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Leçon 0 : introduction :
Une règle juridique
○ Une règle juridique peut se trouver dans :
1. Un code adopté par le législateur → Code civil ou pénal
2. Une loi → lois coordonnées sur le Conseil d’état
3. Un arrêté royal → arrêté royal sur le Covid-19
○ Destinataires :
Primaires Secondaires Tertiaires
Ceux qui doivent respecter Ceux qui bénéficient du Ceux qui garantissent le
le comportement. comportement. respect des règles de droit.
▪ Toute personne Exemple du contrat de bail : ▪ Agents de police
▪ Catégories ▪ Bailleur (loyer) ▪ Conseil d’état, Cour
particulières. ▪ Locataire (location) constitutionnelle et
cours et tribunaux.
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Caractère général et abstrait de la règle de droit
○ Principe : application à des « catégories de personnes abstraitement définies »
( personnes nommément désignées)
▪ Article 422bis du Code pénal
→ « Sera puni (…) celui qui s’abstient de venir en aide… »
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Intensité variable du caractère obligatoire des règles de droit (IMPORTANT)
1. Règles supplétives (auxquelles on peut déroger)
▪ Obligatoires, sauf dérogation des destinataires
▪ « Si rien n’a été réglé à cet égard lors de la vente, l’acheteur doit payer au lieu et
dans le temps où doit se faire la délivrance » (Art. 1651 de l’ancien Code civil)
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Caractère coercitif (pouvoir de contrainte) de la règle de droit
○ Définition : conséquence du non-respect de la norme
○ Place de la sanction
A l’échelle de l’ordre juridique A l’échelle de la norme
- Sanction du non-respect ? - Art. 417/11 du Code pénal
→ Art. 1382 ancien Cc « On entend par viol (…) cette infraction
est punie de la réclusion de dix à quinze
- « Le patient (…) consentir librement à
ans »
toute intervention … » (Art. 8, §1er 22/08/02)
Catégories (IMPORTANT)
1. Anéantissement de l’acte juridique ou limitation de son efficacité
▪ Nullité d’un contrat ou d’un acte des autorités publiques
→ Annulation d’une loi contraire à la Constitution
▪ Inopposabilité (= limitation) d’un acte juridique en cas de fraude
→ Consécration : 5.243 du Cc
(action qui entraîne l’inopposabilité de l’acte juridique au créancier)
Contraintes
○ Possibilité d’obtenir la sanction en cas de non-respect
→ Possibilité d’avoir accès à un juge
○ Remarques :
1. Recours à la force publique = apanage de l’Etat
→ Etat a le monopole de la violence ( justice privée)
2. Revers de la médaille = exercice conditionné par la force publique
→ Pas d’exception aux règles juridiques pour l’Etat
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Leçon 2 : l’ordre juridique (cadre dans lequel la règle doit prendre place)
L’ordre juridique et ses spécificités dans les sociétés occidentales contemporaines
○ OJ : le droit considéré dans son ensemble (acteurs, institutions et règles)
○ Remarque terminologique :
1. « Système juridique » : institutions participant à l’élaboration et à la mise en œuvre
des règles de droit → Le parlement / la cour de cassation…
2. « Droit positif » : état du droit d’un ordre juridique à un moment précis.
a. Doctrine : règles de droit commentées par les auteurs
b. Jurisprudence : les décisions des cours et tribunaux
c. Législation : règles du Code civil et du Code pénal
○ Titulaire de la souveraineté
▪ « Tous les pouvoirs émanent de la Nation » (Art. 33 de la constitution)
▪ Notion de « Nation » = générations passées / présentes / futures
→ On est tous (= les citoyens) des souverains
Conception de la souveraineté dans les sociétés occidentales
○ Etat = monopole de la violence légitime
○ Etat= assure l’effectivité du droit
▪ Police
▪ Cours et tribunaux
L’état de droit
○ 4 caractéristiques ( définition statique) :
1. Respect par chacun du droit (ou « soumission » par chacun du droit)
2. Idéal démocratique
3. Séparation des pouvoirs (« équilibre des pouvoirs »)
4. Protection juridictionnelle permettant de garantir l’effectivité du droit
○ Respect dû au droit
▪ Plan historique : respect de « contraintes formelles » (premier temps) et « d’impératifs
de nature substantielle » (second temps)
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Exigences formelles (IMPORTANT)
Fondement des compétences des autorités publiques
▪ Source : habilitation légale
▪ Compétences : conférées aux autorités en vertu d’une règle de droit
Deux exemples
1. Fusion institutionnelle (Art. 137 de la Constitution)
« le Parlement de la Communauté française et de la Communauté flamande ainsi que leurs
Gouvernements peuvent exercer les compétences respectivement de la Région wallonne /
flamande, dans les conditions et selon les modalités fixées par la loi [...] »
2. Révision de la Constitution (Art. 195 de la Constitution)
« Le pouvoir législatif fédéral a le droit de déclarer qu’il y a lieu à la révision de telle
disposition constitutionnelle qu’il désigne… »
Exigences substantielles
○ Respect d’un système de valeurs jugées supérieures ; apparition plus tardive
▪ Respect des libertés fondamentales des droits de l’Homme
i Droit à la vie / respect de la vie privée / …
▪ « L’Etat de droit n’est pas l’Etat de n’importe quel droit »
Trois remarques
1. Pas de liste arrêtée des droits et libertés
▪ Évolution constante des droits et libertés avec la société
2. Existence de conflits entre ces droits et libertés
▪ Liberté d’expression Interdiction de la discrimination
▪ Arbitre des conflits = cours et tribunaux
3. Droits et libertés absolus
▪ Covid-19 ; liberté individuelle limitée par un couvre-feu pour des raisons de santé
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Idéal démocratique
○ Démocratie : régime de gouvernement où le pouvoir est exercé par le peuple, pour le
peuple et au nom du peuple → Belgique / France Corée du Nord
Démocratie directe Démocratie représentative
Citoyens participent directement à la chose Pouvoir exercé par des représentants du
publique (démocratie immédiate). peuple = les parlementaires (indirecte)
○ En Belgique : démocratie représentative
○ Tempéraments : (Art. 39bis – Constitution)
▪ « A l’exclusion des matières (…) les matières exclusivement attribuées aux organes
régionaux peuvent faire l’objet d’une consultation populaire (…) »
▪ Participation directe des citoyens
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Séparation des pouvoirs en ordonnancement des règles juridiques
Quels sont les différents pouvoirs en Belgique ?
1. Pouvoir constituant : adopte les règles constitutionnelles
2. Pouvoir législatif : adopte les règles législatives
▪ Au niveau fédéral → Chambre des représentants, Sénat et le Roi (Art. 36 – Constitution)
▪ Attention : Régions et Communautés ont aussi des parlements
3. Pouvoir exécutif : exécute les règles de valeur législative
▪ Dirige l’administration
▪ Participe au pouvoir législatif par deux mécanismes :
Arrêté royal qui précise la loi Pouvoir d’initiative
Si habilitation du législateur Au niveau de l’élaboration des lois ;
- Art. 8/1 protégeant le titre de psychologue - Projet de loi proposée par un ministre
- Proposition de loi par un parlementaire
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Deux subtilités :
1. Colocation dans un même niveau
▪ Législatif : loi / décret / ordonnance
▪ Réglementaire : arrêté royal / gouvernemental…
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Leçon 3 : La personne
Introduction
○ Aperçu de la notion de personne en droit belge
○ Remarque terminologique : « personne » = « sujet de droit »
○ Deux catégories à examiner :
▪ Personnes physiques
▪ Personnes morales
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○ Perte de la personnalité juridique = Décès
▪ Aucune définition légale de la notion de décès
▪ Consensus : mort cérébrale = cessation irréversible du fonctionnement du cerveau
La capacité d’exercice
○ Notion : aptitude à exercer des droits et des obligations de façon autonome sans
représentation ou autre modalité de protection.
