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Chapitre I – Transmission de l’information

Présentation
La transmission de l’information représente le socle technique sur lequel repose la
communication. La communication signifie que l’information circule (dans les deux
sens) entre les personnes ou les machines qui communiquent. La source transmet de
l’information qui doit être reçue par la destination. Dans cette activité nous allons
découvrir les notions techniques essentielles relatives à cette circulation : signal, média
de transmission, capacité du canal, etc.
1) Notion de système de communication
Un système de communication a pour fonction d'assurer le transport de l'information
entre un émetteur et un ou plusieurs récepteurs reliés par un canal de communication.
Cette information est transportée sur le canal sous forme d'un signal.

Structure d’un système de communication


On peut caractériser les systèmes de communication par le type de l'information à
transmettre, c’est-à-dire sa représentation informatique. Celle-ci sera différente selon le
type de données, car il peut s’agir de : données sonores, données textuelles, données
graphiques, données vidéo...
Tout le problème de la transmission est de trouver une "bonne" transformation de
l'information en signal tel que le canal soit capable de le propager "correctement", c'est-à-
dire que le récepteur puisse trouver suffisamment d'informations dans le signal reçu pour
reconstituer l'information initiale.
• Notion de signal
Signal : le signal est le véhicule de l’information entre deux équipements. Il se propage
dans un canal matériel ou immatériel sous forme d’impulsions électriques (les fils
électriques), lumineuses (les fibres optiques) ou encore d’onde électromagnétique
(transmise dans l’air).
Les signaux sont utilisés pour transporter les bits dans le canal physique de
communication. Ils sont générés et injectés dans le canal par la carte d’interface réseau
lors de la transmission et sont captés par la même carte à la réception. On peut définir un
signal comme étant toute grandeur physique capable de porter (d’exprimer) de
l’information. C’est ainsi que selon les cas d’application on peut utiliser par exemple la
tension électrique, le courant électrique, les ondes électromagnétiques et les rayons
lumineux comme signal. Le choix de la nature du signal dépend du domaine dans lequel
on se trouve.
Selon leur rôle on distingue entre signaux d’information et signaux porteurs. Un signal
d’information est un signal issu immédiatement d’une source d’information. Il représente
directement l’information à transmettre qui était par exemple à la forme binaire dans
l’ordinateur qui communique. Le signal électrique obtenu à la sortie d’un microphone est
un autre exemple de signal d’information. Les signaux porteurs sont les signaux qui se
propagent dans les canaux de transmission en transportant des signaux d’information. En
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effet, pour des raisons techniques, les signaux d’information ne peuvent pas toujours être
injectés directement dans le canal de transmission. On utilise alors un signal porteur dont
les paramètres sont adaptés au canal disponible et on imprègne ce dernier du signal
d’information à l’aide d’une technique appelée modulation.
• Signalisation analogique et numérique
L’une des caractéristiques essentielles du processus de transmission de données est le
type de signalisation utilisé. Dans un réseau de données, les informations sont transmises
au moyen de deux méthodes de signalisation : analogique ou numérique. Les deux
types de signaux sont produits par un courant électrique, dont la tension se mesure en
volts.
La principale différence entre les signaux analogiques et numériques est la façon
par laquelle la tension crée et maintient le signal. La tension d’un signal analogique varie
de façon continue. La tension d’un signal numérique s’allume et s’éteint de manière
répétitive.
1.1- Transmission parallèle et série
Quelque soit le type de réseau, les données à transférer peuvent être formatées de deux
manières : en parallèle ou en série.
a) Transmission parallèle
La transmission parallèle est caractérisée par un transfert simultané de tous les bits d’un
même mot (n bits). Elle nécessite autant de conducteurs qu’il y a de bits à transmettre. La
transmission parallèle est très performante en termes de débit, mais reste limitée à de
faibles distances de transmission à cause du nombre important de lignes nécessaires (coût
et encombrement) et des problèmes d’interférence (rayonnement électromagnétique des
conducteurs l’un sur l’autre) entre chaque ligne (diaphonie). Elle est utilisée pour des
liaisons entre l’ordinateur et ses composants..
Par exemple, pour transmettre un octet (11011011) à la fois, on peut le faire sur
une nappe ou un bus de 8 fils (chaque fil transmet un bit de l’octet à transmettre).

b) Transmission série
Dans ce mode de transmission, les bits constituant la donnée sont transmis les uns après
les autres sur le même fil. Les distances de transmission peuvent donc être beaucoup plus
importante, mais la vitesse de transmission est plus faible.

1.2- Bande passante, capacité et rapport signal sur bruit (S/N)


• Notion de bande passante
La bande passante désigne la différence en Hertz entre les fréquences maximales et
minimales utilisables sur un support de transmission.

