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Anatomie du sein

Les objectifs éducationnels


Au terme de son apprentissage, l’étudiant devra être capable de :
1) Identifier les anomalies de développement mammaire
2) Décrire l’anatomie descriptive du sein
3) Décrire la vascularisation artérielle du sein
4) Décrire la vascularisation veineuse du sein
5) Décrire le drainage lymphatique du sein

Connaissances préalables requis

1. Anatomie générale du thème 3.

Activités d'apprentissage

1. Lecture du document de base

2. La séance CIAP

INTRODUCTION

Chaque sein contient une glande mammaire, elle -


même composée de quinze à vingt compartiments
séparés par du tissu graisseux et du tissu de
soutien qui contient des vaisseaux, des fibres et de la
graisse.

Chacun des compartiments de la glande mammaire


est constitué de lobules et de canaux. Le rôle des
lobules est de produire le lait en période d’allaitement.
Les canaux transportent le lait vers le mamelon.

1. LES ANOMALIES DU DÉVELOPPEMENT


MAMMAIRE

1.1. Les mamelons surnuméraires (polythélie) :


Ils sont répartis le long de la ligne mamelonnaire et
Figure 1
sont due à la persistance de bourgeons mammaires
primitifs. Ces mamelons surnuméraires sont en effet
toujours situés sur une ligne partant du creux
axillaire et aboutissant au pubis, selon le trajet de
l’ancienne crête mammaire. (Figure 1)

Si cette anomalie s’accompagne du développement 1.2. L’amastie :


d’une authentique glande mammaire surnuméraire
C’est l’absence totale de sein (glande et plaque
(qui peut être fonctionnelle en période de lactation
aréolo-mamelonnaire). Elle est en général
et parfois authentifiée seulement à ce moment-là à
unilatérale et s’accompagne volontiers de
l’apparition d’une sécrétion lactée), on parle de
malformations associées du membre supérieur.
polymastie

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1.3. L’aplasie

Dans l’aplasie mammaire existe une plaque aréolo-


mamelonnaire, souvent de très petite taille, sans
glande sous-jacente.

Les mécanismes de malformation de la glande


mammaire sont encore mal connus, et l’on en est
réduit à des hypothèses : l’enfouissement du
bourgeon mammaire dans le mésenchyme se ferait
Figure 4
sous l’influence de la testostérone, et le
développement des bourgeons secondaires
dépendrait des estrogènes.

3. ANATOMIE DESCRIPTIVE

2-1. Situation :

Le sein est situé sur la paroi thoracique antérieure


entre le 3ème et le7ème cotes, en dehors du
sternum et en dedans de la ligne axillaire
antérieure, le sein est limité en bas par le sillon
sous-mammaire inférieur plus net que le sillon
sus-mammaire(limite supérieure). (Figure 2) 2-2. Les quadrants du sein :

Pour des raisons topographiques, et non sur des


arguments anatomiques, on divise le sein vu de face
en quatre quadrants, supéro-interne, supéro-
externe, inféro –interne et inféro - externe selon
deux axes, vertical et horizontal, passant par le
mamelon. (Figure 3)

Figure 3

2-3. Les segments du sein :

Sur la patiente examinée debout, le sein étant


observé de profil, on peut déterminer sur ce qu’il est
convenu d'appeler la ligne thoraco-mammaire
quatre segments, dont l’analyse est utile pour
évaluer la position de l’aréole par rapport au volume
mammaire et le degré de ptose
Figure 2 -Le segment I, ou segment thoracique sous-
claviculaire, s’étend du bord inférieur de la clavicule
à la limite supérieur de la glande mammaire,
autrement dit le sillon sus-mammaire. Il sera plus
ou moins étoffé selon l’épaisseur du pannicule
adipeux sous-cutané et celle des pectoraux, et plus

