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Rapport provisoire IGF n° 6656 34/146

Gestion budgétaire et comptable

II]
1. Gestion budgétaire

1.1 Présentation générale des budgets

Cette partie est consacrée a la présentation des éléments des budgets. En raison que les budgets
primaires sont approuvés, en l’absence de données relatives aux rubriques « restes à recouvrer »,
« disponible de trésorerie » , « restes a mandater » et « dons et legs », il a été jugé plus pertinent
de représenter les données figurant dans les budgets modificatifs n°1 qui comportent ces
rubriques renseignées tout en explicitant les modifications, éventuellement, apportées aux
prévisions initiales des autres rubriques.
Tableau 18 : Données budgétaires de la période 2018-2020
Désignation Rubriques 2018 2019 2020

Recettes propres 60.000.000,00 40.000.000,00 29.000.000,00


Subvention d’exploitation 212.000.000,00 212.000.000,00 212.000.000,00
Subvention RAMED 100.000.000,00 100.000.000,00 100.000.000,00
Recettes d'exploitation Restes 3 recouvrer 35.000.000,00 30.682.205,00 499.038.922,01

Disponible de trésorerle au 31/12/n-1 392.762.087,00 487.702.334,00 43.470.742,86

.
Total recettes d'exploitation (1) 799.762.087,00 870.384.539,00 883.509.664,87

Dépenses du personnel 120.079.730,00 165.435.850,65 200.058.982,98

Dont restes à payer au 31/12/n-1 19.708.776,06 25.668.495,65 30.765.710,98

Dépenses Autres dépenses d'exploitation 679.682.357,00 704.948.688,35 683.450.681,89


d'exploitation
Dont restes 4 mandater dépenses
401.107.677,76 440.690.279,41 441.615.184,89
d’exploitation au 31/12/n-1

Total dépenses d'exploitation (2) 799.762.087,00 870.384.539,00 883.509.664,87

Subvention d'investissement 15.000.000,00 20.000.000,00 20.000.000,00

Dons et legs 1.500.000,00 1.500.000,00

Recettes
d'investissement Disponible de trésorerie au 31/12/n-1 48.274.400,00 51.996.872,00 54.815.661,15

Total recettes d’investissement (3) 64.774.400,00 71.996.872,00 76.315.661,15

Dépenses d’investissement 27.169.873,00 24.629.745,70 26.450.730,67


Dépenses
d'investissement
Restes à mandater dépenses
37.604.527,00 47.367.126,30 49.864.930,48
d'investissement

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Désignation Rubriques 2018 2019 2020

| Total dépenses d’investissement (4) 64.774,400,00 71.996.872,00 76.315.661,15

Total Général (1)+(3)= (2)+(4) 864.536.487,00 942.381.411,00 959.825.326,02

Source : Budgets modificatifs n° 01


Les prévisions initiales des autres rubriques dans les budgets primaires, modifiées par les budgets
modificatifs n°1, se présentent comme suit :
Tableau 19 : Prévisions initiales des rubriques modifiées dans les budgets modificatifs
Rubriques Prévision Initiale 2018 Prévision initiale 2019 Prévislon initiale 2020

: ()
Recettes propres 40.000.000,00 ...

Dépenses de personnel 124.567.942,00 139.666.170,00 155.834.472,00


Autres dépenses d’exploitation 227.432.058,00 222.333.830,00 203.365.528,00
Dépenses d'investissement 15.000.000,00 20.000.000,00 20.000.000,00
Source : Budgets primaires
(*) Le budget primaire a présenté le montant global des recettes d'exploitation (y compris les subventions) sans
ventilation des recettes propres.

Par ailleurs, un budget modificatif n°2 a été adopté, au titre de l'exercice 2020, et visé le
28/12/2020. ll a prévu une subvention d « exploitation exceptionnelle Covid-19 » d’un montant
de 720.000,00 dhs et qui a permis d'augmenter le crédit des dépenses de personnel d'un montant
équivalent.

1.2 Structure du budget et processus de sa préparation et de son adoption

L'examen de la structure du budget et le processus de sa préparation et de son adoption a permis


de relever les constats suivants :
(47) Insuffisances liées 4 l’adoption et au visa des budgets primaires et modificatifs

Le budget constitue un outil de gestion par excellence. Dans ce cadre, les textes régissant le
fonctionnement du Centre apportent certains éléments quant aux organes et entités habilités en
matiére de son adoption ainsi que le calendrier y afférent.
Ainsi, l’article n°6 de la loi n°70-13 précitée précise que le conseil d’administration « arréte le
projet du budget annuel du Centre et les modalités de son financement ainsi que les comptes de
l'exercice écoulé ». De même l’article n°4 de l'arrêté portant organisation financière et comptable
des Centres hospitaliers (APOFC) édicte que « /e budget arrété par le conseil d’administration n’est
définitif qu'après son approbation par le Ministre des finances.».
Quant au calendrier de son adoption, l’article n°7 de la loi n°70-13 susvisée énonce que « le conseil
d'administration se réunit, sur convocation de son président, aussi souvent que les besoins l’exigent
et au moins deux fois par an :

pour arrêter les états de synthèse de l'exercice clos ;


. pour examiner et arrêter le budget et le programme prévisionnel de l'exercice suivant. ».

Dans le méme ordre d’idées, l’article n°5 du RI fixe des dates limites pour les deux réunions du CA,
prévues par la loi, en arrétant un calendrier précis (avant 31 mai et avant 31 octobre
respectivement).
Cette dernière date ne s'aligne pas forcément sur le calendrier fixé par l'APOCF précité dont
l’article premier énonce que « chaque année, avant le 15 octobre, le Directeur soumet à l’examen
du conseil d'administration un plan pluriannuel (...] un projet de budget de l’année suivante. ».

