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Anatomie et écho-anatomie
Ph. Lemasle
PLAN DU CHAPITRE
Éléments d'embryologie veineuse permettant Éléments d'écho-anatomie de l'anastomose
d'appréhender l'anatomie veineuse de Giacomini. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
superficielle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 Éléments d'écho-anatomie de la petite
Notion de compartiment saphène. . . . . . . . . . 28 veine saphène. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
Éléments d'écho-anatomie de la grande veine Approche écho-anatomique de la récidive
saphène. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 variqueuse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
Neuro-angiogenèse veineuse
Lors du développement embryologique, les plexus veineux
précèdent l'apparition des nerfs, mais restent dans un premier
temps indifférenciés. Après l'apparition des nerfs et à leur
contact, ces plexus veineux embryonnaires primitivement dis-
persés vont se concentrer, se différencier, puis involuer, ou au
contraire s'individualiser en veines identifiables. La dernière
étape sera la formation d'anastomoses entre ces plexus veineux,
qui modulera la disposition définitive du système veineux.
Les nerfs angio-directeurs qui interviennent dans le dévelop-
pement des veines superficielles des membres inférieurs sont
au nombre de trois et classés par rapport à l'axe du membre :
■ le plexus nerveux axial de l'embryon qui deviendra chez
l'adulte le nerf ischiatique à la cuisse, le nerf tibial dans la
région poplitée et le nerf sural à la jambe ;
■ en avant de cet axe, le plexus nerveux pré-axial de l'em-
bryon qui deviendra le nerf fémoral ; Fig. 4.1 Schématisation des plexus veineux embryonnaires.
■ en arrière, le plexus nerveux post-axial qui donnera le A : système axial ; P : système pré-axial ; P1, P2, P3 : perforantes.
Par souci de simplification, le système post-axial n'est pas figuré.
nerf cutané fémoral postérieur.
Source : C. Gillot.
Des variations évolutives sont possibles, expliquant les Historique de la notion de compartiment
malformations. À la jambe, ce plexus veineux donne la saphène
petite veine saphène (PVS) dans sa moitié inférieure, de
la malléole à la pointe du mollet ; En 1988, Francheschi [6] a sectorisé le système veineux. Il
■ le plexus veineux pré-axial donne la veine fémorale et la distinguait :
grande veine saphène (GVS) ; ■ les réseaux R1 situés sous l'aponévrose musculaire, cor-
■ le plexus veineux post-axial donne la partie supé- respondant aux veines profondes ;
rieure de la PVS, de la pointe du mollet à la jonction ■ les réseaux R2 correspondant aux axes saphènes ;
saphénopoplitée et son prolongement post-axial (PPA) ■ Les réseaux R3 et R4 aux tributaires superficielles situées
de cuisse. au-dessus du fascia superficialis.
Après la mise en place des plexus veineux, des anas- En 1995, Bailly [7] a été le premier à décrire explicite-
tomoses interplexiques se créent. Les veines issues de ces ment le signe échographique de l'œil au niveau de la GVS
anastomoses n'ont pas de nerf satellite, ce qui explique leur de cuisse. Il devenait alors très facile de l'identifier en coupe
variabilité anatomique. Les principales veines issues de ces transversale, étant situé entre les deux liserés échogènes qui
anastomoses sont la veine poplitée, la jonction saphénopo- correspondent aux structures fibreuses des fascias (fig. 4.2).
plitée (JSP) et la partie terminale, sous-cutanée de l'anasto- En 1996, nous avons proposé [8] une standardisation de la
mose de Giacomini. dénomination de la GVS, des vrais dédoublements saphènes
Pour mémoire, d'autres veines n'ont pas de nerf angio- et des saphènes accessoires sur ce même critère échogra-
directeur. Pour la veine fémorale profonde ou les veines phique, définitions reprises en 1997 par Caggiati [9].
fibulaires, l'élément angio-directeur est respectivement la Les travaux d'un consensus international d'experts, dans
diaphyse fémorale et la diaphyse fibulaire. le cadre de l'Union internationale de phlébologie (UIP) en
2001 et 2003, ont abouti aux définitions suivantes :
■ fascia saphène pour la lame fibreuse du tissu sous-cutané
De l'embryogenèse à l'anatomie (ou fascia superficialis) ;
Les travaux de Gillot sur l'embryogenèse permettent ainsi de ■ fascia musculaire pour l'aponévrose qui recouvre les
mieux comprendre l'anatomie veineuse. muscles et les structures profondes ;
L'anastomose de Giacomini, qui relie la PVS à la GVS, ■ compartiments saphènes pour l'espace compris entre
doit être considérée comme une entité fonctionnelle qui est ces deux fascias.
la somme d'une veine embryonnaire post-axiale dans ses
2/3 inférieurs et d'une anastomose interplexique dans son Que contiennent ces compartiments
1/3 supérieur.
Ces origines embryologiques différentes expliquent
saphènes ?
pourquoi cette veine est d'abord interfasciale puis Chaque compartiment contient un élément veineux, un
sous-cutanée. tronc saphène ou son prolongement :
Le prolongement post-axial (ou dorsal ou crânial) de la ■ la GVS ;
PVS, après avoir donné cette tributaire sous-cutanée, peut ■ la PVS ;
se prolonger vers le haut par un axe qui reste interfascial et
satellite du nerf cutané fémoral postérieur.
La PVS a pour origine embryologique une veine axiale
(nerf satellite = nerf sural) dans sa moitié inférieure, jusqu'à
la pointe du mollet et une veine post-axiale (nerf satellite =
branche du nerf cutané fémoral postérieur) dans sa moitié
supérieure.
L'absence de nerf satellite explique les variations anato-
miques fréquentes de la veine poplitée et de la JSP.
Les malformations tronculaires veineuses (tronc axiofé-
moral, veine sciatique persistante) sont secondaires à des phé-
nomènes de captation, glissement, fusion, non-involution,
survenus lors de l'embryogenèse.
■ la saphène accessoire antérieure de cuisse (SAAC) au 1/3 En résumé, si quel que soit le territoire considéré, le fascia
supérieur ; musculaire correspond toujours à une aponévrose muscu-
■ l'anastomose de Giacomini dans ses 2/3 inférieurs (ou laire (séparation entre le tissu sous-cutané et les structures
PPA). musculaires), la nature du fascia saphène varie selon le ter-
Cet élément veineux directeur est accompagné d'une ritoire considéré :
artère satellite inconstante, d'un nerf sensitif et des collec- ■ épaississement de la lame fibreuse du tissu sous-cutané
teurs lymphatiques superficiels. Précisons qu'il s'agit de la pour :
principale voie de drainage lymphatique du membre infé- – la totalité de la GVS,
rieur, d'où le risque potentiel d'agression lymphatique lors – le 1/3 supérieur de la SAA,
de la chirurgie des troncs ou jonctions saphènes. – la moitié inférieure de la PVS (exception faite de la
partie haute de la cheville) ;
■ véritable aponévrose musculaire pour les territoires :
Tous les compartiments saphènes sont-ils – 2/3 inférieurs de l'anastomose de Giacomini,
équivalents ? – moitié supérieure de la PVS.
Plus qu'une entité anatomique univoque, les com-
La notion de compartiment saphène est née au niveau de partiments saphènes correspondent plutôt à un concept
la GVS. Dans ce territoire, le fascia saphène correspond sur fonctionnel qui nomme, sans préjuger de leur nature his-
toute la longueur du membre, de la malléole à la racine de la tologique, fascia saphène, toutes les structures fibreuses
cuisse, à un épaississement de la lame fibreuse du tissu sous- situées au-dessus des troncs saphènes et de certaines de
cutané. Pour Claude Gillot, cet épaississement en regard des leur extension.
axes saphènes serait dû à une densification du tissu conjonc-
tif, en réaction aux variations de calibre du tronc saphène en
fonction des conditions hémodynamiques. Conséquences sémantiques
Au niveau de la partie terminale de la SAAC, au 1/3 supé- des compartiments saphènes [10, 11]
rieur de cuisse, le fascia saphène correspond également à la Cette notion de compartiment saphène implique de facto
lame fibreuse du tissu sous-cutané. une nouvelle caractérisation fonctionnelle de l'anatomie vei-
En revanche, au niveau du compartiment de la PVS, neuse ; le système veineux des membres inférieurs doit être
de la pointe du mollet au pli poplité, le fascia saphène décrit selon trois plans, limités par ces deux fascias muscu-
qui recouvre superficiellement la PVS n'est plus une lame laire et saphène (fig. 4.3) :
fibreuse du tissu sous-cutané, mais une véritable apo- ■ le système veineux profond, situé sous le fascia muscu-
névrose musculaire épaisse, solide, difficile à sectionner laire, et qui comprend les troncs collecteurs profonds et
chirurgicalement. Elle ne divise pas le tissu sous-cutané en les veines musculaires ;
deux couches, mais elle borde directement les corps char- ■ le système veineux intermédiaire, situé entre les deux
nus musculaires et sépare donc le tissu sous-cutané des fascias et qui comprend les réseaux saphènes : GVS,
structures profondes. PVS, partie terminale de la SAAC et les 2/3 inférieurs de
À ce niveau, le compartiment saphène correspond à un l'anastomose de Giacomini ;
véritable dédoublement de l'aponévrose musculaire. C'est
pourquoi à ce niveau, la PVS était décrite par les anatomistes
comme une veine sous-aponévrotique.
La PVS immédiatement au-dessus de la cheville, sur
une hauteur de 3 à 5 cm, est également recouverte par un
fascia saphène qui correspond à une véritable aponévrose
musculaire.
Inversement, entre la partie haute de la cheville et la
pointe du mollet, le fascia saphène est plus fin et correspond
à une véritable lame fibreuse sous-cutanée.
Comme pour la PVS au niveau du mollet, les 2/3 infé-
rieurs de l'anastomose de Giacomini sont situés juste au-
dessous d'une lame tendineuse épaisse qui n'est pas une
lame fibreuse du tissu sous-cutané mais le prolongement de
l'aponévrose poplitée.
