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Cour d'appel d'Aix-en-provence, Arrêt du 25 septembre 2020,

Répertoire général nº 17/13457

COUR D'APPEL D'AIX-EN-PROVENCE

Chambre 4-3

ARRÊT AU FOND

DU 25 SEPTEMBRE 2020

N°2020/ 255

RG 17/13457

N° Portalis DBVB-V-B7B-BA4RU

X…

C/

SAS TRANSPORTS & LOGISTIQUE DE PROVENCE

Copie exécutoire délivrée

le :

à:

-Me Denis PASCAL, avocat au barreau de MARSEILLE

- Me Romain CHERFILS, avocat au barreau d'AIX-EN-PROVENCE

Décision déférée à la Cour :

Jugement du Conseil de Prud'hommes - Formation paritaire de MARSEILLE en date du 21 Juin 2017 enregistré
au répertoire général

APPELANT

X… , demeurant Batiment L53 Résidence la Granière - [...]

Représenté par Me Denis PASCAL de la SCP INTER-BARREAUX VIDAL-NAQUET AVOCATS ASSOCIES, avocat au
barreau de MARSEILLE

INTIMEE

SAS TRANSPORTS & LOGISTIQUE DE PROVENCE , demeurant 5-11 Rue Gabriel Péri - [...]

Représentée par Me Romain CHERFILS, avocat au barreau d'AIX-EN-PROVENCE

COMPOSITION DE LA COUR

*********

En application des dispositions des articles 804 et 805 du code de procédure civile, l'affaire a été débattue le 08
Septembre 2020 en audience publique, les avocats ne s'y étant pas opposés, devant Madame Dominique
DUBOIS, Président de Chambre, et Madame Frédérique BEAUSSART, Conseiller, chargés du rapport.

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Madame Frédérique BEAUSSART, Conseiller, a fait un rapport oral à l'audience, avant les plaidoiries.

Ces magistrats ont rendu compte des plaidoiries dans le délibéré de la cour, composée de :

Madame Dominique DUBOIS, Président de Chambre

Madame Ghislaine POIRINE, Conseiller faisant fonction de Président

Madame Frédérique BEAUSSART, Conseiller

Greffier lors des débats : Madame Florence ALLEMANN-FAGNI.

Les parties ont été avisées que le prononcé de la décision aurait lieu par mise à disposition au greffe le 25
Septembre 2020.

ARRÊT

CONTRADICTOIRE,

Prononcé par mise à disposition au greffe le 25 Septembre 2020.

Signé par Madame Dominique DUBOIS, Président de Chambre et Madame Florence ALLEMANN-FAGNI, greffier
auquel la minute de la décision a été remise par le magistrat signataire.

FAITS ET PROCEDURE

**********

Par contrat à durée indéterminé en date du 19 juin 2012 Cédric Gasquet, reconnu depuis le 21 mars 2011
travailleur handicapé, a été engagé par la société Transport et Logistique de Provence en qualité de chauffeur
poids lourds, groupe 7, coefficient 150M pour une rémunération mensuelle brute de 2050,91€ pour 199 heures
de temps de service.

Les relations contractuelles entre les parties étaient soumises à la convention collective des transports routiers.

La société employait habituellement au moins 11 salariés au moment du licenciement.

Il était placé en arrêt de travail à compter du 7 février au 8 avril 2014 puis à nouveau à compter du 23 mai
2014.

Le 19 mars 2014 le médecin traitant du salarié établissait un certificat de rechute d'un accident du travail
survenu le 30 juin 2005 dans le cadre d'une précédente relation de travail avec un autre employeur.

A compter du 7 avril 2014 le médecin du travail rendait plusieurs avis sur l'aptitude du salarié avec émission de
réserves et études de poste.

Le 17 septembre 2014, il était déclaré apte à son poste de chauffeur SPLsous réserve d'éviter les montées et
descentes d'échelles autres que les échelles d'accès à la cabine du tracteur.

Le 3 octobre 2014 il a été déclaré inapte à la reprise de son poste de chauffeur SPL après étude du poste de
travail les 15 et 25 avril 2014, le médecin du travail ajoutait la mention 'doit éviter les montées et descentes
d'échelles autre que les échelles d'accès à la cabine du tracteur. Pourrait occuper tout poste de travail, y
compris tout poste de conduite, qui permette de respecter les limites ci-dessus '.

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Dans le cadre de sa recherche de reclassement la société lui proposait par courrier du 16 octobre 2014 un poste
d'aide comptable.

Le 16 octobre 2014 X… a été convoqué à un entretien préalable prévu le 3 novembre 2014, l'employeur
précisant que suite aux avis et préconisations du médecin du travail il n'était pas en mesure de proposer une
quelconque solution de reclassement à un poste de conduite qui nécessite de monter ou descendre des échelles
et qu'il lui était proposé le seul poste administratif actuellement disponible d'Aide comptable.

Par courrier du 22 octobre 2014 X… déclinait la proposition en faisant valoir qu'il ne s'agissait que d'un temps
partiel avec un salaire inférieur, ce qui constituait une modification substantielle de son contrat de travail, que
le poste était disponible sur un autre département et le salarié demandait des aménagements de son poste de
conduite.

Par lettre du 6 novembre 2014 la société Transport et Logistique de Provence lui a notifié son licenciement pour
inaptitude et impossibilité de reclassement, dans les termes suivants :

' Nous faisons suite à notre entretien préalable du 03 novembre dernier et vous informons que nous sommes
contraints de procéder à votre licenciement pour les motifs qui vous ont été exposés lors de cet entretien et qui
sont les suivants :

Vous avez été embauché au sein de notre entreprise en date du 19 juin 2012 dans le cadre d'un contrat a durée
indéterminée pour occuper, en dernier lieu, les fonctions de Conducteur routier.

A la suite d'une visite de pré-reprise et de reprise, et après l'étude de votre poste effectuée les 15 et 25 avril
2014, le Médecin du travail a établi, le 3 octobre dernier, un certificat médical précisant que vous étiez inapte a
votre poste de travail, et ce dans les termes suivants :

'inapte à la reprise du travail au poste de conducteur SPL. Art.R4624-31 du CdT.

Etude du poste de travail les 15/04/2014 et 25/04/2014.

Doit éviter les montées et descentes d'échelles autres que celle du tracteur.

Pourrait occuper tout poste de travail, y compris tout poste de conduite, qui permettrait de respecter les
limitations ci-dessus'

A la suite de ce constat, compte tenu de l'obligation de recherche de reclassement qui nous incombe, nous
avons recherché l'ensemble des possibilités de reclassement existantes, tant au sein de notre entreprise qu'au
sein d'autres sociétés.

Parallèlement, nous nous sommes rapprochés du Médecin du travail afin qu'il nous indique s'il existait, selon lui,
des possibilités d'adaptation ou d'aménagement de poste qui pourraient être envisagées pour sauvegarder votre
emploi.