Plusieurs statuts :
1. Personnes physiques majeures = capacité générale d’exercice
2. Existence de statuts de protection = capacité limitée d’exercice
= personne en situation de faiblesse ou de vulnérabilité → le mineur d’âge
Exemple : Le majeur sous régime d’administration provisoire (Art. 488bis §1er – ancien Cc)
« Le majeur qui (…) hors d’état de gérer ses biens, fût-ce temporairement (..) peut être pourvu
temporairement d’un administrateur provisoire… »
→ Administrateur provisoire exerce les droits de la personne protégée
Mineur d’âge
○ Celui qui n’a pas 18 ans (Art. 388 – ancien Cc)
▪ Pas de capacité d’exercice
▪ Les parents exercent les droits du mineur (par leur autorité parentale)
Capacité à représenter l’enfant pour les actes juridiques à accomplir
(parents agissent « qualitate qua »)
Capacité de déterminer les orientations de la vie de leur enfant
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Remarque et réflexion sur l’incapacité générale d’exercice du mineur
○ Exceptions à l’incapacité d’exercice croissent depuis quelques années
→ Existence d’une « capacité d’exercice résiduelle »
○ Un enfant de 14 ans pourrait se soumettre à une chimiothérapie (Art. 12, §2, 22/08/02)
La personne morale
○ Personne morale : entité constituée d’un ensemble de personnes – physiques ou morales –
à laquelle le droit attribue une personnalité juridique.
1. PM : Capacité de jouissance (titulaire de droits et d’obligations)
2. PM : Patrimoine propre = distinct de leurs membres
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2. Les associations
○ Notion
▪ Membres
▪ Exercent une activité formant l’objet de l’association
▪ Dans un but désintéressé ( avantage patrimonial)
○ Tempérament à l’absence d’avantage patrimonial
▪ Distribution d’un avantage patrimonial dans un but désintéressé
▪ Exemple : association luttant contre la précarité peut distribuer des repas chauds à des
citadins dans le besoin et même à ses membres.
3. Les fondations
○ Notion
▪ Fondateurs
▪ Affectent un patrimoine
▪ A la réalisation d’un but déterminé (forcément désintéressé)
○ Classification (PM)
▪ Fondation d’utilité publique → Fondation Roi Baudouin
▪ Fondation privée → Le reste = toute fondation qui n’est pas reconnue par le Roi
comme fondation d’utilité publique.
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Leçon 4 : les droits subjectifs et le patrimoine
Introduction
○ Objet = droits dont les personnes physiques et morales sont titulaires
▪ Notion et classification des droits subjectifs
▪ Notion de patrimoine
Le droit subjectif
○ Droit subjectif : prérogative conférée à une personne déterminée sur la base d’une règle de
droit et faisant l’objet d’une protection juridictionnelle.
▪ Exemple : achat d’une voiture dans un garage → L’acheteur est titulaire d’un droit
subjectif et jouit d’un droit de propriété sur la voiture.
Droit subjectif
Droit
Droit patrimoniaux
extrapatrimoniaux
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Le droit extrapatrimonial
○ Droit extrapatrimonial : droits subjectifs inhérents à la personne (IMPORTANT)
1. Ils ne sont pas directement évaluables en argent
2. Ils sont « inaliénables »
Exemple : droit à l’honneur / la liberté pas « vendable »
3. Remarque : parfois indirectement évaluables en argent
Exemple : obligation alimentaire = droit pas vendable mais évaluable en argent
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Le droit patrimonial
○ Le droit patrimonial : droits subjectifs directement appréciables en argent
Cinq caractéristiques des droits patrimoniaux
1. Dans le commerce
2. Aliénables : susceptibles de vente
3. Disponibles : titulaire peut en disposer
▪ Exemple : le propriétaire d’une maison peut la vendre / louer / donner
4. Transmissibles aux héritiers pour cause de mort
▪ Exemple : décès de l’emprunteur (contrat de prêt) = obligation de remboursement
passe à ses héritiers s’ils acceptent la succession.
▪ Acceptation sous bénéfice d’inventaire → Pour autant que cela soit positif
▪ Exceptions possibles : droit d’usufruit (ce droit s’éteint avec le décès du bénéficiaire)
5. Prescriptibles
1 Écoulement du temps permet d’acquérir un droit patrimonial
« …la prescription acquisitive est une mode d’acquisition de la propriété (…) par une
possession pendant un certain temps »
« Le délai de prescription acquisitive est de dix ans… » (Art. 3.26 et 3.27 du Cc)
2 Écoulement du temps permet d’éteindre un droit patrimonial = Prescription extinctive
Exemple : « Toutes les actions personnelles sont prescrites par dix ans » Ne pas
réclamer l’argent dû dans un délai de dix ans → Extinction de la créance
(Art. 2262bis, §1er, alinéa 1er ancien Cc)
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Droit réel (vis-à-vis d’une chose)
○ Droit réel : droit patrimonial en vertu duquel son titulaire peut directement utiliser, jouir ou
disposer d’une chose.
▪ Exemple : la propriété d’une voiture ; le titulaire de droit de propriété peut utiliser la
voiture sans demander l’autorisation à une autre personne.
Remarques
1. Droit réel = porte directement sur une chose
▪ Principe : des rapports entre personnes !
▪ Exemple : différence entre achat et location d’une voiture
Achat → Propriétaire peut utiliser la voiture sans l’autorisation du vendeur
Location → Locataire doit passer par le bailleur pour utiliser la voiture (droit de créance)
2. Droit réel = opposable à tous
▪ Principe : titulaire peut en exiger le respect par tout le monde
= une « obligation passive général de respect » s’impose aux tiers
3. Droits réels = nombre limité par la loi (numerus clausus)
▪ Les servitudes ( = passer sur le terrain d’un autre pour accéder au sien)
▪ Droit d’usufruit
▪ Droit de rétention ( = retenir une chose si on ne vous paye pas en cas de faillite)
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b) Droits réels accessoires (« les suretés réelles »)
○ Notion : Ils n’ont pas d’existence propre
▪ Existence dépend toujours de la créance qu’ils garantissent
▪ But = protection du créancier contre l’insolvabilité
Le droit intellectuel
○ Droit intellectuel : droit subjectif conférant à son titulaire la prérogative de faire respecter
l’intégrité « morale » d’une création de son esprit ou de lui en réserver l’exclusivité
d’exploitation pendant une période déterminée.
▪ Conférer la maitrise des créations intellectuelles à son titulaire
▪ Exemple : un brevet d’invention
Naissance d’un droit subjectif
1) Règle de droit objectif (Art. 3.50 du Cc)
2) Source : évènement concret qui lui donne naissance
Exemple du droit de propriété sur une voiture : évènement lui donnant naissance =
contrat de vente / d’échange / donation de la voiture.
Le patrimoine
○ Le patrimoine : entité abstraite constituée de l’ensemble des droits patrimoniaux et
obligations présents et à venir d’une personne (Art. 3.35 du Cc)
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Les caractéristiques du patrimoine (IMPORTANT)
1. Un des attributs de la personnalité
▪ Principe : patrimoine = attaché à une personne
▪ Conséquence : un sujet de droit = un seul patrimoine
2. Indivisible
▪ Notion : impossibilité de fractionner le patrimoine ou d’en additionner
On ne peut pas être titulaire de deux patrimoines après le décès d’un parent dont on
accepte la succession.
Tempéraments :
a) Patrimoine d’affectation spéciale (Art. 3.35, alinéa 2 Cc)
▪ Époux mariés sous le régime de la communauté légale
▪ Chaque époux = un patrimoine…
▪ … mais il y a aussi une communauté = « patrimoine commun » des époux pour les
besoins du mariage (affectation spéciale)
b) Création d’une personne morale
▪ Une ou plusieurs personnes peuvent créer une personne morale
▪ Conséquence : personne morale = patrimoine distinct de ses membres
Ayants cause universels Ayants cause à titre universel Ayants cause à titre
particulier
Ceux qui ont vocation à Ceux qui ont vocation à Ceux qui ont vocation à
recevoir tout le patrimoine. recevoir une fraction abstraite recevoir un ou plusieurs droits
du patrimoine (mais pas le (ou biens) déterminés.
→ Enfant d’un parent mort
tout) = rare en pratique.
→ Un tiers à qui le défunt lègue
→ Un tiers à qui le défunt sa voiture.
lègue tous ces biens
mobiliers ou immobiliers
par testament.
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Leçon 6.1 : La formation du contrat
Introduction
○ Tout le monde conclut des contrats (tout le temps et même sans le savoir)
▪ Achat d’un journal / appel à un plombier / ….
