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Objectifs
Après avoir lu ce chapitre, l'étudiant devrait être en mesure:
En réalité, les événements futurs sont aléatoires ( ou probabilistes, c'est à dire qu'on peut
leur affecter une probabilité) ou même, incertaines ( c'est à dire que leurs probabilités sont
inconnues, ce que nous étudierons dans la deuxième section).
n - p CFN
La VAN ajustée au risque = - I 0 + ∑ t
t
t = 1 (1 + i )
n α CFN
t t
VAN ajustée = − I +
0 ∑ t
t =1
(1 + i )
α t est le coefficient d'ajustement de la période t. Pour tout les investisseurs ayant une attitude
d'aversion au risque ( lorsque l'investisseur préfère une valeur actuelle nette certaine) est
comprise entre 0 et 1. Il est plus faible pour un décideur prudent que pour un décideur
audacieux.
c-Adjonction d'une prime de risque au taux d'actualisation
Cette méthodes consiste à majorer le taux d'actualisation par une prime pour minorer
les cash-flows actualisés des projets risqués;
Taux d'actualisation = taux sans risque + prime de risque
n CFN
VAN ajustée =- I + ∑ t
0
t
t = 1 (1 + p )
2 -L'approche probabiliste
a- Rappel de mathématiques statistiques:
Soient deux variables aléatoires X1 et X2. a et b représentent deux coefficients réels.
E ( a. X) = a. E ( X )
E ( a. Xl + b. X2 ) = a. E ( Xl ) + b. E ( X2 )
Cas particuliers:
Exemple 23 :
A 12000 9000000
B 15000 7840000
C 17000 8410000
Le projet A est dominé par les projets B et C qui sont meilleurs, tant du point de vue
de l'espérance mathématique que du point de vue du risque. Le projet A ne sera jamais préféré
t aux projets B ou C.
Le projet C est meilleur que le projet B au point de vue de l'espérance ainsi le projet B
l'emporte pour son risque moindre. Le décideur choisit entre les projets B et C selon sa
psychologie: le prudent choisit le projet B et l'audacieux choisit le projet C.
La décision d'investissement est fondée sur un arbitrage entre l'espérance
mathématique et la variance de la VAN.
c- Espérance mathématique de la VAN Désignons par:
Désignons par : CFN1, CFN2, CFN3 : les cash-flows nettes des années 1,2,3
i: le coût du capital
I0 : le capital investi.
Par conséquent:
-Un critère de rejet: sera rejeté tout projet dont l'espérance mathématique de la V AN est
négative.
-Un critère de sélection: entre deux projets sera retenu celui dont l'espérance mathématique
de la VAN est la plus élevée.
Exemple 24
Un investissement de 80 millions de dinars est supposé procurer les cash-flows d'exploitation
suivants:
Année1
CFNt Pt Pt. CFNt
20 0.3 6
30 0.5 15
40 0.2 8
E(CFN1)=29
Année2
CFNt Pt Pt. CFNt
25 0.3 7.5
40 0.5 20
50 0.2 10
E(CFN2)=37.5
Année3
CFNt Pt Pt. CFNt
30 0.3 9
50 0.5 25
60 0.2 12
E(CFN3)=46
E(VAN) = -80 + 29 (1+ 0.1) -1 + 37.5 (1+ 0.1) -2 + 46(1 +0.1) -3 = 11.9 millions de dinars.
d- Variance de la VAN
Le critère de l'espérance mathématique ne tient pas compte de la dispersion des
valeurs actuelles nettes, et donc du risque attaché à la distribution de probabilités. Plus la
distribution est dispersée, plus le risque est grand. Le calcul de la variance ou de l'écart type,
indicateur des valeurs centrales, permettra de mesurer le risque de la distribution.
Si les CFN1, CFN2, CFN3 sont mutuellement indépendants dans le temps alors:
V(VAN) = V(CFN1) ( 1+ i )-2+ V(CFN2)(1 + i)-4 +V( CFN3)(1+i)-6 Avec V(Io) = 0
-Un critère de rejet: sera rejeté tout projet dont le risque est supérieur à la norme fixée.
-Un critère de sélection : entre deux projets, sera retenu celui dont l’espérance
mathématique est la plus élevée, et le risque est le plus faible.
