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INTRODUCTION
Diff avec l’arbitrage commercial : c’est la source de la convention d’arbitrage, et de la
compétence du tribunal arbitral.
Arbitrage d’investissement n’est pas confidentiel. Certains Etats ont un principe de
transparence totale (exemple : le Canada) : on a accès à tous les échanges de mémoire, à
toutes les étapes et aussi à la sentence. Alors que pour les autres arbitrages, on a pas accès
aux sentences ou alors elles sont anonymisées.
Si on veut échapper à la justice étatique, aux droits d’un Etat on passe par cet arbitrage et la
partie à laquelle on va s’opposer c’est à un Etat. On veut éviter que l’Etat interfère
négativement dans l'opération. Il y a un risque que l’Etat utilise ses prérogatives
régaliennes pour mettre fin à notre activité, ou à changer les conditions d’exercice de telle
sorte que cela porterait atteinte à notre investissement.
Comment les entreprises pouvaient se prévenir contre les tentatives d’Etat étrangers de
mettre fin ou de saisir une activité lucrative au 18 ème-19ème siècle ? avant si cela se passait on
partait en guerre, on envoyait les canonniers et après on signait un traité (exemple : Chine
avec l’opium).
Quand des investissements d’importance sont dvpt dans des pays étrangers et qu’il veut
utiliser ses prérogatives pr y mettre fin ou modifier le régime applicable, si on était
ressortissant d’un pays puissant on était protégé par lui mais l’inconvénient c’est qu’on
recourait à la force armée. Cela n’est plus acceptable au 20ème siècle après la 2nd guerre
mondiale puisque des pays colonisés accèdent à l’indépendance.
On a aussi la protection diplomatique : en droit international c’est le fait qu’un Etat assure la
protection diplomatique à son ressortissant qui fait l’objet de pression d’un Etat étranger. Ici
encore, on met un Etat face à un autre Etat pour résoudre un différend qui n’est
qu’économique et impliquant des personnes privées.
Donc ce sont des mécanismes pas simples et dont les résultats ne sont pas toujours
efficaces. Une société qui souhaite investir dans un Etat étranger va chercher à disposer des
moyens efficaces de mettre fin au litige sans être dans la dépendance de l’Etat hôte. Cette
dépendance prend deux visages :
- Juridictionnelle
- Substantielle
On veut éviter les juridictions de l’Etat hôte et le droit de l’Etat hôte. On doit s’assurer que
le droit qui va permettre à ce juge de trancher notre litige ne dépende pas lui-même de
l’Etat. On veut se prémunir du risque réglementaire d’un changement du droit applicable.
Mesures qui pouvaient être dangereuse pour un investissement :
- Expropriation : mesure par laquelle le Parlement décide qu’à telle date, les actifs de
la société étrangère, seront transférées à telle entité de l’Etat lui-même.
- Le standard du traitement juste et équitable : l’investisseur étranger pourra se
plaindre d’un traitement injuste et inéquitable
Exemple 1 : concernant l’énergie, crise énergétique et transition vers les énergies
renouvelables. L’Espagne, sous l’influence du droit de l’UE et en raison de la volonté de
l’Espagne d’opérer une transition énergique rapide, elle s’est lancé dans une vaste étendue
d’appels d’offres. Le gouvernement espagnol a adopté des mesures incitatives
(subventionnement du tarif de l'énergie renouvelable et l’absence de limitation capacitaire).
Pr que l’installation soit rentable il fallait une prime, une subvention et c’est ce que le
Parlement espagnol a accepté de faire pour attirer l’investissement en matière éolienne et
solaire.
Mais la crise financière est arrivée en 2007-2008 et l’Espagne a été très endettée. Elle a
donc revu la formule de calcul du prix subventionné et de substituer à la formule de calcul
une autre qui aboutit à un taux de rentabilité raisonnable. Elle l’a fait aussi pr les
investissements en cours et elle a décidé de récupérer le trop perçu par rapport au passé.
Une mécanique complexe mais qui fait que des dizaines d’entreprises des Etats européens
ou extra-européen ce sont avisées du fait que les nouvelles lois-décrets portaient atteinte à
leur investissement. L’Espagne fait l’objet de plus de 40 procédures d’arbitrage
d’investissement.
Exemple 2 : par le passé des entreprises françaises ont répondu à des appels d’offre pour
l’eau potable en Argentine avec des contrats conclus par telle ou telle provinces en
argentine. Il y avait un principe de parité entre le pesos et le dollars. Mais crise financière et
l’Argentine a décidé la fin de la parité, mais qui dit cela dit que la monnaie Argentine va
s’effondrer. Les investisseurs vont souligner que c’est l’Etat qui a porté atteinte à
l’investissement.
Exemple 3 : l’affaire Yukos c/ Russie : entreprise dont les actionnaires ont fait l’objet de
mesures russes. Ils ont demandé des réparations et ils ont obtenu 50 milliards de dollars.
En prenant l’exemple de l’Espagne, avant de chercher une solution par l’arbitrage, certaines
sociétés étrangères ont cherché à avoir gain de cause devant les juridictions espagnoles.
Elles ont conclu que les modifications légales étaient conformes au droit de l’Union et ont
débouté les sociétés.
L’objectif pour les investisseurs est de parvenir à la compétence d’un tribunal arbitral
pouvant trancher le litige en application du droit international y compris le droit
international des investissements. Mais c’est difficile pr un investisseur seul d’y parvenir
mais il peut le faire en présence d’un contrat d’Etat, il peut négocier une clause
compromissoire. Quant au droit applicable, le droit français de l’arbitrage international est
très libéral quant au contenu des règles : une partie peut choisir le droit international. Cela
suppose d’être directement en relation avec l’Etat et d’avoir le pouvoir de négocier avec
l’Etat ce type de clause.