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En dehors de cette remarque, il a été constaté que ses dispositions ne sont pas respectées, durant
la période auditée, pour les budgets primaires. En plus, le CHUMVIO procéde toujours a
l’adoption, au moins, d’un budget modificatif au cours de l’année.
Abstraction faite du vide juridique qui entoure cette nature du budget (voir constat ci-aprés), son
visa, par le Ministère chargé de finances, intervient généralement de manière tardive vers la fin de
l’exercice.
Il va sans dire que, l’adoption et le visa tardifs des budgets primaires et modificatifs impactent
négativement la gestion du CHUMVIO et par ricochet ses performances, notamment qu’il s'agit
d'un Etablissement qui opère dans un secteur sensible et à caractère social.
Le tableau ci-après récapitule le détail afférent à ce point :
Tableau 20 : Retard constaté dans l'adoption et le visa des budgets primaires et modificatifs
Année Type du budget Date de tenue de Date du visa du Observations de l'équipe d'audit
la session du CA budget par le MEF
primaire 13/07/2018 08/04/2018 - Le budget est visé sans être adopté par le CA;
modificatif 20/12/2018 - Le CR de la session relatif à la session du 13/07/2018 prête à confusion. En
effet, l'ordre du jour annoncé par le président comporte un point portant
sur le budget de l'exercice 2018 alors que la partie relatant l'intervention
du Directeur de l'Etablissement mentionne que ce dernier a présenté le
projet du budget modificatif de l'exercice 2018.
2018
- Comme le CR n’Intègre pas les rubriques chiffrées du budget ainsi arrêté, il
n'est pas possible de déterminer de quel budget s'agit-il effectivement.
- Dans tous les cas, étant donné que le budget primaire n'a pas été examiné
à temps, il aurait été judicieux de lui réserver une partie de la discussion,
même de manière « rétroactive », lors de la première session du CA tenue
après son visa.
Primaire 26/03/2019 | 07/08/2019 - Bien que le CR de la session ne relate aucune discussion portant sur le
modificatif Non tenue 20/11/2019 budget primaire de l'exercice, il comporte une résolution indiquant
que : « le conseil d'administration arrête et valide le budget primaire du
2019
CHU Mohammed vi d'Oujda pour l'année 2019. ».
- Le CR n'’intègre pas les rubriques chiffrées du budget ainsi arrêté et
validé ;
Primaire 17/12/2019 Non visé (*) - Blen que le CR de la session ne relate aucune discussion portant sur le
Modificatif n° 1 Non tenue 01/09/2020 budget primaire de l'exercice, il comporte une résolution indiquant
2020
Modificatif n° 2 Non tenue 28/12/2020 que : « fe consel! d'administration arrête le budget primaire du CHU
Mohammed VI d’Oujda pour l'année 2020. ».
Source : Budgets et PV du CA
(*) En raison des restrictions liées à la Covid-19, le budget 2020 n'a pas été visé.

(48) Faible utilité des budgets primaires en tant qu’outil privilégié de gestion
Les budgets primaires sont généralement adoptés et visés avec retard et en l’absence des chiffres
relatifs à des rubriques importantes tels que « restes à recouvrer », «disponible de trésorerie »
(exploitation et investissement), « restes à mandater » (exploitation et investissement), etc.
En l’absence de ces données chiffrées, le budget primaire est élaboré en renseignant les autres
rubriques dans un souci unique de respecter l'équilibre budgétaire compte tenu du caractère
stable des subventions provenant de l'Etat. Ainsi, les prévisions ne sont pas faites sur la base de
recensement des besoins réels et d’une estimation fiable des ressources et des dépenses.

Cette situation porte atteinte au principe de sincérité qui édicte de présenter de facon sincére
l'ensemble des ressources et des charges de la structure. Cette sincérité s'apprécie compte tenu
des informations disponibles au moment de l'établissement du projet du budget et des prévisions
qui peuvent en découler.

Le CHUMVIO impute cette carence à l'’indisponibilité de ces informations au moment de


l’établissement dudit projet du budget. Cette explication n'est pas factuellement étayée.

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En effet, l'adoption tardive des budgets, postérieurement à l’ouverture des exercices qu'ils
concernent, implique la disponibilité des données définitives des rubriques en question, qui
portent sur l'exécution des exercices clôturés.

En plus, il y a lieu de rappeler que même dans le cas normal où le budget est adopté avant
l’ouverture de l'exercice concerné (cas du budget 2020 examiné en fin décembre 2019), un suivi
rigoureux permettrait de prédire le comportement de ces rubriques jusqu'à la fin de l'exercice en
cours, ce qui aiderait a estimer les chiffres afférents a toutes les rubriques du budget, qui
demeure, in fine, un acte prévisionnel.
Ainsi, l’indisponibilité des données ne serait pas considérée comme un motif valable. Au contraire,
il dénote une insuffisance du suivi de l’exécution budgétaire et des outils de prévision
éventuellement mis en place.

(49) Vide juridique lié aux motifs et aux modalités d’adoption et de visa des budgets modificatifs
En relation avec les deux constats précédents, l’adoption de budgets modificatifs est une pratique
courante au sein du CHUMVIO. A ce titre, il y a lieu de souligner l’existence d'un vide juridique
concernant les motifs, les circonstances et les modalités d'adoption et de visa de cette nature de
budget.
Si le bon sens plaide en faveur que le budget modificatif obéisse, à cet égard, aux mêmes règles
qui régissent le budget primaire, il n'en demeure pas moins qu'il est nécessaire de combler ce vide
juridique par des dispositions expresses et de prévoir un encadrement strict des motifs pouvant
justifier le recours a son adoption.
Singulièrement, et pour faire le parallèle avec le budget de l'Etat et ceux des collectivités
territoriales, il est constaté que les budgets modificatifs, sont adoptés, sans approbation préalable
du conseil d’administration en sa qualité d’organe de délibération et de gouvernance et qui est, en
cette qualité, le seul compétent, a introduire des ajustements a son autorisation initiale actée par
l'adoption du budget primaire.
(50) Manque de traçabilité des travaux de préparation et de négociation budgétaires
En principe, la préparation du budget est un exercice annuel qui revét une importance cruciale en
raison qu’il constitue un outil de gestion incontournable qui permettrait la mise en ceuvre des
plans d'actions annuels découlant de la stratégie de l'Etablissement.
De ce fait, cette préparation implique une démarche participative et de concertation. D’abord, en
interne, pour arréter des priorités, discuter des marges de rationalisation et procéder aux
arbitrages nécessaires le cas échéant. Ensuite, en externe, avec les partenaires (les deux tutelles et
les acteurs locaux) pour faire le plaidoyer, sur la base de projets pertinents et bien ficelés, afin de
solliciter leur adhésion aux projets portés par le Centre et ce en contribuant à leur financement.
Néanmoins, l’équipe d'audit n’a pas disposé des documents et des PV de réunions tenues en
interne et en externe lors de la planification budgétaire. De ce fait, la mission ne peut pas
apprécier justement la qualité des échanges et des arbitrages effectués a cet égard.
De même, l’équipe d'audit a demandé en vain de lui communiquer des projets en instance faute
de financement. Toutefois, les responsables de |’Etablissement ont avancé qu’ils avaient toujours
plaidé auprés du Ministre chargé des finances pour la construction d’un grand local dédié au
stockage des MDM et l'archivage des dossiers physiques, notamment les dossiers des patients,
dont la législation fixe un délai relativement long pour leur conservation.

