Vous êtes sur la page 1sur 4

Le procès de Meursault, Camus,

L’etranger

Introduction

–L’affaiblissement du héros de roman, amorcé avec le courant réaliste au XIXe siècle, est
amplifié dans la littérature romanesque du siècle suivant : le héros n’est plus héroïque, mais
le plus souvent un anti héros.
–C’est ainsi que Camus, pour illustrer sa thèse philosophique de l’absurde, mais en scène
dans le roman l’Étranger publié en 1942, la figure étrange d’un homme, Meursault, jeune
Français vivant en Algérie, qui à la fin de la première partie du roman, tue un homme sans
réelle raison. La deuxième partie du mot roman raconte son incarcération et son procès. Au
chapitre quatre, le réquisitoire du procureur est suivi de la plaidoirie de l’avocat de la
défense.

En quoi le Procès de Meursault permet-il au Camus de montrer sa vision de l’homme


absurde ?

I-Le regard de Meursault sur son procès (l 1 à 10)


->Description attentif aux détails de la salle
->Atmosphère étouffante :
–« l’air épais » (ligne 1) : l’oxymore, amplifie l’atmosphère étouffante de la pièce,
qu’on retrouve à plusieurs reprises comme lors de l’enterrement ou du meurtre : À chaque
fois, le personnage principal est sur le point de suffoquer
->Sensation de bruit de fond
->« grand ventilateur, petit éventail multicolore » (ligne 2) : dans cette phrase on peut voir
l’antithèse ainsi que la tension que porte Meursault auprès des couleurs
->« jurés s’agitaient tous dans le même sens » (ligne 2) : on peut croire que ce sont des
automates
–les jurés font partie du décor
–ils pensent tous de la même façon ils vont donc dans le même sens
->Meursault assiste à une mise en scène, avec déjà un sentiment d’absurde
->« semblait ne jamais finir » (ligne 3) : il y a une hyperbole où on voit l’absurdité de la
scène, car Meursault s'ennuie de son propre procès
->Rupture amorcé par l’adverbe entre guillemets « cependant » (ligne 3):
–l’ennui va laisser la place à un autre sentiment : la curiosité et l’étonnement par
rapport au fonctionnement du procès
->L’avocat parle à la place de Meursault à la première personne, ce qui donne un sentiment
d’étonnement : on a l’impression d’assister à une pièce de théâtre, oú l’avocat prend la place
de Meursault
->Meursault est attentif seulement à des détails, et passe le plus important
->Le regard porté sur le procès est très personnel : « j’étais très étonné » (ligne 5)

Le procès de Meursault, Camus, L’etranger 1


BAC 2022
->Interrogation du personnage qui assiste à un procès qui lui semble absurde :
– le gendarme réponds violemment, brutalement : on observe une phrase simple
ainsi que l’emploi de l’adjectif indéfini « tous les avocats » (ligne 6), qui montre qu’il n’y avait
aucune originalité
->Retour du personnage à ses propres pensées personnelles : autre analyse du personnage
qui est devenu capable d’analyser ce qui se passe autour de lui : –
–Change des phrases courtes, le rythme ternaire apparaît, cela évoque une pensée
et une analyse précise
->Superlatifs : « très loin » (ligne 8) est ainsi que « je crois » (ligne 8): Donne l’impression
d’un personnage étranger, où on a l’impression qu’il ne soit plus qui il est (ligne 8)
->Meursault est désintéressé de son procès
->« mais il m’a paru » (ligne 9) :
-on a l’impression qu’il n’écoute pas vraiment son procès
–ressenti de Meursault
->Il trouve ridicule le procureur est à l’impression que celui-ci joue un rôle entre parenthèses
(ligne 10)
->Il prend conscience de l’absurdité de la scène petit à petit
->Il résume en une seule phrase la plaidoirie :
–la première partie de la plaidoirie : utilise la légitime défense de Meursault qui a été
provoquée par l’arabe (Même si on sait que ce n’est pas vrai)
-”moi aussi” (ligne 10), fait allusion au momment ou le procureur a dit que Meursault
était inhumain
-deuxième partie : réponse au procureur qui avait décrit Meursault comme une
personne sans âme
->Le constat de Meursault est un constat d’échec : comparaison entre les deux hommes où
il trouve que son accusateur avait plus de défense que son avocat
->Meursault a un sentiment de gâchis et on a l’impression qu’il accuse son avocat d’avoir
bâclé le débat

Ce qui est intéressant dans cette partie, c'est la vocation interne. On a l’impression que c’est
une personne étrangère à la scène, avec un comportement peu compréhensible.

