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A/ Définitions
Les Firmes Multinationales (FMN) sont définies par Michalet comme étant des entreprises :
– De grande taille
– Qui à partir d'une base nationale
– Ont implanté des filiales à l'étranger et dans plusieurs pays
– Avec une stratégie et une organisation mondiale
Les Firmes Trans Nationales (FTN) sont définies par la CNUCED comme étant des sociétés qui
détiennent une participation significative dans le capitale :
– Des filiales (+ de 50% du capital possédé directement ou non) situés à l'étranger
– Des sociétés apparentés (entre 10% et 50% du capital possédé directement ou non) situés à
l'étranger
Par exemple Coca Colla est une firme Glocale car elle met en place un système de production
global tout en conservant une vision locale dans sa stratégie marketing. Les firmes sont aujourd'hui
plus glocale que réellement globales.
Les Investissements Directs à l'étranger se définissent comme étant le capital investi dans la
propriété d'actifs réels pour implanter une filiale à l'étranger ou pour prendre contrôle d'une
entreprise étrangères existante (Plus de 10% du capital).
Les IDE sont un premier indicateur de la multinationalisation des firmes. En effet, les opérations en
capital, qui rendent compte de la stratégie de multinationalisation des firmes, représentent entre
70% et 80% du poids total de l'indicateur. Ainsi, la hausse des IDE est synonyme de
multinationalisation des firmes.
L'indice XNAL ou indicateur de trans-nationalisation des firmes (ITN) a été développé par la
CNUCED. Il prend en compte plusieurs valeurs :
– Le CA réalisé à l'étranger
– Les effectifs à l'étranger
– Les actifs détenus à l'étranger
Si l'ITN :
– Est supérieur à 50%, la firme est globale
– Est inférieur à 20% la firme est faiblement internationalisée
Historiquement, on a :
– L'hégémonie des FMN des USA dans les relations économiques mondiales de 1945 à 1970
– Le réveil du Japon et des pays Européens depuis la fin des années 1970, qui tendent à
s'affirmer en matière d’internationalisation du système productif.
– Les FMN proviennent essentiellement des PDEM. EN 2010, 90% des FMN en était
originaires. Cependant on observe depuis les années 2000 à la croissance du nombre de
FMN en provenance des PED.
Depuis les années 1980, on assiste à une multinationalisation des services du fait :
– De la déréglementation et de la libéralisation sur ces secteurs (transport aérien,
télécommunication...)
– Des mutations technologiques ayant entraîné la baisse des coûts de communication (internet,
téléphonie mobile...)
– En 2009, selon la CNUCED, les services représentent la part la plus importante des IDE en
terme de flux comme de stock, du fait de la tendance qu'ont les entreprises à segmenter leur
chaîne de valeur. Ce n'est donc plus seulement la production manufacturière qui fait l'objet
de la DIPP !
Si la France était très peu multi-nationalisé jusqu'au milieu des années 1980, ce n'est plus le cas.
Selon une enquête de l'INSEE, en 2007 :
– on comptait plus de 800 groupes français hors secteur bancaire possédant au moins une
filiale hors union européenne
– Ils détenaient près de 25000 filiales à l'étranger (y compris UE)
– Ils ont réalisés 960 milliards d'euro de CA sur l'année
– Ils employaient près de 4 millions de salariés
L'UE est la première zone d’accueil des implantations des groupes français internationalisés avec :
– 53% des filiales et du CA
– 44% des effectifs
Hors de l'UE, les FMN française s'implantent d'abord dans les PDEM et surtout aux USA.
Néanmoins nos FMN s'orientent de plus en plus vers les PED et surtout vers les BRICS qui
représentent :
– 18% des effectifs des groupes internationalisés à l'étranger
– 9,4% de leur filiales
– 8% de leur CA
Ce phénomène s'explique surtout par l'implantation massive en chine. Entre 2007 et 2009,
– le nombre de filiales y a progressé de 45%
– Le CA y a progressé de 50%
On peut néanmoins montrer le retournement de cette tendance depuis 2013. En effet la valeur des
fusions acquisitions a tendance à croître Ainsi l'année 2015 représente un record en terme de Fusion
Acquisition :
– Avec 4600 milliards de dollars de fusions acquisition, l'année 2015 représente un record
depuis 1980
– Avec une croissance du montant total des Fusions Acquisitions de 41% depuis 2014
– Cette croissance s'explique essentiellement du fait de l'augmentation du montant des fusions
acquisitions et non par leur nombre. Ainsi les Fusions Acquisition dont la valeur dépasse 5
milliard de dollar a cru de 54%.
