniques qui lui sont
charge mécanique physiologique. Cette charge mécanique répétée appliquées [97]. Le terme de fracture traduit mal la physiopathologie
excède les capacités de résistance de l’organisme. En effet, comme de cette affection, véritable inadaptation de l’os à l’effort, débutant
cela a été décrit dans le chapitre précédent, le muscle et le tissu par une accélération locale du remodelage osseux, asymptomatique,
osseux sont capables de s’adapter aux contraintes mécaniques. et pouvant se compliquer d’une éventuelle fracture complète.
Cependant, leur capacité à répondre à une contrainte répétée L’amélioration des connaissances concernant leur physiopathologie
dépend de l’amplitude de chaque charge mécanique, de la fréquence devrait en permettre une meilleure prévention.
des contraintes, de la durée des charges et des périodes de repos,
La définition des fractures de fatigue est très précise et rassemble
ainsi que des capacités d’adaptation du tissu stimulé. Si l’application
les principales caractéristiques physiopathologiques de l’affection.
répétée de contraintes mécaniques ne dépasse pas les capacités
Une fracture de fatigue est une modification très localisée du
d’adaptation du tissu musculosquelettique, elle augmente les
capacités de résistance des tissus et améliore leur réponse aux remodelage osseux survenant sur un os sain après un surmenage
exercices physiques. En revanche, une surcharge mécanique répétée fonctionnel inhabituel et répété. Cette altération du remodelage
induit une « fatigue » du tissu, augmente sa susceptibilité aux osseux favorise la survenue des microfractures corticales et
traumatismes et, si elle est poursuivie, conduit au surmenage [96]. trabéculaires qui révèlent la fracture.
L’os répond aux contraintes mécaniques selon la loi de Wolff dans Bien que témoignant, comme les fractures de fatigue, d’une
le but d’accroître sa capacité de résistance mécanique. La contrainte inadaptation de l’os aux contraintes mécaniques qui lui sont
produit une déformation osseuse progressive. Si la déformation reste appliquées, les fractures par insuffisance osseuse sont caractérisées
dans les limites d’élasticité du tissu osseux, l’os retrouve sa forme par une diminution de la résistance du tissu osseux, secondaire à un
initiale lorsque les contraintes cessent. En revanche, si les contraintes trouble métabolique ou structural, expliquant que les contraintes à
s’exercent au-delà des limites d’élasticité, des microfractures l’origine de la fracture peuvent être minimes et correspondre aux
osseuses surviennent conduisant à une déformation permanente de contraintes de la vie quotidienne [97].

Tableau I. – Description histologique, radiographique et clinique des lésions osseuses induites par la fatigue [57].
Grade Histologie Radiologie Signes cliniques
Réaction périostée Résorption corticale Radiographie* Scintigraphie osseuse

0 discret épaississement aucune normale + aucun


1 + + normale + douleur spontanée - pas de
douleur provoquée
2 ++ ++ ± + douleur spontanée
et provoquée
3 +++ +++ épaississement cortical + douleur de repos
et douleur provoquée
4 microfractures trabéculaires, nécrose, fracture ± cal douleur ++ ± gonflement
tissu de granulation

* : la radiographie standard peut rester normale tout au long de l’évolution.

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Appareil locomoteur Physiologie et pathologie de l’adaptation de l’os à l’effort : 15-904-A-10
douleurs osseuses d’effort et fractures de contrainte
SYMPTOMATOLOGIE COMMUNE AUX FRACTURES
DE CONTRAINTE ET ÉLÉMENTS DU DIAGNOSTIC 1 Fracture de fatigue à la face interne
de l’extrémité inférieure du tibia : apposi-
¶ Symptomatologie clinique tion périostée aux limites floues (collection
du professeur F Eulry, hôpital d’instruc-
La symptomatologie clinique des fractures de fatigue est très tion des Armées Bégin, Saint-Mandé).
caractéristique et en retraçant précisément l’« histoire » de la
maladie, il est en règle aisé d’établir le diagnostic [27]. Au cours d’une
activité physique intense, inhabituelle et répétée, débute une douleur
initialement modérée, d’allure mécanique, dont l’intensité va
s’amplifier si l’effort physique est répété, conduisant à une véritable
impotence fonctionnelle (tableau I). L’examen clinique est normal
lorsque le sujet est examiné très précocement après le début de la
douleur. Plus tard, on peut parfois constater un œdème au siège de
la fracture dont la palpation réveille une douleur « exquise ». Si
l’activité physique est poursuivie malgré les douleurs, la palpation
révèle parfois l’existence d’une tuméfaction osseuse dure et
douloureuse. Ces signes cliniques sont observés dans le cas
d’atteinte d’un os superficiel.
Si les symptômes des fractures par insuffisance osseuse sont tout à
fait comparables à ceux des fractures de fatigue, les deux affections
se distinguent par leurs circonstances de survenue. En effet, les
2 Fracture de fatigue
fractures par insuffisance osseuse atteignent des sujets âgés ou diaphysaire du troisième
porteurs d’une affection fragilisant le squelette et, au cours de ces métatarsien. Apposition pé-
fractures, les contraintes à l’origine de la fatigue osseuse sont riostée fusiforme aux limites
souvent minimes, correspondant aux activités de la vie quotidienne. nettes (collection du profes-
Parfois, il s’agit d’une augmentation des activités habituelles, marche seur F Eulry, hôpital d’ins-
prolongée par exemple, ou d’un traumatisme modéré, telle une truction des Armées Bégin,
Saint-Mandé).
chute du sujet de sa hauteur, insuffisant pour provoquer une fracture
sur un os sain.

