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Quel rôle porte les faisceaux gracile, cunéiforme et les fibres du tact épicritique dans la moelle épinière ?
La voie lemniscale est la voie des sensibilités épicritique (sensibilité du tact fin), proprioceptive consciente
et vibratoire. Elle permet de véhiculer de nombreuses informations sur le contact, la texture. Elle correspond
à la construction du schéma postural qui permet de savoir dans quelle position un organe, une articulation ou
un membre se trouve.
Elle est aussi appelée voie cordonale postérieure en raison du trajet qu'elle emprunte dans la moelle spinale
(ou moelle épinière) ou voie latérale en raison de son passage dans le thalamus latéral. La voie lemniscale
fait partie des voies de la somesthésie consciente.
Faisceaux
La voie lemniscale circule dans le cordon postérieur de la moelle spinale. Elle est elle-même constituée de
deux cordons ou faisceaux.
Le faisceau gracile ou de Goll est le plus médial. Il véhicule les informations sensitives du membre
inférieur. Ce premier neurone sensitif se projette sur des neurones du noyau de Goll au niveau de la moelle
allongée basse (ou bulbe rachidien). C'est un seul et même neurone pseudo-unipolaire (dont le corps
cellulaire en T est dans le ganglion spinal) qui a une dendrite aux propriétés réceptrices dans le membre
inférieur. Ce neurone entre dans la moelle spinale par la racine dorsale. Il remonte alors dans le cordon
postérieur jusqu'à la synapse dans le bulbe rachidien qui lui permet de transmettre l'information au second
neurone. Ce neurone, une seule cellule, part donc des pieds (ou autre situation du membre inférieur) et arrive
à la base du tronc cérébral.
Le faisceau cunéiforme ou de Burdach (Karl Friedrich Burdach) est séparé du premier par le sillon para-
médian postérieur. Il véhicule les informations sensitives spécifiques de la voie lemniscale jusqu'au noyau
cunéiforme (dans la partie basse de la moelle allongée). Le faisceau cunéiforme achemine l'information
(proprioceptive/vibratoire/toucher discriminant) provenant du cou, des membres supérieurs et du haut de la
poitrine.
Neurones
La voie cordonale postérieure est composée d'une chaîne à 3 neurones.
Le premier neurone est le protoneurone qui va de la périphérie en passant par le ganglion spinal (dans lequel
se trouve son corps cellulaire) jusqu'à l'apex de la corne dorsale. De là il remonte tout le long de la moelle
spinale en suivant l'organisation spatiale de la loi de Kahler (plus les fibres nerveuses sont distales plus elles
sont internes). Cela signifie que si le protoneurone vient du membre inférieur il se projette au niveau du
faisceau le plus interne, à savoir le faisceau gracile, les fibres proximales (comme ceux venant du membre
supérieur) quant à eux se projettent sur le faisceau plus externe, à savoir le faisceau cunéiforme. Le
protoneurone fait ensuite relai à la face postérieure de la moelle allongée avec le deuxième neurone qui est le
deutoneurone.
Le deutoneurone va décusser juste au-dessus des noyaux graciles et cunéiformes (au niveau du lemnisque
median) et continuer son trajet jusqu'au thalamus et plus précisément dans le noyau ventro-postéro-latéral du
thalamus spécifique à ces fibres sensitives. Dans les deux voies de la somesthésie consciente, ce sont
toujours les deutoneurones qui décussent.
Le noyau ventro-postéro-latéral du thalamus va lui donner le troisième neurone qui est le neurone thalamo-
cortical. Le troisième neurone sera toujours thalamo-cortical. Ce troisième neurone se projette au niveau du
cortex somesthésique. Il fait partie de la corona radiata qui correspond à l'ensemble des fibres qui partent du
thalamus vers la surface corticale. La sensibilité de la face est assurée par trois branches du V innervant les
trois étages de la face, le nerf ophtalmique (V1), le nerf maxillaire (V2) et le nerf mandibulaire (V3). Ces 3
nerfs se rejoignent au niveau du ganglion trigéminal ou ganglion de Gasser qui se situe à la pointe du rocher.
