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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

INSTITUT SUPERIEUR DES TECHNIQUES MEDICALES

« I.S.T.M/BUTEMBO »

E-mail :istmbutembo@yahoo.fr.

B.P. 431 BUTEMBO/NORD-KIVU

Facteurs associés à la mortalité des


malnutris agés de 0- 59 mois prise en
charge à l'HGR/Kyondo
Par : KAVUGHO SILULIKO NGUNDU Dieu Merci

Travail de fin d’études présenté et défendu en vue de


l’obtention du diplôme de Gradué en Techniques Médicales

Option : Sciences infirmières

Orientation : Hospitalière

Directeur : CT. KAMBALE MUPIKA

ANNEE ACADEMIQUE 2022-2023


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0. INTRODUCTION

0.1. Problématique

La malnutrition protéino-énergétique est la résultante des facteurs socio-


économiques culturels et sanitaires. Elle demeure un problème majeur de santé publique dans
le monde (Kounda et al, 2003, p.23).

Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la malnutrition est responsable


de 45 % de la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans dans le monde. Environ 3,1
millions d'enfants meurent chaque année en raison de la malnutrition. La plupart de ces décès
surviennent en Afrique et en Asie, où la malnutrition est la plus répandue. L'OMS rapporte
également que la malnutrition est un facteur de risque majeur pour le développement de
maladies et de problèmes de santé, tels que le retard de croissance, la cécité, la faiblesse
immunitaire et la mort prématurée (FAO, 2020, p.1).

On estime que 50 millions d'enfants de moins de cinq ans souffrent de


malnutrition dans le monde, environ deux tiers d'entre eux vivent en Asie (UNICEF, OMS et
Banque mondiale, 2015, p.1).

Selon l'USDA (Département de l'Agriculture aux États-Unis), plus de 41 millions


d'Américains sont confrontés à la faim, dont près de 13 millions d'enfants. Certains des
groupes qui connaissent les taux les plus élevés d'insécurité alimentaire comprennent les
ménages avec enfants dirigés par des femmes célibataires et les personnes vivant en dessous
du seuil de pauvreté. En outre, environ un quart des ménages en situation d'insécurité
alimentaire déclarent des revenus qui les rendent inadmissibles à toute forme d'aide
alimentaire fédérale (Diana Aviv, septembre 2017, p.1).

À l'heure actuelle, selon l'Organisation de Nations Unies pour l'alimentation et


l'Agriculture (FAO), 4 millions d'enfants de moins de 5 ans souffrent de surcharge pondérale
(7,5% du total), 700 000 souffrent de perte de poids (1,3%) et 4,8 millions souffrent d'un
retard de croissance (9%) en Amérique Latine et aux Caraïbes (FAO, juillet 2019, p.1).

En dépit d'une croissance économique positive et de fortes améliorations des


indicateurs de santé et de nutrition au cours des dernières années, on estime qu'en 2015, près
de six millions d'enfants ont souffert de malnutrition aggravée dans les pays d'Asie de l'Est et
du Pacifique. De plus, seulement 2 % du nombre d'enfants souffrant de malnutrition ont eu
accès à des traitements selon les rapports fournis en 2014 par neuf pays d'Asie de l'Est et du
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Pacifique proposant des programmes de traitement). En cas d'absence de traitement, la


malnutrition aiguë sévère (MAS) pendant la petite enfance peut multiplier par 11,6 le risque
de décès et renforce le risque de contracter des maladies infectieuses (Olofin, McDonald,
Ezzati et al, 2013 cité par Cecillia De Bustos et al, 2019.

De plus, les enfants dénutris sont plus à même de connaître des retards de
croissance et de développer des maladies chroniques plus tard au cours de leur vie. Des études
récentes ont aussi montré un nombre élevé de dénutrition dans les pays aux revenus élevés ou
intermédiaires sans programme de lutte contre la malnutrition, tels que la Chine ou la
Thaïlande, avec respectivement près de deux millions et 250 000 enfants dénutris (Cecillia De
Bustos et Al, 2019, p.1).

Lundi 12 novembre 2018, le ministère de la Santé de la République du Portugal,


accueille des délégués de 18 pays européens à la cinquième édition internationale «Soins
nutritionnels optimaux pour tous» conférence à Sintra, Portugal. À l'issue de cette conférence,
il s'est fait constater que : 33 millions d’enfants et adultes en Europe sont à risque de
malnutrition (dénutrition), la France ayant une représentativité de 17 % (Anibal Marintho,
2018, p.1).

La malnutrition chez les enfants augmente les décès, provoque de grandes


souffrances physiques et psychologiques, les retards de croissance, et diminue leur espérance
de vie, une fois adultes. La malnutrition affaiblit le système immunitaire, rend l’enfant
vulnérable à la maladie et freine la guérison. Un enfant malade peut à son tour souffrir
rapidement de malnutrition. La malnutrition dont la prise en charge chez un enfant a trop
tardé, provoque des handicaps dans son développement à long terme.

Par rapport aux carences en micronutriments ; la carence en iode entrainent de


graves troubles mentaux ou physiques : goitre (augmentation du volume de la glande
thyroïde), troubles du langage, surdité, crétinisme. Les effets les plus néfastes se produisent
sur le cerveau du fœtus et des bébés, elles augmentent aussi le risque de mortalité infantile et
les fausses couches.