Pour protéger les investisseurs, ont eu besoin du soutien de leur Etat. Ce soutien a pris la
forme de traité de protection d’investissement : la Convention de Washington, Convention
CIRDI du 18 mars 1965.
Les états s’accordent pour élaborer un régime de droit international portant sur un organe
de règlement des différends entre investisseurs d’un Etat contractant et un autre Etat
contractant.
L’objectif est pour les Etats dvpt d’assurer à leurs investisseurs un fort neutre en cas de litige
avec les Etats en développement dans lesquels sont réalisés ces investissements. Pour les
Etats en dvpt l’objectif est de montrer qu’en cas d’opération importante et de litige, cet Etat
d’accueil est tout à fait disposer à se soumettre à un tribunal arbitral pour assurer un
règlement impartial du litige.
Mais en 1965, la Convention de Washington a été conçu avec l’esprit d’un contrat d’Etat.
Cette convention va être le lieu de réflexion sur la problématique des contrats d’Etat
notamment pcq l'article 42 permet l’application du droit international au litige entre
investisseur et Etat hôte.
Mais l’article 25 précise bien qu’il faut un consentement écrit à l’arbitrage. Ce
consentement écrit va résulter de la convention d’arbitrage stipulée dans le contrat
d’investissement.
Donc en 1965, en France l’innovation majeure c’est par le biais d’un traité international offrir
au contractant un for arbitral international qui est le CIRDI. Elle a des avantages :
- Offrir l’accès au droit international
- Également concernant le régime de la sentence : une sentence arbitrale est une
décision de justice, que le tribunal arbitrale est une juridiction mais qui est non-
étatique. Pr que la sentence ait la force d’exécution il faut l’exequatur et dans cette
procédure on va faire un contrôle. Et la Convention prévoit que pr les
condamnations pécuniaires, la sentence s’impose comme s’il s’agissait un jugement
définitif. Donc une sentence CIRDI a dans tous les Etats contractants la même valeur
qu’un jugement de cet Etat contractant. S’il y a nécessité de passer par l’exequatur,
c’est sans aucun contrôle, c’est une pure formalité. Cela est présent à l’article 54 de
la Conv. Et l’article 52 prévoit un mécanisme d’annulation interne au CIRDI devant
un comité ad hoc d’annulation. Il y a 5 griefs qui sont listés. Si la demande
d’annulation est rejetée, la sentence ne pourra plus être annulée et pr la partie
pécuniaire elle ne pourra faire l’objet d’aucun contrôle au titre de l’exéquatur.
Parmi les immunités dont bénéficie les Etats il y a l’immunité de juridiction et l’immunité
d’exécution : mais en acceptant l’arbitrage, ils renoncent à l’immunité de juridiction mais ils
ne renoncent pas à l’immunité d’exécution et la Conv de Washington aux articles 54 et 55
prévoit que l’exécution reste régie par le droit local et l’article 54 ne peut pas être
interprété comme faisant exception à l’immunité d’exécution.
Pendant 30 ans, cette conv a eu un succès limité mais cela va changer avec la sentence du 14
avril 1988, SPP c/ Egypte, CIRDI + AAPL c/ Sri Lanka du 27 juin 1990.
Dans la première affaire, SPP c/ Égypte : deux sociétés conclues avec l’Etat dans les années
70 un contrat avec le Ministre du tourisme pr la construction d’un complexe touristique
près des pyramides. Mais ensuite, le plateau des pyramides est classé dans le domaine
publique des antiquités ce qui met fin au projet de construction. SPP se plaint du traitement
qui lui ait infligé, l’Egypte conteste son consentement à l’arbitrage. Dans le contrat il y a
bien une convention d’arbitrage mais une convention d’arbitrage CII et pas CIRDI. Hors c’est
un arbitrage CIRDI qui a été décidé mais il va écarter l’objection pcq l’Egypte a adopté une
loi de protection des investissements qui autorise l’investisseur à recourir à l’arbitrage
CIRDI. Donc c’est la loi qui va être invoqué comme fondement à la convention d’arbitrage.
La seconde étape c’est AAPL c/ Sri Lanka : l’investissement est une société de Hong Kong qui
a investi dans une société locale d’élevage de crevettes. La ferme d’élevage de crevette a
été détruite par l’armée srilankaise. AAPL estime que le Sri Lanka a porté atteinte à son
investissement et saisi le tribunal arbitral CIRDI. Ok elle a investi mais il y a aucun acte
juridique entre la société et l’Etat, il n’a donc jamais accepté l’arbitrage dans une clause.
Pr le CIRDI, il faut un consentement par écrit des deux parties mais ici il ne l’a pas fait. Mais
le Sri Lanka a accepté le recours à l’arbitrage CIRDI dans un traité conclu entre le Sri Lanka
et le RU et donc dépendait Hong Kong. Dans ce traité l’article 8 dispose « chaque Etat
contractant consent à soumettre au CIRDI, les différends nés entre un Etat et les
ressortissants de l’autre Etat, relatif à un investissement sur le territoire de l’Etat d’accueil ».
Le Sri Lanka a été condamné.
On a pas de contrat entre les parties à l’arbitrage mais on a un traité entre deux Etats. Dans
ce traité, l’investisseur ne figure mais il est simplement prévu que le Sri Lanka donne par
avance son accord définitif tant que le traité est en vigueur à ce qu’en cas de demande
formé par un investisseur de l’autre Etat celui-ci est accès à l’arbitrage CIRDI. C’est ce qu’on
appelle le consentement dissocié à l’arbitrage pcq le consentement de l’Etat défendeur
s’exprime dans le traité : Offre unilatérale permanente d’arbitrage et cette offre est acceptée
par l’investisseur au moment où il forme l’arbitrage.