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ou moins oblique en bas et en avant, outre ces deux
éléments, selon la morphologie de la cage
thoracique.
4. LA VASCULARISATION ARTÉRIELLE DU
-Le segment Il, ou segment mammaire sus- SEIN
aréolaire, s'étend du sillon sus-mammaire, point
d'amarrage de la 1ère crête de Duret, à l'extrémité
Trois réseaux se partagent inégalement la
supérieure de la plaque aréolo- mamelonnaire. Sur vascularisation du sein :
un sein normal, non ptôsé, et en position debout, il -Un réseau sous-dermique ;
correspond aux deux- tiers de la hauteur de la base -Un réseau pré-glandulaire ;
mammaire; idéalement il est légèrement; convexe -Un réseau retro-glandulaire, réuni aux précédents
et regarde en avant et un peu en haut. par un système anastomotique intra- glandulaire.
(Figure 6)
La plaque aréolo-mamelonnaire, interposée entre
les segments II et III, regarde légèrement en haut
et en dehors. (Figure 4)

2-4. Les moyens de fixité du sein :


La glande mammaire, comme le montre l’examen
clinique, est mobile sur le plan thoracique et
musculaire, mais ne l’est pas par rapport à la peau.
La plaque aréolo –mamelonnaire est le point de
convergence de toutes les cloisons fibreuses intra-
glandulaires.

Le sein est rattaché par les canaux galactophores au


niveau de la plaque aréolo-mammelonnaire et par
l’adhérence entre la glande et l’aréole et par les
ligaments de Cooper qui jouent un rôle moindre

L’absence d’autres moyens de soutien efficaces


Figure 6
explique que la ptose apparaisse dès que la peau ne
supporte plus une distension exagérée, au-delà des
limites d’étirement des fibres élastiques. (Figure 5)

L’origine de ces réseaux provient :

De l’artère acromio-thoracique (a. thoraco-


acromialis)
Elle nait de l’artère axillaire au bord supérieur du
muscle petit pectoral (m.pectoralis minor), perfore
l’aponévrose clavi-pectorale (fascia clavi-pectoralis)
et se divise en deux branches, acromiale et
thoracique.
La branche thoracique, médiale, se distribue en se
divisant très rapidement en deux branches, la
branche musculaire profonde, est retro-pectorale.
C’est elle qui est à l’origine des rameaux perforants
cutanés qui émergent du bord inférieur du muscle
grand pectoral, perpendiculairement à celui-ci, qui
pénètrent donc la glande par sa face profonde. La
branche superficielle sous cutané, est plus courte et
se termine à hauteur du 3eme espace intercostal où

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elle s’anastomose avec le rameau perforant cutané 5. LA VASCULARISATION VEINEUSE DU
antérieur.
SEIN
De l’artère mammaire externe
Elle nait de l’artère axillaire (a.axillaris) en arrière du
muscle petit pectoral, descend en bas, en dedans et Le drainage veineux du sein retrouve l’existence de
en avant en suivant le bord externe du muscle grand deux réseaux, l’un superficiel et l’autre profond,
pectoral. anastomosés par le système intra-glandulaire et à
Elle se termine en se divisant en trois branches : leur périphérie.
Le réseau superficiel
Une branche antérieure, à destiné cutané, qui
s’anastomose avec une branche venue de la Les veines sous-dermiques, très superficielles, vont
mammaire interne par la 3ème perforante thoracique continuer autour de l’aréole le cercle de Haller. De
antérieur ; là part un réseau à très larges mailles, le réseau de
Une branche musculaire postérieure, qui Haller, sous-cutané, bien visible pendant la
s’anastomose avec des rameaux scapulaires grossesse et l’allaitement qui se draine dans les
inférieurs et donne des rameaux destinés aux muscles veines superficielles de la région :
pectoraux, au grand dentelé et aux intercostaux ; En haut dans le réseau cervical superficiel
Une branche glandulaire pénètre la glande par son (jugulaire antérieur et externe)
prolongement axillaire, et se divise en deux branches En dehors dans la veine céphalique par la veine
qui entrent dans la composition du cercle péri- acromio-thoracique
aréolaire en s’anastomosant avec des branches En bas dans les veines superficielles de la paroi
homologues venues de l’artère mammaire interne. abdominale, notamment la veine thoraco épigastrique
De l’artère mammaire interne superficielle ;
Elle nait de la face inférieure de la sous clavière, se En dedans il communique avec le réseau du sein
dirige en bas et en dedans sur le versant antérieur du opposé.
dôme pleural, derrière la veine sous- clavière et la Le réseau profond
clavicule, puis pénètre dans le thorax. Elle chemine
Les veines profondes sont satellites des rameaux
en arrière du plastron stérno-costal, jusqu’au 6ème
artériels, cheminent dans les travées conjonctives et
espace, où elle se divise en ses deux branches
les cloisons qui séparent les lobes glandulaires et se
terminales l’une latérale, l’artère musculo-phrénique,
drainent dans deux courants principaux :
l’autre médiale, l’artère épigastrique supérieur.
En dehors dans la veine mammaire externe puis
(Figure 7)
l’axillaire ;
En dedans dans la veine mammaire interne
En arrière existe également un réseau, moins
important, vers le système des perforantes
intercostales.

