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Les FMN et la DIPP

I. Définition et mesure de la multinationalisation des firmes

A/ Définitions

Les Firmes Multinationales (FMN) sont définies par Michalet comme étant des entreprises :
– De grande taille
– Qui à partir d'une base nationale
– Ont implanté des filiales à l'étranger et dans plusieurs pays
– Avec une stratégie et une organisation mondiale

Les Firmes Trans Nationales (FTN) sont définies par la CNUCED comme étant des sociétés qui
détiennent une participation significative dans le capitale :
– Des filiales (+ de 50% du capital possédé directement ou non) situés à l'étranger
– Des sociétés apparentés (entre 10% et 50% du capital possédé directement ou non) situés à
l'étranger

Une firme est dite Globale si :


– Elle met en place une stratégie mondiale
– Elle organise son système de production en fonction d’objectifs mondiaux

Une firme est dite Glocale si :


– Elle met en place une stratégie globale sur certaines de ses activités comme la R&D
– Tout en conservant une vision locale sur d'autres activités comme la GRH, qui reste locale
ou nationale en vue de prendre en compte les spécificités de chaque zones.

Par exemple Coca Colla est une firme Glocale car elle met en place un système de production
global tout en conservant une vision locale dans sa stratégie marketing. Les firmes sont aujourd'hui
plus glocale que réellement globales.

Les Investissements Directs à l'étranger se définissent comme étant le capital investi dans la
propriété d'actifs réels pour implanter une filiale à l'étranger ou pour prendre contrôle d'une
entreprise étrangères existante (Plus de 10% du capital).

Les IDE se décomposent ainsi :


– Prise de contrôle d'une société étrangère (+ 10% dans le capital) Opérations en
– Implantation à l'étranger d'unités commerciales ou de production capital
– Prêts inter-filiales
– Bénéfices réinvestit

Les IDE vont servir à mettre en évidence :


– L'attractivité nationale d'un pays au regard des IDE entrants
– La stratégie de multinationalisation des firmes nationales grâce aux IDE sortants
B/ Indicateurs de la trans-nationalisation des firmes :

Les IDE sont un premier indicateur de la multinationalisation des firmes. En effet, les opérations en
capital, qui rendent compte de la stratégie de multinationalisation des firmes, représentent entre
70% et 80% du poids total de l'indicateur. Ainsi, la hausse des IDE est synonyme de
multinationalisation des firmes.

L'indice XNAL ou indicateur de trans-nationalisation des firmes (ITN) a été développé par la
CNUCED. Il prend en compte plusieurs valeurs :
– Le CA réalisé à l'étranger
– Les effectifs à l'étranger
– Les actifs détenus à l'étranger

Ainsi ITN = 1/3*(Actif détenus à l'étranger + CA réalisé à l'étranger + Effectifs à l'étranger)


Actif total CA Total Effectif Total

Si l'ITN :
– Est supérieur à 50%, la firme est globale
– Est inférieur à 20% la firme est faiblement internationalisée

II. La multinationalisation des firmes dans le temps

A/ Les Firmes Multinationales

Le nombre de FMN a tendance à fortement croître depuis les années 1970 :


– Il y en avait environ 7000 dans le monde au début des années 1970
– 37000 au début des années 1990
– 82000 au début des années 2000

Historiquement, on a :
– L'hégémonie des FMN des USA dans les relations économiques mondiales de 1945 à 1970
– Le réveil du Japon et des pays Européens depuis la fin des années 1970, qui tendent à
s'affirmer en matière d’internationalisation du système productif.
– Les FMN proviennent essentiellement des PDEM. EN 2010, 90% des FMN en était
originaires. Cependant on observe depuis les années 2000 à la croissance du nombre de
FMN en provenance des PED.