Cette sentence c’est le pas de géant de l’arbitrage d’investissement. On s’aperçoit que les
investisseurs sont protégés par des centaines de traités et dont les Etats n’avaient pas
conscience de ce qu’ils signifiaient. Ces traités de promotion des investissements ce sont
souvent des traités types qui sont conclus quand on a pas grand-chose à tirer d’une
rencontre présidentielle. Avec la sentence AAPL ces traités deviennent essentiels.
CHAPITRE 1 : LA NATIONALITE DE L’INVESTISSEUR ETRANGER
Section 1 : L’article 25 de la Convention CIRDI
On va partir de l’article 25 de la Conv de Washington : « (1) La compétence du Centre
s’étend aux différends d’ordre juridique entre un Etat contractant (ou telle collectivité
publique ou tel organisme dépendant de lui qu’il désigne au Centre) et le ressortissant d’un
autre Etat contractant qui sont en relation directe avec un investissement et que les parties
ont consenti par écrit à soumettre au Centre.
Lorsque les parties ont donné leur consentement, aucune d’elles ne peut le retirer
unilatéralement.
« Ressortissant d’un autre Etat contractant » signifie :
(a) toute personne physique qui possède la nationalité d’un Etat contractant autre que
l’Etat partie au différend à la date à laquelle les parties ont consenti à soumettre le
différend à la conciliation ou à l’arbitrage ainsi qu’à la date à laquelle la requête a été
enregistrée conformément à l’article 28, alinéa (3), ou à l’article 36, alinéa (3), à
l’exclusion de toute personne qui, à l’une ou à l’autre de ces dates, possède
également la nationalité de l’Etat contractant partie au différend ».
Ce qui ressort de ce textes c’est en réalité il n’y a pas de définition de la nationalité des
personnes physiques. De plus, le plus importante dans cet article c’est à quelle date pour
apprécier la nationalité et enfin l’exclusion des doubles nationaux.
(b) toute personne morale qui possède la nationalité d’un Etat contractant autre que
l’Etat partie au différend à la date à laquelle les parties ont consenti à soumettre le
différend à la conciliation ou à l’arbitrage et toute personne morale qui possède la
nationalité de l’Etat contractant partie au différend à la même date et que les parties
sont convenues, aux fins de la présente Convention, de considérer comme
ressortissant d’un autre Etat contractant en raison du contrôle exercé sur elle par des
intérêts étrangers ».
Pour les personnes morales, on accepte en réalité une internationalisation de la personne
locale par le biais du contrôle exercé sur cette société par une société d’un autre Etat
contractant. On admet de considérer la société locale comme un investisseur étranger mais
à condition qu’elle soit contrôlée par une société d’un autre Etat contractant.
Mais il ne renseigne pas sur l’existence, la teneur de cette nationalité. L’idée c’est que
l’attribution de la nationalité doit dépendre exclusivement du droit de cet état. Cela
n’aurait donc pas de sens de définir le concept de nationalité ou les critères d’attribution.
L’article 25 ne se réfère qu’à la possession de la nationalité, à charge ensuite pr le tribunal
arbitral de vérifier si le demandeur dispose bien de la nationalité de l’Etat contractant.
Section 2 : La nationalité des personnes morales
S’agissant de la nationalité des personnes morales, on va voir que les tribunaux arbitraux
ont une large marge d’appréciation quant à la signification et à la preuve des critères
d’établissement de la nationalité des personnes morales.
Ils dvpt des outils de contrôle de la nationalité des personnes morales pour lutter contre la
fictivité ou l’abus.
Ou trouve-t-on ces critères ? la nationalité des personnes morales est attribuée en fonction
du siège social ou l’immatriculation. Opposition entre le siège réel et le siège statutaire. Les
Etats sur ce point trouvent assez facilement un terrain d’entente pour identifier les cas dans
lesquels ils veulent bien qu’on considère qu’une société est leur ressortissant.
Le traité détaillera et parfois il ne le fera pas. Par exemple, dans le traité bilatéral entre la
France et la Russie, l’article 1er §2 définit le terme investisseur étranger comme « toute PM
constitué sur le territoire de l’une des parties contractante conformément à la législation de
celle-ci et y possédant son siège social ».
I) La liberté d’appréciation des tribunaux arbitraux
L’article 25 joue un rôle mineur, les tribunaux arbitraux statuent directement sur les notions
localisatrice (le lieu de constitution, du siège social, ou enregistrement).
Les tribunaux vont prendre position sur la preuve de ces différents éléments.
A) Le rôle mineur de la convention CIRDI
Comme on repose dans la plupart du temps sur le consentement dissocié, la difficulté c’est
d’associer la référence au ressortissant étranger de la Conv CIRDI et la def du ressortissant
prévu dans le TBI invoqué par l’investisseur.
Il faut donc vérifier que cela correspond aux critères posés par le TBI.
L’article 25 prévoit qu’il s’applique aux différends en relation direct avec un investissement.
Cet article ne définit pas cette notion pcq les contractants ne se sont pas mis d’accord sur la
notion d’investissement.
Lorsqu’un investisseur invoque un TBI pour fonder la compétence du tribunal A et qu’il
s’agit d’un tribunal CIRDI, il va devoir procéder en deux étapes :
- Article 25 de la Conv de Washington : ce qui suppose de prouver un différend en
matière d’investissement
- Il va falloir démontrer que le TBI qu’on utilise est bien applicable hors les TBI dans
leur article premier en général définisse eux même l’investissement.
Sans TBI il n’y a pas de consentement à l’arbitrage de l’Etat et ce n’est que si on vérifie les
conditions du TBI qu’on peut dire que l’Etat a consenti à l’arbitrage.