6. LE DRAINAGE LYMPHATIQUE DU SEIN

La constitution du système lymphatique du sein est


superposable au système artériel. Aucun secteur du
sein n’a de voie exclusive de drainage
Les réseaux superficiel et profond, richement
anastomosés dans la région péri- aréolaire, le
drainage lymphatique va suivre deux directions
principales vers les collecteurs régionaux :

Un drainage externe : le plus important, se draine


dans les ganglions mammaires externes puis les
ganglions axillaires ;
Un drainage mammaire interne : se draine en arrière
Figure 7 du sternum dans les ganglions mammaires internes ;
Un courant postérieur :accessoire, peu important,
aboutit aux ganglions sous claviculaires.

Le drainage lymphatique de la glande mammaire est


tributaire de trois régions lymphonodales :
● la région axillaire, qui constitue la voie de
drainage principale
● la région mammaire interne ;
● la région sus-claviculaire.
(Figure 8)

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Figure 8 8
Figure

Figure 9

7. L’INNERVATION DU SEIN
CONCLUSION
L’innervation de la glande mammaire et de son
enveloppe cutanée sont intimement liées, rappelant
Le Sein est une glande exocrine, paire et lobulée,
une fois de plus l’origine ectodermique de la glande.
de morphologie très variable selon l’âge et le sexe.
En effet, s’il existe quelques nerfs uniquement Il a un rôle esthétique très important chez la
cutanés, leur rôle est modeste par rapport ceux que femme et aussi une importance psychologique.
l’on peut considérer comme cutanéo-glandulaires, La glande mammaire se développe et fonctionne
et qui proviennent tous des nerfs perforants sous l’influence des hormones sexuelles fabriquées
intercostaux. par les ovaires (oestrogènes, progestérone).
A- Les nerfs cutanés Le sein est parcouru de vaisseaux sanguins et de
Les filets de la branche sus-claviculaire du plexus vaisseaux lymphatiques. Les ganglions et les
cervical superficiel ne jouent qu’un petit rôle car ils vaisseaux lymphatiques composent le système
ne descendent guère au-delà de la 2eme cote. lymphatique qui aide à combattre les infections.

B-Les nerfs cutanéo-glandulaires


Homologues du réseau artériel, ils proviennent des
branches perforantes des nerfs intercostaux et
constituent deux groupes :

Le groupe antéro-interne : comprend les rameaux


perforants antérieurs des 2ème, 3ème, 4ème,
5èmes et 6èmes nerfs intercostaux

Le groupe latéral : Il est formé par les rameaux


mammaires externes des 3ème, 4ème, 5ème et 6ème
rameaux perforants latéraux des intercostaux qui
pénètrent la glande par sa face profonde, près de sa
limite externe, après avoir perforé le thorax à hauteur
de la ligne axillaire moyenne. (Figure 9)

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Physiologie de la réponse sexuelle humaine

Prérequis :
Anatomie et physiologie de l’appareil reproducteur masculin
Anatomie et physiologie de l’appareil reproducteur féminin

Objectifs éducationnels du cours :


Les objectifs éducationnels Au terme de son apprentissage, l’étudiant devra être
capable de :
1) Citer les différentes phases du cycle de la réponse sexuelle humaine
2) Décrire les mécanismes physiologiques la phase du désir sexuel chez l’humain
3) Expliquer les mécanismes physiologiques de la phase de l’excitation sexuelle
chez la femme
4) Expliquer les mécanismes physiologiques de la phase de l’excitation sexuelle
chez l’homme
5) Décrire les mécanismes physiologiques de la phase de plateau chez l’homme et
chez la femme
6) Décrire les mécanismes physiologiques de la phase de l’orgasme chez l’homme
et chez la femme

