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Cours de Conjoncture Et Entreprise
Cours de Conjoncture Et Entreprise
et de Gestion 1
Plan du cours :
1ère Partie : L’entreprise
Chapitre Premier : Généralités sur l’entreprise
Vision de l’entreprise
Evolution de la notion de l’entreprise
But et objectif de l’entreprise
Politiques et stratégies de l’entreprise
l’environnement de l’entreprise
typologie des entreprises
Chapitre Deuxième : Information, pouvoir et décision dans l’entreprise
La décision dans l’entreprise
Pouvoir et autorité dans l’entreprise
L’information dans l’entreprise
Types de communication dans l’entreprise
Chapitre Troisième : La planification dans l’entreprise
stratégies et politique générale de l’entreprise
Stratégies d’ensemble et stratégies d’activité
Plan stratégique, financier et opérationnel
2ème Partie: La conjoncture économique
Chapitre Quatrième : La démarche conjoncturelle
Spécificité du champ conjoncturel
L’analyse de la conjoncture : une démarché scientifique
L’analyse de la conjoncture : une démarche itérative
Chapitre Cinquième : Les étapes de la démarche conjoncturelle
Observer
Diagnostiquer
Prévoir
Décider
Chapitre Sixième : Les activités des ménages
Le rôle des ménages dans l’économie
Les principaux déterminants de l’activité des ménages:
Revenues et épargne des ménages
Les ménages et leurs dépenses de consommation
Les ménages et leurs dépenses d’investissement
Chapitre Septième : Les activités des entreprises
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Bibliographie
1. DUPRIEZ et Cié, L’économie en mouvement. Outils d’analyse de la conjoncture, Ed. De
Boeck, Bruxelles, 2007.
2. LOWENTHAL, P., Analyse conjoncturelle, Vigie de l’économie, Ed. Dunod, Paris, 2007.
5. ROUX, D., Analyse économique et gestion de l’entreprise, Ed. Dunod, Paris, 1989.
Produire signifie : fabriquer, rendre service, rendre disponible, les biens dans les
centres de consommation. Il s’agit ici de la conception économique ou classique de l’entreprise
c'est-à-dire de l’entreprise vue du point de vue microéconomique. Cette conception
microéconomique de l’entreprise a été développée par CYERT et MARCH. Elle est basée sur 5
hypothèses ou postulats ou axiomes :
- Pour cette conception l’entreprise n’a qu’un seul objectif, maximiser le profit. Pour
maximiser le profit, l’entreprise doit minimiser les dépenses ou charges et maximiser les recettes ;
Au niveau des ménages, l’entreprise est d’une importance capitale car c’est elle qui
produit les biens et les services que les individus acquièrent pour satisfaire leurs besoins.
Le revenu est entendu comme une rémunération, une rétribution. Or, pour produire
l’entreprise a fait appel à des facteurs de production lui livrés par d’autres agents économiques.
Ainsi, la valeur ajoutée en tant que surplus monétaire réalisé par l’entreprise doit rémunérer tous
les agents économiques ou facteurs de production ayant concouru à la production. En d’autres
termes, la valeur ajoutée sera répartit :
- Sous forme de salaire que l’entreprise verse à son personnel (revenu de ménage) ;
- Sous forme de dividende aux associés ou actionnaires (revenu de ménage et des autres
entreprises) ;
- Sous forme d’impôts et taxes versés à l’Etat ou aux autres institutions et pouvoir public ;
- Sous formes de cotisations ou charges sociales versées aux organismes publics sociaux
comme l’INSS, L’INPP…
personne achète une maison existante et l’exploite comme hôtel, du pont de vue
macroéconomique, il n’y a pas eu investissement parce que le stock de biens productifs n’a pas
augmenté, il y a eu simplement transfert d’un bien existant d’une personne à une autre.
De ce point de vue, un investissement est toute affectation des capitaux à des activités
productives. Une acticité productive est celle qui permet de récupérer le capital investi, et de
dégager un surplus monétaire en termes de gain, boni ou bénéfice.
Il est vrai que l’entreprise est une cellule économique de production mais on ne peut
pas la ramener à cette unique dimension parce que les hommes y travaillent et y vivent.
Dire qu’une entreprise est une organisation autonome signifie que l’entreprise est une
cellule sociale et une organisation organisée. En effet, l’expérience a démontré dans l’entreprise
qu’il n’y avait pas que le calcul et la rationalité économique qui dominaient. Le profit n’était pas le
seul objectif poursuivi, l’entreprise était plus que cela. En d’autres termes, l’entreprise en tant que
cellule sociale revient à dire qu’elle est « une communauté d’hommes et de femmes au travail, un
ensemble structuré des groupes et d’individus dont les interactions et les dynamiques
conditionnent le bon fonctionnement de l’entreprise ».
Par son comportement, chaque catégorie participant à la vie de l’entreprise exerce une
influence sur les actions de celle ci. Pour atteindre ses objectifs, l’entreprise doit structurer ses
activités et coordonner l’activité des groupes sociaux qui la constituent car leurs buts personnels ne
sont pas nécessairement convergents avec ceux de l’entreprise.
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L’entreprise est aussi une organisation c'est-à-dire un ensemble d’individus reliés par
des réseaux d’information et participant à une activité commune (organisation au sens d’entité ou
institution).
En définitive nous pouvons retenir que l’organisation d’une entreprise à trois grandes
composantes à savoir :
Tous les participants à la vie de l’entreprise doivent être motivés et leurs besoins
satisfaits pour qu’ils puissent agir dans le sens de la réalisation des objectifs de l’entreprise elle-
même ;
L’entreprise est aussi un système car toutes ses composantes sont liées les unes aux
autres de telle manière que si une manque ou bloque, toute l’entreprise est paralysée. En définitive,
la notion de système tourne autour de 4 éléments à savoir : L’environnement, les variables ; la
structure et la régulation ou le pilotage.
a) L’environnement : C’est le milieu dans lequel l’entreprise évolue avec ses activités. Cet
environnement peut être physique ou immatériel.
c) La structure du système : Chaque système fonctionne avec une structure qui indique comment
les parties du système sont reliées entre elles pour transformer les intrants en out – put.
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Par la procédure rétroactive, on se réfère au feed – back ou « son de retour » pour prendre
de dispositions qui permettent de contenir les perturbations précitées.
Dans le langage courant, le mot objectif est considéré comme synonyme de but.
Cependant, il y a une grande nuance entre les 2 notions quand bien même elles restent liées.
En effet, le but c’est la finalité de finalité c’est à dire la raison au delà de laquelle il n’y
a pas d’autres raisons pour telle ou telle action. Par contre, un objectif est un simple préalable pour
arriver au but, autrement dit un objectif est intermédiaire et il n’est pas final. S’agissant du but il
est unique pour toutes les entreprises : c’est la recherche de la rentabilité pour les capitaux investis
que certains appellent la recherche du profit.
Quant aux objectifs, ils sont nombreux et dépendent d’une entreprise à l’autre. Et pour
la même entreprise ; ils peuvent évoluer d’une période à l’autre. Au niveau de l’entreprise, les
objectifs sont assignés au niveau de département ou service, mais la réalisation de ses objectifs
doit permettre d’atteindre le but ultime de l’entreprise.
Exemple :
Le service du personnel peut avoir pour objectif, la réduction des absences de 50% ;
De nos jours, le monde est devenu très compétitif, les entreprises qui n’ont pas de
vision sont appelées à disparaître. Pour se maintenir, il faut se définir des lignes de conduite en se
fixant des stratégies ou des objectifs.
Le monde économique actuel, est un monde compétitif est très exigent pour les
entreprises. Pour demeurer compétitive, une entreprise doit garder une certaine longueur d’avance
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sur ses concurrents. Pour y arriver, l’entreprise doit avoir une vision c'est-à-dire elle doit définir à
l’avance son avenir c'est-à-dire ce qu’elle souhaite devenir. Cela n’est possible que dans le cadre
d’une gestion prévisionnelle. Cette gestion prévisionnelle consiste à définir les objectifs, à arrêter
la politique de leur réalisation grâce à une stratégie.
Comme nous l’avons dit précédemment, les objectifs sont de préalables à franchir pour
arriver au but. Ces objectifs sont nombreux. Il peut s’agir entre autre : De l’élargissement de la part
du marché ; de la réduction du taux d’absentéisme dans l’entreprise ; de la réduction du coût de
financement ; de la réduction du coût de production de l’entreprise ; etc.
Pour atteindre tous ces objectifs, il faut poser des actes, prendre des décisions. C’est ce
que l’on appelle la politique. En d’autre terme, la politique est l’ensemble de décisions et actions
menées pour atteindre les objectifs. Ces actions ne peuvent être menées de n’importe quelle
manière, il faut définir une démarche cohérente que l’on appelle stratégie. Autrement dit, la
stratégie de l’entreprise est l’ensemble des grandes orientations à moyen et long terme mis en
place pour conduire les actions de l’entreprise.
Chaque entreprise évolue dans un milieu, dans lequel certains éléments influencent
positivement ou négativement les activités de celle-ci. Ce milieu géographique et les variables
ambiantes qui y règnent constituent ce que l’on appelle l’environnement de l’entreprise. Cet
environnement est à la fois source des menaces et d’opportunités pour l’entreprise.
Les opportunités désignent les chances que cet environnement peut offrir à l’entreprise
pour développer ses activités. Exemple : dans une économie prospère où les affaires tournent parce
que la demande solvable existe, les entreprises ont beaucoup de chances ou d’occasions pour
développer leurs activités. Par contre, les menaces désignent les goulots d’étrangement ou les
obstacles ou les difficultés qui freinent le développement des activités de l’entreprise.