Cette veine est également bordée en profondeur par
une autre aponévrose musculaire, de telle sorte que la par-
tie basse de l'anastomose de Giacomini est située dans un Fig. 4.3 Les trois compartiments du système veineux. Ils sont défi-
compartiment avec son corollaire échographique : le signe nis par : 1. la peau ; 2. le fascia saphénien ; 3. le fascia musculaire ;
4. le muscle. Dans le compartiment profond, sous le fascia musculaire,
de l'œil.
le système veineux profond : les veines collectrices (c) ; les veines muscu-
Elle franchit le fascia saphène à des niveaux variables, laires (d). Dans le compartiment saphénien, en situation interfasciale, le
habituellement au 1/3 supérieur de cuisse. Elle devient sus- système veineux intermédiaire (b) : GVS ; PVS ; SAAC (1/3 supérieur) ;
fasciale et rejoint le tronc de la GVS. Ce trajet correspond à anastomose de Giacomini (2/3 inférieurs). Dans le compartiment sous-
l'anastomose interplexique embryonnaire, entre les réseaux cutané, le système veineux superficiel (a) : collatérales par définition
pré- et post-axiaux. sus-fasciales. Source : d'après C. Caggiati.
30 Partie I. Données fondamentales
■ le système veineux superficiel, situé au-dessus du fas- – la valve préterminale est définie comme la première
cia saphène, qui comprend les saphènes accessoires (en valve située en amont du premier affluent majeur de la
dehors de la partie haute de la SAAC) et les tributaires. GVS (dans le sens physiologique du flux veineux).
Cette classification a le mérite d'être cohérente, car Dans la suite du texte, cette seconde acception sera la
elle réunit les deux troncs collecteurs (GVS et PVS) règle.
au sein du même système veineux intermédiaire et les Quelle que soit sa définition, la valve terminale de la JSF,
distingue des tributaires appartenant au réseau veineux lorsqu'elle est présente, peut-être située juste à l'abouche-
superficiel. ment saphénofémoral, donc en position ostiale ou un peu
Avec cette nouvelle caractérisation, la PVS dans sa moitié avant l'ostium saphénofémoral, donc en position pré- ou
supérieure n'est plus une veine « superficielle » mais sous- juxta-ostiale.
aponévrotique, elle est sur tout son trajet une veine du sys- Pour lever toute ambiguïté, il faut donc éviter le terme de
tème veineux intermédiaire. valve pré-ostiale pour définir la valve préterminale.
Toute veine située au-dessus du fascia saphène est une Ces valves terminales et préterminales sont fréquentes
tributaire ou une saphène accessoire et ne peut pas, par défi- mais inconstantes. Dans l'étude de Mühlberger, la valve
nition, être une grande ou une petite saphène. terminale n'est présente que dans 70 % des cas et la valve
Un dédoublement saphène implique que les deux troncs préterminale dans 85 % des cas.
soient situés dans le compartiment.
A B C
D E
Fig. 4.4 Schématisation de l'hémodynamique physiologique de la JSF. a. En systole musculaire. b. en diastole musculaire. c. Lorsque VT
incontinente et VPT incontinente. d. Lorsque VT continente et VPT incontinente. e. Lorsque VT incontinente VPT continente. GS : grande saphène ;
SAA : saphène accessoire antérieure ; VCIS : veine circonflexe iliaque superficielle ; VEpi : veine épigastrique superficielle ; VFC : veine fémorale
commune ; VHE : veine honteuse externe ; VPT : valvule préterminale ; VT : valvule terminale.
Le reflux peut avoir des origines multiples et un reflux ■ le diamètre de la GVS mesuré 10 cm au-dessous du pli
jonctionnel, terminal ou préterminal peut être associé dans inguinal ;
la partie proximale de la GVS à : ■ la plus volumineuse varice du membre.
■ des varices d'origine périnéale ; Dans ce travail, le débit du reflux était également signifi-
■ un réseau dystrophique de la lame ganglionnaire ; cativement corrélé à la présence d'une insuffisance veineuse
■ une perforante du scarpa (perforante du moyen chronique (IVC) : score CEAP ≥ 3.
adducteur).
Manœuvres de déclenchement des reflux
Caractérisation qualitative du reflux Il existe plusieurs méthodes pour mettre en évidence les
■ Le reflux terminal se caractérise par la visualisation du reflux veineux. Celles-ci sont décrites dans le chapitre 5.
passage prolongé du sang de la veine fémorale commune Pour la JSF, deux techniques peuvent être utilisées : la
vers la GVS à travers l'ostium saphénofémoral (fig. 4.5a). manœuvre de Valsalva et les manœuvres de compression
Il s'agit de la condition nécessaire et suffisante pour défi- des masses musculaires ou veineuses sous-jacentes.
nir un tel reflux. La manœuvre de Valsalva génère une hyperpression qui
■ Lorsque le reflux est préterminal, il n'existe pas, par défi- chasse le sang de la cavité abdominopelvienne. Cette chasse
nition, de passage prolongé du sang à travers l'abouche- sanguine se fait potentiellement dans toutes les directions et
ment saphénofémoral. ne sera orientée que par la présence de valves continentes.
■ Le reflux tronculaire est alimenté par un des affluents Autrement dit, un reflux au niveau des membres inférieurs
majeurs de la JSF. déclenché par une manœuvre de Valsalva traduit obliga-
■ Le codage couleur facilite la détermination de l'origine toirement une communication incontinente directe entre
du reflux (fig. 4.5b). la cavité abdominopelvienne et le territoire où ce reflux est
enregistré. La principale limite de cette manœuvre est son
Caractérisation quantitative du reflux caractère patient-dépendant.
Les manœuvres de compression–décompression des
Le reflux se caractérise par un flux inverse au flux physio- masses musculaires ou des volumes veineux ou variqueux
logique avec une durée généralement admise supérieure ou sont à l'inverse médecin-dépendantes. Le reflux veineux
égale à 0,5 seconde. n'est que la traduction du déplacement du haut vers le
Mais l'appréciation de cette valeur seuil peut varier dans bas (sens gravitaire) d'une colonne sanguine de longueur
la littérature en fonction du segment veineux étudié (veines variable, mise initialement en mouvement antigravitaire par
profondes, superficielles, perforantes…) [11]. les manœuvres de compression. Autrement dit, le volume
La durée du reflux n'apparaît pas comme un critère refluant est dépendant, notamment, du volume mobilisé,
hémodynamique corrélé à la sévérité de l'affection veineuse éjecté par la compression. Il est aussi dépendant du diamètre
chronique [20, 21]. La durée n'est qu'un critère qualitatif de la veine examinée et des voies de drainage.
qui permet la définition d'un reflux à partir d'une valeur
seuil. Les meilleurs critères hémodynamiques prédictifs de
la sévérité des affections veineuses chroniques sont le pic de Comment interpréter les réponses
vitesse maximale et le débit du reflux. de ces deux manœuvres au niveau
Un mémoire réalisé dans le cadre du diplôme universi- de la jonction saphénofémorale ?
taire de phlébologie [22] a confirmé ces résultats et montré
que le pic de vitesse maximale et le débit étaient corrélés de Reflux terminal
manière significative avec : Il traduit une valve terminale absente ou incontinente.
A B
Fig. 4.5 Reflux. a. Terminal : passage de sang de la veine fémorale commune vers la grande veine saphène au travers de l'abouchement saphé-
nofémoral. b. Préterminal : pas de passage direct de la veine fémorale commune vers la GVS mais reflux tronculaire saphène alimenté, ici, par une
veine épigastrique superficielle.
Chapitre 4. Anatomie et écho-anatomie 33
La manœuvre de Valsalva sera positive (c'est-à-dire la jambe, le long du bord médial du tibia. La GVS jambière
génératrice d'un reflux terminal) si et seulement si le reflux n'est pas toujours une structure tubulaire continue. Certains
fémoral est alimenté par un reflux iliaque généré par l'hy- segments peuvent être hypoplasiques voire plus rarement
perpression abdominopelvienne. Cela implique que la valve agénésiques. Elle rejoint la cuisse en passant en arrière du
iliofémorale soit absente ou incontinente. condyle médial. Dans la moitié inférieure de la cuisse, le tra-
Mais il peut exister d'authentiques reflux terminaux avec jet habituel de la GVS se situe en arrière du muscle couturier.
une valve iliofémorale continente. Parvenue au niveau du triangle de Scarpa, elle contourne
La JSF peut être alimentée par une veine musculaire de obliquement d'arrière en avant, le bord libre, saillant du
cuisse dont le drainage physiologique dans la veine fémorale muscle moyen adducteur, 7 à 8 cm au-dessous de l'épine du
commune peut alimenter directement la GVS, si les valves pubis (fig. 4.7).
terminales et préterminales sont absentes ou incontinentes Il existe deux variations de trajet de la GVS pour parvenir
(fig. 4.6). Dans ce cas, la manœuvre de Valsalva sera néga- au triangle de Scarpa (fig. 4.8) :
tive car l'hyperpression abdominopelvienne n'intervient pas
dans la genèse du reflux terminal.
Les manœuvres de compression seront toujours posi-
tives quel que soit le statut anatomique et hémodynamique
de la valve iliofémorale.
Reflux préterminal
Il traduit une valve terminale continente et une valve préter-
minale absente ou incontinente.
La manœuvre de Valsalva sera positive si, et seulement
si, il existe une connexion directe, en particulier par l'inter-
médiaire des points de fuite [23, 24], entre les veines abdo-
minopelviennes et le segment intervalvulaire. Lorsque le
reflux préterminal ne correspond qu'au drainage gravitaire
physiologique des afférences abdominales, sans connexion
directe avec les veines abdominopelviennes, la manœuvre
de Valsalva est négative.
Les manœuvres de compression seront toujours posi-
tives avec ou sans communication pelvienne directe.
Au total, les manœuvres de compression sont plus sen-
sibles mais moins discriminantes sur l'origine du reflux. En
pratique, il faut associer les deux méthodes.