Depuis les années 1980, on assiste à une multinationalisation des services du fait :
– De la déréglementation et de la libéralisation sur ces secteurs (transport aérien,
télécommunication...)
– Des mutations technologiques ayant entraîné la baisse des coûts de communication (internet,
téléphonie mobile...)
– En 2009, selon la CNUCED, les services représentent la part la plus importante des IDE en
terme de flux comme de stock, du fait de la tendance qu'ont les entreprises à segmenter leur
chaîne de valeur. Ce n'est donc plus seulement la production manufacturière qui fait l'objet
de la DIPP !
Si la France était très peu multi-nationalisé jusqu'au milieu des années 1980, ce n'est plus le cas.
Selon une enquête de l'INSEE, en 2007 :
– on comptait plus de 800 groupes français hors secteur bancaire possédant au moins une
filiale hors union européenne
– Ils détenaient près de 25000 filiales à l'étranger (y compris UE)
– Ils ont réalisés 960 milliards d'euro de CA sur l'année
– Ils employaient près de 4 millions de salariés

Quand aux principaux groupes du secteur bancaire français :


– Ils détenaient en 2007 environ 1000 filiales à l'étranger
– Ils employaient 200.000 salariés dont 32% à l'étranger

L'UE est la première zone d’accueil des implantations des groupes français internationalisés avec :
– 53% des filiales et du CA
– 44% des effectifs

Hors de l'UE, les FMN française s'implantent d'abord dans les PDEM et surtout aux USA.
Néanmoins nos FMN s'orientent de plus en plus vers les PED et surtout vers les BRICS qui
représentent :
– 18% des effectifs des groupes internationalisés à l'étranger
– 9,4% de leur filiales
– 8% de leur CA

Ce phénomène s'explique surtout par l'implantation massive en chine. Entre 2007 et 2009,
– le nombre de filiales y a progressé de 45%
– Le CA y a progressé de 50%

B/ Les Investissements direct à l'étranger

L'évolution des IDE au niveau mondial depuis 1950 :


– Dans les années 1950 on a une hégémonie américaine dans les IDE. 50% des flux d'IDE se
font des USA vers l'Europe
– Depuis 1980, les IDE connaissent une croissance exponentielle. Le Japon voit son poids
dans les IDE sortant augmenter considérablement entre 1985 et 1990 du fait de l'endaka du
yen (appréciation du yen par rapport au dollar permettant aux entreprises japonaises de
s'implanter à moindre coût à l'étranger
– Entre 1991 et 1995, les IDE ont cru de 22,5% en moyenne par an
– Entre 1996 et 2000 le rythme de croissance passe à 40,1% par an en moyenne
– Entre 2001 et 2005 on assiste à un net ralentissement avec 5,3% de croissance par an. Les
PED voient leur poids dans ces IDE augmenter
– La crise mondiale de 2009 est à l'origine d'une chute brutale des IDE de – 32,1%
– En 2009 et 2010 on a une timide reprise de cette croissance des IDE
– Le poids des PED dans les IDE n'a cessé d'augmenter, ils représentent ainsi 34% des IDE
sortant en 2014 contre 9% en 2004

Ce ralentissement de la croissance des IDE s'explique essentiellement par le ralentissement des


fusions acquisitions durant la crise de 2008.

On peut néanmoins montrer le retournement de cette tendance depuis 2013. En effet la valeur des
fusions acquisitions a tendance à croître Ainsi l'année 2015 représente un record en terme de Fusion
Acquisition :
– Avec 4600 milliards de dollars de fusions acquisition, l'année 2015 représente un record
depuis 1980
– Avec une croissance du montant total des Fusions Acquisitions de 41% depuis 2014
– Cette croissance s'explique essentiellement du fait de l'augmentation du montant des fusions
acquisitions et non par leur nombre. Ainsi les Fusions Acquisition dont la valeur dépasse 5
milliard de dollar a cru de 54%.

Une autre tendance semble marquante : les cycles de fusions acquisitions semblent se raccourcir
C'est en tout cas l'observation que fait Alexandre Courbon. Pour lui la duré des cycles :
– Est passée de 4 à 7 ans en moyenne avant la crise de 2008
– Contre 1 à 3 ans maintenant

Il l'explique par la volonté des entreprises de mettre en place des fusions acquisitions prévu de
longue date sur des fenêtres de tir courte ou l'économie se porte mieux.