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Tout l’effort qui est attendu d’un gestionnaire d’entreprise est de saisir ces
opportunités et de prendre des mesures pour se protéger face aux menaces de l’environnement.
Pour ce faire, le gestionnaire doit identifier les variables de l’environnement.
Les variables dans tout modèle économique désignent les éléments qui peuvent
changer ou évoluer dans le temps. Ces variables peuvent être endogènes c'est-à-dire les
phénomènes qu’on cherche à expliquer et elles peuvent être exogènes c'est-à-dire les phénomènes
qui expliquent les phénomènes observés. Par exemples, dans la loi de la demande, la variable
endogène ou à expliquer reste la quantité demandée ou achetée d’un bien. Par contre les variables
exogènes sont celles qui expliquent pourquoi on a demandé ou acheté telle quantité de tel ou tel
bien. Il s’agit notamment du prix de ce bien lui-même, des prix de bien de substitution à ce bien,
de la religion, du goût de consommateur, etc.
De manière générale, les variables exogènes sont non contrôlables à 100% par le
gestionnaire et on les regroupe généralement en deux catégories. Nous avons les variables
exogènes à influence nette et les variables exogènes d’environnement.
Les variables exogènes à influence nette sont celles que le gestionnaire peut
appréhender mais pas forcement les maîtriser (décider sur leur sort). Exemple : la Brasimba peut
expliquer la demande de la bière Simba mais ne peut pas décider sur ce que sera cette demande.
Par ailleurs, les variables exogènes d’environnement sont celles que le gestionnaire ne
sait pas appréhender ou expliquer et se présentent à lui comme des contraintes à respecter ou dont
il faut tenir compte.
Chaque secteur d’activité connaît de problèmes particuliers que les autres secteurs ne
connaissent pas. Chaque secteur d’activité à ses propres contraintes dont il faut tenir compte.
- La concurrence potentielle ou latente est celle qui menace les entreprises à la suite
de l’entrée possible de nouveaux venus sur le marché.
c) Le public : Le public d’une entreprise est constitué des personnes ou des institutions
auxquelles l’entreprise s’adresse avec son produit ou alors qui sont intéressés par les activités de
l’entreprise. Le public de l’entreprise est diversifié ou composite. Il peut comprendre :
- Le public indésirable par l’entreprise, il s’agit des personnes ou des institutions qui
présentent ou constituent une source de menace pour l’entreprise. L’entreprise est obligée de
s’intéresser à ce public malgré elle. Elle est obligée de tenir compte de ce public. Au fond ce
public fait pression sur l’entreprise et ses activités. Exemple :
- le public recherché par l’entreprise : il s’agit des personnes ou des institutions dont
l’entreprise a besoin pour se faire connaître ou faire connaître ses produits. Ce public a besoin de
l’entreprise, mais c’est l’entreprise qui a plus besoin de lui. Exemple : les mass médias ; chaîne de
télévision, chaîne de radio, les journaux, les agences en publicité,…
En outre, le climat politique général qui règne dans un milieu donné c'est-à-dire le climat social est
un facteur déterminant pour les activités de l’entreprise. Dans un milieu caractérisé par les conflits
politiques, la guerre civile ou les troubles sociaux, les entreprises ne peuvent pas bien fonctionner
et souvent sont exposées à de risques de pillage. Il revient alors aux institutions politiques de faire
régner la paix et la tranquillité dans le pays. Quant aux entreprises elles doivent donner les moyens
aux institutions politiques en payant les impôts et taxes et autres redevances exigés par ces
dernières.
NB : Au-delà du macro environnement national, les entreprises d’un pays sont aussi affectées par
l’environnement international. Dans cet environnement international on peut citer la concurrence
internationale, le défit technologique…
Dans toute économique il y a une diversité d’entreprises. Pour parler de toutes les
entreprises, on les regroupe par catégorie. Dans cette typologie ou catégorisation, plusieurs critères
servent de référence. Cependant la classification des entreprises la plus retenue actuellement est
celle fournie par DARBELET et MAX – PLAT. Elle est basée sur 3 catégories de critères : Les
critères juridiques, les critères économiques et les critères structurels.
Les entreprises du secteur privé sont des deux grandes catégories à savoir : les
entreprises individuelles et les entreprises sociétaires :
Il s’agit d’une entreprise privée dont le 100% du capital appartient à un seul individu.
Il décide de tout sur son entreprise. Il est le seul pourvoyeur des capitaux, à la limite, il et difficile
de distinguer sa vie privée de celle de son entreprise.
L’expérience démontre que la plupart des entreprises individuelles n’ont pas fait long feu parce
que les possibilités financières d’une personne se révèlent toujours limités d’une part, d’autre part,
le système financier ou l’environnement financier ne sait pas faire crédit à ces entreprises à cause
des risques auxquelles elles sont exposées du fait de la responsabilité illimité du seul propriétaire.
Particulièrement en RDC, malheureusement c’est la forme d’entreprises la plus répandue par
manque d’esprit d’association et de partage de risque.
Société ou entreprise sociétaire :
Une entreprise est dite sociétaire lorsque le capital social est détenu par au moins deux
personnes qui sont propriétaires de cette entreprise.
Forme d’entreprise constituée par les apports et les prestations des associés
débouchant sur une personnalité juridique distincte et disposant d’un patrimoine propre.
Type:
la société de personnes, Celle dans laquelle la personnalité des associées et
l’élément primordial. Exemple ; société familiale, la SNC.
la société de capitaux, Celle dans laquelle l’accent est mis sur la réunion des
capitaux apportés par les associés. Exemple : la société anonyme.
la société mixte, Celle qui combine les spécificités des 2 précédentes. Exemple :
la SPRL
En ce qui est du statut juridique des sociétés, Le droit commercial énonce, les
différentes spécificités juridiques des sociétés, notamment en ce qui concerne :
- La société en non collectif (SN)
- La société anonyme (SA)
- La société privée à responsabilité limitée (SPRL)
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D’après ces critères, les entreprises sont classifiées soit selon leur dimension soit selon
la nature de leurs activités.
Cette distinction des entreprises répond à une finalité économique qui consiste pour les
pouvoirs publics à orienter son encadrement et son aide à l’égard des entreprises. De manière
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générale, les petites entreprises sont encore fragiles et ont plus besoin du pouvoir public que les
autres.
Ici, on valorise la notion des secteurs d’activité ou des branches d’activités. En parlant
du secteur d’activité on se réfère à Colin CLARK. Pour lui, un secteur d’activité est un domaine
d’activité ayant un élément commun de référence pour toutes les entreprises qui y évoluent. Ainsi,
d’après ce critère, il distingue les entreprises primaires, secondaires et tertiaires :
Cette classification des entreprises d’après leur nature d’activité permet de dégager la
contribution de chaque catégorie d’entreprise à la création de la valeur ajoutée dans l’entreprise. A
ce titre, il est démontré que les entreprises industrielles sont les plus grandes créatrices de la valeur
ajoutée, raison pour laquelle lorsqu’un pays veut se développer, il doit d’abord s’industrialiser. Sur
le plan fiscal et douanier, les entreprises industrielles retiennent l’attention du pouvoir public au
plus haut point.
NB : nous venons de voir qu’une entreprise peut être de telle ou telle forme. Cette position de
l’entreprise dans l’économie, la prédispose à s’adapter facilement ou difficilement aux variations
conjoncturelles.
Chaque entreprise fonctionne avec une structure qui indique ses différentes
subdivisions et les relations qu’elles entretiennent. De ce point de vue on distingue :
Intimement, la notion de décision est liée à celle du pouvoir. Enfin, les décisions prises
ou les options levées ont de conséquences sur la vie présente et future de l’entreprise. Raison pour
laquelle les décisions ne doivent pas se prendre au hasard, ni sur base des émotions, mais au
contraire sur base des informations pertinentes et vérifiées. Voilà pourquoi certains auteurs disent
que l’information c’est la matrice ou la matière première de la décision. D’autres auteurs disent :
celui qui a l’information a le pouvoir et c’est celui qu’à le pouvoir qui décide.
A. Définition de la décision
Selon DARBERT et al. une décision est un « processus conduisant à un choix portant
sur la mise en œuvre des ressources ou la détermination d’objectifs compte tenu d’un ou de
plusieurs critères dévaluation de solution ».
B. Types de décisions
Dans l’entreprise, il y a une multitude de décisions à prendre mais toutes ces décisions
peuvent se regrouper selon tel ou tel critère.
Une décision est dite stratégique lorsqu’elle porte sur les relations de l’entreprise
avec son environnement et cette décision est essentielle c'est-à-dire touche même à l’existence de
l’entreprise ou même à l’essentiel de son activité. Cette décision vise à permettre à l’entreprise de
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s’adapter à son environnement pour ne pas disparaître. Exemple : la réalisation d’un nouvel
investissement productif ou encore le lancement d’un nouveau produit sur le marché ;
La décision est dite tactique ou administrative lorsqu’elle porte sur l’affectation des
ressources de l’entreprise. Ces ressources peuvent être matérielles, humaines ou financières.
Exemple : comment affecter le personnel productif entre les différents aterlis de l’entreprise ou
encore comment motiver le personnel de l’entreprise
En matière de décision, une échéance désigne le temps pendant lequel la décision prise
aura des effets. De ce point de vue, on distingue 3 types de décisions à savoir : les décisions à
court terme, les décisions à moyen terme et les décisions à long terme.
