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COURS UNIVAC 2022-2023

Niveau : LICENCE 2

Département de Géographie
Université Félix Houphouët-Boigny
Abidjan-Côte d’Ivoire

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Matrice d’Organisation du Cours de
Cartographie Statistique L2
Chapitre Section Séances Références documentaires
et bibliographiques
Introduction générale 1ere séance Atta et Amouzouvi (1987) pp9-31.
Définition de la cartographie, de la carte Lambert et Zanin (2016) p75.
et de la carte thématique Atta et Amouzouvi (1987) pp29-31.
1-La sémiologie graphique et le langage de la carte 1ere Lambert et Zanin (2016) p25 ; pp74-75.
1-1 Les composantes du langage Atta et Amouzouvi (1987) pp29-31.
cartographique Atta et Amouzouvi (1987) pp33-39.
Concepts de base 1-2 Les variables visuelles Lambert et Zanin (2016) pp83-115.
1-2-1 définition et typologie
1-2-2 description des variables visuelles
2-Methodologie d’élaboration de la carte 2eme séance

3-Pratique représentative 2eme et 3 eme Atta et Amouzouvi (1987) pp112-113.


3-1 Avec Le système par points Séance
3-2 Avec le système par plage Lambert et Zanin (2016) pp57-62.
3-2-1 Notion de valeur relative
3-2-2 Les paramètres de position et de dispersion 4eme à la 8eme
Représentation et Les paramètres de position Séance
traitement des
• Maximum et minimum
données
• Moyenne
• Médiane
• Mode
Les paramètres de dispersion
• La Variance
• L’écart type
3-2-3 les méthodes de discrétisation
• Les seuils observés
• Les amplitudes égales
Lambert et Zanin (2016) pp63-68.
• Moyennes emboitées
• La standardisation
3-3 Avec le diagramme ponctuel 9 et 10 eme Atta et Amouzouvi (1987) pp124-133.
séance
Evaluation 11eme séance
Représentation et 4- L’habillage d’une carte 12me séance Lambert et Zanin (2016) pp159-168.
traitement • Le titre
graphique des • La forme de la toponymie
données • La légende
• L’échelle
• Les sources
• L’orientation

Sources de documentation :

ATTA Koffi et AMOUZOUVI Yawo (1987) Eléments et pratique de cartographie thématique, Université
nationale de Côte d’Ivoire, 1987, Abidjan, 176 p. ISBN 2-7166-0291-3

LAMBERT Nicolas et ZANIN Christine (2016) Manuel de cartographie, Ed.Armand Colin, 2016, paris ,221 p.
ISBN 978-2-200-61285-6

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Introduction et Généralités
Définition de la cartographie et de la carte
Pour l’association internationale des cartographes, la cartographie est définie comme
l’ensemble des opérations scientifiques, techniques et artistiques qui contribuent, à partir des
résultats d’observations directes ou d’exploitation de sources documentaires à l’élaboration
de cartes et de plans.
Pour ce qui est de la notion de carte, on s’accorde à la définir comme la représentation
géométrique, simplifiée et conventionnelle sur un plan des réalités concrètes ou abstraites
définis en fonction d’objectifs préalablement ciblés. Au moyen d’un rapport de similitude
appelé l’échelle, la carte permet de représenter sur un support réduit les faits du monde réel.

La notion d’échelle introduit celle des projections. Les projections découlent de modèles
mathématiques (géométriques) que les géodésiens ont conçus pour faciliter la représentation
de la terre sur surface plane1.
Dans le cadre de ce cours, l’instance est portée sur la carte et l’échelle. Plus précisément de la
notion de carte thématique. La carte thématique est un modèle cartographique conçu sur un
fond extrait d’une carte de base ou des phénomènes qualitatifs ou quantitatifs concrets
relatifs à une thématique donnée sont exposés. Pour réussir le thème traité, le concepteur
doit avoir une bonne maîtrise des connaissances en sémiologie et sur le thème abordé. En
effet, la carte thématique doit être un moyen pour véhiculer l’information juste et précise.
En somme, on retient qu’en tant que représentation géométrique conventionnelle, de
phénomènes localisables dans l’espace, la carte thématique utilise des figurés et des signes
codés dont la portée et la signification repose sur des règles et lois portées par la sémiologie
graphique, et une parfaite connaissance du thème abordé. C’est aussi un document portant
cette représentation ou une partie de cette représentation sous forme d’une figure
manuscrite, imprimée ou réalisée par tout autre moyen.
Pour rappel, ce cours vise les objectifs suivants :
-Faire découvrir les règles, la théorie de base du langage cartographique,
-Faire connaître et être en mesure d’utiliser sans se tromper les différents systèmes de
représentation abordés dans le présent cours.