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I- Cycle de la réponse sexuelle

La réponse sexuelle humaine est l’ensemble des réactions physiologiques et


psychologiques de l’homme ou de la femme constituant un cycle sexuel complet. Cette
réponse a été décrite en détail par les sexologues américains Masters et Johnson. Ils
ont décrit une réponse sexuelle humaine en quatre phases : excitation, plateau,
orgasme. Hélène Singer Kaplan a plus tard rajouté une phase : désir. Selon le modèle
modifié de Masters et Johnson, chez l'humain, un cycle sexuel complet, comprend cinq
phases : le désir, l'excitation, le plateau, l'orgasme et la résolution.

Masters-Johnson-Kaplan Model of sexual Response, 1966

Adapted from Kaplan HS. Disorders of Sexual Desire : Simon and Schuder, 1979.

II- Phases du cycle de la réponse sexuelle humaine :

Le cycle de la réponse sexuelle humaine comprend 5 phases, communes à


l'homme et à la femme, plus une supplémentaire chez l'homme qui est la période
réfractaire.

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II-1- Désir sexuel :
Le désir sexuel, ou libido, est une pulsion psychobiologique, instinctive, vers
l’accomplissement d’un rapport sexuel. Il précède et déclenche l’excitation sexuelle et
pousse le sujet à mettre en œuvre des stratégies aboutissant à avoir un comportement
sexuel.

Le désir prend sa source au niveau du cerveau. Le désir s’alimente de deux sources :

1. sensorielle exogène : exemple : une stimulation mécanique des organes


génitaux, ou par celle d'un autre endroit du corps, par une phrase lue ou
entendue, par une odeur sentie, par la présence d'une personne particulière,
ou le fait d'être dans une situation particulière, ou encore par une image ou un
son évocateur
2. endogène : correspondant aux fantasmes et aux pensées sexuelles.

Plusieurs structures cérébrales, au niveau du système limbique et au niveau du cortex


cérébral, sont impliquées dans le désir sexuel. Ces structures participent à la
perception des émotions, de la motivation, de l’intégration des sensibilités viscérales
et somatiques, des comportements sociaux, des sentiments et des intentions d’autrui.
Au niveau central, le désir sexuel est modulé par des neurotransmetteurs et des
hormones sexuelles. Le désir résulte d’une balance entre des mécanismes excitateurs
(dopamine, testostérone, œstrogènes, kisspeptine…) et inhibiteurs (sérotonine,
prolactine, opioïdes…). La baisse de la libido serait la conséquence d’une diminution
de l’activité d’excitation ou d’une augmentation de l’activité d’inhibition. Bien
évidemment, le désir sexuel ne peut être réduit à une « simple » activité neuro-
hormonale. D’autres éléments tels que certaines conditions de santé, des
médicaments, des facteurs psychosociaux ou psychologiques, l’influencent également.

II-2- Excitation sexuelle :


II-2-1- Excitation sexuelle masculine : Erection :
L’érection est un événement vasculo-tissulaire complexe sous contrôle nerveux
essentiellement végétatif.

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A. Type d’érection :
On distingue trois types d’érections
1. Erection réflexe survenant en réponse à une stimulation locale ;
2. Erection psychogène survenant en réponse à une stimulation cérébrale :
visuelle, auditive, fantasmatique.
3. Erection nocturne accompagnant les phases de sommeil paradoxal, sensibles à
l’imprégnation androgénique.

Au cours de l’érection coïtale, les deux mécanismes réflexe et psychogène


interviennent.

B. Physiologie de l’érection
Les corps caverneux sont les éléments principaux de l’érection. Les travées fibreuses
entourées de fibres musculaires lisses où chemine un riche réseau vasculo-nerveux.
FML sont couvertes d’un endothélium. Les cellules endothéliales et les fibres
musculaires lisses constituent les principaux acteurs de l’érection.

