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DISSERTATION HISTORIQUE

Théorie portant sur la construction de l’introduction de dissertation historique –


L’Introduction
Savoir-faire – introduction d’une dissertation historique
Savoir-faire – développement et conclusion d’une dissertation
Développement (2)
La conclusion

La dissertation historique

DISSERTATION HISTORIQUE

Toute dissertation doit comprendre trois parties: une introduction, un


développement, une conclusion. Faites toujours un plan de vos idées avant de
commencer. Un bon plan est le premier gage de réussite.

1. Introduction

1.1) donnez un cadre au sujet à traiter :


– cadre spatial et temporel.
– contexte historique précis (en rapport avec sujet).
– l’auteur de la citation (et sa fonction ?), si cela est utile.

1.2) exprimez la problématique :


– sens véritable de la question (intérêt et importance).
– le sujet traité fait problème, même s’il est posé de manière affirmative dans
l’énoncé.
– le lecteur doit être informé de la nature du ou des problèmes.

1.3) dites comment vous allez traiter la question :


– une piste, amorce de réflexion; il n’est pas nécessaire de donner un plan
complet.

Ne donnez pas la « solution » déjà dans l’introduction. Ce serait illogique, car on


ne peut donner la solution d’un problème avant de l’avoir traité ! L’introduction
devrait avoir entre une demi-page et une page de longueur.

2. Développement

Il s’agit de résoudre les problèmes posés dans l’introduction. C’est pourquoi,


quelque soit votre plan (chronologique, thématique, dialectique), votre
développement tend à une démonstration qui s’appuie sur des faits précis, et ces
faits doivent tous concourir à la progression de la démonstration.
Notez que la question peut faire l’objet d’un débat entre historiens aux avis
divergents; il faudrait alors le signaler, en discuter et émettre un avis personnel
(ce dernier point n’est pas obligatoire).

Ne sortez pas du sujet, ce qui implique une lecture attentive de l’énoncé. Faites
preuve de cohérence logique globale et de pertinence dans votre démonstration (les
faits doivent être pertinents et classés logiquement). Evitez les répétitions
inutiles.
Pour faire une bonne dissertation, il faut un plan cohérent; pour cela, on peut
d’abord jeter pêle-mêle sur le papier des mots-clé que l’on numérote ensuite pour
établir la progression des idées.
Justifiez vos affirmations par des faits historiques (et pas des idées
subjectives), des références concrètes.
Définissez les notions que vous employez le plus possible afin que l’on comprenne
bien votre point de vue; n’oubliez pas que le lecteur n’a pas forcément les mêmes
critères de définition que vous !
3. Conclusion

3.1) synthétisez l’essentiel de votre démonstration; c’est l’aboutissement de votre


réflexion.
3.2) ouvrez sur une histoire plus large (redimensionner, mettre en perspective).

La conclusion doit être brève et claire, au maximum une demi-page. C’est le bilan
final de votre travail.

N’oubliez pas que rien n’est définitif en histoire (« solution provisoire »), et


que l’historien ne cherche pas à juger, mais à comprendre.

Théorie portant sur la construction de l’introduction de dissertation historique –

L’Introduction

La dissertation en histoire possède ses propres spécificités qui la démarquent de


celles de français ou de philosophie. La dissertation historique doit en effet
étaler des faits, tenter de les exposer de manière ordonnée, de les comprendre de
manière objective. Elle sert à évaluer les connaissances et les compétences
spécifiques d’analyse, de synthèse et de réflexion des étudiants en histoire.
Observons donc la première étape de ce raisonnement élémentaire historique,
l’introduction.

Après avoir saisi le sujet, son sens, en avoir délimité les champs, il faut cerner
la problématique, c’est-à-dire l’enjeu du sujet. Je vous rappelle que l’histoire
vaut ce que vaut sa question ! De ce fait il faudra que l’introduction vienne clore
votre introduction. Il faudra également porter un soin tout particulier à sa
formulation, sa justification, qui devront apparaître avant la problématique elle-
même. Toute question explicite doit être précisée par une série de questions
secondaires qui doivent en développer et en préciser le sens. C’est donc un
chapelet de questions qui devront se suivre dans votre introduction, le tout
amenant à la problématique retenue. Cette question centrale devra regrouper et
contenir les questions dérivées.

