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Apprenant : Enseignante :
Yvette S. TANKPINOU KIKI
Maître de Conférences/CAMES
Cours de Mécanique des sols 2
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PLAN DE COURS
OBJECTIFS
Apprendre à l’étudiant à analyser le comportement des sols sous charge et de déterminer leur
capacité portante tant au niveau des fondations superficielles que des fondations profondes.
Acquérir des notions sur la stabilité des sols et les interactions sols / ouvrages.
METHODE D’ENSEIGNEMENT
La méthode d’enseignement est la méthode interactive qui requiert un dialogue permanent
entre Etudiants et Professeur. Elle concerne le Cours théorique et les Travaux Dirigés
individuels et/ou en équipe.
MODE D’EVALUATION
Par période, le mode d’évaluation est basé sur le déroulement de deux examens ; le
premier a lieu en milieu de cours et le second à la fin.
La présence, l’assiduité et la participation seront prises en compte.
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Cours de Mécanique des sols 2
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BIBLIOGRAPHIE
1- François SCHLOSSER
Eléments de Mécanique des sols
Presses de l’ENPC - 2003
2- Eric GERVREAU
Géotechnique – Calcul des ouvrages : Exercices résolus
Gaëtan Morin Editeur
4- Léandre R. ACCALOGOUN
Aide-mémoire : Objet et Définition d’essais de laboratoire
Omni Images Editions
5- Pierre HABIB
Précis de Géotechnique : Applications de la mécanique des sols et des roches
Editions Dunod
6- J. COSTET et SANGLERAT
Cours pratique de Mécanique des sols – Dunod 1981
7- J. COSTET et SANGLERAT
Cours pratique de Mécanique des sols – Calcul des ouvrages – tome 2
Editions Bordas 1985, 352 pages
8- J. NUYENS
Capacité portante et tassement des fondations à partir d’essais in-situ
Editions Eyrolles 1974, 139 pages
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Cours de Mécanique des sols 2
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SOMMAIRE
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Cours de Mécanique des sols Chapitre 1 : Consolidation et tassement des les sols
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1- Généralités
Lorsque l’on charge un sol par un remblai, une fondation ou un mur de soutènement, il se
produit des déformations qui s’accompagnent de variations de volume apparent. Ce sont ces
variations de volume qui feront l’objet de ce chapitre. Donnons d’abord la signification de
quelques termes.
La compressibilité est l’aptitude d’un corps à diminuer de volume (à masse constante) sous
l’effet d’une augmentation de pression. Elle se manifeste instantanément et n’est pas
nécessairement réversible.
La consolidation est le phénomène de réduction progressive de la teneur en eau, par
conséquent, de volume apparent en fonction du temps d’une couche de sol saturé sous
l’action d’une charge constante.
Evacuation de l’eau
Diminution de w Réarrangement des grains
Diminution de u Diminution de w
V important V faible
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Cours de Mécanique des sols Chapitre 1 : Consolidation et tassement des les sols
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Cet essai permet d’établir, pour un échantillon donné, deux types de courbes : les courbes de
consolidation et la courbe de compressibilité.
L’intersection des tangentes aux deux branches de la courbe définit la fin conventionnelle de
la consolidation primaire correspondant à s100 et t100 sur la figure 3..
3
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Cours de Mécanique des sols Chapitre 1 : Consolidation et tassement des les sols
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e0
ep
Remarques :
parties sensiblement rectilignes, AB à faible pente et CD
- La courbe est composée de deux
à forte pente, raccordée par une partie courbe.
- On constate en outre, lors d’un cycle de déchargement – rechargement DEFGH, que le
.
matériau n’a pas un comportement élastique.
Il faut remarque que la pression de préconsolidation est variable avec la profondeur à laquelle
se trouve l’élément de sol considéré.
4
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Cours de Mécanique des sols Chapitre 1 : Consolidation et tassement des les sols
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capillaires, ou le tassement secondaire qui augmente les liaisons entre les grains, ce qui
équivaut à une charge supplémentaire.
Si ( 'p = 0' ), le sol est dit normalement consolidé. Le sol est consolidé sous la pression
Le tassement du sol est faible, voire nul (sol gonflant par exemple) sous des contraintes
inférieures à 'p puisque celui-ci était déjà consolidé. Au-delà de cette contrainte, le processus
de consolidation, tel que décrit précédemment, se développe et les tassements sont sensibles et
plus ou moins importants selon la nature du sol ; cette deuxième partie du cycle de
chargement s’appelle courbe vierge.
La pente de la tangente à la courbe vierge (droite la plus aiguë) est appelée coefficient de
compressibilité et notée Cc. Elle caractérise le domaine normalement consolidé et permet de
préciser la sensibilité du sol au tassement le long de cette courbe.
Retenons quelques valeurs de l’indice de compression Cc
Sable 0,01 < Cc < 0,10
Argile raide 0,10 < Cc < 0,25
Argile moyenne 0,25 < Cc < 0,80
Argile molle 0,80 < Cc < 2,50
1er cas :
H0 '
Si 0' + z < 'p s [C s log 0 ' z ]
1 e0 0
2ème cas :
H0 p '
'
Si 0' + z > 'p s [C s log ' C c log 0 ' z ]
1 e0 0 p
avec :
Cs : coefficient de recompression ;
Hi : Hauteur (épaisseur de la couche i )
e0 : indice des vides initial ;
0' : Contrainte effective due au poids des terres
'p : Contrainte effective de préconsolidation ;
z : Contrainte induite par la surcharge à la profondeur z ;
Cc : Coefficient de compressibilité.
Pour une succession de couches, on admet que le tassement total est égal à la somme des
tassements calculés pour chaque couche.
NB : log est le logarithme de base 10 (logarithme décimal) ; log log10.
U 2U k.Ev
On montre que Cv . 2 avec Cv
t z w
Cv est appelé coefficient de consolidation verticale et on l’exprime en m2/s. Il n’est pas une
constante au cours de la consolidation car Ev et k sont variables. Dans la pratique, on ne
calcule pas Cv, mais on le mesure directement à l’œdomètre et on le suppose constant.