Les décisions à court terme sont celles qui produisent des effets dans l’immédiat et
sur un temps plus au moins court. Exemple : la décision d’élaborer le budget de trésorerie, ou
d’élaborer un planning de production ou d’acheter la matière première ou de réapprovisionner le
stock. Retenons que les décisions à court terme coïncident avec les décisions opérationnelles et ces
décisions à court terme sont très réversible c'est-à-dire on peut le modifier souvent par la mesure
correctives parce qu’elles ne touchent pas à l’existence de l’entreprise ou de l’activité ;
Les décisions à moyen terme produisent les effets pendant un temps supérieur à un
an et de telles décisions doivent être revues rarement parce que leur révision a des conséquences
lourdes pour l’entreprise. Exemple : la décision de créer une nouvelle unité des productions.
Notons cependant dans la pratique que le moyen terme et les longs termes sont confondus ;
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Les décisions à long terme sont celles qui touchent même à l’existence de
l’entreprise et à ses principes fondamentaux ou à sa politique générale. De telles décisions doivent
être exceptionnelles et rares dans la vie de l’entreprise.
Le champ couvert par une décision dans l’entreprise désigne les personnes ou les
subdivisions concernées par la décision ou l’entreprise elle-même dans son entièreté. D’après ces
critères combinés, on distingue 3 types de décisions :
Les décisions de planification qui concernent l’entreprise dans son entièreté et qui
sont souvent à long terme. Exemple : la décision de fusion ou d’absorption, la décision de
l’implantation de l’entreprise dans un lieu donné, etc.
Ce qui précède démontre suffisamment combien les décisions sont capitales dans la vie
de l’entreprise. C’est pourquoi prendre une décision est une démarche ou un processus qui doit se
faire par étape afin d’éviter la précipitation.
En d’autres termes, définir le futur de l’entreprise c’est à la fois fixer des objectifs et
adopter une démarche stratégique.
Les objectifs peuvent être généraux à long et à moyen terme. Ils peuvent être
également opérationnels. Parmi les objectifs généraux on peut citer les objectifs financiers.
Exemples : la quantité à long terme des capitaux ou le verrouillage du capital
On ne peut prendre des décisions qu’en restant dans la logique des orientations
stratégiques. Mais ces orientations stratégiques se réalisent grâce aux plans d’action et de budgets .
A. Le pouvoir
D’après MAX WEBER, le pouvoir d’un individu ou d’un organe est sa capacité à
imposer sa volonté ou à forcer l’obéissance des autres ou à faire prévaloir son opinion ou son
point de vue au sein d’une organisation ou d’une entreprise. A la notion du pouvoir, il faut attacher
celle de la compétence ou de l’attribution. En d’autres termes, le pouvoir est un ensemble de
compétences dévolues par les textes qui régissent une organisation ou une entreprise ou une
institution à un individu ou à un organe de cette entreprise ou cette organisation ou cette
institution. Ces compétences peuvent être territoriales, matérielles ou personnelles.
Compétences personnelles : les individus ou les personnes sur lesquelles ont peut
décider
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Pour être plus complet, le détenteur du pouvoir doit l’accoupler de l’autorité. Cette
dernière est une aptitude ou capacité personnelle d’un dirigeant ou d’un homme à faire respecter
les ordres qu’il donne par les autres membres. L’autorité suppose l’adhésion ou la conviction des
autres membres, c’est pourquoi elle ne s’exerce pas en recourant aux contraintes (les menaces des
sanctions ou les sanctions elles mêmes). En définitive, l’autorité est d’ordre psycho – sociologique
c'est-à-dire que ceux qui exécutent les ordres, les exécutent parce qu’ils les considèrent comme
légitimes et c’est pour cela qu’ils s’y soumettent volontairement. Cependant il faut retenir qu’il y a
3 types d’autorité qui peuvent s’exercer cumulativement. Il s’agit de : l’autorité traditionnelle,
l’autorité légale ou rationnelle légale et l’autorité charismatique.
S’agissant de l’autorité légale ou rationnelle légale elle reposes sur les règles écrites
ou établies et lesquelles règles prévoient les sanctions lorsque les ordres ne sont pas respectés.
Nous venons de voir précédemment que le pouvoir ne peut mieux s’exercer que s’il est
accouplé de l’autorité. L’autorité d’un décideur ne s’acquiert pas en quelques jours, elle dépend
essentiellement de la nature des relations que les décideurs entretiennent avec leurs subalternes et
surtout du style de commandement du dirigeant. Mais commander c’est exercer le pouvoir et on ne
peut mieux apprécier l’exercice du pouvoir qu’en observant la manière dont celui-ci est réparti
dans l’entreprise. De ce point de vue, il y a 2 modes d’exercice du pouvoir : la centralisation du
pouvoir et la décentralisation du pouvoir.
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La centralisation du pouvoir consiste à remettre tout le pouvoir entre les mains d’une
seule personne ou de quelques personnes qui décident sur l’entreprise ou l’organisation ou
l’institution. Il s’agit généralement du sommet qui décide sur tout dans l’entreprise ou dans
l’organisation.
Face à ses inconvénients qui sont multiples, la centralisation est le plus en plus
abandonnée dans la gestion des entreprises, des organismes et des institutions ou profit de la
décentralisation.
B.2.La décentralisation
B.2.1.Principe
B2.2.Avantages et inconvénients
Elle exige beaucoup d’effort pour coordonner et assurer la cohérence entre les
différents centres de décision dans l’entreprise ;
B.2.4.Formes de la décentralisation
Une décentralisation est verticale lorsqu’elle se fait dans la ligne hiérarchique c'est-à-
dire de haut en bas c’est de supérieur hiérarchique ou subalterne.
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La DPO a été développé par les entreprises américaines dans les années 1960. Par cette
modalité, la décentralisation exige que l’on ne confie pas au subalterne une tâche mais qu’on lui
assigne un objectif dans le cadre du travail qui lui est confié c'est-à-dire que le travailleur soit
évalué en fonction des résultats attendus de lui. Et ces résultats attendus ne sont rien d’autre que
les objectifs assignés à chaque travailleur par la haute direction. Ici le travailleur n’est pas associé
à la définition de ses objectifs mais il peut cependant discuter avec la hiérarchie pour exiger les
moyens nécessaires qui lui permettront de les atteindre. Cette modalité de décentralisation
améliore l’efficacité de chaque travailleur.
La DPPO est intervenue dans les années 70 toujours aux USA, la plus grande
différence avec la DPO, ce que lors de la définition des objectifs à assigner aux travailleurs ces
dernières sont présentes, ils sont associés à la négociation. Cela améliore le climat social entre la
hiérarchie et les travailleurs parce que ces derniers ne considèrent plus les objectifs leur assignés
comme une corvée (souffrance) mais plutôt comme un résultat de leur propre engagement.
Cependant, il faut noter que la négociation avec les travailleurs ne porte pas sur tous les objectifs
stratégiques. On ne peut pas discuter sur les objectifs stratégiques car c’est le fondement même de
l’entreprise mais on peut plutôt discuter, négocier sur les objectifs tactiques et opérationnels.
S’agissant de la cogestion, elle a vu jour en Allemagne dans les années 1950. Il s’agit
de la décentralisation participation indirecte. Cette dernière signifie que tous les travailleurs ne
sont pas directement associés à la prise de décision où à la gestion, mais il y a un organe
représentatif de travailleurs qui est associé à la gestion courante. En République Démocratique du
Congo, cela se matérialise dans les entreprises publiques par la nomination au conseil
d’administration ou comité de gestion d’un représentant du personnel. Ce représentant du
personnel est informé et consulté par ces organes précités avant la prise de décision et il jouit
également d’un pouvoir d’intervention dans les décisions à prendre.
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A. Définition
Une information est un signe ou un renseignement. Mais sur le plan de la gestion des
entreprises, il n’y a d’information que si ce renseignement peut conduire à la prise de décision. En
d’autres termes, une information ou un renseignement apporte une connaissance sur un objet ou un
évènement dans la gestion de l’entreprise, mais pour un gestionnaire, il n’y a véritablement
d’information que si le renseignement est significatif c'est-à-dire utile pour une action.
L’information n’a des valeurs qu’en raison de l’usage qui en est fait et l’usage qu’on
fait de l’information dépend de son contenu. CHOBRON ET ROBERT estiment qu’à partir de
l’usage qu’on fait de l’information, cette dernière joue 4 rôles dans l’entreprise :
3. l’info est un support de la connaissance individuelle, toute entreprise est avant tout
composée des hommes et ce sont ses hommes qui organisent les autres ressources de l’entreprise à
savoir les ressources matérielles et les ressources financières. Autrement dit, le cerveau de
l’entreprise est composé de son personnel. Chaque membre du personnel a une formation ou
instruction reçue, mais compte tenu de l’évolution des choses, chacun devrait améliorer sa
connaissance personnelle grâce aux informations reçues dans l’entreprise ;
L’entreprise peut également transmettre des infos aux autres entreprises. Il s’agit par
exemple des entreprises fournisseurs, entreprises clients… Enfin l’entreprise doit communiquer
avec son environnement interne c'est-à-dire son propre personnel pour assurer la cohésion solide,
et la motivation du personnel.