L’introduction doit donc entourer la problématique définie. Elle doit être


pertinente, bien écrite et percutante. C’est, à bien des égards, la partie la plus
stratégique de votre travail. C’est pourquoi concevoir et rédiger une introduction
avant d’effectuer la dissertation elle-même devrait être la démarche classique. En
effet, une bonne introduction comporte la problématique certes, mais la structure
du plan, ses limites etc… Néanmoins attention de ne pas trop alourdir cette partie
car l’introduction doit « introduire le sujet, tout le sujet, mais rien que le
sujet (1) », rien de plus. Vous ne devez donc pas empiéter sur le développement
lui-même.

Cette partie doit de plus attirer l’attention du lecteur. Elle a donc, dans cette
optique, une importance singulière car elle donne le ton, elle place la barre du
travail qui suivra. Le correcteur-lecteur se fait souvent une idée de l’entier de
la production selon l’introduction. Mais même si la forme de l’introduction doit
être réfléchie, c’est bien le fond de cette partie qui s’avère crucial car sa
fonction est de formuler la problématique qui va guider le cheminement du devoir.

Une fois la bonne entrée en matière trouvée, glissant du général au particulier, il


faudra s’attacher à délimiter votre travail, soit expliquer les bornes de votre
production. La première de ces limites devra être de type thématique. Puis il sera
indispensable de fixer clairement les limites chronologiques et géographiques du
sujet. Le choix des dates aval et amont est très important et n’est jamais
indifférent, il convient donc de l’expliquer dans le détail au lecteur. Donc
choisissez les dates butoirs en fonction de votre sujet car c’est aussi par ces
dates que la valeur de votre travail se révélera.

Ensuite procédez de même pour les limites géographiques. Rappelez-vous qu’il n’y a
d’histoire qu’inscrite dans un cadre spatial ! Il vous faudra donc toujours
apporter la plus grande précision dans la définition des espaces géographiques que
vous aurez retenus pour votre travail. Souvent vos limites géographiques vous
seront imposées par les identités ethniques, religieuses, culturelles, les axes de
communications et les nations contenus dans votre problématique.

1 Cf. Pierre Saly, J.-P. Scot, La dissertation en histoire,Paris, Armand Colin,


coll. «Cursus Histoire», 1994, p. 82.

Texte de Christophe Rime pour des élèves des deux dernières années de collège (=
lycée).

Savoir-faire – introduction d’une dissertation historique

Bon exemple tirée de, J. Le Goff, Marchands et banquiers au MA, PUF, coll. «Que
sais-je ?» Paris, 1993, p. 5-8.

«L’esquisse qui est ici présentée est d’ambitions limitées. On en a exclu le moins
certain, ce qui s’appuie sur trop peu de documents et de travaux, ce qui est encore
objet de controverses entre érudits et historiens plutôt que conquête – même
provisoire – de la science, ce qui demeure dans les marges explorées seulement par
quelques rares pionniers de la recherche historique. Avec regret on a dû sacrifier
l’examen des problèmes à l’exposé de l’état présent des acquisitions.
Il faut cependant, au seuil de ce petit livre, expliquer, sinon justifier ces
limitations, poser ces problèmes, évoquer les directions où s’engagent les
chercheurs.

On s’est d’abord enfermé dans un cadre géographique : celui de l’Europe chrétienne.


On espère y gagner en cohésion, mais on y perd à coup sûr en horizons. Renoncer à
parler du marchand byzantin et du marchand musulman, c’était éviter de parler de
gens mal connus, de personnages appartenant à des civilisations différentes, voire
hostiles. Mais le commerce, s’il suscite des conflits, est plus encore un des liens
majeurs entre les aires géographiques, entre les civilisations, entre les peuples.
Même au temps des Croisades, les échanges commerciaux – supports d’autres contacts
– n’ont pas cessé entre la Chrétienté occidentale et le monde musulman. Mieux même
on peut penser que c’est la constitution de l’Islam qui, loin de couper l’Orient de
l’Occident, a ressoudé les deux mondes et créé par ses grands centres urbains de
consommation un appel de produits qui est à l’origine de renouveau commercial de
l’Occident barbare. En tout cas, il est certain que le marchand vénitien a élaboré
sa fortune au contact de Byzance, que les grandes cités maritimes d’Italie ont
puisé dans le domaine gréco-musulman, de Ceuta à Trébizonde, de Byzance à
Alexandrie, l’essentiel de ce qui fit leur richesse. Le marchand chrétien dont
l’activité est postérieure à celle du marchand byzantin ou arabe ne leur a-t-il pas
emprunté des méthodes, des mentalités, des attitudes ?