(51) Caractére quasi-stable des subventions d’exploitation et d’investissement

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Dans la continuité du constat précédent et abstraction faite de la qualité des échanges dans le
cadre de négociation avec le ministére chargé des finances, il est constaté une quasi-stabilité des
subventions d'exploitation et d'investissement accordées au Centre.
En effet, à l’exception de la subvention d'investissement qui a connu une augmentation de 33%,
entre 2018 et 2019, en passant de 15.000.000,00 dhs a 20.000.000,00 dhs, les subventions
d'exploitation ont stagné durant la période auditée.
Singulièrement, la subvention RAMED demeure fixe a 100.000.000,00 et ne couvre méme pas la
moitié des montants des prestations facturées aux bénéficiaires de ce régime. Cette sous-
couverture est d’autant plus accentuée par le fait que les tarifs appliqués par le CHUMVIO sont,
selon les responsables du Centre, sous-estimés et devraient faire l’objet de revalorisation dans le
cadre des négociations avec l’ANAM.
Si le strict respect de la filière de soins s'avère un moyen adéquat pour réduire la demande de
cette catégorie de patients sur les prestations fournies par le CHUMVIO, il n’en demeure pas
moins que l'indexation de ladite subvention, par rapport a l'effort fourni par l'Etablissement pour
la prise en charge des patients Ramedistes, constitue un mécanisme souhaitable pour atténuer les
contraintes financières du Centre.
Evidemment, ce problème serait dépassé avec l'aboutissement du chantier royal de grande
envergure visant la généralisation de la protection sociale.
(52) Existence de lignes budgétaires, portant partiellement ou intégralement des intitulés
identiques, dans les dépenses d’exploitation et celles d’investissement
La consultation de la structure du budget, en vigueur jusqu’au en 2018, montre qu’elle comporte
des lignes portant partiellement ou intégralement des intitulés identiques a la fois dans les
dépenses d’investissement et dans les dépenses d’exploitation. Le tableau ci-aprés reprend, a titre
illustratif, quelques lignes concernées :
Tableau 21 : Cas illustratifs de lignes figurant aux budgets d'investissement et d'exploitation avec intitulé
partiellement ou intégralement identique
Partie identique de l'intitulé de la ligne Codification dépenses Codification dépenses
d'exploitation d'investissement
Achat de matériels médico-techniques Il.11.20.11 1.1.10.41
Achat de matériels informatiques et de logiciels Il.11.10.41 1.1.10.43
Achat de matériel de cuisine et de buanderie Il.1.10.51 Ill.l.10.44
Achat de matériels et de mobiliers de bureaux .4.210.31 I11.I.10.45
Achat de matériel didactique et audiovisuel 16.91.10.45 W.1.10.47
Source : Morasse budgétaire en vigueur en 2018

Le service financier du CHUMVIO n’a pas avancé d’explication a cette situation. Toutefois il a
souligné son caractère pragmatique dans la mesure où elle permet de contourner le caractère jugé
« trés limité » des crédits d’investissement en imputant certaines dépenses aux lignes budgétaires
d'exploitation, dont les crédits sont relativement dotés.
(53) Caractére juridique ambigué de certaines recettes d’investissement prévues par la nouvelle
« morasse budgétaire » de 2019

L'article n°17 de la loi n°70-13 précitée, indique que « /e budget du Centre comprend: en recettes :
- les revenus provenant de ses activités;

- les subventions de l'Etat, des collectivités territoriales, et de tout organisme de droit public ou
privé;

.
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- les avances remboursables du trésor et des organismes publics ou privés ainsi que des
emprunts autorisés ;
- les dons et legs autorisés. ».

Ainsi, cet article reste muet quant à la ventilation des recettes entre celles d'investissement et
d’exploitation.

La morasse budgétaire, en vigueur jusqu’a fin 2018, qualifie toutes les recettes générées par le
CHU comme étant d’exploitation (produits afférents aux prestations de soins, produits de ventes
de réactifs et de produits biologiques, vente de mobilier et matériel, produits de remboursement
des cessions onéreuses, recettes accidentelles et imprévues, intéréts des fonds placés, etc.) et
restreint par conséquent les recettes d’investissement aux « subventions » et « dons ».
Cet état de fait limitait la capacité d’investissement du Centre aux subventions d’investissement
augmentées éventuellement des montants des dons et legs recus.
Le passage en 2019 d’un budget établi suivant la nomenclature économique a un budget qui
s'aligne sur la nomenclature prévue par le code générale de normalisation comptable, a modifié la
structure du budget du Centre.
Au sujet des recettes d’investissement, cette modification de la morasse budgétaire a apporté
deux nouveautés importantes. Ces derniéres ont trait a la création de deux nouvelles rubriques
intitulées « recettes propres de |’exercice » et « excédent des recettes d'exploitation affecté aux
dépenses d'investissement ». La première rubrique n’a pas été reconduite, pour des motifs
inconnus selon le service financier du CHUMVIO, dans la structure du budget de 2020.
En principe, ces nouveautés sont de nature a renforcer la marge d’investissement du Centre en
fructifiant l’effort de rationalisation des dépenses et de mobilisation des recettes d'exploitation.
Toutefois, il s'avère que la nouvelle structure du budget, visiblement inspirée de celle des
collectivités territoriales, manque de soubassement juridique. En effet, les textes régissant cet
aspect n’indiquent pas clairement quelles sont les recettes propres de l'investissement. De plus
les modalités de détermination et d’affectation de l’excédent « réel » des recettes d'exploitation
aux dépenses d'investissement ne sont pas précisées.
Dans ce cadre, il y a lieu de souligner que les deux rubriques n’ont pas été utilisées, par
l’Etablissement, en 2019 et 2020.

(54) Faible contenu de la note de présentation du budget et absence de données relatives a


l'exécution budgétaire de l’année écoulée
L'article n°3 de l’AOFC précité dispose que : « le budget doit être accompagné d’une note de
présentation et de tous documents justificatifs. {1 doit comporter une situation rappelant les
prévisions initiales, les virements opérés et les réalisations de l'exercice écoulé, dûment signée par
le Directeur. ».

Toutefois, il a été constaté que les budgets approuvés ne comportent pas la situation de
l'exécution de l'exercice écoulé et que la note de présentation, étalée sur une demie page, est
identique pour les exercices sous revue et comporte des expressions générales. Ce faible contenu
à caractère générale n’est pas de nature à satisfaire la finalité assignée à ladite note.
En effet, une note de présentation du budget devrait, entre autre, rappeler le contexte dans lequel
intervient la préparation du budget, les montants des principales rubriques, les projets a financer,
les hypothèses de prévisions, les changements apportés par rapport à l’année écoulée,
l'explication de l’évolution des principaux postes de recettes et de dépenses, etc.