¶ Explorations complémentaires
Au cours des fractures de fatigue, les explorations complémentaires
ne doivent servir qu’à confirmer un diagnostic évoqué cliniquement.
Elles sont cependant utiles lorsque le sujet est vu tardivement après
le début de la douleur ou lorsque l’âge du sujet ou les circonstances
de survenue ne sont pas caractéristiques d’une fracture de fatigue.
Elles permettent alors d’écarter d’autres diagnostics.
En revanche, les explorations complémentaires sont, en règle, utiles
au diagnostic des fractures par insuffisance osseuse dont les
circonstances de survenue sont souvent peu évocatrices.

Examens biologiques
*
A *
B
En particulier, les marqueurs de l’inflammation sont normaux au
cours des fractures de contrainte. 3 Fracture de fatigue bilatérale du calcanéus.
A. Condensation linéaire, perpendiculaire aux travées osseuses, à la partie posté-
rosupérieure des calcanéus.
Radiographies standards B. Scintigraphie osseuse en incidence de profil du pied gauche. Hyperfixation in-
Les signes radiographiques de fracture de contrainte sont tardifs et tense correspondant à la condensation osseuse radiographique.
inconstants [26, 108]. Pour 50 % environ des fractures de fatigue, aucune
anomalie n’est décelée, même si les radiographies sont répétées à totalement et tardivement sous l’effet du remodelage osseux (fig 2).
plusieurs reprises. Une très grande qualité technique et une lecture Au tibia et au fémur, une fracture de fatigue peut être longitudinale.
attentive des clichés sont nécessaires et, parfois, seules des Cette forme particulière, plus rare que la fracture transversale, a été
incidences multiples centrées sur la région douloureuse permettent décrite initialement par Devas [25].
de visualiser la fracture. Schématiquement, les anomalies – Au cours des fractures de contrainte survenant en os spongieux
radiographiques sont de deux types [108]. (os courts tels que le calcanéus, épiphyses des os longs), les signes
– Au cours des fractures de contrainte survenant en os cortical radiographiques sont particulièrement tardifs. Après un délai de
(diaphyses des os longs), la chronologie des images radiographiques plusieurs semaines, apparaissent une ou plusieurs lignes de
est la suivante. Durant les premiers jours suivant le début de la condensation, perpendiculaires aux travées osseuses ou obliques,
douleur, les radiographies sont normales le plus souvent. Une parallèles entre elles, aux bords flous, et n’atteignant habituellement
discrète déminéralisation de la corticale est parfois visible et, pas le cortex (fig 3). La densité de cette condensation s’accentue
rarement, le trait de fracture est observé sous la forme d’un trait progressivement, pour ne disparaître ensuite que très lentement.
transversal, fin comme un « cheveu sur la porcelaine ». Au cours
des semaines suivantes, apparaît la lésion caractéristique de ces Scintigraphie osseuse
localisations diaphysaires : l’apposition périostée, renflement La scintigraphie osseuse, utilisant les bisphosphonates marqués au
99m
fusiforme d’étendue variable avec un discret flou de la corticale en Tc, montre une hyperfixation intense, très précoce, et localisée au
regard (fig 1). Le trait de fracture transcortical, dont l’orientation est site douloureux (fig 3, 4) [26, 128]. Durant les premiers jours suivant le
variable, n’est pas toujours visible à ce stade. La densification de la début de la douleur, l’hyperfixation d’intensité modérée est
corticale et de l’apposition périostée au cours des semaines suivantes relativement mal limitée. Puis son intensité s’accentue nettement et
aboutit à un « cal fracturaire » régulier qui pourra disparaître ses limites se précisent.

5
15-904-A-10 Physiologie et pathologie de l’adaptation de l’os à l’effort : Appareil locomoteur
douleurs osseuses d’effort et fractures de contrainte
5 Fracture de fatigue
transversale du tibia. Le
scanner permet de visuali-
ser le trait de fracture au
sein de la corticale ainsi que
la réaction périostée en re-
gard (collection du profes-
seur F Eulry, hôpital d’ins-
truction des Armées Bégin,
Saint-Mandé).

*
A *
B

4 Fracture de fatigue bilatérale du talus.


A. Scintigraphie osseuse en incidence de face antérieure des pieds. Il est impossi-
ble sur cette incidence de localiser précisément le site de la fracture.
B. Scintigraphie osseuse en incidence de profil du pied droit. L’hyperfixation est
localisée au talus.

