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Detarium

senegalense
espèce d'arbre fruitier d'Afrique de
l'Ouest

Detarium
senegalense

Fruits de Detarium
senegalense.
Classification
Règne Plantae
Classe Equisetopsida
Sous- Magnoliidae
classe
Super- Rosanae
ordre
Ordre Fabales
Famille Fabaceae
Genre Detarium
Espèce
Detarium senegalense
J.F.Gmel., 1791[1]
Synonymes
Detarium
heudelotianum
Baill.[2]
Statut de
conservation UICN
LC  :
Préoccupation mineur
e

Detarium senegalense est une espèce


d'arbres africains de la tribu des
Detarieae. Contrairement à la plupart des
espèces de Fabacées, il produit des fruits
sphériques[3]. Il a pour noms
vernaculaires ditax, ditakh, detar et
« arbre à suif » (en anglais : tallow tree). Il
est utilisé de plusieurs façons : il fournit
des fruits comestibles[4], des ingrédients
pour la médecine traditionnelle[5] et un
bois de qualité[6]. Il pourrait donc
contribuer à la sécurité alimentaire, à une
agriculture durable et au développement
rural. Comme le suggère son nom
binominal, il est natif du Sénégal et
d'autres pays d'Afrique de l'Ouest.

Description
Detarium senegalese est un arbre
pouvant atteindre 40 m de haut[3].
Comme la plupart des espèces de la
tribu des Detarieae, il a des branches
épaisses irrégulièrement disposées. Le
tronc des arbres adultes atteint
typiquement 60 à 100 cm de diamètre[6].
Son fruit est une drupe sphérique vert
foncé contenant une pulpe fibreuse
entourant une graine unique[7]. Cette
disposition est proche de celle des fruits
du tamarinier, qui appartient lui aussi à la
tribu des Detarieae[4]. La saveur aigre-
douce du fruit est appréciée et celui-ci se
conserve bien sur les étals, grâce à sa
peau épaisse et à sa pulpe sèche[4]. Pour
exploiter plus largement cet arbre en
agriculture, il est cependant nécessaire
de l'améliorer génétiquement : certains
individus produisent par exemple des
fruits toxiques et il n'existe pas de moyen
de les distinguer de ceux dont les fruits
sont comestibles[7].

Biotope et conditions de
culture
Les arbres du genre Detarium n'ont pas
encore été systématiquement cultivés ou
améliorés génétiquement ; ils restent
actuellement confinés à leurs régions
d'origine en Afrique de l'Ouest[6]. Les
fruits de Detarium senegalense ont été
pour la première fois décrits en 1789 par
Antoine-Laurent de Jussieu au Sénégal,
sous le nom de « detar ». Ils jouent
encore aujourd'hui un rôle important
dans la cuisine et l'économie de ce
pays[7]. Sa production annuelle est
d'environ 190 tonnes[8]. Detarium
senegalense pousse typiquement dans
des forêts-galeries, dans la savane[7] ou
sur les berges des cours d'eau[5].

Detarium senegalense se propage grâce à


ses graines, souvent transportées par les
éléphants ou les chimpanzés qui
consomment ses fruits. Ces graines
germent entre 6 et 10 semaines après
avoir été dispersées, mais leur taux de
germination est naturellement bas[6].
Bien qu'il s'agisse d'une légumineuse, cet
arbre ne fixe pas des quantités
significatives d'azote[4]. Il possède deux
phases de fructification[7]. Il perd
généralement ses feuilles au début du
mois de mars et elles repoussent
quelques semaines plus tard. La
floraison se produit après le
développement des jeunes feuilles. À
mesure que le fruit mûrit, son goût
devient plus sucré et il se charge en
vitamine C. Il atteint son plein
mûrissement entre août et novembre,
selon la région[7]. Ces arbres supportent
bien la sécheresse et peuvent pousser
dans des zones infertiles, dans la mesure
où ils sont relativement insensibles à la
nature du sol, à l'altitude, à la chaleur et à
l'humidité[4]. Leur bois présente une
bonne résistance aux attaques des
termites, des Platypodinae et des
térébrants marins ; il est cependant
sensible à celles des Bostrichidés du
genre Lyctus[6].
Consommation et usages

Infusion de fruits de ditakh.

De nombreuses parties de Detarium


senegalense sont utilisées,
principalement en médecine
traditionnelle.

L'écorce est surtout utilisée en


préparations pour l'expulsion du placenta
après la naissance et le traitement de
l'anémie[3], les blessures, les problèmes
de peau, les bronchites, les pneumonies,
les douleurs d'estomac et les problèmes
digestifs[5], la tuberculose[6] et les cas de
pertes sanguines importantes.

Des décoctions de racines sont utilisées


pour traiter le marasme nutritionnel,
l'asthénie, les douleurs intestinales[6] et
les convulsions[5]. Des mélanges de
feuilles et de pousses ont été utilisés
pour traiter la dysenterie, la
conjonctivite[5], l'arthrite, les fractures et
les furoncles[6].

Les graines ont été utilisées pour


contrôler le niveau de glucose des
diabétiques, pour le traitement des
piqures de moustiques[7] et comme
antidote contre les flèches
empoisonnées et les morsures de
serpents[5].