Cv
Si l’on définit le nombre sans dimension T suivant appelé facteur temps : T .t , le degré
H2
T3
de consolidation U est lié à T par la formule de BRINCH HANSEN U 6 .
T 3 0,5
6
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Cours de Mécanique des sols Chapitre 1 : Consolidation et tassement des les sols
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Ses valeurs sont couramment représentées sous forme d’abaque ou de tableau de valeurs
(tableau 4).
T U (%) T U (%) U (%) T U(%) T
0 0 0,250 56,2 0 0 55 0,238
0,004 7,1 0,300 61,3 5 0,002 60 0,286
0,008 10,1 0,350 65,8 10 0,008 65 0,342
0,012 12,4 0,400 69,8 15 0,018 70 0,403
0,020 16,0 0,500 76,4 20 0,031 75 0,477
0,028 18,9 0,600 81,6 25 0,049 80 0,567
0,048 24,7 0,700 85,6 30 0,071 85 0,684
0,072 30,3 0,800 88,7 35 0,096 90 0,848
0,100 35,7 0,900 91,2 40 0,126 95 1,129
0,150 43,7 1,000 93,2 45 0,160 100 ∞
0,200 50,4 1,500 98,0 50 0,196
Cv
Pour une couche d’épaisseur H drainée d’un seul côté, T .t ; lorsque la couche
H2
H
est drainée des 2 côtés, la longueur de drainage devient H’ = et la formule devient
2
Cv Chargement
T 4 .t
H2
drain
H Sol compressible
Couche imperméable
Figure 5 : Couche drainée d’un seul côté
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Cours de Mécanique des sols Chapitre 1 : Consolidation et tassement des les sols
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Applications
Exercice 1
Un essai de consolidation à l’œdomètre a été réalisé sur un échantillon d’une argile molle. La
hauteur initiale de l’échantillon est de 25 mm. Les hauteurs mesurées de l’échantillon au bout
d’un temps t sont respectivement de :
t
1'' 13’’ 25’’ 1’ 2’ 4’59’’ 20’ 1h5’’ 2h15’3’’ 12h 25h 2j 5j
h
24,96 24,94 24,92 24,9 24,86 24,82 24,76 24,7 24,6 24,15 24,06 24,04 24,03
Exercice 3
La construction d’un rez-de-chaussée a nécessité dans le cadre des études de sol l’exécution
d’un essai œdométrique qui a donné les résultats figurant dans le tableau ci-après.
’v (kPa) 50 570 1 433 2 580 5 160 7 742 10 000 5 160 1 433 50
e 0,6025 0,5850 0,5507 0,5353 0,5082 0,4982 0,4822 0,4846 0,4897 0,5206
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Cours de Mécanique des sols 2 Chapitre 2 : Notion de résistance au cisaillement des sols
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1- Généralités
Les sols comme beaucoup de milieux se rompent lorsque la valeur de la contrainte de cisaillement
τ dépasse une certaine valeur fonction de la contrainte normale σ.
La rupture d’un sol est quelque fois difficile à définir ; il n’y a pas de rupture franche mais une
déformation progressive avec les contraintes.
On définit la rupture d’un sol à partir de l’observation des courbes effort-déformation dans
des essais à déformation contrôlée.
τ A
II
La résistance au cisaillement d’un sol est la contrainte maximale de cisaillement que le sol
peut supporter, le cisaillement étant le mode de rupture dans lequel la portion du sol situé d'un
côté d'un plan ou d'une surface glisse le long de la portion située de l'autre côté.
Dans tous les sols, il existe un frottement qui se manifeste aux points de contact entre les
grains. Ce frottement intergranulaire est mesuré par l’angle de frottement interne noté φ.
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Cours de Mécanique des sols 2 Chapitre 2 : Notion de résistance au cisaillement des sols
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Dans les sols très fins, on rencontre en plus des frottements intergranulaires, des forces
d’attraction entre particules (résultant à la fois de la structure de ces particules et de leur très
faible dimension) qui se traduisent par une « cohésion du sol ». Elle est exprimée par une
pression et varie en fonction de la teneur en eau des sols. D’après Coulomb, «la cohésion d’un
sol est la résistance que ses particules solides opposent à leur désunion ».
Ce vecteur peut aussi se décomposer dans le repère des directions principales en deux
composantes désignées respectivement par : σ1 pour la plus grande, σ3 pour la plus petite.
H : Contrainte principale
horizontale (3)
α
Plan de cisaillement
V : Contrainte principale
verticale (1)
La méthode de Mohr est une manière de représenter graphiquement dans un système de
coordonnées orthogonal plan le cas le plus général d’un état de contraintes. Les contraintes
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Cours de Mécanique des sols 2 Chapitre 2 : Notion de résistance au cisaillement des sols
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1 3 1 3
Il est admis que pour tout matériau, si l’on fait varier les couples ( , ), les
2 2
cercles de Mohr correspondants aux contraintes appliquées juste avant la rupture, admettent
une même enveloppe appelée courbe intrinsèque. Cette courbe sépare dans le plan (σ,τ) les
zones de contraintes possibles, des zones de contraintes impossibles à atteindre parce qu’il y a
rupture du matériau avant.
Pour les sols, à des niveaux de contrainte courant en construction, on peut assimiler la courbe
intrinsèque à une droite d’équation :
- sol sec : τ = C + σ tan φ
- sol saturé : τ = C + (σ-u) tan φ = C + σ’ tan φ
C’est le critère de Mohr-Coulomb.
Appelée droite de Coulomb, cette droite est définie à l’aide de l’ordonnée à l’origine qui est
la cohésion C et de l’angle que fait cette droite avec l’axe des contraintes normales σ qui est
l’angle de frottement interne φ ou angle de résistance aux contraintes tangentielles. Elle coupe
l’axe des abscisses à – C.cotg φ Droite intrinsèque
τ
φ
Domaine interdit
Courbe intrinsèque
T2
T1
Domaine stable
C
α P1 θ P2
O σ3 σ3 σ1 σ1 σ
Remarques :
Les cercles de Mohr correspondant aux états de contraintes précédant la rupture
sont situés entre l’axe des contraintes normales O et la courbe intrinsèque.