L'axone de ce ganglion va ensuite rejoindre l'extrémité latérale du V4 (fosse rhomboïde) où il va faire relais.
Cette zone de relais correspond au noyau principal du V qui correspond à l'équivalent des noyaux de Goll et
de Burdach au niveau de la face. Le relais se fait ensuite vers le deutoneurone qui continue son trajet jusqu'au
noyau ventro-postéro-médian.
Sémiologie
La voie lemniscale s'examine par différents moyens :
• le toucher, dit épicritique ou discriminant : Il se réalise avec un coton, un pinceau ou un mouchoir
mais pas avec les mains, les mains possèdent une température propre et pourraient donc stimuler
d’autres fibre: les petites fibres ;
• la pallesthésie : Un diapason vibrant est déposé sur les os (chevilles, genoux, poignets). Le patient
doit signaler lorsqu'il ne sent plus les vibrations. Lors d'une atteinte de la voie lemniscale le patient
perçoit peu ou pas les vibrations ;
• la proprioception : C'est la sensibilité profonde des articulations. Ce test est réalisé les yeux fermés.
On demande le plus souvent au patient si ses pouces sont vers le haut ou vers le bas, manipulés par
l'examinateur, aux pieds et aux mains ;
• la stéréognosie : C'est la faculté d'identifier les objets. L'examen nécessite la mise en place d'un objet
dans la paume de la main du patient. Il lui est demandé ensuite de le reconnaître et de le décrire et en
particulier de donner ses dimensions approximatives en ayant soin de comparer cet objectif qu'il a
dans la main avec un objet plus grand ou plus petit ayant la même forme.
FAISCEAU PYRAMIDAL
La voie pyramidale, aussi appelée faisceau pyramidal ou voie cortico-spinale est le support de la motricité
volontaire : elle transmet la commande motrice du système nerveux central du cortex jusqu'à la moelle
épinière.
En neuroanatomie, le faisceau pyramidal désigne les axones moteurs cortico-spinaux qui transmettent la
commande motrice du cortex cérébral jusqu'aux motoneurones et interneurones de la corne antérieure de la
moelle épinière. Ce faisceau cortico-spinal est qualifié de « pyramidal » car il contribue aux pyramides
bulbaires, substance blanche situées sur la face ventrale et médiale du bulbe rachidien. Il intervient
préférentiellement dans le contrôle de la motricité volontaire.
Le faisceau pyramidal est constitué d'axones issus de la couche V du cortex dont les cellules de Betz du
cortex moteur (aire 4), du cortex prémoteur (aires 6 dorso-latérale et ventro-latérale), de l'aire motrice
supplémentaire (aire 6 dorso-médiale), du cortex cingulaire moteur et pariétales (fibres non-motrices dans ce
cas). Ces axones forment le faisceau corticospinal et faisceau cortico-nucléaire qui se terminent
respectivement chez les primates, et seulement à partir des cercopithecidae, dans la corne antérieure de la
moelle épinière et sur les noyaux de certains nerfs crâniens au niveau du tronc cérébral.
Des expériences de décortication chez le chat ont montré que les lésions du système pyramidal au niveau du
cortex moteur préservent les capacités de locomotion de l'animal, montrant ainsi que les voies pyramidales
jouent un rôle mineur dans les programmes moteurs automatiques comme la locomotion1. Il existe en effet
des centres locomoteurs au sein du tronc cérébral et de la moelle épinière.
Le syndrome pyramidal est l'ensemble des symptômes et signes cliniques dus à une atteinte de la partie
centrale de la voie pyramidale (support de la motricité volontaire). Ce syndrome présente généralement une
faiblesse motrice pouvant gêner les activités courantes telles que la marche, une claudication motrice
intermittente, des sensations de raideur, parfois des troubles de la phonation et de la déglutition, plus
rarement des mictions impérieuses.
Lorsqu'au contraire, il y a une atteinte du neurone périphérique, on ne parle pas de syndrome pyramidal.
C'est le cas par exemple d'une paraplégie périphérique.