Fig. 4.6 Reflux terminal de la JSF alimenté par le drainage phy- Fig. 4.8 Différents trajets de la GVS dans la partie haute de la cuisse.
siologique d'une veine musculaire de la cuisse dans la veine A : GVS en position antérieure ; M : GVS en position modale ; ma : muscle
fémorale commune. moyen adducteur ; P : GVS en position postérieure. Source : C. Gillot.
34 Partie I. Données fondamentales
■ une variation postérieure où le tronc saphène longe en Dans la variété antérieure, la GVS est en position normale
arrière le moyen adducteur et le croise tardivement pour au 1/3 inférieur de cuisse puis se prolonge en plein canal par
rejoindre la JSF 4 à 5 cm au-dessous de l'épine du pubis. une veine qui se décale en avant (fig. 4.11) pour traverser le
Cette disposition ne pose pas de problème de reconnais- triangle de Scarpa en dehors du muscle moyen adducteur.
sance échographique car la variation de trajet est distale Elle est alors alignée avec les vaisseaux fémoraux [26]. Elle
et limitée ; correspond échographiquement à une GVS en position
■ une variation antérieure où, à partir du genou, la GVS modale jusqu'au 1/3 inférieur de cuisse et qui se termine par
se décale et monte en avant du muscle couturier puis une SAAC. Elle reste interfasciale sur tout son trajet. Dans
traverse axialement le triangle de scarpa en dehors du cette forme, il n'existe pas, habituellement, de tronc dans le
moyen adducteur. Cette disposition est intéressante à compartiment à la face médiale des 2/3 supérieurs de cuisse.
connaître car échographiquement, elle peut poser des Cette variation anatomique est liée à des phénomènes de
problèmes de reconnaissance avec la SAAC. captation–fusion lors de l'embryogenèse.
À l'étage jambier, le compartiment saphène existe mais
est parfois moins bien individualisé.
Sémiologie écho-anatomique du tronc À la jambe, en coupe transversale, la GVS est la veine
saphène qui est située au-dessus, mais au contact de l'aponévrose du
Avec la notion de compartiment saphène, développée
en début de chapitre, le diagnostic échographique est
très facile : la GVS est la seule veine de la face médiale du
membre inférieur située dans un compartiment saphène.
Elle fait partie du réseau veineux intermédiaire.
À la cuisse, la GVS est caractérisée échographiquement
par le signe de l'œil [9].
Toute veine située en dehors du compartiment, même
parallèle voire en regard de la GVS, est, par définition, une
saphène accessoire ou une tributaire superficielle. Il ne
s'agit pas d'un dédoublement de la saphène.
Pour pouvoir parler de dédoublement de la saphène, il
faut que les deux troncs soient situés dans le compartiment
saphène. Les troncs doubles sont rares, évalués à 8 % sur
350 cas dans une étude personnelle [10] et à 1 % sur 676 cas
pour Ricci [25].
Ces dédoublements sont le plus souvent limités dans
l'espace, un des axes quittant rapidement le compartiment
saphène.
Au tiers supérieur de cuisse, il existe un second tronc
situé dans un compartiment interfascial en dehors de la Fig. 4.10 Signe de l'alignement. La SAAC est située en regard des
vaisseaux fémoraux.
GVS : il s'agit de la saphène antérieure accessoire de cuisse
(SAAC).
Dans la forme anatomique modale, la GVS est située en
dedans des vaisseaux fémoraux (fig. 4.9), alors que la SAAC Veine FC
est alignée avec les vaisseaux fémoraux (fig. 4.10).
Saphène
accessoire
postérieure
de cuisse
Trajet
habituel GVS en
de la GVS position
antérieure
muscle gastrocnémien médial, dans l'angle formé par cette ■ au 1/3 supérieur, elle correspond embryologiquement à
aponévrose et le bord médial du tibia [26]. une anastomose entre le plexus post-axial et le plexus pré-
Ce signe de l'angle permet une différenciation aisée axial et donc, à l'état adulte, entre le PPA et la GVS. Elle n'a
entre la GVS jambière et les tributaires. Lorsque le compar- pas à ce niveau de nerf satellite, ce qui explique sa variabi-
timent saphène est vide, il faut considérer que la GVS est lité anatomique et sa situation sous-cutanée. Cette partie
hypo- ou agénésique. Cette éventualité est plus fréquente terminale, sous-cutanée de l'anastomose de Giacomini
qu'à la cuisse. avait été décrite antérieurement par Cruveilhier (chirur-
gien militaire et anatomiste français) [28].
Notons que le prolongement post-axial, après le départ
Éléments d'écho-anatomie de cette anastomose sous-cutanée peut se prolonger vers le
de l'anastomose de Giacomini haut par un axe qui reste interfascial et qui correspond à la
partie terminale du PPA.
Première description anatomique L'anastomose de Giacomini est donc une entité fonc-
Elle a été décrite en 1873 par l'anatomiste italien, C. Giacomini tionnelle veineuse associant deux veines embryologique-
[27]. Dans cette description princeps, il s'agit d'une grande ment différentes, une veine interfasciale (satellite du nerf
anastomose entre la PVS et la partie haute de la GVS. cutané postérieur) et une veine sous-cutanée (anastomose
Elle a un trajet de bas en haut, d'abord rectiligne, médian interplexique).
puis au 1/3 supérieur de cuisse, elle s'infléchit en dedans, Cette double origine embryologique conditionne
devient sous-cutanée et rejoint la GVS proximale (fig. 4.12). l'aspect clinique et échographique de cette structure
En pratique, les communications intersaphènes qui pré- veineuse.
sentent les mêmes caractéristiques et rejoignent la GVS, quel
que soit le niveau, correspondent à des glissements lors de Sémiologie écho-anatomique
l'embryogenèse et peuvent être a priori considérées comme
une anastomose de Giacomini. de l'anastomose de Giacomini
Elle est le reflet de l'embryologie. Il faut repérer la PVS
proximale à la partie médiane du 1/3 supérieur de la face
Rappel embryologique postérieure du mollet : seule veine située dans le comparti-
D'après la théorie des nerfs angio-directeurs, l'anastomose ment saphène dans la vallée des muscles gastrocnémiens. La
de Giacomini présente deux origines embryologiques [3] PVS se prolonge vers le haut, au-dessus du pli du genou, par
(fig. 4.13) : une veine médiane, rectiligne, située dans un compartiment
■ dans les 2/3 inférieurs de cuisse, elle est le prolongement interfascial et qui correspond au PPA et donc à la partie
post-axial de la PVS. Elle s'est développée à ce niveau au basse de l'anastomose de Giacomini.
contact du nerf post-axial de l'embryon ; En continuant le balayage de cet axe vers le haut, au 1/3
supérieur de cuisse, une tributaire présente un trajet oblique
en haut et en dedans, traverse le fascia saphène, devient
sous-cutanée et rejoint presque perpendiculairement le
tronc proximal de la GVS, 8 à 12 cm au-dessous du pli
inguinal.
A B C
Fig. 4.15 Schématisation de la transmission du reflux des veines d'origine périnéale. a. Vers le tronc de la GVS : 1. jonction saphénofémo-
rale continente ; 2. veines d'origine périnéale incontinentes ; 3. transmission du reflux des veines d'origine périnéal au tronc saphène via l'anas-
tomose de Giacomini ; 4. tronc saphène de cuisse incontinent ; 5. veine intersaphène incontinente (GVS sous-jacente continente) ; 6. perforante
gastrocnémienne de drainage. b. Vers la saphène accessoire postérieure de cuisse : 1. jonction saphénofémorale continente ; 2. veines d'origine
périnéale incontinentes ; 3. anastomose de Giacomini qui transmet le reflux périnéal ; 4. saphène accessoire postérieure de cuisse incontinente ;
5. tronc de la GVS continent sur toute sa longueur ; 6. perforante tibiale postérieure de drainage ; 7. PVS continente. c. Vers le tronc de la PVS :
1. jonction saphénofémorale continente ; 2. veines d'origine périnéale incontinentes ; 3. transmission du reflux au tronc de la PVS via l'anastomose
de Giacomini ; 4. tronc de la GVS continent.
Chapitre 4. Anatomie et écho-anatomie 37
■ la GVS en amont de l'abouchement de l'anastomose de ■ la JSP peut être continente ou non. Lorsqu'elle est conti-
Giacomini peut être continente ou non ; nente, elle peut drainer la totalité du reflux. Le tronc
■ les veines d'origine périnéale peuvent participer ou non à saphène sous-jacent reste alors continent.
l'alimentation de la PVS ; Le traitement proposé devra prendre en compte
l'ensemble de ces critères anatomiques et hémodyna-
miques.
A B
Fig. 4.17 Schématisation de la transmission du reflux de la jonction saphénopoplitée. a. À la saphène accessoire postérieure de cuisse :
1. jonction saphénopoplitée incontinente ; 2. flux ascendant pathologique dans l'anastomose de Giacomini dans son trajet interfascial ; 3. fran-
chissement du fascia saphénien ; 4. flux ascendant pathologique dans l'anastomose de Giacomini dans son trajet sus-fascial ; 5. terminaison de
la GVS et jonction saphénofémorale continentes ; 6. saphène accessoire postérieure de cuisse incontinente ; 7. transfert du reflux vers le tronc
saphénien juxtagonal ; 8. collatérale variqueuse sous-gonale qui vicarie le reflux tronculaire. b. Au tronc de la GVS : 1. jonction saphénopoplitée
incontinente ; 2. tronc de la PVS continent ; 3. flux ascendant pathologique dans l'anastomose de Giacomini dans son trajet interfascial ; 4. fran-
chissement du fascia saphénien ; 5. flux ascendant pathologique dans l'anastomose de Giacomini dans son trajet sus-fascial ; 6. tronc de la GVS
incontinent à l'étage fémoral, qui alimente la varicose jambière ; 7. veine poplitée.