La perpendiculaire au point de tangence d’un cercle donné à la droite intrinsèque
coupe l’axe des contraintes au milieu du cercle.
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Cours de Mécanique des sols 2 Chapitre 2 : Notion de résistance au cisaillement des sols
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1 3 tan 2 2C tan 3 1 tan 2 2C tan
4 2 4 2 4 2 4 2
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Cours de Mécanique des sols 2 Chapitre 3 : Détermination des paramètres de résistance au cisaillement des sols
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E
T
D
L’essai consiste à appliquer à l’éprouvette une force normale constante N sur sa face
supérieure, à tirer horizontalement sur un châssis à vitesse constante V et à mesurer la force
de cisaillement T sur l’autre ainsi que les déplacements horizontaux relatifs l
correspondants.
τ
τ4
τ3
τ2
τ1
φ
C
σ1 σ2 σ3 σ4 σ
Figure 2 : Essai de cisaillement (Détermination de C et φ)
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Cours de Mécanique des sols 2 Chapitre 3 : Détermination des paramètres de résistance au cisaillement des sols
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2-2-1- Principe
Force appliquée au piston
F
Piston
Embase supérieure
Collier de serrage
Cellule
triaxiale de sol
Éprouvette
Membrane
Pierre poreuse
protectrice
Robinet
Mesure de la pression Figure 3 : Appareil triaxial Contrainte
interstitielle et latérale
drainage lraradiale
En répétant l’essai pour différentes valeurs de σ3, plusieurs cercles de Mohr peuvent être
déterminés. Il est alors possible de tracer la courbe intrinsèque (voir figure 1 monographie
précédente).
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Cours de Mécanique des sols 2 Chapitre 3 : Détermination des paramètres de résistance au cisaillement des sols
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Dans cet essai, l’échantillon est cisaillé, après consolidation avec une pression interstitielle
u nulle à tout instant. Il consiste à déterminer la courbe intrinsèque du squelette solide du
sol. On a ainsi à tout instant = ’. Correspondant au comportement à long terme, il est
utilisé lorsqu’on désire connaître la résistance au cisaillement des ouvrages dont l’eau est
appelé à se dissiper (remblais compactés, barrages, …)
essais consolidés-non drainés (CU) ou essai R (conçu afin de palier à la lenteur de
l’essai S) ; L’échantillon est consolidé sous un champ de contraintes sphériques avant d’être
mis en charge. Si au cours de l’étape de cisaillement on mesure la pression interstitielle
pendant le chargement jusqu’à la rupture (on parle alors d’essais CU avec mesure de u) ; Il
peut être interprété en contraintes totales (domaine apparent) ou en contraintes
intergranulaires (domaine réel) si u a été mesurée.
essais non consolidés-non drainés (UU) ou essai Q (Quick Test) : L’échantillon
est cisaillé rapidement dès application de la charge ; celle-ci passe ainsi intégralement sur la
phase liquide. Cet essai doit donc se faire sur les sols où k est petit. Il fournit la limite
inférieure de la résistance au cisaillement. Il est nécessairement interprété en contraintes
totales (domaine apparent). Il est réservé pour les fondations de fouille qu’on veut exécuter
rapidement ; il suppose que la teneur en eau n’a pas variée et permet de calculer le pouvoir
portant du sol dans l’état où il se trouve.
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Cours de Mécanique des sols 2 Chapitre 3 : Détermination des paramètres de résistance au cisaillement des sols
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Application
Exercice 1
Soit un sable silteux soumis aux essais de cisaillement direct. Lorsqu’il est soumis à une force
normale nulle, il développe une résistance de cisaillement de 20 kN/m2. Lorsqu’il est soumis à
une contrainte normale de 200 kN/m2, il se rompt à 129 kN/m2.
- Déterminer C et φ.
- Tracer le cercle de Mohr correspondant à l’état de contrainte (σ,τ) =(200 kPa, 129 kPa).
Exercice 2
Soit un sol soumis à des essais triaxiaux dont les résultats sont consignés dans le tableau
suivant:
Echantillon σ3(kPa) σ1(kPa) u (kPa)
1 32,5 87,5 29
2 67,5 143 40
3 113 215 55,5
Exercice 3
Soit un sol soumis à un essai de cisaillement direct dont les résultats sont consignés dans le
tableau suivant :
N°essai Force normale Force tangentielle Dimensions
(kN) (kN) éprouvette (cm2)
1 40 58 5,5 x 5,5
2 80 68,4 ‘’
3 120 82 ‘’
4 160 96 ‘’
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Cours de Mécanique des sols Chapitre 4 : Méthodes de reconnaissance in situ des sols
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La géophysique joue un rôle important dans la reconnaissance du sol concernant des régions
de grande superficie. Elle permet le choix de l'implantation optimale des sondages, la
localisation des anomalies que des sondages ordinaires n'auraient pas décelées. Dans certains
cas elle peut donner des résultats quantitatifs directement utilisables.
La méthode géophysique fait appel aux méthodes comme la méthode électrique, la sismique
réfraction et la gravimétrie.
Les méthodes de résistivité électrique sont fondées sur la mesure du potentiel à la surface du
sol, d'un champ électrique induit dans le terrain.
La plupart des roches sont composées de grains électriquement isolants au point de vue
électrique, enrobés d'une eau plus ou moins minéralisée. Or la conductivité d'une roche
dépend de la quantité d'eau qu'elle contient et de la minéralisation de cette dernière. Elle varie
de quelques Ώm pour les sables sous eau minéralisée, à quelques dizaines d' Ώm pour les
argiles et à plusieurs milliers d' Ώm pour des calcaires et des granites.