Mais, comme nous l’avons dit précédemment, les informations recueillies doivent
répondre aux besoins de la prise de décision et les informations qui doivent servir à la prise de
décision doivent réunir certaines qualités et la théorie existante retient 5 qualités cumulatives que
doit réunir une information pour servir de base à la décision : la pertinence, la fiabilité, la rapidité,
la confidentialité et la valeur de l’information.
Une information est pertinente si elle constitue un facteur de choix ou elle améliore la
qualité des décisions ou pose un nouveau problème ou conduit à des nouvelles opportunités.
La fiabilité de l’info signifie que cette information est conforme à la réalité. Ceci
permet à l’entreprise de ne pas partir sur de fausses bases ou de simple rumeur.
D. Types de communication
Une communication est dite formelle lorsqu’elle est faite par une personne ou un
organe chargé officiellement de cette tâche. Exemple : il n’y a que le directeur financier qui peut
faire le rapport financier à l’ADG de l’entreprise, un tel rapport est une communication formelle.
Par contre une communication est dite informelle lorsqu’elle émane d’une personne ou
d’un organe non habilité pour le faire. Mais entant que responsable on ne doit pas se fier
uniquement aux communications formelles. Ces dernières sont souvent en retard à cause de la
lourdeur administrative. Mais, en se référant aux communications informelles, on doit rester
prudent, c’est-à-dire que les communications informelles peuvent être des signes ou des signaux
mais pas des renseignements pour la prise de décision car de telles communications posent souvent
le problème de leur exactitude et de leur vérification.
Comme nous avons dit précédemment qu’une information sert de base à la prise de
décision. Et par conséquent, chaque info doit être envoyée au destinataire. D’après ce critère nous
avons 3 types de communication :
Entant que ligne de conduite des actions de l’entreprise, pour réussir, la stratégie doit
répondre à certaines caractéristiques :
générale de l’entreprise formule de manière implicite ou explicite les valeurs et les choix
fondamentaux du développement de l’entreprise.
Face à ces objectifs, la politique générale de l’entreprise devient enfin une opération de
choix à opérer concernant :
les produits ou les services que l’entreprise peut exploiter face aux exigences de
l’environnement ;
Au vue de ce qui précède, il y a une difficulté réelle à établir une différence nette entre
politique générale de l’entreprise et stratégie de l’entreprise et beaucoup d’autres préfèrent les
utiliser comme synonymes l’une de l’autre. Toutefois, nous retiendrons que la stratégie est d’ordre
abstrait alors la politique est plus au moins pragmatique ou opérationnelle.
B. la démarche stratégique
La stratégie comme orientation ou voie à suivre se fait par étape. Elie COHEN a
identifié 4 phases dans la démarche stratégique à savoir : l’analyse stratégique, les décisions
stratégiques, les manœuvres stratégiques et le contrôle stratégique.
3) après avoir choisi une stratégie, on doit la mettre en œuvre c'est-à-dire l’utiliser ou
l’appliquer et cela se matérialise au travers de la politique générale. Il est vrai que la stratégie de
l’entreprise doit être maintenue pendant le plus longtemps possible. Cependant, la stratégie n’est
pas faite pour le plaisir d’être faite, elle est faite pour permettre la réalisation des objectifs. Voilà
pourquoi de temps à autre elle doit être contrôlée ou évaluée ;
La réflexion stratégique dans les entreprises s’est développée après la deuxième guerre
mondiale c’est à dire dans les années 1950. En effet, la stratégie au départ était utilisée dans
l’armée, il s’agissait de manœuvre montée par chaque armée pour attaquer et détruire son ennemi.
Ramenée aux niveaux des entreprises, la stratégie sert à identifier et à contourner les
obstacles de l’environnement sur la vie de l’entreprise. Ces obstacles ou même les opportunités
sont des variables qui agissent. Pour bien les cerner, on définit toujours un modèle explicatif de la
manière dont ces variables interagissent. C’est dans cette même philosophie, qu’on a défini des
modèles d’analyse stratégiques. CHARPENTIER Pierre a identifié 3 groupes de modèles
d’analyse stratégiques :
le modèle LCAG
Le mérite de ce modèle MOFF est d’avoir introduit le facteur temps qui permet de ne
plus considérer un phénomène comme figé c’est à dire demeurant toujours comme menace ou
opportunité, mais rester à l’observation pour voir si un phénomène peut changer de nature c'est-à-
dire passer de menace à l’opportunité ou vice versa, c’(est une gymnastique très difficile.
A partir des années 1970, les cabinets de management ce sont rendu compte que
l’environnement de l’entreprise évolue à un rythme très accentué, ce qui a fait que les stratégies
mises en place par les entreprises soient de plus en plus dépassées. Autrement dit, à partir de ces
années, 3 grandes orientations se sont développées dans l’analyse stratégique de l’entreprise ; les
modèles d’analyse du portefeuille d’activité, le modèle de Michael POTER et le modèle
d’intentions stratégiques.
ont un avantage compétitif supérieur vis-à-vis de la concurrence. Autrement dit, les activités
canard boiteux doivent être abandonnées.
Ce modèle a été développé dans les années 1980. Pour ce modèle, la stratégie doit être
montée pour gérer l’environnement concurrentiel. En effet, il faut identifier les facteurs ou
éléments qui ravivent l’intensité concurrentielle d’un secteur, il s’agit notamment de l’arrivée de
nouveaux produits sur le marché, la rivalité entre les entreprises, le développement de la
substitution entre les produits.
Nous avons affirmé précédemment que l’entreprise est un tout, mais composé des sous
ensembles. La formulation des stratégies de l’entreprise doit tenir compte de cette réalité. Ainsi, en
tant que tout, elle élabore une stratégie d’ensemble et par chaque sous système, on définit une
stratégie d’activité.
Une politique ou stratégie d’ensemble est une stratégie de conduite des activités de
l’entreprise prise comme un tout. A ce niveau CHANDLER a identifié 5 grandes catégories de
stratégie d’ensemble : la spécialisation, l’intégration verticale, la diversification,
l’internationalisation et la stratégie inter entreprise.
A. la spécialisation
La spécialisation par produit est dite restrictive lorsqu’elle ne porte que sur un
créneau. C’est ce qu’on appelle la stratégie de riche (chasse gardée). Et cette stratégie est
recommandée aux PME afin d’éviter de se faire écraser par les grandes.
La spécialisation par produit est extensive lorsque l’entreprise n’opère pas par
créneau mais voudrait servir tout le marché.
Quelle que soit la forme de la spécialisation adoptée, il faut retenir que l’avantage
qu’offre la spécialisation est que grâce à elle on jouit d’une avance concurrentielle ou compétitive
par rapport aux autres entreprises.
B. l’intégration verticale
Exemple : une sucrerie qui devient productrice de la canne à sucre ou une industrie
textile qui devient également productrice de coton. Le cas d’une entreprise de fabrication de pneu
pour le véhicule qui plante l’hévéa pour fabriquer les pneus.
Ici l’entreprise élargie son portefeuille d’activité. Cela peut se faire de plusieurs
manières : augmenter le nombre d’activité à exercer et élargir la gamme de produit de l’entreprise.
C. l’internationalisation
Elle consiste pour une entreprise à aller exercer ses activités à l’étranger sur plusieurs
marchés. De nos jours la plupart des entreprises européennes et américaines sont
internationalisées, c'est-à-dire ont des activités de production dans plusieurs pays européens,
asiatiques, africains et américains. L’internationalisation présente aussi des avantages et des
inconvénients. Comme avantage elle permet aux entreprises de bénéficier des avancées
technologiques des autres pays. Comme inconvénient, les entreprises moins compétitives risquent
de disparaître devant la force de la concurrence internationale.
Dans le monde actuel, très peu d’entreprise choisissent de se développer seule c'est-à-
dire en comptant sur leur propres efforts. Mais pour la plupart d’entre elles, les entreprises
développement de collaboration entre elles afin de s’assurer une croissance externe importante.
Cette croissance externe peut se faire de plusieurs manières sur le plan juridique, il peut s’agir de
la fusion absorption ou de la fusion tout court. Mais sur le plan purement économique, les
modalités de la stratégie inter entreprise sont au nombre de 5 :
- L’accord de licence : une entreprise fabrique des produits mais sur base de la
technologie d’une autre entreprise et cela sur base d’une licence c'est-à-dire autorisation du
propriétaire de la technologie.
Cours de Conjoncture et Entreprise, L1 gestion, faculté des sciences Eco.et de Gestion 37
Pour chaque activité de l’entreprise, il faut une stratégie appropriée. En effet, il peut
arriver qu’une entreprise décide de se retirer d’une activité ou de s’y maintenir ou même de
développer davantage une activité.
Une entreprise peut se retirer d’une activité donnée soit totalement, soit partiellement
lorsqu’elle ne dispose plus d’une avantage concurrentielle significatif.
En revanche, une entreprise peut maintenir ou stabiliser une activité qui présente un
avantage concurrentielle. L’entreprise maintient cette activité compétitive parce qu’elle a des
implications sérieuses avec l’ensemble de ses activités.
En fin, une entreprise développe davantage une activité parce qu’elle lui procure un
avantage concurrentiel très significatif. Si l’on décide de maintenir une entreprise ou de la
développer, il faut alors trouver la stratégie de base ou générique ou d’activité approprié. A ce
sujet, Michael POTER indique 3 grandes stratégies d’activités :
Après avoir fixé la stratégie on doit élaborer un plan. Ce plan est un ensemble
d’actions et de leur programmation. Il y a la programmation à long terme que l’on appelle plan
stratégique. Ce plan stratégique vise à améliorer le plan de l’entreprise et surtout d’accroître la
pression concurrentielle sur les voisins et les horizons temporels conséquents. Pour être appliqué,
Cours de Conjoncture et Entreprise, L1 gestion, faculté des sciences Eco.et de Gestion 38
le plan stratégique doit être converti en plan opérationnel c'est-à-dire à court terme et généralement
par année.
