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Neurochirurgie 55 (2009) 99–112

Rapport 2009 : Neurochirurgie fonctionnelle


dans les syndromes d’hyperactivité des nerfs crâniens
I – Anatomie chirurgicale

Anatomie fonctionnelle du nerf trijumeau


Functional anatomy of the trigeminal nerve
J.M. Leston
Service de neurochirurgie A, hôpital neurologique Pierre-Wertheimer, 59, boulevard Pinel, 69003 Lyon, France
Reçu le 8 janvier 2009 ; accepté le 14 janvier 2009
Disponible sur Internet le 19 mars 2009

Abstract
The cranial nerve (CN) V is a mixed nerve that consists primarily of sensory neurons. It exits the brain on the lateral surface of the pons,
entering the trigeminal ganglion within a few millimeters. Three major branches emerge from the trigeminal ganglion. The first division (V1, the
ophthalmic nerve) exits the cranium through the superior orbital fissure, entering the orbit to innervate the globe and skin in the area above the eye
and forehead. The second division (V2, the maxillary nerve) exits through a round hole, the foramen rotundum, into a space posterior to the orbit,
the pterygopalatine fossa. It then re-enters a canal running inferior to the orbit, the infraorbital canal, and exits through a small hole, the infraorbital
foramen, to innervate the skin below the eye and above the mouth. The third division (V3, the mandibular nerve) exits the cranium through an
oval hole, the foramen ovale. The third division also has an additional motor component, which may run in a separate fascial compartment. Most
fibers travel directly to their target tissues. Sensory axons innervate skin on the lateral side of the head, the tongue, and the mucosal wall of the oral
cavity. Motor fibers innervate the muscles that are attached to the mandible. Some sensory axons enter in the mandible to innervate the teeth and
emerge from the mental foramen to innervate the skin of the lower jaw.
© 2009 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Keywords: Trigeminal nerve; Ophthalmic nerve; Maxillary nerve; Mandibular nerve; Fifth cranial nerve

Résumé
La cinquième paire crânienne est un nerf mixte qui consiste principalement en neurones sensoriels. Il quitte le cerveau sur la surface latérale
du pont, entrant au ganglion de Gasser dans quelques millimètres. Trois branches majeures apparaissent du ganglion de Gasser. La première
division (V1, le nerf ophtalmique) quitte le crâne par la fente sphénomaxillaire supérieure, entrant à l’orbite pour innerver le globe et la peau
dans le secteur au-dessus de l’œil et du front. La deuxième division (V2, le nerf maxillaire supérieur) sort du crâne par le foramen rond, jusqu’à
la fosse ptérygopalatine. Il rentre alors dans un canal se dirigeant à l’inférieur de l’orbite, le canal sous-orbitaire, et sort par un petit trou, le
foramen sous-orbitaire, pour innerver la peau au-dessous de l’œil et au-dessus de la bouche. La troisième division (V3, le nerf mandibulaire)
quitte le crâne par le foramen ovale. La troisième division a aussi un composant supplémentaire moteur, qui peut aller dans un compartiment
facial séparé. La plupart des fibres vont directement à leurs tissus cibles. Des axones sensoriels innervent la peau de la région temporale pos-
térieure, la partie antérieure du pavillon de l’oreille, le conduit auditif externe, la lèvre inférieure et le menton, ainsi que partie de la langue
et de la muqueuse de la cavité buccale. Des fibres motrices innervent les muscles qui sont attachés au maxillaire inférieur. Quelques axones
sensoriels entrent dans le maxillaire inférieur pour innerver les dents et apparaître du trou mentonnier pour innerver la peau de la mâchoire
inférieure.
© 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Nerf trijumeau ; Nerf ophtalmique ; Nerf maxillaire ; Nerf mandibulaire ; Cinquième paire crânienne

Adresses e-mail : jose-maria.leston@chu-lyon.fr, lestonjose@hotmail.com.

0028-3770/$ – see front matter © 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.neuchi.2009.01.001
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Fig. 1. Territoires cutanéomuqueux des branches du trijumeau. Le territoire cutané innervé par le V1 comprend la partie antérieure de la région temporale, le front, la
paupière supérieure, le dos du nez. Son territoire muqueux comporte le sinus frontal, le sinus sphénoïdal, ainsi que le septum nasal. Il assure également la sensibilité
de la conjonctive bulbaire et palpébrale et, surtout, de la cornée. Le territoire cutané du V2 comprend la partie moyenne de la région temporale, la paupière inférieure,
la pommette, la lèvre supérieure, l’aile du nez et le vestibule de la fosse nasale. Son territoire muqueux comporte la voûte et le voile du palais, l’orifice tubaire, le pôle
supérieur de l’amygdale, le sinus maxillaire, les gencives, les alvéoles et les dents du maxillaire. Le V3 est le seul nerf mixte parmi les trois branches du trijumeau.
Son territoire sensitif cutané correspond à la région temporale postérieure, la partie antérieure du pavillon de l’oreille, les parois antérieure et supérieure du conduit
auditif externe, la lèvre inférieure et le menton. Son territoire muqueux comporte les deux tiers antérieurs de la langue, la face interne de la joue et du plancher de
la bouche, les gencives, les alvéoles et les dents de la mandibule. Enfin, ses fibres motrices innervent les muscles masticateurs : masséter, temporal, ptérygoïdiens
interne et externe, le mylohyoïdien, le ventre antérieur du digastrique et le péristaphylin externe (Kéravel et Sindou, 1980).
Sensory territories of trigeminal divisions. The cutaneous territory innervated by the V1 includes the anterior part of the temporal region, the forehead, the upper
eyelid, and the dorsum of the nose. Its mucous territory includes the frontal sinus, the sphenoidal sinus, and the nasal septum. It also provides the sensitivity of the
bulbar and palpebral conjunctive and particularly the cornea. The cutaneous territory of V2 includes the midsection of the temporal region, the lower eyelid, the
cheekbone area, the upper lip, the nostrils, and the nasal vestibule. Its mucous territory includes the hard and soft palate, the tube orifice, the upper pole of the
amygdala, the maxillary sinus, the gums, the alveoli, and the maxillary teeth. The V3 is the only mixed nerve of the three trigeminal branches. Its sensory cutaneous
territory corresponds to the posterior temporal region, the anterior part of the outer ear the anterior and superior walls of external acoustic meatus, the lower lip,
and the chin. Its mucous territory includes the anterior two-thirds of the tongue, the internal aspect of the cheek and roof of the mouth, the gums, the alveoli, and
the mandible teeth. Finally its motor fibers innervate the masticatory muscles: the masseter, the temporalis, the medial and lateral pterygoids, the mylohyoid, the
anterior belly of the digastric and the tensor veli palatini muscles (Kéravel et Sindou, 1980).

Le nerf trijumeau (V), cinquième paire des nerfs crâniens, le trou ovale en position satellite de la branche mandibu-
est le plus volumineux des nerfs crâniens. Nerf du premier arc laire.
branchial ou arc mandibulaire, il présente un contingent moteur, Le contingent sensitif est formé, comme le nom de trijumeau
responsable de la mastication et un contingent sensitif, res- l’indique, par la réunion au niveau du ganglion de Gasser de
ponsable de la sensibilité cutanéomuqueuse de la face (Fig. 1) trois branches périphériques :
(Kéravel et Sindou, 1980).
Sur le plan embryologique, la moelle et l’encéphale dérivent • le nerf ophtalmique de Willis ou V1 ;
d’une formation ectodermique : le tube neural. Le contingent • le nerf maxillaire ou V2 ;
moteur du nerf trijumeau dérive de sa paroi ventrale (ou lame • le nerf mandibulaire ou V3.
fondamentale), son contingent sensitif de sa paroi dorsale (ou
lame alaire). Les ganglions craniorachidiens (dont le ganglion Les corps cellulaires des fibres sensitives (cellules T) sont
de Gasser) dérivent de la crête ganglionnaire qui s’extériorise regroupés au niveau du ganglion de Gasser (de forme semi-
secondairement en arrière du tube neural par les racines sensi- lunaire). Ils envoient des prolongements centraux (axonaux),
tives des nerfs crâniens et rachidiens. après un trajet empruntant la partie supérieure de l’angle pon-
Le contingent moteur émerge de la protubérance en dedans tocérébelleux, vers les noyaux sensitifs du tronc cérébral. Leurs
et en haut de la racine sensitive. Il chemine sur le bord prolongements périphériques (dendritiques) forment les fibres
supéro-interne de la racine sensitive sous la forme d’une ou constitutives des trois branches du nerf trijumeau (Fig. 2). Les
de deux radicelles. Il sous-croise le ganglion de Gasser sur fibres sensorielles et végétatives sont des fibres d’emprunt en
le plancher du cavum de Meckel pour sortir du crâne par relation avec les nerfs facial et glossopharyngien.
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1. Noyaux et connexions centrales du système


trigéminal

Le noyau sensitif du trijumeau est une grande structure


s’étendant sur toute la longueur du tronc cérébral et dans la
moelle cervicale supérieure. On considère qu’il se compose de
trois sous-noyaux (Fig. 3) :