Le champ est créé par l'envoi entre deux électrodes A et B fichées dans le sol, d'un courant
continu ou alternatif à très basse fréquence dont la tension va de 25 à plus de 500V selon la
distance entre les électrodes et la nature du terrain. L'intensité I reste en général inférieure à
quelques centaines de milliampères.
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Cours de Mécanique des sols Chapitre 4 : Méthodes de reconnaissance in situ des sols
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La résistivité est donnée à partir de la mesure du potentiel V entre les deux électrodes M et N
situées en général dans l'alignement et entre les électrodes A et B. Elle est donnée par la
formule
2 VM VN
1 1 1 1
I
AM BN AD BM
La sismique réfraction est basée sur l'observation précise et sur la mesure de la propagation à
travers la roche d'ondes élastiques provoquées artificiellement, généralement par explosion.
Les vitesses de propagation des ondes longitudinales dans les terrains sont liées à leurs
caractéristiques mécaniques : module d'Young et coefficient de Poisson.
En sismique réfraction, on étudie uniquement l'onde longitudinale qui se propage le plus
rapidement. Sa vitesse varie dans une très large plage de 200 m/s à plus de 3 000 m/s ; elle est
d'autant plus élevée que la densité est plus élevée. Une roche comportant des discontinuités
telles que des failles ou de simples fissures donne aux ondes une vitesse de propagation faible.
Le signal sonore étant émis en un point du massif à explorer, on enregistre le temps de
propagation de l'onde transmise jusqu'à un ou plusieurs points de réception où l'on a placé des
géophones connectés à l'appareil d'enregistrement.
1-3- La gravimétrie
Cette méthode est basée sur la mesure de la valeur relative de la gravité à la surface du sol.
Elle permet la recherche des cavités souterraines. Si la cavité est remplie d'eau ou de
matériaux, la méthode est moins sensible.
2- Reconnaissance ponctuelle
Par opposition à la reconnaissance globale qui donne une idée générale complète mais
localement peu précise des profils de sols, la reconnaissance ponctuelle donne des
renseignements précis en un nombre très restreint d'endroits.
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Cours de Mécanique des sols Chapitre 4 : Méthodes de reconnaissance in situ des sols
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mécanique permet leur réalisation jusqu'à 6 m de profondeur et même plus si l'on travaille en
escalier. Les avantages principaux sont :
- l’observation directe du terrain (examen de la structure des différentes couches en place),
- des prélèvements très représentatifs.
L'inconvénient majeur est de provoquer des dégâts. Il en résulte qu'elle n'est pas adaptée aux
reconnaissances préliminaires.
(a) (b)
Figure 1 : Exemples de carottiers
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Cours de Mécanique des sols Chapitre 4 : Méthodes de reconnaissance in situ des sols
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battage de manière continue, un train de tiges muni, en partie inférieure d'une pointe
débordante puis à noter le nombre de coups nécessaires (N) pour faire pénétrer dans le sol la
pointe d'une hauteur h cm donnée.
Limité à une profondeur de 30 m, l’essai peut être réalisé dans tous les sols fins et les sols
grenus dont la dimension moyenne des éléments ne dépasse pas 60 mm. Il permet d'apprécier
entre autres :
• La succession de différentes couches de terrain,
• L’homogénéité d'une couche ou la présence d'anomalies,
• La position d'une couche résistante dont l'existence est déjà connue.
Cet essai peut servir à orienter le choix des fondations et à évaluer un ordre de grandeur des
capacités portantes lorsque l'on dispose d'informations complémentaires. Il doit être complété
par d’autres essais comme l’essai au pressiomètre notamment lorsque des risques de
tassement sont à considérer.
3-1-2- Appareillage
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Cours de Mécanique des sols Chapitre 4 : Méthodes de reconnaissance in situ des sols
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3-2-2- Terminologie
L’Effort total de pénétration Qt est la force totale nécessaire pour enfoncer dans le
sol, un train de tiges ayant à la base une pointe terminée par un cône ; il est exprimé en kN.
L'effort total est donné pour la profondeur atteinte par la base du cône.
L’Effort total apparent sur le cône Qc est la force nécessaire pour enfoncer dans le
sol, le cône seul de la pointe pénétrométrique.
La résistance apparente à la pénétration du cône qc est obtenue en divisant l'effort
Qc
total apparent Qc sur le cône par la surface Ac de la base du cône : qc La valeur de qc
Ac
est exprimée en MPa et est affectée à la profondeur atteinte par la base du cône.
L’Effort total de frottement latéral Qst est la force obtenue par différence entre
l'effort total de pénétration du train de tiges Qt et l'effort total apparent Qc sur le cône seul :
Qst Qt Qc Qst, Qt, Qc sont exprimés en kN. Ces valeurs sont affectées à la profondeur
Qs
l'enfoncement du manchon de frottement par sa surface latérale As : f s
As
3-2-3- Appareillage
Le pénétromètre statique se compose d'une structure de réaction, de tiges, d'un système de
fonçage et de guidage des tiges, d'une pointe, d'un conditionneur-indicateur de mesure
incluant un système de mesure de la longueur des tiges par rapport à un repère fixe et d'un
dispositif de saisie et de stockage des données.
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Cours de Mécanique des sols Chapitre 4 : Méthodes de reconnaissance in situ des sols
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L'essai consiste :
• à appliquer progressivement par palier, selon une procédure fixée, une pression
uniforme sur la paroi du forage
• à mesurer l'expansion de la sonde en fonction de la pression appliquée.
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Cours de Mécanique des sols Chapitre 4 : Méthodes de reconnaissance in situ des sols
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Avant d’introduire la sonde dans le forage, on la fait monter en la disposant à l’air libre à côté
du contrôleur de pression et de volume (CPV) et on prend les mesures comme précédemment
décrit. Ces mesures intègrent tous les frottements et la rigidité propre de la sonde et des
dilatations parasites des tubulures et du système de mesure.
La courbe pression-volume ainsi obtenue est appelée courbe d'étalonnage. Par convention, la
résistance propre limite de la sonde pel est la pression correspondant à un volume de liquide
injecté : V = 1,2 Vs.