1 A ce niveau l’enseignant peut donner des exemples de formulations d’échelle tant graphique que numérique.
On retient :
1/10 000 1 cm sur la carte représente 100 m sur le terrain
1/ 25 000 ou 1 : 25 000 se lit un vingt-cinq millième.
Il peut aussi évoquer des exemples de projection et de datum.
Comme ce n’est pas l’objet de ce cours, il ne faudrait s’y attarder.
Il faut rappeler que ce sont des notions qu’ils parcourent en Licence1

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1)La sémiologie graphique et le langage de la carte
On appelle sémiologie graphique l’ensemble des règles qui permettent l’utilisation d’un
système graphique de signes pour la transmission d’une information.
Le langage cartographique est une forme d’expression dont les signes graphiques
élémentaires (le point, le trait, la tache) seraient l’alphabet, dont le vocabulaire est fait de
variables visuelles et dont la syntaxe est définie par les règles de la perception visuelle.

1-1 Les composantes du langage cartographique


Pour réaliser une représentation cartographique, le cartographe dispose de signes
élémentaires, qu’il distribue selon une certaine implantation graphique. Il combine ces signes
pour former des figurés, en fonction de sept variables visuelles.
Les signes graphiques élémentaires. Ils sont au nombre de trois. On les utilise pour constituer
le vocabulaire de base du langage cartographique. Ce sont le point, le trait et la tache (un aplat
de noir ou de couleur).
Le figuré cartographique. Il est construit par le cartographe à partir des signes graphiques
élémentaires. C’est une construction qui peut recevoir des implantations graphiques
différentes et qu’on peut faire varier en utilisant les variables visuelles.
L’implantation graphique. C’est la manière d’appliquer le figuré sur la carte : elle peut être
ponctuelle lorsque le figuré est attribué à un point ou à un symbole, linéaire lorsque le figuré
est affecté à une ligne, et zonale lorsque le figuré est étendu sur une surface (document 2).

Document 1: Les types de figurés cartographiques

1-2 Les variables visuelles


1-2.1- Définition et typologie
Le dessin cartographique se réalise à partir de signes divers qui sont en fait une convention
entre le dessinateur et le lecteur de la carte. L’ensemble des signes utilisés pour représenter
les phénomènes sur une carte est appelé variables visuelles. Les variables visuelles sont une
façon de faire varier les signes graphiques. Elles ont des propriétés particulières telles que la
longueur qui est le nombre de possibilités de différenciation.
On distingue sept variables visuelles différentes : la forme, la taille, la couleur, la valeur,
l’orientation, la texture-structure (trame), et le grain.

1.2.2- Description des variables visuelles


- La forme : c’est la variable des contours d’un figuré. À surface égale, un élément graphique
peut prendre une infinité de formes. On distingue les formes géométriques (cercle, carré,
triangle, rectangle, losange etc.) et les formes symboliques. On parle de symbole évocateur

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ou de symbole figuratif. On dit d’un symbole qu’il est évocateur lorsque le seul aspect du
symbole suffit à évoquer le phénomène représenté ; par exemple, l’arbre pour une forêt ou
avion pour un aéroport. Si le symbole est un schéma très simplifié de l’objet évoqué, on dit
qu’il est figuratif, par exemple un parallélépipède pour un bateau, un cercle avec une croix
pour une église.
La forme est le plus souvent utilisée pour élaborer des cartes d’inventaires, cartes scolaires,
dépliants touristiques.