Or, au regard de ces préconisations médicales particuliérement restrictives, nous ne sommes malheureusement
pas en mesure de vous proposer une quelconque solution de reclassement sur un poste de conduite dans la
mesure ou l'ensemble des postes de conduite dont nous disposons nécessitent forcément de monter et
descendre des échelles et que nous ne pouvons matériellement pas aménager ces postes de travail.

Nous vous avons alors proposé, par lettre recommandée avec accusé de réception du 16 octobre 2014, un
poste d'aide-comptable, seul poste administratif actuellement disponible au sein de notre entreprise.

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Par courrier en date du 22 octobre 2014, vous avez expressément refusé cette offre de reclassement, ce que
vous avez confirmé lors de notre entretien préalable du 03 novembre dernier.

Nous ne disposons malheureusement d'aucune autre solution de reclassement compatible avec votre
qualification et les préconisations du Médecin du travail à vous proposer.

Des lors, nous ne pouvons maintenir votre contrat de travail et somrnes donc contraints de vous licencier pour
inaptitude médicalement constatée et impossibilité de reclassement '.

Saisi le 02 février 2016 par Cédric Gasquet d'une contestation de son licenciement, de demande de
reconnaissance de harcèlement moral, d'heures supplémentaires et d'autres manquements de l'employeur dans
l'exécution du contrat de travail outre diverses demandes indemnitaires, le conseil de prud'hommes de
Marseille, par jugement du 21 juin 2017, a :

- condamné la société Transport et Logistique de Provence, prise en la personne de son représentant l'égal, à
payer à X… la somme de 500€ pour visite médicale d'embauche tardive

- débouté X… du surplus de ses demandes

- débouté la société Transport et Logistique de Provence de sa demande en paiement d'une indemnité sur le
fondement de l'article 700 du code de procédure civile

- dit que les dépens seront partagés par moitié entre chacune des parties

Cédric GASQUET a interjeté appel du jugement par acte du 12 juillet 2017.

PRETENTIONS ET MOYENS

Dans ses dernières conclusions notifiées par RPVA le 26 avril 2018, X…, appelant, demande de :

- infirmer en toutes ses dispositions le jugement du Conseil de prud'hommes de Marseille du 21 juin 2017

Statuant à nouveau,

1. Sur l'exécution du contrat de travail

- dire que la société Transport et Logistique de Provence a violé son obligation de sécurité à l'endroit de X… en
n'organisant la visite d'embauche qu'un an et demi après la prise de poste, et en ne respectant pas les
préconisations médicales qui ont découlé des différents avis rendus

En conséquence ,

- condamner la Société Transport et Logistique de Provence à payer à X… la somme de 8910€ net en


indemnisation de son préjudice

- dire que la société Transport et Logistique de Provence a procédé à une exécution déloyale du contrat de
travail, notamment en ne fournissant pas de travail à X… à son retour de maladie, ou encore par ses
agissements de harcèlement à l'endroit du concluant

En conséquence,

- condamner la Société Transport et Logistique de Provence à payer à X… la somme de 8910€ net en


indemnisation de son préjudice

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- constater que la société Transport et Logistique de Provence n'a jamais réglé les heures de nuit effectuées par
X…

En conséquence,

- condamner la Société Transport et Logistique de Provence à payer à X… la somme de 597,80 € brut au titre
des rappels de salaire correspondants, outre l'incidence des congés payés à hauteur de 59,78 euros

- condamner la Société Transport et Logistique de Provence à payer à X… la somme de 8.910 euros net au titre
de l'indemnité de travail dissimulé

2. Sur la rupture du contrat de travail

A titre principal,

- dire que l'inaptitude de X… a une origine professionnelle

En conséquence,

- condamner la Société Transport et Logistique de Provence à payer à X… la somme de 1115 € net au titre du
rappel de l'indemnité spéciale de licenciement

- condamner la Société Transport et Logistique de Provence à payer à X… la somme de 2.969,70 € brut au titre
de l'indemnité équivalente à l'indemnité

compensatrice de préavis, outre 296,90 € brut au titre des congés payés y afférents

A titre subsidiaire, s'il devait être jugé que l'inaptitude a une origine non professionnelle,

- condamner la Société Transport et Logistique de Provence à payer à X… la somme de 2.969,70€ brut au titre
de l'indemnité compensatrice de préavis, dès lors qu'il n'a pas bénéficié de la visite médicale dès son
embauche, et ce malgré son statut de travailleur handicapé

- condamner la Société Transport et Logistique de Provence à régler les congés payés y afférents à hauteur de
296,90 € brut

- condamner la Société Transport et Logistique de Provence à payer à X… la somme de 98,63€ au titre du


rappel de l'indemnité de licenciement

En tout état de cause,

- dire que la Société Transport et Logistique de Provence a commis une faute à l'origine de l'inaptitude de X…

- dire que la Société Transport et Logistique de Provence a manqué à ses obligations en matière de recherche
de reclassement et de licenciement pour inaptitude

- dire que la Société Transport et Logistique de Provence n'a pas informé par écrit X… des motifs empêchant
son reclassement

Dès lors,

- dire que le licenciement de X… est sans cause réelle et sérieuse et irrégulier

En conséquence,

- condamner la Société Transport et Logistique de Provence à payer à X… les sommes suivantes :

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- 2969,70€ brut au titre de l'indemnité compensatrice de préavis, outre 296,90€ brut au titre des congés payés
y afférents

- 17 820 € net au titre des dommages et intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse

- 1484,85 € net au titre des dommages et intérêts pour licenciement irrégulier

- ordonner la production des documents de rupture rectifiés, sous astreinte de 50 euros

par jour de retard dans les huit jours à compter de la notification du jugement à intervenir.

- dire que les sommes porteront intérêts à compter de la saisine du Conseil de Prud'hommes le 2 février 2016

- ordonner la capitalisation des intérêts.

- condamner la Société Transport et Logistique de Provence à payer à X… la somme de 3.000 € en application


des dispositions de l'article 700 du Code de Procédure Civile

- la condamner aux entiers dépens.