Cet abandon de monde oriental qui eût été impardonnable si on avait étudié le
commerce médiéval, on a pensé pouvoir s’y résigner, traitant du marchand. Seconde
limitation de ce petit travail : le commerce proprement dit – avec l’étude de ses
marchés, de ses routes, de son outillage, de ses produits, de son évolution – n’a
pas été traité pour lui-même. Ce sont les hommes qui s’y sont adonnés qui
intéressent ici. A cet égard, le marchand chrétien, si son activité professionnelle
ressemble forcément à celle de ses semblables orientaux, est plongé dans un
contexte politique, religieux, culturel tout autre. Or on s’est spécialement
attaché à le replacer dans le cadre de sa cité, de son Etat, de sa société, de sa
civilisation. Ce qu’il fit de sa richesse, de sa puissance, en dehors du champ
économique, a retenu particulièrement l’attention.
Parmi ces hommes il fallait encore choisir. Ici ce sont les petits qu’on a dû
sacrifier : marchands de détail, usuriers à la petite semaine, colporteurs. Le peu
de documents personnels les concernant, la difficulté qu’a l’historien à saisir
parmi eux des figures individuelles ont conduit à ce choix ainsi que le désir de
montrer surtout les personnages à qui la puissance économique a permis de jouer un
rôle de premier plan dans la politique ou dans l’art comme sur le marché. Ce sont
donc les « negociatores », les « mercatores » que l’on veut montrer. Hommes
d’affaires, a-t-on dit, et l’expression est excellente car elle exprime l’étendue
et la complexité de leurs intérêts : commerce proprement dit, opérations
financières de tous ordres, spéculation, investissement immobiliers et fonciers. On
s’est contenté ici d’évoquer pour les nommer les deux pôles de leur activité : le
commerce et la banque. D’ailleurs, pour désigner les plus puissants, les plus
représentatifs d’entre eux, le Moyen Age lui-même n’a-t-il pas employé le terme de
marchands-banquiers ? Or ce type est lié à la phase d’essor de l’économie de
l’Europe chrétienne à partir du XIème siècle. On a donc été amené à renoncer à
parler des marchands du Haut Moyen Age. Solution de facilité, dira-t-on. On évitait
ainsi d’avoir à exposer les thèses multiples qui s’affrontent à leur sujet ; on
n’avait à parler ni de leur nombre et de leur importance – infime pour certains,
déjà grande pour d’autres – , ni de leur nature – marchands spécialisés ou
d’occasion, marchands indépendants ou liés à des princes ou à des établissements
religieux, simples colporteurs ou déjà capitalistes aux larges horizons -, ni de
leur nationalité – Juifs ou Indigènes -, ni du problème capital, mais obscur et
obscurci par les théories, de leur origine – survivance du passé, du monde gréco-
romain, aventuriers itinérants, propriétaires fonciers qui se mettent à investir
des capitaux dans le commerce.

En tout cas, on pouvait ainsi plus aisément trancher la dernière alternative : plan
chronologique ou plan logique ? Ce qui eût été impossible si on était parti des
origines médiévales a paru légitime dans un cadre temporel où, après ce qu’on a
justement appelé une « révolution commerciale », les conditions fondamentales de la
vie du grand marchand chrétien demeurent relativement stables. On a donc opté pour
un exposé systématique où – tout en recherchant les liens entre les différentes
attitudes d’un même homme – on a pris le marchand banquier d’abord dans son cabinet
ou sur le marché – c’est-à-dire dans son activité professionnelle -, puis en face
du noble, de l’ouvrier, de la cité, de l’Etat – c’est-à-dire dans son rôle social
et politique -, ensuite en présence de l’Eglise et de sa conscience – c’est-à-dire
dans son attitude religieuse et morale -, enfin devant l’enseignement, l’art, la
civilisation – c’est-à-dire dans son rôle culturel.

Ces options n’ont pas causé seulement des remords. Elles se sont accompagnées de
repentirs dont on trouvera plus loin des traces qui ont semblé légitimes, voire
nécessaires.

Si l’on est resté attaché au seul marchand chrétien on n’a dissimulé ni l’ampleur
géographique de son activité, ni les problèmes professionnels ou moraux posés par
les contacts avec le monde schismatique ou hérétique ou païen. On n’a pas oublié
que le marchand chrétien du Moyen Age avait des horizons plus larges que ceux de
bien des érudits modernes qui l’ont étudié. Si Marco Polo est un cas exceptionnel
ou plutôt extrême, nombreux ont été ses confrères qui ont parcouru en pensée les
routes où il s’est réellement aventuré.