Document 2 : La variable visuelle forme

Source : Béguin et Pumain, 2003, p. 44

- L’orientation : c’est l’angle que fait un figuré linéaire avec la verticale. L’orientation
s’applique à des figurés ponctuels allongés (la base doit être au plus égale au tiers de la
hauteur).
Sa longueur est limitée à quatre directions (verticale, horizontale et 2 obliques à 45°).
Aucune de ces orientations n’est privilégiée, il n’y a donc aucun classement possible à partir
de l’orientation. Cette variable est donc uniquement différenciatrice et est utilisée pour
représenter les modalités de caractères qualitatifs.

Document 3 : La variable visuelle orientation

- Le grain : c’est l’agrandissement ou la réduction d’une texture-structure. Il correspond à une


variation de taille de l’élément constitutif de la trame avec un rapport noir/blanc constant. La
variation de grain s’obtient en diminuant ou grossissant (à la manière de la réduction ou
l’agrandissement d’une photocopieuse) une trame prédéfinie.

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Document 4 : La variable visuelle grain

La taille : la variation de taille se traduit par une variation de surface, de longueur, de hauteur
ou de volume d’un figuré.
Cette définition s’applique aussi bien à des figurés géométriques qu’à des figurés
symboliques. Les variations de taille sont en général facilement perçues sur une carte et
immédiatement identifiées à des différences quantitatives.

Document 5 : La variable visuelle taille

Source : Béguin et Pumain, 2003, p. 46 et 66

La valeur : c’est le rapport entre les quantités totales de noir et de blanc perçues sur une
surface donnée. La variation de valeur est obtenue au moyen d’une suite de gris qui
s’échelonnent en progression continue du blanc au noir. Cette notion s’applique aussi à la
couleur que l’on peut éclaircir ou foncer par apport de blanc ou de noir. On obtient dans ce cas
un dégradé de couleur.
La valeur est une variable visuelle qui permet de traduire un ordre, car l’œil classe les taches
grisées de la plus claire à la plus foncée. Il associe aux taches claires les valeurs les plus faibles
et aux taches foncées les valeurs fortes.
La longueur de cette variable est limitée à 6 ou 7 paliers y compris le blanc et le noir.
(Gradation en aplat, trame de point, trame de trait).

Document 5 : La valeur

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- La texture-structure : c’est la combinaison d’éléments graphiques pour couvrir une surface.
On parle aussi de trame. Cette variable visuelle est un cas particulier de la forme, puisque son
élaboration repose sur le choix d’une forme que l’on répète de façon à couvrir une surface.
On distingue des éléments graphiques de forme simple : point, trait, tireté, des éléments
graphiques aux formes plus complexes, souvent évocatrices ou symboliques, qui portent le
nom de poncifs.

Document 6 : La texture-structure

- La couleur : c’est la sensation physiologique résultant de l’ensemble des radiations reçues


par l’œil en regardant un objet éclairé en lumière. Elle traduit des relations différentielles
d’équivalences ou ordonnées.
Les couleurs se décomposent en couleurs fondamentales et primaires. Les couleurs
fondamentales sont les trois couleurs monochromatiques (bleu-violet, vert et rouge) qui, en
se combinant donnent la lumière blanche. Les couleurs primaires sont les couleurs
complémentaires des couleurs fondamentales et sont les couleurs de base pour l’impression
sur papier (jaune, magenta et cyan).
La couleur seule ne suffit pas pour traduire un ordre, il faut lui ajouter la valeur. Chaque
couleur est éclaircie ou foncée par ajout de blanc ou de noir. On parle alors de dégradé de
couleur ou de camaïeu.
Il existe deux catégories de couleur : les couleurs dites chaudes qui s’ordonnent suivant l’ordre
jaune-orange-rouge- marron et les couleurs froides (vert-bleu-violet). Cet ordre est appelé
gradations harmoniques.

