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SEMINAIRE SUR LES

COMPTES NATIONUAX ET
L’ANALYSE DES
AGREGATS
MACROECONOMIQUES

LE MECANISME DE LA
SURVEILLANCE
MULTILATÉRALE DES
POLITIQUES MACRO-
ÉCONOMIQUES DE L’UEMOA

Bamako, 15-19 septembre 2008


Commission de l'UEMOA, 380, rue Agostino Neto
- 01 BP 543 Ouagadougou 01 - BURKINA FASO
Tél: (226) 50 31 88 73 à 76 - Fax: (226) 50 31 88 72

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PLAN DE L’EXPOSE

1. INTRODUCTION

2. LE DISPOSITIF DE SURVEILLANCE MULTILATERALE

3. LE PACTE DE CONVERGENCE, DE STABILITE, DE


CROISSANCE ET DE SOLIDARITE AU SEIN DE L’UEMOA

4. LES CRITERES DE CONVERGENCE

5. CONCLUSION

2
INTRODUCTION
• Dans les années 80, des chocs externes majeurs
ont déstabilisé les économies de l’Union,
• Le poids croissant du service de la dette et une
dualité institutionnelle,
• Face à la crise économique reflétée par une
détérioration des principaux indicateurs, la
volonté d’approfondir l’intégration économique
en complément de l’Union monétaire a été
manifeste,
• D’où la définition et la prise de la convergence
des performances et des politiques économiques
des Etats membres. Cette convergence s’opère à
travers un dispositif dénommé « surveillance
multilatérale ». 3
LES FONDEMENTS DE LA
SURVEILLANCE MULTILATERALE
• -Existence d’interactions très fortes entre les
politiques économiques et sociales poursuivies
par les différents partenaires.

• -L'absence de coordination de ces politiques peut


conduire à des externalités négatives

• -Les contraintes de la gestion d’une monnaie


commune exigent des politiques budgétaires
saines
4
LES FONDEMENTS DE LA
SURVEILLANCE MULTILATERALE
• Coordonner la politique budgétaire revient
à limiter les moyens dont disposent les Etats
pour réguler leurs économies.

• Face à ces contraintes, les Etats membres de


l’UEMOA ont opté pour une coordination
par les règles.
• Coordination assortie de règles obligatoires
et d’un contrôle, exercé sur les Etats en vue
de respecter les règles convenues.
5
DEFINITION ET PRINCIPES DE
BASE DE LA SM
• La surveillance multilatérale est le mécanisme
communautaire de définition et de contrôle des
politiques économiques entre les Etats membres de
l'UEMOA.
• Elle vise à assurer la viabilité du cadre macro-
économique des Etats membres en leur établissant un
cadre souple d'orientations économiques assorties de
règles strictes de convergence.
• Afin de permettre la réalisation des objectifs communs
qui fondent l'existence de l'UEMOA, des procédures ont
été élaborées en vue de garantir le respect des règles
communes

6
DEFINITION ET PRINCIPES DE BASE DE LA SM

Les modalités de mise en œuvre du mécanisme de surveillance


multilatérale sont fixées aux articles 64 à 75 du traité. Elles
reposent sur les principes de base suivants :

• Définition d'un ensemble de règles de base et de critères ;

• Mise en place et gestion d'un système crédible et transparent


d'informations permettant de surveiller le respect des normes
établies;

• L'élaboration et la publication d'un rapport semestriel


d'exécution;

• La mise en œuvre éventuelle, sur la base du rapport semestriel,


d'un processus souple de consultation et de coordination des 7
Etats membres.
I LE DISPOSITIF INSTITUTIONNEL DE LA
SURVEILLANCE MULTILATERALE

 Le Conseil des Ministres

 Le Secrétariat Conjoint (Commission de l’UEMOA,


BCEAO, BOAD)

 Le Comité National de Politique Économique


(CNPE)

8
Le pacte de convergence, de stabilité, de
croissance et de solidarité
1. Définition

Le pacte de convergence, de stabilité, de


croissance et de solidarité est défini comme
un engagement formel pris par les Etats
membres de l’UEMOA en vue :
de renforcer la convergence des économies des Etats membres,
de conforter la stabilité macroéconomique,
d’accélérer la croissance économique,
d’approfondir la solidarité entre les Etats membres.
9
Le pacte de convergence, de stabilité,
de croissance et de solidarité
Les enjeux
l'assainissement du cadre macroéconomique,

l'efficacité de la politique monétaire pour la sauvegarde de la


valeur interne et externe de la monnaie commune ,

la crédibilité du régime de change en vigueur ,

le renforcement de la solidarité entre les Etats


membres

10
Le pacte de convergence, de stabilité, de croissance
et de solidarité

Objectifs

matérialiser la détermination des Etats membres à s’engager


de manière solidaire, concertée et résolue sur la voie du progrès
social

renforcer le dispositif de surveillance multilatérale


des politiques macroéconomiques des Etats membres
de l’UEMOA ;
garantir la convergence des politiques budgétaires
vers une maîtrise des déficits budgétaires et un
endettement public soutenable. 11
Le pacte de convergence, de stabilité, de
croissance et de solidarité

Organisation du Pacte

Innovations :

Introduction des programmes pluriannuels.