3-3-3- Caractéristiques
Les essais pressiométriques sont fréquemment utilisés pour les calculs de fondations, tant
pour la vérification de la stabilité que pour le calcul des tassements.
Trois caractéristiques du sol sont déduites :
- Le module pressiométrique EP est déduit de la pente de la partie de la courbe de
P
déformation qui précède la rupture du sol ( EP en MPa). Il définit le
V
comportement pseudo-élastique du sol ; Il est utilisé directement dans la formule de
calcul du tassement associée à la méthode pressiométrique.
- La pression limite pl qui caractérise la résistance de rupture du sol ;
- La pression de fluage pf qui définit la limite entre le comportement pseudo-élastique
et l’état plastique.
où :
• coefficient de Poisson pris conventionnellement égal à 0,33
• Vs volume de la cellule centrale de mesure de la sonde
• p2, V2 pression et volume correspondant à l'extrémité de la plage pseudo-élastique
• p1, V1 pression et volume correspondant à l'origine de la plage pseudo-élastique
• p2 doit être inférieur ou égal à pf
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Cours de Mécanique des sols Chapitre 4 : Méthodes de reconnaissance in situ des sols
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Applications
Question de cours
1- Qu’est-ce qu’un échantillon intact ? un échantillon remanié ?
2- Quelle est la différence entre l’essai de pénétration dynamique et l’essai
pressiométrique ?
Exercice 1
Pour dimensionner un ouvrage, le CNERTP a été désigné pour faire les études de sol. Un
sondage effectué sur le site a révélé la coupe de sols ci-après :
Profondeur (m) Nature de sols rencontrés
0 à 0,20 m Terre végétale
0,20 à 3 m Sable argileux noirâtre
3à7m Sable silteux brun grisâtre
N.B. La nappe a été rencontrée à 0,70 m lors de la réalisation des essais en Juin 2019.
1- Dites selon vous les essais in situ qui pourraient être faites.
2- Sachant que les prélèvements d’échantillons ont été effectués et soumis à des essais au
laboratoire, identifier les types d’essais possibles (au laboratoire) pouvant permettre de
déterminer la contrainte du sol.
3- Pour l’étude, le CNERTP a réalisé 5 essais de pénétration dynamique.
Nombre Profondeur Nombre de coups
de tiges (cm) P1 P2 P3 P4 P5
20 9 8 4 3 5
40 7 8 3 4 6
60 7 5 4 5 5
80 8 4 2 3 3
1 100 13 3 3 4 6
120 24 5 3 3 10
140 24 4 3 7 7
160 32 3 3 8 6
180 33 5 6 8 6
200 42 5 6 10 5
220 41 5 5 8 5
240 40 3 4 5 3
2
260 37 4 4 4 3
280 35 4 4 3 11
300 37 5 4 5 12
L’appareil de pénétration dynamique utilisé a les caractéristiques suivantes :
M : masse du mouton (65 kg) ; H : hauteur de chute (50 cm),
A : section droite de la pointe (15,20 cm2) ; e : enfoncement moyen sous un coup : e =
h/n ; h : pas d’enfoncement ; n : nombre de coups pour un pas d’enfoncement h.
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__________________________________________________________________________________________________
Cours de Mécanique des sols Chapitre 4 : Méthodes de reconnaissance in situ des sols
___________________________________________________________________________
La résistance de pointe à la rupture est évaluée à tous les 20 cm par la formule des
M 2 gH
Hollandais : Rd
Ae ( M P )
NB : La masse frappée P à considérer au début de l’essai est : (goujon + pointe + 1 tige sans
goujon + enclume) est égale à 41,6 kg. La masse d’1 tige avec goujon est de 19,6 kg
Calculer les résistances des cinq (5) points d’essais pénétrométriques par profondeur et
récapituler les valeurs dans un tableau.
4- Le bureau d’études a décidé de fonder à la profondeur de 1,20 m pour le calcul des
fondations. Préciser la valeur de la contrainte qa à adopter à la profondeur de 1,20m.
Exercice 2
Dans le cadre de la construction d’un ouvrage d’art dans le Couffo, il a été réalisé des essais
pressiométriques. Le tableau ci-dessous récapitule les résultats des mesures à l’air.
Pressions brutes P (bars) 0 0,50 0,75 1,00 1,25 1,50 1,75 2,00 2,25
15 s 0 70 90 150 200 250 320 400 500
Volume
30 s 0 75 102 155 205 270 360 420 530
injecté à
1 mn 0 82 124 166 230 300 384 470 560
Tracer la courbe d’étalonnage.
Les résultats bruts à 12m de profondeur sont récapitulés dans le tableau ci-dessous :
Pressions brutes P (bars) 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9,5
15 s 0 70 115 126 136 148 184 252 345 497
Volume
30 s 0 82 118 128 138 152 196 274 372 546
injecté à
1 mn 0 108 120 128 140 160 210 288 404 688
Tracer la courbe pressiométrique. Que remarquez-vous ? A quoi correspond chaque partie de
la courbe.
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Cours de Mécanique des sols 2 Chapitre 5 : Fondations superficielles : Définitions
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On appelle fondation, la base des ouvrages qui se trouve en contact direct avec le terrain
d’assise, et qui a pour fonction de transmettre à celui-ci le poids de l’édifice et les surcharges
normales et accidentelles appliquées sur la construction.
La fondation superficielle est une fondation faiblement encastrée dans le sol. Les charges
qu’elle transmet ne sollicitent que les couches superficielles et peu profondes.
Une fondation (semelle) est considérée comme superficielle lorsque D/B < 6 ou D≤3m.
D
L
Figure 1 : Définitions
On distingue (figure 2) :
On entend par isolée, une fondation présentant une géométrie proche du carré (ou du rond).