Dans ses dernières conclusions notifiées par RPVA le 20 mars 2018, la SAS Transport et Logistique de Provence,
intimée, demande de :

- infirmer le jugement du Conseil de prud'homrnes de Marseille en date du 21 juin 2017 en ce qu'il a condamné
la société Transport et Logistique de Provence au paiement de la somme de 500 euros au titre d'une visite
médicale d'embauche tardive

- confirmer le jugement du Conseil de prud'hommes de Marseille en date du 27 juin 2017 dans toutes ses
autres dispositions

En conséquence:

A titre principal

- dire et juger que la société Transport et Logistique de Provence a loyalement exécuté le contrat de travail

- dire et juger que X… ne démontre aucun préjudice du fait du caractère tardif de la visite médicale d'embauche

- dire et juger que les dispositions protectrices relatives aux accidents du travail ou maladies professionnelles
n'étaient pas applicables à X…

- dire et juger que le licenciement de X… pour inaptitude physique et impossibilité de reclassement est régulier
et bien fondé

Partant,

- débouter X… de sa demande de dommages et intéréts pour violation de l'obligation de sécurité

- débouter X… de sa demande de dommages et intéréts pour exécution déloyale du contrat de travail

- débouter X… de ses demandes de rappels de salaire titre d'heures de nuit et congés payés afférents

- débouter X… de sa demande d'indemnité pour travail dissimulé

- débouter X… de sa demande de d'indemnité équivalente à l'indemnité compensatrice de préavis outre les


congés payés afférents

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- débouter X… de sa demande de rappel de l'indemnité spéciale de licenciement comme de rappel d'indemnité
de licenciement

- débouter X… de sa demande de dommages et intéréts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse

- débouter X… de sa demande de dommages et intéréts pour licenciement irrégulier

- débouter X… de sa demande de production sous astreinte de documents rectifiés

- condamner X… a verser à la Société Transport et Logistique de Provence la somme de 3 000 Euros au titre de
l'article 700 du Code de procédure civile, ceux

d'appel distraits au profit de la SELARL LEXAVOUE AIX-EN-PROVENCE Avocats aux offres de droit.

A titre subsidiaire

Si, par impossible, le Conseil venait à considérer que le licenciement de X… ne reposait pas sur une cause réelle
et sérieuse et/ou à accueillir tout ou partie de ses demandes indemnitaires:

- débouter X… de sa demande d'indemnité compensatrice de préavis et de congés payés y afférents

- réduire le quantum des demandes indemnitaires de X… a de plus justes et légitimes proportions en


considération de l'absence de préjudice réellement subi et démontré

En tout état de cause

- débouter X… de sa demande au titre de l'article 700 du Code de procédure civile

- débouter X… de sa demande de voir courir les intéréts a compter de la saisine du Conseil de prud'hommes
dans les cas autres que ceux prévus par la loi

- débouter X… de sa demande de capitalisation des intéréts

Sur la violation invoquée de l'obligation de sécurité

Mr X… reproche à l'employeur :

- l'absence de visite médicale avant l'embauche ou au plus tard avant l'expiration de la période d'essai, dont il
devait pourtant bénéficier en sa qualité, connue de l'employeur, de travailleur handicapé, en application de
l'article R4624-10 et R4624-18 du code du travail. Ayant été engagé le 19 juin 2012 et ayant passé cette visite
médicale le 12 décembre 2013, celle est tardive.

Il en invoque le préjudice résultant de la dégradation progressive et inévitable de son état de santé alors que la
visite médicale d'embauche est justement destinée à vérifier la compatibilité de l'état de santé avec les tâches
de conducteur de citerne confiées au salarié, nécessitant des montées et descentes des échelles multiples dans
une même journée. Il soutient que l'employeur l'a ainsi positionné à un poste où il n'aurait jamais dû se trouver
placé

- le non respect des restrictions du médecin du travail (éviter station debout prolongée et les montées et
descentes répétées d'escaliers ou échelles) en le faisant travailler sur camions citerne à 80% du temps, les 23
et 24 décembre 2013, courant janvier et février 2014 jusqu'à son placement en arrêt maladie. Il en a subi une
dégradation de son état de santé ayant occasionné des arrêts pour maladie et la rechute de son accident du
travail, in fine son licenciement pour inaptitude. Il en demande réparation à hauteur de 6 mois de salaire

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La société TLP rappelle que le salarié a été embauché comme conducteur poids lourds indifféremment pour les
camions citerne que les camions bennes, que la petite taille de l'entreprise et son activité charbon, impliquent
une polyvalence, d'ailleurs rémunérée par prime spéciale.

Elle soutient que l'activité du salarié était répartie de manière inverse de celle que cernier invoque : 20%
camions citerne, 80% camions bennes et qu'en toutes hypothèses les deux activités impliquent des montées et
descentes d'échelles.

Elle fait valoir que :

- son obligation de sécurité n'est qu'une obligation de moyen renforcée, qu'en l'espèce elle n'a commis aucun
manquement et démontre avoir pris les mesures nécessaires

- si la visite médicale d'embauche est bien tardive, le 12 décembre 2013 le médecin du travail l'a déclaré apte à
son poste de conducteur routier, sans interdiction ni restriction mais avec la seule mention d'éviter la station
debout prolongée, les montées et descentes répétées d'escalier ou d'échelle. En outre le salarié ne justifie
d'aucun préjudice résultant de cette organisation tardive

- les avis du médecin du travail entre avril et octobre 2014 l'ont toujours déclaré apte à son poste de

chauffeur sans émettre d'interdiction aux montées et descentes, seules des inaptitudes temporaire au transport
en citerne pulvérulente ont été émises le 7 avril et le 23 avril sans prohibition expresse avant le 16 octobre
2014. Ces préconisations ont été respectée puisque le salarié a été affecté exclusivement sur du transport de
camions bennes durant les périodes concernées. Dès lors qu'il estimait que son poste de conducteur poids-
lourds impliquait des montées et descentes d'échelles quelque soit le type de camion, il lui appartenait de
contester les avis auprès du médecin du travail.

Sur l'exécution déloyale du contrat de travail

Le salarié fait valoir que :

- le paiement du salaire n'exonère pas l'employeur de fournir du travail au salarié, ce qu'il a pourtant fait lors de
son retour d'arrêt maladie le 8 avril 2014, en le plaçant d'abord en congés durant 4 jours, puis en le privant de
toute tâche jusqu'au 23 avril, se contentant de lui envoyer des planning vides par LRAR.

- l'employeur l'a positionné sur des missions au départ de Lyon impliquant des découchers alors que
l'employeur le savait astreint à des séances de kinésithérapie à Marseille, ce qui a été facteur d'aggravation de
son état de santé

- il a été l'objet de faits relevant du harcèlement par un 'questionnement sans ménagement' sur son handicap
par le personnel de direction lors d'un entretien à l'initiative de l'employeur le 13 mai 2014 au siège de
l'entreprise à Lyon alors que ces éléments relèvent de sa vie privée et qu'il doit s'en tenir aux avis d'apitude

En réparation il sollicite des dommages et intérêts correspondant à 6 mois de salaire

En réplique l'employeur soutient que :

- il a justement respecté son obligation de sécurité ensuite de l'inaptitude temporaire de son salarié durant la
période, le temps d'effectuer des études de poste dans un contexte d'arrêt de l'activité charbon reportant le
travail sur le transport de citerne. Il conteste tout envoi de plannings vides et affirme au contraire que c'est le
salarié qui établissait de tels plannings, qu'il lui adressait ensuite à fin probatoire

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- le harcèlement ne se limite pas à un seul fait, que le salarié n'étaye pas ses allégations par des éléments
précis et concordants et qu'il ne peut se fonder sur ses seules affirmations.

