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Proposé par M.

LANGMIA SAMGWAH Charles

CHAPITRE 1 : LES INSTRUMENTS ET


TECHNIQUES DE PAIEMENT

A L'INTERNATIONAL

Dans le cadre des opérations import et export, les transactions


commerciales nécessitent l'utilisation de techniques de paiement et
d'instruments de paiement. On distingue l'encaissement simple de
l'encaissement documentaire. Dans le premier cas, le paiement se fait
contre marchandise à l'expédition ou après l'expédition par l'acheteur. Il
s'agit de l'open account. Dans le second cas, le paiement à vue ou à
échéance se fait contre des documents préalablement définis qui transitent
par les banquiers. Ces derniers peuvent donner un engagement irrévocable
de paiement comme dans le crédit documentaire.

LA VARIÉTÉ DES INSTRUMENTS DE PAIEMENT

Si les modalités de paiement des importations et des exportations sont très


variables, elles induisent obligatoirement un paiement par l'utilisation d'un
support. À l'international, on distingue le paiement par chèque, par virement
bancaire (SWIFT), par effet de commerce. Dans ce dernier cas, on
distingue le billet à ordre - promissory note - émis par l'acheteur à l'ordre du
vendeur de la lettre de change - bill of exchange - émis par le vendeur et
accepté par l'acheteur. Dans les deux cas, l'effet peut être avalisé par une
banque qui s'engage à payer en cas de défaillance du débiteur.

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LE CHÈQUE

Le chèque est un ordre écrit et inconditionnel de paiement à vue, en faveur


d'un bénéficiaire. Actuellement, en France, ce moyen de paiement peut être
utilisé tant à l'importation qu'à l'exportation, libellé en euros ou en devises
étrangères. Peu coûteux et très répandu dans le monde, le chèque se
caractérise par de nombreux inconvénients.
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Avantages Inconvénients Facilité d'utilisation


Émission à l'initiative de sur les chèques de montant Commissions faibles
l'acheteur Temps élevé.
d'encaissement parfois très
long Frais d'encaissement
variables selon le circuit
bancaire Coût élevé pour les
chèques de faibles montants
Risque de change si le chèque
est établi en devises Opposition
sur le chèque possible dans
certains pays tels qu'EU,
Allemagne. Risque de non-
paiement si chèque impayé
Recours juridique parfois long
et difficile.

LE VIREMENT SWIFT

C'est l'instrument de règlement le plus utilisé. Le débiteur (l'acheteur


importateur) donne l'ordre à son banquier de payer son créancier
(l'exportateur) par virement. Il s'agit d'un moyen peu coûteux, très rapide
grâce au télex ou au système SWIFT (Society for Worldwide lnterbank
Financial Telecommunications), sûr et rendant l'impayé impossible si le
virement est effectué avant toute expédition. Dans le cas contraire, le
virement SWIFT ne constitue pas une garantie de paiement pour le
vendeur. Le bénéficiaire du virement disposera toujours d'un acquit SWIFT
qui prouve la réalisation du transfert. Les conditions de vente de
l'exportateur pourraient indiquer : payable par virement SWIFT à 30 jours
date de facture ou date de document de transport. Le virement sans le
recours à une assurance-crédit ou une garantie bancaire ne garantit pas le
paiement à échéance.

Avantages Inconvénients Très rapide et sûr sur le plan


Émission à l'initiative de technique Peu onéreux Pas
l'acheteur Temps plus ou de risque d'impayé si le
moins long selon le circuit virement est fait avant
bancaire utilisé Risque de expédition
change si le virement est
libellé en devises

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LA LETTRE DE CHANGE

Il s'agit d'un écrit par lequel l'exportateur (le tireur) donne l'ordre à son client
étranger (le tiré) de payer un certain montant (le nominal) à vue ou à
échéance. Un certain nombre de mentions doivent obligatoirement
apparaître la dénomination de lettre de change, le mandat de payer une
somme déterminée, le nom du tiré, l'échéance, le lieu de paiement, la date
et le lieu de création de l'effet, le nom du bénéficiaire et la signature du
tireur. Par ce moyen de paiement, le vendeur accorde à son client un délai
de paiement plus ou moins long. Cependant, ce mode de paiement n'est
pas toujours répandu. En exigeant de son client l'aval bancaire 3 sur la
lettre de change, il est possible d'écarter le risque d'impayé.