La réalisation de tous les plans arrêtés a des implications financières c'est-à-dire il faut
chercher le financement et il faut diminuer les dépenses. La programmation des dépenses et
recettes se fait au travers du plan financier. Ce dernier représente au fond la symbiose des
implications financières des tous les services, départements ou fonctions de l’entreprise. Et le plan
financier lui-même se réalise au travers de différentes activités de l’entreprise. Il peut s’agir du
budget de vente pour les recettes, d’investissement, …. Et de trésorerie qui articule le solde et les
mouvements entre les dépenses et les recettes.
Cours de Conjoncture et Entreprise, L1 gestion, faculté des sciences Eco.et de Gestion 39
1
A. MINC. L’après crise est commencé, paris, Gallimard, 1982
Cours de Conjoncture et Entreprise, L1 gestion, faculté des sciences Eco.et de Gestion 45
affirmait : « ce qui confère à l’économie son statut particulier et unique dans le domaine de la
connaissance pure et de l’utilisation pratique de la connaissance , est le fait que ses théorèmes
particuliers ne se prêtent à aucune vérification ni infirmation sur le terrain de l’expérience :
l’étalon ultime pour apprécier si un théorème est correct ou non est la seule raison sans aide de
l’expérience ». Mais ce problème n’est pas résolu pour autant.
D’une façon très générale, l’économie n’a pu souscrire à la troisième exigence du
prototype scientifique proposé par E. Nagel : la confrontation du modèle à la réalité fait largement
défaut, cette absence de correspondance pourrait en grande partie être le résultat du
réductionnisme de la théorie économique qui, pour les besoins de la cause, isole l’acte qualifié
d’économie de son contexte sociologique.
De toute façon, en économie, la procédure de vérification est quasi inexistante :
chaque expérience devient unique et ne peut être répétée à souhait. Il ne faut donc pas s’attendre à
une répétition des faits du passé et c’est surtout à travers la prévision d’événements futurs qu’une
telle vérification peut se concevoir utilement, avec tous les risques d’erreurs que comporte un tel
exercice. En outre tel une logique de dissuasion, le rôle d’une prévision économique est aussi
d’être démentie : on prévoit la crise pour qu’elle ne se produise pas, modifiant le sens d’une
procédure de vérification. La tâche essentielle est peut être de distinguer les propositions
normatives et positives et de clarifier les conditions nécessaires pour soumettre les propositions
positives au test de l’expérience. Dans ce domaine, un long chemin reste encore à parcourir.
Dans ses deux principaux champs d’investigation que sont l’étude des fluctuations
de courte période et celle des mouvements longs, l’analyse de la conjoncture est directement
confrontées à ce problème. Les mouvements annoncés n’ont jamais la valeur répétitive que
pourrait avoir le passage d’une comète dans le système solaire. La théorie des fluctuations
économiques se réfère simplement à la venue d’une situation comparable à une situation antérieure
sur des points strictement définis. De son côté, la théorie des mouvements longs se concentre sur
les modifications de structures en réponse aux contraintes héritées des situations antérieures :
celles-ci sont toujours renouvelées et les possibilités de réaction extrêmement variées. Le
mouvement long est créateur de formes d’organisation et la création ne se répète jamais.
3. l’analyse de la conjoncture, une démarche itérative
Le champ de l’analyse et son statut scientifique étant précise, il reste à s’interroger sur
la méthode concrète de la démarche conjoncturelle. Elle s’organise en trois étapes majeures :
observation, analyse et retour au réel.
Au départ, elle se nourrit de l’observation de faits : elle est analyse de l’information
économique. Cette dernière doit rendre compte du présent entre le passé qu’elle interprète et le
futur qu’elle aide à prévoir. Aussi, le lien avec la réalité socio-économique y est-il impératif. On le
Cours de Conjoncture et Entreprise, L1 gestion, faculté des sciences Eco.et de Gestion 47
- la mise en œuvre d’un système continu d’analyse qui s’autoalimente des analyses
successives. Un tel système nécessiterait dans l’absolu un outil statistique et informatique
particulièrement fiable et la mise en œuvre de ressources financières et humaines importantes. La
question est de savoir si le bénéfice escompté justifie les ressources dépensées, compte tenu de
l’inertie du mouvement économique qui rend redondantes deux analyses très rapprochées dans le
temps ;
- La mise sur pied d’un système d’analyse d’urgence qui permet d’adapter une
analyse récente à la lumière d’un fait particulièrement significatif. Cette option requiert une bonne
flexibilité de la méthode et la disponibilité quasi permanente des ressources nécessaires à
l’analyse. Cette approche est actuellement rendue possible par l’existence de modèles
économétriques que l’on fait « tourner » dès lors qu’un élément exogène intervient (par exemple
une dévaluation) afin d’adapter les résultats obtenus antérieurement et de les intégré presque
simultanément dans la nouvelle analyse.
Enfin, la démarche conjoncturelle trouve sa pleine justification dans sa capacité
opérationnelle.
L’analyse de la conjoncture a la particularité d’être impliquée dans la réalité des
faits non seulement par sa méthode mais également par sa finalité : la collecte des données.
L’interprétation de la situation économique n’ont d’utilité que si elles conduisent, soit à élaborer
des prévisions, soit à apporter une aide à une décision à l’égard de la situation économique. C’est
l’ultime retour au réel.
Cette aide à la décision peut se réaliser sur deux plans, macroéconomique pour les
pouvoirs publics, microéconomiques pour les entreprises. La politique conjoncturelle s’intéresse à
l’opportunité et à l’impact de politiques économiques. L’analyse de conjoncture précise comment
une mesure économique, jugée par ailleurs efficace, peut accroître son efficacité ou au contraire la
réduire selon le moment où elle est prise ; les mesures sont ainsi appelée « pro cycliques » ou au
contraire « contra cycliques » selon qu’elles sont prises dans la direction du mouvement où à
l’encontre de celui-ci. La gestion conjoncturelle s’intéresse à l’action du décideur privé. On peut
la définir comme un outil systématique permettant de prendre en compte dans le processus de
décision, l’information fournie par l’analyse conjoncturelle. L’informatique économique et une
meilleure connaissance de l’environnement économique de l’entreprise sont aujourd’hui
considérées comme une ressource essentielle pour la gestion celle-ci
Cette double finalité de la démarche conjoncturelle organise le retour au réel de la
démarche, en mettant à l’épreuve la théorie économique et la théorie de la gestion des entreprises.
Véritable lieu d’échange entre les espaces conceptuels, tant micro que macroéconomiques, et le
champ de la réalité, la démarche conjoncturelle trouve ici sa spécificité propre.
Cours de Conjoncture et Entreprise, L1 gestion, faculté des sciences Eco.et de Gestion 49
Environnement socio-économique
Références théoriques
5.1 Observer
L’analyse de la conjoncture nécessite, rappelons- le, l’adoption d’une démarche
itérative comportant diverses étapes, à savoir l’observation des faits, leur analyse, leurs prévisions
et, en tant que retour au réel, la prise de décision.
L’observation des faits est le passage obligé de toute analyse conjoncturelle. En effet,
les mouvements économiques se constituent non pas à partir de théories et de concepts mais bien à
partir d’un ensemble de faits et d’évènements. Ces derniers sont appréhendés grâce à l’information
économique. Celle-ci rend compte du présent, qui se situe entre le passé qu’elle interprète et le
futur qu’elle aide à prévoir.
La majeure partie des indicateurs sont des indicateurs partiels (en opposition aux
indicateurs synthétiques), c'est-à-dire qu’ils ne rendent compte que de certains aspects de la réalité
économique.
Il est important de distinguer entre les indicateurs composés d’une série individuelle et
les indicateurs composites, formés au départ de plusieurs séries. La pondération des différentes
Cours de Conjoncture et Entreprise, L1 gestion, faculté des sciences Eco.et de Gestion 52
séries est dans ce dernier cas liée à leur importance relative dans l’économie ou à leur conformité à
un indice conjoncturel global.
Parmi les indicateurs compostes, on trouve des indices de prix ou des indices de
production industrielle, tous secteurs confondus.
5.1.2 Typologie
Chaque série chronologique possède son propre rythme et s’écarte ainsi, d’une manière
ou d’une autre du mouvement général de la conjoncture (mouvement de référence). Ainsi, les
indicateurs peuvent être caractérisés selon quatre concepts : la conformité, la cyclicité, la précocité
et la volatilité.
Par exemple, des indicateurs de production, d’emploi et de prix sont pro cycliques ;
des indicateurs de chômage et de stocks vendeurs sont contra cycliques.
Notons que l’amplitude ne tient pas toujours à des composantes accidentelles non
prévisibles, mais concerne davantage des fluctuations conjoncturelles de courte période. Ainsi,
certains taux d’intérêt peuvent enregistrer des variations multiples successives qui, en dépit d’une
signification à très court terme, ne présentent pas d’intérêt pour l’analyse conjoncturelle.
Par exemple, les indicateurs de prix aux stades primaires, les taux d’intérêt à court terme
et les ventes des biens durables sont des indicateurs dont les mouvements sont amples ; les
mouvements des recettes, dépenses et investissements publics le sont moins.