Signes cliniques
On trouve les signes suivants :
• perte des mouvements fins volontaires ;
• anomalies des réflexes ostéotendineux que l'on retrouve :
• vifs, voire polycinétiques, et/ou diffusés,
• accompagnés souvent d'une extension de la zone réflexogène ;
• hypertonie spastique ;
• anomalie des réflexes cutanés :
• réflexes d'autonomisation : Signe de Babinski, signe de Hoffman, signe de Rossolimo, signe
d'Oppenheim,
• abolition des réflexes cutanés abdominaux ;
• syncinésies globales ou d'imitation ;
• trépidation épileptoïde du pied, clonus de rotule.
Si le syndrome pyramidal comporte rarement l'intégralité de ces signes, il est en revanche souvent associé à
d'autres anomalies neurologiques ainsi qu'à un déficit moteur (hémiplégie, paraplégie ou tétraplégie).
B. Voie néospinothalamique
La voie néospinothalamique véhicule la sensibilité thermique, la sensibilité tactile grossière ainsi que de la
douleur.
Le neurone sensitif du ganglion spinal arrive dans la moelle épinière par le contingent médian constitué de
fibres myélinisées de petit calibre (Aδ ou C). Dans la moelle a lieu la première synapse. Après décussation,
le neurone secondaire remonte jusqu'au noyau VPL du thalamus via le système antéro-latéral où s'effectue
une deuxième synapse. Un troisième neurone se projette ensuite dans la quatrième couche du cortex cérébral,
au niveau de l'aire somesthésique S1 + projection au niveau du cortex sur S2 .
C. Voie archispinothalamique
Le plus ancien chemin que peuvent emprunter les stimuli douloureux pour se rendre au cerveau, est une voie
multisynaptique diffuse. Elle rejoint d'abord la région de la formation réticulée (éveil-sommeil) et de la
substance grise périaqueducale (opioïde), puis les noyaux intralaminaires du thalamus, en plus d'envoyer des
collatérales à l'hypothalamus et à différents noyaux du système limbique, contribuant aux réactions
viscérales, autonomes et émotionnelles à la douleur.
Voie spinothalamique
Anatomie
Le système latéral appartient à l'une des deux voies pyramidales descendantes qui prennent en
charge les mouvements volontaires.
Tandis que la voie corticobulbaire rejoint les motoneurones des noyaux du tronc cérébral stimulant
les muscles du visage, de la mâchoire, de la langue et du pharynx par l’entremise des nerfs crâniens,
la voie corticospinale emprunte deux trajets différents pour stimuler les motoneurones situés dans la
moelle épinière responsables du mouvement des membres.
D'une part, le système latéral, contient les axones des neurones corticaux qui sont responsables des
muscles des extrémités des membres, d'autre part, le système ventromédian assure le contrôle les
muscles axiaux de notre corps.
Les fibres du faisceau corticospinal latéral sont croisées. Elles forment sur la surface ventrale du
tronc cérébral deux renflements qu’on appelle les pyramides. À la jonction entre la medulla et la
moelle, les axones décussent, ils croisent le plan médian et descendent dans la moelle épinière du
côté opposé avant de rejoindre les motoneurones assurant le mouvement des extrémités des
membres1.
Le cortex moteur primaire, le cortex prémoteur, l’aire motrice supplémentaire et l’aire motrice
cingulaire participent à la constitution du tractus corticospinal latéral2.
Pathologie
Le faisceau corticospinal latéral est croisé et met en relation un hémisphère du cerveau avec les
motoneurones (lames 9 incluses dans la lame 7 de Rexed) et interneurones controlatéraux (lame 7
de Rexed).
La conséquence de ce « câblage » croisé est qu'une atteinte d'un hémisphère du cerveau va entraîner
une hémiplégie (paralysie d'une moitié du corps) du côté opposé.
Enfin le faisceau olivo-spinal qui est issu de l'olive de la moelle allongée, il concerne l'activité des muscles
synergiques du mouvement du membre supérieur et, de ce fait, n'existe qu'au niveau du renflement
cervical de la moelle épinière. Il est placé dans le cordon ventral.