Sur le non paiement des heures de nuit

Mr X… soutient qu'il reste dû des rappels de salaire pour 52h 42 d'heures de nuit majorée de 20%, dont il
affirme justifier par un relevé manuel et le système de relevé horaire par carte King Truck.

L'employeur objecte que la contestation du solde de tout compte doit se faire dans les 6 mois en application de
l'article L1234-20 du code du travail, que s'il a bien omis de majorer les heures de nuit conformément à la
convention collective, c'est consécutif à un dysfonctionnement de son gestionnaire de paie et que le salarié a
été rempli de ses droits en régularisant la majoration qui été due pour les 48h49 de travail de nuit sur la
période de juin 2012 à mai 2014.

Le travail dissimulé

Mr X… affirme que l'employeur l'ayant fait travailler un nombre d'heures plus important que celui figurant sur
ses fiches de paie sans pouvoir en ignorer, le travail dissimulé est caractérisé.

L'employeur soutient que le salarié n'établit pas le caractère intentionnel du travail dissimulé

La rupture du contrat de travail

- la reconnaissance de l'origine professionnelle de l'inaptitude

Mr X… fait valoir qu'il peut opposer à son nouvel employeur le régime spécifique du licenciement pour inaptitude
d'origine professionnelle dès lors que la rechute de l'accident de travail, intervenu dans le cadre d'une
précédente relation de travail, est en lien avec les conditions de travail chez le nouvel employeur. Il soutient
que tel est le cas et fait valoir :

- le laps de temps très court entre sa reprise après la déclaration de rechute et l'avis d'inaptitude

- ses conditions de travail sur un poste de conducteur de citernes sans que l'employeur n'ait fait procéder à une
visite médicale d'embauche pour vérifier la compatibilité avec son état de santé

- les très grandes réserves émises par le médecin du travail sur son inaptitude et le maintien du salarié à son
poste

L'employeur soutient que le salarié ne rapporte pas la preuve dont il a la charge du lien de causalité entre la
rechute et ses conditions de travail. Il également fait valoir que :

- il n'a été ni fait ni invoqué initialement de lien entre la rechute et ses conditions de travail au sein de TLP tant
par le médecin traitant, le salarié, le travail du travail, la CPAM qui n'a pas notifié la décision de prise en charge
à la société le 19 mars 2014.

- le fait de mentionner à compter de mai 2014 sur ses bulletins de paie qu'il était en arrêt maladie suite à
rechute d'accident du travail n'est pas aveu mais n'est que la conséquence de la mention figurant sur son arrêt
de travail

- la société a respecté toutes les préconisations du médecin du travail qui n'a jamais avant le 3 octobre 2014
déclaré le salarié inapte à son poste de conducteur SPL

- la faute de l'employeur à l'origine de l'inaptitude

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Mr X… soutient que l'absence de visite médicale d'embauche et de la non-conformation aux avis du médecin du
travail sont constitutives de fautes privant l'employeur de la possibilité de se prévaloir de son inaptitude comme
motif du licenciement.

Bien qu'elle admette le caractère tardif de la visite médicale d'embauche, la société fait valoir que lors de la
visite du 13 décembre 2013, le médecin du travail excluait toute inaptitude dans un futur proche et ne jugeait
pas nécessaire de réévaluer son état. Elle assure s'être ensuite conformée aux préconisations du médecin du
travail dans les tâches qu'il lui a confié.

- l'obligation de reclassement

Le salarié soutient que l'employeur n'a pas satisfait à son obligation de reclassement et fait valoir qu'il :

- s'est contenté de formuler une proposition de poste d'aide comptable à temps partiel alors que l'avis
d'inaptitude ne prohibait pas le reclassement sur un poste de conducteur mais aménagé sans montées
fréquentes d'échelle

- n'a procédé à aucune recherche d'aménagement du poste de travail, ni de reclassement dans les

sociétés du groupe

- les registres du personnel produits ne sont pas des extraits certifiés conformes et aucun organigramme
permettant de vérifier la composition du groupe n'est produit. Par ailleurs les tableaux de mouvements du
personnel entre le 3 octobre et le 6 novembre 2014 objective des postes vacants (carossier, conducteur routier,
technicien maintenance, opérateur cariste) sans que l'employeur ne démontre qu'il ne disposait pas des
capacités professionnelles suffisantes, sans envisager une formation d'adaptation, sans interroger le médecin du
travail sur la compatibilité avec ces postes

L'employeur fait valoir que :

- il a bien recueilli les préconisations du médecin du travail avant d'entamer ses recherches de reclassement
(courrier du 14 octobre 2014)

- la prohibition au monter et descente d'échelles du médecin du travail émise pour la 1er fois le 16 octobre
2014 le rendait nécessairement inapte au poste de chauffeur poids lourds

- il a procédé à des recherches de reclassement au sein des sociétés du groupe Michaud Industrie Service,
Michaud Logistique, Transport Bernard Michaud, lesquelles ne disposaient pas de poste ce dont il atteste par la
production des extraits de registre du personnel

- il a identifié un poste d'aide comptable, validé par le médecin du travail, qu'il a proposé au salarié

- il ne peut lui être reproché de ne pas avoir proposé les postes de conducteur routier libérés par Mr Lemeur et
Taeye les 26 septembre et 15 octobre 2014 car ils impliquaient la conduite de camions citernes et camions
bennes, de même que le poste de carossier ou d'électromécanicien pour lesquels il n'avait pas la qualification ce
qui aurait nécessité une formation initiale longue

Sur les demandes subséquentes

- l'indemnité de licenciement

Mr X… soutient que la durée du préavis rentre dans le calcul de son ancienneté et qu'il est fondé à réclamer une
indemnité spéciale de licenciement égale au double de l'indemnité légale

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- l'indemnité compensatrice de préavis

Mr X… soutient que cette indemnité est due dans le cadre d'une inaptitude d'origine professionnelle quand bien
même il était dans l'impossibilité de l'effectuer. En toute hypothèse elle est également due si l'origine
professionnelle n'était pas retenue dès lors qu'il n'a pas bénéficié de la visite médicale d'embauche

- les dommages et intérêts

Le salarié fait valoir le préjudice financier en résultant l'ayant conduit à son bail et retourner vivre chez son père
ainsi que ses difficultés à retrouver un emploi outre les conséquences psychologiques dont il demande
indemnisation à hauteur de 12 mois de salaire

L'employeur soutient qu'il ne justifie pas de l'étendue de son préjudice et rappelle que le salarié n'avait que 2
ans et demi d'ancienneté. Elle souligne par ailleurs que de nombreux documents du salarié mentionnaient une
domiciliation chez son père avant décembre 2104.

- l'absence d'information sur le prétendu impossible reclassement

Mr X… fait valoir que l'employeur n'a pas respecté son obligation de notification par écrit des motifs de
l'impossibilité du reclassement dès lors que l'inaptitude est d'origine professionnelle. Il demande réparation à
hauteur d'un mois de salaire.