Il est dangereux d’utiliser des données statistiques à l’état brut car elles ne rendent pas
uniquement compte de la seule réalité économique ou conjoncturelle. On doit donc s’assurer
d’effectuer un certain nombre de traitement afin d’éliminer les composantes non conjoncturelles.
- la variation conjoncturelle (le cycle) à caractère rythmique, que l’on veut mettre en
évidence ;
Dans ce cas, on se base sur une hypothèse peu restrictive qui possède une signification
économique, à savoir que les fluctuations de la série en cours d’année ne peuvent pas modifier la
conjoncture annuelle.
La composante accidentelle est repérée par l’observation des séries brutes et des
graphiques qui en découlent.
Cette composante est le résultat d’erreurs statistiques ou encore d’éléments fortuits qui
suscitent un comportement inattendu de l’indicateur (va- leurs trop élevées ou beaucoup plus
basses).
2
Les méthodes utilisées le plus souvent sont les rapports à la moyenne mobile et la dessaisonalisation par régression.
Soulignons qu’il est préférable d’utiliser la régression pour éliminer la composante saisonnière, plutôt que d’utiliser
des séries préalablement désaisonnalisées par les instituts qui les publient. Ces deniers utilisent les techniques de
lissage qui présentent certains inconvénients.
Cours de Conjoncture et Entreprise, L1 gestion, faculté des sciences Eco.et de Gestion 55
Ce sont les techniques de lissage 3 qui permettent de « raboter » les séries présentant ce
type de spécificité, c'est-à-dire l’on lisse les valeurs extrêmes.
D’autres, par contre, considèrent la tendance (ou « trend ») comme une référence vis-à-
vis de laquelle s’inscrivent les mouvements de courte période. En effet, rappelons que la
conjoncture (les fluctuations de courte période) s’inscrit dans un mouvement de plus long terme
qui modifie les contours des fluctuations conjoncturelles.
Si l’on admet que la tendance générale est un mouvement lisse, il apparaît alors
approprié de la représenter par l’une ou l’autre fonction appropriée du temps (polynôme d’un
degré plus ou moins élevé, fonction exponentielle, fonction logistique) et on peut alors utiliser le
modèle de la régression classique pour isoler le trend.
Dans ce cas comme dans le précédent, on ne peut comparer une donnée dont la valeur est
anormalement basse (ou élevée) par rapport à la tendance générale et qui risque d’exagérer la
réalité de la variation enregistrée. On parle dans ce cas d’effet – écho ou effet –miroir.
- Le début de l’année civile : il est plus utile dans certains cas de calculer la variation
cumulée d’une variable au cours de la période écoulée d’une année. Cette comparaison établie de
un à douze mois d’écart est particulièrement appropriée pour des variables que l’on juge en
référence à un objectif de gestion ou de politique économique.
- Une période choisie : la base de la comparaison peut être une période de creux ou
de sommet conjoncturel, un évènement politique… dans ce cas, il faut opérer sur une série
désaisonnalise pour éviter l’arbitraire du choix d’une période de l’année.
A coté des indicateurs partiels, qui rendent compte d’un aspect spécifique de la réalité
économique, on trouve les indicateurs synthétiques.
Ces indicateurs n’ont pas pour unique but de rendre compte de la situation
économique, ils se veulent également un outil de décision ou d’action sur cette situation.
A priori, n’importe quel indicateur peut s’avérer décisionnel. Pour cela, il suffit de lui
assigner des valeurs limites qui une fois atteintes ou dépassées, entraînent l’une ou l’autre
décision. Par exemple, en dehors des périodes de « saut d’index », les variations de l’indice des
prix à la consommation entraînent l’adaptation des salaires selon une modalité propre au système
d’indexation en vigueur.
- les comportements (comment réagissent les investissements suite à une hausse des taux
d’intérêt ?)
- les relations techniques (quels sont les facteurs nécessaires à la production et en quelles
quantités ?)
- les conditions de cohérence ou d’équilibre (le montant épargné par les ménages, augmenté
du montant consommé, doit donner leur revenu disponible)
On appelle « donnée exogène » toute variable dont la valeur est déterminée en dehors
du modèle. A l’inverse, on appelle « donnée endogène » toute variable dont la valeur dépend du
modèle.
Il s’ensuit que les modèles sont rarement neutres étant donné qu’ils nécessitent de faire
un choix parmi les variables à y intégrer. Ces choix, le plus objectif possible, n’en reste pas mois
empreint de la subjectivité du décideur.
Malgré cette critique, le modèle macroéconomique reste utile dans le sens qu’il permet
de baliser la réalité économique. Les orientations en matière de politique économique se basent, du
moins en partie, sur des prévisions élaborées suite à l’utilisation d’un modèle, qui assure un cadre
de réflexion cohérente.
Les enquêtes de tendance ont été développées pour remédier à certaines lacunes de
l’information statistique habituelle en ce qui concerne l’existence ou la disponibilité des
renseignements récents. Au lieu de s’appuyer sur des données chiffrées, elles se fondent sur des
Cours de Conjoncture et Entreprise, L1 gestion, faculté des sciences Eco.et de Gestion 58
jugements, des appréciations ou des intensions recueillies soit auprès de chefs d’entreprises, soit
auprès des ménages.
9. L’information conjoncturelle
Il va sans dire que ce développement des banques des données économiques va de pair
avec le développement de l’outil informatique qui en facilite l’accès (Internet…) ou le traitement
(logiciels statistiques…).
Ceci concerne :
- Le traitement, qui vise à ôter de l’information tout élément perturbateur sans en altérer la
signification
- L’analyse, qui s’opère selon une démarche correspondant aux objectifs de l’analyse
conjoncturelle, à savoir la confrontation à la réalité, l’illustration de la théorie, la mise en
cohérence et l’élaboration du diagnostic
Ainsi, l’utilisateur dispose d’un outil qui traduit la finalité de l’information. C’est le
large champ de l’aide à la décision, tant publique que privée.
5.2 Diagnostiquer
Un diagnostic est toutefois utile, voire nécessaire, pour détecter les déséquilibres
fonctionnels potentiels (tensions au niveau des facteurs de production ou des prix, écarts par
rapport à certaines normes théoriques…) ou des liaisons de cause à effet entre déterminants et
indicateurs.
Définir les hypothèses qui sous - tendent le diagnostic et son environnement. Il s’agit
dont de :
- Situer l’économie du point de vue des mouvements longs, ce qui permet de rendre compte
des caractéristiques structurelles dans lesquelles s’inscrivent les évolutions conjoncturelles
- situer l’économie par rapport au contexte international ; non seulement d’un point de vue
global (prix des matières premières, volumes des échanges mondiaux, croissance
mondiale…) mais aussi du point de vue de la diversité (montrer l’évolution des pays
Cours de Conjoncture et Entreprise, L1 gestion, faculté des sciences Eco.et de Gestion 61
leaders au niveau mondial et européen, à savoir, entre autres, les Etats-Unis, le Japon ou
l’Allemagne)
- situer l’économie d’un point de vue général à l’aide d’indicateurs synthétiques, ce qui
introduit le diagnostic en tant que tel et l’analyse des indicateurs partiels
Une fois que l’économie est replacée dans son contexte, on en analyse les différentes
composantes.
Une structure parmi d’autres vise à passer en revue les différentes composantes de la
demande, à savoir la consommation privée des ménages, les investissements des entreprises et les
stocks, la consommation publique et les investissements publics et le commerce extérieur
(importation et exportations).
L’analyse de chacun de ces points nécessite de passer en revue les indicateurs partiels
et les déterminants. C’est à ce niveau qu’apparaissent le plus nettement les interrelations et
interactions entre les différents acteurs de l’économie.
L’analyse des prix ne peut être contournée car ils constituent les meilleurs indices de
tensions sur les marchés des facteurs de production et des biens de consommation. On élargit
l’analyse des prix aux taux d’intérêt (pour le marché financier) et aux cours de change (sur le
marché des devises).
Le diagnostic de synthèse définitif est obtenu une fois que tous les indicateurs partiels
ont été analysés et que la cohérence entre les indicateurs réels et financiers a été établie. Aucun
apport supplémentaire ne doit pouvoir remettre en cause ni le développement ni les conclusions du
diagnostic.
5.3 Prévoir
Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu’il a prédit hier ne s’est
pas produit aujourd’hui.
- la forme de la prévision : une chiffre, une « fourchette », une probabilité, une indication de
tendance…
Les méthodes quantitatives, et notamment les modèles, ont été développées dans les
années 50 et 60, alors que le développement économique se situait dans un environnement assez
stable. Leur utilisation fut néanmoins remise en cause à partir des années 70, du fait du caractère
de plus en plus incertain de l’évolution globale des économies.
Les méthodes intuitives : Les méthodes intuitives, bien que critiquables du point de
vue de la rigueur scientifique, permettent d’intégrer dans la prévision des informations non
quantifiables.
Selon le type de prévision recherchée à l’attitude des personnes face aux faits, cette
méthode peut s’avérer plus ou moins adaptée.
chacune d’elle une probabilité indépendante et décrire les conséquences de la réalisation de chacun
de ces éléments.
Les méthodes normatives tentent quant à elles d’intégrer ces objectifs dans les
prévisions, dans la mesure où ils peuvent influencer et modifier la réalité économique. Ces
méthodes tiennent compte d’éventuelles interventions des pouvoirs publics et de l’impact de
celles-ci sur les prévisions.