Exemple 25 :
Année2
CFNt Pt Pt. CFN2t
25 0.3 187.5
40 0.5 800
50 0.2 500
E(CFN1)=81.25
Année3
CFNt Pt Pt. CFN2t
30 0.3 270
50 0.5 1250
60 0.2 720
E(CFN1)=124
Dans l'exemple précédent le risque absolu est égal à 12.9 = 1.08 ( cas de
11.9
l'indépendance des cash-flows) et à 22.14 = 1.86 ( cas de corrélation parfaite entre les flux ).
11.9
Le coefficient de risque dans le cas de corrélation parfaite est plus élevé. Dans ce cas le projet
est plus risqué.
e- Limite de l'approche probabiliste:
Cette méthode n'est applicable que lorsque les distributions des probabilités des cash-
flows suivent une loi normale.
Décision B
. 1
Evénement I, prababilité1
VAN1
P1.VAN1
Evénement 2, prababilité2
. VAN2 E(VAN)= P2.VAN2
Evénement 3, prababilité3
3 P3.VAN3
VAN3
b. 3- Procédure
A chaque nœud de décisions, la décision qui a la préférence est celle qui conduit au
nœud d'évènement pour lequel l' espérance de la VAN est maximale.
Pour calculer l'espérance mathématique de la VAN attaché à une décision, il faut
seulement tenir compte des probabilités des évènements postérieurs à la décision. En effet,
une décision n'est conditionnée que par les évènements futurs. Elle ne peut pas modifier le
passé.
Le calcul s'effectue en remontant le temps de la fin vers le début. L'arbre est
progressivement modifié en éliminant, à chaque nœud de décisions, les branches de décisions
dominées.
Exemple 27 :
La société Canon a le choix entre trois solutions pour accroître sa capacité de
production:
Premier projet: Extension des unités de production actuelles.
Dans un premier temps, elle envisage un investissement faible de 800, qui lui
permettrait d'accroître sa capacité de production de 25%, grâce à des gains de productivité.
Deuxième projet: Construction d'une usine nouvelle. Cet investissement d'un montant de 1300
lui permettrait d'accroître sa capacité de production de 40%.
Troisième projet ;.ne rien faire.
E2 :stagnation(Pr=40%)
E3 :Récession(Pr=10%)
I=800
E1 :Expansion(Pr=50%)
D0 E2 :stagnation (Pr=40%)
I=1300
E3 :Récession(Pr=10%)
E1 :Expansion(Pr=50%)
I=0
E2 :stagnation(Pr=40%)
E3 :Récession(Pr=10%)
Exemple 28 :
Une entreprise doit choisir entre les deux décisions alternatives suivantes:
1- Investir immédiatement 6000.
2- Ne rien investir immédiatement. Dans ce cas, au début de l'année 2, l'entreprise pourrait
décider d'investir 3500.
Probabilité de la demande:
Année 1 :
-Probabilité d'une demande forte: 40%.
-Probabilité d'une demande faible: 60%
Années 2 à 5 :
-Si la demande de l'année 1 a été forte, la probabilité pour que la demande reste forte est 60%.
-Si la demande de l'année 1 a été faible, la probabilité pour que la demande reste faible est
90%.
Flux monétaires :
1- En cas d'investissement immédiat de 6000, les cash-flows nets des années 1 à 5 seront de
3000 si la demande est forte ou 1000 si la demande est faible.
2- Sans investissement, les cash-flows annuels des années 1 à 5 seront de 1000. En cas
d'investissement de 3500 au début de l'année 2, les cash-flows nets des années 2 à 5 seront de
2500 si la demande est forte ou de 1000 si la demande est faible.
Coût du capital: 10%
Construction de l'arbre de décision:
Les probabilités des évènements sont portés sur l'arbre.
-Quand l'événement est immédiatement précédé d'une décision, les probabilités sont des
probabilités simples ( cas des évènements suivant les nœuds El et E4 ).
-Quand il n'y a pas de décisions entre des évènements consécutifs, les probabilités des
évènements subséquents sont des probabilités composées ( cas des évènements qui suivent les
nœuds E5 et E6 ).
Question: déterminer le choix qui doit être fait.
E3 Demande forte Pb=0.6
I=3500
I=3500
Demande faible
Pb=0.6 D3 Demande faible Pb=0.9
D0
E2
Demande faible Pb=0.16
Nœud D2
Décision d'investir 3500 : E(V AN) = 4548 x 0.6 + 480 x 0.4 = 2920
Décision de ne pas investir: E(V AN) = 3605
La décision à retenir est celle dont la VAN est la plus grande. La décision d'investir 3500 est
éliminée.