▪ Contrat = substrat des relations sociales
Principales bases légales du droit des contrats :
I. L’ancien Code Civil (contrat de vente / contrat d’entreprise et de mandat)
II. Le Code de droit économique (« CDE ») (protection du consommateur)
La notion de contrat
○ Contrat : un accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes avec l’intention de faire
naître des effets de droit (Art. 5.4 Cc)
▪ Contrat : opération simple ou complexe
→ Passage devant le notaire requis pour un contrat complexe (= acte authentique)
Remarques sur la portée des règles applicables aux contrats
1. Article 5.3 du Code civil
▪ « Les dispositions du présent livre sont supplétives, à moins qu’il résulte (…) un
caractère impératif ou d’ordre public »
▪ Consécration du caractère supplétif du droit des contrats
2. Article 5.13, alinéa 2 du code Civil
▪ « Les règles particulières aux contrats spéciaux sont établies dans les dispositions de
l’ancien Code civil et du présent Code qui concernent chacun de ces contrats, dans le
Code de droit économique et dans les lois particulières »
L’offre-acceptation
○ Formation du contrat : rencontre de deux volontés par une offre suivie d’une acceptation
▪ Je vends ma BMW pour 10.000 euros (= offre) ; j’accepte et je viendrai la chercher
lundi matin (= acceptation) → Contrat formé (Art. 5.18 du Code civil)
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Trois caractères de l’offre au sens juridique (Art. 5.19 du Code civil)
1. Complète : contenir les éléments essentiels et substantiels du contrat projeté
▪ A défaut : « invitation à entrer en pourparlers »
▪ Exemple d’éléments essentiels pour la vente → la chose et le prix
▪ Exemple d’éléments substantiels pour la vente → la date de livraison
2. Ferme : l’offrant doit avoir la volonté de s’engager sur le plan juridique
▪ Idée : proposition doit témoigner de la volonté de conclure un contrat
▪ Conséquence : pas une offre au sens juridique du terme
▪ Propositions très incomplètes (pas de rémunération dans un contrat de travail) /
propositions formulées sur le ton de la plaisanterie (dans un show TV)
3. Extériorisée : l’offre doit parvenir à son destinataire
Offre réceptrice Offre au public
- Offre adressée à une personne - Offre adressée à un nombre
déterminée indéterminé de personnes
- Effet : irrévocable lorsqu’il parvient - Effet : obligatoire par le seul fait de
à son destinataire = offrant ne peut son extériorisation et l’offrant est lié
plus la retirer après ce moment sans avec le premier acceptant venu.
commettre une faute - Exemple : offre publique sous la
réserve de stock disponible.
○ Exigence de forme ?
▪ Exemple de la donation d’une maison
▪ « Tout acte de donation est, à peine de nullité, passé devant notaire » (Art. 4.158 du Cc)
→ Contrat formel ou aussi dit « solennel »
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Contrats synallagmatiques et unilatéraux (Art. 5.6 du Cc)
Contrats synallagmatiques (Alinéa 1er) Contrats unilatéraux
○ Chaque partie souscrit des obligations ○ Une partie seulement souscrit des obligations
- Exemple : contrat de vente - Exemple : le contrat de cautionnement
- Vendeur = transférer la propriété. - Seule obligation = caution = payer le
- Acheteur = payer le prix créancier en cas d’inexécution du
débiteur garanti
Remarque : pas confondre contrat unilatéral et engagement par déclaration unilatérale de
volonté (= acte juridique unilatéral). (Art. 5.125 du Cc)
- Contrat unilatéral : accord de volonté entre deux personnes
- Engagement par déclaration unilatérale de volonté : volonté d’une personne
→ Offre de contracter = je vous vends ma voiture pour 10.000 euros
→ Engagement de maintenir l’offre = résultat d’une seule volonté
Les contrats à titre onéreux et les contrats à titre gratuit (Art. 5.7 du Cc)
Contrats à titre onéreux Contrats à titre gratuit
- Le contrat procure un avantage à - Une partie qui procure un avantage à
chaque partie (alinéa 1 )
er
l’autre ne reçoit en échange aucun
- Le contrat de vente ou de bail avantage (alinéa 2)
- La donation ou le service d’ami
Intérêt de la distinction : application de règles propres à chaque catégorie
- Exemple : la responsabilité du débiteur bénévole = appréciée avec clémence par les
cours et tribunaux (moins sévèrement qu’en cas de contrat à titre onéreux)
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Contrats entre personnes privées / entre entreprises et avec un consommateur
1. Contrats entre personnes privées : régis par le Code civil et l’ancien Code civil
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Les principes généraux du droit des contrats : le principe de « l’autonomie de la volonté »
Concept philosophique Le contrat est l’œuvre exclusive de la volonté souveraine des
parties (les « méta principe » du droit des contrats).
Les parties peuvent se doter de leurs propres lois par leur
volonté commune.
Idée - Un individu est tenu à un contrat « parce qu’il l’a voulu,
parce qu’il a voulu et comme il l’a voulu »
- Essor prodigieux au 19ième siècle : stimule l’esprit créatif
et génère des initiatives (leasing)
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Liberté contractuelle et conditions générales
○ Conditions générales : définissent le contenu du contrat en réglant certains problèmes
(droit applicable / indemnités en cas de non-paiement…)
○ Opposabilité au cocontractant : deux conditions (Art. 5.23 du Cc)
▪ Connaissance effective : cocontractant doit avoir la possibilité d’en prendre
connaissance concrètement avant la conclusion du contrat.
▪ Deux formes d’acceptation Matière commerciale
1. Expresse : une signature = « j’accepte vos conditions générales »
2. Tacite : une entreprise reçoit les conditions et n’émet aucune protestation
(comportement = attention à la preuve !)
1. Le formalisme de validité
○ Formalités ou mentions obligatoires destinées à protéger le consommateur
○ Exemple : article VII.78 du CDE
▪ Conclusion d’un contrat de crédit à la consommation
▪ Nombreuses formalités et mentions obligatoires
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Le principe de la convention-loi (Art. 5.69 et 5.70 du Code civil)
○ Le contrat valablement formé tient lieu de loi à ceux qui l’ont fait
Deux conséquences
1. Le contrat ne peut être modifié ou résilié que du consentement mutuel des parties / ou
pour les causes que la loi autorise.
▪ Clause de résiliation unilatérale : « Le contrat pourra être résilié par une partie
moyennant un préavis de trois mois adressé à l’autre par courrier recommandé »
2. Le juge ne peut dispenser les parties ou l’une d’elles d’exécuter le contrat, en modifier la
teneur ou y ajouter des clauses sur la base de l’équité.
▪ Exemple 1er : le juge ne peut réduire le loyer d’un bail d’habitation pour des
considérations d’équité.
▪ Exemple 2 : le juge ne pourrait décider d’annuler une clause d’un contrat de travail
qu’il trouve « manifestement léonine » en défaveur du travailleur.
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L’abus de droit (Art. 5.73, alinéa 2, 1° Cc)
○ Chacune des parties doit, dans l’exécution du contrat, se comporter comme le ferait une
personne prudente et raisonnable placée dans les mêmes circonstances.
- Exemple : locataire paie plus son loyer et quitte les lieux → le bailleur commet un
abus de droit en réclamant l’exécution en nature (retour dans les lieux)
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La formation dynamique du contrat
○ Phase des négociations (= les préliminaires avant la conclusion du contrat)
▪ Remarque : tant que les parties sont en pourparlers → Pas de contrat
▪ Exemple : négociation d’un contrat de distribution en Chine = document indique que
« les parties envisagent la conclusion d’un contrat… »
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Les conditions de validité du contrat
○ Pour la validité d’un contrat, les conditions suivantes doivent être remplies :
1. Le consentement libre et éclairé de chaque partie
2. La capacité de chaque partie de contracter
3. Un objet déterminable et licite
4. Une cause licite
○ Remarque : appréciation des conditions de validité du contrat au moment de la conclusion
du contrat et non à une date postérieure à celle-ci.
▪ Exemple : un contrat de bail. Pas d’immeuble lors de la conclusion du contrat →
nullité pour absence d’objet (Art. 5.49)
1. L’erreur obstacle : erreur à ce point grave qu’il n’y a pas de rencontre des consentements
▪ Sanction = nullité relative
▪ Conditions : erreur déterminante / erreur excusable
Erreur in corpore Erreur in negotio
▪ Nature du contrat ▪ Objet du contrat
▪ Ex. une partie souhaite vendre et ▪ Ex. une partie veut vendre le terrain
l’autre simplement louer A et l’autre souhaite acheter le B
→ Pas de contrat ! → Pas de contrat !