Or le niveau de fusions acquisition dépend fortement du cycle économique mondial. On a vu une


forte chute de ces derniers en 2001 suite à la crise de la e-bulle puis en 2008 avec la crise des
surprimes, ce qui montre a quel point ce niveau de fusion acquisition dépend des anticipations des
entreprises multinationales.

Une autre tendance liés aux IDE est la prise de poids des PED dans ces derniers. En 2010, et pour la
première fois, les PED ont capté la moitié des flux d'IDE mondiaux. Néanmoins, cette tendance ne
profite qu'à quelques PED, ainsi les PMA et les pays d'Afrique en général capte toujours moins
d'IDE. La Chine en particulier capte 50% des IDE entrant des PED, et génère 40% de leurs IDE
sortant

Enfin on a une tendance à la tertiarisation des IDE : Orientation du stock mondial d'IDE vers...

Secteur primaire Secteur secondaire Secteur tertiaire


1975 25,00% 45,00% 30,00%
2008 5,80% 40,00% 54,20%

Concernant la France dans les IDE mondiaux au niveau historique :


– Jusque dans les années 1970, la France est mal positionnée dans les IDE
– Durant les années 1980, les IDE vont croître exponentiellement. Entre 1980 et 1990 :
• Les flux d'IDE entrant vont être multipliés par 3
• Les flux d'IDE sortant vont être multipliés par 12

Cette augmentation des IDE sortant s'explique par la volonté des entreprises françaises à s'adapter
au tissu productif européen. En effet les IDE français sont essentiellement réalisés dans la zone
euro.

En 2010 :
– 62,3% des IDE français étaient réalisés dans l'UE à 27
– 78,1% des IDE entrants en France proviennent de l'UE à 27

On peut tirer plusieurs conclusions sur les IDE :


– La tendance à la croissance sur le long terme des IDE, et donc de la multinationalisation
– Leur sensibilité forte à la conjoncture mondiale, notamment due à la sensibilité des fusions
acquisitions
– La tendance à l'augmentation des PED dans les IDE sortant comme entrant
– La tertiarisation des IDE

III. Explications théoriques de la multinationalisation des firmes

A/ La théorie du cycle de vie du produit de R. Vernon

Pour R. Vernon, les stratégies des entreprises vont dépendre de la phase dans laquelle se trouve le
produit : nouveauté, croissance, maturité ou sénescence)

Ainsi on aura le phénomène suivant :


– En période de nouveauté : l'entreprise exploite son produis au niveau national, elle n'a
donc pas encore de stratégie multinationale
– En période de croissance : L'entreprise cherchera à saisir des potentiels sur des marchés
étrangers en recourant à l'exportation
– En période de maturité : Des concurrents étrangers viennent concurrencer l'entreprise qui
devra réduire ses coûts pour maintenir sa compétitivité. Pour cela elle délocalisera sa
production à l'étranger. Ceci entraînera nécessairement une hausse des IDE par la hausse des
opérations en capital

B/ Multinationalisation et paradigme O.L.I

Pour J. Dunning, la multinationalisation d'une entreprise dépend de sa détention d'une série


successive de trois avantages différents :
– Ownership advantages (O) : qui représente un avantage concurrentiel de l'entreprise.
L'entreprise cherchera à exploiter au maximum cet avantage, et donc cherchera à
« l'exporter ». On doit se demander à ce stable si :
• cet avantage concurrentiel est transférable (par exemple une capacité de R&D,
l'exploitation d'un brevet...)
• cet avantage concurrentiel n'est pas transférable ou est partiellement transférable. (ex : le
mode de management est peu transférable).
– Localisation (L) : les avantages relatifs à la localisation peuvent être de deux natures
différentes :
• liés à l'offre : coût de la main d’œuvre faible, qualité des télécommunication, stabilité
politique, ou stabilité macro économique
• liés à le demande : taille du marché et proximité culturelle notamment
– Internalisation (I) : l'entreprise a-t-elle intérêt à internaliser ces activités ou a recourir à la
sous traitance ? Pour Hymen, cette décision d'internalisation dépend des coûts de transaction
de l'entreprise. Cette dernière aura alors deux choix :
• Sous traiter l'exploitation à une entreprise locale, si les coûts de transaction sont faibles
• S'implanter si les coûts de transaction sont forts