Ce type de fondation est mis en oeuvre dans le cadre d'un bâtiment présentant des descentes
de charges concentrées (poteaux, longrines sous murs).
les semelles filantes ou continues, (L/B > 5) :
Lorsque la descente de charges n'est plus concentrée (sous un mur classique), on met
logiquement en oeuvre une fondation de type filante, c'est à dire continue sous l'objet fondé.
les radiers, de dimensions B et L importantes :
Lorsque la recherche de l'accord entre la descente de charge et la contrainte admissible
conduit à augmenter la largeur des semelles filantes sous murs, on arrive au cas extrême ou il
y a recouvrement entre les zones d'action des semelles et, à la limite, où les semelles se
touchent. Cela revient alors à mettre en oeuvre une grande semelle occupant la totalité de la
surface de la construction (fond de réservoir posé directement sur le sol°.
Cette configuration conduit au schéma du radier. Dans ce cas, la totalité de la surface au sol
du bâtiment est sollicitée pour répartir les efforts apportés par les murs.
Exemple : une maison de 250 tonnes (2,5 MN) sur une surface au sol de 100 m² apporte au
sol, si le radier est bien rigide, une contrainte de 0,025 MPa.
À partir d’une certaine charge Ql , il y a poinçonnement (rupture) du sol. Le sol n’est pas
capable de supporter une charge supérieure. Cette charge Ql est la capacité portante de la
fondation (ou charge limite, charge de rupture ou encore charge ultime).
Soit S l’aire de la semelle, la contrainte limite ou contrainte de rupture de la semelle est
Q1
donnée par la formule suivante : ql = .
S
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Cours de Mécanique des sols 2 Chapitre 5 : Fondations superficielles : Définitions
_____________________________________________________________________________________________________________________
Ql
1
(I)
(II) (II)
2
(III)
Figure 4 -Schéma de rupture d’une fondation superficielle
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Cours de Mécanique des sols 2 Chapitre 6 : Fondations superficielles : Calculs
_____________________________________________________________________________________________________________________
sc = 1 + 0,2. B
L
Nγ (φ), Nc (φ) et Nq (φ) facteurs de portance, sont des coefficients ne dépendant que de
l’angle de frottement interne φ du sol sous la base de la fondation.
φ Nc Nγ Nq
0 5,14 0 1,00
5 6,50 0,10 1,60
10 8,40 0,50 2,50
15 11,00 1,40 4,00
20 14,80 3,50 6,40
25 20,70 8,10 10,70
30 30,00 18,10 18,40
35 46,00 41,10 33,30
40 75,30 100,00 64,20
45 134,00 254,00 135,00
Tableau 1 - Valeurs de Nc (φ), Nγ (φ) Nq (φ) (DTU 13.12, 1988)
Prandlt a donné les formules suivantes pour les coefficients Nq et Nc ; Nγ est obtenue
empiriquement par comparaison.
Nq 1
N q e tan tan 2 ( ) ; N c ; Nγ(φ) = (Nq(φ)–1) tan(1,4φ) .
4 2 tan
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__________________________________________________________________________________________________
Cours de Mécanique des sols 2 Chapitre 6 : Fondations superficielles : Calculs
_____________________________________________________________________________________________________________________
Dans le cas d’une inclinaison créée par une charge (figure 5), d’angle δ par rapport à la
verticale, le DTU 13.12 propose les relations suivantes pour les coefficients iδ, ic et iq dues à
2.
Meyerhof : ic = iq =
Figure 2 -Surface réduite dans le cas d’un excentrement dans les deux directions
(Modèle de Meyerhof)
3- Remarques
1- Lorsqu’il s’agit d’un sol fin cohérent saturé, on fait un calcul à court terme, en
contraintes totales. Le sol est caractérisé par sa cohésion non drainée Cu et u = 0.
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Cours de Mécanique des sols 2 Chapitre 6 : Fondations superficielles : Calculs
_____________________________________________________________________________________________________________________
2- Des études effectuées par Skempton ont montré que si la profondeur d’encastrement D
augmentait, la capacité portante limite dans un sol argileux augmenterait plus que ne
l’indique la formule habituelle. Pour cela, Skempton a suggéré que les capacités portantes
des semelles filantes ou isolées ou des radiers soient calculées en majorant le terme de
D D
cohésion par le facteur multiplicatif 1 0,2 lorsque 2,5.
B B
3- Le calcul à long terme pour les sols cohérents et le calcul dans les sols pulvérulents sont
des calculs en conditions drainées, en contraintes effectives. Les paramètres de résistance
drainés sont : C = C’ et φ = φ’
Applications :
Exercice 1
Calculer la capacité portante par unité de longueur de la fondation (semelle filante) suivante
γ = 18 kN/m3 D = 1,5 m
C = 4 kN/m2
φ = 30°
B = 2m
Exercice 2
On désire fonder une semelle isolée sur un sol constitué, sur une épaisseur très grande, d’une
argile homogène. Le niveau de la nappe est à 1 m en dessous de la surface du sol et
correspond au niveau inférieur de la semelle.
Q = 2 270 kN
1m Argile γ = 19 kN/m3
b Argile γ = 22 kN/m3
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Cours de Mécanique des sols 2 Chapitre 6 : Fondations superficielles : Calculs
_____________________________________________________________________________________________________________________
Exercice 3
Soit une fondation filante de largeur B encastrée de 1 m, qui transmet une charge de 100
kN/ml ;
1m
B
2m
Sol sableux
γd= 20 kN/m3 C= 0
φ = 20°
Calculer les capacités portantes limites à la base de cette semelle pour des largeurs 0,8m ;
1,0m ; 1,2m ; 1,4m ; 1,6m ; 1,8m et 2m.
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Cours de Mécanique des sols 2 Chapitre 7 : Principe des Fondations Profondes
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1- Définitions et Classifications
Les fondations profondes permettent de reporter les charges de la structure sur des couches de
terrain de caractéristiques mécaniques suffisantes pour éviter la rupture du sol et limiter les
déplacements à des valeurs très faibles. Elles traversent alors une ou plusieurs couches de
qualité plus ou moins bonne pour s’ancrer dans un horizon présentant des caractéristiques
mécaniques plus favorables.