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Sanctions
1. Nullité relative du contrat
2. Dommages et intérêts (Art. 5.33 juncto art. 5.17 du Cc)
▪ Condition : erreur trouve son origine dans une faute du cocontractant
▪ Exemple : vente d’un tableau – le vendeur a dit qu’il s’était renseigné sur son caractère
authentique, alors que ce n’était pas le cas
→ Nullité + dommages et intérêts complémentaires
Deux remarques
1. L’erreur de la victime du dol ne doit pas être excusable
▪ Art. 5.35, alinéa 3 du Code civil
→ Différence majeure avec l’erreur vice-consentement
2. Dol émanent d’un complice du cocontractant
▪ Assimilé au dol provenant du cocontractant (Art. 5.35, alinéa 3 du Cc)
▪ Exemple : manipulation du compteur kilométrique. Dol admis si garagiste a demandé
au proprio de trafiquer le compteur afin de la lui racheter et la revendre à un bon prix.
Sanctions
1. Dol principal = dol déterminant du consentement de la victime
▪ Nullité relative
▪ Culpa in contrahendo : dommages et intérêts complémentaires
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La validité du contrat : la violence (Art. 5.36 du Cc)
○ Violence : lorsqu’une partie conclut un contrat sous une contrainte illégitime de son
cocontractant qui lui fait craindre une atteinte considérable à l’intégrité physique ou morale
ou aux biens de cette partie / de ses proches.
▪ Exemple : forcer quelqu’un à faire du mal à ses proches
Trois conditions
1. Crainte d’une atteinte considérable
▪ La crainte doit être de nature à faire craindre un mal considérable à une personne
raisonnable placée dans les mêmes circonstances.
▪ Champ d’application : voir dernière partie définition
2. Crainte déterminante du consentement de la victime
▪ Annulation du contrat : la victime de la violence doit démontrer qu’elle n’aurait pas
contracté sans les menaces de son cocontractant.
3. Actes injustes ou illicites
▪ Exemple : l’auteur de la violence fait signer une reconnaissance de dette à une
personne en usant de voies de fait (menaces / coups / destruction de biens / …)
Deux tempéraments
1. La contrainte dans le cadre de l’exercice normal d’une autorité n’est pas, en soi, un acte
injuste ou illicite.
▪ Idée : la seule « crainte révérencielle » envers les parents ou son employeur ne suffit
pas pour entrainer la violence.
2. Exclusion de violence pour agissements qui s’expliquent par l’exercice normal d’un droit
▪ Exemple : un bien menacé d’expropriation = la conclusion d’une convention de
cession amiable avec l’autorité expropriante n’est pas, en soi, un acte injuste/illicite
Remarques
○ Preuve des trois conditions de la violence : repose sur la victime
○ La violence peut émaner d’un tiers complice ou d’une personne dont répond le
cocontractant (Art. 5.33, alinéa 3 Cc)
Sanctions
1. La violence principale = violence déterminante du consentement
▪ Nullité relative et dommages et intérêts complémentaires
2. Violence incidente = violence pas déterminante du consentement
▪ La victime aurait quand même contracté sans la violence, mais à des conditions plus
intéressantes → dommages et intérêts (très rare)
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○ Conséquence : la lésion est reconnue par le législateur dans des cas particuliers et prévus
par la loi (Art. 5.38 du Cc)
▪ Exemple : la lésion de plus de 7/12ièmes pour la vente d’immeuble (Art. 1674 ancien Cc)
La lésion protège le vendeur (pas l’acheteur) (IMPORTANT)
▪ Idée : prix de vente est inférieur à 5/12ièmes de la valeur réelle de l’immeuble =
vendeur peut réclamer l’annulation du contrat.
○ Sanction de la lésion simple : nullité relative
○ Abus de circonstances : déséquilibre manifeste entre les prestations des parties, lors de la
conclusion du contrat, à la suite de l’abus par l’une des parties de circonstances liées à la
position de faiblesse de l’autre partie.
Trois conditions
1. Déséquilibre manifeste entre les prestations des parties
▪ Principe : déséquilibre très important (appréciation par le juge)
▪ « Manifeste » : déséquilibre pas simplement défavorable à une partie
2. Exploitation de l’état d’infériorité d’une partie par l’autre
▪ Exploitation des faiblesses / de l’âge / de l’inexpérience / des passions d’une partie
▪ Exemple : contrat de transport = commissionnaire abusant de la dépendance
économique d’un petit transporteur
3. Lien de causalité entre l’abus et le déséquilibre manifeste
▪ Le juge doit être certain que la convention n’aurait pas été conclue ou qu’à tout le
moins, elle ne l’aurait été qu’à des conditions moins désavantageuses pour la victime
de l’abus de circonstances.
▪ Exemple : signer une quittance d’indemnisation pour un montant dérisoire après
l’incendie de sa maison.
Caractères de l’objet
1. Dans le commerce est possible
2. Déterminé ou déterminable
3. Licite
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Un objet dans le commerce et possible (Art. 5.47 et 5.48 du Cc)
Objet dans le commerce Objet possible
▪ Viande impropre à la consommation ▪ Vente de la lune → non
= la loi prescrit qu’elle n’est plus ➔ Objet impossible
dans le commerce
▪ Pas faire l’objet d’un contrat
Détermination de l’objet par un tiers ou par une partie (Art. 5.49 du Cc)
○ Applications (Art. 1591 et 1592 ancien Cc)
▪ Par une partie : un avocat qui détermine la stratégie du dossier
▪ Par un tiers : vente conclue à « dire d’expert » (contenir les éléments de base du
calcul du prix / éléments avec lesquels le prix peut être déterminé)
○ Contrôle par le juge : au départ de la bonne foi
○ Choses futures : peuvent être l’objet d’une prestation (Art. 5.50 du Cc)
▪ Condition : l’existence de la chose future doit être certaine sans qu’un nouvel accord
de volonté des parties soit requis
▪ Exemples : vente d’une voiture à fabriquer / récolte de l’année à venir
Un objet licite
○ Notion : la prestation est illicite lorsqu’elle crée ou maintient une situation qui est
contraire à l’ordre public ou à des dispositions légales impératives.
▪ Remarque : le simple fait qu’une convention contrevienne à une norme impérative ou
d’ordre public ne suffit pas à rendre son objet illicite (point de vue objet)
▪ Exemple d’objet illicite : la location d’un bien immobilier d’un complexe destiné à la
prostitution crée ou maintient une situation contraire à l’ordre public.
33
Utilité de la cause
1. Contrat sans cause est frappé de nullité relative (Art. 5.54 du Cc)
▪ Tout contrat doit avoir raison d’être
▪ Tempérament : « contrats abstraits de leur cause »
→ Les parties ou la loi peuvent décider qu’une absence ou que la disparition de la
cause n’aura aucun effet → le cautionnement (contrat abstrait de sa cause)
2. Contrat affecté d’une cause illicite est nul (Art. 5.56 du Cc)
▪ Exemple : une personne loue une maison dans l’unique but d’y exercer un trafic de
drogues (si bailleur au courant du trafic)
▪ Remarque : le mobile illicite doit être commun aux cocontractants pour impliquer la
nullité – c’est-à-dire connu des deux parties (rejet de la « théorie du mobile unilatéral
illicite » de la Cour de cassation)
La capacité
○ Conclusion d’un contrat : il faut être juridiquement capable de contracter
○ Principe : capacité = toute personne peut contracter (Art. 5.40 du Cc)
▪ Exception : l’incapacité (Art. 5.41 du Cc)
→ Mineurs / Personnes protégées par l’art 492/1 de l’ancien Code / personnes à qui la
loi interdit de conclure certains contrats
○ Distinction : capacité de jouissance capacité d’exercice (leçon 3)
Régime de la nullité :
1. Nullité absolue
2. Nullité relative
3. Annulation par notification : « à moins que le contrat soit constaté par un acte
authentique, l’annulation résulte également d’une notification écrite que toute
personne habilitée à se prévaloir de la nullité adresse, à ses risques et périls, aux
parties au contrat »
Contrôle à
posteriori du juge :
Annulation judiciaire Annulation par notification 1. Inefficacité de
= reste le principe (lettre) = possible depuis le l’annulation
01/01/2023 2. Sanction en cas
de faute (ex. la
résolution)
34
Leçon 6.II : L’exécution et l’inexécution des obligations + contrats spéciaux
L’exécution du contrat : le paiement
○ Le paiement : constitue l’exécution volontaire d’une obligation
▪ Acte juridique unilatéral (Art. 5.194 du Cc)
▪ Un contrat entre le créancier et le débiteur
▪ Pas besoin d’avoir l’accord du créancier pour payer
○ Objet du paiement : le créancier ne peut pas être contraint de recevoir une autre
prestation que celle qui lui est due, quoique sa valeur soit égale ou même plus grand
▪ Paiement valable : exécution de l’objet initialement convenu (ni plus ni moins)
▪ Conséquence : paiement le partiel n’est pas libératoire
▪ Exemple : achat d’un salon complet ; si le vendeur ne livre qu’une seule table, son
paiement n’est pas libératoire
L’inexécution du contrat
○ Illustrations : le vendeur ne délivre pas la chose vendue / le locataire ne paye pas son loyer
→ Manquement contractuels = violation du principe de la convention loi
Réaction du créancier
▪ Première étape : inexécution imputable ou non-imputable ?