38 millions de nouveau-nés dans le monde en développement ne sont pas


protégés. Il suffit d’une cuillère à café d’iode consommée régulièrement pour prévenir les
troubles dus à la carence en iode.
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La carence en fer est responsable des cas d’anémie mortelle entrainant une baisse
de la productivité. 4 à 5 milliards de personnes en sont atteintes. Ce sont les femmes et les
jeunes enfants qui sont les plus vulnérables. L’anémie accroit le risque d’hémorragie et de
septicémie (infection bactériale grave) pendant l’accouchement et intervient dans 20% des
décès maternels. Le manque de fer met en danger le développement mental de 40 à 60% des
nourrissons du monde en développement.

La carence en vitamine A peut entraîner la cécité ou l’affaiblissement du système


immunitaire. Plus de 100 millions d’enfants en souffrent et ne peuvent pas être protégés de
maladies comme la rougeole, la diarrhée ou les infections respiratoires.

L’accroissement de la consommation de la vitamine A peut réduire de 25 % le


taux de mortalité infantile liée à ces maladies, contribuant également à prévenir la mortalité
maternelle et peut réduire la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Les effets les plus
dévastateurs de la malnutrition se produisent avant la naissance lorsque le fœtus ne peut pas se
développer correctement et pendant les premières années de la vie d’un enfant, lorsque son
développement physique et mental est freiné.

La malnutrition accroît la prédisposition aux maladies et laisse les individus sans


force et léthargiques, réduisant leur capacité de travail. Ainsi, elle abaisse la productivité,
entrave la croissance économique et l’efficacité des investissements dans les domaines de la
santé et de l’éducation, et elle augmente la pauvreté.

En Afrique, comme au Burundi, selon l’enquête démographique et de santé


CEDC, de 2010,ces pays présentaient une de plus forte prévalence 58% de malnutritions
chronique du monde soit environ 1 million d’enfants Burundais de moins de 5 ans qui
souffrent de retard de croissance (EDS, 2010, p.2).

Dans la province du nord-est du Kenya, 4 484 enfants ne pouvaient plus aller en


classe car 27 écoles primaires sont fermées, leurs puits étant asséchés. En Somalie, une
récente enquête a montré que près de 60% des écoles primaires ont fermé à cause de la
sécheresse et que beaucoup d’enseignants des écoles restées ouvertes n’étaient pas payés
(OMS, FAO et Banque Mondiale, 2013, p.1).

Une étude a été faite au Cameroun grâce aux données de l’enquête MICS 2014 et
menée sur 6270 enfants dont 3234 garçons et 3036 filles âgées de six (06) à cinquante-neuf
(59) mois, venant des milieux ruraux et urbains des 10 régions du Cameroun.
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Il ressort que 15% des enfants de moins de 5 ans souffrent d’Insuffisance


Pondérale et 10,1% des enfants de moins de cinq ans souffrent d’obésité (M. Yvon Moutati,
2014, p.1).

En République Démocratique du Congo, 43% des enfants de moins de 5 ans


souffrent de la malnutrition chronique ou retard de la croissance soit presqu’un enfant sur
deux. Six provinces sur 26 comptent plus de 40% d’enfants de moins de 5ans malnutris. Par
ailleurs la situation de la malnutrition chronique a stagné ces 15 dernières années. La
prévalence à évaluer 38% des enfants de moins de 5 ans en 2001 à 47% en 2007 et 43% en
2013 et en 2014 (UNICEF, septembre 2017, p.5).

Sur le plan nutritionnel, les résultats des enquêtes nutritionnelles territoriales


dans le Nord Kivu réalisées de janvier à février 2016 ont révélé de taux inquiétant de
malnutrition aigüe globale dans les territoires de Walikale soit 8,2% et à Rutsuru soit 8,3%.
Les zones de santé les plus touchés étant Kibua et Birambizo. L'enquête approfondie de
vulnérabilité à l’insécurité alimentaire menée dans 47 camps de déplacés d’octobre 2015 à
juin 2016 montre également de carences en consommation d’aliments riches en fer et en
protéines pour plus de 80 % de ménages vivants dans les sites de déplacés (WFP, 2017, p.2).

Après que nous ayons mené notre constat préliminaire au sein de l’Hôpital
Général de Référence de Kyondo, il a été retrouvé dans le registre un total de 108 enfants
malnutris suivis au cours de l’année 2022 dont la mortalité avait concerné 8 enfants soit
l’équivalent de 7,4 % de prévalence.

Ainsi pour le constat ci-haut, nous avons eu l'idée de ressortir la question


principale suivante : Quels sont les facteurs associés à la mortalité des malnutris à
l'HGR/Kyondo ?

Cette question principale a généré les questions spécifiques suivantes :

1. Quelles sont les caractéristiques identitaires de l’enfant décédé de la malnutrition ?

2. Quelles sont les complications observées chez les enfants décédés de la malnutrition ?

0.2. Hypothèses
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Pour répondre de manière anticipative à ces questions ci-dessus, nous avons eu à y


répondre de cette manière :

1. Les enfants décédés de la malnutrition seraient généralement du genre masculin, âgés de


plus de 2 ans, provenant des aires de santé en insécurité, des familles pauvres et déplacés

2. Les complications observées chez les enfants décédés de la malnutrition comporteraient


l’hypothermie, l’hypoglycémie, le choc septique, la déshydratation et l’anémie.