• le noyau pontique, ou noyau sensitif principal, se situe dans


la calotte pontique, près de l’entrée du trijumeau ;
• le noyau spinal s’étend à l’arrière dans le bulbe et dans la
moelle spinale, descendant jusqu’au deuxième myélomère
cervical, où il se continue avec la substance gélatineuse de
Rolando, dont il est considéré comme l’homologue dans le
tronc cérébral ;
Fig. 2. Racine postérieure du trijumeau. La racine du trijumeau, située dans la
• le noyau mésencéphalique se situe dans le mésencéphale.
citerne de l’angle pontocérébelleux, présente trois contingents qui sont claire-
ment distincts au niveau de la zone de sa pénétration dans le tronc cérébral (le
pont) : la pars minor (supéromédiale), motrice, la pars major (inférolatérale), Les terminaisons des fibres afférentes ont une distribution
sensitive et essentiellement thermoalgésique, et entre les deux, la pars interme- différentielle dans le noyau du trijumeau. Les fibres véhiculant
diaris, véhiculant essentiellement les fibres cornéennes. Il existe au niveau de les sensations de toucher et de pression se terminent dans le
la racine une somatotopie des fibres sensitives. Les fibres axonales provenant noyau pontique. Celles véhiculant les sensations de la douleur
des neurones (bipolaires en T) du nerf mandibulaire (V3) prédominent dans
et de la température se terminent dans le noyau gélatineux, attei-
sa portion inférolatérale, celles qui correspondent au nerf ophtalmique (V1)
dans sa portion supéromédiale et celles du nerf maxillaire (V2) dans sa portion gnant leur terminaison en descendant dans le faisceau spinal du
intermédiaire. Cette disposition est plus nette dans la région rétrogassérienne trijumeau, faisceau de fibres se situant immédiatement à la super-
que juxtaprotubérantielle ; il se produit en effet une redistribution des fibres ficie du noyau. Dans la moelle cervicale supérieure, le faisceau
selon leur destination dans le tronc cérébral grâce à des anastomoses entre les spinal du trijumeau se retrouve en continuité avec la zone de Lis-
contingents des trois branches, en particulier au niveau du plexus triangulaire.
sauer de la corne dorsale. Quant aux afférences proprioceptives
La racine motrice sous-croise le ganglion de Gasser de dedans en dehors et
d’arrière en avant pour devenir satellite du V3 au niveau du foramen ovale. Les des muscles masticatoires et de l’articulation temporomandibu-
fibres sensitives, qui sont disposées suivant une somatotopie nette en rétrogas- laire, leurs corps cellulaires se trouvent non pas dans le ganglion
sérien, ont tendance à se regrouper selon leur modalité fonctionnelle au niveau de Gasser, mais dans le noyau du mésencéphale. Ce sont les
juxtaprotubérantiel. C’est ainsi que les fibres thermoalgésiques se placent pré- seuls neurones afférents primaires dont les corps cellulaires se
férentiellement en inférolatéral, c’est-à-dire dans la pars major (pour se rendre
trouvent dans le système nerveux central (SNC).
ensuite par le tractus descendant dans le noyau spinal, bulbomédullaire) et que
les fibres épicritiques et proprioceptives se placent en supéromédial, c’est-à- Les axones issus des neurones de second ordre dans le
dire dans la pars intermediaris (comme les fibres cornéennes) pour se rendre noyau du trijumeau décussent pour former le faisceau trigémi-
dans le noyau principal pontique. Cette disposition expliquerait l’analgésie sans nothalamique controlatéral (lemnisque trigéminal). Celui-ci se
anesthésie tactile complète et sans anesthésie cornéenne obtenue à la suite de termine dans le noyau postérieur ventral controlatéral du thala-
la section sélective de la pars major, dans la radicotomie partielle juxtaprotubé-
mus, lequel envoie des fibres au cortex sensitif du lobe pariétal.
rantielle de la pars major. Les fibres proprioceptives et myotatiques du V, issues
pour la plupart des muscles masticateurs, après avoir cheminé dans la pars minor, En outre, le noyau du trijumeau envoie des fibres au cervelet et
c’est-à-dire la racine motrice, forment le tractus mésencéphalique pour se termi- établit des connexions réflexes avec certains groupes de moto-
ner sur le noyau mésencéphalique. Les cellules de ce noyau envoient des fibres neurones du tronc cérébral. Le principal d’entre eux est le noyau
sur le noyau moteur (pontique) et jouent un rôle d’information dans la régulation facial qui régit les grimaces faciales et la fermeture des yeux
des neurones moteurs dont les axones se regroupent pour emprunter la racine
(réflexe cornéen) en réponse à une stimulation nocive dans le
motrice (cheminant dans la pars minor) (Sindou et al., 2007).
Posterior trigeminal root. The trigeminal root, located in the pontocerebellar territoire innervé par le trijumeau.
angle cistern, presents three clearly distinct contingents in the zone where it Les axones moteurs du trijumeau naissent des cellules du
penetrates the brain stem (pons): the pars minor (superomedial), with a motor noyau moteur du trijumeau, qui se situe dans la calotte pon-
function, the pars major (inferolateral), sensory and essentially thermoalgesic, tine, en position médiale par rapport au noyau sensitif principal.
and between the two, the pars intermedia, essentially transports corneal fibers.
At the root, somatotopy of the sensory fibers can be found. The axonal fibers
from the neurons (bipolar T-shaped) of the mandibular nerve (V3) predominate spinal nucleus, the spinal cord–medullary junction) and the epicritical and pro-
in this inferolateral part, those corresponding to the ophthalmic nerve (V1) in prioceptive fibers are placed superomedially, i.e., in the pars intermedia (like
its superomedial part, and those of the maxillary nerve (V2) in its intermediate the corneal fibers), to then go to the pontine nucleus. This would explain the
part. This arrangement is clearer in the retrogasserian region than in the juxta- analgesic effect without complete tactile anesthesia and without corneal anes-
pontine; the fibers are redistributed according to their destination in the brain thesia obtained after selective resection of the pars major in partial juxtapontine
stem based on anastomoses between the contingents of the three branches, par- rhizotomy of the pars major. The proprioceptive and myotactic fibers of V, most
ticularly in the triangular plexus. The motor root crosses the gasserian ganglion from the masticatory muscles, after having traveled in the pars minor, i.e., the
from interior to exterior and from back to front to become a satellite of V3 at the motor root, form the mesencephalic tract and terminate in the mesencephalic
foramen ovale. The sensory fibers, following a clear somatotopic arrangement nucleus. The cells of this nucleus send the fibers on a motor nucleus (pons) and
in the retrogasserian area tend to group according to their function at the jux- play a role in relaying information in the regulation of motor neurons whose
tapontine. This is how the thermoalgesic fibers are placed with an inferolateral axons are grouped to take the motor root (traveling in the pars minor) (Sindou
preference, i.e., in the pars major (to then follow the descending tract in the et al., 2007).
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Fig. 4. Ganglion de Gasser, origine des branches périphériques et racine posté-


rieure sensitive. Sur cette préparation anatomique, on distingue les trois branches
périphériques : mandibulaire (V3) provenant du trou ovale (TO), maxillaire (V2)
provenant du trou grand rond (GR), ophtalmique (V1) se dirigeant de la fissure
orbitaire supérieure vers la paroi externe du sinus caverneux (SC). En arrière de
ces trois branches périphériques se situe le ganglion de Gasser (G), de forme
semi-lunaire, qui se prolonge en arrière par une zone faisant la transition avec
la racine postérieure (RP) : le plexus triangulaire (PT). Cette zone se distingue
Fig. 3. Schéma qui montre la disposition des noyaux centraux sensitifs, moteur et
du ganglion par son aspect plexiforme. Sur cette dissection anatomique, on dis-
végétatifs du nerf trijumeau. Le noyau principal (1) est l’homologue des noyaux
tingue, en dessous de la racine postérieure du trijumeau, le paquet acousticofacial
gracile et cunéiforme qui reçoivent les voies sensitives des cordons postérieurs
(AF) et les nerfs mixtes (IX, X, XI). La paroi externe du sinus caverneux a été
de la moelle. Il est donc logique que les neurones du noyau principal rejoignent
réséquée, ce qui permet de distinguer la pénétration du nerf oculomoteur (III)
le lemnisque médial. Le noyau supérieur ou tractus mésencéphalique (2) reçoit
dans sa paroi supérieure. Par ailleurs, on distingue le nerf trochléaire (IV) qui
la proprioceptivité des muscles de la face. Ce noyau est l’homologue des noyaux
sort du tronc cérébral au niveau de sa face postérieure, juste en dessous des
proprioceptifs du col de la corne dorsale spinale. Le noyau inférieur ou tractus
tubercules quadrijumeaux inférieurs (Sindou et al., 2007).
spinal ou noyau gélatineux (3) est l’homologue des noyaux du corps de la corne
Cadaveric dissection of the trigeminal nerve (courtesy of the Basel Anatomy
dorsale de la moelle. Il transporte les sensibilités thermoalgésiques de la face. Il
Museum). Gasserian ganglion originating in the peripheral branches and pos-
est donc logique que les neurones de ce noyau rejoignent le faisceau spinotha-
terior sensory root. The three peripheral branches can be seen: mandibular (V3)
lamique. Le noyau moteur du V (4) appartient à la colonne brachiomotrice. Les
from the foramen ovale (TO), maxillary (V2) from foramen rotundum (GR), oph-
voies des noyaux végétatifs empruntent une partie du trajet des ramifications du
thalmic (V1) going toward the superior orbital fissure toward the external wall
nerf Trijumeau (Boutillier et Outrequin, 2007).
of the cavernous sinus (SC). Behind these three peripheral branches is the gas-
Central organization of the trigeminal system. The main nucleus (1) is homolo-
serian ganglion (G), with a semilunar shape, which continues posteriorly via a
gous with the gracilis and cuneiform nuclei, receptors of the sensory pathways
transition zone of the posterior root (RP): the triangular plexus (PT). This zone
of the posterior cords of the spinal cord. It is therefore logical that the neu-
is distinguished from the ganglion by its plexiform aspect. This anatomic dissec-
rons of the main nucleus join the medial lemniscus. The superior nucleus or the
tion shows, below the posterior trigeminal root, the acousticofacial bundle (AF)
mesencephalic tract (2) is the receptor for the facial muscles’ sense of proprio-
and the mixed nerves (IX, X, XI). The external wall of the cavernous sinus has
ception. This nucleus is homologous with the proprioceptive nuclei of the neck
been resected, distinguishing the penetration of the oculomotor nerve (III) in
region of the spinal dorsal horn. The inferior nucleus or spinal tract or nucleus
the upper wall. In addition, the trochlear nerve (IV) can be seen exiting from the
pulposus (3) is homologous with the spinal cord’s dorsal horn body. It commu-
brain stem at the posterior side, immediately below the interior quadrigeminal
nicates thermoalgesic sensory information from the face. It is therefore logical
tubercles (Sindou et al., 2007).
that the nucleus’s neurons join the spinothalamic bundle. The motor nucleus
of V (4) belongs to the branchiomotor column. The pathways of the vegetative 2. Systématisation dans ses différents segments
nuclei follow a part of the trigeminal nerve’s pathway (Boutillier et Outrequin,
2007).
On distingue quatre segments situés, respectivement, dans
la fosse cérébrale moyenne, dans le cavum trigéminal, au bord
supérieur du rocher et dans la fosse cérébrale postérieure.