Bref il donne une définition de la notion d’investissement. Mais la notion d’investissement
est aussi à l’article 25 du CIRDI donc on se demande si le mot investissement à une
signification ou s’il faut uniquement renvoyer au TBI.
Les tribunaux CIRDI dans la sentence Salini a estimé qu’il y avait une notion
d’investissement au sens de l’article 25, les trois éléments et 1 qui est débattu :
- Un apport
- Pendant une certaine durée
- Un risque pour l’investisseur
- Le 4ème est débattu : la contribution au dvpt économique de l’Etat
Donc il a une signification propre. Donc la définition du TBI doit correspondre à la déf de
l’investissement défini dans le CIRDI.
Le mot investissement a été chargé d’une signification par les tribunaux CIRDI alors que le
mot investisseur étranger personne morale n’a jamais été défini par les tribunaux CIRDI. Ils
se refusent à donner une signification spécifique pr définir la nationalité. Il appartient donc à
chaque état de définir la nationalité pr les personnes physiques et pour les PM on va se
référer à la def des ressortissants PM dans le TBI.
Exemple 1 : affaire Tenaris SA c. Venezuela du 12 novembre 2016 : société holding qui avait
son siège statutaire au Luxembourg et sa filiale était établie au Portugal. Les sociétés
étaient opposées au Venezuela devant un tribunal CIRDI. Les sociétés s’appuyaient sur deux
TBI.
L’Etat invoquait l’absence de siège des sociétés dans l’Etat dont elle se prétendait
ressortissante. Mais comment faut-il comprendre la notion de siège dans le traité ? et elles
s’opposaient aussi sur la source dans laquelle puisait la notion de siège ?
Dans cette sentence, le TA a refusé l’idée d’importer dans la définition du TBI des
conditions supplémentaires à la définition de notion d’investisseur étranger. Quand le TBI
pose lui-même des conditions pr être investisseurs étrangers ce sont ces conditions qui
doivent être appliquées.
Exemple 2 : Quand la question est posée au T CIRDI elles peuvent l’être aussi sur le
fondement d’une loi locale : affaire SCI de Gaeta c/ République de Guinée, 21 décembre
2015. La société Gaeta invoquait la violation du code d’investissement de Guinée. Demande
d’arbitrage CIRDI et cela a porté sur la nationalité française de la société au regard de la
conv CIRDI et du code d’investissement.
L’Etat guinéen prétendait qu’il fallait définir investisseur étranger au sens du droit guinéen
puis au sens du droit international et l’investisseur critiquait le détour par le droit guinéen.
Le TA a appliqué le droit français de la nationalité invoquée par l’investisseur.
Cette sentence indique que même dans l’arbitrage CIRDI l’article 25 est neutre pour la
nationalité des investisseurs. Il ne permet pas par lui-même de donner une définition de la
notion d’investisseur étranger.
B) Les notions localisatrices dans chaque TBI
La notion de siège, quand elle se trouve dans un TBI, est ce qu’il faut l’interpréter
nécessairement au regard de l’Etat dans lequel la société prétend avoir son siège ? comment
définir la notion de siège ?
Il est normal, logique d’examiner dans le droit français si la société est une société
française. C’est un point de départ mais cela étant, les TA pourront trouver une marge de
manœuvre dans la notion de siège car c’est une notion sur laquelle deux Etats s’accordent.
Donc il ne faut pas qu’un Etat soit surpris par une définition que le TA va donner du siège.
C’est une notion autonome qui n’est pas nécessairement celle du droit de l’un ou l’autre
Etat.
Dans l’affaire Tenaris sur ce point, les deux TBI concernés utilisaient la notion de siège pr
l’un et de siège social pr l’autre. Le TA dans cette affaire constate une lacune du droit
international quant à la signification du siège, il se réfère ensuite aux règles généralement
accepté par le droit national et il en résulte une distinction entre siège statutaire et siège
réel.
En l’espèce, la notion de siège dans le TBI n’est accompagné d’aucun renvoi au droit
national à la diff de certain TBI qui prévoit la constitution conforme au droit local. Donc le TA
comme il n’y a pas de renvoi recherche la signification du siège en droit international. En
réalité le tribunal va se lancer dans une interprétation du TBI pcq il prévoit la constitution
conforme au droit local et le siège dans le même Etat.
Le TA va retenir que pour donner un effet utile à l’exigence du siège il faut qu’il s’agisse du
siège réel. Il y a 3 types de critères :
- L’incorporation : le - exigeant
- La constitution légale associée à la localisation du siège et à des activités
économiques réelles : le + exigeant
- La constitution et le siège réel
1) L’attitude des TA
Les investisseurs n’ont pas cessé d’introduire des demandes d’arbitrage intra-européenne.
Bcp sur le fondement du TCE mais aussi sur le fondement des TBI.
Les sentences sur la compétence rendues après l’arrêt Achmea, les objections sur la
compétence arbitrale ont été rejetées. Les TA ont considéré que le TFUE n’avait pas le
même objet qu’un TBI. Il n’offre pas les mêmes voies de droit qu’un TBI.
De plus, le TBI ne sert pas à instituer un tribunal ayant vocation à appliquer le droit de l’UE.
Il n’y a pas de conflit.
Micoula c/ Romanie, 5 mars 2020 : le TA écarte les objections sur sa compétence
Marfin c. Chypre, 26 juillet 2018 : le TA constate simplement que l’arrêt Achmea n’a pas
pris position sur la sortie de vigueur du traité en droit international public. Les Etats
n’ayant pas dénoncé le TBI le tribunal estime qu’il n’y a pas de raison de refuser
l’application du TBI.