0.2. But du travail

Le but escompté de ce travail consiste à contribuer à la réduction du taux de


morbidité et mortalité chez les enfants mal nourris à l’HGR de Kyondo.

0.3. Objectifs du travail

0.3.1. Objectif général

L’objectif général de ce travail consiste à améliorer la prise en charge des cas de


malnutrition sévère et avec complication au l'HGR/Kyondo.

0.3.2. Objectifs spécifiques

Les objectifs assignés pour notre étude sont :

1. Identifier les caractéristiques identitaires de l’enfant décédé de la malnutrition à l’HGR de


Kyondo.

2. Identifier les complications observées chez les enfants malnutris décédés à l’HGR de
Kyondo.

0.4. Choix et intérêt du sujet

Le choix de notre étude tient au fait que l’avenir d’un pays et de toute l’humanité
dépend de ses enfants qui méritent inlassablement la protection contre les conséquences de la
malnutrition telles que l'épuisement de réserves de l'organisme, la perte de l'autonomie, les
troubles psychiques et parfois le décès du malade.
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L’intérêt de ce sujet se veut triple :

 Sur le plan personnel : en tant que futur personnel soignant, les résultats du présent
travail devront nous ouvrir de large horizon pour nous permettre de jouer efficacement
notre rôle dans la lutte contre la malnutrition.
 Sur le plan social : les recommandations issues du présent travail pourront
encourager les personnels soignants en vue de la meilleure prise en charge et lutte
contre la malnutrition.
 Sur le plan scientifique : ce travail constitue une base de données à tout chercheur
soucieux de comprendre l'ampleur de la malnutrition chez les enfants.

0.5. Délimitation du sujet

Ce travail cadre avec les domaines de santé publique et la nutrition. Il est


circonscrit parmi les Objectif de Développement Durable (ODD) dont « Éliminer la faim,
assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable».

En ce qui concerne les composantes de Soins de Santé Primaires, notre étude


cadre avec la deuxième composante qui prône : « la promotion de bonnes conditions
alimentaires et nutritionnelles ».

La collecte des données a débuté au mois d'avril jusqu'à septembre 2023 et sur le
plan spatial, notre étude s’est effectuée au sein de l'HGR/Kyondo.

0.6. Subdivision du travail

Hormis la partie introductive et la conclusion, le squelette de notre travail est


constitué de trois chapitres ci-après :

 Le premier chapitre présente la revue de la littérature ;


 Le deuxième chapitre traite de la méthodologie ;
 Le troisième chapitre traite de la présentation, analyse et discussions des résultats
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CHAP I. REVUE DE LA LITTTERATURE

1.1. DEFINITION OPERATIONNELLE DES CONCEPTS

1. Facteur : C'est un agent, un élément qui concourt à un résultat (Paul Robert, 2020).

2. Facteur associé : Le mot "facteur associé" fait référence à un élément ou une variable qui
est liée ou connectée à un autre élément ou variable dans un certain contexte. Dans différentes
disciplines, un facteur associé peut avoir une influence ou une contribution directe ou
indirecte sur le sujet étudié. Par exemple, dans une étude médicale, un facteur associé à une
maladie peut être un élément environnemental, génétique ou comportemental qui augmente la
probabilité de développer cette maladie (Lecerc D, 2009, p.4).

3. Mortalité : La mortalité désigne le nombre de décès dans une population donnée,


généralement exprimé en pourcentage ou en taux pour une période donnée. Le terme
"mortalité" est utilisé dans de nombreuses disciplines, notamment en épidémiologie, en
démographie et en santé publique (Luy, M, 2007, p.13).

4. Malnutrition : La malnutrition est un état pathologique qui se caractérise par un


déséquilibre entre les besoins nutritionnels de l'organisme et l'apport en nutriments. Elle peut
être due à une consommation insuffisante ou excessive de certains nutriments, ou à une
mauvaise absorption ou utilisation des nutriments par l'organisme. La malnutrition peut se
manifester sous différentes formes, selon les nutriments qui font défaut ou en excès. Par
exemple, la malnutrition protéino-énergétique est une forme courante de malnutrition qui
résulte d'un apport insuffisant en protéines et en calories. Elle peut entraîner une perte de
poids, une faiblesse musculaire, un retard de croissance chez les enfants, une déficience
immunitaire et une mortalité accrue. La malnutrition peut avoir des causes multiples,
notamment des facteurs économiques, sociaux, culturels, environnementaux et médicaux. Les
populations les plus touchées par la malnutrition sont généralement les plus vulnérables,
comme les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnes vivant dans la
pauvreté ou dans des zones où les conditions de vie sont précaires. La malnutrition est un
problème de santé publique majeur dans de nombreuses régions du monde, et elle contribue à
une morbidité et une mortalité élevées. La prévention et le traitement de la malnutrition sont
donc des enjeux importants de santé publique (Unicef, 2010, p.1).
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1.2. LA MALNUTRITION AIGUE

1.2.1. SYMPTOMATOLOGIE

La malnutrition protéino--énergétique (MPE) également connue sous le nom de


malnutrition protéino-calorique, est, à l'heure actuelle, le plus grave problème nutritionnel
auquel se heurtent l'Afrique et d'autres régions en développement. Ses deux grandes formes
cliniques sont le kwashiorkor et le marasme. Dans le premier cas, il s'agit surtout d'une
carence protéique, et dans le second, d'une carence énergétique (calories). Il existe cependant
beaucoup de cas intermédiaires qu'il est difficile de ranger dans l'une ou l'autre catégorie. On
sait aussi que de nombreux enfants dont le régime alimentaire ne contient pas suffisamment
de protéines et d'énergie subissent un arrêt de croissance et sont sujets à ces maladies, mais ne
présentent aucun signe ou symptôme annonciateur évident autre que l'arrêt de croissance
(Unicef, 2002, p.2).