Les axones quittent le pont dans la racine motrice du nerf tri- 2.1. Dans la fosse cérébrale moyenne
jumeau, puis rejoignent la branche mandibulaire du nerf. Ils
innervent différents muscles, dont les plus importants sont les Le nerf trijumeau est formé de trois branches terminales
muscles masticatoires (masséter et temporal, qui ferment la (Fig. 2, 4, 5) :
mâchoire, et les ptérygoïdes externe et interne, qui ouvrent la
mâchoire). • le nerf ophtalmique (V1) passe dans la paroi latérale de la loge
L’origine apparente du nerf trijumeau se situe sur la face caverneuse et se divise peu avant la fissure orbitaire supérieure
latérale du pont, à la jonction avec le pédoncule cérébelleux en trois branches : le nerf nasociliaire, le nerf frontal et le nerf
moyen. Le nerf émerge par deux racines : la pars major (latérale, lacrymal ; il entre en rapport avec les nerfs moteurs de l’œil,
sensitive et volumineuse) de 5 mm et la pars minor (médiale, notamment le nerf oculomoteur (IIIe paire), le nerf trochléaire
motrice et grêle) de 1 à 2 mm. (IVe paire) et le nerf abducens (Ve paire) ;
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• le nerf maxillaire (V2) se dirige en avant vers le foramen rond ;


• le nerf mandibulaire (V3) se porte immédiatement en bas et
en dehors vers le foramen ovale.

2.2. Dans le cavum trigéminal ou cavum de Meckel

Le ganglion de Gasser repose sur une dépression osseuse de la


face antérosupérieure du Rocher au niveau de son tiers interne. Il
est contenu dans une loge fibreuse : le cavum de Meckel, formé
par un diverticule de la dure-mère issu de la fosse cérébrale
postérieure en doigt de gant (Fig. 4). Ce diverticule dural contient
du liquide cérébrospinal car la gaine arachnoïdienne de la racine
postérieure se prolonge dans le cavum pour former la citerne
trigéminale. La vascularisation du ganglion de Gasser est assurée
par des rameaux de l’artère petite méningée.
Le ganglion de Gasser, ou ganglion semi-lunaire, présente :

• un bord antérieur convexe où prennent naissance les branches


périphériques ;
• un bord postérieur concave d’où émergent de multiples radi-
celles qui se regroupent au niveau du bord supérieur du
rocher pour former la racine postérieure ; entre leur émer-
Fig. 5. Vue supérieure du ganglion de Gasser. Le ganglion de Gasser (3) gence du ganglion et le bord supérieur du Rocher, elles
présente : un bord antérieur convexe où arrivent les trois branches périphé-
riques : l’ophtalmique (9) formé de la réunion des nerfs lacrymal (6), frontal
forment une lame triangulaire, encore appelée « plexus trian-
(7) et nasociliaire (8) (provenant de la fissure orbitaire supérieure [Jannetta, gulaire » car il existe entre elles de nombreuses anastomoses ;
1967]), le maxillaire (10) (provenant du trou grand rond) et le mandibulaire il s’agit là d’une zone de transition entre le ganglion de
(11) (passant dans le trou ovale, situé en avant et en dedans du trou petit rond Gasser et la racine postérieure proprement dite ; ce plexus
[Peker et al., 2006]) ; un bord postérieur concave qui se prolonge en arrière par triangulaire est logé dans la partie postérieure du cavum de
une zone faisant la transition avec la racine postérieure : le plexus triangulaire
(13). Le ganglion de Gasser est situé à l’intérieur d’une loge fibreuse (durale) :
Meckel ;
le cavum de Meckel qui marque une empreinte sur la face antérosupérieure du • une face inférieure en rapport avec les nerfs pétreux superfi-
rocher près de sa pointe. Cette fossette osseuse présente deux segments. Le ciels et profonds qui cheminent dans l’épaisseur de la couche
segment antérieur correspond au ganglion lui-même et se prolonge en avant par fibreuse formant le plancher du cavum de Meckel, lequel
une mince lamelle osseuse séparant le ganglion et ses branches de la carotide recouvre la surface osseuse de la face antérosupérieure du
interne (1) qui pénètre dans le sinus caverneux au niveau du trou déchiré
antérieur (ou foramen lacerum) (2). Le segment postérieur, qui correspond
rocher ; plus bas, dans l’épaisseur du Rocher, est situé le
au plexus triangulaire, est en regard de l’incisure de Grüber (empreinte de la segment intrapétreux de la carotide intracrânienne ;
racine postérieure sur l’arrête pétreuse) limitée en dehors par le tubercule de • une face supérieure adhérente à la dure-mère du plafond du
Princeteau (14). L’orifice postérieur du cavum est délimité en bas par l’incisure cavum de Meckel et en rapport, à travers elle, avec le bord
de Grüber et en haut par la grande circonférence de la tente du cervelet, laquelle inféro-interne du lobe temporal ;
contient le sinus pétreux supérieur (15). La racine motrice du V (4) pénètre
dans le cavum en dedans de la racine sensitive, puis lui devient inférieure. Elle
• en dedans, le ganglion de Gasser est en rapport avec la face
est souvent située dans un dédoublement de la paroi inférieure du cavum mais latérale du sinus caverneux et, par son intermédiaire, avec
adhère parfois au ganglion ; enfin elle rejoint le V3 pour sortir du crâne par le la carotide intracaverneuse et les nerfs moteurs oculaires, à
foramen ovale (Kéravel et Sindou, 1980). savoir : le nerf oculomoteur (ou IIIe paire) et le nerf trochléaire
Superior view of the gasserian ganglion. The gasserian ganglion (3) presents a (ou IVe paire) ;
convex anterior edge where the three peripheral branches arrive: the ophthal-
mic (9) formed by grouping the lacrimal (6), frontal (7), and nasociliary (8)
• en dehors, le ganglion est en rapport avec le tronc de l’artère
nerves (from the superior orbital fissure [Jannetta, 1967]), the maxillary nerve méningée moyenne, située à son émergence du trou petit rond
(10) (from the foramen rotundum), and the mandibular nerve (11) (going into par lequel elle pénètre dans le crâne, à 3 mm en avant de la
the foramen ovale, located in front and in the foramen spinosum [Peker et al., partie latérale du ganglion.
2006]), and a concave posterior edge that continues back through a transition
zone with the posterior root: the triangular plexus (13). The gasserian ganglion
is located inside a fibrous recess (dural): the Meckel cavity, with an impression
on the anterosuperior side of the petrous bone near its apex. This bony fossa
presents two segments. The anterior segment corresponds to the ganglion itself foramen of the cavity is delimited below by the posterior groove and above by
and continues forward by a thin bony band separating the ganglion and its the cerebellum, which contains the superior petrous sinus (15). The motor root
branches from the internal carotid (1), which penetrates the cavernous sinus at of V (4) penetrates the cavity inside the sensory root, then becomes inferior. It is
the sphenotic foramen (or foramen lacerum) (2). The posterior segment, which often located in a doubling of the inferior wall but occasionally adheres to the
corresponds to the triangular plexus, faces the posterior groove on the petrous ganglion. Finally, it joins V3 to exit the skull through the foramen ovale (Kéravel
crest, limited on the exterior by the Princeteau tubercle (14). The posterior et Sindou, 1980).
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Systématisation des fibres dans le ganglion de Gasser et le


plexus triangulaire
Le ganglion de Gasser présente des anastomoses nerveuses
assez grêles avec le plexus sympathique péricarotidien. Comme
l’ont montré les dissections anatomiques sous microscope, ainsi
que les expériences de stimulation et de section chirurgicale, il
existe, au niveau de ganglion de Gasser et du plexus triangulaire,
une somatotopie des fibres sensitives (Fig. 2 et 5). Le contingent
correspondant à V1 se trouve à la partie supéro-interne du gan-
glion, le contingent correspondant à V3 à la partie inféroexterne
et le contingent correspondant au V2 en situation intermédiaire
par rapport aux deux autres.