¶ Diagnostic des fractures de contrainte


Zwas et al [139] ont distingué quatre grades dans l’évolution des
aspects scintigraphiques des fractures de fatigue (tableau II). Ces Diagnostic positif
images scintigraphiques confrontées à l’histoire clinique et en
Pour le diagnostic positif de fracture de fatigue, Doury et al [27] ont
présence de radiographies normales sont, en pratique,
proposé les critères suivants :
pathognomoniques d’une lésion osseuse de fatigue, qu’il s’agisse
d’une simple « périostite » ou d’une fracture de fatigue. – antécédents récents d’une activité ou d’efforts physiques intenses,
L’hyperfixation scintigraphique persiste plusieurs mois après la inhabituels et répétés ;
disparition de la douleur. La scintigraphie osseuse montre souvent – douleurs sur un ou plusieurs os lors de l’activité physique, même
l’existence de plusieurs autres foyers de fracture de fatigue encore modérée, cédant ou diminuées par le repos ;
asymptomatiques. L’absence d’hyperfixation scintigraphique au
cours d’une fracture de fatigue est possible [ 8 7 ] mais est – point(s) douloureux électif(s) à la palpation ;
exceptionnelle. – hyperfixation osseuse isotopique localisée, unique ou multiple ;
– absence d’anomalie visible sur les radiographies très précoces ;
Échographie
– anomalies radiologiques caractéristiques sur les radiographies
Elle pourrait être utile pour détecter très précocement l’œdème tardives.
localisé du périoste autour d’une fracture de contrainte de la
diaphyse d’un os long [53]. Le diagnostic de « fracture de fatigue » est certain si quatre critères
sont présents ; probable avec trois critères, et possible avec deux
critères en l’absence de critère d’exclusion (affection osseuse de
Autres explorations complémentaires
nature traumatique, inflammatoire, tumorale, ou dystrophique).
En pratique, la demande d’autres explorations complémentaires est Comme cela a déjà été précisé, si les conditions de survenue des
le plus souvent inutile pour le diagnostic de fracture de fatigue. Le fractures par insuffisance osseuse sont souvent peu évocatrices, leur
scanner et l’imagerie par résonance magnétique (IRM) peuvent avoir symptomatologie de même que leurs caractéristiques
un intérêt pour le diagnostic des fractures de fatigue atypiques ou radiographiques et scintigraphiques sont comparables à celles des
de localisation inhabituelle [108], ou pour le diagnostic des fractures fractures de fatigue. Un épanchement articulaire du genou [70] ou de
par insuffisance osseuse lorsque l’histoire clinique n’est pas la cheville [20], pouvant simuler une arthrite, est parfois constaté au
évocatrice. Le scanner permet d’objectiver le trait des fractures en os cours des fractures par insuffisance osseuse métaphysaires du tibia.
cortical (fig 5), alors que l’IRM montre parfaitement le trait de
fracture, en os cortical ou spongieux, et les remaniements du tissu Diagnostic différentiel
osseux qui l’entoure (fig 6). Au cours des dernières années,
Les circonstances de survenue et les signes cliniques des fractures
l’utilisation du scanner puis de l’IRM a permis de visualiser plus
de fatigue sont habituellement très évocateurs et permettent de
aisément le trait, parfois spiroïde, des fractures de fatigue
réunir facilement les « critères » d’un diagnostic positif certain. En
longitudinales des os longs [19, 34, 43, 117]. Une bonne corrélation existe
fait, les problèmes se posent surtout dans les formes vues
entre les images IRM et l’hyperfixation scintigraphique osseuse
tardivement car négligées. Les radiographies peuvent alors montrer
(tableau II) [37] . Toutefois, la sensibilité et la spécificité de la une importante réaction périostée faisant évoquer un sarcome
scintigraphie osseuse seraient supérieures à celles de l’IRM [52]. ostéogénique. Ce diagnostic peut être également évoqué chez
Au cours des fractures par insuffisance osseuse, l’ostéodensitométrie l’enfant pour lequel les circonstances favorisant la fatigue osseuse
confirme l’ostéopathie raréfiante et permet la quantification de la sont plus souvent difficiles à mettre en évidence. Les données du
masse osseuse, utile pour la décision thérapeutique et le suivi du scanner ou de l’IRM, associées à l’évolution favorable sous l’effet du
traitement. repos, permettent en règle d’éviter la biopsie osseuse.

Tableau II. – Évolution scintigraphique et en imagerie par résonance magnétique (IRM) des lésions osseuses de fatigue [37, 139].
Grade Scintigraphie osseuse IRM
1 Hyperfixation corticale modérée, de petite taille et aux limites floues Œdème périosté d’intensité modérée en séquence T2, os normal en séquences T1 et T2
2 Hyperfixation corticale mieux limitée et plus intense Œdème périosté modéré à important en séquence T2, œdème osseux en séquence T2
3 Hyperfixation intense, corticale et médullaire, fusiforme ou large Œdème périosté modéré à important en séquence T2, œdème osseux en séquence T1 et T2
4 Hyperfixation transcorticale intense Œdème périosté modéré à important en séquence T2, œdème osseux en séquences T1 et T2 ; trait
de fracture clairement visible

6
Appareil locomoteur Physiologie et pathologie de l’adaptation de l’os à l’effort : 15-904-A-10
douleurs osseuses d’effort et fractures de contrainte
6 Fracture de fatigue en « compression » au bord inférieur du col fémoral.
A. Radiographie initiale normale.
B. Scintigraphie osseuse : hyperfixation nette et localisée perpendiculaire au bord inférieur du col fémoral.
C. Imagerie par résonance magnétique en séquence pondérée T1 : bande d’hyposignal correspondant à l’hyperfixation
scintigraphique.
D. Radiographie au 15e jour : discrète zone de condensation osseuse perpendiculaire au col fémoral.