WVA Investment, 15 mai 2019 : le TA refuse tout pertinence à l’arrêt Achmea mais avec
une argumentation qui donne raison à la CJUE. Il constate que le siège de l’arbitrage est en
Suisse et que ce siège prive de toute pertinence les arguments tirés du droit de l’union. Le
TA s’appuie seulement sur l’arbitrabilité objective du litige : la réponse est oui en droit
suisse de l’arbitrage.
Donc sens favorable à la compétence arbitrale. La position des TA tranche avec celle des
Etats.
2) Les Etats membres
Le traité multilatéral a été adopté le 5 mai 2020 publié au JO le 29 mai 2020 : terminaison
des TBI entre EM.
Le point de départ c’est la contrariété au droit de l’Union des clauses d’arbitrage du TBI.
Dès lors que l’Etat est EM de l’Union il devient impossible d’appliquer la clause d’arbitrage.
Les TA sont donc incompétents qq soit le type d’arbitrage.
Les Etats réservent pr plus tard le sort du TCE.
Ce traité renvoie en annexe tous les TBI qui sont dénoncés mais les Etats ont conscience du
risque engendré par la clause dite de survie des engagements : clause qui prévoit qu’en cas
de dénonciation du TBI les engagements pris par les Etats vont survivre pendant la durée
déterminée.
Cela n’est pas compatible avec la décision Achmea, donc les Etats vont décider dans l’accord
multilatéral que la clause inapplicable ne l’est pas d’avantage sur la clause de survie des
engagements. Les Etats ont précisé que la clause de survie n’a aucune pertinence.
Donc ce traité met fin aussi aux clauses de survie.
Les EM ont donc réglé le sort des traités intra-européen. Mais il fallait régler le sort des
procédures arbitrages. Ils ont distingué le passé, présent, futur :
- Le passé : le TBI ne doit pas affecter les procédures arbitrales achevées cad qui a pris
fin soit par une transaction soit pas une sentence finale avant le 6 mars 2018, date à
laquelle la sentence a été exécutée ou annulée. Il s’agit de ne pas remettre en cause
tous les arbitrages qui ont déjà été achevés.
- Le présent : les Etats vont donc s’intéresser aux procédures qui sont en cours ou aux
procédures futures. Pr les procédures en cours (celles qui ont été introduites après
l’arrêt Achmea et les procédures pendantes), les Etats vont mettre en place (art 1-5
du traité) un régime d’information sur les csq de l’arrêt : l’Etat doit informer le TA,
l’investisseur sur les csq de cet arrêt. Il doit se prévaloir de l’arrêt et du traité
multilatéral devant tt les juridictions y compris des Etats tiers. C’est une obligation pr
l’Etat de faire respecter cet arrêt et le traité. Il est prévu la mise en place d’un
dialogue structure : l’investisseur demandera à l’Etat de tenter une transaction mais
soumise à des conditions strictes :
o Si aucune sentence n’a été rendue : l’investisseur doit demander la
suspension de la procédure
o Si sentence rendue mais pas encore exécutée : l’investisseur s’engage à
s’abstenir d’entamer toute procédure d’exécution devant le juge étatique
o Si procédure d’exequatur en cours : il doit en demander la suspension
Donc pr pouvoir demander à l’EM de conclure une transaction c’est de montrer sa
bonne volonté en suspendant tt procédure.
La deuxième condition c’est qu’il ne peut pas s’écouler plus de 6 mois entre la fin du
TBO et la demande de transaction. On voulait convaincre les investisseurs d’agir très
vite.
Enfin, les parties au litige devront tenir compte des décisions adoptées par les
juridictions étatiques, par la CJUE ou par la commission elle-même. Selon l’article
9§3 du traité multilatéral :
o Si la CJUE ou une juridiction nationale a déterminé que la mesure étatique
viole le droit de l’Union, dans ce cas, l’investisseur aura le droit de voir une
transaction conclue avec l’Etat. Mais, le pb de cette règle c’est qu’elle ne
concerne que la violation du droit de l’Union et pas la violation du TBI.
L’investisseur invoquait la violation du TBI et cette violation disparait.
o Le traité multilatéral prévoit également le cas d’interdiction de recourir à une
transaction quand la mesure étatique a été jugée conforme au droit de l’U.
o Lorsqu’une procédure de conformité du droit de l’U est pendante, la
négociation d’une transaction doit être suspendue dans l’attente de la
décision.
Donc le recours à la transaction n’est justifiée que si on est en mesure d’invoquer une
violation de l’Union alors que le point de départ c’est la violation de l’engagement de
l’Etat dans un traité. Cela disparait et sont remplacés par le droit de l’U.
L’accord introduit aussi la présence d’un tiers qui devra aider à négocier une
transaction et ne doit pas s’étendre sur une durée de plus de 11 mois.
Enfin l’article 10 de l’accord règle l’accès des investisseurs aux tribunaux nationaux des EM.
L’objectif est d’inciter les investisseurs à chercher réparation devant les tribunaux de l’Etat
ayant édicté la mesure. Pr cela, l’accord multilatéral écarte l’obstacle de l’expiration des
délais encadrant l’action en justice. Plus précisément, ces délais ne commencent qu’à courir
qu’à compter du jour où l’investisseur a les conditions pr accéder aux tribunaux
nationaux : Il doit renoncer à tous ces droits tirés du TBI :
- Il doit renoncer à toutes sentences rendues à son profit
- A ne pas engager un nouvel arbitrage
- Pas de transaction
Dans ce cas, l’investisseur pourra invoquer la violation du droit de l’U et du droit Etat hôte
mais pas invoquer le TBI.
Les TBI prennent fin avec effet immédiat ce qui pourra soulever la question de la protection
des droits de l’investisseur sur le fondement du droit au respect des biens sur le fondement
de la CSEDH.
Le sort du TCE : la commission et la majorité des EM ont considéré que l’arrêt Achmea devait
également s’appliquait au TCE. Mais, en raison du silence de l’arrêt Achmea et de l’hostilité
de 5 EM, le traité multilatéral ne s’applique pas au TCE.