On n’a pas voulu non plus évoquer le marchand ou le banquier sans expliquer de quoi
était faite sa vie professionnelle. Du commerce on a donc esquissé les méthodes,
l’organisation, le cadre où évolue le commerçant.

On n’a pas davantage oublié qu’à l’ombre des puissants personnages dont on
s’occupait, les humbles, les petits, constituaient le tissu conjonctif d’un monde
qu’on ne pouvait comprendre sans eux et le lecteur pourra déceler dans le filigrane
leur visage anonyme. Au reste il a fallu se demander, à la suite d’éminents
historiens, à quoi correspondait la distinction entre grand et petit marchand au
Moyen Age, si elle était réductible à l’opposition entre le commerce de gros et de
détail.

De même si on a laissé de côté, sous son aspect historisant, le problème de


l’origine du marchand chrétien dans le Haut Moyen Age, on n’a étudié ni le problème
connexe des générations de commerçants – nouveaux riches ou fils de riches – ni
celui, qui lui est aussi lié, des préoccupations terriennes des hommes d’affaires
médiévaux.

Enfin, même à l’intérieur d’un cadre géographique et chronologique qui n’a pas
fondamentalement changé, on a tenu compte et de la diversité dans l’espace : le
marchand italien n’est pas le marchand hanséate ; et de l’évolution dans le temps :
le pionnier du XIIe siècle n’est pas le parvenu du XIIIe siècle, les crises du XIVe
siècle engendrent un autre type d’hommes d’affaires que la prospérité du XIIIe, le
cadre politique de la principauté ou de la monarchie nationale modèle un autre
personnage de marchand que le cadre communal des siècles précédents. On espère
qu’il ne sera pas perdu de vue que le déséquilibre qu’on trouvera peut-être en
faveur du marchand italien s’explique par l’exceptionnelle abondance de la
documentation qui le concerne, par le nombre et la qualité des publications qui se
sont occupées de lui, par le caractère « pionnier » de ses méthodes, la largeur de
ses perspectives qui en font un personnage exemplaire – à condition de se rappeler
qu’ailleurs on est en général loin d’être aussi avancé que lui.

On espère de l’indulgence du lecteur qu’il voudra bien alors placer au premier au


premier rang parmi les figures qui permettent de comprendre la chrétienté
médiévale, parmi ces « états du monde » que le pessimisme du Moyen Age finissant
entraînera dans la Danse Macabre à côté du chevalier, du moine, de l’universitaire,
du paysan, le marchand qui fit l’histoire comme eux et avec eux, avec d’autres
aussi dont on espère qu’ils obtiendront un jour, suivant la belle expression de
Lucien Febvre, le  » droit à l’histoire « .»

Savoir-faire – développement et conclusion d’une dissertation

Développement (2)

A ce stade, l’introduction est rédigée, la problématique posée et le plan arrêté.


Il est temps de passer au développement à proprement parler et d’arrêter de
différer la première écriture.

Je serai extrêmement laconique dans ce bref rappel puisque tout votre collège tend
à vous enseigner comment construire un discours argumenté selon une structure
réfléchie. Il faudra plutôt penser ce document comme un aide-mémoire, un bloc-notes
des remarques essentielles à avoir en tête lors de la rédaction de votre
développement. Ces rappels jetés sur le papier, passons aux choses sérieuses :

Rappelez-vous toujours qu’il n’existe pas de remède miracle, la seule bonne méthode
est de commencer à rédiger aussi vite que possible, dès que la problématique et le
plan sont fermement maîtrisés, sans perdre de temps et directement au propre. Il
n’y a que selon cette méthode que vous éviterez de devoir lâcher une copie
inachevée dans les mains du professeur relevant finalement les travaux d’élèves
auxquels il a déjà octroyé un temps supplémentaire.

Bien sûr, il aura fallu lors de l’édification du plan, produire les différents
arguments retenus, les exemples les ponctuant, les connecteurs entre paragraphe
ainsi que l’articulation des autres arguments. Ceci fait, vous pourrez observer la
colonne vertébrale de votre dissertation à venir – tout en sachant que celle-ci
pourra être modifiée légèrement au gré de votre rédaction si le besoin s’en
ressentait.

Lorsque vous progresserez dans votre écriture, n’oubliez jamais que les paragraphes
sont des entités vivantes, qu’ils sont organisés au sein d’un corps, la
dissertation elle-même. A l’intérieur de cette cellule-paragraphe, l’argument
choisi doit être développé, l’exemple qui s’y rattache s’il y a lieu, doit être
explicité, le tout avec nuance et mise en perspective.