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Elle devrait permettre à tout lecteur d'avoir une idée générale du budget et du contexte de son
adoption sans avoir a le lire en détail.
Dans le méme ordre d’idées, l'utilité de la situation d'exécution de l'exercice écoulé n’est plus à
démontrer. Elle constitue particulièrement un moyen de la reddition des comptes en matière
budgétaire et pourrait servir de base pour enrichir le projet de budget de l'exercice suivant par les
membres du CA.

(55) Défaut d’élaboration d’un budget de trésorerie

Le CHUMVIO ne procède pas à l'adoption d’un budget de trésorerie. Ce dernier est une
composante du budget de l'Etablissement en sus de celui d'investissement et d'exploitation. Il
permet, conformément aux dispositions de l'article n°2 de l’'AOCF précité de retracer
mensuellement :
- les mouvements prévisionnels des entrées et sorties de fonds ;
- l’excédent ou le déficit qui en résulte ;
- les moyens pour résorber les déficits éventuels.

L'utilisation de cet outil de gestion s'avère désormais indispensable avec l’évolution qu'a connue la
réglementation des délais de paiement des fournisseurs et le suivi rigoureux instauré par les
pouvoirs publics en la matiére. L’allongement de ces délais, par le passé, constituait une réponse
presque systématique des déficits non résorbés de trésorerie.

(56) Défaut d’établissement de la programmation triennale et des plans d’investissement et de


financement

L'article premier de l’AOCF précité prévoit que le Directeur du Centre soumet, avant le 15 octobre,
à l’examen du CA un plan pluriannuel établi pour les trois à cing années suivantes qui comporte,
entre autres, un plan d’investissement et un plan de financement.

Cette exigence, à caractère réglementaire, est d'autant confirmée par l'article n°48 de la loi
organique n° 130-13 relative à la loi de finances qui précise dans son dernier alinéa que « /a
programmation pluriannuelle des départements ministériels ou institutions, ainsi que celle des
établissements et entreprises publics soumis à leur tutelle et bénéficiant de ressources affectées ou
de subventions de l'Etat, est présentée, pour information, aux commissions parlementaires
concernées, en accompagnement des projets de budgets desdits départements ministériels ou
institutions.».

Uarrété n° 551-18 du Ministre chargé des finances, pris pour application des dispositions dudit
article n°48, énumére le CHU Mohammed VI d’Oujda parmi les Etablissements concernés par
lesdites dispositions, entrées en vigueur a compter du premier janvier 2019.

Toutefois, les responsables du Centre affirment le défaut d’élaboration de ces documents pour les
exercices audités. Ils attribuent cette situation au démarrage relativement récent de
l'Etablissement, le manque de ressources humaines et l’importance des tâches à caractère
opérationnel.

Il va sans dire que cette programmation pluriannuelle, qui constitue la traduction, budgétaire et
financière, de la stratégie de l'Etablissement sur un horizon temporelle moyen, est considéré
comme un instrument essentiel pour la modernisation de la gestion. En effet, malgré son
caractère indicatif, cette approche offre une meilleure prévisibilité et visibilité au management du
Centre et au CA pour le suivi de la performance de |’Etablissement en matiére d’efficacité,
d'efficience et de qualité de service.

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(57) Défaut d’adoption de la nomenclature programmatique prévue par la loi organique n°130-
13

En relation avec le constat précédent, l'élaboration d’une programmation budgétaire triennale


implique, l’adoption d’une nomenclature budgétaire programmatique. Cette derniére requiert la
détermination d’un ensemble de programmes déclinés en projets et/ou actions cohérents.

Or, force est de constater que la détermination de programmes/projets/actions, au sens de la loi


organique précitée, n’est pas encore effectuée au sein du Centre. La structure du budget se limite
actuellement à l'utilisation de la codification prévue par le CGNC.
Inutile de rappeler que l'adoption de la loi n°130-13 précitée, dont certaines dispositions
s'appliquent aux EEP, devrait étre considérée comme une opportunité pour intégrer ces dernières
dans la dynamique réformatrice du budget de l’Etat visant plus de transparence et de
performance.

1.3 Exécution budgétaire

L'exécution budgétaire des dépenses des exercices 2018 à 2020 se présentent comme suit :

Exercice 2018 .

Tableau 22 : Données relatives a l’exécution budgétaire des dépenses de l'exercice 2018 en dirhams
Intitulé Crédit après Restess à payer Montant engagé (3) Palement effectué Taux d'engagement Taux d'émission
virement (1) (RAP) exearcices (4) (S)= (3)/(1) (6)= (4)/((2)+(3))
antérieurs (2)
Dépenses de
120.079.730,00 19.708.776,06 114.017.290,87 108.057.571,28 94,95% 80,81%
personnel
Matériel et
258.865.903,00 401.107.677,76 201.868.932,24 149.398.982,07 77,98% 24,78%
dépenses diverses
Dépenses
27.169.873,00 37.604.526,87 25.805.962,84 12.777.527,86 94,98% 20,15%
d'investissement
Source : Comptes administratifs

(4) Paiement global effectué sur RAP des exercices antérieurs et sur les engagements de l’année en cours.
(6) Taux d'émission global par rapport aux RAP des exercices antérieurs et aux engagements de l’année en cours.

Exercice 2019

Tableau 23 : Données relatives à l'exécution budgétaire des dépenses de l'exercice 2019 en dirhams
intitulé Crédits neufs (1) Restes à payer Montant engagé (3) Palement effectué Taux d'engagement Taux d'émission
(RAP) exe arcices (4) (5)= (3)/(1) (6)= (4)/((2)+(3))
antérieurs (2)
Dépenses de
139.767.355,00 25.668.495,65 134.885.180,50 124.247.442,90 96,51% 77,39%
personnel
Matériel et
264.258.408,94 440.690.279,41 227.773.957,54 225.435.424,09 86,19% 33,72%
dépenses diverses
Dépenses
24.629.745,70 47.367.126,30 21.899.915,97 17.181.210,79 88,92% 24,80%
d'investissement
Source : Comptes administratifs