I.2.2. Classification de la malnutrition

MALNUTRITION AIGUE SERVICE MALNUTRITION AIGUE


MODEREE

Rapport P/T.3ET1, 5ET


Malnutrition aigüe service Malnutrition aigüe
avec complication et / ou sévère sans complication
anorexie appétit retrouvé

Traitement ambulatoire UNS

Rapport P/T 3 tT et ou Rapport P/T 3 tT et/ou


PB115 mm et/ou œdèmes sans complications
complication et sans et ou anoscie
appétit

Hospitalisation pour Traitement ambulatoire dans


traitement des complications les centres de santé UNTA
graves dans les HGR en UNTI

(PCCMA, Draft 2008, mars 2011, P89).


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I.3. CRITERES D’ADMISSIONS

1.3.1. Critères d’admissions en UNTI

Tableau N°1

AGE CRITERES D’ADMISSION


6 mois à 12 mois - Complication médicales au anorexie et
 P/T ←(Tableau anthropométrique unisexe, oms 200)
 PB ¿ 115 mmou
 Présences d’œdèmes bilatéraux (+ ou ++)
 Présence d’œdèmes bilatéraux (+) ou (++) et P/T¿−3 T ou
PB¿ 115 cm
 Présence d’œdèmes bilatéraux (+++)
12 à 18 ans - Complication médicales au manque d’appétit
 P/T ¿ 70 %
 Présence d’œdèmes bilatéraux (+ ou ++)
 Présence d’œdèmes bilatéraux (+) ou (++) et p/T¿70
 Présence d’œdèmes bilatéraux (+++)
Adultes - Complication médicale ou manque d’appétit
 PB¿ 180 mm avec perte de poids récente ou
 IMC ¿16 avec perte de poids récente ou
 Présence d’œdèmes bilatéraux
 PB ¿180, IMC ¿ B16 et oedemes+ ¿
Les complications les plus fréquentes sont:

- Les vomissements à répétition

- La déshydratation sévère

- Problème respiratoire

- Fièvre ¿39°C et hypothermie ¿ 35 °C

- Problème respiratoire avec signe de gravité

- Anémie sévère
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- Asthénie physique, apathie, inconscience convulsions

- Infections superficielles qui exigent le traitement

I.3.2. Critères d’admission en UNTA

TABLEAU N° 2

AGE CRITERES D’ADMISSION


6 mois à 12 mois - PT¿3ET (Table anthropometrique unisexe OMS, 2006
- PB ¿115mm (6 – 59 mois ou
- Présence d’œdèmes bilatéraux (+ ou ++)
12 à 18 ans - P/T¿70% ou
- IMC ¿ 16 avec perte de poids récente ou
- Présence d’œdèmes bilatéraux
Adultes - PB¿ 180 mm avec perte de poids récente ou
- IMC ¿ 16 avec perte de poids
- Présence d’œdèmes bilatéraux (PCIMA, mars 2011, P47

I.4. TRAITEMENT DIETETIQUE

1.4.1. Traitement diététique en UNTI

L’objectif de la prise en charge hospitalière des patients avec malnutrition aigüe


sérère est la stabilisation de son état clinique et nutritionnel.

Le traitement nutrition à l’UNT se fait en deux étapes :

- A l’admission : le traitement en base du lait thérapeutique F75 à l’exceptions des cas


référés d’UNTA pour un période d’observation liée à une perte de poids stagnants
sans raison connue mais avec appétit conservé.

- Quand les complications médicales sont maitrisées et que patient a été référé d’une
UNTA vers UNT, avec appétit conservée, il reçoit 100Kcal/Kg reparties en 6 repas
soit toutes les 4heures ; pour quelques cas spécifique (patient anorectiques,
vomissement fréquents diarrhée hypoglycémie récente ou hypothermie récente) le
lait doit être donné en 8 repas
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C’est ainsi que pour sa préparation 1 sachet F (410g) à ajouter à 2 litres d’eau →100ml =
75Kcal

TABLEAU N° 3 : quantité de F 75 à donner par repas selon le poids du patient.

Classe de poids 6 repas par jours (ml/repas 8 repas par jour (ml/repas)
3,5 – 3,9 80 65
4,0 – 4,4 85 70
4,5 – 4,9 95 80
5,0 – 5, 110 90
5,5 – 5,9 120 100
6,0 – 6,9 140 110
7,0 – 7,9 160 125
8,0 – 8,9 180 140
9,0 – 9,9 190 155
10 – 10,9 200 1
11 – 11,9 230 170
12 – 12,9 250
13 – 13,9 275 230
14 – 14,9 290 230
15 – 15,9 300 250
20 – 24,9 320 260
25 – 29,9 350 290
30 – 39,9 370 300
40 – 60 370 320
30-39,9 400 350
I.4.1. Traitement diététique en UNTA

Le traitement nutritionnel se fait à base d’ATPE, par exemple de plympynut, le


BP100 qui a la même valeur nutritionnelle et énergétiques le lait thérapeutique F100 les
ATPE doivent être administrés aux patients tels que ; sans les mélanger avec l’eau d’autres
ingrédients pour cette raison le BP100 ne peut pas être donné aux enfants pesant moins de
7Kg car ils ne sont pas capables de les consommer secs.