Deux (2) phases:

- la phase de renforcement de la convenance jusqu'au respect en


horizon de convergence des normes fixées,

- la phase de stabilisation et de consolidation des acquis.


12
Elaboration des programmes de convergence, de
stabilité, de croissance et de solidarité
Objectif des programmes : maintenir une situation budgétaire
équilibrée ou excédentaire afin de leur permettre de faire face
aux fluctuations conjoncturelles. Ils contiennent :

 - les réalisations de l’année précédente;

- les objectifs à moyen terme ;

- une description des mesures à mettre en œuvre ;

- une répartition des efforts dans le temps.


13
Eléments d’évaluation des programmes

 la cohérence entre les différents programmes en cours ;

la conformité aux objectifs de moyen terme ;

l’amélioration continue des critères de convergence

la pertinence des hypothèses de projection

14
Procédure d’adoption des programmes par le Conseil des Ministres

-transmission des programmes par les Etats ;

-accusé de réception

-transmission au secrétariat Conjoint

-Evaluation par le Commission

-avis de la Commission dans un délai maximum de trente (30)


jours,

-transmission de l’avis aux Etats membres

-transmission du dossier au Conseil des Ministres


Les programmes et les décisions du Conseil sont publiés au JO
de la Commission
15
le pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de
solidarité
Les modifications apportées au Pacte de convergence
Le pacte a été modifié en janvier 2003 (Acte
additionnel 03/2003) et en mars 2006 (02/2006).
Les modifications de 2003

- le report de l’horizon de convergence ;

-la définition de nouvelles modalités d’évaluation des


performances à l’horizon de convergence ;

- la spécification de l’instance compétente pour la définition des


modalités de calcul des critères de convergence
16
Les modifications de 2006

-permettre une entrée sélective des pays en phase de


stabilité au cas par cas selon les performances
enregistrées en matière de convergence
macroéconomique ;

-et d’introduire la notion de durabilité des


performances pour l’accès en phase de stabilité.
.
- En outre, le nouveau Pacte fixe le 31 décembre 2008
comme la date limite de convergence.
17
CRITERES DE CONVERGENCE

• Critères de 1 rang er
1) Solde budgétaire de base rapporté au PIB
2)
Taux d’inflation annuel moyen
3)
Encours de la dette rapporté au PIB
4)
Non accumulation des arriérés intérieurs et
extérieurs
18
suivant
Ratio du solde budgétaire de base
rapporté au PIB nominal (critère clé)
-mesure la capacité de l’Etat à couvrir avec ses
ressources propres l’ensemble de ses dépenses
courantes et de ces dépenses en capital sur
ressources propres

-L’équilibre du solde budgétaire de base traduit la


réalisation d’un excédent primaire couvrant
intégralement les intérêts de la dette publique.

-Ce solde a l’avantage de révéler les efforts


d’ajustement nécessaires pour assurer la viabilité
des finances publiques. Tableau
Ratio du solde budgétaire de base
rapporté au PIB nominal (critère clé)
Analyse statistique des indicateurs de convergence
CommandButton1

ANNEE 2004 2005 2006 2007 2008


Solde budgétaire de base en % du PIB
nominal
Benin -0,4 -1,7 0,1 2,8 0,5

Burkina Faso -3,2 -4,0 -4,9 -4,7 -4,8


Côte d'Ivoire -1,3 -1,4 -0,8 0,4 0,0
Guinée Bissau -12,9 -10,8 -9,7 -10,9 -4,5

Mali -1,0 -0,5 0,0 -2,8 -2,1


Niger -3,3 -2,4 0,2 -0,9 -0,3
Sénégal 0,0 -0,8 -4,2 -2,2 -3,1
Togo 1,4 -2,0 -0,6 -0,9 -1,8
UEMOA -1,2 -1,7 -1,7 -1,1 -1,5
Taux d’inflation annuel moyen
• - minimiser les écarts d’inflation d’un pays
à l’autre.
• -tenir compte de l’inflation de l’économie
mondiale, notamment de la zone euro en
raison de l’arrimage du franc CFA à l’euro
• - viser un différentiel d’inflation favorable
par rapport à la zone EURO ou à le réduire
systématiquement
• - un taux d’inflation annuel moyen
maximum de 3 % par an.
21
Tableau
Taux d’inflation annuel moyen
Analyse statistique des indicateurs de convergence
CommandButton1