*
A

*
C *
D

*
B

En pathologie sportive, une tendinopathie d’insertion ou une de fatigue sur os cortical. En 1976, Geslien publie le premier article
algodystrophie peut évoquer une fracture de fatigue. Dans ces cas soulignant l’intérêt diagnostique de la scintigraphie osseuse, surtout
difficiles, afin d’éviter l’interruption trop prolongée de dans les formes vues précocement. Plus récemment, l’intérêt du
l’entraînement et pour guider le traitement, le scanner et l’IRM scanner et de l’IRM pour le diagnostic et la physiopathologie a été
peuvent être utiles. précisé tandis que les études ont porté sur la caractérisation des
Les fractures par insuffisance osseuse du sacrum peuvent évoquer facteurs de risque de fracture en milieu militaire et en milieu sportif.
une pathologie lombaire basse ou une radiculalgie sciatique
tronquée. Les fractures par insuffisance osseuse du cotyle ou du col
¶ Épidémiologie
fémoral peuvent orienter vers une pathologie de hanche. Dans tous L’épidémiologie des fractures de fatigue est fonction de la
ces cas, la scintigraphie osseuse, le scanner, voire l’IRM, permettent population étudiée [108]. Certains groupes sont particulièrement
de redresser le diagnostic. exposés telles les jeunes recrues de l’armée ou les sportifs.
Cependant, tout sujet remplissant les conditions requises par la
définition peut être touché. Ainsi, bien qu’étant observées le plus
FRACTURES DE FATIGUE souvent chez les adultes jeunes, les fractures de fatigue peuvent
survenir chez les sujets âgés. La fragilité osseuse consécutive à
¶ Historique l’ostéopénie physiologique sénile ou à l’ostéoporose rend alors
Les jeunes recrues étant particulièrement exposées aux fractures de difficile le diagnostic différentiel avec les fractures par insuffisance
fatigue, il n’est pas surprenant de constater que, dès le milieu du osseuse [108]. Dans certaines études [14, 103], mais non dans toutes [6], les
XIXè siècle, les médecins militaires ont regroupé les plus importantes femmes sont, à niveau d’entraînement comparable, plus exposées
séries de cas et ont ainsi beaucoup apporté à la connaissance de aux fractures de fatigue que les hommes. L’incidence des fractures
cette affection. En 1855, Breithaupt, chirurgien de l’armée de fatigue est plus faible chez les sujets de race noire que chez les
prussienne, décrit chez de jeunes recrues un œdème douloureux du sujets caucasiens [14].
dos du pied survenant après de longues marches qu’il attribue à
¶ Facteurs favorisants
une inflammation des gaines synoviales. C’est Pauzat, en 1887, qui
a le mérite de soupçonner, 10 ans avant la découverte des rayons X, De nombreux facteurs favorisant la survenue des fractures de fatigue
l’atteinte osseuse et plus particulièrement périostée des os soumis à ont été décrits. Ainsi, toute activité physique inhabituelle,
une surcharge fonctionnelle. La radiographie confirmera plus tard relativement intense et répétée, est susceptible de provoquer une
la « périostite ostéoplasique des métatarsiens à la suite des fracture de fatigue. Il peut s’agir d’une activité nouvelle ou bien de
marches ». En 1887, Stechow donne la première description des la reprise ou de l’intensification d’un entraînement sportif. Toute
signes radiologiques, tandis que Deutschlander en 1927 fait une modification dans les conditions d’exercice de l’activité physique,
étude radioclinique des fractures de fatigue, reconnaissant qu’elles telle que le changement du matériel ou le changement du terrain
peuvent siéger en de nombreux points du squelette et survenir à d’entraînement, est également un facteur favorisant. Cependant, des
tous les âges de la vie. C’est Asal qui, en 1936-1937, présente la facteurs de risque propres à chaque individu semblent jouer un rôle
première série importante constituée de jeunes recrues. Il montre la important. En effet, Bennell et al [6] ont conduit une étude
grande fréquence de l’atteinte des métatarsiens. La Seconde Guerre prospective d’une durée de 1 an chez des athlètes, hommes et
mondiale permet aux médecins militaires de rassembler femmes, âgés en moyenne de 20 ans. Ils ont observé dans les deux
d’importantes séries concernant avant tout les membres inférieurs. sexes que 60 % des sujets développant une fracture de fatigue au
En 1944, Krause et Thompson précisent l’évolution radiologique des cours du suivi avaient des antécédents de fracture de fatigue à
fractures de fatigue et, en 1971, Savoca, en se référant aux données l’inclusion dans l’étude. Dans cette même étude, les auteurs ont
histologiques de biopsies systématiques, fait une classification des observé un lien entre le type d’activité physique et la localisation
signes radiologiques distinguant deux types anatomiques des fractures. Ainsi, dans le groupe des sprinters et sauteurs, ils ont
principaux, les fractures de fatigue sur os spongieux et les fractures constaté une incidence plus élevée de fractures de fatigue du pied,