2.3. Au bord supérieur du rocher

À ce niveau, le nerf trijumeau passe en regard de l’incisure


trigéminale (incisure de Grüber) transformée en canal par le pas- Fig. 6. Le ganglion (G) se projette en dessous du fond de la selle turcique. Le
sage de la grande circonférence de la tente du cervelet, contenant plexus triangulaire (PT) est situé en regard du clivus et la racine postérieure (RP)
dans son épaisseur le sinus pétreux supérieur (Fig. 4 et 5). se projette dans l’angle formé par le clivus et le bord supérieur du rocher. Ces
repères radiologiques sont importants pour situer la pointe de la thermosonde par
rapport aux éléments du système trigéminal lors de la thermocoagulation percu-
2.4. Segment cisternal dans la fosse cérébrale postérieure tanée. Il existe au niveau du plexus triangulaire et de la racine postérieure du nerf
trijumeau une somatotopie des fibres sensitives : le contingent correspondant à
V1 (1) se trouve à la partie supéro-interne du ganglion, le contingent correspon-
La racine postérieure sensitive du nerf trijumeau traverse la dant a V3 (3) à la partie inféroexterne et le contingent correspondant au V2 (2)
partie supérieure de la citerne de l’angle pontocérébelleux. Elle en situation intermédiaire par rapport aux deux autres. La racine motrice (RM)
est formée de deux portions successives : sous-croise le ganglion de Gasser de dedans en dehors et d’arrière en avant pour
devenir satellite du V3 au niveau du foramen ovale (Kéravel et Sindou, 1980).
Bony projection of the trigeminal system, in lateral view. The ganglion (G) pro-
• le plexus triangulaire fait suite au ganglion de Gasser et, jects below the back of the pituitary gland. The triangular plexus (PT) is located
comme lui, est en fait situé dans le cavum de Meckel (Fig. 4) ; opposite the clivus and the posterior root (RP) projects into the angle formed
• la racine postérieure proprement dite, qui lui fait suite, corres- by the clivus and the superior edge of the petrous bone. These radiological
pond au regroupement des radicelles sensitives du trijumeau landmarks are important to situate the tip of the thermoprobe in relation to
et s’étend de l’arête supérieure du Rocher (limite postérieure the components of the trigeminal system during percutaneous thermocoagula-
tion. At the triangular plexus and the posterior root of the trigeminal nerve,
du cavum de Meckel) à la zone de pénétration du nerf dans there is a somatotopy of sensory fibers. The V1 contingent (1) is found on the
le tronc cérébral au niveau de la face antérolatérale du pont superior-internal part of the ganglion, the V3 contingent (3) belongs to the
(Fig. 4) ; d’un calibre de 5 mm et d’une longueur de 2 cm inferior-external part, and the V2 contingent (2) is intermediate between the
environ, elle est située dans la partie supérieure de l’angle other two. The motor root (RM) crosses under the gasserian ganglion from
pontocérébelleux ; à sa sortie du cavum de Meckel, la racine interior to exterior and from back to front to become the satellite of the V3 at
the foramen ovale (Kéravel et Sindou, 1980).
postérieure sensitive est légèrement aplatie selon un plan hori-
zontal, puis elle devient cylindrique dans sa traversée de la
citerne prépontique ; à proximité du tronc cérébral, elle se Systématisation des fibres dans la racine
scinde en deux contingents : un contingent inféroexterne, le La racine du trijumeau, située dans la citerne de l’angle pon-
plus volumineux, dénommé « pars major », et un contingent tocérébelleux, présente trois contingents qui sont clairement
situé au-dessus et en dedans, plus petit, dénommé « pars inter- distincts au niveau de la zone de sa pénétration dans le tronc
mediaris », parce qu’il est situé entre la pars major et la « pars cérébral (le pont) : la pars minor (supéromédiale), motrice, la
minor » (cette dernière correspondant au contingent moteur pars major (inférolatérale), sensitive, et, entre les deux, la pars
du trijumeau). intermediaris, véhiculant essentiellement les fibres sensitives
cornéennes. Il existe au niveau de la racine une somatotopie
Au niveau de l’angle pontocérébelleux, la racine est en rela- des fibres sensitives : les fibres axonales provenant des neurones
tion, en haut et en dedans, avec l’artère cérébelleuse supérieure (bipolaires en T) du nerf mandibulaire (V3) prédominent dans sa
et le nerf trochléaire situé sous le bord libre de la tente du cerve- portion inférolatérale, celles qui correspondent au nerf ophtal-
let, et, en bas et en dehors, avec le paquet acousticofacial, l’artère mique (V1) prédominent dans sa portion supéromédiale et celles
cérébelleuse antéro-inférieure et l’artère labyrinthique. À la face du nerf maxillaire (V2) prédominent dans sa portion intermé-
postérieure de la racine se trouve la veine pétreuse supérieure diaire (Fig. 6). Cette disposition est plus nette dans la région
de Dandy : cette veine peut être légèrement distante du nerf ou, rétrogassérienne que juxtaprotubérantielle ; il se produit, en
au contraire, intimement accolée à lui. Dans son trajet cisternal, effet, une redistribution des fibres selon leur destination dans le
la racine est vascularisée par des petites branches tributaires de tronc cérébral grâce à des anastomoses entre les contingents des
l’artère cérébelleuse supérieure. trois branches, en particulier au niveau du plexus triangulaire.
J.M. Leston / Neurochirurgie 55 (2009) 99–112 105

La racine motrice sous-croise le ganglion de Gasser de dedans


en dehors et d’arrière en avant pour devenir satellite du V3 au
niveau du foramen ovale. Les fibres sensitives, qui sont disposées
suivant une somatotopie nette en rétrogassérien, ont tendance à
se regrouper selon leur modalité fonctionnelle au niveau jux-
taprotubérantiel. C’est ainsi que les fibres thermoalgésiques se
placent préférentiellement en inférolatéral, c’est-à-dire dans la
pars major, pour se rendre ensuite par le tractus descendant dans
le noyau spinal, bulbomédullaire ; et que les fibres épicritiques et
proprioceptives se placent en supéromédial, c’est-à-dire dans la
pars intermediaris (comme les fibres cornéennes), pour se rendre
dans le noyau principal pontique. Cette disposition expliquerait
l’analgésie sans anesthésie tactile complète et sans anesthésie
cornéenne obtenue à la suite de la section sélective de la pars Fig. 7. Le nerf ophtalmique (8) quitte le crâne par la fente sphénoïdale (fissure
major, dans la radicotomie partielle juxtaprotubérantielle de la orbitaire supérieure) et se divise en nerfs lacrymal, frontal et nasociliaire. Le nerf
pars major. lacrymal (4) participe à l’innervation sécrétoire de la glande lacrymale et donne
Les fibres proprioceptives et myotatiques du V, issues pour des branches sensitives pour la région externe de l’orbite. Le nerf frontal (5) se
la plupart des muscles masticateurs, après avoir cheminé dans divise en nerfs supratrochléaire (ou frontal interne) (9) et sus-orbitaire (1). Le
nerf nasociliaire (7) donne une racine (14) au ganglion ciliaire (13) d’où partent
la pars minor, c’est-à-dire la racine motrice, forment le tractus les nerfs ciliaires courts (12), les nerfs ciliaires longs (11), les nerfs ethmoïdaux
mésencéphalique pour se terminer sur le noyau mésencépha- postérieur et antérieur (3) et se termine sous le nom de nerf infratrochléaire (ou
lique. Les cellules de ce noyau envoient des fibres sur le noyau nasal externe) (10). Nerf oculomoteur (15) (Kéravel et Sindou, 1980).
moteur (pontique) et jouent un rôle d’information dans la régu- The ophthalmic nerve (8) exits the skull by the sphenoidal fissure (superior
lation des neurones moteurs dont les axones se regroupent pour orbital fissure) and is divided into the lacrimal, frontal, and nasociliary nerves.
the lacrimal nerve (4) participates in secretory innervation of the lacrimal gland
emprunter la racine motrice (cheminant dans la pars minor). and gives sensory branches for the external region of the orbit. The frontal
nerve (5) is divided into the supratrochlear (9) and infraorbital (1) nerves. The
3. Branches périphériques et terminales nasociliary nerve (7) gives root (14) to the ciliary ganglion (13) where the short
ciliary nerves (12), the long ciliary nerves (11), and the posterior and anterior
3.1. Nerf ophtalmique (V1) ethmoidal nerves (3) originate, ending as the infratrochlear (or external nasal)
nerve (10). Oculomotor nerve (15) (Kéravel et Sindou, 1980).