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Dans la pratique, ce terme désigne le débit d'une ligne de transmission, calculé en
quantité de données susceptibles de transiter dans un laps de temps donné.
Plus la bande passante est large, plus le volume d'informations qui transitent est
important. Cette plage de fréquences, exprimée en Hz, est directement liée au débit de
transfert d’un réseau.
Elle est définie par : W = fmax - fmin Où fmin est la fréquence transmise la plus basse et
fmax la plus haute. Elle est dans la plage de fréquences [fmin , fmax ].
• Capacité (débit théorique maximum d’un support soumis à du bruit)
La capacité maximum Cmax (en bit/s) d’un support de transmission sur laquelle est
modulé un signal est fournie par le théorème de Shannon :
Elle s’exprime en quantités de bits transmis par seconde. Elle est définie la relation :
Cmax = Wlog2 (1+ S/N)
Où W est la largeur de la bande passante du support de transmission exprimée en hertz ;
S/N représente la valeur du rapport entre la puissance du signal (notée S) et la puissance
du bruit (notée N) ;
La base 2 du logarithme sert à exprimer la quantité d’informations en bits.
• Notion de débit binaire
Le débit binaire (ou vitesse de transmission), noté D est le volume d’information (ou le
nombre de bits), transmis sur le support de transmission que le réseau peu transporter
pendant une unité de temps. Il définit les performances d’un réseau et dépend de divers
facteurs : performances des équipements, qualité de la liaison physique (câble de cuivre,
fibre optique, radio) et distance entre émetteur et récepteur.
On emploie souvent le terme de bande passante pour représenter le débit.
Il s’exprime par la relation :
D = V/t
Avec D (débit) en bit par seconde (bit/s) ; V volume à transmettre exprimé en bits ; t
durée de la transmission en seconde.
• Notion de débit nominal ou réel
Le débit nominal ou réel d’un réseau est la quantité théorique maximale d’information
pouvant être transmise par unité de temps.
• Notion de débit effectif ou utile
Le débit effectif ou utile est la quantité d’information effectivement transmise par unité
de temps.
De ce fait, le temps de téléchargement d’un fichier peut se mesurer de la manière
suivante :
- Temps de téléchargement théorique (s) =Taille du fichier / bande passante
- Temps de téléchargement réel (s) = Taille du fichier / débit
• Notion de temps de latence (ou temps de réponse ou de transit)
Le temps de latence, mesure le temps entre l’émission d’un bit, à l’entrée du réseau et sa
réception en sortie de ce dernier. Ce temps prend en compte le temps de propagation sur
le support et le temps de traitement par les éléments actifs du réseau.
Dans un réseau, le temps de latence n’est pas constant, il varie en fonction de la
charge du réseau. Cette variation est appelée gigue.
• Notion de débit montant/débit descendant

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En matière de communication via l’internet, deux débits sont à prendre en compte : Le
débit montant (upload) et le débit descendant (download).
- Le débit montant sert à exporter les données vers l’extérieur. Il est utile lors de
l’envoi de mails, la mise à disposition de données via un serveur FTP (permet de
transférer des fichiers par internet) ou en émission d’une vidéo de visioconférence.
- Le débit descendant est le plus important car c’est celui qui sert à la plupart des
applications courantes. Il permet d’importer les données depuis l’internet vers
l’ordinateur, lors de la navigation, la réception de mails ou le téléchargement.
• Notion de rapport signal/bruit
Durant la transmission, les signaux électriques peuvent être perturbés par des
phénomènes électriques ou électromagnétiques d’origine externe désignés sous le terme
de bruit qui est un phénomène qui dénature le signal et qui est susceptible d’introduire
des erreurs d’interprétation par le signal reçu.
Les capacités de transport d’information sont directement liées au support entre la
puissance du signal utile et celle du signal du bruit. Ce rapport, appelé rapport signal sur
bruit noté S/N, s’exprime en décibel (db), formule dans laquelle S représente la puissance
électrique du signal transmis et N la puissance du signal parasite ou bruit affectant le
canal de transmission.
S/Ndb = 10log10(S/N)
• Notion d’erreur et de taux d’erreur
Les phénomènes parasites (bruit) perturbent le canal de transmission et peuvent affecter
les informations en modifiant un ou plusieurs bits du message transmis, introduisant ainsi
des erreurs dans le message.
On appelle taux d’erreur binaire (Te ou BER, Bit Error Rate), le rapport entre le
nombre de bits erronés, sur le nombre total de bits transmis.
Te = nombre de bits en erreur / nombre de bits transmis
1.3- Effet de support sur le signal
Les supports de transmission ont généralement des effets indésirables sur le signal qui les
transite. Ils peuvent introduire des distorsions au niveau de ce signal, ce qui peut se
traduire par des erreurs dans l'information transmise en modifiant un ou plusieurs bits de
cette information.
Parmi les effets indésirables des supports, on peut citer : l'atténuation, le bruit, la
diaphonie.
a) Atténuation : affaiblissement du signal le long de la ligne
L'atténuation du signal est son affaiblissement à cause de la perte de son énergie. Donc,
Elle se traduit par un signal de sortie plus faible que le signal d'entrée. Autrement dit, elle
traduit l’énergie perdue par le signal au cours de sa propagation sur le canal. Elle
s’accentue avec la longueur du support.
b) Bruits – Diaphonie
• Bruits : le bruit est un signal perturbateur, de comportement aléatoire, qui s’ajoute
au signal et provoque des erreurs de transmission. Le bruit peut provenir de :
- le support lui-même, et s'appelle bruit blanc ;
- l'environnement du support, et s'appelle bruit impulsif (petits pics d'intensité provoquant
des erreurs de transmission).