Dès l’arrêt Achmea on pouvait se poser la question de si le TCE allait être conservé. Mais il y
avait une indication assez claire de la CJUE : même lorsque l’Union signe un traité qui donne
compétence à une juridiction pr interpréter et appliquer ce traité, cette conformité n’existe
qu’à une condition : pourvu que l’autonomie de l’U et de son ordre juridique est respectée.
Certes l’U a signé le TCE mais ce qui importe c’est la préservation de l’autonomie de l’ordre
juridique européen. C’est ce qu’il s’est produit avec les arrêts dans l’affaire Komstroy : la CA
avait pris une solution défavorable à l’existence d’un investissement. La CA saisie de
nouveau a posé des questions préjudicielles qui n’avaient rien à voir avec la validité du
recours à l’arbitrage. Néanmoins, la CJUE a estimé nécessaire de répondre au préalable à la
question de la validité du recours à l’arbitrage dans le traité sur la chartre de l’énergie dans
un rapport intra-européen. La CJUE dit que le TCE est en lui-même un acte du droit de l’UE
pcq l’UE en est partie. Lorsqu’un TA est constitué sur le fondement du TCE il lui incombe
donc d’interpréter et même d’appliquer le droit de l’UE.
Or, comme dans l’arrêt Achmea, ce TA n’a pas accès aux questions préjudicielles. Donc
aucun système ne garantir l’interprétation du droit de l’U par la CJUE. Donc le recours à
l’arbitrage dans les rapports intra-européen du TCE est contraire au droit de l’U.
Donc cet arrêt fait la même chose que Achmea mais pr le TCE mais importance plus grande :
ce sont des dizaines de procédures qui sont concernées.
Affaire du 26 octobre 2021, PL Holding : l’investisseur a tenté de contourner l’arrêt Achmea
en invoquant non pas une clause compromissoire mais un compromis d’arbitrage. la société
PL Holding a fait valoir que l’offre d’arbitrage pertinente ce n’était pas l’article 9 du TBI
invalidé par le raisonnement Achmea mais la clause pertinente ct une convention
d’arbitrage ad hoc conclue entre les parties conformément au droit suédois de l’arbitrage
eu égard aux comportement des parties. Plus précisément, en formant une demande
d’arbitrage la société a présenté une offre d’arbitrage selon les mêmes modalités que
celles prévues par l’article 9 du TBI. La Pologne aurait accepté tacitement cette offre en
omettant de contester valablement la compétence du TA sur la base de cette convention.
Donc d’un côté offre d’arbitrage émise par l’Etat à travers le TBI qui aurait pu être accepté
par l’investisseur. Mais cette offre était invalidée par l’arrêt Achmea. Pr éviter cela,
l’investisseur invoque une autre offre (la sienne) et que l’Etat a accepté tacitement pcq il ‘na
pas contesté la validité de l’arbitrage.
Cela ne résiste pas à l’analyse, c’est un détournement pr éviter les csq de l’arrêt Achmea. Pr
la CJUE, peu importe, elle invoque les mêmes articles du TFUE. La clause d’arbitrage de
l’article 9 du TBI comme dans l’affaire Achmea va entrainer des conséquences relatives au
droit de l’U et on ne peut pas admettre un compromis ad hoc d’arbitrage du même contenu
que la clause du TBI -> contournement des obligations de l’EM.
La clause ad hoc produirait les mêmes effets que la clause du TBI donc pr la CJUE la solution
est très claire, on n’admet pas d’avantage la clause ad hoc.
Cette voie a été tentée par d’autre, plus récemment encore, CA Paris, 19 avril 2022 : recours
en annulation dans une affaire opposant la Pologne à un investisseur. Dans cette affaire,
l’investisseur invoquait un compromis d’arbitrage résultant d’une ordonnance de
procédure. Le TA dans le cadre d’une ordonnance de procédure aurait exprimé les termes
d’une convention d’arbitrage acceptée par les deux parties. Ici encore, le juge écarte le
raisonnement en y voyant un contournement des obligations pesant sur la Pologne.
Mais ce ne sont pas les seules attaques contre l’arbitrage d’investissement. On va voir aussi
le fond du litige même si la compétence n’est pas attaquée : comptabilité du régime
substantiel de l’investissement avec le droit substantiel de l’U. Donc compatibilité entre le
traitement juste et équitable et le droit européen des aides d’Etat.
E) Compatibilité entre le traitement juste et équitable et le droit européen
des aides d’Etat
1) Le principe général
Le traitement juste et équitable : standard essentiel bien plus souvent invoqué que
l’expropriation. Par exemple, dans l'accord entre France et la chine chaque partie s’engage à
assurer un traitement juste et équitable conformément aux principes reconnus du droit
international.
Les Etats n’ont pas défini le contenu du traitement juste et équitable. Sa source c’est le droit
international coutumier. C’est donc un standard très largement concu et dont le contenu va
être affiné par les tribunaux. C’est un socle d’obligations minimums irréductible qui s’impose
de manière absolue.
Le contenu d’un standard renvoi a qq chose qui dépasse le cadre des relations entre la
France et la Chine.
Le traitement national c’est qq chose de national. Mais le traitement juste et équitable va
au-delà, il s’agit pr une doctrine majoritaire, de donner le sens que ce standard reçoit en
droit international.
Le traitement juste et équitable ne doit pas dépendre du contenu du droit de l’Etat
d’accueil. Il faut que les états puissent être jugés à l’aune d’une norme de Di.
