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LA STABILITÉ FINANCIÈRE
EN AFRIQUE CENTRALE
LA STABILITÉ FINANCIÈRE EN AFRIQUE CENTRALE
• surveillance du secteur financier et approche Sur cette orientation, les banques centrales ont enre-
macroprudentielle ; gistré des avancées dans le contrôle de l’inflation,
mais elles ont accusé un retard en matière de stabi-
• organisation de la fonction de supervision de la lité financière. Ainsi, la période comprise entre 1990
stabilité financière. et 2000 a été marquée par une révision des méca-
nismes destinés à assurer un meilleur équilibre
La présente note fait la synthèse des travaux des entre la stabilité monétaire et la stabilité financière.
différents panels et des recommandations issues des Au niveau de la BEAC, cette décennie a été marquée
débats engagés après chaque session de présentation. par des réformes importantes portant sur la créa-
tion d’un marché monétaire, l’instauration de l’exer- Sur ce thème, les discussions ont permis de mettre
cice de programmation monétaire et la politique en évidence la nécessité de procéder non seule-
flexible des taux d’intérêt. Il convient par ailleurs d’y ment à différents ajustements en matière de régle-
adjoindre la création de la Commission bancaire de mentation prudentielle, mais aussi à des réformes
l’Afrique centrale. dans le domaine de la supervision financière afin de
limiter à l’avenir les effets des crises financières sur
Les intervenants ont également souligné que la l’activité économique. De plus, au regard de l’évolu-
récurrence des crises financières au cours de ces tion des cycles économiques et des coûts élevés de
dernières années a mis en évidence la nécessité de gestion des crises financières, des mesures visant à
renforcer le rôle des banques centrales en matière mieux identifier et prévenir les risques systémiques
de surveillance financière. Les avantages d’une doivent être prises. Ceci est d’autant plus important
telle implication sont nombreux, notamment une que le critère de taille n’est pas exclusif pour juger
meilleure circulation de l’information ainsi que de l’importance systémique d’une institution : les
des économies d’échelle en matière de prévention effets de contagion peuvent provenir aussi bien d’éta-
et de gestion des risques systémiques. Toutefois, il blissements de petite taille que de ceux de taille plus
convient de noter que cette nouvelle fonction pour- importante. Par conséquent, il convient de mettre un
rait présenter un risque potentiel de conflit d’intérêt, accent particulier sur les points suivants : i) la mise en
du fait notamment : i) d’un éventuel relâchement de place d’un cadre global qui favoriserait une meilleure
la politique monétaire, destiné à faciliter la résolu- surveillance macroprudentielle du secteur financier ;
tion des crises financières ou prévenir les difficultés ii) un meilleur calibrage des outils prudentiels par
et/ou ii) de la remise en cause de l’indépendance et rapport à l’environnement macroéconomique ; iii) le
de la crédibilité des banques centrales. renforcement des principes de bonne gouvernance et
des audits externes ; iv) la mise en place de règlements
En définitive, les participants ont convenu qu’à visant à assurer une meilleure gestion de la liquidité
travers les actions menées par les banques centrales et à limiter les effets de levier. Enfin, il a été retenu
occidentales, quatre grandes leçons pouvaient être que les autorités nationales, en particulier les minis-
retenues, à savoir : i) l’importance d’une coordina- tères des Finances, devraient être associées dans le
tion et d’un dialogue entre les acteurs de la stabilité processus de recherche de la stabilité financière.
financière ; ii) la nécessité d’un renforcement de la
surveillance microprudentielle ; iii) la révision des Toutefois, ces ajustements réglementaires ne devraient
mécanismes existants en matière d’outils de poli- pas freiner les éventuelles innovations financières.
tiques financières, en vue d’un meilleur équilibre
entre stabilité monétaire et stabilité financière ; et En somme, il a été suggéré de :
enfin, iv) la nécessité de renforcer le système de
paiements et de mener des analyses sectorielles afin • mettre en place un cadre global de concertation
d’identifier les risques systémiques potentiels. qui regrouperait tous les superviseurs et les États,
au sein duquel la Banque centrale aurait un rôle
prépondérant ;
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2| STABILITÉ FINANCIÈRE • prendre en compte les réflexions en cours sur
ET RÉGLEMENTATION PRUDENTIELLE le plan international et qui portent sur : i) l’identi-
fication des facteurs de vulnérabilité des systèmes
financiers ; ii) la définition des outils de surveillance
Ce panel était présidé par M. Nabil Jajakli, chef macroprudentielle et iii) le partage des rôles des insti-
du secrétariat du Comité de stabilité financière tutions dans le maintien de la stabilité financière ;
à la Banque nationale de Belgique. Les discus-
sions se sont déroulées autour de la présentation • évoluer vers une approche macroprudentielle de
de M. Jean-Philippe Svonoros de l’Institut pour la supervision afin de : i) couvrir tous les compar-
la stabilité financière à la Banque des règlements timents du système financier ; ii) limiter les effets
internationaux. Les commentaires ont été faits par procycliques des systèmes financiers, les interac-
M. Idriss Ahmed Idriss, secrétaire général de la tions négatives entre les règles et entre la sphère
COBAC, M. Jean-Claude Ngbwa, secrétaire général financière et la sphère réelle ainsi que les mauvaises
de la CIMA et M. Alexandre Gandou, président de la incitations créées par les règles sur les acteurs; et
COSUMAF. iii) prévenir les risques systémiques.
cière dans la CEMAC et de renforcer les dispositifs référence pour la mise en place d’un comité de stabi-
macro et microprudentiels. Ces recommandations lité financière en Afrique centrale.
s’adressent principalement aux autorités monétaires
et financières ainsi qu’aux instances de supervision La séance de clôture des travaux du Colloque a été
des six États membres. Elles serviront de cadre de présidée par M. Philibert Andzembe.