Document 7 : La couleur

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Document 8 : Schéma de synthèse des variables visuelles

Document 9 : synthèse des fonctions des variables visuelles dans le langage sémiologique

2- Méthodologie d’élaboration de la carte


Cinq phases essentielles sont à distinguer :
- La conception,
- La collecte et le traitement de l’information,
- Le choix du système graphique,
- L’exécution,
- La présentation,
1-1. La phase de la conception
La conception et la réalisation d’une carte sont le fruit d’un long processus de réflexion. Il s’agit
de faire le point sur les idées et les éléments à représenter, de sélectionner les variables
visuelles et les systèmes graphiques à utiliser, de choisir le fond de carte et la toponymie la
plus appropriée.
C’est une fois qu’on a fait le tour de ces questions qu’on procède à la collecte et au traitement
de l’information mais aussi au choix du ou des systèmes graphiques à utiliser.

1-2. La collecte et le traitement de l’information


L’information peut provenir d’observation directe ou d’enquêtes de terrain. Elle peut
également provenir de documents divers comme la photographie, la carte, les écrits ou des
images satellitaires. L’information doit être complète, sans oubli et sans omission. Toutefois,
la multiplicité des informations, leurs imbrications, peuvent donner une image d’ensemble

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difficilement mémorisable si le message est trop dense ou non organisé. Si une carte retient
tous les détails, sa lecture sera obligatoirement parcellaire.

1-3. Le choix des systèmes graphiques


Pour représenter les informations collectées, le cartographe a le choix entre six systèmes de
représentation qui sont :
- Le système par symboles,
- Le système par plages,
- Le système par points,
- Le système par diagrammes,
- Le système par vecteurs et
- Le système par isarithmes.

1-4. La phase de l’exécution de la carte


Elle comprend trois phases qui sont :
• L’exécution du fond,
Le fond de carte est une carte reproduite totalement ou partiellement, servant de repère pour
un report en surcharge de phénomènes localisables déterminés. Il peut comporter des
spécificités. Par exemple on peut être amené à indiquer les pays limitrophes, les coordonnées
géographiques, les limites des sous-préfectures, des communes et des départements.

• L’exécution de la légende,
La légende est le signifiant de la représentation graphique. Elle explique l’ensemble des
modes de représentation utilisés sur la carte. Il est conseillé de rédiger la légende avant son
exécution sur la carte.

• Le choix de la toponymie,
La sélection des noms, leur disposition sur la carte (écriture ponctuelle, de surface ou linéaire),
type de caractère (majuscule, minuscule, italique).
- Le choix des systèmes graphiques
La mise en place des figures.

1-5. La phase de la présentation de la carte

Il s’agit de la réalisation de la notice explicative. En principe tous les éléments que nous avons
vu précédemment doivent permettre d’obtenir une bonne carte c’est-à-dire une carte qui
rassemble à la fois les qualités suivantes : précision, efficacité, lisibilité expressivité.

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3-Pratique représentative
3-1. Le système par points
C’est le système est utilisé pour représenter les valeurs absolues statiques à une variable.
Exemple : la répartition de quantité dans un espace donné.
Ce système utilise le point (forme graphique élémentaire) et la variable visuelle taille. On peut
utiliser soit des points de surface ou de taille constante, soit des points de surface ou de taille
variable.
Les points de surface variable ou cercles proportionnels sont la variante observée dans ce
cours. Le point a ici une surface proportionnelle à la valeur numérique des phénomènes. Le
cercle proportionnel est le signe le plus utilisé.

3-2. Le système par plages


3.2.1 La notion de valeur relative : le cœur des « plages »
C’est un système utilisé pour représenter les phénomènes à implantation zonale. Ces
phénomènes peuvent avoir deux significations. Soit il s’agit d’une variation qualitative
hiérarchisée (carte de relief, de végétation), soit d’une variation quantitative (taux, densités,
quantités ordonnées). Cette dernière option fait intervenir un traitement statistique.
Il s’agit de représenter des valeurs relatives, statiques à une variable (densité, revenu par
habitants, rendement à l’hectare, taux d’accroissement). La forme graphique élémentaire
mobilisée est la surface et la valeur (couleur/hachures2), la variable visuelle sollicitée.
Sur les cartes par plages, on attribue le même figuré à toutes les surfaces dans lesquelles les
valeurs ont la même grandeur. Il s’agit d’ordonner des quantités relatives, et de les regrouper.
La confection de classes puisque c’est de cela qu’il s’agit nécessite diverses approches que
nous visiterons dans ce cours. Le découpage de la série statistique étudiée nécessite une
segmentation de celle-ci par paliers.
Le traitement abouti à la construction d’une gamme de valeur. Une bonne gamme avec
hachure se caractérise par :
- Une épaisseur constante des traits et un espacement variable,
- Une épaisseur variable et un espacement constant,
- Une épaisseur et un espacement variables.
Réalisée avec la couleur, une gamme doit respecter l’intensité du jeu des couleurs selon
l’évolution quantitative exprimée et ce en accord avec la qualité des tons (chaud/froid3).
Dans le système par plages, le traitement nécessite la maitrise d’une démarche statistique et
mathématique que nous allons exposer dans les sections suivantes. Il s’agit essentiellement
d’une procédure de discrétisation des valeurs relatives à représenter. Cette procédure de par