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• Diaphonie (interférence entre conducteurs) : la diaphonie est le phénomène
produit lorsqu’un signal voyageant dans une paire de fils interfère avec le signal
d’une paire adjacente. Elle est due à la proximité physique de deux lignes.
1.4- Calcul des temps
a) La vitesse de propagation (Vp)
C’est la vitesse à laquelle les bits se propagent sur le support, elle dépend du support de
transmission et légèrement de la fréquence du signal.
b) Temps de transmission ou d’émission
Le temps de transmission Tt est le délai qui s’écoule entre le début et la fin de la
transmission d’un message de longueur L (en bits) sur une ligne physique. Ce temps est
donc égal au rapport entre la longueur du message et le débit de la ligne.
c) Temps de propagation
Le temps de propagation Tp est la durée de propagation d’un bit d’une extrémité à une
autre distance de d mettre. Ce temps dépend donc de la nature du support, de la distance
et également de la fréquence du signal. Il est égal au rapport de la distance entre
émetteur_récepteur et la vitesse de propagation du signal.
d) Délai d’acheminement
Le délai d’acheminement sur une voie est égal au temps total mis par un message pour
parvenir d’un point à un autre, c’est donc la somme des temps Tp et Tt.
Da = TP + Tt
1.5- Modes de transmission
a) Transmission synchrone (mode direct)
Le mode de communication est synchrone si les correspondants sont connectés en même
temps. Il permet d’envoyer et recevoir de l’information de façon simultanée et en temps
réel. (Messagerie instantanée, conférence en ligne, communication téléphonique,...).
b) Transmission asynchrone (mode différé)
Le mode de communication est asynchrone si les correspondants n'ont pas besoin d'être
connectés en même temps pour communiquer. Il permet de recevoir, d’envoyer de
l’information et de la stocker, de façon à la rendre disponible pour une période de temps
déterminé. Il qualifie des processus qui ne sont pas réglés sur une synchronisation
commune (Messagerie électronique,…)
1.6- Transmission en bande de base ou sans modulation (numérique)
Lorsque la transmission des données se fait sur quelques centaines de mètres, les
informations peuvent être transmises sur le support de liaison à l’aide d’un signal
numérique. Dans ce type de transmission, l’information est émise sous sa forme initiale
(numérique). Ce type de transmission est également appelé transmission en bande de
base. C’est celle qui est la plus utilisée pour des transmissions courtes (réseaux locaux) et
permet de débits élevés.
1.7- Transmission large bande ou avec modulation (analogique)
Dans le cas où on souhaite transmettre des signaux numériques sur des distances qui vont
au-delà d'un Kilomètre, alors il convient d'adapter le signal à transmettre. En effet, si la
ligne de transmission est trop longue, même avec des vitesses de transmission peu
élevées, les signaux numériques sont rapidement déformés. Le signal numérique n'étant
plus adapté, d'où la nécessité d'utiliser un signal de forme plus adaptée. Il s'agit du signal
sinusoïdal (transformation analogique du signal). Ainsi, pour transmettre les données
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numériques, on modifie, en fonction des données à transmettre, une ou plusieurs
caractéristiques d'un signal sinusoïdal, appelé : signal porteur ou la porteuse.
Modifier une caractéristique du signal porteur revient à effectuer ce qu'on appelle : la
modulation. Ainsi, à l'émission on module la porteuse et à la réception l'opération inverse
est effectuée : la démodulation.

Le dispositif permettant d'effectuer ces deux opérations est : le modem, contraction de


modulation/démodulation, est un équipement qui réalise la modulation des signaux en
émission et leur démodulation en réception. Un Modem fait la transformation du signal
numérique en analogique et la transformation du signal analogique en numérique.
1.8- Les principaux codages
La manière de représenter les bits d’information en signaux s’appelle le codage.
a) Le code tout ou rien ou code unipolaire : c’est le plus simple, un courant nul
code le 0 et un courant positif indique le 1. Le problème de ce codage est qu’il ne
permet pas de distinguer le cas de 0 du cas d’absence d’information.
Exemple : 0100111000010

b) Code NRZ :
Pour éviter la valeur nulle, Le codage NRZ (Non Retour à Zéro) code le bit 1 par un
signal positif, le bit 0 par un signal négatif.
Exemple : 0100111000010

c) Code Manchester
Le code Manchester est le code le plus fréquemment employé dans les transmissions
numériques. Il s’utilise en particulier dans les réseaux locaux Ethernet.

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Le principe de ce codage est d’introduire dans le signal, des transitions au milieu de
l’intervalle significatif ∆ (durée du bit).
On prend un front montant pour ai = 0 et un front descendant pour ai = 1.
Exemple : 0101100

d) Code bipolaire
Le code bipolaire correspond à un code « tout ou rien », dont le bit 1 est déterminé par un
courant positif ou négatif à tour de rôle, de façon à éviter les courants continus. Ce code
laisse le bit 0 défini par un courant nul.
Exemple : 0110010

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