Avantages Inconvénients L'effet est émis à


La lettre de change ne créancier) Il matérialise une l'initiative du vendeur (le
supprime pas les créance qui
risques d'impayé, de perte et peut, dans certains cas, être
de vol Elle est mobilisée
soumise à l'initiative de (escomptée) auprès d'une
l'acheteur Temps banque Il
plus ou moins long selon le détermine précisément la date
circuit bancaire d'échéance
utilisé Risque de change Cadre juridique fort : la
pendant le délai convention de
technique d'encaissement si le
Genève 1930
montant est

libellé en devises

LE BILLET À ORDRE

L'acheteur est à l'initiative de l'émission du billet à ordre (le souscripteur) en


faveur de son fournisseur (le bénéficiaire). Le billet à ordre est soumis au
même formalisme que la lettre de change. L'aval de la banque de l'acheteur
apporte plus de sécurité au bénéficiaire. Cependant, la banque qui donne
son aval peut être tentée d'exiger du souscripteur (ou du tiré pour la lettre
de change) le versement d'une provision ou l'apport d'une garantie
financière, ce qui est contraignant pour ce dernier. Lorsque le paiement à
une échéance fixée se fait par un des instruments de paiement ci-dessus
décrits, on parle d'encaissement simple ou d'open account. Cette technique
apporte peu de sécurité au vendeur (sauf traite avalisée). La protection du
vendeur pourrait passer par la souscription d'un contrat d'assurance-crédit,
d'affacturage ou l'obtention d'un cautionnement bancaire ou d'une garantie
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à première demande de paiement. L'alternative est l'utilisation des


techniques documentaires.

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LES TECHNIQUES DE PAIEMENT À L'INTERNATIONAL

Il existe deux familles de techniques de paiement :

· l'encaissement simple : marchandises contre paiement

· l'encaissement documentaire : documents représentatifs de la


marchandise contre paiement. Les documents transitent par les banques
qui les contrôlent uniquement dans le cas du crédit documentaire.

L'encaissement simple est à réserver avec des clients réguliers présentant


une bonne solvabilité dans des pays à faible risque politique. Pour se
sécuriser, l'exportateur peut recourir en parallèle à l'assurance-crédit et
l'affacturage international.

Dès que l'exportateur identifie un risque réel de non-paiement sur l'acheteur


ou sur le pays de l'acheteur (risque pays). Les techniques documentaires
prennent le pas sur les techniques d'encaissement simple. Trois techniques
documentaires sont envisageables :

o la remise documentaire ;

o le crédit documentaire ;

o la lettre de crédit stand-by.

LA REMISE DOCUMENTAIRE

? Définition

La remise documentaire est une procédure de recouvrement dans laquelle


une banque a reçu mandat d'un exportateur (le vendeur) d'encaisser une
somme due par un acheteur contre remise des documents. Le vendeur fait
généralement établir les documents de transport à l'ordre de la banque de
l'acheteur ou une banque dans le pays de l'acheteur. Celles-ci doivent
remettre les documents commerciaux et de transport à l'acheteur, contre
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paiement ou acceptation d'effets de commerce. La remise documentaire est


soumise à des règles et usances uniformes.

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?Les intervenants

Cette technique fait intervenir généralement quatre parties

Les
Rôle
intervenants
Donneur le vendeur exportateur qui donne mandat à sa banque
d'ordre
Banque la banque du vendeur à qui l'opération a été confiée par le vendeur
remettante
Banque C'est la banque à l'étranger chargée de l'encaissement, il peut s'agir de la
présentatrice banque correspondante de la banque remettante. Cette banque effectue la
présentation des documents à l'acheteur et reçoit son règlement. On distingue
deux types de remise documentaire : D/P et D/A
Bénéficiaire Destinataire des documents qui devra s'acquitter du montant du contrat pour
lever les documents

SCHÉMA DE FONCTIONNEMENT DE LA REMISE DOCUMENTAIRE

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? Mode de réalisation de la remise documentaire

La remise D/P signifie documents contre paiement (la banque présentatrice


ne remet les documents que contre le paiement de la somme due). La
remise D/A signifie documents contre acceptation. Dans ce cas, la banque
présentatrice ne donne les documents à l'acheteur que contre l'acceptation
par ce dernier d'une ou plusieurs traites payables à une échéance
ultérieure. L'exportateur aura pu exiger un aval bancaire sur les traites afin
d'éviter le risque d'insolvabilité de l'acheteur.

? Les motifs de non-paiement et de non-levée des documents

· Les conditions de délivrance des documents ne sont pas conformes aux


stipulations du contrat commercial.

· Le montant facturé est supérieur à celui de la commande.