Tableau de la ration d’ATPE selon le poids


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Classe de poids ATPE sachets APTPE BARRES


Sachets/ jour Sachets/semaine Barres/ jour Barres/
semaines
3,5 – 4,9 1 10 2 17
5,0 – 6,9 2 15 2 28
7,0 – 9,9 3 20 5 35
10 – 14,9 3 30 7 49
15 – 19,9 4 35 9 63
20 – 29,9 5 40 10 70
30 – 39,9 7 50 12 84
40 – 60 8 55 14 98

I.5. CRITERES ET PROCEDURES DE SORTIES

I.5.1 Critères de sortie en UNTI

REFERENCE VERS UNE UNTA

Tous les appétits retrouvé ou conservé, complication médicales contro-


bénéficiaires lés et amorce de la fonte d’œdèmes

REFERENCE VERS UNE UNTA

Tous les Décès Décès pendant son séjour en UNTI


bénéficiaires
Abandons Absents pendant 3jours consécutifs, recherchés les RECO et
confirmés confirmés comme ayant abandonnés
Abandons Absences pendant 3 jours mais leur mode de sortie n’ayant
non pas été confirmé
confirmés
Non Oui n’atteint pas les critères de sortie guéri après 30 jours en
répondant UNTI
Transfert Pendant son traitement en UNTI présente une maladie qui
médical nécessite des soins médicaux spécifique et est transfert à une
structure médicale supérieure, en dehors des critères
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nutritionnels
Tous les patients en UNTI devraient tenir leur réhabilitation nutritionnelle en
UNTA. Les problèmes médicaux doivent être contrôles avant la décharge et le patient ne doit
pas être sous injection IM. Lorsque la pathologie est chronique, et que le symptôme ont été
contrôlés par un traitement médical approprie, le patient pourra poursuivre le traitement en
UNTA avec les médicaments spécifiques si le test d’appétit est positif.

Le jour de la sortie, le patient reçoit une ration d’ATPE devant couvrir ses besoins
journaliers jusqu’au prochain rendez-vous à l’UNTA dont il dépend un équidé doit donner à
l’accompagnement l’ensemble des informations sur l’utilisation correcte et la conservation de
l’ATPE, sur les normes d’hygiènes basiques à respecter et sur la prise des médicaments que
l’enfant doit compléter à domicile (PCIMA, opcit)

I.5.2. Critères de sortie d’UNTA

AGE CRITERES DE SORTIE


6 mois à 12 ans - Rapport P/T≥-1,5 ET si absence d’UNS
- Rapport P/T≥-2 ET si Présence d’UNS
- B.P ≥125 ET si absence d’UNS
- Absence d’œdèmes bilatéraux pendant 14 jours
12 ans à 18 ans - Rapport P/T≥85% si pas d’UNS
- Rapport P/T≥ 80% si pas UNS existent
- Absence d’œdèmes bilatéraux pendant 14 jours
Adultes - B.P ≥185 mm
- IMC ≥18 mm
- Absence d’œdème bilatéral pendant 14 jours

Quand le patient quitte l’UNTA l’infirmier doit vérifier si son calendrier vaccinal est à jour et
que le patient a fini tous ces médicaments

- Si dans la même aire de santé il y a une UNS, l’IT procède à la référence du cas.
Autant données du séjour en UNTA que la référence en UNS doit être notée sur le
carnet de santé du patient

- Il n’y a pas d’UNS, l’infirmier conseille le patient au l’accompagnant à suivre les


consultations médicales appropriées (PCIM,opcit)
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I.6.PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE

I.6.1. Prise en charge préventive de la malnutrition

La malnutrition étant causé par plusieurs facteurs, surtout qu’elle a des


conséquences néfastes sur la santé de l’homme elle doit en tout cas sans délais être prévenue
pour prévenir la malnutrition il faut :

- Une bonne pratique de l’allaitement maternel : un allaitement maternel immédiates


dès la naissance et exclusif jusqu’ à 6 mois de la vie puis allaiter aussitôt qu’il le
réclame

- Une bonne pratique de sevrage : à partir de 6mois, supplémenter l’enfant par un


régime riche en protéines, vitamines et sels minéraux.

- La prévention des infections par le respect des règles d’hygiène et du calendrier


vaccinal : vacciner l’enfant et déparasiter le après chaque 3 mois

- Promouvoir le jardineux et l’élevage du petit bétail.

- Informer, éduquer et changer le comportement alimentaire de la communauté


« I.E.C »

- Faire la diversification des aliments (repas équilibrés en quantité suffisante)

- Lutter contre les guerres, les érosions la divagation des animaux

- Bien respecter le planning familial (que l’espacement des naissances) soit d’au moins
2 ans (pronaNut,op.cit).