38 Partie I. Données fondamentales
A B C
Fig. 4.19 Absence de JSP. a. Variété courte : le tronc de la PVS n'atteint pas le creux poplité, il se draine avant, dans une perforante gastroc-
némienne médiale ou une branche intersaphène : 1. PVS ; 2. perforante gastrocnémienme médiale ; 3. communicante intersaphène ; 4. GVS ;
5. veine poplitée. b. Variété longue : le tronc de la PVS traverse le creux poplité sans émettre de communication avec la veine poplitée et se draine
ici dans le segment interfascial de l'anastomose de Giacomini. 1. PVS ; 2. perforante gastrocnémienme médiale ; 3. veine poplitée ; 4. segment
interfascial de l'anastomose de Giacomini ; 5. segment sus-fascial de l'anastomose de Giacomini ; 6. jonction saphénofémorale. c. Terminaison
plexiforme : la PVS se draine au-dessus du pli du genou, par l'intermédiaire d'un réseau diffus, peu systématisé associant veines musculaires,
communicantes avec les veines fémorale ou fémorale profonde, anastomose de Giacomini. Toutes ces communications sont habituellement de
petit calibre et aucune n'est prédominante : 1. PVS ; 2. perforante gastrocnémienme médiale ; 3. veines musculaires du long biceps ; 4. veines
musculaires des 1/2 tendineux ou 1/2 membraneux ; 5. anastomose de Giacomini ; 6. veine poplitée.
40 Partie I. Données fondamentales
identifiées se situaient entre 0 et 5 cm du pli du genou. Cette l'intermédiaire de leurs perforantes dans les phénomènes
relative fixité anatomique, retrouvée dans d'autres séries de ré-entrée et d'alimentation des varices ;
de patients variqueux [31], est discordante avec la grande ■ l'éventuelle existence d'un reflux primitif et isolé de ces
variété du niveau d'abouchement décrite dans les dissec- veines.
tions anatomiques. Les veines gastrocnémiennes latérales n'ont pas le même
Dans une méta-analyse, Creton [32] a comparé ce niveau impact hémodynamique car elles sont de petit calibre et
d'abouchement dans les groupes de patients variqueux et de rejoignent habituellement la veine poplitée de façon indé-
sujets sains et a mis en évidence une différence significative pendante, sans former de tronc commun. Le muscle gas-
du niveau d'abouchement dans les deux groupes. trocnémien latéral est également moins puissant.
Les JSP situées entre le pli du genou et 7 cm au-dessus
représentent 80 % des cas dans le groupe des patients vari- Pourquoi rechercher les terminaisons communes entre PVS
queux et 63 % dans le groupe des sujets sains (p < 0,05). et veines gastrocnémiennes médiales ?
Les JSP au-dessus de 7 cm représentent 14 % des cas dans Cette disposition anatomique est fréquente.
le groupe des patients variqueux et 30 % dans le groupe des Chez des patients variqueux, elle est évaluée entre 21 et 26 %
sujets sains (p < 0,05). des cas [32–34]. Ce pourcentage élevé peut être lié à un biais de
En d'autres termes, plus la JSP est haute, moins elle serait recrutement, car Gillot ne retrouve cette disposition que dans 5
refluante, ce qui expliquerait la sur-représentation des JSP à 10 % des cas lors des dissections anatomiques. Il est probable
entre 0 et 5 cm dans les populations de variqueux. que cette disposition anatomique favorise le reflux tronculaire
La hauteur d'implantation peut être un critère prédictif de la PVS et soit sur-représentée chez les variqueux.
de la présence d'une terminaison commune entre la PVS et Cette disposition pose un problème thérapeutique
le tronc commun des veines gastrocnémiennes [32]. non résolu lorsqu'un geste chirurgical ou endoveineux est
prévu : faut-il arrêter la procédure au ras des veines gastroc-
Face d'implantation némiennes ou de la veine poplitée ?
L'abouchement de la PVS peut intéresser toutes les faces Le risque est, dans le premier cas, l'évolution d'un moi-
de la veine poplitée : médiale, postérieure, latérale et même gnon incontinent laissé en place et, dans le second cas, de
antérieure. perturber le drainage physiologique des veines gastrocné-
Dans l'étude précédemment citée [30] de confrontations miennes et de générer une hyperpression d'amont.
écho-chirurgicales portant sur 67 PVS, nous avons retrouvé :
Comment caractériser échographiquement
55 % de face latérale, 15 % de face postérieure, 30 % de face
une terminaison commune entre la PVS et les veines
médiale.
gastrocnémiennes ?
La face d'implantation permet de prévoir le rapport ana-
Lorsque cette terminaison commune existe, il faut préciser
tomique entre la terminaison de la PVS et celle du nerf tibial.
s'il s'agit :
Au niveau des condyles fémoraux, le nerf fibulaire commun
■ d'un simple abouchement commun ;
est très latéral, alors que le nerf tibial est très proche de la
■ d'un véritable tronc commun qui peut être plus ou moins
PVS. La PVS, le nerf tibial et la veine poplitée sont quasi-
long.
ment alignés d'arrière en avant. Cette disposition implique
Le problème thérapeutique du niveau de la ligature se
que la PVS doit contourner le nerf tibial en dehors lorsque
pose d'autant plus que la terminaison commune est longue,
la JSP est latérale et en dedans lorsque la JSP est médiale.
dilatée et incontinente.
Lorsque la JSP est latérale ou surtout antérolatérale, la ter-
minaison de la PVS peut même contourner en dehors le nerf Critères prédictifs de la présence d'une terminaison commune
fibulaire commun. Du fait de la sensibilité au traumatisme entre PVS et veines gastrocnémiennes médiales
et de la situation très superficielle de ce nerf, cette dispo- Deux critères sont prédictifs de la présence d'une telle dis-
sition expose aux complications neurologiques lors de la position anatomique : la hauteur d'implantation et la face
dissection. Comme la hauteur, la face d'implantation est d'implantation.
également un critère prédictif de la présence d'une terminai-
son commune entre la PVS et le tronc commun des veines Hauteur d'implantation de la JSP dans la veine poplitée
gastrocnémiennes [30]. Dans cette étude de confrontation anatomo-hémodynamique
[30], nous avions distingué deux groupes de JSP en fonction
Existence ou non d'une terminaison commune de la hauteur d'implantation avec 3 cm comme valeur seuil :
entre la petite veine saphène et le tronc commun ■ groupe 1 : hauteur ≤ 3 cm ;
des veines gastrocnémiennes ■ groupe 2 : hauteur > 3 cm ;
Les veines gastrocnémiennes médiales sont habituellement Quatre-vingt-six pour cent des abouchements saphéno-
des veines de gros calibre qui confluent pour former un gastrocnémiens communs se trouvaient dans le groupe 1.
tronc commun avant de rejoindre la veine poplitée. Elles La relation entre la présence d'une terminaison commune
peuvent être impliquées dans la genèse de la pathologie vari- saphénogastrocnémienne et la hauteur d'implantation était
queuse pour plusieurs raisons : significative : p < 0,001.
■ leur éventuelle terminaison commune avec la PVS ;
■ leur situation au sein d'un des deux muscles les plus puis- Face d'implantation de la JSP dans la veine poplitée
sants de la pompe musculaire du mollet (le plus puissant Nous avons distingué deux groupes de JSP en fonction de la
étant le muscle soléaire). Elles peuvent intervenir par face d'implantation dans la veine poplitée :
Chapitre 4. Anatomie et écho-anatomie 41
■ le groupe 1 pour la face d'implantation médiale ; ■ Valve terminale continente et valve préterminale
■ le groupe 2 pour les autres faces d'implantation. incontinente : le tronc de la PVS est alimenté par un
Soixante et onze pour cent des terminaisons communes reflux préterminal de la JSP dont il faudra préciser l'ori-
appartenaient au groupe 1. La relation entre la présence gine. Il en existe schématiquement deux :
d'une terminaison commune saphénogastrocnémiennne et – l'anastomose de Giacomini (fig. 4.22), elle-même ali-
la face d'implantation médiale était significative : p < 0,001. mentée par :
La hauteur et la face d'implantation étaient bien deux cri- - les veines d'origine périnéale,
tères statistiquement indépendants. - un reflux terminal ou préterminal de la JSF,
Ces résultats pourraient s'expliquer, lors de l'embryo- - plus rarement, une perforante de cuisse ;
genèse, par une « captation » de la PVS par les veines gas- – le drainage physiologique des veines gastrocné-
trocnémiennes. Or l'anatomie de ces veines musculaires est miennes qui peut, lorsqu'il existe une terminaison
beaucoup plus stable, elles se drainent le plus souvent à la commune entre le tronc commun des veines gastro
face médiale de la veine poplitée moyenne. cnémiennes et la terminaison de la PVS (fig. 4.23),
Autrement dit, ce ne sont pas les veines gastrocné- alimenter le tronc saphène si la valve préterminale est
miennes qui s'abouchent dans la terminaison de la PVS mais absente ou incontinente.
le contraire.
Caractérisation hémodynamique
de la jonction saphénopoplitée
Voir aussi chapitre 5.
Au niveau du creux poplité, les deux manœuvres les plus
efficaces pour provoquer une chasse veineuse sont :
■ les manœuvres de compression des masses musculaires
ou des varices de la jambe ;
■ la manœuvre de Parana, décrite par Franceschi.