A l'état flaccide, la verge est flasque. Il s’agit de l’état habituel de la verge (au cours
des activités professionnelles, sportives, repos et sommeil sauf sommeil paradoxal).
Le tonus sympathique de base continu est responsable de la contraction des fibres
musculaires lisses du tissu érectile caverneux et du maintien des espaces sinusoïdes
fermés. En dehors de l’érection spontanée au cours du sommeil, l’érection ne survient
qu’en situation de stimulation sexuelle.
L’innervation sympathique noradrénergique de la verge est inhibitrice de l’érection. La
noradrénaline agit sur les fibres musculaires lisses en les contractant et est donc anti-
érectile.
La contraction du tissu érectile cesse par l’action du Monoxyde d’Azote (NO) NO, libéré
par les cellules endothéliales et les fibres effectrices proérectiles nitrergiques des nerfs
caverneux, branches du plexus pelvien dont les fibres.

Le NO neuronal déclenche la relaxation des cellules musculaires lisses du tissu érectile


qui permet l’ouverture des espaces sinusoïdes qui se remplissent de sang artériel.
Lorsque les espaces sont remplis, la compression des veines émissaires sous-
albuginéales s’oppose au retour veineux, il s’agit d’un mécanisme veino -occlusif passif.
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C’est la mise en tension de l’albuginée résultant de l’augmentation de volume des corps
caverneux remplis de sang qui est responsable de la rigidité du pénis.

Les cellules endothéliales qui tapissent la surface des espaces sinusoïdes sont étirées
par le remplissage sanguin artériel et secrètent par un mécanisme paracrine du NO qui
participe au maintien de l’érection.

En cas de dysfonction endothéliale (diabète, HTA, dyslipidémie, athérosclérose. . .), la


production de NO endothélial fait défaut et est responsable d’une altération de
l’érection.

Les fibres somatiques motrices des muscles ischiocaverneux et bulbospongieux partant


du noyau d’onuf cheminent dans le nerf pudendal

Le nerf dorsal du pénis, branche du nerf pudendal, transmet vers la moelle sacrée
(S2-S3-S4) les informations sensitives issues du pénis (la peau du pénis, son corps
caverneux et le gland). Le nerf périnéal, branche du nerf pudendal, conduit les
informations sensitives des téguments du périnée et des bourses.

Il s’agit d’afférences essentielles dont une lésion bilatérale lors d’une fracture complexe
du bassin ou du traitement chirurgical d’escarres ischiatiques peut être responsable de
la disparition des érections dites réflexes.

L’érection psychogène répond à une stimulation cérébrale. L’aire préoptique médiane


et le noyau paraventriculaire de l’hypothalamus sont des régions d’intégration régulant
la réponse sexuelle en général et l’érection en particulier, elles participent également
à la modulation supraspinale des érections réflexes. Les érections nocturnes sont
également d’origine supraspinale.

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C. Mécanisme d’action du NO :

Le NO active la guanylate cyclase qui induit la synthèse de Guanosine MonoPhosphate


cyclique (GMPc), second messager intracellulaire du NO. La GMPc active elle-même
une kinase qui abaisse le calcium libre cellulaire, ce qui provoque la relaxation des
fibres musculaires lisses des corps caverneux et donc, sa vasodilatation et l’érection.
L’endothélium agit également sur les fibres musculaires lisses en les relaxant par
l’intermédiaire de l’AMPc et de la prostaglandine E1 . La fin de l’érection résulte de la
dégradation du GMPc par les phosphodiestérases de type 5 (PDE 5). Les inhibiteurs de
la PDE 5 sont utilisés dans le traitement des dysfonctions érectiles. L’AMPc est dégradé
par les PDE 2, 3,4 (sur lequelle agit la papavérine).