7
15-904-A-10 Physiologie et pathologie de l’adaptation de l’os à l’effort : Appareil locomoteur
douleurs osseuses d’effort et fractures de contrainte
tandis que dans le groupe des coureurs de longue et moyenne ¶ Aspects particuliers des fractures de fatigue selon
distance, ils ont observé une plus grande incidence de fractures de leurs localisations
fatigue des os longs et du bassin. Dans une étude prospective ayant
porté sur 312 recrues masculines de l’armée israélienne, âgées de Tout os peut être atteint de fracture de fatigue [85, 108], la localisation
19 ans en moyenne et suivies pendant les 14 premières semaines de de la fracture dépendant du type de l’activité physique, des
conditions dans lesquelles elle s’effectue, et des caractéristiques
leur entraînement, Giladi et al [42] ont analysé le rôle possible de
anatomiques propres à l’individu.
nombreux facteurs dans la survenue des fractures de fatigue. Parmi
le poids, la taille, l’épaisseur du tibia, le contenu minéral osseux
Pied
tibial, le morphotype et la mobilité articulaire, la capacité physique
aérobie, l’endurance, le tabagisme, un lien statistiquement significatif En raison des contraintes mécaniques qu’il subit lors de nombreuses
avec la survenue des fractures n’a été observé que pour l’épaisseur activités physiques ou sportives, le pied est une localisation très
du tibia et l’angle de rotation externe de la hanche. La liaison avec fréquente des fractures de fatigue. Deux localisations au pied
l’épaisseur du tibia est en parfait accord avec les concepts de méritent un intérêt particulier en raison de leur très grande
biomécanique osseuse. En effet, pour une structure tubulaire telle fréquence, les métatarsiens et le calcanéus.
qu’un os long, la résistance en compression est proportionnelle au
carré du rayon, tandis que les résistances en flexion et en torsion • Métatarsiens [27]
sont proportionnelles à la puissance quatre du rayon. Comme la Historiquement, l’atteinte des métatarsiens est la première
taille des os est proportionnelle dans l’ensemble du squelette, on localisation de fracture de fatigue qui ait été décrite. Alors qu’elle
peut admettre que des os fins sont plus fragiles que des os épais et, représentait autrefois 80 à 90 % de l’ensemble des localisations de
ainsi, plus exposés aux fractures de fatigue. Le second facteur de fracture de fatigue, elle est actuellement nettement moins fréquente
risque identifié dans cette étude est l’amplitude de la rotation que les autres atteintes. Cette évolution traduit vraisemblablement
externe de la hanche. Les recrues ayant une rotation externe passive celle de l’activité physique, militaire et sportive, qui a favorisé
de hanche importante ont eu une incidence plus élevée de fractures l’apparition de nouvelles localisations. De plus, la diffusion de la
de fatigue du tibia que les recrues ayant une mobilité plus réduite. scintigraphie osseuse et des nouvelles techniques d’imagerie
Les auteurs n’ont pas d’explication pour cette liaison qu’ils n’ont médicale a facilité le diagnostic des fractures de fatigue n’ayant pas
pas observé pour les fractures de fatigue du fémur. Ainsi, les de signe radiographique, en particulier des fractures survenant en
caractéristiques anthropométriques de l’individu semblent être, avec os spongieux.
tous les facteurs liés à la nature de l’activité physique en cause, un Les fractures de fatigue des métatarsiens sont favorisées par la
facteur étiopathogénique déterminant de ces fractures. Ces marche, la danse, la course de fond, la station debout prolongée.
caractéristiques anthropométriques influent sur les conditions Lors de l’examen clinique, la palpation soigneuse de chaque
d’application des contraintes mécaniques osseuses. L’augmentation métatarsien entre le pouce et l’index permet toujours de localiser la
progressive du diamètre osseux avec l’âge explique que Milgrom et ou les fractures. Le second et le troisième métatarsiens sont le plus
al [88] aient observé, chez 783 recrues, une relation inverse entre le fréquemment touchés au tiers moyen ou distal de leur diaphyse
risque de fracture de fatigue et l’âge, chaque année supplémentaire (fig 2). Exceptionnellement, il s’agit du quatrième ou du cinquième
après 17 ans entraînant une diminution du risque de fracture de métatarsien. Au premier métatarsien, dont l’atteinte est rare, la
28 %. douleur siège au tiers proximal. Enfin, Resnick et al [108] citent la
Le rôle joué par la masse osseuse est discuté dans la littérature possibilité de fractures de fatigue des têtes métatarsiennes dont ils
. Dans leur étude prospective, Bennell et al [5] ont observé
[5, 17, 74, 90] montrent un exemple.
que les athlètes féminines ayant développé une fracture de fatigue Les fractures de fatigue diaphysaires montrent les signes classiques
au cours de l’année de suivi avaient, à l’inclusion, une masse osseuse d’apposition périostée évoluant vers un cal, tandis que les fractures
significativement plus basse au corps entier, au rachis lombaire et intéressant la base du premier métatarsien se traduisent par une
au pied que les athlètes n’ayant pas eu de fracture. Dans le groupe condensation osseuse. Cependant, pour cette dernière localisation,
des femmes ayant eu une fracture de fatigue du tibia, la DMO du les radiographies restent normales tout au long de l’évolution dans
tibia était inférieure de 8,1 % (p < 0,01) à celle des femmes n’ayant plus de 80 % des cas.
pas eu de fracture. Une tendance comparable, bien que non
significative, a été observée chez les athlètes masculins. Aucune • Calcanéus
différence significative n’a été observée entre les athlètes, hommes Les fractures de fatigue du calcanéus représentent 20 à 40 % environ
ou femmes, ayant et n’ayant pas eu de fracture pour l’âge, le poids, de toutes les localisations des fractures de fatigue [44]. Elles sont
la taille, la masse maigre ou la masse grasse totale et l’épaisseur surtout favorisées par la course à pied. Elles siègent le plus souvent
cutanée. Cependant, les femmes ayant eu une fracture de fatigue à la partie postérosupérieure du calcanéus (fig 3), mais le trait de
avaient une masse maigre aux membres inférieurs et une fracture est parfois plus antérieur. Il s’agit de fracture survenant en
circonférence de mollet significativement plus basses que les femmes os spongieux caractérisées par une ou plusieurs lignes de
n’ayant pas eu de fracture. Pour Giladi et al [42], lorsque l’analyse de condensation dont les limites, floues au début, se précisent au cours
la masse osseuse porte sur un grand nombre de sujets et prend en de l’évolution. Comme pour toutes les fractures de fatigue de ce
compte d’autres facteurs anthropométriques, aucune relation n’est type, les radiographies restent normales dans un nombre important
observée entre la masse osseuse et la survenue des fractures. de cas. La scintigraphie osseuse montre toujours une hyperfixation
Chez les athlètes féminines, une puberté plus tardive et des règles bien localisée au siège de la fracture. Cependant, en raison des
moins fréquentes seraient des facteurs de risque de fracture de superpositions osseuses habituelles au pied sur les incidences
fatigue [5]. De même, une aménorrhée prolongée est retrouvée antérieure et postérieure du corps entier, il est important que soient
fréquemment chez les jeunes danseuses ayant une fracture de réalisées également des images focalisées sur le pied, en particulier
fatigue [59]. Bien que pouvant jouer un rôle par l’intermédiaire de la en incidence de profil, qui permettent de localiser précisément la
masse osseuse, cette aménorrhée exerce une action importante sur fracture (fig 3).
les mécanismes de régulation du remodelage osseux, en particulier
sur la résorption osseuse, pouvant intervenir dans la • Autres localisations au pied
physiopathologie des fractures de fatigue. Toutefois, aucune Des fractures de fatigue ont été décrites au talus (fig 4) [34], au
différence n’est observée dans les taux des marqueurs biochimiques scaphoïde [62, 114], au cuboïde, aux cunéiformes, aux orteils et aux
de la formation et de la résorption osseuse entre les athlètes ayant sésamoïdes. Pour toutes ces localisations rares, les techniques
ou n’ayant pas de fracture de fatigue, à l’état de base ou lorsque modernes d’imagerie médicale peuvent être utiles pour visualiser la
surviennent les fractures lors du suivi [4]. fracture dépistée par la scintigraphie osseuse.