Une autre tendance semble marquante : les cycles de fusions acquisitions semblent se raccourcir
C'est en tout cas l'observation que fait Alexandre Courbon. Pour lui la duré des cycles :
– Est passée de 4 à 7 ans en moyenne avant la crise de 2008
– Contre 1 à 3 ans maintenant
Il l'explique par la volonté des entreprises de mettre en place des fusions acquisitions prévu de
longue date sur des fenêtres de tir courte ou l'économie se porte mieux.
Une autre tendance liés aux IDE est la prise de poids des PED dans ces derniers. En 2010, et pour la
première fois, les PED ont capté la moitié des flux d'IDE mondiaux. Néanmoins, cette tendance ne
profite qu'à quelques PED, ainsi les PMA et les pays d'Afrique en général capte toujours moins
d'IDE. La Chine en particulier capte 50% des IDE entrant des PED, et génère 40% de leurs IDE
sortant
Enfin on a une tendance à la tertiarisation des IDE : Orientation du stock mondial d'IDE vers...
Cette augmentation des IDE sortant s'explique par la volonté des entreprises françaises à s'adapter
au tissu productif européen. En effet les IDE français sont essentiellement réalisés dans la zone
euro.
En 2010 :
– 62,3% des IDE français étaient réalisés dans l'UE à 27
– 78,1% des IDE entrants en France proviennent de l'UE à 27
Pour R. Vernon, les stratégies des entreprises vont dépendre de la phase dans laquelle se trouve le
produit : nouveauté, croissance, maturité ou sénescence)
Ainsi si l'entreprise a :
– O : elle a intérêt à ventre une licence
– O + L : elle a intérêt à conquérir le marché par ses exportations
– O + L + I : elle a intérêt à investir à l'étranger
En somme pour qu'une entreprise s'internationalise elle doit avoir ces trois avantages.
Pour Mayer et Mucchielli, il existe plusieurs déterminants principaux à la localisation des firmes et
à leur multinationalisation :
– La taille du marché
– Le coût des facteurs de productions
– Le nombre d'entreprises déjà installés sur le site
– Les politiques publiques
derrière le nombre d'entreprises déjà présentes sur le marché se joue 2 enjeux majeurs :
– Celui de la pression concurrentielle : l'entreprise sera t elle capable de concurrencer les
acteurs locaux ?
– Celui des effets d'agglomération : y a-t-il des externalités positives pécuniaires ou non dont
pourrait bénéficier l'entreprise
Enfin pour Mucchielli, la multinationalisation d'une entreprise pourra se faire autour de 4 types de
stratégies différentes :
– Une stratégie d'approvisionnement : l'entreprise cherche à s'assurer de la régularité de ses
approvisionnement en produits primaires (énergie, matière première)
– Une stratégie de marché : L'entreprise cherche à se rapprocher de ses principaux marchés
par le biais de « filiales relais » généralement spécialisés dans la commercialisation et la
distribution
– Une stratégie de rationalisation de la production : la firme décide de l'implantation de
« filiales ateliers » en vue de produire tout ou partit d'un produit ou de ses composants
– Une stratégie technico-financière : l'entreprise prend en comte des données techniques sur
le marché (débouchés, infrastructures, qualité de la main d’œuvre) et des données
financières (taux de change, niveau de prélèvement obligatoires...)
Balance commerciale
La première critique qu'on pourrait faire de la multinationalisation des firmes serait celle de la
balance commerciale. En effet, la globalisation entraîne des délocalisations, ainsi des produits qui
étaient autrefois produits au niveau nationale sont désormais importés. La balance commerciale
devrait alors en toute logique être dégradée
cependant une étude de la CEPII montre qu'il n'en est rien. Selon eux, 1€ investit à l'étranger :
– Génère 0,59€ d'exports
– Génère 0,24€ d'importations
– Génère donc un solde positif de 0,35€ en faveur de l’excédent commercial.
L'emploi
On peut considérer que le commerce international est néfaste pour l'emploi des PDEM. En effet, les
délocalisations n’entraînent elles pas des licenciement de masse ?