Ainsi si l'entreprise a :
– O : elle a intérêt à ventre une licence
– O + L : elle a intérêt à conquérir le marché par ses exportations
– O + L + I : elle a intérêt à investir à l'étranger

En somme pour qu'une entreprise s'internationalise elle doit avoir ces trois avantages.

C/ Structure des marchés : avantage monopolistique et effet d'agglomération

Pour Mayer et Mucchielli, il existe plusieurs déterminants principaux à la localisation des firmes et
à leur multinationalisation :
– La taille du marché
– Le coût des facteurs de productions
– Le nombre d'entreprises déjà installés sur le site
– Les politiques publiques

derrière le nombre d'entreprises déjà présentes sur le marché se joue 2 enjeux majeurs :
– Celui de la pression concurrentielle : l'entreprise sera t elle capable de concurrencer les
acteurs locaux ?
– Celui des effets d'agglomération : y a-t-il des externalités positives pécuniaires ou non dont
pourrait bénéficier l'entreprise

Mucchielli va distinguer deux types d'avantages :


– Les avantages comparatifs : d'un maintien sur le territoire national : on se demande si
l'entreprise à s'implanter, en somme, quels sont les coûts de productions comparés des deux
marchés, quelle est leur taille, leur dynamique ?...
– Les avantages compétitifs : On se demande si l'entreprise dispose d'une forte position sur
son marché d'origine, dispose-t-elle d'économies d'échelles ? Ses produits sont ils
différenciés ?...

L'entreprise aura alors deux possibilités


– Si les avantages comparatifs sont fort (que le marché d’accueil est moins accueillant que
celui d'origine) et que son avantage compétitif est faible, alors l'entreprise aura intérêt à
exporter
– Si les avantages comparatifs sont faibles et que l'avantage compétitif est fort, l'entreprise
aura intérêt à l'exporter et donc à s'implanter à l'étranger, à se multinationaliser.

Enfin pour Mucchielli, la multinationalisation d'une entreprise pourra se faire autour de 4 types de
stratégies différentes :
– Une stratégie d'approvisionnement : l'entreprise cherche à s'assurer de la régularité de ses
approvisionnement en produits primaires (énergie, matière première)
– Une stratégie de marché : L'entreprise cherche à se rapprocher de ses principaux marchés
par le biais de « filiales relais » généralement spécialisés dans la commercialisation et la
distribution
– Une stratégie de rationalisation de la production : la firme décide de l'implantation de
« filiales ateliers » en vue de produire tout ou partit d'un produit ou de ses composants
– Une stratégie technico-financière : l'entreprise prend en comte des données techniques sur
le marché (débouchés, infrastructures, qualité de la main d’œuvre) et des données
financières (taux de change, niveau de prélèvement obligatoires...)

D/ Le protectionnisme comme explication de la multinationalisation des firmes


Mundel considère que les entreprises vont se multinationaliser dans le cas ou elles ont peur d'un
regain de protectionnisme sur un des marchés sur lequel ils sont implantés (sur lequel ils exportent).
Pour ne pas subir le risque de voir ce marché disparaître, ils vont s'implanter dessus au travers de
filiales ou de sociétés apparentés Ainsi, on a pu voir dans les années 1960 nombre d'entreprises
américaines s'implanter en Europe à la suite du traité de Rome de 1957. Les entreprises américaines
ayant peur de perdre le marché européen.