8
Appareil locomoteur Physiologie et pathologie de l’adaptation de l’os à l’effort : 15-904-A-10
douleurs osseuses d’effort et fractures de contrainte
Tibia et péroné
Elles se localisent le plus souvent à la métaphyse supérieure ou à la
métaphyse inférieure et surviennent principalement chez les
coureurs (fig 1). Elles sont relativement fréquentes chez les
enfants [108]. Des fractures longitudinales diaphysaires ont été décrites
[34, 43, 117]
. Une fracture de la métaphyse inférieure du péroné est
parfois juxtaposée à la fracture tibiale.
Le diagnostic différentiel de la fracture de fatigue du tibia est la
périostite tibiale résultant de la tension exercée par les muscles et
les fascias sur le périoste lors d’efforts répétés. Classiquement, la
scintigraphie osseuse en trois temps permet la distinction entre les
deux affections [108]. En cas de périostite, aucune anomalie n’est
visible lors des phases vasculaire et tissulaire mais, au temps tardif, *
A
une hyperfixation longitudinale est observée, localisée à la face
postéro-interne du tibia. En revanche, en cas de fracture de fatigue,
une hyperfixation est observée aux trois temps et, au temps tardif,
elle est fusiforme et peu étendue. Toutefois, cette distinction entre
les deux affections n’est pas acceptée par tous les auteurs.
Fredericson et al [37] , à partir d’une confrontation d’images
scintigraphiques et IRM, suggèrent que la périostite tibiale
correspond au grade 1 de l’évolution des lésions osseuses de fatigue
(tableau II).