Il est exclusivement sensitif, destiné à l’œil, à l’orbite, aux


téguments périorbitaires et à la partie antérieure de la cavité
nasale (Fig. 7). • le nerf ethmoïdal antérieur, qui parcourt le canal ethmoïdal
antérieur avec l’artère ethmoïdale antérieure, traverse la lame
3.1.1. Trajet et segments criblée et se distribue en rameaux nasaux internes médiaux
Il parcourt la paroi latérale de la loge caverneuse, puis la et latéraux pour la partie antérieure de la cavité nasale et
fissure orbitaire supérieure, seul le nerf nasociliaire traverse rameaux nasaux externe (nerf nasolobaire) pour les téguments
l’anneau tendineux commun. Les nerfs frontal et lacrymal de l’apex du nez ;
rejoignent l’orbite avec le nerf trochléaire par sa partie latérale • le nerf infratrochléaire, qui glisse sous la trochlée du muscle
étroite. oblique supérieur et se termine, à l’angle médial de l’orbite,
Le nerf ophtalmique présente une seule collatérale, le rameau en rameaux palpébraux et rameaux lacrymaux pour le sac
méningé ou tentoriel pour la tente de cervelet et la partie posté- lacrymal et la caroncule lacrymale.
rieure de la faux du cerveau.
3.1.2.2. Nerf frontal. Il reste en dehors du cône fasciamuscu-
3.1.2. Branches terminales laire. Il longe la face supérieure du muscle releveur de la paupière
Elles sont au nombre de trois : le nerf nasociliaire, le nerf supérieure et se divise avant de rejoindre le bord supraorbitaire
frontal et le nerf lacrymal. en deux rameaux, le nerf supratrochléaire et le nerf supraorbi-
taire, ce dernier se subdivisant en deux rameaux : l’un médial
3.1.2.1. Nerf nasociliaire. D’abord situé dans le cône fascia- grêle pour l’incisure frontale, l’autre latérale pour l’incisure ou
musculaire à la face inférieure du muscle droit supérieur, il foramen supraorbitaire. Ils innervent la paupière supérieure et
surcroise le nerf optique et l’artère ophtalmique de dehors en la région frontale.
dedans, puis, accompagné par cette dernière, se dirige vers la
paroi médiale. Il quitte le cône en glissant entre le muscle droit
médial et le muscle oblique supérieur, dont il longe ensuite le 3.1.2.3. Nerf lacrymal. Le nerf lacrymal longe la paroi laté-
bord inférieur jusqu’à l’angle interne de l’œil. rale de l’orbite jusqu’à la glande lacrymale qu’il traverse et
Ses collatérales sont le rameau communicant avec le ganglion s’épanouit dans la paupière supérieure. Il reçoit le rameau
ciliaire, les nerfs ciliaires longs, le nerf ethmoïdal postérieur. Ce communicant du nerf zygomatique, qui apporte à la glande
dernier se divise en deux branches terminales : lacrymale ses fibres sécrétoires.
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• dans le sillon infraorbitaire du plancher de l’orbite, devenant


le nerf infraorbitaire, accompagné par l’artère infraorbitaire ;
• dans le canal infraorbitaire et le foramen infraorbitaire, pour
s’épanouir à la partie supérieure de la fosse canin ; le fora-
men infraorbitaire, le foramen supraorbitaire et le foramen
mentonnier sont alignés sur une même verticale.

3.2.2. Collatérales
Les collatérales sont :

• le rameau méningé, pour la dure-mère adjacente de la grande


aile du sphénoïde ;
• le nerf zygomatique : né dans le foramen rond ou dès la sor-
Fig. 8. Le nerf maxillaire (8) quitte le crâne par le trou grand rond (7). Il donne tie, il reste accolé au tronc d’origine et ne s’en détache qu’à
des branches au ganglion ptérygopalatin (6) puis se divise en nerf zygomatique l’entrée de l’orbite, monte dans le périoste de la paroi laté-
qui se subdivise lui-même en rameaux zygomaticotemporal (4) et zygomati- rale de l’orbite jusqu’en regard du muscle droit latéral, où
cofacial et nerf infraorbitaire (5). Ce dernier donne successivement les nerfs il abandonne le rameau communicant avec le nerf lacrymal
alvéolaires supérieurs : postérieur (10), moyen (11) et antérieur (9), avant de
(rameaux sécrétoires pour la glande lacrymale), puis dans un
s’engager dans le canal sous-orbitaire (1) pour innerver la région sous-orbitaire
(Kéravel et Sindou, 1980). canalicule en « Y » de l’os zygomatique, se divise en rameau
The maxillary nerve (8) exits the skull via the foramen rotundum (7). It provides zygomaticofacial pour les téguments de la joue et en rameau
branches to the pterygopalatine ganglion (6) then divides into the zygoma- zygomaticotemporal pour les téguments de la région tempo-
tic nerve, which subdivides into zygomaticotemporal (4) and zygomaticofacial rale antérieure ;
rami, and the infraorbital nerve (5). The latter successively gives superior alveo-
• les nerfs ptérygopalatins, qui se jettent sur le ganglion ptéry-
lar nerves – posterior (10), middle (11) and anterior (9) – before passing into
the infraorbital canal (1) to innervate the infraorbital region (Kéravel et Sindou, gopalatin et dont les fibres rejoignent :
1980). ◦ les rameaux nasaux postérosupérieurs latéraux et les
rameaux nasaux postéro-inférieurs pour la muqueuse de
la partie latérale postérieure de la cavité nasale et l’ostium
C’est un nerf exclusivement sensitif et son territoire pharyngien de la trompe auditive,
comporte : ◦ les rameaux postérosupérieurs médiaux pour la partie
postérosupérieure du septum nasal,
• les téguments de la paupière supérieure, de la région frontale, ◦ le nerf nasopalatin (ou nerf incisif) qui (également par le
de l’aile et de l’apex du nez ; foramen sphénopalatin) rejoint le septum nasal et longe le
• la muqueuse de la partie supérieure et antérieure de la cavité bord antérieur du vomer jusqu’au canal incisif qu’il par-
nasale, des sinus frontal et sphénoïdal ; court, puis se distribue à la muqueuse de la partie toute
• le globe oculaire (cornée) et une partie de ses annexes (glande antérieure du palais,
lacrymale, conjonctive de la paupière supérieure et de la par- ◦ le nerf grand palatin, qui s’engage dans le canal grand
tie médiale de la paupière inférieure, partie initiale des voies palatin, pour la partie antérieure du palais,
lacrymales). ◦ les nerfs petits palatins, pour la partie postérieure de palais ;
• finalement, les nerfs alvéolaires supérieurs, postérieurs,
moyens et antérieurs qui forment le plexus dentaire.
3.2. Nerf maxillaire (V2)
3.2.3. Branche terminale
Le nerf maxillaire est exclusivement sensitif et comporte
C’est le nerf infraorbitaire. Il se distribue en rameaux palpé-
(Fig. 8) les téguments de la face (de la paupière inférieure à la
braux pour la paupière inférieure, rameaux nasaux pour l’aile
lèvre supérieure), les dents et gencives supérieures, la muqueuse
du nez et les labiaux supérieurs.
des parties postérieure et inférieure des fosses nasales, le palais
et le voile.
3.3. Nerf mandibulaire (V3)

3.2.1. Trajet et segments C’est un nerf mixte, sensitivomoteur. Ses deux racines, sensi-
Le nerf maxillaire apparaît successivement : dans la fosse tive (née de la partie latérale du ganglion trigéminal) et motrice,
crânienne moyenne jusqu’au foramen rond ; puis dans la fosse fusionnent au niveau du foramen ovale (Fig. 9).
ptérygopalatine, au niveau de son plafond, surplombant le gan- Le territoire sensitif concerne la dure-mère de la fosse crâ-
glion ptérygopalatin et la terminaison de l’artère maxillaire au nienne moyenne ; les téguments de la région temporale, du tragus
niveau du foramen sphénopalatin ; enfin, dans la fissure orbitaire et du lobule de l’auricule, de la région parotidomassétérine (à
inférieure. l’exclusion de l’angle de la mandibule innervé par le nerf grand
Du foramen rond au plancher de l’orbite, son trajet apparaît auriculaire du plexus cervical), de la joue, de la lèvre inférieure
en baïonnette sagittalement et transversalement : et du menton ; la muqueuse de l’isthme du gosier, de la joue, de
J.M. Leston / Neurochirurgie 55 (2009) 99–112 107

paniques, le nerf pétreux profond, le ganglion otique et le nerf


auriculotemporal.

3.3.1. Trajet et segments


Dans le foramen ovale, le nerf mandibulaire est accompagné
de l’artère petite méningée et, surtout, de veines drainant le sinus
caverneux vers le plexus ptérygoïdien. Dans la région interpté-
rygoïdienne, le tronc très court, inférieur à 10 mm, s’épanouit en
ses branches terminales. À sa face médiale se situe le ganglion
otique.

3.3.2. Collatérale
C’est le rameau méningé, né à la sortie du foramen ovale et,
qui rejoint la dure-mère de la fosse crânienne moyenne par le
foramen épineux, accompagné par l’artère méningée moyenne.