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Molecular mechanism of penile smooth muscle relaxation
From Lue TF: Erectile dysfunction. N Engl J Med 2000

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II-2-1- Excitation sexuelle féminine :
La physiologie de l’excitation sexuelle peut être décrite comme une augmentation de
l’activité du système nerveux autonome qui va permettre de préparer le corps pour
une activité sexuelle :

1. Activation du parasympathique permettant une augmentation du flux sanguin


vers la sphère génitale et le tissu érectile clitoridien ;
2. Stimulation du sympathique permettant une augmentation du débit sanguin
cardiaque et une augmentation de la vascularisation artérielle à destinée des
muscles lisses et des organes génitaux. Cette phase d’excitation sexuelle est
corrélée à une activité corticale avec en retour une réponse adaptée. La phase
d’excitation est caractérisée par un phénomène de lubrification vaginale, la
congestion du clitoris et des petites lèvres, l’écartement des grandes lèvres et
l’allongement de la partie postéro-supérieure du vagin.

Cette phase fait intervenir un réflexe. Les zones érogènes primaires sont stimulées
(petites lèvres, clitoris, unité neurovasculaire vaginale antérieure, seins. . .) et les
informations sensitives génitales sont transmises via en particulier les nerfs pudendaux
et la moelle pour être intégrées au niveau cortical. Le recrutement des efférences
parasympathiques empruntant les nerfs pelviens puis caverneux entraîne
l’engorgement du clitoris, des lèvres et du vagin. Cet engorgement va permettre
l’apparition de la lubrification correspondant à l’augmentation du transsudat issu de la
vasodilatation des capillaires des parois du vagin. Ce phénomène est facilité en
particulier par l’imprégnation du milieu local en estradiol qui participe à la régulation
des aquaporines et du NO essentiels à la production du transsudat.

II-3- Phase de Plateau :


Cette phase correspond au maintien de l'état d'excitation (Maintien de l'érection chez
l’homme et maintien de la lubrification vaginale chez la femme).

A- Chez l’homme,

B- Chez la femme, la phase de plateau est caractérisée par un changement de


forme du vagin qui prend l’aspect d’une poire : rétrécissement du tiers inférieur

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sous l’effet de la contraction du diaphragme périnéal et élargissement du fond
vaginal sous l’effet de la contraction du levatorani (diaphragme pelvien).

II-3- L’orgasme :
L’orgasme est la sensation voluptueuse qui survient à l’acmé de l’excitation sexuelle.
C’est l'une des sensations les plus agréables connues de l'humanité. C’est un processus
cérébral qui suit habituellement une série d'événements physiques périphériques.

II-3-2- Chez l’homme :


L’orgasme est contemporain à l'éjaculation chez l'homme. L’éjaculation est l’expulsion
à travers le méat urétral de 2 à 5 cc de sperme

L’éjaculation est un processus neuro-musculaire complexe, comportant deux phases :

1. La phase sécrétoire ou d’émission

Cette phase débute par la sécrétion du liquide séminal par les glandes sexuelles
accessoires et les contractions péristaltiques du tractus séminal de l’épididyme à la
prostate, assurant le transport des spermatozoïdes. C’est la phase d’accumulation de
toutes les sécrétions (vésicules séminales, prostate, épididyme) à l’intérieur de l’urètre
prostatique entre ses 2 sphincters :
❑ en haut le sphincter lisse qui permet d’éviter l’éjaculation rétrograde (dans
la vessie)

❑ en bas le sphincter strié qui permet d’éviter que le sperme ne sorte

L’émission est contrôlée principalement par le système nerveux sympathique. Le centre


sympathique médullaire thoraco-lombaire contrôle la première phase de l’éjaculation
avec l’émission du sperme associée à une fermeture du col vésical.
Le sperme, ou éjaculat, est habituellement expulsé de façon antérograde. Une
fermeture incomplète du sphincter interne peut entraîner une éjaculation rétrograde.
Le sperme ainsi s’accumule dans l’urètre postérieur.
Le centre médullaire sympathique thoraco-lombaire (D12- L2) assurent le contrôle de la
première phase de l’éjaculation avec l’émission du sperme associée à une fermeture
du col vésical.
2. La phase d’expulsion

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Elle est caractérisée par une cascade d’évènements :

1. Ouverture du sphincter strié : forcé par la pression du sperme accumulé


2. Contraction permanente du sphincter lisse de la vessie sous l’effet de
l’innervation adrénergique
3. Contraction de muscles périnéaux toutes les 0,8 s
4. Ecoulement du sperme par saccades (3 à 5 secousses cloniques survenant
toutes les 0,8 secondes), sous l’action des contractions de l’ensemble des
muscles périnéaux, du releveur de l’anus et de la musculature de l’urètre.
5. Contraction des vésicules séminales.