Fémur
Elles peuvent siéger à la métaphyse inférieure, à la diaphyse ou au *
B
col fémoral. Les fractures diaphysaires sont parfois longitudinales,
alors mieux visualisées par le scanner ou l’IRM (fig 7) [19]. 7 Fracture de fatigue longitudinale du
Deux localisations de fracture de fatigue ont été décrites au col fémur.
A. Scintigraphie osseuse : hyperfixa-
fémoral [32]. La fracture en distraction est perpendiculaire au bord
tion longitudinale étendue à la face
supérieur du col. Le risque est élevé que cette fracture se complète interne du tiers supérieur de la
et se déplace. La fracture en compression est perpendiculaire au diaphyse fémorale.
bord inférieur du col et comporte un faible risque de déplacement B. Scanner montrant le trait de frac-
(fig 6). ture au sein de la corticale.
C. La radiographie montre à peine le
En raison du risque important de déplacement secondaire, la plupart
trait de fracture et une discrète appo-
des auteurs conseillent le traitement chirurgical des fractures de sition périostée en regard.
fatigue en distraction [32].

Bassin
Les fractures de fatigue des branches pubiennes ou du sacrum sont
rares [108]. Il s’agit le plus souvent, pour ces localisations, de fractures
par insuffisance osseuse favorisées, en particulier, par l’ostéoporose.

Membres supérieurs et thorax *


C
Les fractures de fatigue des membres supérieurs, des côtes, des
clavicules et du sternum sont beaucoup plus rares que les fractures
après 6 à 8 semaines [15]. Chez l’athlète de haut niveau pour lequel
des membres inférieurs. Elles font l’objet de publications
une durée minimale de mise au repos est souhaitée, l’IRM
anecdotiques et résultent d’activités très diverses [108].
permettrait de guider le traitement dont la conduite est fonction du
Arc vertébral postérieur : spondylolyse grade de la lésion [37]. En l’absence de traitement, l’évolution peut
être longue et, dans le cas d’une fracture de fatigue diaphysaire d’un
Nous ne nous attarderons pas sur ce sujet auquel est consacré un os long, le risque essentiel est la survenue d’une fracture
chapitre de cet ouvrage. L’origine de la lyse isthmique uni- ou complète [96]. Ceci est particulièrement vrai pour les fractures de
bilatérale, pouvant se compliquer de spondylolisthésis, est l’objet de fatigue du col fémoral et du scaphoïde dont la suspicion clinique est
débats [108]. S’il est admis actuellement que la lyse isthmique résulte souvent tardive et le diagnostic établi avec retard. Une autre
de facteurs traumatiques intervenant entre la petite enfance et la fin complication des fractures de fatigue est la survenue d’une fracture
de l’adolescence, c’est le type de fracture en cause, aigu ou de controlatérale favorisée par le transfert des contraintes mécaniques
fatigue, qui est discuté. Cependant, il est vraisemblable que la sur le côté sain non douloureux [96].
spondylolyse résulte plus souvent d’une fracture de fatigue des La prévention des fractures de fatigue repose sur l’entraînement
isthmes après un traumatisme répété que d’une fracture aiguë progressif, à la fois en intensité, en durée et en fréquence. Toute
compliquant un traumatisme unique. modification dans les conditions d’exercice de l’activité physique
justifie une adaptation de l’intensité et du rythme de l’entraînement.
¶ Traitement
Il est simple, reposant sur l’interruption de l’activité physique et la FRACTURES PAR INSUFFISANCE OSSEUSE
mise en décharge. Sous l’effet de ces mesures, l’évolution est
toujours favorable en 4 à 6 semaines. Passé ce délai, l’activité ¶ Épidémiologie
physique puis l’activité sportive doivent être reprises très
progressivement afin d’éviter la survenue de nouvelles fractures en Les fractures par insuffisance osseuse ont une nette prépondérance
d’autres sites. La reprise des activités sportives est en règle possible féminine, survenant le plus souvent après l’âge de 60 ans. Toutes les