Tout d'abord il faut définir cette délocalisation. Une délocalisation peut être définie comme :
– Un changement du lieu d'une unité de production
– Qui n'affecte pas le lieu de distribution
– Certains économistes ajoutent à cette définition l'ensemble des ouvertures d'unités de
production qui auraient pu être effectués au niveau national (qui s'adressent au marché
national donc)
Il faut mettre évidence deux effets : un effet quantitatif, est ce que la délocalisation détruit des
emplois, et un effet qualitatif, la délocalisation créé-t-elle des déséquilibres ?
D'un point de vue qualitatif, le commerce international semble être source de déséquilibres dans
l'emploi. En effet, les destructions d'emplois pèsent majoritairement sur le facteur peu qualifié :
– Les délocalisations s’opèrent sur des postes peu qualifiés pour bénéficier d'un coût de la
main d’œuvre plus faible.
– Le commerce international spécialise les PDEM dans des productions nécessitant du facteur
travail qualifié. Ce dernier devient donc le facteur abondant de la théorie de la répartition
de Samuelson et Stolper. Son prix augmente, et le facteur peu qualifié (facteur rare) voit son
prix diminuer
– Les PDEM vont ainsi se spécialiser dans :
• L’innovation : ce qui développe un secteur nécessitant un facteur qualifié et qui nuis à
l’emploi du fait du progrès technique qu'il génère (automatisation)
• La différenciation horizontale : le marketing et la R&D se développent au détriment de
l'industrie par exemple
• La différenciation verticale : la production de produits haut de gamme nécessite aussi un
facteur qualifié
Ainsi, le commerce international détruit des emplois peu qualifié pour créer des emplois qualifiés.
Le solde et certes positif mais le déséquilibre est réel.
Désindustrialisation
Les délocalisations sont souvent critiqués comme à l'origine de la désindustrialisation des PDEM.
Cependant comme le montre l'étude de Demmou :
– 30% des emplois perdus dans l'industrie proviennent du progrès technique (automatisation).
Kaldor et Verdon avaient montré que si les gain de productivité > croissance alors on
assistait à une destruction des emplois
– 20% sont à imputer à l'externalisation de certaines taches (comptabilité, recherche,
marketing) qui entraînent une requalification de ses emplois vers le tertiaires (sans qu'ils
n'aient été réellement détruits)
– « seulement » 13% de ces destructions sont à imputer à la concurrence internationale
Lionel Fontagné fait ainsi remarquer que pour 1 emploi détruit par la concurrence internationale, 14
le sont par le progrès technique.
Mieux vaut alors privilégier la compétitivité nationale. Pour cela on dispose de deux principaux
types de politiques :
– Les politiques industrielles : très utilisés jusqu'aux années 1970, on distingue :
• Les politiques de créneaux, qui consiste a mettre en place des champions nationaux
• Les politiques de filières, qui consistent a développer sur un territoire une filière forte, ex
: filière bois papiers
– Les politiques d’environnement, qui consistent à mettre en place un environnement
propice à augmenter la compétitivité des firmes nationales grâce notamment :
• A la mise en place d'institutions
• A la fiscalité, ou aux subventions
• A la réglementation
• …
– Les mesures de patriotisme économique
• Rendre les OPA hostiles plus compliquée par des dispositions légales ou en favorisant
l'actionnariat salarié par exemple
• L'élaboration d'une liste de secteur stratégique à protéger (défense nationale,
alimentation...)
• Mise en place de politiques industrielles ou d’environnement
Lorenzi et Fontagné vont, dans un rapport de 2004 du conseil économique et social, se prononcer en
faveur d'un certain retour aux politiques industrielles en Europe Ils proposent ainsi :
– D'instaurer un « Small Business Act » qui garantirait aux PME une certaine part des
commandes publiques
– De mettre en place des groupes de réflexion au niveau européen pour définir notamment des
secteurs prioritaires
– De mettre en place des pôles de compétitivités
– De mettre en place une politique de créneaux avec des champions européens
Pour Aghion cependant, les politiques industrielles ne sont pas pertinentes pour les entreprises
proches de la frontière technologique. En effet, ces pays réalisent une croissance dite intensive, qui
repose sur le progrès technique. Or 3 facteurs favorisent ce progrès :
– L'éducation
– Les politique macro-économiques
– L'intensité concurrentielle
Des mesures de patriotisme économique peuvent être mise en place afin de protéger son économie
sans s'exclure du commerce international.
l'étranger
https://fr.wikipedia.org/wiki/Division_internationale_du_travai