· La marchandise n'est pas conforme à la commande ou elle a été expédiée


tardivement ou avant la date prévue ou n'est pas encore arrivée à
destination.

· Les documents sont parvenus à l'acheteur étranger, après l'arrivée de la


marchandise, lui occasionnant ainsi des frais de stationnement qu'il ne veut
pas supporter.

· L'acheteur souhaite inspecter la marchandise avant de donner son accord


éventuel au paiement.

· Il manque des documents indispensables au dédouanement (certificat


phytosanitaire...).

· La licence d'importation n'a pas été encore obtenue.

· Le jeu de connaissements est incomplet.

? Avantages et inconvénients de la remise documentaire.

Avantages Inconvénients
L'acheteur ne peut pas retirer la Si le client ne se manifeste pas, la
marchandise en douane sans avoir marchandise est immobilisée, il faudra la
préalablement réglé à sa banque le vendre sur place à bas prix ou la rapatrier
montant de la facture due au fournisseur et donc payer à nouveau des frais de
étranger. La procédure est plus souple que transport. L'acheteur peut invoquer de
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le crédit documentaire, moins formaliste, nombreux motifs pour ne pas payer. Cette
moins rigoureuse sur le plan des documents pratique favorise la renégociation à la
et des dates. Le coût bancaire est minime. baisse des prix par l'acheteur (risque de
marchandage).

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LE CRÉDIT DOCUMENTAIRE

? Définition

Le crédit documentaire est la convention par laquelle un donneur d'ordre


( acheteur) prie sa banque de mettre à la disposition d'une personne qu'elle
nomme ( fournisseur), par l'intermédiaire d'une banque, une somme d'un
montant déterminé dont l'exportateur ( fournisseur) pourra bénéficier s'il
apporte la preuve qu'il a bien procédé à l'expédition de la marchandise
( remise d'un titre de transport, ex : connaissement) et qu'il a satisfait à un
certain nombre de conditions ( remise de divers autres documents tels que
certificat d'origine, d'assurance). Cette opération est matérialisée par une
lettre rédigée par la banque émettrice (celle de l'acheteur) qui énumère
toutes les particularités du crédit documentaire (montant, validité,
conditions diverses, etc...) et qui est transmise à l'exportateur par
l'intermédiaire, le plus souvent, d'une banque notificatrice établie dans le
pays de l'exportateur. Afin de garantir une utilisation correcte et uniforme du
crédit documentaire, la Chambre de commerce internationale a créé les
Règles et Usances uniformes (RUU).

?Les types de crédits documentaires

Les crédits documentaires offrent la possibilité d'utiliser différentes


combinaisons :

- le crédit documentaire irrévocable : il ne peut être annulé ou amendé


sans l'accord du bénéficiaire et il présente pour ce vendeur bénéficiaire
l'avantage conséquent qu'il est assorti de l'engagement irrévocable de la
banque émettrice de payer (si bien entendu les documents présentés sont
conformes aux stipulations du crédit documentaire). Mais il ne le protège
pas du risque de non paiement dû au risque pays (événement
catastrophique, politique ou économique) qui empêcherait la banque
émettrice de respecter son engagement.
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- le crédit documentaire irrévocable et confirmé : il offre une double


garantie à l'exportateur, celle de la banque émettrice et celle d'une banque
de son propre pays ou d'une grande banque internationale (la banque
confirmante), qui ajoute sa confirmation, son engagement irrévocable de
payer. Soit le donneur d'ordre, quand il demande l'ouverture du crédit
documentaire, demande également sa confirmation à la banque
notificatrice qui devient dans ce cas, si elle accepte, la banque confirmante.
Soit le vendeur, s'il le juge nécessaire, demande la confirmation du crédit à
une banque de son choix (généralement sa propre banque) et paie les frais
de confirmation. De ce fait, tous les

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risques d'impayé sont couverts et l'exportateur bénéficie d'une garantie


totale, sous réserve qu'il remplisse ses obligations.

A noter que le crédit documentaire révocable, qui pouvait être amendé ou


annulé par la banque émettrice à tout moment et sans que le bénéficiaire
en soit averti au préalable, a été supprimé dans les RUU 600.

? Modes de réalisation

- réalisable par paiement à vue : c'est le paiement cash contre les


documents conformes par la « banque désignée » dans le crédoc : dans
certains cas, c'est la banque émettrice (bien que cela peut s'avérer
dangereux pour le vendeur en cas d'éloignement de la banque) ou cela
peut être toute autre banque désignée ; le plus souvent, c'est la banque
notificatrice surtout si elle est confirmante. Si le crédit n'est pas confirmé, la
banque notificatrice n'est pas tenue de régler tant que la banque émettrice
ne l'a pas elle-même payée.