IV. Risques liés à la multinationalisation des firmes

A/ Déséquilibres provoqués par les stratégies des FMN

Balance commerciale

La première critique qu'on pourrait faire de la multinationalisation des firmes serait celle de la
balance commerciale. En effet, la globalisation entraîne des délocalisations, ainsi des produits qui
étaient autrefois produits au niveau nationale sont désormais importés. La balance commerciale
devrait alors en toute logique être dégradée

cependant une étude de la CEPII montre qu'il n'en est rien. Selon eux, 1€ investit à l'étranger :
– Génère 0,59€ d'exports
– Génère 0,24€ d'importations
– Génère donc un solde positif de 0,35€ en faveur de l’excédent commercial.

Ce solde positif s'explique par l'accroissement de l'activité généré par l'investissement.

L'emploi

On peut considérer que le commerce international est néfaste pour l'emploi des PDEM. En effet, les
délocalisations n’entraînent elles pas des licenciement de masse ?

Tout d'abord il faut définir cette délocalisation. Une délocalisation peut être définie comme :
– Un changement du lieu d'une unité de production
– Qui n'affecte pas le lieu de distribution
– Certains économistes ajoutent à cette définition l'ensemble des ouvertures d'unités de
production qui auraient pu être effectués au niveau national (qui s'adressent au marché
national donc)

Il faut mettre évidence deux effets : un effet quantitatif, est ce que la délocalisation détruit des
emplois, et un effet qualitatif, la délocalisation créé-t-elle des déséquilibres ?

D'un point de vu quantitatif, il semble que le commerce internationale et la multinationalisation ne


soient pas néfastes :
Ainsi selon une étude de l'INSEE mise en œuvre par Barlet, Blanchet et Crusson :
– Sur la période de 2000 à 2005, les délocalisations ont détruit en moyenne 36000 emplois par
ans
– Sur la période de 1991 à 2005, ils en on créé en moyenne 40000 par an
– Ainsi le commerce international créé en moyenne 4000 emplois par an
Cependant la tendance semble s'inverser. Ainsi, la concurrence détruit de plus en plus d'emplois
dans l'industrie. Selon une étude de l'INSEE :
– Entre 1980 et 2007, elle était responsable de 13% des destructions d'emplois dans l'industrie
– Entre 2007 et maintenant, elles sont responsable de 28% de ces destructions d'emplois.

D'un point de vue qualitatif, le commerce international semble être source de déséquilibres dans
l'emploi. En effet, les destructions d'emplois pèsent majoritairement sur le facteur peu qualifié :
– Les délocalisations s’opèrent sur des postes peu qualifiés pour bénéficier d'un coût de la
main d’œuvre plus faible.
– Le commerce international spécialise les PDEM dans des productions nécessitant du facteur
travail qualifié. Ce dernier devient donc le facteur abondant de la théorie de la répartition
de Samuelson et Stolper. Son prix augmente, et le facteur peu qualifié (facteur rare) voit son
prix diminuer
– Les PDEM vont ainsi se spécialiser dans :
• L’innovation : ce qui développe un secteur nécessitant un facteur qualifié et qui nuis à
l’emploi du fait du progrès technique qu'il génère (automatisation)
• La différenciation horizontale : le marketing et la R&D se développent au détriment de
l'industrie par exemple
• La différenciation verticale : la production de produits haut de gamme nécessite aussi un
facteur qualifié

Ainsi, le commerce international détruit des emplois peu qualifié pour créer des emplois qualifiés.
Le solde et certes positif mais le déséquilibre est réel.

Désindustrialisation

Les délocalisations sont souvent critiqués comme à l'origine de la désindustrialisation des PDEM.
Cependant comme le montre l'étude de Demmou :
– 30% des emplois perdus dans l'industrie proviennent du progrès technique (automatisation).
Kaldor et Verdon avaient montré que si les gain de productivité > croissance alors on
assistait à une destruction des emplois
– 20% sont à imputer à l'externalisation de certaines taches (comptabilité, recherche,
marketing) qui entraînent une requalification de ses emplois vers le tertiaires (sans qu'ils
n'aient été réellement détruits)
– « seulement » 13% de ces destructions sont à imputer à la concurrence internationale

Lionel Fontagné fait ainsi remarquer que pour 1 emploi détruit par la concurrence internationale, 14
le sont par le progrès technique.