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Les hachures sont des droites parallèles définies par une orientation, une épaisseur et écartement. Elles
peuvent être employées seules ou superposées. Lorsqu’on envisage de différencier simplement des
phénomènes, il faut monter une gamme de valeur allant du blanc au noir. Pour cela, on joue seulement sur
l’épaisseur et sur l’écartement des hachures.

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La phase pratique devra largement expliquer en des termes simples cette réalité

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son principe se fonde sur des procédés mathématiques et statistiques que nous découvrons
maintenant.

3.2.2 Mise de données en classes : quel nombre de classes ?


La discrétisation appelle la mise sur pied de classes. Un nombre élevé de classe peut être
rassurant dans la mesure où cela permet de prendre en compte toutes les nuances que peur
exprimer la série statistique à cartographier. Toutefois un nombre élevé de classes peut
constituer une contrainte pour l’œil humain. La fonction rétinienne peut s’en trouver confuse.
Pour ce faire et par expérience on estime que le nombre de classes ne devrait pas excéder 8.
Tout comme il ne doit pas être trop faible c’est à dire 3 par exemple. On recommande donc
d’avoir un effectif de classe compris entre 4 et 8 à intervalle fermé. La cartographie numérique
dans sa révolution permet de franchir avec facilité et aisance ce seuil de 8 classes, il faut rester
souvent prudent et tenir compte de la subtilité de notre fonction rétinienne. Ainsi pour sa sortir
des clivages de la subjectivité dans le choix du nombre de classe, des chercheurs ont mis au
point des formules permet de déterminer pour une série le nombre de paliers.
Les des formules les plus connues sont celles développées par :
• Hunstberger ; ou le nombre de classe (k)= 1+3.3log10(n).
• Brooks-Carruters ; ou (k) =5*log10(n).
Ce nombre (k) obtenu est indicatif, il peut être modulé de +ou- 1.

3.2.3 Les paramètres de position et de dispersion


Ils sont d’une grande importance. Il est quasi impossible d’étudier une série de valeurs
relatives et de prétendre la discréditer sans ces paramètres dits de position et de dispersion.
• Les paramètres de position
Maximum et minimum
Dans chaque distribution statistique de valeurs numériques, il existe toujours un minimum et
un maximum. Leur détermination découle de tri croissant ou décroissant. La différence entre
le maximum (max) et le minimum (min) permet de connaitre l’étendue de la série.
La moyenne arithmétique
C’est une valeur centrale qui permet de résumer une distribution. On l’obtient en faisant la
somme des valeurs de la série statistique, rapportée au nombre d’observations. On la lit « X
barre ».
La médiane
Comme la moyenne arithmétique, la médiane est un paramètre de position qui permet de
rendre compte de l’ordre de grandeur de l’ensemble des modalités et de l’existence de valeurs
centrales. La médiane se trouve au centre d’un ensemble de nombres. Elle partage la série en
deux classes d’égale effectif. Les valeurs appartenant à la première moitié sont inférieures à
la médiane et celles de la seconde moitié lui sont supérieures. Retenons que l’on emploi la
médiane comme valeur centrale pour caractériser une distribution dissymétrique dont la
valeur moyenne est peu représentative.