SUR CE

La demande de dommages et intérêts pour violation de l'obligation de sécurité

Dès lors que le salarié appelant recherche la responsabilité de son employeur pour violation de son obligation de
sécurité, il lui incombe d'apporter la preuve du manquement qu'il invoque et du préjudice qu'il prétend en avoir
subi.

Sur la faute, d'une part Mr Gasquet invoque et justifie de la tardiveté de la visite médicale dont il n'a bénéficié
qu'un an et demi après son embauche alors qu'en outre il bénéficiait du statut de travailleur handicapé ce que
n'ignorait pas l'employeur au moment de l'engagement. Il résulte en effet des pièces produites qu'il a été
embauché le 19 juin 2012, a adressé copie de la notification de la MDPH par mail du 30 mai 2012 et que la
visite médicale d'embauche est intervenue le 12 décembre 2013.

Le manquement de l'employeur est donc établi et d'ailleurs non contesté en son principe par l'employeur, qui
dénie en revanche l'existence d'un préjudice en résultant.

D'autre part, le salarié appelant invoque le non-respect des préconisations du médecin du travail.

Il reproche ainsi à son employeur d'avoir continué à l'affecter à la conduite des camions citerne qui implique des
montées et descentes d'échelles beaucoup plus fréquentes que sur un camion benne en dépit de l'avis
d'aptitude à son poste de travail du 12 décembre 2013 qui préconisait d' 'éviter la station debout prolongée et
les montées et descentes répétées d'escaliers ou échelles'.

Sur la matérialité de son affectation prépondérante sur des camions citernes il se réfère à ses plannings
hebdomadaires de travail du 12 décembre 2013 au 7 février 2014, date de son placement en arrêt maladie.
Mais si ceux-ci font figurer les numéros d'immatriculation, les kilométrages, les lieux de départ et d'arrivée, le
poids, la nature de marchandise et les carburants, seules les annotations du salarié avec un code couleur
discriminent la conduite d'un camion benne de celle d'un camion citerne et ainsi selon lui les 23 et 24 décembre
2013, les 6, 8, 13, 14, 15, 17, 20, 28, 29, 30 et 31 janvier, 3, 4 et 5 février, soit à 16 reprises sur 34 jours

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travaillés, ce qui n'établit ni la prépondérance ni le pourcentage qu'il affirmait à hauteur de 80%. En toute
hypothèse il n'est pas contesté par l'employeur qu'il a continué à conduire des camions citerne mais dans des
proportions cependant bien moindres que celles qui sont avancées par le salarié.

Sur l'inadéquation de l'affectation à des camions citerne avec les préconisations du médecin du travail, il se
réfère aux fiches d'aptitude médicale des 7 avril, 23 avril et 30 avril 2014 qui ont effectivement distingué les
deux postes de conduite. Son aptitude au poste de chauffeur de camion benne n'était pas remis en cause
contrairement à celui de chauffeur de citerne ( 'Temporairement inapte au transport en citerne pulvérulentes le
7 avril 2014 et le 23 avril 2014, ' Éviter autant que possible le transport en citerne pulvérulente. Ne pas utiliser
l'échelle de la citerne. Utiliser systématiquement une passerelle...' le 30 avril 2014). Néanmoins au temps de
l'affectation à la conduite de camion citerne, cette distinction n'était pas opérée par le médecin du travail et
aucune restriction médicale impérative n'était émise par le médecin du travail. Il ne peut donc se prévaloir
d'avis postérieurs et il n'est pas soutenu que les avis d'inaptitudes temporaires n'aient pas été respectés.

Cependant le médecin du travail a, en son avis du 12 décembre 2013, préconisé d'éviter la répétition de
postures et mouvements ciblés.

Et il résulte des échanges entre la société et le médecin du travail que dès le 18 décembre 2013, l'employeur
s'interrogeait sur la compatibilité du poste de travail de chauffeur polyvalent (camion-benne et camion citerne)
avec les préconisations individuelles émises sur la montée et la descente d'escaliers ou d'échelles

L'employeur avait donc connaissance de ce que les fonctions du salarié comportaient de manière habituelle des
montées et descentes d'échelles, contraires aux préconisations du médecin du travail.

Et bien qu'il ait interpellé le médecin du travail le 18 décembre 2013 sur la portée de la réserve émise dans son
avis du 12 décembre au regard des deux activités de chauffeur de benne et de citerne pulvérulente, présentant
' des risques communs ' résultant de l'accès à la plate-forme pour l'un et au trou d'homme pour l'autre ainsi
que des montées / descentes fréquentes du poste de conduite en lui demandant de se positionner plus
clairement sur l'aptitude du salarié et que ce médecin du travail se limitait à réitérer la nécessité d'éviter les
montées et descentes d'échelles en insistant sur leur caractère répété et à proposer de revoir le salarié afin de
réévaluer son aptitude, le manquement de l'employeur, qui ne pouvait se contenter d'en rester là, est
caractérisé.

L'employeur, débiteur de l'obligation de sécurité doit prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la
santé des salariés, en ce compris par prévention des risques. Dès lors il soutient vainement qu'aucune
interdiction n'était émise par le médecin du travail et il lui appartenait, même si le médecin du travail n'en
décidait pas spontanément, de demander un nouvel avis médical, au besoin en réalisant un analyse du poste de
conducteur polyvalent comme il l'a d'ailleurs fait en avril 2014, ou de saisir l'inspection du travail.

Sur le préjudice résultant tant de la visite médicale tardive que du non respect des préconisations du médecin
du travail, le salarié appelant invoque la dégradation consécutive de son état de santé ayant conduit à ses
arrêts maladie, une rechute de son accident du travail, période durant laquelle il n'a perçu que les indemnités
journalières de la sécurité sociale et in fine à son licenciement pour inaptitude.

Il produit des comptes-rendus d'examens médicaux prescrits pour des douleurs persistantes de la hanche droite
sur antécédent de fracture cervico céplalique et sous trochantérienne : radiographie du 2 janvier 2014,
scintigraphie osseuse du 14 février 2014 et IRM de la hanche du 7 mars 2014, des prescriptions médicales
médicamenteuses du 2 janvier 2014, 7 février et 19 février 2014, 19 mars 2014, 7 et 17 avril 2014 et jusqu'au

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25 septembre 2014 portant notamment sur des anti-inflammatoires, antalgiques, des prescriptions de séances
de kinésithérapie en avril, juin, août, septembre 2014.

L'essentiel des éléments invoqués à l'appui du préjudice constituent autant d'éléments relatifs au débat sur le
caractère professionnel de l'inaptitude que le salarié demande par ailleurs de reconnaître.