Cours de Conjoncture et Entreprise, L1 gestion, faculté des sciences Eco.et de Gestion 65
5.4 Décider
Mal informés, les habitants d’une ville, d’un pays sont des sujets turbulents ; bien
informés, ils deviennent des citoyens. Alfred Sauvy
Une première étape consiste à réunir toute l’information sur la situation économique.
Ceci revient à disposer d’un outil statistique performant, d’une capacité d’analyse et de prévision,
c'est-à-dire de disposer d’outils conjoncturels adéquats. Aucun des éléments nécessaires à cette
étape ne va de soi. Les données statistiques peuvent se révéler incomplètes, peu fiables ou même
fausses. Compte tenu du délai nécessaire à leur collecte, on travaille sur base des données
« prévues pour le passé proche » et ces prévisions peuvent également être sujettes à critiques.
Enfin, comme il a déjà été rappelé, le traitement de l’information recèle de nombreuses pièces dans
lesquels on tombe, le plus souvent involontairement, parfois volontairement lorsque cette première
étape est utilisée pour orienter un processus de décision.
Dans une deuxième étape, il faut mesurer les écarts entre les valeurs effectives et les
valeurs désirées pour chacun des objectifs que l’on se sera fixé.
Une troisième étape définit les différents axes d’intervention. L’éventail des solutions
possibles suppose leur évaluation implicite par un procédé ou un autre ; à cet égard, les modèles de
simulation décrits au chapitre précédent facilitent le travail, sans pour autant apporter de solution
définitive sur la question. Il faut en effet garder à l’esprit que l’on travaille sur base de données en
4
D’après J. TINBERGEN, techniques modernes de la politique économique, Paris, 1961.
Cours de Conjoncture et Entreprise, L1 gestion, faculté des sciences Eco.et de Gestion 66
partie prévisionnelle, que les paramètres des modèles à des structures stables et qu’on peut
préjuger des comportements des agents.
La quatrième étape consiste à poser le choix des modes d’intervention. Ce choix fait à
nouveau intervenir des préférences individuelles et collectives ; le coût d’opportunité des
différentes mesures possibles dépendant largement de la conviction qu’ont les décideurs de
l’efficacité de ces mesures.
Enfin, la cinquième étape voit la mise en œuvre des décisions. Cela suppose des
structures adaptées qui sont en mesure de répondre rapidement aux décisions prises. Cette étape
n’est pas exempte de difficulté, au point que les détails des interventions peuvent parfois mettre en
doute la pertinence de politiques elles mêmes.
La sensibilité permet de déterminer dans quelle mesure une entreprise, compte tenu de
ses activités, du marché sur lequel elle évolue, des pays dans lesquels elle est présente, sera
touchée par des modifications d’ordre conjoncturel.5
Selon les indicateurs d’entreprise utilisés, on peut mettre en avant une sensibilité des
recettes ou une sensibilité des couts (si les couts totaux sont constitués en majeure partie de cout
de main d’œuvre ou de matière première par exemple)
5
Le concept de la sensibilité des entreprises est approfondi dans l’ouvrage de Ch. OST, l’entreprise dans la
conjoncture, De Boeck, Bruxelles, 1994, chap. 4 et 5.
6
Ch. OST, op cit, p.53
Cours de Conjoncture et Entreprise, L1 gestion, faculté des sciences Eco.et de Gestion 68
Si l’horizon de temps considéré est court, isolant les phases d’un cycle, on obtient une
sensibilité de phase dont la dimension conjoncturelle est pour ainsi dire absente.
Si l’horizon de temps considéré est long, on obtient une sensibilité de cycle si les
données sont estimées au travers de plusieurs cycles.
On distingue :
- les déterminants de produit : ils influencent la sensibilité des recettes (avec un effet
quantités dominant) ;
- les déterminants de marché : ils influencent la sensibilité des recettes (avec un effet prix
dominant) ;
- les déterminants des coûts : ils influencent la sensibilité des coûts et des facteurs
Une fois que l’entreprise a élaborée son propre diagnostic conjoncturel, elle peut
l’exploiter en élaborant une véritable stratégie conjoncturelle.
Cours de Conjoncture et Entreprise, L1 gestion, faculté des sciences Eco.et de Gestion 70
Ce rôle tient d’abord à la place considérable que la consommation des ménages occupe
dans le produit brut. Dans toutes les économies, elle constitue la composante principale de la
demande globale.
Quelles fonctions les ménages exercent ils dans le circuit économique général ?
Pour couvrir l’ensemble des ressources des ménages, il faut s’intéresser aussi bien aux
actifs financiers et réels, qui se prêtent facilement à une évaluation quantitative, qu’au « canal
humain » et aux potentialités de chaque individu, compte tenu de son âge, son éducation, de son
expérience.
7
Tout comme le revenu, les dépenses de consommation peuvent être exprimées en termes réels en divisant les
dépenses courantes par un indice de prix.
Cours de Conjoncture et Entreprise, L1 gestion, faculté des sciences Eco.et de Gestion 71
8
L’impossibilité de cerner cette épargne implique qu’elle soit calculée comme solde macroéconomique du revenu
disponible et de la consommation ; en pratique l’épargne macroéconomique inclut donc l’investissement des ménages.
Cours de Conjoncture et Entreprise, L1 gestion, faculté des sciences Eco.et de Gestion 72
Etat de richesse : Les encaisses (c'est-à-dire les actifs liquides et les actifs moins
facilement mobilisables) traduisent un état de richesse des particuliers. Une variation des encaisses
réelles de consommateurs implique une variation de dépenses.
Taux d’intérêt : Une variation des taux d’intérêt modifie le coût de financement des
biens achetés à tempérament ou à l’aide des crédits financiers, ainsi que celui de l’investissement
résidentiel. Les intérêts reçus sont d’autre part une source de revenus du capital et peuvent ainsi
influencer les dépenses.
Pour repérer les évolutions conjoncturelles propres aux revenus des ménages, divers
indicateurs partiels sont disponibles, selon que l’on se concentre sur l’origine des revenus, leur
caractère brut ou net/disponible, leur caractère permanent ou transitoire, leur caractère nominal ou
réel ou encore l’alternative offerte par le crédit à la consommation.
leur revenu, alors qu’en termes réels il n’en est rien. Ce phénomène peut contribuer à la surchauffe
et induire le retournement attendu en phase de tension. Il est donc important de déceler la nature de
l’expansion et son éventuel caractère inflationniste.
Le revenu disponible des ménages est comprimé aussi bien dans sa partie
« permanente » (emploi, revenus du travail) que dans sa partie « transitoire » (boni), ce qui conduit
à un fléchissement parallèle de la consommation.
crédit à la consommation
Le crédit à la consommation offre une ressource alternative aux sources du revenu déjà
citées. Particulièrement présent dans la consommation de biens durables sous la forme de vente à
tempérament, de prêt personnel ou de comptes débiteurs auprès du système bancaire, il peut
accentuer un mouvement ascendant en fournissant les liquidités nécessaires.
En phase de haute conjoncture, par contre, le crédit devient plus onéreux et tend à
freiner les dépenses excédentaires.
Les décisions de dépenses et d’investissement des ménages dont nous avons discuté
plus haute dépendent de leur niveau de revenu, notamment des revenus de leur travail. Ceux-ci
sont évidemment liés au fait que les ménages ont un emploi ou pas. L’étude des activités des
ménages passe donc obligatoirement par l’analyse de la situation de l’emploi et du chômage.
La nature pro cyclique de l’emploi tient aux liens privilégiés qui l’unissent à l’activité
et au processus de production. Une situation d’expansion peut générer des créations d’emplois,
réduisant d’autant le chômage, tandis qu’une situation de récession génère du chômage par
destruction progressive de l’emploi.
En effet, trois types de réactions peuvent être envisagés au cours d’une phase
d’expansion :
Ces trois types de réactions apparaissent au fur et à mesure que se précise la phase
ascendante de l’activité, elles se cumulent lorsque la phase est bien engagée, mais le plein impact
sur l’emploi se fait réellement sentir que dans le deuxième stade d’une phase d’expansion, lorsque
les indicateurs soit suffisamment nombreux et positivement orientés pour inciter les décideurs
économiques à l’embauche.
Indicateurs de consommation
Aux variations des ressources décrites plus haut correspondent des variations dans les
dépenses de consommation. Mais celles-ci sont loin d’être uniformes et il importe de bien faire la
distinction entre les différents types de dépenses.
- les dépenses de consommation proprement dites (les achats des biens non durables,
essentiellement les produits alimentaires, les achats des biens durables, les achats de services),
- l’investissement des ménages comprend une affectation l’achat des biens
immobiliers ou la construction de logements neufs ;
- le solde ou capacité de financement des ménages comprend une affectation
financière ainsi que d’autres formes d’affectation (y compris la thésaurisation).
Les biens non durables et les services font partie de ce qu’on nomme parfois la
consommation permanente et présentent de ce fait une plus grande stabilité. Pourtant, par son
Cours de Conjoncture et Entreprise, L1 gestion, faculté des sciences Eco.et de Gestion 76
ampleur, la consommation permanente est révélatrice d’une reprise ou d’une expansion, car elle
fournit le moteur et le soutien indispensable à une phase de hausse.
Les ventes des biens durables (ventes de voitures, ventes de matériel audio –visuel…)
sont influencées par l’amélioration du revenu transitoire. La durée de vie de ce type de biens, très
imprécise, permet une certaine souplesse dans le choix de la période d’acquisition, la décision
d’achat pouvant être postposée jusqu’au moment où l’environnement conjoncturel semble plus
favorable. Néanmoins, il faut se garder d’interpréter trop hâtivement une reprise de la demande de
biens durables comme un signe tangible de la reprise conjoncturelle.