Pour rendre les choses plus claires quant à l’exemple, on peut souligner que celui-
ci ne doit pas apparaître obligatoirement après chaque argument, cependant il
serait bon de l’incorporer dès que son inscription sera vue comme cohérente et
pertinente avec votre discours. Cet exemple servira à représenter l’argument,
l’illustrer selon un cadre spatio-temporel éclaté.

Parlons maintenant des enchaînements si chers à nos étudiants. Chaque paragraphe


doit suivre le précédant selon une articulation naturelle. La dissertation en
effet, impose d’elle-même une exigence de structure et de logique interne. Utilisez
donc les adverbes, les locutions, les conjonctions de coordinations – ce que nous
appelons pour aller plus vite les connecteurs – et respectez en ce sens un des
éléments essentiels d’une dissertation de qualité, les transitions. Notez au
passage que vous pouvez aussi bien remplacer ces adverbes par des phrases courtes
de votre cru comme « Après avoir abordé l’aspect social de ce thème, envisageons
maintenant son visage politique » … Phrases qui cumuleraient le double avantage
d’être des sortes de mini résumé et liants logiques pour la suite. Toutefois,
celles-ci doivent être brèves.

Finalement, on pourrait affirmer que, tout comme chaque corps a l’âge de ses
articulations ou artères c’est selon, la dissertation efficace vaut par ses
articulations. Plus vous aurez réfléchi ce domaine particulier plus l’art de la
dissertation ressortira dans vos écrits.

La conclusion

Soyons clairs : Surtout pas de rédaction bâclée, rédigée dans la fièvre


schizophrénique des dernières graines tombant du sablier. Il faut en tout cas y
penser très tôt et en tracer le squelette si possible après l’édification de plan
initial même si ce schéma pourra évoluer. On pourra attendre la fin de l’écriture
également. Cependant il est plus aisé d’écrire si l’on entrevoit le but à
atteindre. Tout comme un archer visualise la cible, vous ne lancerez pas vos traits
au hasard… pur gaspillage de style et de temps. En tous les cas, méditez à l’avance
le contenu de la conclusion en vous remémorant qu’une conclusion est avant tout une
réponse, non un résumé de votre travail. Ceci dit, elle peut également récapituler
– synthétiser les grands thèmes et moments exposés au sein de votre recherche à
condition de le faire de manière sélective et compressée.

On tentera donc d’y répondre à la question, d’en dégager les limites, les
contradictions éventuelles, enfin de présenter une opinion personnelle mesurée,
formulée clairement et sans excès. Attention ! Évitez les jugements caricaturaux, à
l’emporte-pièce, les réflexions grandiloquentes. Nuancez toujours vos propos et
soyez humbles par rapport à l’immensité du savoir. Puis, découlez sur une autre
problématique consécutive si cela est pertinent ou ouvrez sur une perspective
contextuelle présente, future ?

Quelques remarques finales quant à l’écriture, en vrac. La fréquentation des


maîtres de la langue est indispensable pour développer une maîtrise de l’écriture
appréciable lors d’un exercice comme celui de la dissertation en histoire, ce qui
transparaît clairement dans cette citation – Il faut savoir lire pour savoir écrire
– donc ne perdez plus de temps en pure perte et dévorez les auteurs littéraires
sans plus penser que ceux-là sont de poussiéreux dinosaures inutiles. A une année
de la fin de vos études gymnasiales, il serait bon d’y penser de manière profonde
et adulte.

Par ailleurs, au sujet de la forme voilà quelques principes jetés ici et là :

Pas de phrases trop longues


Pas de subordonnées multipliées à l’infini
Visez la sobriété du ton et du style
Utilisez de manière réfléchie les conjonctions de coordination
Evitez les contresens
Oubliez le style pompeux ou solennel
N’essayez pas de « faire érudit », vous finiriez pédant

En bref, votre écriture doit être simple, claire et précise. Enfin, au niveau des
temps, privilégiez le passé simple, l’imparfait, le passé composé et le présent, au
contraire bannissez le futur. Et respectez la concordance des temps svp.

Last but not least avant de passer aux exercices ; vérifiez inlassablement
l’orthographe général et plus particulièrement celui des éléments caractéristiques
de l’histoire – les noms des personnages, lieux et autres. Je ne donnerai pas
d’exemples rageants.

Merci d’en prendre bonne note.

2 Dossier inspiré de l’ouvrage de Saly, Scot, La dissertation en histoire, Cursus,


Armand Colin, 1994, pp. 86-111.

Texte de Christophe Rime pour des élèves des deux dernières années de collège (=
lycée).

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