3.3.3. Branches terminales


Fig. 9. Le nerf mandibulaire (2) quitte la base du crâne par le trou ovale. Il donne Elles se distribuent habituellement en deux troncs : l’un anté-
des rameaux au ganglion otique (3), puis se divise en trois branches sensitives : rieur (surtout moteur) et l’autre postérieur (surtout sensitif).
nerf auriculotemporal (5), nerf lingual (1) qui donne des rameaux (11) au gan-
Les nerfs lingual et alvéolaire inférieur sont parfois considé-
glion submandibulaire (10), responsable de l’innervation sécrétoire des glandes
sous-maxillaire (12) et sublinguale (14) et participe à l’innervation sensitive des rés comme les branches terminales et les autres nerfs comme
deux tiers antérieurs de la langue, nerf alvéolaire inférieur (9) qui pénètre dans des collatérales.
la mandibule au niveau de l’épine de Spix, puis après avoir donné de nombreux
rameaux dentaires inférieurs sort par le trou mentonnier pour l’innervation sensi-
3.3.3.1. Tronc antérieur. Ses rameaux glissent au-dessus du
tive du menton (13). Le mandibulaire comporte un important contingent moteur
qui quitte le tronc nerveux immédiatement au-dessous du trou ovale pour se dis- fascia ptérygo-temporomandibulaire. Il s’agit :
tribuer aux principaux muscles masticateurs. Parotide (8), nerf facial (7), corde
du tympan (6), nerf petit pétreux (4) (Kéravel et Sindou, 1980). • du nerf temporobuccal qui glisse entre les deux faisceaux du
The mandibular nerve (2) exits the base of the skull via the foramen ovale, muscle ptérygoïdien latéral (nerf ptérygoïdien latéral), puis
with rami to the optical ganglion (3), then divides into three sensory branches:
the auriculotemporal nerve (5) and lingual nerve (1), which give rami (11) to
se subdivise en nerf temporal profond antérieur pour la face
the submandibular ganglion (10), responsible for secretory innervation of the profonde du muscle temporal et en nerf buccal sensitif pour
submaxillary (12) and sublingual glands (14), and participates in sensory inner- les téguments de la région jugale, la muqueuse jugale, ainsi
vation of the anterior two-thirds of the tongue, the inferior alveolar nerve (9), que la partie postérieure du vestibule oral ;
which penetrates the mandible at the mandibular crest, then, after giving many • du nerf temporal profond moyen, pour le muscle temporal ;
inferior dental rami, exits via the mental foramen for the sensory innervation
of the chin (13). The mandibular includes an important motor contingent that
• du nerf temporomassétérique qui se subdivise en nerf tem-
exits the nerve root immediately above the foramen ovale and is distributed to poral profond postérieur (pour le muscle temporal) et en
the main masticatory muscles. Parotid (8), facial nerve (7), chorda tampani (6), nerf massétérique (pour le muscle masséter) et qui traverse
small petrosal branch (4) (Kéravel et Sindou, 1980). l’incisure mandibulaire.

la lèvre, de la gencive et des dents inférieures ; la muqueuse des 3.3.3.2. Tronc postérieur. Le tronc postérieur comprend :
deux tiers antérieurs de la langue.
Le territoire moteur agit sur les muscles masticateurs (mas- • le tronc commun des nerfs des muscles ptérygoïdien médial,
séter, temporal et ptérygoïdes externe et interne), le muscle tenseur du tympan et tenseur du voile du palais qui traversent
mylohyoïdien et le ventre antérieur du digastrique, le muscle le fascia cribriformis (partie supérieure du fascia interptéry-
tenseur du tympan et le muscle tenseur du voile du palais. goïdien) ;
Le territoire sensoriel concerne des fibres d’emprunt prove- • le nerf auriculotemporal qui, parfois plexiforme à son origine,
nant des deux tiers antérieurs de la langue transitant par le nerf formant une boutonnière pour l’artère méningée moyenne, va
lingual, la corde du tympan puis les nerfs facial et intermédiaire cheminer parallèlement à l’artère maxillaire, vers l’arrière,
jusqu’au noyau gustatif supérieur. jusqu’au col du condyle, croiser médialement l’artère tempo-
Le territoire végétatif concerne des fibres d’emprunt sécré- rale superficielle, puis, se coudant à angle droit, monter en
toires destinées aux glandes salivaires : arrière d’elle.

• pour les glandes submandibulaire et sublinguale : à partir du Le nerf auriculotemporal donne des rameaux articulaires,
noyau salivaire supérieur (Ve paire), suivant le nerf facial, la des rameaux auriculaires antérieurs, le nerf du méat acoustique
corde du tympan puis transitant par le nerf lingual ; externe, le rameau de la membrane du tympan, les rameaux paro-
• pour la glande parotide : à partir du noyau salivaire inférieur tidiens (filets sécrétoires ayant transité à partir du noyau salivaire
(IXe paire), le nerf glossopharyngien, les nerfs et plexus tym- inférieur annexé au IXe paire par le nerf tympanique, le plexus
108 J.M. Leston / Neurochirurgie 55 (2009) 99–112

tympanique, le nerf pétreux profond et le ganglion otique), les teur (iridoconstriction) et le réflexe d’accommodation par le
rameaux temporaux superficiels et le nerf lingual. muscle ciliaire ;
3.3.3.2.1. Trajet du nerf lingual. Dans la région interpté- • la racine sympathique, née du plexus carotidien que véhicule
rygoïdienne, le nerf lingual est volumineux ; il échange un ou l’influx né au niveau du centre ciliospinal de la moelle cervi-
plusieurs rameaux communicants avec le nerf alvéolaire infé- cale, transitant ensuite dans le cordon sympathique cervical
rieur, reçoit à angle aigu la corde du tympan (collatérale du nerf avec relais dans le ganglion cervical supérieur, son atteinte
facial) et glisse entre le muscle ptérygoïdien latéral et la branche provoque le syndrome de Claude-Bernard-Horner caracté-
de la mandibule. risé par un myosis, une enophtalmie, une vasodilatation de
Dans le plancher de la cavité orale, puis sous la muqueuse l’hémiface et une chute de la paupière supérieure (innervation
orale parallèle au sillon gingivolingual où il est vulnérable, du muscle releveur en partie sympathique).
il longe le muscle styloglosse, puis la partie supérieure de
l’hyoglosse, du génioglosse, avant d’atteindre la pointe de la 4.1.3. Efférences
langue. Dans ce trajet sous-muqueux, le nerf lingual décrit Ce sont les nerfs ciliaires courts qui, après avoir perforé la
une courbe à concavité antérieure et supérieure au-dessus des sclérotique en périphérie du nerf optique, rejoignent la face
loges submandibulaire et sublinguale et sous-croise de dehors externe du muscle ciliaire, formant le plexus ciliaire, dont les
en dedans le conduit submandibulaire, à distance de la courbe rameaux sont destinés au muscle ciliaire, à l’iris et à la cornée.
du nerf hypoglosse, avec lequel il échange un rameau commu-
4.2. Ganglion ptérygopalatin
nicant.
Le nerf lingual donne des rameaux pour : l’isthme du gosier, 4.2.1. Situation
les glandes submandibulaire et sublinguale (filets sécrétoires Le ganglion ptérygopalatin est situé à la face médiale et légè-
ayant transité par la corde du tympan et les ganglions subman- rement sous-jacente au nerf maxillaire, dans la partie haute de
dibulaire et sublingual), les deux tiers antérieurs de la langue, le la fosse ptérygopalatine, juste en avant de l’orifice antérieur
nerf alvéolaire inférieur. du canal ptérygoïdien et en regard du foramen sphénopalatin
3.3.3.2.2. Trajet du nerf alvéolaire inférieur. Dans la (Fig. 8).
région interptérygoïdienne, le nerf alvéolaire inférieur se sépare
à angle aigu du nerf lingual et il est croisé médialement par la 4.2.2. Afférences
corde du tympan et latéralement par l’artère maxillaire ; avant de On note trois afférences :
rejoindre le foramen mandibulaire, il abandonne le nerf mylo-
hyoïdien pour le muscle mylohyoïdien et le ventre postérieur du • les rameaux ptérygopalatins du nerf maxillaire ;
muscle digastrique ; c’est au niveau de la lingula mandibulaire • le nerf ptérygoïdien (vidien) constitué du nerf grand pétreux
que se pratique l’anesthésie du nerf alvéolaire inférieur. qui lui apporte les fibres sécrétoires nées du noyau lacry-
Dans le canal mandibulaire, accompagné par l’artère alvéo- monasal (VIIe paire) et du rameau communicant de la IXe
laire inférieure, le nerf parcourt le canal mandibulaire donnant paire (collatérale du nerf tympanique, branche du nerf glos-
les rameaux alvéolaires et gingivaux inférieurs et, après avoir sopharyngien) complété par le rameau carotidien, racine
donné le nerf incisif qui s’engage dans le canal incisif, il se sympathique née du plexus carotidien ;
termine au niveau du foramen mentonnier par le nerf men- • la racine sympathique née du plexus sympathique qui entoure
tonnier, qui se distribue en rameaux labiaux inférieurs. En cas l’artère maxillaire.
d’édentation avec involution de l’os alvéolaire, le foramen men-
tonnier peut être reporté en arrière, s’ouvrant au bord supérieur 4.2.3. Efférences
du corps de la mandibule, sous la muqueuse. Les efférences sont :

4. Ganglions • les rameaux lacrymaux empruntant le trajet du nerf zygoma-


tique et le rameau communicant avec le nerf lacrymal ;
4.1. Ganglion ciliaire • les rameaux muqueux nasaux.