Exercice 2020
Tableau 24 : Données relatives 4 l’exécution budgétaire des dépenses de I’exercice 2020 en dirhams
intitulé Crédit après Restes 4 payer Montant engagé (3) Palement effectué Taux d'engagement Taux d'émission
virement (1) (RAP) exe rcices (4) (5)= (3)/(1) (6)= (4)/((2)+(3))
antérieurs (2)
Dépenses de
170.013.272,00 30.765.710,98 156.111.925,46 151.325.043,86 91,82% 80,98%
personnel
Matériel et
241.835.497,00 441.615.184,89 217.738.165,95 230.945.467,42 90,04% 35,03%
dépenses diverses
Dépenses
26.750.622,67 49.565.038,48 26.684.618,90 19.885.082,17 99,75% 26,08%
d'investissement

Audit de gestion du Centre Hospitalo-Universitaire Mohammed VI d’Oujda (CHUMVIO)


Rapport provisoire IGF n° 6656 42/146

Source : Comptes administratifs

De l'analyse des trois tableaux ci-dessous, il en ressort que les taux d'engagements sont très
satisfaisants et ils sont en nette amélioration en 2020. En revanche les taux d’émission restent
largement trés faibles.
La faiblesse des taux d’émission pour les deux rubriques « matériel et dépenses diverses » et
« dépenses d'investissement » s'explique partiellement par le retard enregistré dans l'adoption et
le visa des budgets qui impactent négativement le déroulement normal du processus de passation
et d’exécution de la dépense. Toutefois, cette explication ne devrait pas occulter que cet état de
fait patit également du rallongement des délais de paiement des fournisseurs dont le Centre est
appelé à consentir plus d'efforts pour en assainir la situation (voir infra).

Concernant les dépenses du personnel, les reliquats non encore émis correspondent
principalement aux primes de rendement dont le paiement intervient généralement l'exercice
suivant et aux arriérés de certaines catégories d'indemnités (garde, astreinte, etc.).
(58) Retard dans le déblocage des subventions et défaut de déblocage d’une partie de ta subvention
Ramed au titre de l’année 2020

Le déblocage des subventions, octroyées par l'Etat, enregistre un retard énorme. ll intervient
généralement au mois de décembre de l’année concernée. Etant donné le caractère prédominant
de ces subventions dans la structure des recettes, ce retard impacte lourdement la gestion
financiére et budgétaire du Centre.

Parallélement, fa subvention RAMED, au titre de l’exercice 2020, fixée initialement a


100.000.000,00 de dirhams n’a été débloqué qu’a hauteur de 80%.
Le tableau ci-aprés récapitule les éléments afférents a ce point :
Tableau 25 : Dates de déblocage des subventions ainsi que les montants débloqués
Année Subvention Montant débloqué Date

Subvention de fonctionnement (iére tranche) 106.000.000,00 10/05/2018


Subvention RAMED 100.000.000,00 23/07/2018
2018
Subvention de fonctionnement (2ème tranche) 106.000.000,00 21/12/2018
Subvention d'investissement 15.000.000,00 21/12/2018

Subvention RAMEO 100.000.000,00 03/12/2019

2019 Subvention de fonctionnement 212.000.000,00 17/12/2019

Subvention d'investissement 20.000.000,00 18/12/2019

Subvention de fonctionnement (1ére tranche) 106.000.000,00 31/08/2020


Subvention RAMED 80.000.000,00 22/12/2020
2020
Subvention de fonctionnement (2ème tranche) 106.000.000,00 22/12/2020

Subvention d'investissement 20.000.000,00 22/12/2020


Source : Données communiquées par le CHUMVIO

A ce titre, il importe de rappeler que le Centre est un Etablissement public, qui contribue, dans le
cadre d'une gestion autonome, à la mise en œuvre, pour le compte de l'Etat et sous son contrôle,
de la politique publique en matiére sanitaire.

Les montants insuffisants de certaines subventions et le retard dans leur déblocage seraient de
nature a compromettre la performance de cette gestion autonome.

Audit de gestion du Centre Hospitalo-Universitaire Mohammed VI d’Oujda (CHUMVIO)


Rapport provisoire IGF n° 6656 43/146

Toutefois, cette donne factuelle ne devrait pas désengager la responsabilité du Centre en ce qui
concerne l'effort qui lui est demandé dans la mobilisation et le recouvrement des recettes propres
et les autres sources de financement autorisées.
(59) Importance des restes 4 mandater au niveau des dépenses d’exploitation et d’investissement
Le CHUMVIO a enregistré des restes a mandater trés importants au titre des exercices sous revue,
et ce pour les différentes catégories de dépenses. Ainsi, les RAM relatifs aux dépenses de
personnel ont augmenté de 38,51% passant de 25.668.495,65 dhs a fin 2018 a 35.552.592,58 dhs
a fin 2020. Ceux afférents aux dépenses d’investissements ont connu la méme tendance en
s’‘établissant 4 56.188.853,53 dhs a fin 2020 contre 47.367.126,30 dhs au 31/12/2018, soit une
évolution de 18,62%.

Les restes à mandater correspondant aux « matériel et dépenses diverses » s’établissent a


418.599.353,67 dhs a fin 2020 après une diminution de 5% par rapport au niveau enregistré au
31/12/2018.

Les responsables du CHUMVIO attribue cet état de fait au cumul hérité des premiéres années de
démarrage, à un ralentissement de traitement des dossiers dû principalement à l'insuffisance du
personnel combinée à son manque d'expérience et aux chevauchements des tâches entre
certaines structures intervenant dans le processus de liquidation et de paiement des créances
fournisseurs.

Conscient de l'impact négatif de cette problématique sur le climat social au sein de l'Etablissement
et sur le rallongement des délais de paiement, la direction du Centre a affirmé avoir mis en place,
depuis 2021, certaines mesures dont principalement, le renforcement de la structure chargée de
XV
la liquidation des dépenses du personnel pour apurer les arriérés cumulés( affectation des
. . . L oe 2 2 , .

personnes ou création de cellules au sein de certains services utilisateurs chargées du suivi des
marchés et de la préparation des dossiers de paiement.

En outre, un intérét particulier est accordé aux marchés d’externalisation (gestion des déchets
hospitaliers, restauration, gardiennage, brancardage, manutention,...), ayant un caractère sensible
et social et pour lesquels tout retard de paiement pourrait entrainer des difficultés, pour les
titulaires, dans l’accomplissement de leurs engagements envers leurs salariés.