Le statut hémodynamique est corrélé à l'anatomie.
voire prédominante. Les deux racines se rejoignent habi- Du creux poplité jusqu'à la pointe du mollet, il est situé
tuellement en regard de la partie inférieure des condyles en regard de la cloison intergastrocnémienne, dans la val-
fémoraux. Pour mémoire, les veines fibulaires sont un élé- lée formée par ces deux muscles. Après la pointe du mollet,
ment important du retour veineux de la jambe puisqu'elles les muscles gastrocnémiens sont remplacés par une lame
drainent les principales veines du soléaire, muscle le plus fibreuse qui les unit au tendon d'Achille.
puissant de la pompe musculaire du mollet. Le tronc de la PVS appartient au réseau veineux intermé-
Ces doubles racines compliquent l'exploration ultraso- diaire et se situe sur tout son trajet dans le compartiment
nore et la description de la fosse poplitée. interfascial ou compartiment saphène. Comme pour toute
En cas d'option chirurgicale, il faudra préciser au chirur- veine interfasciale, le signe de l'œil existe en coupe trans-
gien : versale. Une veine en dehors du compartiment saphène ne
■ la présence de cette double racine ; peut pas être une PVS. Inversement, s'il existe deux troncs
■ le niveau de réunion de ces deux racines par rapport à la dans le compartiment, il s'agit d'un dédoublement du tronc
JSP ; saphène. Ils sont fréquents, habituellement discontinus sous
■ quand la JSP est plus basse que cette réunion, dans quelle la forme de plusieurs connexions en échelle. Le reflux peut
racine et au niveau de quelle face d'implantation se fait intéresser un seul élément du dédoublement.
l'abouchement de la PVS. Ces critères simples permettent de distinguer :
Pour mémoire, il est important de reconnaître ces doubles ■ les tributaires, variqueuses ou non, de la face postérieure
racines dans la pathologie thrombotique. de jambe et du creux poplité qui par définition sont extra-
compartimentales et situées dans le tissu sous-cutané ;
Ectasie de la veine poplitée ■ la veine qui accompagne le nerf cutané sural médial :
Les ectasies de veine poplitée sont rares. Elles sont fusi- – elle naît du tronc saphène à la pointe du mollet. Elle
formes ou sacciformes. Elles peuvent être impliquées dans la perfore le fascia musculaire par le même orifice apo-
pathologie thrombo-embolique. névrotique que le nerf dont elle est satellite. Elle a
ensuite un trajet parallèle à la PVS, au niveau de la
Ectasie du tronc commun des veines cloison intergastrocnémienne mais situé sous le fascia
gastrocnémiennes musculaire. Elle se termine en haut habituellement
dans une veine gastrocnémienne médiale ou parfois
Ce tronc peut être plus volumineux que la veine poplitée, rejoint la terminaison de la PVS,
ce qui peut poser un problème de reconnaissance des struc- – un reflux tronculaire de la PVS distale peut être ali-
tures veineuses lors de la dissection chirurgicale, d'où l'inté- menté par cette veine du nerf cutané sural médial, alors
rêt de le mentionner. que la PVS est continente dans sa moitié supérieure,
– lorsqu'il existe une agénésie de la moitié supérieure de
Ectasie de la partie terminale de la petite veine
la PVS, la partie distale peut se drainer à plein canal
saphène dans la veine du nerf cutané sural médial.
Elle se situe habituellement juste en amont de l'abouchement
saphénopoplitée. Elle peut être très importante et beaucoup
plus volumineuse que la veine poplitée et poser également Approche écho-anatomique
un problème de reconnaissance avec la veine poplitée lors de la récidive variqueuse
de la dissection.
Définition de la récidive
Ectasie localisée du tronc de la petite veine La récidive variqueuse posait d'abord un problème de défi-
saphène nition et faute de définition précise, on trouvait dans la litté-
Il est banal de rencontrer de petites ectasies tronculaires au rature [36–38] des fréquences de 20 à 80 %.
niveau des jeux valvulaires, mais elles peuvent atteindre par- En 2000, une réunion de consensus, initiée par M. Perrin,
fois 2 à 3 fois le diamètre du tronc sus- ou sous-jacent. a proposé une définition de la récidive après chirurgie :
Cependant, leur description reste anecdotique, car elles REVAS pour REcurrent Varices After Surgery.
posent peu ou pas de problème thérapeutique. La récidive variqueuse post-chirurgicale a été définie
par les experts comme « la présence de veines variqueuses
Doubles jonctions saphénopoplitées au niveau d'un membre inférieur précédemment opéré
des varices, ayant bénéficié ou non d'un traitement
Elles sont rares heureusement, car elles réalisent un vrai
complémentaire ».
piège diagnostique.
Une mise à jour de la terminologie, faite en 2003, a intro-
Pour ne pas les méconnaître, il faut systématiquement
duit le terme PREVAIT acronyme de PREsence of Varices
suivre, jusqu'à leur voie de drainage, toutes les veines
After InTervention, qui correspond à la présence de varices
connectées à la PVS au niveau du creux poplité.
résiduelles ou récidivées après traitement. La notion de
traitement concerne aussi bien la chirurgie des varices que
Caractérisation écho-anatomique du tronc les ablations thermiques ou chimiques.
de la petite veine saphène Les récidives variqueuses vraies sont définies comme
Le tronc saphène suit un trajet constant, médian, à la face des veines devenues variqueuses après le traitement chirur-
postérieure du mollet, de la gouttière rétromalléolaire laté- gical et considérées comme normales lors du traitement
rale jusqu'au pli du genou (sauf dans la variété courte). initial.
44 Partie I. Données fondamentales
Cette évolution variqueuse secondaire peut être liée à : ■ une nouvelle cartographie postopératoire valide la pro-
■ une erreur technique : intervention incorrectement cédure thérapeutique annoncée et élimine une varicose
exécutée avec communications incontinentes laissées en résiduelle infraclinique.
place entre les réseaux veineux superficiel et profond (JSF
ou JSP, perforantes, veines d'origine périnéale…) ; Comment évaluer la récidive ?
■ l'évolutivité de la maladie : néogenèse ou néovascula- Pour évaluer une technique, il faut définir des critères et des
risation ou apparition d'une nouvelle communication outils.
incontinente entre le réseau veineux profond et le réseau
superficiel, éventuellement favorisée par une insuffisance Critères d'évaluation
veineuse profonde.
Les varices résiduelles sont des veines pathologiques Les critères d'évaluation des récidives découlent des
présentes lors de la première intervention et non traitées. définitions.
Elles correspondent à des récidives précoces soit : ■ La récidive variqueuse dans le cadre de PREVAIT est
■ par erreur tactique : intervention inadéquate quand une définie comme la présence de varices après traitement.
des composantes de la maladie variqueuse a été mécon- ■ Les varices sont définies comme des veines situées
nue et laissée en place. Il peut s'agir d'une faillite de au-dessus du fascia musculaire (interfasciale ou sous-
l'explorateur (varice non identifiée en préopératoire) et/ cutanée), dilatées et tortueuses et/ou incontinentes.
ou du chirurgien (varice non retrouvée ou non traitée en Les critères primaires de l'évaluation d'une récidive
peropératoire) ; doivent donc vérifier l'absence de :
■ par choix tactique. Ici, le fait de laisser une des com- ■ tributaire variqueuse clinique ;
posantes de la maladie variqueuse en place est un choix ■ réseau veineux incontinent infraclinique, qu'il s'agisse :
motivé : – d'un tronc saphène refluant,
– conservation des jonctions quel que soit leur statut – d'un réseau dystrophique de la lame ganglionnaire,
hémodynamique : – de réseau dystrophique situé dans les compartiments
- procédure endoluminale (laser ou radiofréquence), saphènes…
- par analogie, éveinage sans crossectomie, Or la plupart des études, en particulier celles évaluant les
- méthode d'ablation sélective des varices sous anes- nouvelles procédures endoluminales, ont comme seul cri-
thésie locale (ASVAL) ; tère d'évaluation le reflux tronculaire saphène.
– conservation d'un tronc saphène incontinent : La présence de tributaires variqueuses avant et après pro-
- méthode ASVAL, cédure est rarement prise en compte.
- cure conservatrice hémodynamique de l'insuffisance On peut considérer des critères secondaires :
veineuse en ambulatoire (CHIVA) mais associée à ■ l'amélioration de la symptomatologie fonctionnelle et de
des ligatures–sections pour fractionner la colonne la qualité de la vie ;
hémodynamique et à des fermetures de shunts. ■ la guérison des troubles trophiques ;
Cette distinction entre récidives vraies et varices rési- ■ le retentissement et le coût social du traitement…
duelles et la reconnaissance des différents mécanismes nous
semblent très théorique : Outils d'évaluation
■ un choix tactique pour certains peut être considéré L'examen clinique est insuffisant. Par définition, il mécon-
comme une erreur stratégique pour d'autres. Ne pas naît toutes les lésions infracliniques mais refluantes : tronc
traiter une jonction incontinente était jugé auparavant saphène non palpable, néovascularisation, réseaux dystro-
comme une hérésie mais devient progressivement la phiques situés dans les compartiments saphènes.
norme ; L'écho-Doppler est l'examen de choix à condition de faire
■ comment dissocier l'évolutivité de la maladie du geste une cartographie anatomique et hémodynamique complète.
thérapeutique ? La phlébographie ou la varicographie n'ont plus leur
– la crossectomie, quelle que soit la qualité de sa réali- place dans cette indication.
sation, n'induit-elle pas une néovascularisation par L'apport du phlébo-scanner n'est pas évalué dans cette
libération de substances angiogéniques ? indication et cet examen doit être réservé à l'explora-
– il est démontré que les varices résiduelles du tion des récidives complexes non complètement explici-
membre inférieur favorisent le développement de la tées par l'écho-Doppler, aux malformations congénitales
néovascularisation, (Klippel-Trenaunay…).
– la ligature au ras de la veine poplitée, d'une terminai-
son commune entre la PVS et le tronc commun des Caractérisation échographique
veines gastrocnémiennes, ne peut-elle pas entraîner des récidives post-chirurgicales
une hyperpression d'amont et générer une inconti- Le principe général de l'exploration ultrasonore d'une vari-
nence d'une perforante gastrocnémienne ? cose qu'elle soit primaire ou récidivée reste identique. Il faut
Et surtout, vouloir distinguer récidive vraie et varices caractériser :
résiduelles n'est possible que si : ■ les points de fuite entre le réseau veineux profond et le
■ l'état préopératoire est connu, ce qui impose une carto- réseau veineux superficiel ;
graphie anatomique et hémodynamique précise ; ■ le trajet des varices ;
■ le compte rendu opératoire est complet et descriptif ; ■ les voies de drainage.