Mais sur le strict préjudice se rapportant aux manquements à l'obligation de sécurité, dès lors qu'il établit que,
reconnu travailleur handicapé et devant bénéficier d'une surveillance médicale renforcée comme l'indiquait le
médecin du travail le 12 décembre 2013, la visite médicale d'embauche, intervenue tardivement énonce des
préconisations sur ses conditions de travail dont la connaissance a ainsi été reportée. Dès lors qu'il établit
ensuite qu'il est entré en processus d'examen et de soins alors que son poste de travail nécessitait des montées
et descentes fréquentes d'échelles que le médecin du travail demandait pourtant d'éviter, le préjudice s'en
trouve suffisamment caractérisé.

En conséquence Mr X… est fondé à réclamer des dommages et intérêts qu'une exacte évaluation conduit la cour
à fixer à la somme de 4000€, infirmant ainsi les premiers juges sur le quantum.

La demande de dommages et intérêts pour exécution déloyale du contrat de travail

Dès lors que le salarié appelant recherche la responsabilité de son employeur pour exécution déloyale du
contrat de travail, il lui incombe de préciser et d'établir les griefs au soutien de sa prétention d'une part et de
prouver le préjudice qui en est résulté d'autre part.

Sur les griefs le salarié appelant reproche au premier chef à l'employeur l'absence de fourniture de travail à son
retour d'arrêt maladie le 8 avril 2014 et jusqu'au 23 avril 2014.

Au soutien du grief il produit des plannings de travail portant annotation du 8 au 11 avril d'une mise en congés
payés sur son accord pour évacuer ses derniers congés, puis sur les jours suivants la mention journée payée
non travaillée, qu'il affirme avoir été envoyés par la société par LRAR.

L'employeur objecte justement qu'il n'est pas à l'origine de ces plannings qui sont rédigés par le salarié lui-
même qui les envoyait au contraire à son employeur pour se constituer preuve à lui-même, ce qui résulte
suffisamment de l'emploi de la première personne ' sur mon accord pour évacuer mes derniers congés ' et des
mentions de l'expéditeur et du destinataire sur la copie des preuves de dépôt du pli recommandé.

En tout état de cause il n'est pas contesté qu'aucune mission ne lui a été confiée durant cette période, ce que
l'employeur justifie par l'objectif de préserver sa santé dans un contexte de restrictions médicales avec une
déclaration d'inaptitude temporaire au poste de chauffeur camion-citerne le 7 avril 2014 et mention de ce que le
salarié doit être revu dans 15 jours par le médecin du travail.

Dans l'intervalle l'employeur procédait à une mise à jour le 15 avril 2014 de l'analyse du poste de conducteur
polyvalent, qui concluait d'ailleurs à la mobilisation fréquente du salarié sur des montées et descentes d'échelles
tant pour la conduite des véhicules benne que citerne.

Il en résulte que même si l'employeur était tenu de fournir le travail convenu conformément à ses obligations
contractuelles, en l'espèce il n'est pas rapporté la déloyauté que lui impute le salarié.

Au deuxième chef le salarié appelant invoque les missions qui lui ont été confiées à compter du 24 avril 2014 au
départ de Lyon alors que l'employeur le savait astreint à des séances de kinésithérapie dans la région de
Marseille

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A l'appui de son assertion il verse ses rapports hebdomadaires dont il résulte que du 24 avril au 13 mai il
prenait son service et le finissait au dépôt de Fos, qu'en revanche les 14 et 15 mai, sur la semaine du 19 au 23
mai 2014 ses missions entraînaient des découchers.

Mais ces déplacements sont conformes aux dispositions de son contrat de travail qui prévoit des déplacements,
en sa qualité de conducteur de véhicules poids lourds, de durées variables en France et y compris à l'étranger.
La fréquence constatée reste limitée et aucun choix délibéré n'est rapporté.

En conséquence le salarié n'établit ni manquement fautif ni de déloyauté de l'employeur.

Au troisième et dernier chef le salarié appelant invoque un harcèlement moral en raison de son handicap.

Selon l'article L1152-1 du code du travail, aucun salarié ne doit subir les agissements répétés de harcèlement
moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de travail susceptibles de porter
atteinte à ses droits et à sa dignité, d'altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir
professionnel.

Et en application de l'article L1154-1 du même code, lorsqu'un salarié établit la matérialité de faits précis et
concordants constituant selon lui un harcèlement, il appartient au juge d'apprécier si ces éléments pris dans
leur ensemble permettent de présumer l'existence d'un harcèlement et, dans

l'affirmative, il incombe à l'employeur de prouver que ces agissements ne pas constitutifs d'un tel harcèlement
et que sa décision est justifiée par des éléments objectifs étrangers à tout harcèlement.

En l'espèce au soutien de sa prétention à la reconnaissance d'un harcèlement moral, le salarié appelant affirme
que le 13 mai 2014 il a été confronté lors d'un entretien avec les membres de la direction au siège de la société
à Lyon à un questionnement ' sans ménagement sur son handicap ' alors que son état de santé relève de sa vie
privée et de 'moqueries de la part de l'employeur, en séance publique, devant l'ensemble de la direction' *

Mais le salarié ne produit aucun élément à l'appui de ses assertions qui restent par ailleurs imprécises et ne se
rapportent qu'à un fait isolé. Rien ne permet donc de présumer l'existence du harcèlement moral allégué.

Au surplus sur le préjudice, Mr X… ne produit aucun élément propre à établir l'existence et l'étendue du
préjudice qu'il allègue et dont il réclame réparation à hauteur de 6 mois de salaire.

En conséquence et par voie de confirmation il sera débouté de ce chef de prétention.

Les rappels de salaire au titre des heures de nuit

Mr X… soutient qu'il n'a pas été payé de ses heures de nuit devant être majorées de 20% conformément aux
dispositions conventionnelles applicables, soit 52,42 heures durant la relation contractuelle.

Le salarié étaye la matérialité du nombre d'heures de nuit effectuées, par la production du système de relevé
horaire par carte King Truck et qui est pour l'essentiel non contesté par l'employeur, lequel pour sa part produit
un simple tableau réalisé par ses soins pour un total de 48,82 heures.

En revanche l'employeur soutient qu'il en a été payé par l'effet d'une rémunération lissée sur 199 heures
mensuelles mais seulement partiellement, la majoration ne lui ayant pas été appliquée en raison d'un
dysfonctionnement avec le gestionnaire de paie et qu'en outre elle a spontanément régularisé par le versement
d'une somme de 94,61€ brut outre 9,46€ le 31 mars 2017.

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D'une part l'employeur ne peut opposer, comme il le fait, l'acquiescement au solde de tout compte et la
prescription de 6 mois s'attachant à la dénonciation du solde de tout compte dès lors qu'il n'a d'effet libératoire
que pour les sommes qui y sont mentionnées.

Mais d'autre part il résulte effectivement, contrairement aux dénégations du salarié, que ses fiches de paie
vérifient une rémunération mensuelle, conformément aux clauses de son contrat de travail, sur 199 heures dont
151,67 heures de salaire de base, 34,33 heures d'équivalence LD transport routier, payées à un taux supérieur,
et 13 heures à 150% LD transport routier à un taux encore supérieur. Par ailleurs il ne forme aucune demande
au titre d'heures supplémentaires qui n'auraient pas été payées et le relevé qu'il a lui-même établi de ses temps
de travail ne dépasse pas le volume horaire ainsi rémunéré.