→ Faute contractuelle du débiteur pas de faute contractuelle du débiteur
35
L’inexécution imputable (Art. 5.82 et 5.225 du Cc)
○ L’inexécution n’est imputable au débiteur que si une faute peut lui être reprochée ou s’il
doit en répondre en vertu de la loi ou d’un acte juridique.
→ Inexécution imputable = sanctions de cette inexécution
36
L’inexécution non imputable (Art. 5.226 du Cc)
○ Une inexécution contractuelle n’est pas imputable au débiteur lorsqu’elle est la
conséquence d’un cas de force majeure, qui rend l’exécution de son obligation impossible
○ Force majeure : obstacle insurmontable, postérieur à la formation du contrat qui rend
impossible l’exécution de l’obligation du débiteur.
▪ Inexécution du débiteur à la suite d’une force majeure = pas sa faute !
▪ Exemple : livraison d’un bien pendant une grève des trains = force majeure
→ Inexécution contractuelle n’est donc pas imputable au débiteur
La théorie de l’imprévision
○ Théorie de l’imprévision : événement imprévisible et non imputable au débiteur qui
bouleverse l’économie contractuelle (rend ses obligations plus difficiles à exécuter)
▪ Obligation de renégociation des parties / révision du contrat par le juge
Deux remarques
I. Imprévision ne suppose pas une impossibilité d’exécution
II. Statut incertain sous l’ancien Code civil
37
Remarque
▪ Principe : article 5.69 du Code civil (convention-loi)
▪ Exception : article 5.74 du Code civil (changement de circonstances)
38
Le préalable : la mise en demeure
○ Mise en demeure : l’acte juridique unilatéral par lequel le créancier notifie au débiteur, de
manière claire et non équivoque, sa volonté d’exiger l’exécution de son obligation.
1. Dernière chance avant poursuites judiciaires
2. Laisser un délai au débiteur lorsque la bonne foi ou le contrat l’impose
→ Préalable obligatoire, sauf pour l’exception d’inexécution
L’exécution en nature
○ L’exécution en nature : consiste à réclamer au juge la condamnation du débiteur à exécuter
la prestation initialement convenue (Art. 5.84 et 5.234 du Cc)
▪ Exemple : livraison de la chose vendue. Le vendeur ne s’exécute pas à l’échéance
convenue. L’acheteur peut réclamer au juge qu’il le condamne à lui livre la chose.
Remarques fondamentales
1. Exécution en nature : droit pour le créancier (Art. 5.84 et 5.234 du Cc)
2. Exécution en nature : droit pour le débiteur (Art. 5.228 du Cc)
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Respect de la condamnation du juge à l’exécution en nature
○ L’utilisation de la contrainte directe sur le débiteur est normalement interdite
▪ La contrainte est, en règle, contraire à la dignité humaine
▪ Exemple : recours à la police. On ne peut pas appeler la police, en principe, pour
forcer le débiteur à s’exécuter (exception : expulsion manu militari)
○ Astreinte assortissant la décision du juge : l’astreinte est une somme d’argent que le
débiteur doit payer au créancier s’il ne s’exécute pas en nature dans le délai précisé par la
décision (Art. 1385bis du Code judiciaire)
▪ Exemple : livraison de la chose vendue. Le juge pourra condamner le vendeur au
paiement de 100 €/j en cas de non-livraison du bien à l’acheteur à la date déterminée
dans son jugement.
Remplacement judiciaire ou sur notification du débiteur (Art. 5.85 et 5.235, alinéa 1er du Cc)
○ Notion : si la prestation s’y prête, le créancier a le droit de se faire autoriser par le juge à
exécuter lui-même l’obligation ou à la faire exécuter par un tiers aux frais du débiteur.
Principes
▪ Remplacement : judiciaire et extrajudiciaire (= sur notification du débiteur)
▪ Remplacement : forme d’exécution en nature
➔ Vise à procurer l’exécution satisfactoire du contrat par le créancier lui-même ou par un
tiers (aux frais du débiteur remplacé)
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Conditions du remplacement sur notification du débiteur (Art. 5.85 du Cc)
1. Une inexécution contractuelle imputable au débiteur et consommée (pas
d’inexécution contractuelle grave résolution judiciaire et sur notification)
2. Une mise en demeure préalable (bonne foi impose, de laisser un dernier délai au
débiteur pour s’exécuter)
3. Une prestation qui se prête à l’exécution par un tiers
4. Des mesures utiles pour établir l’inexécution du débiteur (constat contradictoire ou
constat de l’inexécution par un huissier de justice)
5. Une urgence ou des circonstances exceptionnelles (débiteur déclare qu’il ne
s’exécutera pas, incompétence manifeste ou mauvaise foi flagrante de celui-ci)
6. Une notification écrite au débiteur (description circonstances et manquements
reprochés au débiteur)
7. Le respect des attentes raisonnables du débiteur
Remarque
○ Remplacement sur notification : « aux risques et périls du créancier » (Art. 5.85, alinéa 2 Cc)
○ Manquements aux conditions : inexécution imputable du créancier
➔ Mise en œuvre de sanctions par le débiteur
La réparation du dommage
Base ▪ Le créancier peut exiger la réparation intégrale de son
dommage, en nature ou sous forme pécuniaire (Art. 5.86)
▪ Replacer le créancier, autant que faire se peut, dans la
Objectif situation dans laquelle il se serait trouvé si le débiteur
s’était acquitté de son obligation de façon obligatoire
▪ Réparation = nouvelle obligation
Réparation ▪ Faire « comme si » le débiteur s’était bien exécuté
Conditions de la réparation : les articles 1382 et 1386bis de l’ancien Code civil sont
d’application conforme à moins que leur nature et leur portée ne soient incompatibles avec
une telle application (Art. 5.237, alinéa 2 du Cc)
1. Faute contractuelle imputable au débiteur
2. Existence d’un dommage dans le chef du créancier
▪ Caractères du dommage : certain, légitime et personnel
▪ Ajout en matière contractuelle : seul le dommage raisonnablement prévisible dans
son principe (et non son ampleur) lors de la conclusion du contrat est indemnisable
▪ En pratique : dommage imprévisible dans son principe = très rare
3. Lien causal entre la faute et le dommage
▪ Notion de causalité : créancier doit démontrer que, sans la faute du débiteur, son
dommage ne se serait pas produit
41
Formes de la réparation
En nature Pécuniaire
▪ Équivalent non pécuniaire (autre ▪ « Dommages et intérêts »
chose que dommages et intérêts) ▪ Paiement de 1.000e pour remplacer
▪ Réparation d’une clôture une clôture endommagée
endommagée
42
2. Interdiction de s’exonérer d’une faute qui porterait atteinte à la vie ou à l’intégrité
physique d’une personne (Art. 5.89, §1er, al.3, 2° du Cc)
▪ Pas d’exonération du dommage causé par un défaut de surveillance d’un moniteur
d’un événement sportif impliquant une obligation de sécurité
3. Interdiction de vider le contrat de sa substance par l’insertion d’une clause exonératoire
de responsabilité (Art. 5.89, §1er, al. 4 du Cc)
▪ Portée : tempérament vise les obligations essentielles du contrat
▪ Exemple : la construction d’une maison. L’entrepreneur s’exonère de sa responsabilité
▪ si la maison s’écroule.
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Pouvoirs de juge en cas de résolution sur notification
○ La notification par laquelle le créancier résout le contrat est inefficace si les conditions de
la résolution ne sont pas remplies ou si elle est abusive. (Art. 5.94 du Cc)
○ Idée : inefficacité de la notification signifie que le juge pourra décider qu’elle n’a jamais
existée et constater que le créancier a commis une faute imputable.