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Le calcul de la médiane est simple, il revient à ordonner la série et on dénombre la moitié de
l’effectif total (N). Et la médiane correspond à l’élément médian de la distribution.
Soit la série suivante (1 ;2 ;3 ;4 ;5) ; ici la médiane est égale à 3.
Soit la série suivante (711 ;851 ;862 ;912 ;922) ; ici la médiane est 862.
Soit la série suivante (1 ;2 ;3 ;4 ;5 ;6) ; ici la médiane s’obtient via la moyenne de 3 et 4, soit 3.5.
Soit la série (711 ;851 ;862 ;912 ;922 ;1000) ici la médiane s’obtient via la moyenne de 862 et
912, soit 887.
Si on se propose de poser une formule de calcul de la médiane (m), elle se définit comme suit
soit N/2+1/2 ; Où « N » est le nombre des observations de la série. Ainsi la valeur (m) découlant
de N/2+1/2, est le rang de l’observation qui sera la médiane dans la série.

Le mode
Le mode d’une distribution est la valeur la plus fréquente. Comme la médiane, le mode est
une caractéristique de valeur centrale. Pour une série classée, on définit la classe modale ou
dominante comme celle dont l’effectif est relativement plus élevé, et on attribue au mode la
valeur centrale de cette classe. Autrement dit, le mode d’une série statistique est une valeur
de la série dont l’effectif est strictement supérieur à celui des autres valeurs.
A titre d’exemple : je calcule des densités de peuplement des régions dans un territoire
national donné, une densité se répète plus de fois que les autres valeurs de densité, elle
apparait comme le mode de cette distribution.

• Les paramètres de dispersion


La variance
Elle est la moyenne arithmétique des carrés des écarts des valeurs de la série à leur moyenne.
V = somme ((Xi-X barre)2) / N
L’éc ar t
type
L’écart type Est une mesure de la dispersion des valeurs para rapport à la moyenne. Il
correspond à la racine carrée de la variance. Plus l’écart type est grand, plus les observations
sont dispersées.

3.2.4 Les méthodes de discrétisation


Elles en existent de tout type. Spontanées, empiriques ou rationnelles, elles sont sollicitées
au gré de l’habitude et de l’expérience personnelle, voir de la pratique de la chose
cartographique et statistique du concepteur de la carte.
Celles dites rationnelles opposées à la spontanéité et à l’empirisme se fondent sur les
statistiques descriptives. La progression de l’outil informatique a rendu facile dans une
certaine mesure l’emploi et le recours aux méthodes rationnelles.
Le présent cours s’est réservé le droit de parcourir les procédés empiriques et rationnelles.

• Les procédures empiriques de discrétisation


Le découpage de palier à l’estime
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Cette méthode s’appuie sur l’intuition. Elle n’est pas rationnelle et s’appuie sur une nécessaire
connaissance du phénomène étudié ainsi que du champ spatial soumis à l’expérimentation
cartographique. Elle appelle un découpage visuel de la série statistique à cartographier ; en
prenant soin d’isoler les ruptures qui essaiment éventuellement celle-ci. Ces ruptures donnent
lieu à la formation des classes.
On appelle aussi cette méthode le découpage par seuil naturel. Cette démarche induit la
construction d’un axe horizontal gradué, ou les discontinuités de la série sont mises en
évidence. Ces discontinuités peuvent être aussi mises en évidence à travers le calcul des écarts
successifs entre les éléments de la série. Ainsi les écarts successifs les plus importants servent
à fixer les points de ruptures qui sont par la suite identifiés comme bornes des classes. Le
rationalisme s’invite dans cette démarche lorsque l’on parvient à mettre en évidence la
moyenne arithmétique de la série au moment de la fixation des bornes des classes.
• Les procédures rationnelles
Elles se fondent sur l’usage de la manipulation mathématique et statistique.