Chapitre 4. Anatomie et écho-anatomie 45
Il existe cependant deux spécificités liées au traitement. Il ■ la seconde est de tenter de caractériser cette communica-
faut préciser systématiquement : tion et d'expliquer le mécanisme causal.
■ la présence d'une communication résiduelle au niveau
des jonctions traitées ; Première étape
■ le statut anatomique et hémodynamique du tronc ■ Étude anatomique : rechercher et mesurer une commu-
saphène traité. nication entre la veine fémorale commune et le réseau
En dehors des stratégies thérapeutiques qui respectent variqueux récidivé.
délibérément les troncs saphènes, leur présence, parfois seg- ■ Étude hémodynamique : évaluer le statut hémodyna-
mentaire, après traitement, peut s'expliquer par : mique de cette communication.
■ un bilan ultrasonore erroné ou incomplet ; Cette classification anatomo-hémodynamique permet
■ une fausse route lors de la montée de la tige qui emprunte d'emblée de distinguer deux groupes de patients :
une tributaire et laisse le tronc saphène en place lors de ■ un groupe avec une communication large et inconti-
l'invagination ; nente. Une communication peut être considérée large
■ le manque de rigueur dans la terminologie utilisée dans lorsque le diamètre est égal ou supérieur à 4 mm. Ce
les comptes rendus opératoires : une tributaire (veine diamètre correspond à celui choisi par de Maeseneer.
sous-cutanée) pouvant être considérée à tort comme un Jones avait choisi 3 mm pour distinguer les grandes et les
tronc saphène (veine intermédiaire) ; petites communications. Dans ce groupe de patients, la
■ une reperméabilisation après ablation thermique ou reprise chirurgicale de la jonction peut être discutée ;
chimique. ■ un groupe sans communication large et incontinente.
Ce second groupe de patients où la reprise chirurgicale
Comment classer les récidives ? est d'emblée non indiquée, est hétérogène et rassemble :
En 1995, d'après une étude de 128 varicographies, – l'absence de communication,
Stonebridge proposait une classification des récidives après – la présence d'une petite communication, continente
chirurgie dans le territoire de la GVS, basée sur deux items : ou incontinente,
■ état de la jonction saphénofémorale ; – la présence d'une large communication continente.
■ présence d'un tronc saphène résiduel. Si une large communication incontinente est un cri-
En 1996, Perrin proposait une classification basée sur les tère indispensable, elle n'est pas pour autant synonyme de
mécanismes étiologiques et physiopathologiques à l'origine reprise chirurgicale. D'autres critères vont intervenir. Cela
des mauvais résultats. dépendra aussi de l'importance des varices sous-jacentes,
Les classifications nosologiques ont au moins deux inté- connectées à cette communication.
rêts. Elles permettent de : Il faudra tenir compte aussi du désir du patient, de son
■ comparer des groupes de malades clairement définis et âge, de son état général, de sa demande, de sa plainte fonc-
homogènes ; tionnelle, d'éventuels troubles trophiques, d'un lymphœ-
■ proposer une sanction thérapeutique adaptée en fonction dème associé, d'une obésité associée…
du groupe défini.
Dans cet esprit, nous avions proposé [26] une classifica- Seconde étape : caractériser le mécanisme
tion pragmatique, basée sur l'écho-Doppler, dont le premier de la récidive et en déduire la stratégie
but était de répondre à la question suivante : faut-il ou non thérapeutique
réaborder la JSF ou la JSP ? Différents aspects échographiques
Cette question était plus pertinente en 2000 qu'en 2014 des communications larges
puisque depuis la chirurgie a été progressivement rempla-
cée, surtout dans le cadre de la récidive variqueuse, par la On peut schématiquement distinguer :
sclérothérapie mousse écho-guidée. Lorsque la reprise de ■ une JSF en place ;
la jonction est envisagée, elle nécessite une dissection au ■ un moignon de JSF ;
sein d'un tissu cicatriciel, fibreux et adhérent qui est un ■ une large tributaire fémorale (≥ 4 mm).
acte difficile et potentiellement délétère pour les vaisseaux
lymphatiques. JSF en place
La question d'un réabord d'une jonction ne peut se Critères diagnostiques
poser que devant une communication large et incontinente On retrouve une anatomie normale de la jonction avec en
entre la veine profonde (fémorale ou poplitée) et le réseau particulier :
variqueux. ■ la présence de la valvule terminale, voire de la valvule
préterminale ;
■ la présence d'une ou plusieurs afférences inguino-
Caractérisation ultrasonore des récidives abdominales ou génitales ;
post-chirurgicales au niveau de la jonction ■ l'aspect tubulaire, régulier de la terminaison de la GVS.
saphénofémorale
Cette caractérisation peut être schématisée en deux étapes : Mécanisme
■ la première, la plus importante et la seule indispensable, Cet aspect correspond soit à :
consiste à reconnaître le groupe des communications ■ une faute technique : ligature de la GVS nettement en
larges et incontinentes ; amont de la JSF, sans dissection de la partie terminale et
46 Partie I. Données fondamentales
a fortiori de la veine fémorale comme l'atteste la présence l'effet de facteurs hémodynamiques et/ou angiogéniques.
des afférences de la jonction ; Cette communication est échographiquement :
■ un choix tactique : cas des éveinages sans « crossecto- ■ contournée, sans segment tubulaire ;
mie » qui laissent volontairement la jonction en place ■ sans valvule ostiale visualisée ;
afin de limiter les phénomènes de néovascularisation et ■ sans tributaire visualisée.
de conserver le segment intervalvulaire et sa fonction
de drainage des flux gravitaires des afférences inguino- Mécanisme
abdominales de la jonction. Dans la mesure où les ultrasons ne permettent pas de dis-
Lors des procédures endoluminales, on retrouve cet tinguer un moignon de JSF et le développement d'une tribu-
aspect de JSF en place. taire, il n'est pas possible de trancher entre faute technique
L'intérêt d'identifier une JSF en place est de prévoir une et évolution de la maladie.
dissection, si elle nécessaire, plus facile dans un tissu non Les JSP (ou JSP) sont une entité anatomique précise :
inflammatoire, non cicatriciel. elles correspondent à la partie terminale de la GVS (ou de la
PVS). Elles se caractérisent par une valvule terminale et une
Moignon de JSF valvule préterminale qui délimitent un segment interval-
Critères diagnostiques (fig. 4.26) vulaire et des tributaires afférentes et efférentes. Lorsqu'on
On retrouve une large communication en position anato- retrouve ces structures anatomiques complète après une
mique de la JSF, mais il existe des signes évidents de rema- chirurgie, il s'agit d'une jonction en place et il nous semble
niements : préférable sur le plan sémantique d'éviter les termes de néo-
■ la communication fémorale tubulaire qui correspond à la crosse ou néojonction.
partie terminale de la jonction laissée en place est généra-
lement courte ;
■ la connexion entre cette communication et la varicose Différents aspects échographiques de l'absence
sous-jacente est contournée, irrégulière et correspond au de communication large
siège d'une ancienne ligature ; La conduite thérapeutique dans ce groupe est univoque : la
■ la valvule terminale peut être présente, rarement la val- reprise chirurgicale inguinale n'est jamais indiquée. On peut
vule préterminale ; schématiquement distinguer :
■ des clips peuvent être visibles ; ■ l'absence de communication ;
■ généralement, une absence des afférences inguino- ■ une petite tributaire fémorale (< 4 mm) ;
abdominales ou génitales qui ont été liées. ■ un réseau dystrophique de la lame ganglionnaire.
Mécanisme Absence de communication
Cet aspect correspond à une faute technique : il s'agit tou- Critères diagnostiques
jours d'une dissection incomplète de la JSF et d'une ligature ■ Soit la face antérieure de la veine fémorale est parfaite-
du tronc saphène à distance de l'abouchement fémoral. Il ment régulière au niveau de la crossectomie, sans aucune
faut toujours vérifier le statut hémodynamique, car seules communication visible, continente ou incontinente.
les communications larges et incontinentes peuvent être une ■ Soit il existe un petit dôme au niveau de la face antérieure
indication à une reprise chirurgicale. de la veine fémorale au niveau de la crossectomie, sans
À la différence de la JSF en place, la reprise chirurgicale aucune communication visible, continente ou inconti-
d'un moignon sera plus difficile et plus délétère puisque la nente. Cet aspect peut se voir après une angioplastie de la
dissection se fera au sein d'un tissu cicatriciel et adhérent. veine fémorale par suture latérale lorsque l'implantation
de la JSF était large.
Large tributaire fémorale au niveau de la zone
de crossectomie
Mécanisme
Critères diagnostiques
Ces aspects sont des bons résultats de la chirurgie.
On retrouve une communication large (≥ 4 mm) au niveau
du site de la crossectomie précédente, mais l'aspect ne per-
met pas de conclure sur sa nature : moignon de JSF résiduel Petite tributaire fémorale
très remanié ou tributaire de la jonction développée sous Critères diagnostiques
Il existe une petite tributaire située au niveau de la face anté-
rieure dans la région de la crossectomie. Elle est contournée
et par définition de petit calibre (< 4 mm), le plus souvent de
1 à 3 mm (fig. 4.27).
Les sondes hautes fréquences de 10 ou 13 MHz et les
nouvelles imageries de flux permettent de mettre en évi-
dence des flux circulants dans des tributaires de l'ordre du
millimètre. Pour affirmer qu'il s'agit bien d'une communi-
Fig. 4.26 Montage échographique d'un moignon de jonction cation avec la veine fémorale, il faut toujours s'attacher à
saphénofémorale : valvule terminale visible ; zone de connexion visualiser le flux issu de la VFC et qui emprunte la tributaire.
très contournée correspondant à la zone de ligature ; aspect Sinon, il peut s'agir d'un simple réseau de la lame inguinale
tubulaire du tronc en amont. au contact de la veine fémorale.