I.6.2. Prise en charge curative de la malnutrition en UNTA

Le traitement nutritionnel en UNTA est fait avec des produits thérapeutique


spécifiques qu’ont les mêmes caractéristiques que le lait F100 qui est donné dans la prise en
charge de la malnutrition aigüe sévère en hospitalisation on donne souvent aux malnutris de
pâtes (plumpyNut are de biscuite compactés (BP100) PRONANUT op cit) les deux produits
doivent être administrés aux bénéficiaires tels qu’ils sont dans son emballage, sans les
mélanger avec l’eau ou d’autres liquides. Pour cette raison le BP100 ne peut pas être donné
aux enfants pesant moins de 7Kg car ils ne sont pas capables de les consommer secs

Tableau de dosage de l’ATPE (plumpy-nut et BP 100 ) en UNTA


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CLASSE ATPE – Pâte ATPE – sachets (92g) BP100®


DE
GRAMM GRAMM SACHET SACHET BARRES BARRES
POIDS
ES PAR ES PAR PAR PAR PAR PAR
(KG)
JOUR SEMAIN JOUR SEMAIN JOUR SEMAIN
E E E

3.0 – 3.4 105 750 1¼ 9 2 14

3.5 – 4.9 130 900 1½ 11 2½ 17 ½

5.0 – 6.9 200 1400 2 14 4 28

7.0 – 9.9 260 1800 3 21 5 35

10.0 – 400 2800 4 28 7 49


14.9

15.0 – 450 3200 5 35 9 63


19.9

20.0 – 500 3500 6 42 10 70


29.9

30.0 – 650 4500 7 49 12 84


39.9

40 – 60 700 5000 8 56 14 98

Les enfants allaités doivent continuer à être allaités

- Donner toujours le sein avant de donner l’ATPE

- Offrir toujours de l’eau propre à boire lorsque l’enfant prend de l’ATPE

- L’accompagnant doit être formé sur la façon d’ouvrir le sachet et de donner l’ATPE
à l’enfant.

- L’accompagnant doit aussi s’assurer que l’enfant terminé sa ration d’ATPE avant de
prendre d’autres aliments pendant la journée 30 minutes avant le repas familial
17

- Si la mère allaite encore l’enfant, le lait maternel doit être privilégie et donné avant
l’ATPE.

- Les accompagnants ramènent les sachets (vides et pleins) chaque semaine quand ils
se rendent à l’UNTA pour la visite hebdomadaire ce qui permet de contrôler la
consommation de l’enfant et d’éviter la vente de sachets

- L’infirmier est en charge de donner les messages clés concernant le traitement avec
l’ATPE à domicile.

1.7. TRAITEMENT MEDICAL SYSTEMATIQUE

1.7.1. EN UNTI

Le traitement médical systématique est donné à tous les patients admis en UNTI.
Toutefois il faut tenir compte des médicaments reçus en UNTA. Si le patient passe moins
d’une semaine en UNTI, il doit poursuivre le traitement systématique en UNTA. Les fiches de
référence et de contre-référence doivent contenir toutes les informations

Tableau du protocole médical systématique en UNTI

Médicaments Quand d’administré Pour qui ? Combien Dosage


de temps
Amoxicilline A l’admission Tous les patients 7 jours 50 – 100 mg par jour en 2
prises
Co-artem A l’admission Patient avec test du paludisme Selon Selon PNLP
positif ou signes clinique PNLD
positifs
Mébéndazole Quand on réfère vers Patient avec âge ≥12 mois si 1 comprimé de 500 mg en dose
l’UNTA pas reçu à la dernière unique ou 1 comprimé de 100 mg 2
campagne de dépistage fois par jour pendant 3 jours
VAR A l’admission et à la Dose Selon PEV
4eme semaine en UNTA unique
s’il y a la preuve de
vaccination (VAR)
donné seulement à la
4e semaine
1.7.2. En UNTA
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Médicament Quand Pour qui ? Combien de Dose


administré temps
Amoxicilline A Toute nouvelle 7 jours 50 – 100 mg/Kg par jours
l’admission admission
Co-Artëm A Patient avec test de Selon PNLP Selon PNLP
l’admission paludisme positif ou
signes chimique positifs
Mébéndazole A la 2e Patient avec âge ≥12 Dose unique (1 comprimé de 500 mg
semaine mois si pas reçu dans les
4 derniers mois
Vitamine A A la 4e Tous les patients si pas Dose unique Patient de *11 mois 100 000
semaine reçu dans les 4 derniers UI
mois *Patient ≥12 mois 200 000UI
VAR A la 4e Tous les patients qui Dose unique Selon PEV
semaine n’ont pas été vaccinés et
les patients venant de
l’UNTI ayant reçu une
première dose au 1er jour
Autres De la 4e Tous les patients qui Selon PEV Selon PEV
vaccins semaine n’ont pas leur
vaccination à jour
1.8. COMPOSITION DE LA PCIMA

Les compositions de la PCIMA sont

- Le volet communautaire

- Les unités nutritionnelles thérapeutiques ambulatoires (UNTA)

- Les unités nutritionnelles thérapeutiques intensives (UNTI)

- Les unités nutritionnelles supplémentaires (UNS)

 Le volet communautaire
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Il a pour but de sensibiliser, informer et éduquer la communauté sur les activités


nutritionnelles, afin qu’elle s’en approprie et participe activement à sa prévention et aux
activités de prise en charge

 Unités nutritionnelles thérapeutiques ambulatoire (UNTA)

les UNTA, intégrées au sein des centres de santés prennent en charge les enfants
mal nourris sévère sans complications ayant passé le test d’appétit avec succès. A cet effet, les
mesures anthropométriques seront prises, une consultation médicale sera effectué et le
traitement médical systématique et ou spécifique administré selon le cas. En suite l’enfant
recevra une ration alimentaire thérapeutique prête l’emploi (ATPE) pour le traitement
nutritionnel à domicile.