La procé d ur e par classes d’ amplitu d es


égales
Il revient ici de composer des classes de même étendue. Il revient à calculer l’écart entre le
maximum et le minimum, puis diviser cet écart par le nombre de classes désiré. On ajoute par
la suite le résultat obtenu au minimum puis on continue jusqu’à ce que l’on atteigne le
maximum.
Exemple pour 4 classes
Soit (e) l’étendue = maximum (max)- minimum (min)
Soit la constante e/4
1ere classe = (min) ; (min)+e/4
2eme classe =(min)+e/4 ; ((min)+e/4)) +e/4
3eme classe =((min)+e/4)) +e/4 ; ((min)+e/4) +e/4)) +e/4
4eme classe =((min)+e/4) +e/4)) +e/4 ; (max)

La procédure selon les moyennes emboitées


Ici on considère que la moyenne arithmétique divise la série en 2 groupes faisant 2 classes. De
la valeur minimale à la moyenne, on a une classe et de la moyenne à la valeur maximum une
seconde classe.
A leur tour, ces 2 classes sont morcelées par leurs moyennes respectives, ce qui donne lieu à
2 nouvelles classes, soit au total une discrétisation de la série en 4 classes.
1ere classe = min ; X2a
2eme classe =X2a ; X
3eme classe =X ; X2b
4eme classe = X2b ; max
Soit X2a est la moyenne des valeurs situées entre le minimum et la moyenne X.
Soit X2b est la moyenne des valeurs situées entre la moyenne X et le maximum.

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La procédure standardisée
Elle sollicite l’écart-type en relation avec la moyenne arithmétique de la série. Les classes ont
l’amplitude de l’écart-type à l’exception des classes extrêmes.
L’usage de cette méthode peut être modifiée selon que le nombre de classe soit pair ou
impair. Pour un nombre de classe pair, la moyenne est une borne de classe ; pour un effectif
impair de classe, elle est le centre d’une classe et en ce moment l’étendue des classes est la
moitié de l’écart type.
Exemple pour 6 classes :
Soit (et) l’écart-type
La formation des classes démarre depuis le positionnement de la moyenne (X).
De la moyenne vers maximum (max)
1ere classe : X ; X+(et)
2eme classe : X+(et) ; X+2et
3eme classe : X+2et ; max
De la moyenne vers minimum (min)
1ere classe : X ; X-(et)
2eme classe : X-(et) ; X-2et
3eme classe : X-2et ; min
Soit un total de 6 classes.
Exemple pour 3 classes :
1ere classe : min ; X-(0.5 et)
2eme classe : X-(0.5 et) ; X+(0.5 et)
3eme classe : X+(0.5 et) ; max

3.2.5 La construction de la gamme des valeurs


Elle sera abordée au moment des exercice d’application. Elle obéit aux mêmes principes peu
importe la procédure de discrétisation sollicitée.
Les grisés et les couleurs seront abordées dans cette rubrique. L’exercice d’application y
veillera.

3-3 les diagrammes ponctuels


Le système du cartogramme ou de diagramme est un système de représentation qui utilise
essentiellement des diagrammes. Du fait de leur rattachement avec le point, on les appelle
aussi diagramme ponctuel.
Un diagramme est un graphique en deux ou trois dimensions permettant la comparaison de
plusieurs phénomènes coexistant ou indiquant les variations d’un phénomène dans le temps.
Ils représentent des valeurs relatives statiques à plusieurs variables.

Les formes circulaires sont les plus sollicités pour la représentation des diagrammes
ponctuels. Ils sont les plus utilisés car ils permettent de représenter un phénomène avec
toutes ses composantes. Le cercle peut être employé de manière proportionnelle pour

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comparer des ordres de grandeurs. Sa superficie peut être divisée en parts pour représenter
une grandeur décomposée en plusieurs éléments. Le total des variables représentées est
ramené à 360°.

Lorsqu’on veut opposer deux phénomènes, on peut utiliser deux ½ cercles seuls ou
accolés. On parle de représentation hémisphérique.
Les diagrammes peuvent être représentés seuls ou sur des fonds de cartes. On parle alors
de cartogrammes.
Le système par diagramme utilise des valeurs absolues et des valeurs relatives. Toutefois,
ici, ces valeurs comprennent plusieurs caractères, c’est-à-dire qu’il est possible de comparer
plusieurs éléments entre eux. Les éléments peuvent également être comparés dans le temps.