4.1.1. Situation 4.3. Ganglion otique


Le ganglion ciliaire est situé à la face externe du nerf optique
(Fig. 7). 4.3.1. Situation
Le ganglion otique est situé à la face médiale du nerf mandi-
4.1.2. Afférences bulaire, immédiatement au-dessous du foramen ovale (Fig. 9).
On note trois afférences :
4.3.2. Afférences
• la racine longue « sensitive », collatérale du nerf nasociliaire ; On note trois afférences :
• la racine courte « motrice », collatérale de la branche supé-
rieure du nerf oculomoteur (IIIe paire) et qui véhicule • les rameaux mandibulaires ;
les fibres iridoconstrictrices provenant du noyau pupillaire • le nerf pétreux profond (collatéral du nerf tympanique,
(IIIe paire) ; cette voie intervient dans le réflexe photomo- branche du nerf glossopharyngien), rejoint par le nerf petit
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pétreux (collatéral du facial né au niveau du ganglion géni- • il faut ensuite que toutes les causes de névralgie sympto-
culé) ; matique aient bien été éliminées par les différents bilans
• la racine sympathique, née du plexus sympathique qui entoure (ophtalmologiques, ORL, odontostomatologiques et neuro-
l’artère méningée moyenne. logiques) et l’imagerie moderne, en particulier la résonance
magnétique (IRM) encéphalique ;
4.3.3. Efférences • il faut enfin vérifier que tous les traitements médicamenteux
Les rameaux parotidiens empruntent le trajet du nerf auricu- classiques ont été conduits correctement, c’est-à-dire avec
lotemporal. des doses importantes pendant une durée prolongée et sans
interruption intempestive par le patient.
4.4. Ganglions submandibulaire et sublingual
5.1. Techniques microchirurgicales
4.4.1. Situation
Les ganglions submandibulaire et sublingual sont appendus La DVMC est la première option à envisager. Elle repose sur
au nerf lingual, respectivement, en regard du prolongement pro- le fait que la très grande majorité des névralgies dites essen-
fond supramylohyoïdien de la glande submandibulaire et en tielles (95 %) est due à une compression de la racine sensitive
regard de la glande sublinguale (Fig. 9). par un vaisseau de voisinage, généralement une (mégadoli-
cho) artère cérébelleuse, beaucoup plus rarement une empreinte
par une veine au contact (Sindou, 2000). Réalisée pour la
4.4.2. Afférences
première fois par Gardner et Milkos (1959) et ensuite popu-
On note deux afférences :
larisée par Jannetta (1967, 1976) dès 1966, la DVMC (méthode
conservatrice) elle vise à écarter le vaisseau conflictuel de la
• les rameaux linguaux, formés des fibres sécrétoires ayant racine trigéminale et à le maintenir à distance par un écran
emprunté, à partir du noyau salivaire supérieur, le trajet du protecteur.
facial, de la corde du tympan, puis le nerf lingual ; Le siège de la compression se retrouve principalement (mais
• la racine sympathique. non exclusivement) au niveau de la zone d’entrée de la racine
dans le pont (root entry zone : REZ). Cette REZ correspond à la
4.4.3. Efférences portion centrale de la racine composée d’oligodendroglie (Peker
Ce sont les rameaux glandulaires. et al., 2006).
La localisation de la névralgie du trijumeau, variable d’un
5. Répercussions pratiques de la connaissance de patient à l’autre, n’a pas reçu jusqu’à maintenant une explication
l’anatomie fonctionnelle du nerf trijumeau claire et documentée. Dans un travail de notre équipe (Sindou
et al., 2002), nous avons étudié, chez 350 patients DVMC,
La neurochirurgie moderne permet de contrôler, dans presque les corrélations entre le territoire de la névralgie trigéminale
tous les cas, la névralgie trigéminale essentielle pharmacorésis- et le siège du conflit vasculaire. Les différentes présentations
tante. On peut avoir recours à deux grands types de méthodes. cliniques étaient regroupées de la manière suivante :
Les premières correspondent à l’interruption des fibres noci-
ceptives ; ce sont des techniques « lésionnelles ». Elles sont soit • groupe I où le territoire V1 était seul ou associé au V2 et au
percutanées (thermocoagulation rétrogassérienne, compression V3 ;
par ballonnet gonflable et neurolyse par injection de glycérol • groupe II où le territoire V2 était touché de façon pure ;
dans le cavum de Meckel), soit par radiochirurgie qu’il s’agisse • groupe III où le territoire V3 était retrouvé seul ou associé au
du Gamma-Knife, du Linac ou du Cyber-Knife. Le second type V2.
de méthode est la décompression vasculaire microchirurgicale
(DVMC) qui lève le conflit vasculonerveux de la racine trigé- Les conflits avaient été classés selon leur siège autour
minale (Sindou et al., 2007 ; Sindou et Keravel, 2005). Cette de la racine, en supéromédiaux, supérolatéraux et inférieurs.
méthode qui est conservatrice et curative nécessite un abord Chez 269 patients, l’artère cérébelleuse supérieure était en
direct et une anesthésie générale. Elle s’adresse surtout aux cause (76,8 %). Chez 22 patients, l’artère cérébelleuse antéro-
patients en bon état général. Lorsque les patients sont très âgés inférieure était en cause (6,3 %) et chez 59 patients, les deux
et/ou en état général précaire, la méthode percutanée ou la radio- artères avaient été impliquées (16,9 %). Dans les cas de double
chirurgie sont préférables. Pour les techniques « lésionnelles », conflit, seul le conflit prédominant avait été retenu pour l’étude.
leur durée d’action et leur efficacité sont proportionnelles au Dans le groupe I, 40,7 % des patients présentaient un conflit au
degré d’hypoesthésie séquellaire avec ses conséquences sur la niveau supéromédial ; dans le groupe II, 22,4 % des patients pré-
vie quotidienne. sentaient un conflit au niveau supérolatéral ; et dans le groupe III,
La discussion du passage au traitement chirurgical doit être 65,8 % des patients présentaient un conflit au niveau inférieur
précédée des trois démarches suivantes : (Tableau 1). Ces données sont statistiquement significatives,
avec un p = 0,002. Ces résultats montrent que les conflits vascu-
• il faut tout d’abord s’assurer que la douleur faciale soit bien laires sont situés de façon prédominante en supéromédial dans
une névralgie du trijumeau ; les névralgies impliquant le V1, en supérolatéral dans celles du
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Tableau 1
Les conflits vasculaires sont situés de façon prédominante en supéromédial dans les névralgies impliquant le V1, en supérolatéral dans celles du V2 et en inférieur
dans celles du V3. (p = 0,002).
Correlations between the topography of pain and location of the conflicts around the (circumferential) surface of the root.
Groupes Site conflit artériel autour du nerf
Supéromédial Supérolatéral Inférieur Total

Groupe 1 (tous les V1 effectifs) 87 23 6 116


Site conflit artériel autour du nerf ( %) 40,70 23,50 15,80 32,90
Groupe 2 (V2 purs effectifs) 47 22 7 76
Site conflit artériel autour du nerf ( %) 22 22,4 18,4 21,3
Groupe 3 (V3 et V3–2 effectifs) 80 53 25 158
Site conflit artériel autour du nerf ( %) 37,4 54,1 65,8 45,9
Effectifs totaux 214 98 38 350
Site conflit artériel autour du nerf ( %) 100 100 100 100

V2 et en inférieur dans celles du V3 (Fig. 10). Ces localisations 5.2. Techniques percutanées
sont cohérentes avec les connaissances sur la somatotopie de la
racine trigéminale. 5.2.1. Thermocoagulation
La radicotomie partielle juxtaprotubérantielle était très uti- Cette technique mise au point par Kirschner (1933), puis ren-
lisée au début du xxe siècle dans le cadre du traitement de la due sélective par Sweet et Wepsic (1974), repose sur deux bases
névralgie trigéminale (Dandy, 1934). Actuellement, cette tech- anatomophysiologiques :
nique reste d’actualité dans les cas d’échec de la DVMC par
absence de conflit vasculonerveux. Au niveau de la citerne • des températures de 60 à 70 ◦ C sont capables de détruire les
de l’angle pontocérébelleux, la branche motrice sous-croise la fibres responsables de la névralgie en laissant persister des
racine postérieure, de dedans en dehors et d’arrière en avant, fibres de la sensibilité tactile, ce qui aboutit à obtenir une
pour devenir satellite du V3 au niveau du foramen ovale. analgésie sans anesthésie complète du territoire opéré ;
De plus, les fibres thermoalgésiques se placent préférentielle- • la somatotopie des fibres rétrogassériennes permet de placer
ment en inférolatéral, c’est-à-dire dans la pars major, et les l’électrode de telle sorte que la thermocoagulation n’atteigne
fibres épicritiques et proprioceptives se placent en supéromé- que les fibres correspondant au territoire douloureux (Fig. 6).
dial, c’est-à-dire dans la pars intermediaris (comme les fibres
cornéennes). Selon Sindou et Keravel (1979), la cible doit être le plexus
Cette disposition anatomique des fibres explique l’analgésie triangulaire (Fig. 6). Après le contrôle radiographique de la situa-
sans anesthésie tactile complète et sans anesthésie cornéenne, tion de l’extrémité de l’électrode, la vérification de sa position
obtenue à la suite de la section sélective de la pars major dans au niveau des fibres correspondant à la zone gâchette est faite
la radicotomie partielle juxtaprotubérantielle. par électrostimulation (Tatli et Sindou, 2008). Dans notre ser-
vice, un courant de 5 Hz (à l’intensité de 0,22 ± 0,1 V) est utilisé
pour provoquer non seulement des paresthésies perçues par le
patient, mais aussi des réponses cloniques musculaires (à type
de réflexes trigéminofaciaux) au niveau de la face, observées par
l’opérateur. Ce phénomène peut être enregistré par électromyo-
graphie (Sindou, 1999) ; la stimulation des fibres du V1 produit
une contraction au niveau du muscle orbicularis oculi, celle du
V2 une contraction au niveau du muscle levator labii et celle du
V3 une réponse au niveau du muscle orbicularis oris. Les fibres
du V3 (mandibulaire) sont en position inférolatérale, celles du
V2 (maxillaire) intermédiaires et celles du V1 (ophtalmiques)
supéromédiales.
Le but de la thermocoagulation est l’obtention d’une anal-
gésie à la piqûre, sans perte complète de la sensibilité tactile
et cornéenne, bien centrée sur la zone gâchette et couvrant la
totalité du territoire névralgique. Sindou et al., dans une série
publiée de 1752 cas, opérés et suivis avec un recul d’un à 26 ans,
Fig. 10. Ces résultats signifient que les conflits vasculaires sont situés en très ont montré un taux de cessation complète de la douleur de 99 %
grande majorité en supéromédial (SM) dans les névralgies du V1, en supérola- avec un taux de récidive de 7 %. Ce taux relativement faible a été
téral (SL) pour celles du V2 et en inférieure (INF) pour celles du V3.
This schematic drawing of a transverse section of the trigeminal root shows that
obtenu au prix d’une hypoesthésie marquée du territoire névral-
most vascular conflicts responsible for V1 trigeminal neuralgia (TN) are located gique la plupart des cas, mais gênante seulement dans 5 % des
superomedial (SM) for V2 TN, superolateral (SL) for V3 TN; inferior (I). cas.
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Fig. 11. Technique de la compression percutanée par ballon (sonde de Fogarty)