L’ATPE communément utilisé pour le cas de malnutrition aigüe sévère est le


plympyNut, qui est une pâte d’arachide dont la formule est identique à celle du lait
thérapeutique F100. Les ATPE ne requièrent ni dilution, ce qui empêche sa contamination par
une eau potable (à la différence du lait F100) ces enfants se présenteront pour une visite
hebdomadaire à l’UNTA la plus proche de chez eux pour le suivi de leur traitement
nutritionnel. Au cours de ces visites des séances d’éducations en nutrition et en santé sont
dispensées.

 Unités nutritionnelle thérapeutique intensive (UNTI)

Les UNTI sont intégrées au sein des hôpitaux généraux de référence plus
précisément dans le service de pédiatrie. C’est ainsi que l’intégration médicale de prise en
charge de cas de malnutrition avec complication médicales peut être concrètement mené. Les
UNTI Prennent en charge les enfants sévèrement malnutris ayant une pathologie grave et ou
anorexique ou pas capable de manger.

L’hospitalisation de ces bénéficiaires pour objectif principal de permettre la


maitrise des complications médicale. (Stabilisation) et l’initiation d’une amélioration de l’état
nutritionnel de l’enfant.

Durant les séjours en UNTE, l’enfant est traité sur le plan nutritionnel avec le lait
thérapeutique F75 (ou F100 dilue) ce lait F75 c’est à l’arrivé de l’enfant s’il à d’œdèmes après
avoir fini la dose du lait 75 l’enfant recevra le lait F100 suivi de 2 ou 3 jours de préparation à
l’ATPE lorsque l’appétit est retrouvé et la complication médicale métrisées la durée de
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séjours en UNTI. Peut varier de 3 à 7jours mais elle pourrait aussi aller au de la en fonction de
l’évolution de l’évolution de l’état de l’enfant.

 Unités nutritionnelles supplémentaire (UNS)

La prise en charge des enfants modérément malnutris et le suivi systématique des


enfants guéris de la malnutrition sévère sont assurés dans les centres de santé avec les UNS
dans les UNS, les activités suivantes sont réalisées :

- Prise de mesures anthropométriques

- Evolution du statut clinique et nutritionnel de l’enfant,

- Distribution de la ration et suivi à domicile cas suivi des bénéficiaires et la


distribution de la ration se feront sur une base bimensuelle (PCIMA, 2016).

1.8. COMPLICATIONS DE LA MALNUTRITION ET


FACTEURS ASSOCIES
1.8.1. COMPLICATIONS DE LA MALNUTRITION

Les complications observées chez l'enfant malnutri

1°) Hypoglycémie

Tous les enfants atteints de malnutrition sévère présentent un risque


d’hypoglycémie (glucose sanguin inférieur à 54mg/ dl), cause majeure de décès pendant les
deux premiers jours du traitement. L’hypoglycémie peut résulter d’une infection systématique
grave ou survenir lorsqu’ un enfant malnutri a passé de 4 à 6 heures sans prévenir
l’hypoglycémie, l’enfant doit être alimenté au moins toutes les 2 ou 3 heures, la nuit comme
le jour.

Les signes d’hypoglycémie sont les suivants : faible température corporelle (<36,
5°), léthargie, apathie et hypoglycémie ne transpire pas et n’est pas particulièrement pâle. La
somnolence est souvent le seul signe qui précède la mort.

En cas de soupçon d’hypoglycémie, le traitement doit être administré


immédiatement, sans attendre la confirmation du laboratoire. Il n’y a aucun risque pour
21

l’enfant, même si le diagnostic est inexact. Si le malade est conscient ou peut être réveillé et
est capable de boire, lui donner 50ml de glucose ou de saccharose à 10% ou le lait F75 par la
bouche selon ce qui est le plus rapidement disponible. Si on ne dispose que d’une solution de
glucose à 50% en diluer une partie dans quatre parties d’eau stérile. Rester auprès de l’enfant
jusqu’à ce qu’il ait entièrement repris conscience.

Si l’enfant perd conscience ne peut pas se réveiller ou a des convulsions, lui


administrer 5ml/Kg de poids corporelle de glucose stérile à 10% par voie intraveineuse, suivis
d’une perfusion naso-gastrique de 50ml de glucose ou de saccharose à 10%. Si le glucose
intraveineux ne peut être administré immédiatement, commencer par la perfusion naso-
gastrique. Lorsque l’enfant reprend conscience lui donner immédiatement la préparation F75
ou de l’eau glucosée (60g/l). Continuer à l’alimenter fréquemment avec la préparation F75 par
voie orale ou par sonde naso-gastrique afin d’éviter une récidive.

2°) Hypothermie

Les nourrissons de moins de 12mois et ceux qui sont atteints de marasme, avec
des lésions cutanées étendues ou des infections graves, sont particulièrement exposés à
l’hypothermie.

Si la température rectale est inférieure à 35 ,5°C ou si la température axillaire est


inférieure à 35oC il est important de réchauffer le bébé. Utiliser la « technique du kangourou
» qui consiste à allonger l’enfant à même la poitrine ou le ventre de sa mère et à les
envelopper dans la même couverture, ou bien vêtir l’enfant (bonnet compris), et l’envelopper
dans une couverture chaude sous une lampe à incandescence, qui ne doit surtout pas le
toucher.