II-Le portrait de Meursault dressé par la plaidoirie (l10 à 18)


->Rupture: on passe du temps du récit au discours direct (ligne 10): « moi aussi… Ouvert » :
–en opposition au procureur avec une impression d’un avocat arrogant
->« certainement… Public » : périphrase. Iconique et hyperbolique. L’avocat se compare au
procureur avec le « moi » qui met en évidence l’arrogance de l’avocat qui se trouve mieux
que le procureur
->« me suis penché » : peut montrer une supériorité vis-à-vis de Meursault qui se trouve au-
dessus de Meursault
->Lame de Meursault est comme un livre (métaphore), « Lu un livre ouvert » (ligne 12)
->Petit à petit Meursault perd son statut d’humains puisqu’il est réduit à une âme « les
parenthèses métonymie), puis un livre, il devient un objet :
–mets en évidence (encore) un avocat orgueilleux qui rapporte Son client à un
simple objet

Le procès de Meursault, Camus, L’etranger 2


BAC 2022
->Meursault relève que les personnages ridicules et résume le reste de la plaidoirie, qui est
finalement capital
->On a l’impression que l’avocat sans flamme
->Paradoxe ou l’avocat défend un meurtrier comme étant un homme honnête
->Rythme ternaire qui met en évidence la vie professionnelle de Meursault
->Meursault est aimé de « tous » (hyperbole) et emphatique, qui est désigné comme le
caractère sentimental de Meursault, c’est quelqu’un de sensible qui va : cela va à l’encontre
du portrait principal de Meursault
->« Infatigable » : exagération ; « aimé de tous » : hyperbole
–décrédibilisation de Meursault car le portrait est totalement exagéré
->« pour lui… Pues »(Ligne 14) : Meursault ne se reconnaît pas dans cette description car il
dit « pour lui » :
–discours libre
–l’avocat départ morceaux comme le fils attentif de sa mère : « donnerai… Confort »
(ligne 15)
->Portrait pathétique car elle dépend Marceau comme étant le cliché de l’homme pauvre, qui
a fait tout ce qu’il a pu pour sa mère
->Le discours indirect montre l’intérêt que porte Meursault à cette plaidoirie plein de clichés
->Dernier argument est contre l’État : « car enfin… Subventionne » (ligne 17 à 18)
->Il s’adresse directement aux jurés pour prendre la phrase plus pertinente
->Effet oratoire exagéré et il retourne l’accusation contre l’État : cela crée un effet de
surprise car la proposition principale arrive tout à la fin de la phrase.
->L’avocat cherche plus à briller qu’à défendre

L’exagération dans le portrait de Meursault, est tellement importante que les jurés ne vont
pas être dupé. Nous avons une plaidoirie qui nous révèle un portrait de Meursault qui est
déformé, Car Meursault est un être incompréhensible

III-La réaction de Meursault après la plaidoirie (l19 à 22)


->Analyse de la plaidoirie qui a été d’un échec, alors que Meursault aurait dû être défendu
sur ça
->Meursault évoque sa plaidoirie comme creuse avec des phrases longues et vide de sens :
il est réduit à une âme puis à un livre ouvert
->Idée que le temps s'éternise en longueur : anaphore
->Ironie quand il utilise la métaphore
->S'éloigne et se désintéresse complètement de ce procès
->A la scene suivante Camus décrira ce qui se passe dehors, et non le procès
-Impression que Meursault voit sa vie comme révolue : “tout” (l21), qui appuie
l’indefinité

Conclusion
-Ainsi le procès de Meursault est tout à fait révélateur du caractère et de la spécificité du
personnage. Le regard qu’il porte sur son procès, la façon dont il rapport la plaidoirie de son
avocat, ainsi que le vertige qui lui fait perdre pied a la fin, nous révèlent un héros de roman

Le procès de Meursault, Camus, L’etranger 3


BAC 2022
étrange, insensible, exclu de la société et étonnée devant l'absurdité du monde dans lequel
il vit.
-Cette attitude de Meursault, étonnante et surprenante pour le lecteur, illustre bien la
définition de ce que Camus appelle”l’homme absurde” dans son essaie philosophique publié
également en 1942 et intitulé Fantine, Victor Hugo, Les Misérables Le mythe de Sisyphe :
“Un jour seulement, le “pourquoi” s'élève et tout commence dans cette lassitude teintée
d'écoeurement".

Le procès de Meursault, Camus, L’etranger 4


BAC 2022

Vous aimerez peut-être aussi