- réalisable par paiement différé : la « banque désignée » paie le vendeur


à la date ou aux dates d'échéance prévues dans le crédit documentaire, par
exemple à 90 jours de la date de connaissement ou 60 jours de la date de
facture...

- réalisable par acceptation : il s'agit d'un paiement différé avec émission
et acceptation d'une traite tirée par le vendeur soit sur la banque émettrice
soit sur la banque confirmante soit, le cas échéant, sur toute autre banque.
S'il le souhaite, le vendeur peut demander l'escompte de cette traite
acceptée par exemple auprès de sa propre banque.
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- réalisable par négociation : ce mode de réalisation permet le paiement


d'avance par la banque négociatrice des documents. La banque émettrice,
à réception des documents, paiera la banque négociatrice.

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?Déroulement du crédit documentaire

Différents types de crédit documentaires peuvent être mis en place. Le


schéma ci-dessus représente le déroulement d'un des crédits
documentaires les plus utilisés : un crédit documentaire irrévocable et
confirmé réalisable par paiement à vue aux caisses de la banque
notificatrice et confirmante avec transport maritime.

1) CONTRAT COMMERCIAL : l'acheteur et le vendeur se mettent d'accord


sur le contrat de vente/achat d'une marchandise ou d'une prestation de
service.

2) DEMANDE D'OUVERTURE DE CREDIT DOCUMENTAIRE : l'acheteur


donne ses instructions d'ouverture à sa banque « la banque émettrice »,
par courrier ou télécopie, le plus souvent : il lui indique qu'il est prêt à payer,
par son intermédiaire, telle somme contre la fourniture de telle marchandise
moyennant la présentation de tels documents, telle date comme date
d'expédition des marchandises au plus tard, validité du crédit documentaire
expirant à telle date.

3) OUVERTURE DE CREDIT DOCUMENTAIRE : la banque émettrice


ouvre le crédit documentaire par l'intermédiaire de sa banque
correspondante dans le pays du vendeur « la banque notificatrice ».
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L'acheteur demande d'ouvrir un crédit documentaire irrévocable et


confirmé, la banque notificatrice ajoute sa confirmation et devient la banque
confirmante.

4)

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NOTIFICATION DU CREDIT DOCUMENTAIRE : la banque notificatrice et


confirmante notifie au vendeur bénéficiaire l'ouverture du crédit
documentaire.

5) EXPEDITION DES MARCHANDISES : en prenant soin de respecter la


date limite d'expédition fixée dans le crédit, le vendeur expédie les
marchandises selon le mode de transport et l'incoterm prévu dans l'offre. Le
transporteur lui remet le titre de transport (connaissement dans notre
exemple) en contrepartie de la prise en charge des marchandises.

6) REMISE DES DOCUMENTS : le bénéficiaire remet ce document de


transport et tous les autres documents requis par le crédit documentaire
aux guichets de la banque notificatrice et confirmante (en faisant attention à
respecter la date limite de validité du crédit documentaire). Si tous les
documents sont conformes, les dates respectées, la banque confirmante
paie les documents à vue.

7) ENVOI DES DOCUMENTS : la banque notificatrice et confirmante


transmet les documents à la banque émettrice qui la rembourse selon les
modalités prévues au crédit documentaire.

8) REMISE DES DOCUMENTS : la banque émettrice remet les documents


à son client, l'acheteur et le débite dans ses comptes. L'acheteur peut
ensuite aller chercher les marchandises : elles lui seront en effet remises
contre présentation du connaissement original notamment qui lui a été
donné par la banque émettrice avec les autres documents (ceux-ci
permettant de prendre possession de la marchandise et de la dédouaner).

? Forces et faiblesses du crédit documentaire

Avantages Inconvénients
Corps de règles Formalisme dans la vérification des
universelles RUU 600 de
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la
CCI Garanties et moyens
documents (plus de 75 % des remises de
de paiement
Contrôle de la conformité
documents en banque présentent des
apparente des
prestations
documentaires Seule la irrégularités fussentelles minimes) Durée
fraude
permet l'opposabilité au trop longue dans la circulation des documents originaux pour
paiement les expéditions en aérien ou les trajets maritimes courts
Coût assez élevé surtout pour les crédits de faible montant
Mauvaise couverture du risque d'interruption de marché
(risque de fabrication)

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