C’est un contenu évolutif, on range un certains nb d’obligations :
- Le bénéfice de l’état de droit
- Le respect des procédures sans arbitraire et de bonne foi
- L’absence de rétroactivité préjudiciable
- L’absence de déni de justice dans l’accès aux tribunaux
Certaines sentences incluent la sécurité juridique cad un environnement juridique stable
(sentence Lemire c/ Ukraine, 14 janvier 2010).
De très nombreux arbitraux CIRDI ont consacré la notion vague et vaste des attentes
légitimes des investisseurs. Aucun TA ne va jusqu’à imposer l’immutabilité du droit mais ces
attentes légitimes recouvrent sans doute un environnement juridique stable.
Exemple 1 : ATA c/ Jordanie, 18 mai 2010 : une société turque obtient un contrat de
construction auprès des autorités jordaniennes, litige et arbitrage et la sentence arbitrale
commerciale donne gain de cause au constructeur turque. Mais l’autorité jordanienne
obtient l’annulation de la sentence. Un texte adopté en Jordanie a prévu qu’en cas
d’annulation de la sentence, la convention d’arbitrage aussi serait annulée.
L’autorité jordanienne va devant les tribunaux jordaniens. L’investisseur se plaint de
l’anéantissement de la conv d’arbitrage par l’Etat Jordanien. Il invoque un traitement injuste
et inéquitable pcq c’est une loi postérieure à la conclusion de al Conv qui a prévu son
annulation en cas d’annulation de la sentence. Donc le droit d’accès à l’arbitrage qui
disparait grâce à un texte opportun adopté par le Parlement Jordanien. Le droit d’accès à
l’arbitrage était une attente légitime auquel l’Etat a porté atteinte.
Donc l’investisseur pouvait légitimement croire qu’il avait le droit d’accès à l’arbitrage.
L’Etat est condamné à restaurer le droit d’accès à l’arbitrage et à mettre fin à toutes les
procédures devant les juridictions jordaniennes.
Exemple 2 : White industries c/ Inde, 30 novembre 2011 : la société devait exploiter une
mine de charbon en Inde, litige et sentence CCI avec siège en France. Elle condamne la
société publique indienne auprès de White industries mais elle demande l’annulation de la
sentence en Inde alors même que siège est en France. Et White industries demande
l’exéquatur. Au bout de 10 ans, il n’y a toujours pas de décision.
La société White industries agit contre l’inde et invoque la lenteur du système indien. Il y a
violation du traitement juste et équitable. Selon le TA il y a effectivement les attentes
légitimes de l’investisseur. Il faut examiner si l’Etat a pris des engagements spécifiques
auprès de l’investisseur. Le TA estime que non, l’Etat indien ne respecte pas la conv de NY et
donc pas d’attente légitime.
A la date de conclusion, l’Inde ne respectait pas le délai de procédure raisonnable donc le TA
applique ici, une appréciation subjective du traitement juste et équitable qui repose sur des
engagements spécifiques pris par l’Inde à l’égard de l’investisseur. Il n’y a pas de violation du
traitement juste et équitable, ni du délai de justice mais l’Inde est finalement condamnée pr
avoir violée la clause qui dit que l’Inde aurait dû mettre en place des moyens efficaces pr
que l’investisseur fasse valoir ses droits.
2) Les questions des attentes légitimes de l’investisseur en rapport
avec le TCE et le droit de l’UE
On va partir de l’Espagne qui a fait l’objet de plus de 40 procédures. L’Espagne tout au long
des années 90 a cherché à attirer les investissements étrangers en matière d’énergie
renouvelable, l’objectif était d’atteindre progressivement la neutralité caborne et
augmenter les énergies renouvelables en visant 2030.
Pr cela, il fallait attirer des capitaux étrangers pr la mise en place d’un système d’incitation
via un régime mis en place par l’état espagnol très favorable à la production d’énergie
renouvelable. Pr l’essentiel, l’Espagne a accordé aux investisseurs des énergies
renouvelables un prix subventionné. Le prix était donc attractif.
Crise financière a frappé en 2008 et l’Espagne s’est aperçue du cout budgétaire faramineux
des incitations à la production des énergies renouvelables. A partir de 2010, elle a fait
marche arrière progressivement et puis en mettant en cause le régime subventionné.
Précisément à partir de 2013, l’Espagne va appliquer un taux de rentabilité raisonnable. Elle
va estimer que pr la production éolienne et solaire, taux raisonnable de rentabilité de 7%
avant impôt. Donc c’est cette somme que l’état espagnol s’engage à verser. Mais, l’état
espagnol considère que ce taux de rentabilité doit être calculer sur la totalité de vie
d’installation depuis se mise en service. Autrement dit, c’est une clause de récupération : si
taux trop élevé dans le passe, dans le futur on va arrêter de subventionné pr récupérer
l’argent perdu donc il va obtenir le prix du marché.
L’Espagne met en œuvre cette réforme et les investisseurs commencent à comprendre ce
qu’ils leur arrivent cad que l’Espagne paye moins ou ne paye plus. Elle commence à faire face
à des arbitrages d’investissement introduits par les investisseurs sur le fondement du TCE.
Au début, peu d’arbitrages puis au final 19 arbitrages en 2015.
Concomitamment, la commission européenne va lancer une enquête sectorielle sur les
nouveaux régimes de subventionnement des EM en matière d’énergie. Elle va porter sur qq
EM y compris l’Espagne. Elle ne concerne pas le passé mais uniquement le futur, les
nouveaux régimes pr vérifier qu’il ne porte pas atteinte au droit européen des aides
d’Etats. Si un Etat subventionne trop la production des énergies renouvelables cela donne un
avantage trop grand. On ne veut pas d’aide d’état illégale.
La condition première pr que l’aide d’état ne soit pas illégale c’est qu’elle soit déclarée à la
commission. Elle lance son enquête et les conclusions de l’enquête vont être intéressantes :
elle se penche sur le régime espagnol et constate la chose suivante : le nouveau régime pr le
futur ne présente aucune difficulté, le critère du taux de rentabilité raisonnable est
conforme au droit de l’U.