ANNEE 2004 2005 2006 2007 2008

Taux d’inflation annuel moyen


Benin 0,9 5,4 3,8 1,3 n.d

Burkina Faso -0,4 6,4 2,4 -0,2 n.d


Côte d'Ivoire -1,4 3,9 2,5 1,9 n.d
Guinée Bissau 0,9 3,4 2,0 4,6 n.d

Mali -3,1 6,4 1,5 1,4 n.d


Niger 0,2 7,8 0,0 0,1 n.d
Sénégal 0,5 1,7 2,1 5,9 n.d
Togo 0,4 6,8 2,2 1,0 n.d
UEMOA 0,6 4,3 2,3 2,4 n.d
Dette publique totale en % du
PIB nominal
Le niveau atteint par le taux d’endettement ne
doit pas perturber le bon fonctionnement des
marchés financiers en entamant la crédibilité
de la politique budgétaire par une remise en
cause par les acteurs du marché de la capacité
de l’Etat à générer dans le futur des revenus
suffisants pour assurer ses engagements

23
Tableau
Dette publique totale en % du
PIB nominal
Analyse statistique des indicateurs de convergence
CommandButton1

ANNEE 2004 2005 2006 2007 2008


Dette publique totale en % du PIB
nominal
Benin 39,5 41,0 22,3 15,0 13,7

Burkina Faso 44,0 44,4 22,8 23,9 20,5

Côte d'Ivoire 94,3 87,2 80,0 78,6 67,2

Guinée Bissau 394,6 358,9 328,3 258,5 243,3

Mali 63,9 61,3 23,7 22,7 23,5

Niger 71,6 66,5 24,4 24,4 18,0

Sénégal 47,7 45,9 40,5 19,8 17,6

Togo 103,3 98,7 94,3 97,0 85,0

UEMOA 71,8 67,8 51,7 45,7 39,6


Arriérés de paiement de la période
de la gestion courante
• La variation des arriérés de la gestion
courante devrait être nulle. Il consiste à ne
plus accumuler des arriérés nouveaux et à
adopter un programme visant l’apurement
total des arriérés à l’horizon de
convergence.

25
Tableau
Arriérés de paiement de la période
de la gestion courante (en mds de FCFA)
CommandButton1
Analyse statistique des indicateurs de convergence
ANNEE 2004 2005 2006 2007 2008

Arriérés de paiement
Benin 0,0 6,6 44,7 0,0 0,0

Burkina Faso 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0


Côte d'Ivoire 850,4 435,1 292,2 337,6 0,0
Guinée Bissau 25,9 21,3 18,7 15,7 0,0
Mali 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Niger 3,2 2,2 0,0 0,0 0,0
Sénégal 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Togo 71,8 51,7 47,0 27,4 8,7
UEMOA 951,3 516,9 402,6 380,7 8,7
CRITERES DE CONVERGENCE
• Critères de second rang (4)
1) Ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales
2) Ratio des investissements publics financés sur
ressources internes rapportés aux recettes fiscales
3)
Taux de pression fiscale
4) Ratio du déficit extérieur courant hors dons sur
PIB nominal 27
Suivant
Ratio de la masse salariale sur les
recettes fiscales
• part prépondérante des dépenses de personnel
dans les dépenses courantes des Etats de l'Union.

• La poursuite des politiques d'assainissement des


finances publiques en vue d'une part, de dégager
une épargne publique consistante pour le
financement des investissements publics et d'autre
part , de mieux orienter cette épargne vers les
investissements publics exige que l'évolution de la
masse salariale soit maîtrisée. 28
Tableau
Ratio de la masse salariale sur les
recettes fiscales
Analyse statistique des indicateurs de convergence
CommandButton1

ANNEE 2004 2005 2006 2007 2008


Solde budgétaire de base en % du PIB
nominal
Benin 38,0 39,0 35,6 32,1 33,1

Burkina Faso 38,8 42 44,1 46,3 43,2


Côte d'Ivoire 44,0 45,0 43,2 43,4 42,5
Guinée Bissau 137,3 116,2 111,0 96,3 83,9

Mali 30,9 30,9 31, 33,4 37,7


Niger 35,3 34,7 33,3 31,0 29,4
Sénégal 29,5 30,0 31,0 30,6 29,3
Togo 32,1 30,4 33,1 32,8 38,4
UEMOA 37,5 38,0 37,6 37,3 37,0
Ratio des investissements publics financés sur
ressources internes rapportés aux recettes fiscales