Une phase ascendante entraîne une variation des dépenses en biens durables, mais
l’inverse n’est pas vrai. Ces biens peuvent en effet répondre à un indicateur purement accidentel –
comme le « salon de l’Auto pour les véhicules – ou encore à une nécessité urgente de
renouvellement qui ne peut pas être différée davantage.
Plus encore que les décisions concernant tout autre bien durable, les décisions d’investir en biens
immobiliers, c'est-à-dire de construire ou d’acquérir un logement, sont guidées par les perspectives
futures et plus particulièrement par les anticipations de revenu permanent.
Les indicateurs utilisés pour repérer les évolutions de l’investissement résidentiel sont
des autorisations de bâtir et les mises en chantier (ou nouveaux logements commencés).
L’autre contrainte est financière. Tout d’abord, le rythme d’accroissement des revenus
est ralentit en phase de tension. Ensuite, les disponibilités financières disparaissent ou deviennent
très coûteuses : les taux – comme les prix – sont élevés et découragent tout nouveau financement
de la consommation.
En phase descendante, on verra une diminution du revenu (ou une réduction de son
rythme d’accroissement), une diminution ou un ajournement des dépenses et une reconstitution
des encaisses et de l’épargne. On assiste alors à une substitution des actifs financiers aux actifs
matériels, situation inverse de la phase ascendante ; les actifs financiers se reconstituent en termes
réels puisque la baisse des prix traduit en effet – richesse (un pouvoir d’achat plus élevé) pour les
consommateurs qui ont conservé un même revenu nominal.
En phase de dépression, tant les ressources que les dépenses évoluent à un rythme
ralenti, et la partie transitoire du revenu se stabilise à un niveau très faible. Dès lors, les ménages
ont tendance à retarder leur consommation de biens durables.
Dans la théorie conjoncturelle, les entreprises occupent une place particulière en jouant
un rôle primordial en matière d’information (coûts, prix, production, variations de stocks…) et de
champ d’expérience. Les entreprises contribuent également à l’élaboration des indicateurs
conjoncturels via les enquêtes de tendance organisées auprès d’un échantillon de firmes, ce qui
permet d’évaluer l’évolution des certains aspects de la réalité macroéconomique (carnets de
commandes, degré d’utilisation des capacités de production…).
Sur le plan conjoncturel, les investissements présentent une forte sensibilité aux
mouvements ; les fluctuations en matière de biens de production sont donc nettement plus
accusées qu’en matière de bien de consommation. On admet en effet que la sensibilité au cycle
diffère selon le stade d’élaboration des produits.
Les investissements des entreprises privées, auxquels nous nous limiterons dans ce
chapitre, représentent la part prépondérante de la FBCF.
Cours de Conjoncture et Entreprise, L1 gestion, faculté des sciences Eco.et de Gestion 80
On ne considère que les investissements matériels ; sont dès lors exclus les capitaux
circulants et les capitaux immatériels tels les brevets ou licences.
les variations de stocks sont assimilées à des investissements. Elles constituent des choix
quant à l’avenir et déterminent, à l’instar de la FBCF, le niveau de production futur. Notons que
les formes de stockage ou de déstockage sont étroitement liées aux investissements puisqu’elles
peuvent en atténuer les fluctuations ou les amplifier.
1.2 Les principaux déterminants de l’investissement des entreprises distingués par la théorie
économique
Prix : Les prix de vente et les prix des facteurs alternatifs au capital (coût du travail)
influencent la rentabilité de l’investissement. Le taux de change interne aux entreprises (rapport
des prix d’output et des prix d’input) peut exprimer cette rentabilité. Les anticipations des niveaux
futurs des prix sont aussi déterminantes.
Niveau des stocks vendeurs : Des stocks vendeurs (outputs) très garnis constituent
une contrainte à l’investissement. Une variation du niveau des stocks vendeurs induit une variation
de l’investissement pour un rapport stocks/ventes constant.
Cours de Conjoncture et Entreprise, L1 gestion, faculté des sciences Eco.et de Gestion 81
La finalité de l’investissement privé est, nous l’avons dit, de produire des biens et
services, et le niveau général de l’activité d’un pays peut être déterminé en fonction du niveau de
sa production. Il est en effet courant d’analyser l’activité au travers d’indicateurs de production,
dont les plus fréquents sont le produit national et la production industrielle.
Le produit national est la mesure de ce qui a été produit pendant une période donnée
par l’ensemble de l’économie. Il constitue une des approches possibles de la mesure
macroéconomique de la richesse d’une économie. Il regroupe la valeur des biens et services de
consommation, à usage privé et collectif, des biens d’équipements productifs des entreprises et des
investissements du secteur public.
Le produit national brut (PNB) est le plus global des concepts d’activité économique.
Néanmoins, le PNB recouvre davantage que l’activité au sens strict ou le résultat du processus de
production. Cet aspect plus limité est représenté par les indices de production industrielle,
indicatifs de l’évolution d’un secteur industriel particulier mais pouvant également être regroupés
en indices généraux de l’activité.
Nous l’avons vu, les entreprises investissent pour produire et créer de la richesse.
Elles créent aussi de l’emploi.
L’emploi constitue à ce niveau une information de premier rang, car les chiffres
d’emploi ont des composants précurseurs de l’activité (notamment la durée du travail), des
composants coïncident (comme la création d’emplois), une composante retardée (le taux de
chômage) et un indicateur précurseur d’inflation, à savoir l’évolution du taux de salaire horaire.
2 Investissements et conjoncture
Comme déjà mentionné plus haut, la formation brute de capital fixe se compose, dans
son ensemble, de trois parties : les investissements des ménages, les investissements publics, les
investissements des entreprises privées.
Notons par ailleurs qu’en incorporant le progrès technique, tous les investissements
entraînent un accroissement de la productivité, sans compter que certain ont pour objectifs
spécifique de rationaliser le processus de production.
Les stocks acheteurs ou stocks d’inputs représentent l’ensemble des inputs situés en
amont du processus de production et servant de réserve pour l’entreprise ; il s’agit d’une marge de
manœuvre pour sa gestion.
Ces stocks sont déterminés par les perspectives de production, mais aussi de prix
(notion des stocks spéculatifs). Ils sont sensibles à des impacts non conjoncturels, tels les
conditions climatiques.
Cours de Conjoncture et Entreprise, L1 gestion, faculté des sciences Eco.et de Gestion 84
On retrouve dans les stocks acheteurs les matières premières, les matières conservables
(énergie...) ou tout autre produit semi – fini qui entrera dans le processus de fabrication.
Les stocks vendeurs ou stocks d’outputs représentent quant à eux l’ensemble des
outputs situés en aval du processus de production. Ce sont les stocks – clients qui permettent de
satisfaire la demande et de répondre à des fluctuations imprévues sur le marché. Il s’agit d’une
seconde marge de manœuvre pour l’entreprise.
Ils sont beaucoup plus significatifs de la situation de la demande que les stocks
acheteurs vu qu’ils subissent le premier choc de toute variation de la demande. Ils gonflent lorsque
la demande se contacte et diminuent lorsqu’elle se redresse. Les stocks vendeurs sont qualifiés de
contra cycliques.
Enfin, les produits en cours de fabrication regroupent les produits qui ne relèvent ni
des stocks acheteurs ni des stocks vendeurs. Ils sont la conséquence du processus de fabrication
lui-même et traduisent la réalité technique du délai de production. Ils n’apportent dès lors guère
plus d’informations économiques que l’analyse comparée des stocks acheteurs et vendeurs.
Le prix de l’argent emprunté à long terme est alors déterminant dans la décision
d’investir.
C’est ainsi qu’en début de phase de reprise conjoncturelle, lorsque les indicateurs de
relance apparaissent (évolution des stocks vendeurs, gonflement des carnets de commandes,
augmentation du degré d’utilisation des capacités de production…), le niveau bas des taux
d’intérêt constitue une condition nécessaire de soutien à la relance ; ceci en dehors de toute
préoccupation de politique monétaire et de lutte contre l’inflation.
Dès lors, une hausse de la production industrielle, couplée à une augmentation moins
forte) ou mieux, une baisse des stocks vendeurs permet de préjuger d’une reprise de l’économie.
A nouveau, on voit que l’évolution des entreprises est, plus que tout autre, un
indicateur de la santé économique d’un pays ou d’une région.
Cette phrase résume les éléments contribuant à déterminer la santé des entreprises
nationales.
Pour répondre à cette demande croissante, les entreprises vont en premier lieu dans
leurs stocks vendeurs qui seront donc orientés à la baisse, ceci pour permettre un ajustement
immédiat de l’offre (les stocks vendeurs sont contra cycliques). Dans un même temps, on observe
l’augmentation du degré d’utilisation des capacités de production. Il s’agit d’employer la main
d’œuvre à temps plein – voire faire appel aux heures supplémentaires -, faire « tourner les
machines »…
désinvestissements dans les entreprises qui veulent limiter au maximum leurs coûts fixes de mieux
faire face à la crise qui s’annonce.
En phase de dépression, les indicateurs d’activité des entreprises atteignent leur niveau
le plus bas. Les seuls investissements auxquels ont peut assister sont les investissements de
maintien de capacités. Les entreprises attendent un rebond de demande qui permettra de débuter
une nouvelle phase d’expansion.