Mais la commission constate qu’un certain nb d’investisseur ont introduit des demandes
d’arbitrages fondées sur les csq de la réforme du prix de l’énergie. Ils demandent à être
indemnisés en raison du manque à gagner en raison du taux de rentabilité raisonnable. La
commission dans son enquête affirme (rendue publique en 2017), que si le taux de 7% n’est
pas contraire, en revanche tout tribunal arbitral qui condamnerait l’état espagnol à payer
une somme qui soit supérieure à 7% sur le fondement de l’ancien régime, ce TA
condamnerait l’Etat à payer une aide d’état illégale. Pcq le régime sur lequel s’appuierait
cette condamnation était constitutif d’une aide d’état illégal. Donc il ne peut pas être mis en
œuvre par le TA. On ne peut pas condamner un Etat à payer une aide d’état illégal.
Le droit de l’U, dans son volet substantiel est utilisé pr neutraliser un standard de
protection : le standard légitime des attentes de l’investisseur comme élément du
traitement juste et équitable.
Les investisseurs pensent qu’un état édicte un régime incitatif et une fois qu’il a obtenu
l’argent suffisant, il modifie ce régime pr le rendre moins incitatif. Ils estiment donc que leurs
attentes visant à percevoir un certain prix était légitime au regard de la position de l’état
espagnol pcq dans sa législation entre 1997 et 2010 avait prévu un calcul du prix de l’énergie
valable pr la durée de l’exploitation. Or c’est à ce régime qu’il a été mis fin de manière
prématurée et de manière rétroactive avec la clause de récupération.
Cela met donc en cause les attentes légitimes des investisseurs. Dans la JP arbitrale, on
trouve deux conceptions principales des conditions qui permettent de caractériser les
attentes légitimes :
- Tendance restrictive : démonstration d’engagements spécifiques de l’état à l’égard
de l’investisseur soit un engagement de stabilité soit des promesses spécifiques au
profit de l’investisseur. On ne se contente pas d’un texte légal de portée générale.
En l’absence de contrat, il serait difficile de prétendre à des attentes légitimes ce qui
permet à l’Etat de modifier librement sa législation (Exemple : Mamidole c/ Albanie
du 30 mars 2015).
- Tendance libérale : elle accepte d’un investisseur puisse fonder des attentes sur le
contenu des dispositions législatives ou réglementaires malgré leur caractère
général. On peut accepter que l’Etat exprime des assurances auprès de l’investisseur
par la loi ou le règlement.
L’Espagne a procédé à des déclarations politiques générales mais n’a pas conclu de contrat.
Donc il faudrait admettre que quand la loi prévoit un certain tarif pendant une certaine
durée et qu’ensuite la loi modifie ce tarif, le changement législatif porte atteinte aux intérêts
légitimes de l’investisseur.
En Espagne, la Cour suprême a été saisie de la question du pouvoir de l’Etat de modifier le
calcul de la rémunération de l’électricité et la réponse a été positive, pas d’atteinte aux
attentes légitimes des producteurs d’énergie.
Le 10 novembre 2017, la commission a rendu sa décision sur la compatibilité du régime
espagnol : décision allant dans le sens d’une impossibilité d’indemnisation des investisseurs
pr une prétendu atteinte à leurs attentes légitimes. Pour autant, les tribunaux arbitraux
dans les affaires impliquant l’Espagne ont jugé de manière très majoritaire que le droit
européen des aides d’état ne pouvait pas servir à neutraliser l’arbitrage d’investissement.
Dans une affaire Antaris c/ République Tchèque, le TA a estimé que l’invocation du droit
des aides d’Etat ne permettait pas de retenir une aide d’état illégale au détriment de
l’investisseur.
Donc on a une résistance des TA à l’invocation du droit des aides d’état. Pr les affaires
espagnoles, sentence Eiser c/ Espagne, 14 mai 2017 : le TA avait accueilli les demandes de
l’investisseur, la commission avait invoqué le nouveau régime espagnol et l’ancien régime
constitutif d’une aide d’état illégale. Pr les TA il n’y a pas lieu de faire droit aux demandes
de la commission.
Antin c/ Espagne, 15 janvier 2018 : le TA estime que la méthode de détermination du taux
raisonnable dans le nouveau régime n’est pas conforme au TCE pcq ce nouveau taux a été
défini sans critère identifiable, à la discrétion de l’Etat. Le TA n’est pas convainque par le
nouveau régime. Il n’appartient pas à l’Etat de fixer lui-même un nouveau taux.
Progressivement, les TA vont prendre conscience de l’importance et du poids du droit de
l’Union : RREF c/ Espagne, 30 novembre 2018 : le TA va estimer que le critère pertinent
c’est le taux de rentabilité raisonnable. Ce à quoi l’état s’est engagé c’est uniquement ce
taux raisonnable. On arrive à un taux de 6,6%. Pr le TA c’est la juste somme. Les TA sont
conscients que s’il condamne l’Etat a payé une aide d’état illégale, la sentence ne pourra
plus être exécutée dans aucun état de l’Union.
Donc pr le futur les TA ont accepté les arguments de la commission : il ne peut pas y avoir
d’attente légitime d’un investisseur si ce à quoi il s’attend consiste une aide d’état illégale
cad environ 7%. Donc les TA aligne le droit international avec le droit de l’Union sur les aides
d’état pr permettre sur leurs sentences soient exécutées au sein de l’U.
Conclusion : Le droit de l’U a donc supprimé l’arbitrage d’investissement intra-européen et
s’attaque à certains standards. L’union a donc la compétence pr négocier les TBI.