Les 3 parties principales d’un pieu sont la tête, la pointe, et le fût compris entre la tête et la
pointe.
Couche d´ancrage
On appelle couche d´ancrage la couche dans laquelle est arrêtée la base de la fondation. Dans
ce qui suit, on admettra que la couche d´ancrage règne sur une profondeur d´au moins 4B sous
la base de la fondation (B = diamètre du pieu ou largeur de la fondation).
Monocouche
Une fondation est fichée dans un monocouche lorsque le sol peut être considéré comme
homogène depuis sa surface jusqu´à au moins 4B sous la base de la fondation.
Multicouche
Une fondation est fichée dans un multicouche lorsqu´elle traverse au moins deux couches de
caractéristiques mécaniques ou pondérales différentes.
Un multicouche « vrai » est un multicouche pour lequel la contrainte effective ' due au poids
des terres sus-jacentes au toit de la couche d´ancrage répond à la condition : ’ > 0,1 MPa.
Longueur et ancrage
La longueur H de la fondation est la distance entre la surface du sol et la base de la fondation.
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Cours de Mécanique des sols 2 Chapitre 7 : Principe des Fondations Profondes
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Si une fondation profonde est ancrée dans un multicouche, l´ancrage D est la distance entre le
toit de la couche d´ancrage et la base de la fondation (figure 1b).
Si une fondation profonde est ancrée dans une monocouche, la longueur H est égale à
l´ancrage D (figure 1a).
Fondation profonde
Une fondation est considérée comme profonde lorsque son élancement H/B est supérieur ou
H
égal à 6 et sa longueur H au moins égale à 3 m : 6 et H > 3m.
B
Ancrage critique Dc
L´ancrage critique Dc est la valeur de l´ancrage D à partir de laquelle la contrainte à la rupture
sous la pointe de la fondation profonde qpr n´augmente plus et atteint une valeur constante
appelée contrainte limite de pointe qpl, qui est fonction de la nature et de la compacité du
sol.
L´ancrage critique est fonction de B et de qpl.
Dans la plupart des cas courants, on peut adopter les valeurs ci-après de Dc :
- dans un monocouche : Dc = 6B avec un minimum de 3 m. (si la fondation est profonde
l´ancrage critique est atteint par définition);
- dans un multicouche vrai, l´ancrage critique sera pris égal à 3 B.
__________________________________________________________________________________________
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Cours de Mécanique des sols 2 Chapitre 7 : Principe des Fondations Profondes
_________________________________________________________________________________________
2-2- Les pieux
Le pieu est la réponse technique à l'éloignement en profondeur du sol porteur. Au-delà d'une
certaine profondeur, les moyens mécaniques classiques ne sont plus opérants et il faut utiliser
du matériel spécifique. La mise en œuvre est plus facilement adaptable à des conditions
variées, et, enfin, la technique de pieux autorise, dans de nombreux cas, l'utilisation des forces
de frottement latéral.
Le principe est de concentrer les charges sur des points singuliers, où l'on met en œuvre des
ouvrages spéciaux, et de les transmettre vers le sol d'assise de bonne résistance. Les murs
chargés et les poteaux doivent reposer directement sur une infrastructure capable de
transmettre les charges aux fondations.
Pieux
Sol mou
Roc ou gravier
Figure 2 : Pieux chargés en pointe
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Cours de Mécanique des sols 2 Chapitre 7 : Principe des Fondations Profondes
_________________________________________________________________________________________
Le frottement négatif se produit généralement dans des sols fins saturés qui se consolident
avec le temps. Il augmente donc avec la consolidation du sol et devient maximal à long terme
(généralement plusieurs années).
Le frottement négatif maximal dépend :
- de la compressibilité du sol,
- des surcharges de longue durée appliquées sur le terre-plein,
- de l’interface entre le sol et le pieu.
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Cours de Mécanique des sols 2 Chapitre 7 : Principe des Fondations Profondes
_________________________________________________________________________________________
Il pourra être évalué conformément à la méthode de COMBARIEU préconisée par le
fasc.62–titre V.
nombre de pieux.
On considère ici essentiellement les pieux flottants, c'est-à-dire ceux pour lesquels la
résistance en frottement latéral est prépondérante vis-à-vis de la résistance en pointe. Pour les
pieux travaillant surtout en pointe, l'effet de groupe ne semble pas jouer.
Sol cohérent
Le coefficient d'efficacité Ce est pris égal à 1 pour un entre-axes de 8 diamètres, à 0,7
pour un entre-axes de 3 diamètres, et varie linéairement entre les deux.
Le coefficient d'efficacité est donné par :
2 arctan B
la formule de Converse-Labarre : Ce 1 L 2 1 1
m n
Ce = 1
B 1
.
L .m.n
mn 1 nm 1 2 m 1n 1 .
Sol sans cohésion
Pour une charge centrée appliquée sur un groupe de pieux verticaux, les différentes études qui
ont été faites ont abouti aux conclusions suivantes, qui s'appliquent essentiellement pour des
pieux refoulant le sol hors de la mise en place.
Sables lâches
Pour un petit groupe de pieux courts, on adopte un coefficient d'efficacité variant de 1,5
pour un entre-axes de 2 diamètres, à 1 pour un entre-axes de 4 diamètres.
Pour un groupe important de pieux longs, le coefficient d'efficacité varie de 2 pour un entre-
axes de 2 diamètres à 1 pour un entre-axes de 6 diamètres.
Sables denses
Le coefficient d'efficacité varie de 0,7 pour un entre-axes de 3 à 6 diamètres à 1 pour un entre-
axes de l'ordre de 8 diamètres.