• Ce ratio vise à contraindre les Etats à dégager des


ressources pour le financement des investissements;

• Les efforts internes d’investissement doivent être


intensifiés en vue de mieux se protéger contre les
rationnements de ressources extérieures;

• Une amélioration progressive de ce ratio traduit un


plus grand engagement des Etats pour la préparation
du futur.
30
Tableau
Ratio des investissements publics financés sur
ressources internes rapportés aux recettes fiscales
Analyse statistique des indicateurs de convergence
CommandButton1

ANNEE 2004 2005 2006 2007 2008


Investissements publics ressources
internes en % des recettes fiscales
Benin 19,7 22,8 14,7 21,0 23,7
Burkina Faso 42,7 43,4 42,5 35,2 40,6
Côte d'Ivoire 12,3 10,7 15,5 12,7 12,9
Guinée Bissau 16,9 9,3 10,8 6,9 5,7

Mali 22,7 22,0 21,4 34,5 26,2


Niger 30,4 40,4 32,9 37,5 30,4
Sénégal 30,0 33,7 36,6 36,8 35,1
Togo 7,4 8,4 3,7 7,1 11,7
UEMOA 21,7 23,2 24,0 25,1 25,5
Taux de pression fiscale

• Suivi de l’évolution des recettes fiscales à travers


un indicateur défini par le taux de pression fiscale

• Politiques fiscales visant à promouvoir le


recouvrement des recettes fiscales.

• Il est proposé un taux de pression fiscale d’au


moins 17 % à l’horizon de convergence.
32
Tableau
Taux de pression fiscale
Analyse statistique des indicateurs de convergence
CommandButton1

ANNEE 2004 2005 2006 2007 2008

Taux de pression fiscale


Benin 14,6 14,5 15,4 16,9 16,6
Burkina Faso 12,0 11,8 12,0 12,5 12,6
Côte d'Ivoire 15,2 14,5 15,0 15,6 16,0
Guinée Bissau 7,7 11,2 10,7 10,4 11,4

Mali 14,9 15,4 14,7 14,3 14,1


Niger 11,0 10,3 10,9 11,6 11,7
Sénégal 17,4 18,6 19,0 20,1 20,9
Togo 15,7 14,6 15,4 16,3 15,8
UEMOA 14,8 14,7 15,1 15,8 16,0
Ratio du déficit extérieur courant
hors dons sur PIB nominal
• Ce critère traduit le degré de vulnérabilité de
l’économie, notamment sa dépendance par
rapport à l’épargne extérieure.
• La dégradation continue de cet indicateur peut
induire une réduction des avoirs extérieurs et
donc, une faible couverture de la monnaie.
• le ratio du déficit extérieur courant hors dons par
rapport au PIB nominal ne doit pas excéder trois
pour cent (3%) à l’horizon de convergence.
Tableau 34
Ratio du déficit extérieur courant
hors dons sur PIB nominal
CommandButton1
Analyse statistique des indicateurs de convergence
ANNEE 2004 2005 2006 2007 2008
Ratio du déficit extérieur courant hors
dons en % du PIB nominal
Benin -7,7 -6,2 -6,9 -8,3 -8,7
Burkina Faso -13,6 -15,0 -12,6 -12,6 -11,0
Côte d'Ivoire 1,7 0,4 3,0 -1,6 0,2
Guinée Bissau -4,6 -10,2 -22,5 -16,3 -17,2

Mali -10,2 -10,1 -6,3 -11,7 -9,1


Niger -10,5 -12,7 -11,1 -10,8 -13,0
Sénégal -7,9 -9,0 -9,9 -11,8 -12,1
Togo -11,6 -22,8 -16,6 -14,7 -14,3
UEMOA -5,7 -7,2 -5,4 -8,1 -4,0
CONCLUSION
• L’expérience de l’exercice de la surveillance
multilatérale après environ une décennie a permis
d’enregistrer des performances, mais il a fait
apparaître également un certain nombre de
difficultés et de faiblesses
• L’exercice est indispensable pour les Etats
membres de l’UEMOA afin d’empêcher que des
Etats mènent des politiques économiques non
vertueuses
• La surveillance multilatérale dont l’objectif est
l’instauration d’un cadre macroéconomique sain,
ne résulte pas de l’appartenance à l’UEMOA. En
d’autres termes, même les Etats non membres
d’une union monétaire sont astreints à ces mêmes
contraintes.
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Merci de votre aimable attention !

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