9
15-904-A-10 Physiologie et pathologie de l’adaptation de l’os à l’effort : Appareil locomoteur
douleurs osseuses d’effort et fractures de contrainte
Col fémoral [128]
Ces fractures représentent 5 % de l’ensemble des fractures du col
fémoral survenant chez les sujets âgés de 60 ans ou plus. Elles se
manifestent le plus souvent par une douleur mécanique de la racine
du membre inférieur faisant évoquer le diagnostic de coxarthrose
ou celui de radiculalgie sciatique ou crurale. À l’examen clinique, la
mobilisation passive de la hanche est modérément douloureuse en
fin d’amplitude, mais peu limitée. Il existe souvent un clinostatisme.
*
A Les radiographies initiales sont souvent normales. Il s’agit en règle
de fractures en distraction du bord supérieur du col fémoral. Tout
*
B ceci explique le risque important que ces fractures se déplacent
avant que le patient soit adressé pour traitement au chirurgien
8 Fracture par insuffisance osseuse du sacrum. orthopédiste. En raison de ce risque important de déplacement
A. Scintigraphie osseuse : hyperfixation verticale de chaque aileron sacré
secondaire, les fractures par insuffisance osseuse du col fémoral
et hyperfixation horizontale intermédiaire donnant l’aspect en H.
B. Scanner : zones d’ostéocondensation aux limites floues au sein des deux aile- doivent être rapidement fixées chirurgicalement.
rons sacrés et de l’os iliaque droit. Un pourcentage relativement élevé de patients souffrant d’une
fracture déplacée du col fémoral rapporte que la fracture est
affections métaboliques et dystrophiques de l’os peuvent être à survenue après un dérobement brutal du membre inférieur, souvent
l’origine d’une fracture par insuffisance osseuse mais l’ostéoporose, précédé pendant quelques semaines de douleurs de hanche. Il est
qu’elle soit primitive ou secondaire, est l’étiologie le plus donc vraisemblable qu’un certain nombre de fractures déplacées du
fréquemment retrouvée [10, 35, 66, 108]. Le traitement de l’ostéoporose par col fémoral compliquent une fracture par insuffisance osseuse
le fluor semble être un facteur favorisant la survenue de telles méconnue.
fractures, particulièrement au niveau du calcanéus [10, 82].
L’ostéoporose étant la cause la plus fréquente de l’insuffisance Autres localisations
osseuse, ses facteurs favorisants classiques, antécédent de
corticothérapie, antécédents familiaux d’ostéoporose, ménopause En dehors du bassin et du col fémoral, certaines localisations
précoce, apports calciques alimentaires faibles, doivent être semblent plus fréquentes au cours des fractures par insuffisance
recherchés, une ostéodensitométrie doit être réalisée, ainsi qu’un osseuse qu’au cours des fractures de fatigue. Il s’agit, par exemple,
bilan biologique afin d’éliminer une ostéoporose secondaire ou une des fractures sous-chondrales de la tête fémorale [2], des fractures du
autre ostéopathie métabolique. condyle fémoral interne [67] et des fractures des têtes méta-
tarsiennes [73].
¶ Localisations
Dans une étude rétrospective de 64 observations regroupant 87 ¶ Traitement
fractures par insuffisance osseuse, nous avons observé que 38 % des Le traitement des fractures par insuffisance osseuse repose, comme
fractures étaient localisées au bassin (branches pubiennes : 23 % ; pour les fractures de fatigue, sur le repos, qu’il s’agisse d’une simple
sacrum : 12 % ; cotyle : 3 %), 10 % étaient localisées au col fémoral, exclusion d’appui sur un membre inférieur ou du repos au lit en cas
26 % étaient localisées au fémur et au tibia, et que le calcanéus de fracture par insuffisance osseuse du bassin. La reprise de l’appui
représentait à lui seul 20 % des fractures [10]. Nous ne détaillerons et de la marche sera progressive et fonction de la diminution des
dans ce chapitre que les particularités de quelques localisations de douleurs.
fracture par insuffisance osseuse les distinguant des fractures de
fatigue. Après le traitement de la fracture elle-même, il convient de ne pas
négliger le traitement de la fragilité osseuse. S’agissant le plus
Bassin souvent d’une ostéoporose, le traitement pourra comporter une
supplémentation par le calcium et la vitamine D, un traitement
Les fractures par insuffisance osseuse du sacrum ou des branches
hormonal substitutif de la ménopause chez la femme, la prescription
pubiennes sont une complication fréquente des chutes chez le sujet
d’un bisphosphonate.
âgé, favorisée par l’existence d’une ostéoporose [10, 35].
Les fractures du sacrum peuvent être à l’origine de douleurs
lombaires basses irradiant parfois selon un trajet pseudoradiculaire
à la fesse [35]. Elles ont un horaire mécanique et doivent être évoquées Conclusion
systématiquement lorsque l’on a la notion d’une chute chez un sujet
âgé. L’examen clinique montre parfois une douleur à la palpation Le tissu osseux, par son remodelage permanent, est capable de s’adapter
appuyée ou à la percussion douce du sacrum. Les radiographies à des variations importantes des contraintes mécaniques qui lui sont
standards objectivent rarement la fracture dont l’existence est appliquées. Toutefois, cette adaptation est progressive et peut être
confirmée par la scintigraphie osseuse montrant une hyperfixation insuffisante si les contraintes sont excessives, trop rapidement répétées
en « H », caractéristique dans cette situation clinique, ou par le ou si les capacités de résistance mécanique du tissu osseux sont
scanner qui montre les différents traits de fracture (fig 8). diminuées. Le diagnostic de fracture de fatigue est aisé lorsque l’histoire
Les fractures par insuffisance osseuse des branches pubiennes sont clinique est caractéristique d’un surmenage fonctionnel inhabituel et
fréquemment associées aux fractures du sacrum [98]. Elles sont, plus répété chez une jeune recrue de l’armée ou un sportif. Une fracture par
souvent que ces dernières, visualisées sur la radiographie du bassin, insuffisance osseuse doit être systématiquement suspectée en cas de
bien que la scintigraphie osseuse puisse être parfois utile pour les douleur osseuse chez un sujet ostéoporotique. Elle est parfois confirmée
dépister. par le scanner ou l’IRM. Le repos constitue le seul traitement des
Des fractures par insuffisance osseuse du cotyle et de l’aile iliaque fractures de contrainte. Il doit être suivi de la reprise progressive des
ont également été décrites [10, 20]. activités physiques.

10
Appareil locomoteur Physiologie et pathologie de l’adaptation de l’os à l’effort : 15-904-A-10
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