○ Exemple : contrat de construction
→ résolution suite à un manquement minime rendu inefficace par le juge
L’exception d’inexécution
○ Dans un rapport synallagmatique, le créancier d’une obligation exigible peut suspendre
l’exécution de sa propre obligation jusqu’à ce que que le débiteur exécute ou offre
d’exécuter la sienne → Suspension doit être appliquée de bonne foi (Art. 5.239, §1er du Cc)
▪ Sanction défensive = « contre-attaque »
▪ Exemple : un bailleur n’effectue pas des travaux promis au locataire dans le délai
Double fonction :
I. Moyen de pression
II. Moyen de protection
Conditions de l’exception d’inexécution
1. Contrat synallagmatique et non unilatéral
2. Une inexécution imputable au débiteur (un manquement minime suffit)
3. Créance certaine et exigible
▪ Notion de certitude : existence de la créance non sérieusement contestée
▪ Notion d’exigibilité : créance échue dont on peut réclamer l’exécution
▪ Remarque : créance ne doit pas être liquide (pas nécessaire de déterminer le montant)
4. Une notification écrite si la bonne foi l’impose (absence de notification = la règle)
5. Le respect de la bonne foi
▪ L’excipiens ne peut pas être à l’origine de l’inexécution de son cocontractant
▪ L’excipiens doit respecter un principe de proportionnalité
44
La réduction du prix
▪ En cas d’inexécution qui n’st pas suffisamment grave pour
Notion justifier la résolution le créancier peut demander en justice la
réduction du prix (Art. 5.97, al. 1er du Cc)
Idée ▪ Outil de rééquilibrage du contrat en cas d’inexécution
imputable minime
Exemple ▪ Projet de construction de cinq maisons pour 1.000.000e et
finalement que quatre construites → Réduction de 200.000e
Remarques
- Exécution en nature ne peut être - Réduction du prix ne peut être cumulée
cumulée avec la résolution du avec la réparation pour la différence de
contrat. valeur qu’elle indemnise.
- Exécution en nature ne peut être
cumulée avec la réparation, sauf - Réduction du prix ne peut être cumulée
si indemnisation d’un dommage avec résolution du contrat.
distinct.
45
Les obligations du vendeur
1. Le vendeur doit délivrer une chose conforme (Art. 1604 ancien Cc)
▪ Chose conforme : chose correspondant aux clauses contractuelles ou, à défaut de
clauses, aux caractéristiques habituelles de ce genre de chose
2. Le vendeur doit garantir l’acheteur contre les vices cachés (Art. 1641 de l’ancien Cc)
▪ Vice : tout défaut qui rend le chose impropre à l’usage auquel on la destine ou qui
diminue tellement cet usage que si l’acheteur l’avait connu, il ne l’aurait pas acquise
ou l’aurait acquise pour un prix moindre.
▪ Vice caché : celui que l’acheteur n’a pu ou n’a pas dû pouvoir déceler lors de la
livraison (ex. mérule ou amiante dans l’immeuble)
▪ Découverte du vice caché : action de l’acheteur à bref délai contre le vendeur
▪ Bref délai : appréciation souveraine par le juge au regard de toutes les circonstances
de la cause, notamment de la nature du vice / les usages / la qualité des parties et les
actes accomplis par celles-ci (ex. expertise ou des négociations entre parties)
3. Le vendeur doit une garantie d’éviction à l’acheteur (Art. 1626 ancien Cc)
▪ Garantie d’éviction : le vendeur doit offrir à l’acheteur une jouissance paisible et le
garantir de toutes les revendications de droit des tiers.
▪ Exemple : un tiers prétend que la maison vendue à l’acheteur lui appartient
I. Le vendeur doit prendre fait et cause pour l’acheteur devant le juge
II. Triomphe du tiers : résolution de la vente avec octroi d’une réparation (à acheteur)
46
Les obligations de l’entrepreneur
1. L’entrepreneur doit exécuter correctement les prestations convenues au regard du
contrat ou des règles de l’art (Art. 5.71, al. 1er du Cc)
2. L’entrepreneur doit informer et conseiller le maitre de l’ouvrage sur les aspects
techniques de l’entreprise.
3. L’entrepreneur doit mettre l’ouvrage à disposition du maitre de l’ouvrage
2. Il doit rendre compte de sa mission au mandant par un « compte de gestion » (Art. 1993)
47
Leçon 7 : la responsabilité extracontractuelle
Introduction
○ Principe : toute personne doit répondre des fautes qu’elle a commises
▪ Responsabilité civile Responsabilité pénale
La responsabilité pénale
Notion Personne physique ou morale enfreint la loi pénale
= Responsabilité pénale
Objectif Protection de l’ordre public = sanction des fautes pénales
Remarque sur la - Faute pénale peut occasionner un dommage à un tiers
relation faute - Coup de poing à un tiers = lésion corporelle
pénale – faute civile - Conséquence : faute pénale = faute civile (poursuite de
(IMPORTANT) l’auteur au pénal et indemnisation de la victime au civil)
La responsabilité civile
1. Responsabilité extracontractuelle
Notion Personne physique ou morale cause un dommage à un tiers par sa faute
- Principe : indemnisation de la victime du dommage (
protection ordre public)
Objectif - Conséquence : existence de responsabilités sans faute =
« fait générateur » suffit
- Exemple : morsure d’un chien ; responsabilité de son gardien
(Art. 1385 ancien Cc)
Remarque Responsabilité extracontractuelle = responsabilité aquilienne =
terminologique responsabilité délictuelle = responsabilité quasi-délictuelle
2. Responsabilité contractuelle
○ Inexécution imputable d’une obligation contractuelle = responsabilité contractuelle
- Art. 5.82, 5.83, 5.225 du Code civil
- Voir leçon 6.II pour les conséquences
48
Deux principes issus de la jurisprudence de la Cour de cassation :
Conditions de l’option des responsabilités
- Manquement à une obligation générale de prudence et…
- …manquement a causé un dommage autre que celui résultant
La règle de la mauvaise exécution du contrat.
Conséquence = pas d’option possible si :
- Faute consiste uniquement en un manquement contractuel ou…
- … dommage causé par ce manquement pas différent de celui
résultant de la mauvaise exécution du contrat
- L’action en responsabilité extracontractuelle est toujours
permise lorsque le manquement contractuel = infraction pénale
L’exception
- Exemple : coups et blessures involontaires ; faute du chirurgien
constitue généralement une atteinte à l’intégrité physique du
patient (qui pourra agir en responsabilité extracontractuelle)
49
Sources de la norme de conduite
1. Violation de la loi imposant un comportement déterminé
▪ Violation de la loi = faute extracontractuelle
▪ Exemple classique : faute pénale = faute civile
▪ Coups et blessures volontaires (Art. 392 Cp) = faute extracontractuelle
Le dommage
○ Perte d’un avantage quelconque ou la lésion d’ordre matériel ou immatériel d’un intérêt
légitime (définition très large)
▪ Exemple : dommage corporel / matériel / moral / économique / …
50
Le lien causal entre le fait générateur et le dommage
○ Lien de cause à effet (trait d’union) entre la faute et le dommage
○ Conception de la causalité = théorie de « l’équivalence des conditions »
▪ Lien de causalité lorsque la faute est la condition sans laquelle le dommage ne se serait
pas produit in concreto (« condition sine qua non »)
▪ Exemple : refus de priorité de droite et dégâts matériels à la voiture de la victime
○ Preuve : elle revient à la victime de la faute et du dommage
Deux questions
1. Dommage causé par plusieurs fautes
▪ On retient toutes les fautes causales (gravité sans importance)
▪ Conséquence : tout fautif = tenu à la réparation intégrale
2. Dommage causé en partie par la faute de la victime
▪ On tient compte de sa faute causale dans l’évaluation de son dommage
▪ Exemple : une personne monte dans la voiture d’un conducteur alcoolisé
→ faute du conducteur et de la victime (être montée) en cas d’accident
Conséquences de la responsabilité
○ Principe de réparation : responsable de la faute indemnise la victime de son dommage
▪ Évaluation du dommage : appréciation concrète = prise en compte des qualités
personnelles de la victime.