En conséquence le salarié appelant n'est fondé en sa créance qu'au titre de la majoration conventionnelle de
20% du taux horaire dont l'employeur justifie avoir procédé à la régularisation pour 48,82 heures pour la
somme de 94,61% outre 9,46€ pour les congés payés afférents. Reste due la somme correspondante à 3,6
heures de nuit, soit 6,90€ outre 0,69 € de congés payés afférents.

Le jugement sera infirmé en ce sens.

La prétention à l'indemnité pour travail dissimulé

En application de l'article L8223-1 du code du travail, la dissimulation d'une relation de travail ouvre droit à une
indemnité forfaitaire égale à six mois de salaire.

Toutefois le travail dissimulé n'est caractérisé que s'il est établi que l'employeur a agi de manière intentionnelle.

Or en l'espèce non seulement le grief relatif aux heures de nuit n'est établi que de manière résiduelle mais en
outre aucun caractère intentionnel n'est caractérisé.

En conséquence et par voie de confirmation le salarié sera débouté de ce chef de prétention.

La contestation du licenciement

En application de l'article L1235-1 du code du travail, il revient à la cour d'apprécier, au vu des éléments
apportés par l'une et l'autre parties, le caractère sérieux de la cause du licenciement et ce telle qu'elle résulte
des deux motifs énoncés dans la lettre de licenciement, à savoir l'inaptitude déclarée par le médecin du travail
et une impossibilité de reclassement.

Au premier soutien de sa contestation le salarié appelant affirme que son inaptitude a été causée par les
manquements de son employeur qui ne pouvait dès lors le licencier pour inaptitude d'origine non
professionnelle.

Le salarié a fait l'objet d'une déclaration d'inaptitude définitive à son poste de travail de conducteur SPL le 3
octobre 2014 visant un accident du travail et venant à la suite d'une rechute de l'accident initial du 30 juin
2005, déclarée le 19 mars 2014, retenue par l'organisme de sécurité sociale comme imputable à l'accident du
30 juin 2005 et prise en charge au titre de la législation sur les risques professionnels, comme cela résulte de la
notification faite par la CPAM au salarié le 15 mai 2014.

Mais de principe le régime spécifique de l'inaptitude d'origine professionnelle ne s'applique que lorqu'est établi
un lien de causalité entre la rechute de l'accident initial survenu chez un précédent employeur et les conditions
de travail au service du nouvel employeur.

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Pour établir ce lien de causalité le salarié se réfère à la tardiveté de la visite médicale d'embauche qui n'a pas
permis de vérifier la compatibilité de son état de santé avec son exercice professionnel et au non respect des
réserves émises ensuite par le médecin du travail sur les montées et descentes d'échelles par l'employeur qui
l'a maintenu au poste de conducteur de camion-citerne la majorité de son temps de travail.

Il résulte du certificat médical du médecin traitant à l'origine de la déclaration de rechute les éléments médicaux
suivants : ' s u i t e à f r a c t u r e . . . d e l a d i a p h y s e f é m o r a l e d r o i t e .
Ostéosynthèse....Pseudarthrose Périostite réactionnelle. Ce jour raideur et algies invalidantes '. Aucune pièce
n'est produite sur la lésion originaire et les seules mentions du certificat médical restent peu explicites .

Si des comptes rendus d'exploration médicale sont ensuite produits (radiographie, scintigraphie, IRM) la nature,
l'origine, le lien de causalité entre les lésions et les conditions de travail ne sont pas médicalement établis.

En définitive le salarié appelant ne se réfère qu'aux mouvements que le médecin du travail demandait d'éviter
de manière répétée sans apporter aucun élément sur le rôle exact qu'auraient joué les montées et descentes
d'échelles dans la rechute intervenue.

Il a certes été retenu au titre de la violation de l'obligation de sécurité la tardiveté de la visite médicale et le non
respect des préconisations du médecin du travail même si celles-ci n'étaient pas

impératives et sans suivre d'ailleurs le salarié sur l'imputation alléguée à la conduite majoritaire de camions-
citerne, ces manquements ne suffisent pas à eux seuls à établir un lien de causalité avec la rechute intervenue.

Au deuxième soutien de la contestation de son licenciement, le salarié critique l'impossibilité de reclassement


que l'employeur a invoqué dans la lettre de licenciement.

En application de l'article L1226-2 du code du travail, dès lors que le salarié est déclaré inapte consécutivement
à une maladie ou un accident non professionnel, son employeur ne peut le licencier qu'après avoir recherché à
le reclasser sur un poste approprié à ses capacités, aussi comparable que possible à l'emploi précédemment
occupé, au besoin par la mise en oeuvre de mesures telles que mutations, transformation de postes ou
aménagement du temps de travail.

En application de l'article 1315 du code civil, il incombe à l'employeur de justifier des diligences par lesquelles il
prétend s'être entièrement libéré de son obligation, et ce par de complètes recherches, dans son entreprise et
les entreprises du groupe dont son entreprise fait partie et dont l'organisation, les activités ou le lieu
d'exploitation assurent la permutation de tout ou partie du personnel.

En premier lieu la société se prévaut de la proposition de reclassement en qualité d'aide comptable basé à
Couzon au Mont d'Or, à temps partiel pour un salaire mensuel brut de 1018,06€ soumis à l'avis du médecin du
travail, adressée au salarié par lettre recommandée du 16 octobre 2014 en même temps qu'il était convoqué à
un entretien préalable en cas de refus et que le salarié a refusé par courrier du 22 octobre compte tenu de la
modification significative de son contrat de travail et de sa localisation dans un autre département.

Mais l'employeur ne justifie pas que la proposition était appropriée aux capacités du salarié qui était conducteur
de poids lourds, et qu'elle aurait mobilisé des compétences existantes et non des compétences qu'il n'aurait dû
acquérir avec une formation initiale. La société verse d'ailleurs un échange de mails des 2 et 3 juin 2014 entre
le groupe Michaux et une société d'intérim concernant ce poste, inialement recherché pour une mission de 3
mois durant l'été mais pouvant déboucher sur un contrat à durée indéterminée. Le descriptif du poste renvoyait
à la nécessité de s'occuper de façon autonome des comptabilités Fournisseurs et Clients et précisait idéalement
en plus des connaissances TVA et rapprochement bancaire.

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En deuxième lieu la société intimée fait valoir les demandes qu'elle adressé le 6 octobre 2014 aux trois sociétés
du groupe Michaud dont elle fait partie, Michaud Industrie Services, Michaud Logistique, Transport B. Michaud
et leurs réponses négatives. Elle produit en outre un extrait de leurs registres du personnel dont le salarié dénie
toute valeur probante mais aucune forme n'étant imposée pour la tenue du registre, celui-ci peut-être sur
support informatique, comme c'est le cas en l'espèce.