Les lampes fluorescentes sont inutiles et les bouillottes sont dangereuses. Prendre
la température rectale toutes les 30minutes pendant que l’enfant se réchauffe sous la lampe
car il peut vite avoir de la fièvre. La température axillaire n’est pas une mesure fiable de la
température corporelle pendant le réchauffement. Tous les enfants en état d’hypothermie
doivent aussi être traités pour l’hypoglycémie et la septicémie grave.

3°) Déshydratation et choc septique

Il est difficile de distinguer la déshydratation du choc septique chez un enfant qui


souffre de malnutrition sévère. Des signes d’hypovolémie sont visibles dans les deux cas et,
faute de traitement, ces signes s’aggravent progressivement. De légère, la déshydratation
22

devient grave s’accompagnant d’une perte de poids de 5 à10 % et de plus de 10 %


respectivement, tandis que la septicémie débutante devient vite avancée quand le sang cesse
d’irriguer les organes vitaux. En outre, la septicémie est souvent précédée d’épisodes
diarrhéiques et d’une certaine déshydratation ; ce qui brouille le tableau clinique.

4o) Diagnostic

Nombre de signes normalement utilisés pour évaluer la déshydratation ne sont pas


probants chez un enfant atteint de malnutrition sévère et il est donc difficile, sinon impossible,
de déceler la déshydratation ou de déterminer son degré de sévérité.

De nombreux signes de déshydratation sont également présents en cas de choc


septique, ce qui a deux conséquences :

 La déshydratation a tendance à être sur diagnostiquée et sa gravité sur estimée ;


 Il faut souvent traiter l’enfant à la fois pour la déshydratation et le choc septique.

Les signes probants de déshydratation et/ou de choc septique chez un enfant


atteint de malnutrition sévère sont les suivants :

– Antécédents de diarrhée : un enfant déshydraté doit avoir des antécédents de diarrhée


aqueuse. Des selles glaireuses peu abondantes accompagnent souvent la malnutrition sévère
sans provoquer une déshydratation, un enfant qui présente des signes de déshydratation mais
qui n’a pas de diarrhée aqueuse doit être soigné comme pour un choc septique.

– Soif : Le fait de boire goulûment est un signe certain de déshydratation légère. Chez les
nourrissons, cet état peut s’exprimer par de l’agitation. La soif n’est pas un symptôme de choc
septique.

– L’hypothermie : est un signe d’infection grave, choc septique compris. Elle n’est pas un
signe de déshydratation.

– Enfoncement des yeux : c’est là un signe utile de déshydratation mais seulement lorsque la
mère confirme que son apparition est récente.

– Pouls radial faible ou absent : c’est là un signe de choc, associé soit une déshydratation
grave, soit à une septicémie. A mesure que l’hypovolémie se développe, les pouls s’accélèrent
et s’affaibli, si le pouls est faible au niveau de l’artère carotide, fémorale et brachiale, l’enfant
est en danger de mort et doit être traité de toute urgence.
23

– Extrémités froides : c’est là un signe à la fois de déshydratation grave et de choc septique,


l’évaluation se fait avec le dos de la main.

– L’émission d’urine : l’émission d’urine diminue à mesure que la déshydratation et le choc


septique s’aggravent. En cas de déshydratation grave ou de choc septique très avancé,
l’émission d’urine cesse (OMS, 2000).

1.8.2. FACTEURS ASSOCIES

La malnutrition aiguë est une condition caractérisée par une insuffisance de


l'apport en nutriments essentiels sur une période relativement courte, souvent associée à une
maladie ou à un traumatisme. Les complications associées à la malnutrition aiguë peuvent être
graves et incluent un affaiblissement du système immunitaire, une diminution de la capacité
de guérison des plaies, une perte de poids importante, une insuffisance cardiaque, une
détérioration du fonctionnement cognitif, une déshydratation et une insuffisance rénale.

Les facteurs qui contribuent à la malnutrition aiguë peuvent être multiples.


Certains des facteurs les plus courants comprennent :

- Les problèmes de santé sous-jacents : les maladies sous-jacentes, telles que le VIH/SIDA,
la tuberculose, la diarrhée et les infections respiratoires, peuvent entraîner une malnutrition
aiguë en raison d'une augmentation des besoins en nutriments chez les personnes malades ou
d'une diminution de l'appétit.

- Les catastrophes naturelles et les conflits : les catastrophes naturelles, telles que les
sécheresses, les inondations et les ouragans, ainsi que les conflits armés, peuvent entraîner
une perturbation de la production alimentaire et de l'accès à la nourriture, entraînant ainsi une
malnutrition aiguë.

- Les pratiques alimentaires inadéquates : une consommation insuffisante d'aliments


riches en nutriments, tels que les fruits et légumes, les protéines et les graisses saines, peut
entraîner une malnutrition aiguë. Les régimes alimentaires déséquilibrés, notamment les
régimes riches en glucides et pauvres en protéines, peuvent également contribuer à la
malnutrition aiguë.

- Les facteurs économiques : les personnes qui vivent dans des communautés pauvres ou
qui ont un accès limité à des sources de nourriture abordables peuvent être plus susceptibles
de souffrir de malnutrition aiguë (World Healph Organisation, 2022).

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