Les contractions des muscles striés pelvipérinéaux sont commandées par les
efférences somatomotrices issues de la moelle épinière sacrée (centre médullaire sacré
S2-S4) chez l’homme et atteignant les muscles striés pelvipérinéaux (muscles bulbo-
spongieux, ischio-caverneux et périnéaux) ; via le nerf pudendal.

La coordination entre les deux centres (centre sympathique thoraco-lombaire et centre


sacré) est assurée par un groupe d’inter-neurones, appelés neurones spinothalamiques
lombaires.

A l’étage cérébral, le contrôle de l'éjaculation par le système nerveux central passe par
des neurones du tronc cérébral, notamment le noyau paragigantocellulaire (PGi), en
exerçant un tonus inhibiteur sur le réflexe d’expulsion. Parmi les structures cérébrales
contrôlant l’éjaculation, l’aire préoptique médiane (APOM) et le noyau paraventriculaire
(NPV) de l’hypothalamus jouent un rôle essentiel, en particulier dans la phase
d’émission. En effet, l’APOM possède des projections sur le noyau paragigantocellulaire
et le NPV projette, quant à lui, sur les neurones préganglionnaires autonomes des
centres spinaux de l’éjaculation. La sérotonine constitue le neurotransmetteur le plus
notable dans le contrôle de l'éjaculation.

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La sensation orgasmique est contemporaine des contractions musculaires expulsives.

II-3-2- Chez la femme :


L’orgasme commence quelques secondes avant les huit à dix contractions musculaires
saccadées et involontaires du vagin et des muscles de la région génitale et anale. La
stimulation doit être maintenue jusqu’à l’orgasme car contrairement à l’homme, la
femme n’a pas de point de non-retour et un arrêt de la stimulation entraîne une
retombée de l’excitation. L’orgasme s’accompagne de l’érection des mamelons et d’une
accélération de la respiration et du rythme cardiaque.

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II-3-2- Contrôle cérébral de l’orgasme :
L’orgasme peut survenir indépendamment de l'innervation neurologique normale des
glandes sexuelles, semblable à ce que l'on peut observer dans le cas du patient ayant
subi une ablation totale de la prostate ou après des lésions du plexus hypogastrique
Des sensations orgasmiques peuvent être cérébralement générées sans apport de
stimuli génitaux ou même sans éjaculation.

A l’étage cérébral, pendant l’orgasme, l’aire tegmentale ventrale est fortement activée
pendant l’orgasme chez la femme et chez l’homme. De plus, l’amygdale, une
composante importante du système limbique intégrant les stimuli sensoriels et jouant
un rôle essentiel dans le conditionnement aversif, est désactivée au moment de
l’orgasme chez l’homme. Il est à noter que l’activation de l’aire tegmentale ventrale et
la désactivation de l’amygdale sont également observées lors de la prise de cocaïne et
d’héroïne.

II-4- La phase de Résolution :


Cette phase est caractérisée par la disparition de l'état d'excitation. Il s’agit de la
période réfractaire pendant laquelle il est impossibilité de réinitier une érection chez
l’homme. Sa durée est variable selon les hommes et les circonstances. Elle s'allonge
avec l'âge.

Question d’évaluation :
L’érection psychogène :
A. Survient au cours du sommeil
B. implique des noyaux hypothalamiques
C. met en jeu une relaxation des muscles lisses des corps caverneux
D. met en jeu une libération du monoxyde d’azote (NO) par les cellules
endothéliales
E. est maintenue par l’effet de la phosphodiestérase de type 5
Réponse : BCD
Références

Cour F, Droupy S, Faix A, Methorst C, Giuliano F. Anatomy and physiology of sexuality. Prog
Urol. 2013
Saitz TR, Serefoglu EC. Advances in understanding and treating premature ejaculation. Nat
Rev Urol. 2015

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ANNÉE UNIVERSITAIRE 2023-2024 / THEME XIII - REPRODUCTION, SEXUALITÉ ET HEREDITÉ - PCEM2

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