4- L’habillage d’une carte


L’enseignant est appelé à décrire et montrer l’importance des éléments suivants :

• Le titre
Il rend compte de l’idée générale et du message central de la carte.
• La forme de la toponymie
La toponymie doit être régulière et suivre une variation de forme relative à l’importance de
chaque section ou compartiment de la carte.
• La légende
Elle est la clé de lecture des symboles qui constituent la carte. Sa disposition et son ordre
d’affichage sont des éléments de formes à ne pas négliger. Elle découle directement des
activités de traitement statistiques.
• L’échelle
Son importance pour la lecture des distances et des autres mesures sur la carte doit être dite.
Son expression la plus usuelle est la forme graphique, qui toutefois ne doit exclure sa version
numérique.
• Les sources
Elles donnent de la crédibilité à l’activité cartographique menée. Elles permettent de savoir
d’où proviennent les données manipulées. On les mentionne au bas de la carte.
• L’orientation
Elle aide à repérer les points cardinaux sur la carte.

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Exercices d’application

Tableau de base pour les exercices d’application


Population de la région de la vallée du Bandama entre 1975 et 1988
N° Sous-Préfecture Superficie (Km2) Population 1975 Population 1988
1 Béoumi 1 651 59 439 51 025
2 Bodokro 1 029 27 760 26 967
3 Botro 711 12 293 11 414
4 Bouaké 1 613 19 169 47 221
5 Brobo 1 276 19 343 19 355
6 Diabo 607 21 617 23 303
7 Djébonoua 596 14 042 11 199
8 Bassawa 750 7 305 8 734
9 Boniérédougou 1 151 10 841 14 543
10 Dabakala 1 228 22 297 28 492
11 Foumbolo 2 837 4 799 6 786
12 Satama-Sokoro 443 6 040 8 613
13 Satama-Sokora 417 3 561 7 234
14 Fronan 1 369 12 641 7 362
15 Katiola 1 317 12 969 14 859
16 Niakaramadougou 4 471 17 142 17 277
17 Tafiré 1 900 8 038 10 594
18 Tortiya 637 5 748 4 474
19 M’Bahiakro 2 632 36 641 38 501
20 Sakassou 1 837 56 616 50 951
Total 28 472 378 301 408 904

Exercices d’application relatifs aux systèmes de représentation par point


• Justifiez le choix de représentation des effectifs de population en 1975
• Représentez au moyen de cercles proportionnels les populations des sous-
préfectures de la vallée du Bandama en 1975. On prendra R0 = 5mm.

Exercices d’application relatifs aux systèmes de représentation par plages


1-calculez la densité en 1975
2-justifiez le choix du système de représentation
3-determinez la forme graphique élémentaire associé au système de représentation
4- identifiez le type de variable visuelle
5-determiner le nombre de classes
6-determinez la gamme des valeurs au moyen de la procédure des seuils naturels
7-determinez la médiane et la moyenne arithmétique de la distribution
8-calculez la variance puis l’écart-type
9- déterminez la gamme des valeurs au moyen de la procédure des classes d’amplitude égale
10- déterminez la gamme des valeurs au moyen de la procédure des moyennes emboitées
11- déterminez la gamme des valeurs au moyen de la procédure par discrétisation standardisée

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Exercices d’application relatifs aux systèmes de représentation par diagramme

Sujet : Équipements éducatifs de base des communes d’Abidjan 1982/1991


Nombre écoles primaires Nombre Nombre Nombre classes
élèves élèves en fonction
Communes Privées Publiques
déscolarisés
Abobo 44 92 56 689 20 256 903
Adjamé 19 49 24 342 9 251 511
Attécoubé 13 47 19 319 9 018 404
Cocody 24 67 20 978 224 653
Koumassi 23 50 26 495 13 907 514
Marcory 20 42 18 886 5 600 465
Plateau 6 14 8 664 6 871 320
Port-Bouet 3 52 19 882 10 300 365
Treichville 9 41 13 464 2 496 310
Yopougon 47 159 73 350 976 1 351
Total

Questions
• Calculer pour chaque commune le nombre total d’établissements d’enseignement
primaire.
• Calculer la proportion d’établissements de type « publique » pour chaque des
communes.
• Représenter pour chaque commune la structuration des établissements

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