Chapitre 4. Anatomie et écho-anatomie 47
Caractérisation ultrasonore des récidives varicose », avec des réseaux dystrophiques dans la lame
au niveau des troncs saphènes ganglionnaire inguinale, une varicose dans la gaine du
nerf sciatique et des réseaux non systématisés du membre,
L'étude des troncs saphènes dans les territoires traités est extrasaphènes.
la seconde spécificité de l'exploration ultrasonore des réci-
dives. Plusieurs situations sont possibles.
Peut-on parler de néosaphène dans le cadre
d'une récidive ?
Tronc saphène en place
La veine saphène est une entité anatomique bien précise.
La présence, au moins de façon segmentaire, d'un tronc
Lorsque la veine située dans le compartiment est tubulaire
saphène après chirurgie peut s'expliquer par :
avec des tributaires et des valvules visibles, il ne s'agit pas
■ les fautes ou difficultés techniques :
d'une néosaphène mais d'une saphène résiduelle.
– erreur de territoire à cause d'une exploration pré
Si le réseau situé dans le compartiment est tortueux,
opératoire (cartographie ou écho-marquage) erronée,
contourné, dystrophique, il s'agit d'un réseau dystrophique
incomplète ou absente,
dont l'origine n'est sûrement pas univoque, mais qui n'est
– rupture saphène lors de l'invagination. Dans une série
jamais une saphène à proprement parler.
personnelle, Creton retrouve un accrochage du strip-
Le terme néosaphène nous semble un terme générique,
per dans 26 % des cas. Dans 22 % des cas de montée
inadapté pour caractériser une récidive et insuffisant pour
du stripper de bas en haut, une contre-incision a été
choisir la stratégie thérapeutique.
nécessaire. Sur 1550 éveinages longs de la GVS par
invagination, il recense 28 % de doubles ruptures avec
le risque de laisser un segment saphène en place ; Réseau veineux profond
■ la chirurgie d'exérèse non adaptée aux données hémody- Comme pour une exploration de varicose primitive, le bilan
namiques : certains chirurgiens font systématiquement veineux profond sera systématique à trois niveaux :
un éveinage court de la GVS ou de la PVS, quel que soit le ■ la veine fémorale commune ;
statut hémodynamique du tronc sous-jacent, pour éviter ■ la veine poplitée ;
les complications neurologiques ; ■ les veines gastrocnémiennes, en particulier médiales.
■ les procédures endoluminales : l'occlusion tronculaire Si l'examen de ces trois sites met en évidence un reflux, il
des procédures endoluminales thermiques ou chimiques faudra de proche en proche, faire la cartographie des reflux et
peut être incomplète, segmentaire ou se reperméabiliser ; rechercher des séquelles anatomiques post-thrombotiques.
■ les choix stratégiques : la cure CHIVA et l'ASVAL vont L'insuffisance veineuse profonde est un facteur de risque
encore plus loin puisqu'elles préservent délibérément le important de récidive. Elle sera donc sur-représentée dans le
tronc saphène incontinent. sous-groupe des récidives variqueuses.
Ce tronc saphène en place est facilement identifiable :
■ par définition, il se situe toujours dans le compartiment Relation entre réseau dystrophique
saphène ;
■ il est tubulaire avec parfois des zones de remaniements
de la lame ganglionnaire inguinale
visibles (sclérothérapie, ligature…) ; et néovascularisation ?
■ il existe des tributaires dont certaines sont caractéris- La néovascularisation est souvent considérée comme la
tiques : abouchement de l'anastomose de Giacomini, principale cause de récidive après chirurgie de la GVS.
veine postéromédiale de jambe ; Cependant, sa nature et son mécanisme sont mal connus.
■ des valvules peuvent être visibles. L'hypothèse que nous développons ici est que le substrat
Il faut toujours préciser le statut hémodynamique de ce anatomique de cette néovascularisation serait principale-
tronc résiduel. ment le réseau veineux physiologique de la lame ganglion-
naire inguinale, susceptible de se développer sous l'action de
Réseau dystrophique dans les compartiments différents facteurs angiogéniques.
saphènes
Après chirurgie, le balayage échographique des comparti- Place de la néovascularisation dans la récidive
ments saphènes doit être systématique car même en l'ab- après chirurgie de la grande veine saphène
sence de tronc, il peut exister des réseaux dystrophiques, Jones estime la fréquence de ce mode de récidive à 52 %
contournés, tortueux, toujours incontinents, de calibres après 2 ans (échantillon de 133 membres) et de Maeseneer à
variables. Leur origine est probablement en rapport avec la 45 % après 56 mois (68 membres).
néovascularisation au sens large, c'est-à-dire associant des Ces deux auteurs sont d'accord sur le fait que la néovas-
vaisseaux néoformés et l'hypertrophie de vaisseaux préexis- cularisation est plus fréquente lorsqu'il existe une récidive
tants. Les caractères morphologiques de ce réseau rendent variqueuse clinique.
quasi impossibles tout cathétérisme ou toute phlébecto- Pour Jones, à 2 ans, la néovascularisation est de 68,5 % en
mie. Le traitement de choix est la sclérothérapie mousse présence de varices et de 39 % en leur absence.
écho-guidée. Pour de Maeseneer, à 4,5 ans, la néovascularisation est de
Il peut exister de tels réseaux dystrophiques intracompar- 79 % en présence de varices et de 27 % dans le cas contraire.
timentaux dans le cadre de varicose primitive. Ils peuvent La relation de causalité entre néovascularisation et réci-
être alors associés à un « aspect dystrophique global de la dive variqueuse est encore discutée :
Chapitre 4. Anatomie et écho-anatomie 51
■ pour certains, la néovascularisation serait la cause de la l'article de Van Rij (moulage en résine d'une néovasculari-
récidive ; sation, issue d'une pièce opératoire de récidive de la JSF), la
■ pour d'autres, la récidive variqueuse pourrait au contraire ressemblance des deux types de réseaux est évidente.
entretenir, aggraver ou favoriser la néovascularisation
par recrutement de proximité. Existe-t-il une définition histologique univoque
de la néovascularisation ?
Définition habituelle macroscopique Pour Glass, dans le cadre de la néovascularisation, il existe
et échographique de cette néovascularisation une disposition irrégulière des fibres collagènes et élas-
Échographiquement et macroscopiquement en peropéra- tiques, et une connexion des réseaux veineux avec les gan-
toire, la description de cette néovascularisation est assez glions lymphatiques.
univoque : vaisseaux tortueux, à parois fines, enchâssés En 1998, Nyamekeye avait proposé des critères histolo-
dans le tissu cicatriciel, intimement intriqués dans la lame giques, en particulier l'irrégularité d'épaisseur pariétale et
celluloganglionnaire. l'absence de nerfs dans la média. Mais aux dires même de
Cependant, de tels réseaux existent en dehors de toute l'auteur, ces éléments n'étaient que des critères d'orientation
agression chirurgicale ! et non de certitude de l'immaturité des vaisseaux.
Pour Van Rij, les vaisseaux néoformés sont limités par
Preuves anatomiques une simple couche endothéliale, bordée par une média
qui se résume à plusieurs couches de cellules musculaires
Au niveau du triangle du Scarpa, Gillot [1, 12] décrit, à par-
lisses, sans fibre élastique, sans nerf intramural et sans
tir de ses travaux de dissection, des veines ou veinules dans
adventice.
la lame lymphoganglionnaire inguinale qui s'anastomosent
Stücker a étudié 91 pièces opératoires issues du site de
entre elles pour former un réseau superficiel, sous-cutané.
récidive après chirurgie de la JSF, pratiquée en moyenne
Ces veinules peuvent former des troncs plus ou moins bien
12 ans auparavant. Il propose un certain nombre de critères
individualisés, communs à plusieurs ganglions. Ils ont fré-
histologiques qu'il considère comme spécifiques :
quemment un trajet transganglionnaire.
■ la présence de valvules est la preuve d'un vaisseau pré-
Ce réseau veineux ganglionnaire est connecté :
existant, car le développement d'une nouvelle valvule,
■ vers le haut :
après destruction, par exemple post-thrombotique, ou
– avec les afférences abdominogénitales de la jonction
expérimentalement sur un vaisseau néoformé, n'a jamais
saphénofémorale,
été mis en évidence en pratique clinique ou expérimenta-
– à la veine fémorale par l'intermédiaire de petites perfo-
lement chez l'animal ;
rantes qui traversent le fascia cribifomis ;
■ la structure complexe en trois couches de sa paroi est
■ vers le bas ;
un argument en faveur d'un vaisseau préexistant (cri-
– à des petites perforantes musculaires (muscles coutu-
tère constant dans la littérature). Lors d'un processus
rier, droit antérieur, moyen adducteur),
de néovascularisation, un des canaux peut devenir
– et surtout au tronc de la GVS (habituellement 10 à
prédominant avec régression des autres petits canaux
15 cm au-dessous de l'abouchement saphénofémoral)
et aboutir à une récidive monocanalaire. Mais dans ce
et de la SAA de cuisse.
cas, la structure pariétale en trois couches est rempla-
cée par une simple couche endothéliale, associée à une
Preuves échographiques fine paroi musculaire déstructurée ;
En 1999, nous avions proposé une description ultrasonore ■ la présence d'un nerf dans la couche musculaire est un
de ces réseaux de la lame lymphoganglionnaire inguinale. argument en faveur d'un vaisseau préexistant car sa pré-
Un des critères échographiques caractéristiques était leur sence n'a jamais été mise en évidence dans un vaisseau
trajet transganglionnaire. Dans cette étude, ils étaient impli- néoformé ;
qués comme principale source de reflux dans 6 % des cas ■ la présence de tissu cicatriciel environnant est la preuve
dans la genèse d'une varicose primitive de la partie termi- d'une chirurgie antérieure. Ce tissu cicatriciel postopéra-
nale de la GVS. Dans ce cadre pathologique, ces réseaux toire est détectable même après de nombreuses années.