La farine d'« ofo » produite à partir des


graines est souvent utilisée pour épaissir
les soupes[3]. La pulpe du fruit est
mangée directement, en sorbet, en jus,
en confiture[7] ou séchée comme des
dattes[4]. Le bois, surnommé « acajou
africain », est caractérisé par sa teinte
brun-rouge sombre. Il est lourd mais
facile à travailler et résiste à l'humidité,
aux intempéries et à des ravageurs
comme les termites et autres
térébrants[4]. Il est apprécié pour la
construction de bâtiments, de clôtures et
de bateaux, mais aussi comme bois de
chauffe, car il brûle facilement et
proprement[6]. Ces arbres sont souvent
employés dans les programmes de
reboisement dans les zones au sol
dégradé, puisqu'ils poussent bien même
sur des sols pauvres[6].

Bien qu'il existe peu d'information sur les


nutriments du fruit de Detarium
senegalense, celui-ci semble être
nourrissant. 100 g de fruit mûr apportent
116 kcal et contiennent 1,9 g de
protéines, 0,4 g de lipides, 29,6 g de
carbohydrates, 2,3 g de fibres, 27 mg de
calcium, 48 mg de phosphates, 0,14 mg
de thiamine et 0,05 mg de riboflavine[6],
ainsi que 2,8 mg de fer, 0,6 mg de niacine
et surtout environ 1 200 mg de vitamine
C[7]. Si on le compare avec les apports
quotidiens recommandés pour un adulte
(au Canada), le fruit frais contient des
quantités moyennes de thiamine et de
fer, une quantité exceptionnelle de
vitamine C et de plus petites quantités
des autres vitamines et minéraux[9]. La
graine contient environ 12% de protéines
et est riche en acides aminés essentiels
lysine et tryptophane. La farine d'« ofo »
faite à partir de ces graines est donc très
nourrissante[4]. Les feuilles ont une
activité antivirale attestée contre
plusieurs virus animaux et humains et
l'écorce a des propriétés
antibactériennes contre de nombreuses
bactéries pathogènes, ce qui explique les
propriétés médicinales de la plante[6].

Informations pratiques
Des fruits comme le ditakh peuvent
contribuer à l'amélioration des conditions
de vie locale, dans la mesure où ils sont
riches en nutriments, faciles à préparer et
ont un goût communément apprécié[4].
Leur stockage à environ 4 °C leur
conserve leur qualité en limitant la perte
de vitamine C. Lorsque le fruit s'abime,
sa peau devient brun-jaune. Un tamis est
utile pour séparer les débris et la graine
de la pulpe, et un mortier permet de
réduire celle-ci en purée[7]. Les arbres qui
produisent des fruits toxiques sont
souvent identifiables par la présence de
fruits intouchés à leur pied, alors que les
animaux s'en emparent normalement
très vite[6].

Le temps de multiplication peut être


réduit par la greffe. Pour Detarium
senegalense, la greffe apicale est la plus
efficace, si elle est faite à la fin de la
saison sèche[10]. Il est aussi important
d'essayer d'améliorer l'estime des
populations pour les fruits sauvages, car
leur consommation est
traditionnellement mal considérée. Des
conflits pour la possession des arbres
peuvent aussi survenir si ceux-ci ne sont
pas cultivés. Une solution potentielle est
l'adoption de la « sylviculture de
sauvegarde », où les populations locales
bénéficient d'une part garantie des
profits, ce qui les motive à préserver la
ressource sauvage[4].

Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en
totalité issu de l’article de Wikipédia en
anglais intitulé « Detarium senegalense
(https://en.wikipedia.org/wiki/Detariu
m_senegalense?oldid=831972574)  »
(voir la liste des auteurs (https://en.wik
ipedia.org/wiki/Detarium_senegalens
e?action=history) ).
1. Tropicos.org. Missouri Botanical
Garden., consulté le 10 mars 2020
2. The Plant List (2013). Version 1.1.
Published on the Internet;
http://www.theplantlist.org/, consulté
le 10 mars 2020
3. Adenkunle, Afolayan, Okoh,
Omotosho, Pendota, & Sowemimo
2011
4. National Research Council 2008
5. Akah, Nworu, Mbaoji, Nwabunike, &
Onyeto 2012
6. El-Kamali 2011
7. Cisse, Dieme, Diop, Dornier, Ndiaye, &
Sock 2010
8. Le ditakh (http://www.senegal-expor
t.com/le-ditakh,91)  [archive],
Sénégal Export, 1er janvier 2017.
9. Brown, Isaacs, Krinke, Lechtenberg,
Murtaugh, Sharbaugh, Splett, Stang,
& Wooldrige 2011
10. Gaye & Solviev 2004

Références taxinomiques

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s://www.catalogueoflife.org/data/taxo
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Detarium senegalense sensu auct.

(en) Référence The Plant List : Detarium


senegalense sensu auct. (Nom
accepté: Detarium microcarpum Guill. &
Perr.) Non valide (http://www.theplantli
st.org/tpl1.1/record/ild-128
3)  [archive]  (source : The International
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(en) Référence uBio : Detarium
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Liens externes
Ditakh (http://www.c3ed.ird.sn/biodive
rsite/spip.php?article64)  [archive] sur
Iliade (Interface Littoral Ouest-
Africain), 24 septembre 2007.
Detarium senegalense (http://www.wes
tafricanplants.senckenberg.de/root/in
dex.php?page_id=13&preview=true&se
archTextMenue=Detarium+senegalens
e&search=Wikitemplate)  [archive] sur
westafricanplants.senckenberg.de

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