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Cours de Mécanique des sols Chapitre 8 : Calcul des Fondations Profondes
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2- Méthodes de calcul prévisionnelles de la charge limite d´un pieu isolé sous charges
axiales à partir des essais de laboratoire
La charge limite Qlim du pieu est obtenue en additionnant la charge limite de pointe Qp
correspondant au poinçonnement du sol sous la base du pieu et la charge limite Qs mobilisable
par frottement entre le fût du pieu et le sol, c’est-à-dire : Qlim = Qs + Qp
D
Qs
ei , qsi
Qp
Figure 1: Comportement général d’un pieu isolé soumis à une charge verticale
__________________________________________________________________________________________
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Cours de Mécanique des sols Chapitre 8 : Calcul des Fondations Profondes
_________________________________________________________________________________________
2-1- Caractéristiques mécaniques du sol (Rappel)
Les méthodes de calcul à partir des essais de laboratoire reposent sur la détermination des
caractéristiques de cisaillement :
- caractéristiques effectives : c´ et φ pour les sols pulvérulents
- caractéristiques apparentes :
- cuu (associé à φuu = 0) pour les argiles saturées
- cu et φu pour les sols intermédiaires.
N.B. : Ces caractéristiques sont cependant parfois difficilement mesurables et les facteurs de
portance nécessaires à la détermination de la résistance de pointe varient dans de très fortes
proportions avec l´angle de frottement interne.
Lorsque l´ancrage D d´un pieu est supérieur ou égal à Dc, la contrainte limite de pointe qpl est
calculée de la manière suivante :
Cas des sols pulvérulents et sols cohérents
qp = a Nqmax + λC.Ncmax (1)
a = terme constant ayant les dimensions d´une pression : a = 0,05 MPa
Cas des sols purement cohérents (φuu = 0)
qp = 7 λ Cuu (2)
= coefficient de forme
= 1,3 pour les pieux à section circulaire ou carrée
= 1 + 0,3 (B/L) pour les barrettes et parois de forme allongée (L = plus grande dimension de
la section horizontale de la fondation)
C et Cuu = cohésion du sol de la couche d´ancrage
Nqmax et Ncmax = facteurs de force portante sans dimension pour fondation profonde, fonctions
de l´angle de frottement interne.
Le tableau 1 ci-après reproduit les valeurs proposées par Caquot et Kérisel :
φ (°) 0 5 10 15 20 25 30 35 40
Nqmax 1 1,8 3,4 6,5 13 26 57 134 355
Ncmax 7 9,6 13,8 20,6 32 54 97 190 421
Ces valeurs ne sont valables que si Dc < D
Tableau 1 : Valeurs de Nqmax et Ncmax (Caquot et Kérisel)
Lorsque D < Dc, la résistance de pointe est déterminée par la formule :
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Cours de Mécanique des sols Chapitre 8 : Calcul des Fondations Profondes
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q pr a
D
N q max C N c min
D
N c max N c min (3)
Dc Dc
avec Ncmin = facteur de cohésion minimal.
φ' en degré 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Ncmin 5,14 6,5 8,5 11 15 21 30 46 75 135
Tableau 2 : Valeurs de Ncmin
Toute la question revient donc à estimer le frottement latéral unitaire dans chacune de ces
couches.
Sols purement cohérents
Le frottement latéral unitaire à la rupture qs est, pour les sols purement cohérents, évalué à
partir de la cohésion non drainée Cuu par la formule : qs = Cuu (5)
avec = coefficient 1 ; dépend de la cohésion, du type de pieu et du délai de repos.
Le tableau 3 ci-après donne quelques valeurs maximales de pour certains types de pieux.
Type de pieu Nature du fût
Puits et pieux forés de gros diamètre Fût en béton 0,6
Fût en béton 0,7
Pieux forés
Fût métal 0,5
Fût en béton 0,7
Pieux battus
Fût métal 0,5
Faible pression 1
Pieux injectés
Forte pression 1,5
Tableau 3 : Valeurs maximales du coefficient pour quelques pieux types
Les valeurs données par la formule (4) doivent être bornées supérieurement par les limites
fixées par les tableaux 4.
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Cours de Mécanique des sols Chapitre 8 : Calcul des Fondations Profondes
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Sols pulvérulents
En l´absence de résultats expérimentaux sur le site même, il y a lieu de retenir pour les calculs
préliminaires les valeurs maximales de qs données dans les tableaux 4 ci-après.
Sols intermédiaires (sols cohérents C 0 et 0)
Le sol doit être assimilé soit à un sol pulvérulent (tableau 4), soit à un sol purement cohérent
(tableau 3), selon son caractère prédominant. En effet, il est déconseillé d´additionner le
frottement dû à la cohésion à celui dû à l´angle de frottement interne, les résultats risquant
d´être trop optimistes.
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Cours de Mécanique des sols Chapitre 8 : Calcul des Fondations Profondes
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Applications
Exercice 1
Déterminer le coefficient d’efficacité du groupe par la formule de Converse – Labarre et la
formule de Los Angeles.
Soit un groupe de 24 pieux circulaires en béton de diamètre 20 cm et de longueur 6 m répartis
en 6 rangées de 4 pieux sur une surface de 2,2 m x 1,4 m. Le terrain est un limon de cohésion
C = 5kPa d’angle de frottement interne φ de 20°.
Calculer la capacité portante de l’ensemble.
Exercice 2
La fondation d’un bâtiment de 16 étages, est constituée de 351 pieux forés (diamètre d =
0,45m, longueur L = 13m) répartis suivant une maille régulière (27 x 13) et espacés de s =
1,6m.
Le poids total du bâtiment, y compris le radier, s’élève à Q0 = 155,6MN.
A l’occasion du chantier, un essai de chargement a été réalisé sur un pieu isolé identique aux
pieux de la fondation. La courbe de chargement est représentée sur la figure 1.
1- Quelle est la charge moyenne par pieu en fin de construction ?
2- Comparer cette charge moyenne à la charge limite d’un pieu isolé sachant que pour
l’argile de Londres, on peut retenir un frottement latéral limite qs = 60 kPa et une résistance
en pointe qu = 1,8 MPa.
Commenter et comparer à la courbe de chargement obtenue sur le pieu d’essai.
1800
1600
1400
Force en etête (kN)
1200
1000
800
600
400
200
0
0 2 4 6 8
Tassement (mm)
__________________________________________________________________________________________
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