Le tableau ci-après reprend les principales données afférentes aux restes à mandater au titre des
exercices audités.
Tableau 26 : Evolution des restes à mandater entre fin 2018 et fin 2021 (en dirhams)
_Nature de dépenses Au 31/12/2018 Au 31/12/2019 Au 31/12/2020 Vartation 2020/2018
Dépenses de personnel 25.668.495,65 | 30.765.710,98 35.552.592,58 38,51%
Matériel et dépenses diverses 440.690.279,41 441.668.763,89 418.599.353,67 -5,01%
Dépenses d’investissement 47.367.126,30 49.811.351,48 §6.188.853,53 18,62%
Total 513.725.901,36 522.245.826,35 510.340.799,78 -0,66%
Source : Comptes administratifs

(60) Non-paiement des intéréts moratoires dus au non-respect des délais de paiement
Le non-respect des délais de paiement constitue un risque majeur pour le tissu économique
national notamment pour les Trés petites et moyennes entreprises (TPME) pouvant aller jusqu’a
menacer leur pérennité. Cette situation à amener les pouvoirs publics à arrêter un ensemble de
mesures visant a remédier, ou au moins, a endiguer cette problématique.

A ce titre, Les EEP, en tant qu’acteurs économiques essentiels, en particulier en termes de


commande publique, sont appelés a servir d’exemple en la matière.

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Rapport provisoire [GF n° 6656 44/146

Le CHUMVIO figure parmi les Etablissements publics auxquels s’applique le décret 2-16-344 fixant
les délais de paiement et les intéréts moratoires relatifs aux commandes publiques.
Or, force est de constater que le Centre enregistre des délais de paiement qui, parfois, dépassent
largement les délais réglementaires prévus sans pour autant payer les intéréts moratoires y
correspondant.
Dans ce cadre, il importe de souligner que ledit décret a prévu des mesures permettant le
règlement de ces intérêts en responsabilisant l’ordonnateur/sous ordonnateurs et à défaut le
comptable public/ou la personne chargée du paiement.
Ainsi, son article n°8 prévoit que tout dépassement de délai réglementaire, incombant à
l’administration, ouvre droit sans formalité préalable à des intérêts moratoires au profit du
titulaire. Les articles suivants envisagent des mesures, a entreprendre par l’ordonnateur/sous
ordonnateurs, pour faire face éventuellement à l’indisponibilité et/ou à l'insuffisance de crédits/
fonds aux fins d’ordonnancement. A défaut, le comptable public/ou la personne chargée du
paiement est tenu après l'écoulement du délai prévu par l'article n°9 dudit décret, de procéder au
règlement des intérêts moratoires en tant que dépenses sans ordonnancement préalable
immédiatement, ou le cas échéant, en priorité, dès la mise en place des crédits et/ou des fonds au
niveau de la ligne budgétaire concernée par la dépense.
Toutefois, malgré ce « verrouillage réglementaire » offrant plus de garanties des droits des
titulaires de la commande publique, lesdits intérêts ne sont pas réglés ni à l’initiative de
l’ordonnateur ni à celle du comptable public.
(61) Défaillance du suivi des délais de paiement
En relation, avec le constat précédent, les pouvoirs publics, particulièrement le MEF, ont invité, à
travers des circulaires, les responsables des EEP a prendre plusieurs mesures afin d’endiguer la
problématique relative aux délais de paiement. Parmi ces mesures, l’instauration d'un système de
suivi rigoureux desdits délais.
Or, force est de constater une défaillance à ce niveau ne garantissant pas la fiabilité des données
relatives aux délais de paiement et aux dettes fournisseurs échues, transmis par |’Etablissement
via le système d'information « MASSAR » de la DEPP.

En effet, le CHUMVIO ne dispose pas des éléments retenus pour calculer les données mensuelles
ainsi transmises. La discussion avec le service financier a montré que ces données découlaient
d’estimations fortuites ne reposant pas sur des éléments scientifiques probants, ce qui
compromet largement leur fiabilité. Aucun calcul scientifique, au cas par cas, permettant de
déterminer le délai de paiement exact pour chaque opération de réglement et par la suite une
moyenne probante ainsi que les autres données statistiques significatives (mode, délai minimal,
variance, la proportion des opérations dont le délai dépasse la moyenne majorée d’un
pourcentage,...), n'est effectué.

Dans le méme sillage, les circulaires du MEF responsabilisent les principales parties prenantes en
la matiére. Elles invitent, ainsi, les CA a faire du débat sur les délais de paiements un point
permanent de leurs ordres de jour notamment dans le cadre des comités d’audit institués par
lesdits organes. En outre, les Contrôleurs d'Etat sont tenus d'effectuer des opérations de contrôle
portant sur cette problématique et d’inclure, dans leurs rapports annuels, une évaluation dédiée
au traitement des délais de paiements des EEP soumis a leur contréle.
De méme, les départements de tutelle et les responsables des EEP, sont appelés a faire de la
discussion des projets des budgets, une opportunité, pour déterminer les mesures et

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Rapport provisoire IGF n° 6656 45/146

engagements
838 qui s'imposent pour réduire les délais de paiements et instaurer un suivi périodiques
des réalisations dans ce volet.
Toutefois, cette problématique est absente des ordres du jour du CA, malgré la « suggestion »
(pour reprendre le terme du PV) du représentant du chef du gouvernement, lors de la session du
26 mars 2019, de « communiquer au conseil pour ses prochaines sessions, les délais de paiement.».

Concernant le Contrôleur d'Etat, il y a lieu de rappeler que l'équipe d'audit n'a pas disposé de ses
rapports annuels éventuellement établis. En outre, le service financier a confirmé qu’aucune
opération de contrôle portant sur cette thématique n’a jamais été menée au sein du service par le
Contrôleur d'Etat.

Le tableau ci-après présente les données, afférentes aux délais de paiement, extraites du système
« Massar » et telles que communiquées à l’équipe d’audit :
Tableau 27 : Données relatives aux délais de paiement telles qu’extraites du systeme « Massar »
2018 2019 2020
Mois\année DMP (*) en DMP (*) en .
Dettes échues endh Dettes échues endh DMP (°) en Dettes échues en dh
Jour jour Jour
Janvier ... 25 488.057.405,71 25 468.091.092,18
Février ... ... 25 488.057.405,71 25 488.286.454,80
Mars ... ... 25 471.509.932,50 23 479.553.912,13
Avril ... .. 25 460.873.200,12 21 465.639.722,94
Mai 25 450.021.379,17 20 448.257.569,54
Juin ... 25 438.247.414,92 18 422.095.193,63
Juillet ... . 15 383.363.512,68 15 391.099.781,24
Août ... ... 15 381.077.499,52 16 396.085.623,81
Septembre ... ... 15 366.644.696,21 14 389.956.269,44
Octobre ... ... 15 337.525.730,62 15 392.154.513,36
Novembre ... ... 15 317.050.262,32 13 384.939.643,12
Décembre 25 310.358.787,42 15 275.393.659,73 11 352.976.083,49
Source : Données communiquées par le CHUMVIO
(*} Délai moyen de paiement

Par ailleurs, il y a lieu de préciser que les informations afférentes au nombre de factures payées et
celui de factures reçues, n'ont pas été communiquées.
..