En tout état de cause seul l'employeur est débiteur de l'obligation de reclassement, ce qui ne met aucune
obligation à la charge des autres sociétés et le salarié ne peut utilement invoquer les postes qu'il affirme être
disponibles sur la période de reclassement.

En troisième lieu la société se réfère à son registre du personnel dont il résulte cependant qu'un conducteur
routier avait été licencié le 26 septembre 2014, libérant ainsi un poste et ainsi qu'au temps du reclassement ce
poste était disponible puisque l'embauche suivante sur un tel poste est du 4 novembre 2014.

Si la société tente de soutenir que l'inaptitude de Mr X… au poste de conducteur SPL faisait obstacle à son
reclassement sur ce poste, l'avis d'inaptitude précisait également qu'il ' pourrait occuper tout poste de travail, y
compris tout poste de conduite qui permette de respecter les limitations ci-dessus ' soit ' éviter les montées et
descentes d'échelles autres que celles du tracteur' *

Mais dès lors que l'employeur ne rapporte pas la consistance de sa flotte de camions, n'a pas sollicité l'avis du
médecin du travail sur la compatibilité ou non au poste de conducteur routier disponible, alors que seul le type
de véhicules conduit par le salarié a conduit à la déclaration d'inaptitude, il ne justifie pas, en présence avérée
d'un poste disponible dans son entreprise de conducteur routier, avoir entièrement et loyalement satisfait à son
obligation de recherche de toutes les possibilités de reclassement, fût-ce par mutations, transformations de
postes ou aménagement du temps travail . Il ne pouvait en conséquence pas alléguer d'une impossibilité de
reclasser le salarié appelant.

Le licenciement néanmoins prononcé s'en trouve privé de cause réelle et sérieuse et le jugement déféré sera
infirmé en ce sens.

Les demandes subséquentes

En conséquence de ce qui précède sur l'inaptitude d'origine professionnelle le salarié sera par voie de
confirmation débouté de sa demande d'indemnité spéciale de licenciement.

De même l'origine professionnelle de son licenciement n'ayant pas été retenue et le licenciement étant
intervenu avant l'extension à tous les cas d'inaptitude au 1er janvier 2017 de l'obligation faite à l'employeur de
notifier préalablement les raisons s'opposant à son reclassement avant l'engagement de la procédure de
licenciement, le jugement sera confirmé en ce qu'il a débouté le salarié de ce chef.

En revanche en application de l'article L1235-3 du code du travail pour un salarié ayant plus de 2 ans
d'ancienneté dans une société comptant, au vu du registre du personnel, 11 salariés à la date d'envoi de la
lettre de licenciement, le salarié est fondé à obtenir l'indemnisation du préjudice que lui a fait subir l'absence de
cause réelle et sérieuse du licenciement et ce pour un montant qui ne peut être inférieur aux six derniers mois
de salaire.

Au vu de son ancienneté et des éléments qu'il produit sur l'étendue de son préjudice, une exacte évaluation
conduit la Cour à fixer à 13 000€ le montant des dommages et intérêts qui l'indemniseront intégralement.

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Dès lors que le licenciement est dépourvu de cause réelle et sérieuse pour manquement à l'obligation de
reclassement, le salarié est également fondé à obtenir une indemnité compensatrice de préavis en dépit de son
inaptitude à l'exécuter. La société sera en conséquence condamnée à lui versée la somme qu'il réclame de
2969,70€ outre 296,90€ de congés payés afférents.

Ensuite s'agissant du rappel d'indemnité de licenciement, il est fondé à intégrer la durée du préavis dans
l'ancienneté servant d'assiette au calcul et ainsi à obtenir la somme réclamée de 98,63€.

Les créances salariales sont productives d'intérêts au taux légal à compter du jour de la présentation à
l'employeur de la lettre le convoquant devant le bureau de conciliation et les créances indemnitaires à compter
du présent arrêt.

La cour ordonnera à la société de remettre à X… les documents de fin de contrat rectifiés: l'attestation destinée
au Pôle emploi, le certificat de travail et un bulletin de salaire conformes à la présente décision. Aucun élément
ne justifie d'assortir cette obligation d'une astreinte.

Les dispositions accessoires

En application de l'article 700 du code de procédure civile, il est équitable que l'employeur contribue aux frais
irrépétibles qu'il a contraint le salarié à exposer. La société Transport Logistique de Provence sera en
conséquence condamnée à verser à X… la somme de 2000€ et elle sera corrélativement déboutée de sa
demande à ce titre.

En application de l'article 696 du même code, il échet de mettre les dépens de première instance et d'appel à la
charge de l'employeur qui succombe.

La Cour,

PAR CES MOTIFS

Statuant par arrêt contradictoire, par mise à disposition au greffe, les parties en ayant été préalablement
avisées dans les conditions prévues à l'article 450 du code de procédure civile, en matière prud'homale,

Déclare recevables l'appel principal et l'appel incident,

Confirme le jugement déféré en ce qu'il a débouté X… de ses prétentions au titre de l'exécution déloyale du
contrat de travail, du travail dissimulé, d'une inaptitude d'origine professionnelle, du défaut de notification
préalable des raisons s'opposant à son reclassement

L'infirme pour le surplus, y ajoutant,

Condamne la SAS Transport et Logistique de Provence à verser à X… la somme de 4000€ pour violation de
l'obligation de sécurité

Condamne la SAS Transport et Logistique de Provence à verser à X… la somme de 6,90€ outre 0,69 € de
congés payés afférents à titre de rappel de salaire pour la majoration des heures de nuit

Dit le licenciement dépourvu de cause réelle et sérieuse pour manquement à l'obligation de reclassement

Condamne la SAS Transport et Logistique de Provence à verser à X… les sommes de:

- 13 000€ à titre de dommages et intérêts en application de l'article L1235-3 du code du travail

- 2969,70€ à titre d'indemnité de préavis outre 296,90€ de congés payés afférents

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- 98,63€ à titre de solde d'indemnité légale de licenciement

Dit que les créances salariales sont productives d'intérêts au taux légal à compter du jour de la présentation à
l'employeur de la lettre le convoquant devant le bureau de conciliation et les créances indemnitaires à compter
du présent arrêt

Ordonne à la SAS Transport et Logistique de Provence de remettre à X… les documents de fin de contrat
rectifiés: l'attestation destinée au Pôle emploi, le certificat de travail et un bulletin de salaire conformes à la
présente décision

Dit n'y avoir lieu au prononcé d'une astreinte.

Déboute les parties du surplus de leurs prétentions

Condamne la SAS Transport et Logistique de Provence à verser à X… la somme de 2000€ en application de


l'article 700 du code de procédure civile

Condamne la SAS Transport et Logistique de Provence aux entiers dépens de première instance et d'appel.

LE GREFFIER LE PRESIDENT

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