▪ Exemple : un préjudice d’agrément à la suite d’un accident = indemnisation plus
importante chez un jeune marathonien que chez une personne âgée et sédentaire
○ Réparation intégrale :
▪ Réparation de tout le dommage causé à la victime
▪ Objectif : replacer la victime dans la situation qui était la sienne avant la survenance
du dommage (dans la mesure du possible)
▪ Tempérament : la réparation ne peut enrichir la victime (ex. voiture déclassée)
51
Pluralités de fautes : condamnation in solidum à procéder à la réparation
○ Les débiteurs sont tenus in solidum lorsque, hors les cas de solidarité et de l’indivisibilité
passives et bien qu’ils soient liés envers le créancier par des obligations distinctes, ils sont
chacun tenus à la totalité du paiement = plusieurs fautes ont contribué au même dommage
▪ Exemple : une maison s’écroule en raison d’un défaut de conception ; faute de
l’architecte et de l’entrepreneur prouvées = réparation in solidum
Hypothèses particulières : la responsabilité des parents (Art. 1384, al. 2 ancien Cc)
○ Deux fondements :
1. Moral : parents doivent surveiller et éduquer leurs enfants (cumulatif)
2. Pragmatique : enfants mineurs ne sont généralement pas solvables
Conditions
1. Un enfant mineur
▪ Appréciation de la minorité au jour du fait dommageable
→ Parents = tenus de répondre des faits de leur enfant mineur devenu majeur entretemps
2. Des parents
▪ Parents biologiques ou adoptifs (filiation légale)
▪ Les grands-parents et les tuteurs ne sont pas considérés comme des parents
52
3. Une faute ou un acte objectivement illicite de l’enfant
▪ Faute = capacité de discernement dans le chef de l’enfant (question de fait)
→ Responsabilité personnelle de l’enfant s’ajoute à celle des parents
▪ Acte objectivement illicite = pas de capacité de discernement
Notion Acte qui aurait été considéré « comme une faute » si l’enfant
avait été doué de la capacité de discernement
Exemple Un enfant frappe son camarade de classe = acte qui aurait été
considéré comme une faut s’il avait été commis par un adulte
Conséquence Acte objectivement illicite suffit pour retenir la responsabilité
des parents, mais pas la responsabilité de l’enfant
Hypothèses particulières : la responsabilité des maîtres et commettants (Art. 1384, al. 3 ancien Cc)
○ Fondement (reste un peu flou)
▪ Économique : employeur supporte le risque lié à l’activité du préposé (ex. employé)
▪ Pragmatique : employeur est souvent plus solvable que son employé
Conditions
1. Un préposé et un commettant
▪ Condition : lien de subordination (ou de « préposition »)
▪ Notion de subordination : le préposé doit se trouver sous l’autorité et la surveillance
du commettant (= recevoir des ordres et des instructions)
▪ Exemples classiques : le contrat de travail et le statut de la fonction publique
53
Conséquences
○ Régime de responsabilité objectif
▪ Pas de présomption de faute dans le chef du commettant
▪ Caractère de la présomption : irréfragable = commettant ne peut pas la renverser en
démontrant l’absence de faute présumée dans son chef !
▪ Nuance : commettant peut contester la réunion des conditions d’application de la
présomption exposées au point précédent
Conditions
1. Un artisan et un apprenti…
▪ Artisan : celui qui dispense un enseignement technique ou professionnel
▪ Apprenti : celui qui apprend son métier auprès de l’artisan
2. … ou un instituteur et un élève
- Celui qui dispense un enseignement englobant la
transmission de connaissances techniques ou
Instituteur intellectuelles, mais aussi tout autre communication
scientifique / professionnelle / morale / sociale
- Exemples d’enseignant en jurisprudence : éducateurs /
professeurs de sport… (= très large)
- Celui qui reçoit l’enseignement de la part d’un instituteur
Élève - Remarque : pas de condition de minorité
( responsabilité parents) (IMPORTANT)
54
Conséquences
Principe Présomption de faute de surveillance des instituteurs ou artisans
Réfragable = instituteur ou artisan peut la renverser en démontrant
Caractère de la qu’il n’a pas commis de faute de surveillance (question de fait)
présomption - Exemple : un élève qui plante soudainement et subitement
son compas dans l’œil de son voisin
- Enseignants : bénéficient de l’immunité personnelle de
responsabilité civile s’ils sont employés ou statutaires dans
Deux remarques une école
- Cumul de la responsabilité des parents et instituteurs
possible ; ex. un acte dommageable commis par l’enfant
alors qu’il était à l’école
Responsabilité du gardien d’une chose affectée d’un vice (choses issues du Code civil)
○ Rappel de la base légale : article 1384, alinéa 1er de l’ancien Code civil
« On est responsable non seulement du dommage que l’on cause par son propre fait, mais
encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre, ou des choses
que l’on a sous sa garde »
○ Fondement : pragmatique = le gardien assume le dommage causé par ses choses
Conditions
1. Un gardien de la chose
▪ Celui qui, pour son propre compte, use / jouit / conserve la chose avec un pouvoir de
surveillance et de contrôle
▪ Remarque sur la notion de gardien : le propriétaire d’une chose n’en est pas toujours
son gardien (garde = notion de fait qui dépend des circonstances)
2. Un vice de la chose
▪ Vice : caractéristique anormale de la chose qui l’écarte de son modèle de référence et
susceptible de causer un dommage
▪ Remarques :
Conception fonctionnelle - Comparaison de la chose litigieuse avec un « modèle
du vice abstrait de référence » (= modèle standard)
Caractère du vice - Ne doit pas être permanent, ni connu du gardien et il
peut résulter de l’adjonction d’une chose à une autre
- Exemple : une feuille de salade sur le sol d’une grande surface ; dépendamment du
rayon dans lequel elle se trouve ceci représente (ou non) un vice
Conséquences
Nature de la - Irréfragable
responsabilité
Conséquence - Gardien de la chose ne peut pas la renverser en essayant de
démontrer qu’il n’a pas commis de faute
Tempérament - Contestation de la réunion des conditions d’application de la
responsabilité exposées au point précédent possible
55
Responsabilité du fait des animaux (choses issues du Code civil)
○ Base légale pertinente : article 1385 de l’ancien Code civil
« Le propriétaire d’un animal, ou celui qui s’en sert, pendant qu’il est à son usage, est
responsable du dommage que l’animal a causé, soit que l’animal fût sous sa garde, soit
qu’il fût égaré ou échappé »
Fondements
▪ Moral : un animal présente un risque que son gardien doit assumer
▪ Pragmatique : un animal n’a pas la personnalité juridique et on ne peut donc agir seul
contre lui = son gardien assume le dommage qu’il cause à autrui
Conditions
1. Un animal domestique ou sauvage (s’il dispose d’un gardien)
2. Un fait ou un acte de l’animal ayant causé un dommage
3. Un gardien de l’animal
▪ Celui qui a la maitrise de l’animal au moment du fait dommageable, c’est-à-dire un
pouvoir de direction et de contrôle (sans intervention du propriétaire à ce moment)
▪ Remarque : propriétaire n’est pas toujours le gardien de l’animal
▪ Exemple : un chien promené par des amis d’une personne partie en vacances
→ Gardien = l’ami qui a le pouvoir de direction et de contrôle lors de la promenade
Conséquences
Nature de la - Irréfragable
responsabilité
Conséquence - Gardien de l’animal ne peut pas la renverser en essayant de
démontrer qu’il n’a pas commis de faute
Tempérament - Contestation de la réunion des conditions d’application de la
responsabilité exposées au point précédent possible
56
Leçon 8 : Le procès civil
Introduction
Procès civil - Résolution des litiges par l’état
Base - Article 144 de la constitution
constitutionnelle - « Les contestations qui ont pour objet des droits civils sont
exclusivement du ressort des tribunaux »
NB - Résolution des litiges possibles par l’arbitrage ou la médiation
Deuxième étape : quel juge belge est compétent pour connaitre le litige ?
▪ Juge de paix
▪ Tribunal de police
▪ Tribunal de première instance
2. Critère de la valeur
▪ Importance pécuniaire de la demande
▪ Exemple : condamnation au remboursement de 1.000e
▪ Remarque : valeur = jamais seul = toujours lié à l’objet
▪ Une demande pas chiffrable en argent : valeur indéterminée (ex. une association)
3. Critère de l’urgence
▪ Critère permettant de saisir le président du tribunal de première instance, du tribunal
du travail et du tribunal de l’entreprise en urgence
57
Juridiction ordinaire du premier degré : le tribunal de première instance (IMPORTANT)
Compétence ordinaire du TPI (Art. 568, al 1er du Cj)
1. TPI connait tous les conflits non attribués à une autre juridiction d’exception…
▪ En pratique : « compétence aspirateur du TPI »
▪ Exemple : litige en manière de responsabilité civile extracontractuelle
58
Juridictions d’exceptions du premier degré : tribunal de l’entreprise
Compétence de principe pour :
▪ Les contestations entre entreprises (Art. I.1, 1° CDE) ;
▪ qui ne relèvent pas de la compétence spéciale d’autres juridictions (ex. le bail) ;
▪ pour les personnes physiques, pour les actes qui ne sont manifestement pas étrangers à
l’entreprise (ex. un litige portant sur un bien professionnel).