Dans le même registre, il importe de rappeler que l’examen d'un échantillon de commandes
publiques a fait ressortir des délais de paiement plus longs et dépassant largement le délai
réglementaire, ce qui interpelle davantage sur la fiabilité des données renseignées sur le SI
« MASSAR ».

(62) Nécessité d’examiner en détail les disponibles non engagé afin d’en déterminer les causes
L'examen des comptes administratifs montre l’existence des « disponibles engagement » qui
correspondent a des crédits non engagés 4 la fin de l’exercice. Cette situation serait due a
plusieurs facteurs dont principalement :
- passation des commandes à des prix compétitifs grâce à la mise en jeu de la concurrence ;
- surestimation des besoins/ et ou une insuffisance dans !’estimation des coûts des prestations ;
- incapacité d'engager les crédits, malgré l’existence de besoin, en raison du retard dans les
visas des budgets primaires et modificatifs et dans le processus de la passation de la
commande ;
- Appels d’offres déclarés infructueux pour diverses raisons ;
- Etc.

Etant donné qu’une rationalisation des crédits, au moment de la préparation du projet du budget
et/ou via le mécanisme des virements lors de |’exécution, constitue un moyen d’augmenter la
marge de manœuvre budgétaire, il s'avère nécessaire de procéder, sur une période relativement

Audit de gestion du Centre Hospitalo-Universitaire Mohammed V1 d’OQujda (CHUMVIO)


Rapport provisoire IGF n° 6656 46/146

raisonnable, à un examen détaillé des crédits non utilisés afin d'en déterminer les causes et de
définir les pistes d’amélioration possibles.
Le tableau ci-aprés présente les « disponibles engagements » enregistrés durant la période audité
et ce pour les trois catégories de dépenses.
Tableau 28 : « Disponibles engagement » enregistrés sur la période 2018-2020, au titre des trois catégories de
dépenses en (Dh)
Année Dépenses Crédit neuf (1) Disponible engagement (2) Pourcentage
2A)
Personnel 120.079.730,00 6.062.439,13 5%
2018 Matériel et dépenses diverses 258.865.903,00 56.996.970,76 22%
Investissement 27.169.873,00 1.363.910,16 5%
Personnel 139.767.355,00 4.882.174,50 3,5%
2019 Matériel et dépenses diverses 264.258.408,94 36.484.451,40 13,8%
investissement 24.629.745,70 2.729.829,73 11,1%
Personnel 170.013.272,00 | 13.901.346,54 8,18%
Matériel et dépenses diverses 241.835.497,00 | 24.097.331,05 9.96%
2020
Investissement Cette catégorie de dépense à enregistré un disponible d'engagement
insignifiant (0,2% des crédits neufs)
Source : Comptes administratifs et calcul de la mission

Dans le même registre, les virements de crédits effectués, durant la période auditée, se
présentent comme indiqué au tableau ci-après. En raison que le compte administratif de 2019 ne
fait pas ressortir ce détail, les valeurs afférentes à cette année sont tirées de la décision de
virement communiquée a la mission.
Tableau 29 : Montants des virements de crédits effectués sur la période 2018-2020 en (Dh)
Dépense\année 2018 2019 2020
Personnel 155.000,00 0,00 0,00
Matériel et dépenses diverses I 1.147.000,00 4.587.500,00 8.506.400,00
Investissement | 0,00 0,00 1.353.730,67
Source : Comptes administratifs et décision de virements (pour 2019)

2. Gestion comptable

L'article n°7 de l’arrété n°2-2469 portant organisation financiére et comptable précise que la
comptabilité du Centre comprend :

- une comptabilité budgétaire ;


- une comptabilité générale ;
- une comptabilité analytique.
Cette partie du rapport est dédiée à la gestion comptable au sein du CHUMVIO à l’exception de la
comptabilité matiére, composante de comptabilité générale, qui est traitée au niveau des parties
consacrées a la gestion de la pharmacie et a celle du patrimoine.
U’examen de cet aspect a permis de relever les constats suivants :
(63) Non tenue de la comptabilité générale et de la comptabilité analytique

Le CHUMVIO ne tient pas une comptabilité générale ni une comptabilité analytique et ce


contrairement aux prescriptions de l’article n°7 susmentionné. Ainsi, le processus décisionnel au
sein du Centre et la qualité des plaidoyers des gestionnaires patissent lourdement de ces
insuffisances.

En effet, la fonction d'information de la comptabilité générale permettrait au management de


disposer de plusieurs éléments pertinents et fiables de nature à enrichir l’analyse et a l’aider a la
prise de décision.

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Rapport provisoire IGF n° 6656 47/146

De même, la comptabilité analytique permettrait, par le calcul des coûts de revient, des résultats
et marges et par l’évaluation des coûts des prestations réalisées par les propres moyens de
l’Etablissement, d’apprécier les performances opérationnelles des différentes activités du Centre.
Aussi, l’image fidèle du patrimoine, de la situation financière et des résultats, découlant d’une
tenue maîtrisée de la comptabilité générale, associée à une bonne analyse des coûts fournie par la
comptabilité analytique, serait de nature à orienter le management du Centre dans l’exploitation
des marges de manceuvres de gestion disponibles et de réconforter sa position lors des débats
avec les pouvoirs publics pour l'élaboration des budgets et éventuellement pour la revalorisation
du système de tarification en vigueur (évidemment dans le cadre de l'alliance des CHU).
Etant donné les prérequis nécessaires pour la mise en place des deux comptabilités, il s'avère
nécessaire d'’amorcer ce chantier le plus vite possible. Particulièrement, l'arrêté du bilan
d’ouverture du premier exercice requiert un effort important pour arréter des situations fiables
(fournisseurs, « clients », patrimoine eu égard aux nouveautés ayant affecté certains actifs
exploités par l'Etablissement, la situation juridique des équipements et matériels préalablement
reçus, à titre gratuit, du département chargé de la santé : s'agit-il de mise à disposition ou de
transfert de propriété), évaluation des stocks, subventions d’investissement et leur reprise, etc.).
(64) Insuffisances liées au systeme d’information et de gestion de la comptabilité budgétaire
L'article n°27 de l’AOFC n°2-2469 susmentionné, fait l’obligation au CHUMVIO d’établir et de
mettre à jour un système d'information et de gestion comportant des règles permettant d'aboutir
à une comptabilité fiable et probante.
Toutefois, et tenant compte du constat précédent, l’examen de ce volet montre que la
comptabilité budgétaire se trouve, dans les faits, partagée entre les trois services relevant de la
division des affaires financières et économiques. Ainsi, le « service de la programmation et de la
commande publique » se charge de la tenue de la comptabilité des engagements. Le « service
comptable et financier » assure la comptabilisation des paiements et des restes a payer, tandis
que la comptabilisation des recettes est confiée au « service de recouvrement et recettes ».
Cette répartition ne s’aligne pas sur les attributions des services sus-indiqués. En effet, l'article n°7
de la décision du Ministre de la santé, fixant l’organisation administrative et hospitalière de
l'Etablissement, accorde exclusivement cette attribution au « service comptable et financier ».