B/ Le rôle de l’État face à ces stratégies des FMN

Les politiques protectionnistes apparaissent aujourd'hui comme une mauvaise solution :


– L'ouverture des frontières favorise le bien être des populations
– Limiter les importations a des effets néfastes (baisse du pouvoir d'achat, de la diversité des
produits, des innovations et du phénomène d'apprentissage mutuel)
– Le protectionnisme entraîne un risque de rétorsion des pays étrangers

Mieux vaut alors privilégier la compétitivité nationale. Pour cela on dispose de deux principaux
types de politiques :
– Les politiques industrielles : très utilisés jusqu'aux années 1970, on distingue :
• Les politiques de créneaux, qui consiste a mettre en place des champions nationaux
• Les politiques de filières, qui consistent a développer sur un territoire une filière forte, ex
: filière bois papiers
– Les politiques d’environnement, qui consistent à mettre en place un environnement
propice à augmenter la compétitivité des firmes nationales grâce notamment :
• A la mise en place d'institutions
• A la fiscalité, ou aux subventions
• A la réglementation
• …
– Les mesures de patriotisme économique
• Rendre les OPA hostiles plus compliquée par des dispositions légales ou en favorisant
l'actionnariat salarié par exemple
• L'élaboration d'une liste de secteur stratégique à protéger (défense nationale,
alimentation...)
• Mise en place de politiques industrielles ou d’environnement

Lorenzi et Fontagné vont, dans un rapport de 2004 du conseil économique et social, se prononcer en
faveur d'un certain retour aux politiques industrielles en Europe Ils proposent ainsi :
– D'instaurer un « Small Business Act » qui garantirait aux PME une certaine part des
commandes publiques
– De mettre en place des groupes de réflexion au niveau européen pour définir notamment des
secteurs prioritaires
– De mettre en place des pôles de compétitivités
– De mettre en place une politique de créneaux avec des champions européens

Pour Aghion cependant, les politiques industrielles ne sont pas pertinentes pour les entreprises
proches de la frontière technologique. En effet, ces pays réalisent une croissance dite intensive, qui
repose sur le progrès technique. Or 3 facteurs favorisent ce progrès :
– L'éducation
– Les politique macro-économiques
– L'intensité concurrentielle

Ainsi, en réduisant artificiellement l'intensité concurrentielle, les pays proche de la frontière


technologique incitent leurs entreprises à ne pas investir dans l'innovation. Leur croissance est donc
réduite de ce fait.

Mais les politiques environnementale d'attractivité sont aussi porteuse de risques :


– Elles entraînent une concurrence fiscale et sociale entre les pays au détriment :
• Des revenus du travail, (charges sociales par exemple)
• Des taxes sur la valeur ajoutée (TVA)
• Les ménages verront leur pouvoir d'achat restreint, la demande diminuant, on aura un
ralentissement naturel de la croissance
– Elles n'attirent que des entreprises volatiles

Des mesures de patriotisme économique peuvent être mise en place afin de protéger son économie
sans s'exclure du commerce international.

Mais ce patriotisme économique a ses limites :


– Il peut dégrader l'efficacité des entreprises nationales : en effet en diminuant le risque d'OPA
par exemple on donne au dirigent une sécurité qui peut dissuader ses prises de risque
– Il peut dégrader la capacité d'adaptation à la concurrence mondiale de l'entreprise
– Il peut entraîner des difficultés de financement en les privant d'apport de capitaux
étrangers
– Il peut entraîner un risque de réaction protectionniste de

l'étranger

https://fr.wikipedia.org/wiki/Division_internationale_du_travai

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