étaient incontinents et plus ou moins dilatés. Il se caractérise histologiquement par une disposition
L'analyse de la vascularisation du ganglion faite par Kubik typique, parallèle aux faisceaux de collagènes et de la
permet de comprendre ces trajets transganglionnaires. fibrose ou sclérose. Si au niveau d'une JSF, il existe un
Il existe une continuité veineuse qui traverse le gan- tissu graisseux sans fibrose et des fibres collagènes dispo-
glion dans ses petit et grand axes en empruntant la veine sées au hasard, cela exclut une chirurgie antérieure et la
hilaire, puis les veines trabéculaires pour rejoindre les capil- présence d'un réseau multicanalaire dans un tel tissu doit
laires du sinus sous-capsulaire, qui communiquent ensuite être considérée comme le développement d'un réseau
avec les veines provenant du tissu adipeux environnant. préexistant ;
L'hypertrophie de ces réseaux sous l'influence de facteurs ■ la présence de canaux multiples est en faveur d'une néo-
hémodynamiques ou angiogéniques peut donc expliquer vascularisation. Pour ce critère, l'auteur est très prudent :
les aspects échographiques de veines transganglionnaires la découverte histologique de plusieurs canaux est en
(selon les deux axes du ganglion), dilatées et incontinentes. faveur d'une néovascularisation, alors que la présence
Enfin, lorsqu'on compare les images de dissection des d'un canal unique est plutôt en faveur d'un vaisseau
réseaux de la lame ganglionnaire de Gillot et le document de préexistant.
52 Partie I. Données fondamentales
Cependant, ce critère n'est pas spécifique car il existait rente avec les études de suivi après les procédures endo-
dans cette étude, des récidives monocanalaires qui étaient luminales thermiques qui ne mettent pas en évidence de
histologiquement des véritables néovascularisations par néovascularisation.
rapport au deuxième critère (structure pariétale en trois Elle est un des arguments des chirurgiens qui prônent
couches). l'éveinage sans crossectomie. L'autre argument est de pré-
Deux conclusions peuvent être extraites de cet article : server la fonction de drainage du segment intervalvulaire.
■ lorsqu'il existe une récidive multicanalaire dans un
tissu cicatriciel, associant des vaisseaux avec une struc-
ture pariétale complète et des vaisseaux avec une paroi Références
déstructurée, il est probable qu'une véritable néovascu- [1] Gillot C. Atlas anatomique des dispositifs veineux superficiels des
larisation est connectée à des vaisseaux préexistants ; membres inférieurs. Cabourg : Éditions phlébologiques françaises ;
■ lorsqu'il existe une récidive multicanalaire dans un tissu 1998.
adipeux non cicatriciel, il s'agit probablement d'une [2] Gillot C. Dispositifs veineux poplités : hypothèses et certitudes.
hypertrophie de vaisseaux préexistants. Phlébologie 1998 ; 51 : 65–74.
Cependant, l'auteur propose quand même de classer cette [3] Gillot C. Le prolongement post-axial de la petite veine saphène. Étude
forme de récidive comme néovascularisation au sens large, anatomique. Considérations fonctionnelles. Intérêt pathologique.
dans la mesure où cette évolution est due aux modifications Phlébologie 2000 ; 53(3) : 295–325.
hémodynamiques induites par la crossectomie ou l'éveinage. [4] Caggiati A. Nouveautés dans l'anatomie saphénienne. Rapports
des veines saphènes avec les fascias : le compartiment saphénien.
Si on accepte ces deux propositions, la néovascularisa-
Phlébologie 2003 ; 56(1) : 19–25.
tion devient un cadre nosologique cohérent et correspond à [5] Sebastiani F. Sviluppo prenatale della fascia superficialis di alcune
l'association de deux phénomènes intimement liés : regioni dell'ipoderma umano. Scritti Biologici 1935 ; 10 : 3–40.
■ le développement de vaisseaux préexistants, [6] Francheschi C. Théorie et pratique de la cure CHIVA. Éditions de
■ l'apparition de vaisseaux néoformés interconnectés avec l'Armancon ; 1988.
les premiers. [7] Bailly M. Cartographie CHIVA. In : Chirurgie vasculaire. Encycl Méd
Autrement dit, il existe un réseau veineux physiolo- Chir. Paris : Elsevier ; 1995. p. 1–4, 43-161-B.
gique de la lame ganglionnaire, prouvé anatomiquement [8] Lemasle P, Uhl JF, Lefebvre-Vilardebo M, Baud JM. Proposition d'une
et retrouvé échographiquement. Il est normalement fin (de définition échographique de la grande saphène et des saphènes acces-
l'ordre de 2 mm) et continent. Il peut devenir dystrophique, soires à l'étage crural. Phlébologie 1996 ; 49(3) : 279–86.
[9] Caggiati A, Ricci S. The great saphenous vein compartment.
c'est-à-dire dilaté et incontinent sous l'influence de fac-
Phlebology 1997 ; 12 : 106–11.
teurs angiogéniques : inflammation, hormones, procédure [10] Caggiati A, Bergman JJ, Gloviczki P, et al. Nomenclature of the veins
chirurgicale… of the lower limbs : an international interdisciplinary consensus state-
On peut faire un parallèle avec le réseau veineux périnéal ment. J Vasc Surg 2002 ; 36 : 2.
qui est présent chez tout individu mais ne s'exprime dans [11] Coleridge-Smith P, Labropoulos N, Partsch H, et al. Duplex ultra-
la maladie variqueuse que chez certains, sous l'influence sound investigation of the veins in chronic venous disease of the
de facteurs hormonaux (grossesse) ou hémodynamiques lower limbs – UIP Consensus. Document Part 1. Basic Principles. Eur
(insuffisance veineuse pelvienne). J Vasc Endovasc Surg 2006 ; 31 : 83–92.
Sous l'effet de ces mêmes facteurs angiogéniques ou [12] Gillot C. La crosse de la veine saphène interne. Bases anatomiques et
hémodynamiques, des connexions néoformées peuvent se techniques de la crossectomie. Phlébologie 1994 ; 47(2) : 117–33.
[13] Mühlberger D, Morandini L, Brenner E, et al. Venous valves and
créer entre ce réseau veineux préexistant de la lame gan-
major superficial tributary veins near the saphenofemoral junction.
glionnaire et une varicose sous-jacente. J Vasc Surg 2009 ; 49 : 1562–9.
L'échographie ne permet pas de distinguer réseaux pré- [14] Hach W, Gruss JD, Hach-Wunderle V, Jünger M. Venen Chirurgie.
existants et réseaux néoformés. Stuggart, New York : Schattlauer ; 2006.
Cette distinction est histologique. [15] Caggiati A, Bergman JJ, Gloviczki P, et al. Nomenclature of the veins
Cette explication physiopathogénique pourrait expliquer of the lower limbs : extensions, refinement and clinical application.
les aspects très précoces de néovascularisation décrits par de J Vasc Surg 2005 ; 41 : 719–24.
Maeseneer : 2,3 % à 2 mois et 14 % à 1 an. [16] Pieri A, Vannuzzi A, Benelli L, Duranti A. Varici della grande safena
per incontinenza della valvola pre-ostiale con ostio safeno-femorale
continente : dimostrazione diel reflussi pelivici con eccocolar doppler. In :
Corollaire pratique de cette approche
5e Cong. Nat. e 4e Cong. Intern. de la Societa Italiana di Flebollinfologia,
de la néovascularisation Sienna 27–30 sept ; 1993, abstracts book, 131.
La recherche d'un réseau dystrophique de la lame ganglion- [17] Pieri A, Vannuzzi A, Duranti A, et al. Rôle central de la valvule pré-
naire inguinale doit être systématique lors de tout bilan ostiale de la saphène interne dans la genèse des varices tronculaires
écho-Doppler d'une varicose, que celle-ci soit primitive ou des membres inférieurs. Phlébologie 1995 ; 48(2) : 227–37.
récidivée : [18] Cormier JM. Chirurgie du carrefour fémoral et de l'artère fémorale
profonde. Encycl Méd Chir (Elsevier, Paris). Techniques chirurgi-
■ d'une part, parce qu'il peut, lorsqu'il est incontinent, être
cales, chirurgie vasculaire, [43-029-C].
à l'origine de la varicose ; [19] Vin F, Lemasle P, Lefebvre-Vilardebo M, Uhl JF. Niveau de reflux de la
■ d'autre part, parce que sa présence pourrait être une grande veine saphène Indications thérapeutiques. Phlébologie 2004 ;
contre-indication à la crossectomie ou à une reprise 57 : 255–9.
chirurgicale du triangle de Scarpa. [20] Neglen P, Egger JF, Olivier J, Raju S. Hemodynamic and clinical
Cette agression chirurgicale pourrait activer des facteurs impact of ultrasound-derived venous reflux parameters. J Vasc Surg
angiogéniques et aggraver ce réseau. Cette notion est cohé- 2004 ; 40 : 303–10.
Chapitre 4. Anatomie et écho-anatomie 53
[21] Yamaki T, Nozaki M, Sasaki K. Quantitative assessment of superficial de la chirurgie d'exérèse. Résultats préliminaires. Phlébologie 1995 ;
venous insufficiency using duplex ultrasound and air plethysmogra- 48(3) : 321–7.
phy. Dermatol Surg 2000 ; 26 : 644–8. [31] Creton D. Étude anatomo-chirurgicale de 41 jonctions saphéno-
[22] Costantini-Nohra C. Caractérisation hémodynamique des reflux poplitées incontinentes. Peut-on réduire le risque de récidive vari-
terminaux et pré-terminaux de la jonction saphéno-fémorale. queuse poplitée ? Phlébologie 1998 ; 51(4) : 457–63.
Corrélation avec la sévérité de l'affection veineuse chronique. Étude [32] Creton D, Kohler F. L'incontinence de la petite veine saphène est-elle
prospective. Mémoire pour le diplôme universitaire de Phlébologie ; en relation avec la hauteur de son abouchement dans la voie pro-
université Pierre et Marie Curie–Paris VI. fonde ? Phlébologie 2000 ; 53(1) : 7–12.
[23] Franceschi C, Bahnini A. Points de fuite pelviens viscéraux et varices [33] Franco G, Nguyen Khac G, Nguyen Morere MC. Intérêt de l'écho-
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