▪ Tempérament : un demandeur non-entreprise peut citer une entreprise devant le
tribunal de l’entreprise (mais pas l’inverse) (Art. 573, al. 2 du Cj)
2. Décision appelable
▪ Jugements TPI ou TE : demande ne dépassant pas 2500e = dernier ressort
▪ Jugements du JP ou TP : demande ne dépassant pas 2000e = dernier ressort
▪ Jugement du TT : toujours appelables peu importe le montant de la demande
59
- Article 577 du Code judiciaire
Tribunal de - Juridiction de premier degré
première instance - Juridiction d’appel : jugements du juge de paix et du juge
de police (civil)
- Article 602 du Code judiciaire
Cour d’appel - Jugements en premier ressort ( appel) du tribunal de
première instance
- Jugements du tribunal de l’entreprise
Cour du travail - Article 607 du Code judiciaire
- Jugement du tribunal du travail
Cour de cassation
○ Mission : statuer sur les décisions rendues en dernier ressort
Fonction
▪ Idée : casser les décisions contraires à la loi = contrôle de légalité
▪ Concrètement : la Cour apprécie la façon dont le juge a appliqué le droit, mais ne
recommence pas l’examen factuel du litige (pas « un super appel »)
▪ La Cour de cassation statue en droit et non en fait
Principe dispositif
○ Philosophie du procès civil : le « procès est la chose des parties »
○ Pouvoirs des parties
▪ Choix d’interrompre un procès (ex. désistement et transaction)
▪ Définition des moyens et des faits à l’appui de leurs prétentions
▪ Modification possible de leurs demandes (demandes nouvelles ou additionnelles)
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Principe du contradictoire et de l’égalité des armes
1. Principe du contradictoire
▪ Communication en temps utile de tous les éléments utiles pour que les parties puissent
débattre dessus (pièces / conclusions / preuves / …)
▪ Bases légales : article 745 (conclusions) et l’article 736 (pièces de procédure) du Code
Judiciaire
▪ Exception : « requête unilatérale »
2. Egalité des armes : possibilité de présenter sa cause à conditions égales
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Leçon 11 : le fédéralisme belge
La perspective historique
Évolution des institutions belges
1. Constitution promulguée le 7/02/1831
▪ Etat belge = état unitaire
▪ Etat unitaire : un seul et unique centre de pouvoir
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Le paysage institutionnel belge
1. Autorité fédérale
2. Trois Communautés (Art. 2 Constitution)
3. Trois Régions (Art. 3 Constitution)
Remarques :
1. Terminologie au niveau des normes législatives
▪ Autorité fédérale : adopte les « lois »
▪ Communautés, Région flamande et wallonne : adoptent des « décrets »
▪ Région de Bruxelles-Capitale et COCOM : adoptent des « ordonnances »
4. Chaque entité exerce ses compétences sur le territoire qui lui correspond
▪ Pour la communauté française et flamande : dans la région linguistique définie ainsi
que dans les 19 communes bilingues de Bruxelles
▪ Communauté germanophone : région de langue allemande
Exemples de compétences :
▪ La Justice / la défense / la politique étrangère / l’énergie nucléaire…
NB. L’autorité fédérale est compétente pour réviser la Constitution (Art. 195)
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Autorité fédérale : les organes
Le Parlement fédéral
○ Trois branches (Art. 36 constitution)
▪ Chambre
▪ Sénat Exercice collectif du pouvoir législatif fédéral
▪ Roi
Gouvernement fédéral
15 ministres avec un nombre égal de Conseil des ministres doit compter des
francophones et de néerlandophones personnes de sexe différent
Excepté premier ministre (Art. 99 const.) (Art. 11bis, alinéa 2 constitution)
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Les communautés : compétences (Art. 127 à 130 Constitution)
La culture (Art. 127 constitution ; Art. 4 loi spéciale 08/08/1980 ; Art. 4 §1er loi 31/12/1983)
○ Exemples non-exhaustifs :
▪ Le patrimoine culturel / les musées… à l’exception des monuments et sites
▪ L’éducation permanente et l’animation culturelle
Grands établissements scientifiques et culturels fédéraux = autorité fédérale
L’enseignement
○ Tout l’enseignement revient aux Communautés, sauf :
▪ Fixation du début et de la fin de l’obligation scolaire
▪ Les conditions minimales pour la délivrance des diplômes
▪ Le régime des pensions des enseignants
○ Bases : Art. 127 et 130 constitution
5. Contrôle des films en vue de l’accès aux mineurs des salles de cinéma
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Les communautés : la Communauté française
Territoires de compétences
Parlement Gouvernement
- Art. 24, §3 loi spéciale 08/08/1980 - Art. 63, §4 loi spéciale 08/08/1980
- 94 membres - 8 membres maximum
- 75 députés du Parlement Wallon - Ministres : membres élus par le
- 19 députés du groupe linguistique Parlement de la Communauté
français du Parlement de la Région française
Bruxelles-Capitale - Remarques : doit être mixte et un
ministre doit être domicilié à Bxl
Parlement Gouvernement
- Art. 24, §1er loi spéciale 08/08/1980 - Art. 63, §1er loi spéciale 08/08/1980
- 118 membres élus directement dans - 11 membres maximum
la Région flamande - Ministres : élus par le Parlement
- 6 membres élus directement dans la flamand
Région Bruxelles-Capitale - Remarques : doit être mixte et un
ministre doit être domicilié à Bxl
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Les communautés : la communauté germanophone
Territoires de compétences (transfert de compétences de la Région wallonne)
Parlement Gouvernement
- Art. 49 loi 31/12/1983
- Art. 8, §§1er
et 2 loi 31/12/1983 - 5 membres maximum
- 25 membres élus directement dans la - Ministres : membres élus par le
Région de langue allemande Parlement de la Communauté
germanophone
- Remarque : doit être mixte
Les régions
1970 - Déclaration de l’existence des « Régions »
1980 - Création des institutions de la « Région flamande » et de la
« Région wallonne » (loi spéciale 08/08 réformes)
1988-1989 - Création des institutions de la « Région de Bruxelles-
Capitale » (loi spéciale 12/01 institutions bruxelloises)
2000-2001 - Transfert de compétences
- Exemple : législation sur les provinces et communes
2011-2014 - Transfert de compétences
- Exemples : éléments liés à l’emploi / la mobilité…
Compétences
○ Bases : Art. 39 constitution et articles 6 et 6bis de loi spéciale 08/08/1980
○ Exemples non-exhaustifs :
▪ Le tourisme
▪ La protection de l’environnement et la politique de l’eau
▪ …
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Les régions : La Région wallonne
Territoire des compétences : (transfert de compétences)
Parlement Gouvernement
- Art. 24 , §2 loi spéciale 08/08/1980 - Art. 63, §4 loi spéciale 08/08/1980
- 75 députés élus directement - 9 membres maximum
- Ministres élus par le Parlement
- Remarque : doit être mixte
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Fonctions du Parlement de la Région Bruxelles-Capitale
○ Gouvernement de la Région : élection de ses membres et contrôle
○ Élaboration et adoption des ordonnances IMPORTANT
▪ Équipollence entre la loi, le décret et l’ordonnance (Art. 7 loi spéciale 12/01/1989)
▪ Pas d’équipollence totale (ordonnance = légèrement inférieure)
Chambre des Possibilité d’annuler les ordonnances dans les matières de
représentants l’urbanisme, de l’aménagement du territoire, des travaux
publics et des transports
Peuvent refuser d’appliquer les ordonnances contraires à la
Cours et tribunaux constitution et à la loi-spéciale du 12/01/1989
(Art. 9 loi spéciale 12/01/1989)
Les organes
○ Assemblée de la Commission communautaire française : 72 membres du groupe
linguistique français du Parlement de la Région Bruxelles-Capitale
○ Collège de la Commission communautaire française : 2 ministres francophones et
secrétaires d’états francophones de la Région Bruxelles-Capitale
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La commission communautaire flamande (« VGC »)
Territoire des compétences
Les organes
○ Assemblée de la Commission communautaire flamande : 17 membres du groupe
linguistique néerlandais du Parlement de la Région Bruxelles-Capitale
○ Collège de la Commission communautaire flamande : 2 ministres flamands et le (ou la)
secrétaire d’état néerlandophone de la Région de Bruxelles-Capitale
Les organes
○ Assemblée réunie de la Commission communautaire commune : 89 membres du
Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale
○ Collège réuni de la Commission communautaire commune : 4 ministres de la Région
Bruxelles-Capitale ( les secrétaires d’état)
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