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Tout investissement est risqué. Comment apprécier le risque lié à la décision d’investir ?
Comment définir la prime de risque qu’exigera l’investisseur ?
La finance traditionnelle s’appuie sur la notion du temps. La finance moderne a introduit une
autre dimension dans la prise de décision : le risque.
Jusqu’à maintenant, ce n’est qu’implicitement que le risque a été abordé, grâce notamment :
- A la méthode du délai de récupération des capitaux investis puisque indirectement, on
considère que le risque croit avec le temps.
- Au choix d’un taux d’actualisation qui intègre une prime de risque.
I- La décision d’investissement en avenir aléatoire
I.1- Les méthodes empiriques de prise en considération du risque
Dans le premier chapitre, nous avons considéré implicitement que les recettes et les dépenses
futures étaient certaines. La valeur actuelle nette calculée en fonction des flux de trésorerie
était donc certaine elle aussi.
En réalité, les événements futurs sont aléatoires (ou probabilistes, c'est-à-dire qu’on peut leur
affecter une probabilité) ou même, incertaines (c'est-à-dire que leurs probabilités sont
inconnues, ce que nous étudions dans la deuxième section).
Les procédés empiriques suivants permettent traditionnellement la prise en compte du risque
dans le calcul de la valeur actuelle nette.
- La diminution de la durée de vie du projet.
- La méthode de l’équivalent certain.
- L’adjonction d’une prime de risque au taux d’actualisation.
a- La diminution de la durée de vie du projet
Cette méthode consiste à actualiser les flux de trésorerie générés par le projet sur une durée
inférieure à la durée de vie du projet. Plus le projet est risqué, plus le nombre d’années
négligées dans le calcul est grand.
Avec :
n : la durée de vie du projet.
P : Le nombre de périodes négligés pour tenir compte du risque.
I0 : Investissement initial.
CFNt : Cash-flow net de la période t.
i : Taux d’actualisation.
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Matière : Choix d’investissement et de financement
αt est le coefficient d’ajustement de la période t. Pour tous les investisseurs ayant une attitude
d’aversion au risque (lorsque l’investisseur préfère une valeur actuelle nette certaine) α t est
comprise entre 0 et 1. Il est plus faible pour un décideur prudent que pour un décideur
« audacieux ».
Cas particuliers :
- Si les deux variables aléatoires X1 et X2 sont parfaitement indépendants ( r = 0)
V(aX1 + b X2) = a2V(X1)+ b2V(X2)
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Matière : Choix d’investissement et de financement
c- Variance de la VAN
Le critère de l’espérance mathématique ne tient pas compte de la dispersion des valeurs
actuelles nettes autour de la moyenne, et donc du risque attaché à la distribution des
probabilités. Plus la distribution est dispersée, plus le risque est grand. Le calcul de la
variance ou de l’écart type, indicateur des valeurs centrales, permettra d’évaluer le risque de
la distribution.
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Matière : Choix d’investissement et de financement
Remarques :
- Plus E(VAN) est élevée, plus risque augmente. L’investisseur devra alors procéder à des
arbitrages privilégiant :
- La rentabilité avec un niveau de risque élevé ;
- Un moindre risque avec une rentabilité faible.
- Pour comparer les risques de deux projets, il est pertinent de calculer l’écart réduit ou le
coefficient de variation de la VAN :
- L’approche probabiliste n’est applicable que lorsque les distributions des probabilités des
cash-flows suivent la loi normale.
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Matière : Choix d’investissement et de financement
Décision A
Décision B
- Procédure
A chaque nœud de décisions, la décision qui a la préférence est celle qui conduit au nœud
d’évènement pour lequel E(VAN) est maximale.
Pour calculer E(VAN) attachée à une décision, il faut seulement tenir compte des probabilités
des événements postérieurs à la décision. En effet, une décision n’est conditionnée que par
des évènements futurs. Elle ne meut pas modifier le passé. Le calcul s’effectue en remontant
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Matière : Choix d’investissement et de financement
le temps de la fin vers le début. L’arbre est progressivement modifié en éliminant, à chaque
nœud de décisions, les branches de décisions dominées.
1- Critère de Laplace
Le critère de Laplace consiste à calculer pour chaque projet, la moyenne arithmétique des
VAN possibles et à choisir le projet pour lequel la moyenne est la plus grande. Ceci revient à
calculer, pour chaque projet, l’espérance mathématique de la VAN en attribuant implicitement
une même probabilité à chaque état de la nature. Ce critère est donc une simplification du
critère de l’espérance mathématique.
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Matière : Choix d’investissement et de financement
Résultat minimum
A -50
B -80
C -110
3- Critère de Maximax
Ce critère privilégie l’attitude la plus risquée, le plus optimiste. Sera retenu la décision offrant
le résultat maximum le plus élevé.
Résultat maximum
A 10
B 110
C 150
4- Critère d’Hurwicz
Le critère d’Hurwicz permet de relativiser la prise de décision. En utilisant les critères
précédents, on considère implicitement que les décisions sont équiprobables. Hurwicz
recommande de pondérer les résultats probables minimum et maximum selon un coefficient
subjectif reflétant le degré d’optimisation ou de pessimisme, la nature offensive ou prudente
du décideur. Les coefficients de pondération sont compris entre 0 et 1.
Retenons les coefficients de 0,4 et 0,6 à appliquer respectivement aux valeurs maximales et
aux valeurs minimales.
Moyenne pondérée
Décision A 0,6 x (-50) + 0,4 x (-110) = -26
Décision B 0,6 x (-80) + 0,4 x 110 = -4
Décision C 0,6 x (-110) + 0,4 x 150 = -6
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Matière : Choix d’investissement et de financement
Regret Maximum
A 140
B 40
C 60