du ganglion de Gasser dans le cavum de Meckel, sous contrôle radioscopique. 1.
Cathéter de Fogarty no 4, introduit à travers un trocart. 2. Gonflage du ballonnet
avec 0,5 à 1 ml de contraste iodé, pendant une à plusieurs minutes. Retrait de la
sonde à ballonnet et du trocar (Sindou et al., 2007).
Radioscopically guided balloon compression technique (Fogarty catheter) of
the gasserian ganglion in the Meckel cavity. 1. No.4 – Fogarty catheter, inserted
through a trochar. 2. Inflating the balloon with 0.5–1 ml of iodide contrast, for 1
to several minutes. Withdrawal of the balloon catheter and the trochar (Sindou Fig. 12. Technique de l’injection cisternale de glycérol sous contrôle radiosco-
et al., 2007). pique. Mécanisme : modification de la stabilité de la membrane lipoprotidique
des fibres nerveuses (sans sélectivité selon le diamètre des fibres), réduction des
influx afférents déclenchant la douleur. Position assise, tête fléchie ; cisternogra-
phie au métrizamide (0,2–0,4 ml) ; retrait du produit de contraste ; injection de
glycérol (0,2–0,4 ml) (Sindou et al., 2007).
Radioscopically guided glycerol injection technique. Mechanism: modification
5.2.2. Compression par ballon du ganglion de Gasser of lipoprotein membrane of the nerve fibers (without selecting for fiber diame-
Cette intervention percutanée mise au point par Mullan et ter), reduction of afferent influxes triggering pain. Seated position, head flexed;
Lichtor (1983) consiste à placer un ballonnet de sonde de Fogarty metrizamide cisternography (0.2–0.4 ml). Withdrawal of contrast; injection of
dans le cavum de Meckel. La bonne position du ballonnet est glycerol (0.2–0.4 ml) (Sindou et al., 2007).
vérifiée par injection de 1 ml de produit de contraste (iopami-
done) dans la sonde de Fogarty. Cette position est attestée par 5.2.3. Injection de glycérol dans la citerne trigéminale
la constatation d’un ballonnet déformé en poire, dont la queue Cette technique mise au point par Hakanson (1981) consiste à
correspond au porus du cavum de Meckel vers la citerne de injecter, sous contrôle radiographique, une solution de glycérol
l’angle pontocérébelleux (Fig. 11). Comme pour l’ensemble des dans la citerne trigéminale. Dès que l’extrémité du trocart est en
techniques lésionnelles, le taux de récidive est d’autant moins place (ce qui se traduit par une émission de liquide cérébrospi-
important qu’il existe une hypoesthésie nette laissée par la chi- nal), du produit de contraste (métrizamide) est injecté pour véri-
rurgie. fier la bonne situation de l’aiguille. Après cette cisternographie,

Fig. 13. Technique de lésion radiochirurgicale du trijumeau. Cibles de la radiochirurgie (stéréotaxique) sur coupes axiales de l’imagerie par résonance magnétique
(CISS–IRM). À gauche : au niveau de la zone d’entrée de la racine trigéminale dans le pont ; à droite : au niveau de la racine elle-même (Sindou et al., 2007).
Targets for radiosurgery in the trigeminal root on axial slices of CISS–MRI. Left, REZ. Right, cisternal and triangular portion (Sindou et al., 2007).
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le produit de contraste est vidangé, puis du glycérol est injecté Hakanson, S., 1981. Trigeminal neuralgia treated by the injection of glycerol
par petites doses jusqu’à obtention d’une hypoesthésie satisfai- into the trigeminal cistern. Neurosurgery 9, 638–646.
sante dans le territoire douloureux (Fig. 12). Jannetta, P.J., 1976. Microsurgical approach to the trigeminal nerve for tic
douloureux. Prog Neurol Surg 7, 180–200.
Jannetta, P.J., 1967. Arterial compression of the trigeminal nerve at the pons in
5.3. Traitement stéréotaxique radiochirurgical du nerf patients with trigeminal neuralgia. J Neurosurg 26, 159–162.
trijumeau Kéravel, Y., Sindou, M., 1980. Vues anatomiques commentées du nerf trijumeau.
EMC (Elsevier Masson SAS, Paris). Neurologie 17-001-E-10, 4 p.
Cette technique introduite par Leksell (Leksell, 1971) a pris Kirschner, M., 1933. Die Punktiostechnik und die Elektroagulation des Ganglion
Gasseri: über gezie Operationen. Arch Klin Chir 176, 620.
son essor depuis que les progrès de l’IRM ont permis d’obtenir Kondziolka, D., Lunsford, D., Flickinger, J.C., 2004. Trigeminal neuralgia radio-
une résolution des images telle que le nerf trijumeau peut être surgery. Semin Neurosurg 15, 135–141.
fiablement repéré, depuis le cavum de Meckel jusqu’à sa pénétra- Kondziolka, D., Lunsford, D., Flickinger, J.C., Young, R.F., Vermeulen, S.,
tion dans le pont. Ainsi, son irradiation (par une source de cobalt Duma, C., et al., 1996. Stereotactic radiosurgery for trigeminal neuralgia: a
avec le Gamma-Knife ou par les rayons X par l’accélérateur multi-institutional study using the gamma-unit. J Neurosurg 84, 940–945.
Leksell, L., 1971. Stereotactic radiosurgery in trigeminal neuralgia. Acta Chir
linéaire Linac ou le Cyber-Knife) peut-elle être faite très précisé- Scand 137, 311–314.
ment par méthode stéréotaxique. Il n’existe pas, pour le moment, Mullan, S., Lichtor, T., 1983. Percutaneous microcompression of the trigeminal
de consensus au niveau de la cible choisie pour le traitement de ganglion for trigeminal neuralgia. J Neurosurg 59, 1007–1012.
la névralgie du trijumeau. Kondziolka et al. (2004,1996), aux Peker, S., Kurtakaya, O., Uzün, I., Pamir, M.N., 2006. Microanatomy of the
États-Unis, préfèrent porter l’irradiation sur la partie juxtapon- central myelin-peripheral myelin transition zone of the trigeminal nerve.
Neurosurgery 59, 354–359.
tique de la racine postérieure où la myéline est de type central Regis, J., Bartolomei, F., Metellus, P., Rey, M., Genton, P., Dravet, C., et al.,
(oligodendrocytaire) et, donc, a priori, plus sensible aux effets 1999. Radiosurgery for trigeminal neuralgia and epilepsy. Neurosurg Clin
des radiations, et où il existe un regroupement compact des fibres N Am 10, 359–377.
permettant l’irradiation globale du nerf avec un petit volume- Sindou, M., Kéravel, Y., Laurent, B., 2007. Aspects cliniques et thérapeutiques
cible. Regis et al. (1999), en France, préfèrent situer la cible au des névralgies essentielles du trijumeau et du glossopharyngien. EMC (Else-
vier Masson SAS, Paris). Neurologie 17-023-A-80, 16 p.
niveau de la racine postérieure dans sa portion cisternale, compte Sindou, M., Keravel, Y., 2005. Névralgie du trijumeau et neurochirurgie. EMC
tenu des effets délétères au niveau du tronc cérébral produits par (Elsevier Masson SAS, Paris). Neurologie 17-023-A-58, 7 p.
une très importante dose d’irradiation (80 grays en moyenne) Sindou, M., Howeidy, T., Acevedo, G., 2002. Anatomical observations during
(Fig. 13). microvascular decompression for idiopathic trigeminal neuralgia (with cor-
relations between topography of pain and site of the neurovascular conflicts).
Prospective study in a series of 579 patients. Acta Neurochir (Wien) 144,
6. Conclusion 1–3.
Sindou, M., 2000. Microvascular decompression for trigeminal neuralgia.
La connaissance de l’anatomie fonctionnelle du nerf tri- In: Kaye, A.H., Black, P.M. (Eds.), Operative neurosurgery. Churchill-
jumeau est une base nécessaire à la qualité des traitements Livingstone, London, pp. 1595–1614.
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stimulation of the trigeminal rootlets for RF-thermorhizotomy guidance.
Références Stereotact Funct Neurosurg 73, 117–121.
Sindou, M., Keravel, Y., 1979. Thermocoagulation percutanée du trijumeau dans
Boutillier, B., Outrequin, G., 2007. Anatomie humaine. Site web : le traitement de la névralgie faciale essentielle. Résultats en fonction du siège
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170, 1773–1776. Neurosurgery 63, 131–140.

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