Nœud D3
Décision d'investir 3500 : E(VAN) = 4548 x 0.1 + 480 x 0.9 = 896
Décision de ne pas investir: E(VAN) = 3605
La décision d'investir 3500 est éliminée.
Après élimination des décisions dominée, il est conseillé de reconstruire un arbre de décisions
simplifié.
Nœud D2
Décision de ne pas investir: E(VAN) = 3605
Décision d'investir 6000 : E(VAN) = 4814 x 0.24 -610 x 0.16 + 3029 x 0.06 + (-2395) x 0.54
= -54
La décision d'investir 6000 est éliminée.
La décision retenue est donc de ne réaliser aucun investissement.
Exemple 29 :
Une entreprise doit choisir entre 3 projets, évalués sur une durée de 4 ans, en tenant
compte de deux évènements suivants:
El : L'activité reste stable ou en légère progression (probabilité = 0.6) ;
E2 : L'activité a tendance à régresser ( probabilité = 0.4 ).
Premier projet: Investissement limité au départ, avec extension éventuelle au bout d'un an,
Investissement de 6000 à la date 0 et de 3000 à la date 1 si l'hypothèse est El est vérifiée. Les
cash-flows estimés à la fin de la première année: 2000.
I=800 E1(Pr=0.6)
D1
E(VAN)
E2(Pr=0.6) =495
I=0
E(VAN) =0
temps
II- Choix des investissements en univers indéterminé
La prévision des flux monétaires en avenir aléatoire suppose que l’on puisse affecter
une probabilité à chacun des flux. Au contraire l’avenir est incertain ( ou indéterminé)
lorsqu’on n’a aucune idée de la probabilité des recettes futures. Dans cette situation,
l’investisseur est totalement incapable d’affecter une probabilité de réalisation à un
événement. Il peut seulement qualifier l’événement de favorable ou non.
Exemple 30 :
U n investisseur compte se lancer dans un projet d’investissement. Une étude de
marché lui permet de prévoir les résultats attendus, selon la capacité de production disponible
et les recettes escomptées.
Capacité de production Recette
en milliers de pièces
8000 9000 10000 11000
A :100 -50 -20 0 10
B :120 -80 -10 50 110
1- Critère de Laplace :
Le critère de Laplace consiste à calculer pour chaque projet, la moyenne arithmétique
des VAN possibles et à choisir le projet pour lequel la moyenne est la plus grande.
Ceci revient à calculer, pour chaque projet, l'espérance mathématique de la VAN en attribuant
implicitement une même probabilité à chaque état de la nature. Ce critère est donc une
simplification du critère de l'espérance mathématique.
Calculons la moyenne arithmétique des résultats de chaque capacité de production:
A= −50−20+0+10 =-15
4
B= −80−10+50+110 =17.5
4
C= −110−30+80+150 = 22.5
4
La décision C est optimale selon le critère de Laplace
2- Critère de Wald ( ou Maximin) :
Le critère du Maximin ( maximum des minima) consiste à déterminer la VAN la plus
faible de chaque projet et à choisir le projet pour lequel cette VAN la plus faible est la plus
grande.
Le critère de Maximin limite le risque de faibles recettes. Il est adapté à la psychologie
d'un décideur prudent qui craint surtout les mauvais résultats.
Résultat minimum
Décision A -50
Décision B -80
Décision C -110
4- Critère d'Hurwicz :
Le critère d 'Hurwicz permet de relativiser la prise de décision. En utilisant les critères
précédents, on considère implicitement les décisions sont équiprobables. Hurwicz
recommande de pondérer les résultats probables minimum et maximum selon un coefficient
subjectif reflétant le degré d'optimisation ou de pessimisme, la nature offensive ou prudente
du décideur. Les coefficients de pondération sont compris entre 0 et 1.
Retenons les coefficients 0.4 et 0.6 à appliquer respectivement aux valeurs maximales
et aux valeurs minimales.
Moyenne pondérée
Décision A 0.6x (-50)+0.4x10x10=-26
Décision B 0.6x(-80)+0.4x110= -4
Décision C 0.6x(-110)+0.4x150 =-6
Selon ce critère la solution B sera retenu.
Conclusion
Laplace C 140
Wald A 100
Savage B 120
Hurwicz B 120