Dans le méme registre, chaque service tient sa comptabilité sur des feuilles « Excel », ce qui ne
permet pas de garantir l'intangibilité et la traçabilité des enregistrements comptables
particulièrement les modifications postérieurement apportées aux écritures initiales.
Ces insuffisances sont également accentuées par l’absence de procédures d’archivage des
documents et d’un manuel de procédures comptables. L’élaboration et la mise en application
effectives de ces procédures est d'une importance cruciale dans la mesure où elles instaurent des
règles et des points de contrdéle permettant |’obtention, au bout du processus comptable, d’une
information pertinente et fiable en sus de la conservation de toutes les pièces à l'appui de la
comptabilité. Il s'agit particulièrement d'assurer :
- \‘exhaustivité des enregistrements comptables et leur rattachement aux exercices
concernés ;
=
la réalité des opérations et leur imputation et centralisation correctes ;
- la définition des tâches et des procédures de saisie de l’information ;
- la détermination des modalités de contrôle et des règles d'évaluation et de sécurité ;
= la fixation des pièces requises à l’appui de chaque écriture comptable ;

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Rapport provisoire IGF n° 6656 48/146

- la conservation des documents conformément à la réglementation en vigueur.


Concernant l'archivage, aspect important de l’organisation comptable, il doit permettre de
conserver et classer, dans un ordre défini, les pièces justificatives datées et portant les références
de leur enregistrement en comptabilité.
(65) Insuffisances dans la tenue des situations de l'exécution budgétaire
L’éparpillement, évoqué ci-dessus, de la tenue de comptabilité budgétaire entre les trois services,
a pour conséquence directe, en ce qui concerne les dépenses, l’absence de situations mensuelles
et d'une situation annuelle consolidées faisant ressortir, par ligne budgétaire, l’ensemble des
informations prévues par l’article n°8 de l'arrêté précité (crédits ouverts, engagements, crédits
disponibles, ordres de paiement émis, paiements effectués, restes a payer).
Dans le méme cadre, les états trimestriels des réalisations ne sont pas produits et ce
contrairement aux dispositions de l’article n°6 dudit arrêté qui indiquent que « dans le cadre
d'exécution de son budget, le Centre établit, dans le mois suivant chaque trimestre, un état des
réalisations dont il adresse une copie aux services concernés du Ministére des finances et de la
privatisation. Une note expliquant les écarts constatés par rapport aux prévisions, est jointe à l’état
susvisé. ».

Le « service de la programmation et de la commande publique » se limite a la production d’une


situation annuelle (appelée état des réalisations physiques) qui fait ressortir les informations sur la
partie « engagement » à l’exception des crédits disponibles qui ne sont pas explicitement
mentionné bien qu'ils soient une résultante de la soustraction des montants engagés de ceux
afférents aux crédits ouverts. Cette situation est enrichie par des données relatives aux
commandes publiques (n° AO, type de numéro de la commande, objet de la commande, titulaire,
date d'engagement, type de marché le cas échéant, et taux d'engagement).
Pour la partie paiement, une seule situation annuelle est produite par le « service comptable et
financier » qui permet par la suite d'élaborer le compte administratif de l’année.
A ce titre, il importe de rappeler que conformément aux dispositions dudit article n°8, des
situations mensuelles, consolidant les deux parties, doivent étre établies et signées par le
Directeur et adressées au Contrôleur d'Etat et au Trésorier payeur, dans les quinze jours suivant le
mois considéré.

(66) Défaut de communication des comptes administratifs dûment cachetés et signées par
l’ordonnateur et approuvé par le CA

Le compte administratif constitue un moyen de reddition des comptes, de la gestion budgétaire de


l’ordonnateur, sur les opérations qu'il a exécutées au cours de l’année. Cette gestion est appréciée
eu égard aux prévisions et/ou autorisations inscrites dans le budget, arrété par l’organe délibérant
et visé par les autorités de tutelle.
Toutefois, l’équipe d'audit n’a pas disposé, pour les trois exercices audités, de ce document,
dûment cacheté et signé par le Directeur de l'Etablissement. Le service chargé de la comptabilité a
seulement communiqué un fichier Excel comportant l’exécution budgétaire des dépenses au titre
de la période sous revue.

Dans le même sillage, et comme déjà mentionné ci-haut, l’article n°3 de l’AOFC précité exige à ce
que le budget soit accompagné des réalisations de l’année écoulé dûment signées par le Directeur.
Cette exigence est également édictée par l’article n°6 de la loi n°70-13 relative aux Centres
hospitalo-universitaires qui précise que la CA arréte le projet du budget annuel du Centre et les
modalités de son financement ainsi que les comptes de l'exercice écoulé.

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Rapport provisoire IGF n° 6656 49/146

Or, force est de constater que ledit arrêté des comptes n’a jamais été érigé en tant que point de
l’ordre du jour des sessions tenues par l'organe délibérant.

(67) Défaut d’intégration de recettes dans les comptes administratifs communiqués


Abstraction faite du constat précédent portant sur les « comptes administratifs » communiqués,
ces derniers présentent uniquement la partie relative à l'exécution budgétaire des dépenses en
omettant celle afférente aux recettes.

A ce titre, il y a lieu de rappeler que la reddition des comptes, recherchée à travers la production
du compte administratif, concerne toutes les opérations budgétaires exécutées par l’ordonnateur.
Ces dernières portent aussi bien sur les dépenses que les recettes.

(68) Défaut de désignation d’un comptable assignataire des recettes


L’article n°S du décret royal n°330-66 portant règlement général de comptabilité publique dispose
que « les ordonnateurs, leurs délégués, ainsi que les sous-ordonnateurs désignés doivent être
accrédités auprès des comptables assignataires des recettes et des dépenses dont ils prescrivent
Ve xX é c u tion .)
Dans le même sens, l'article n°10 dudit décret précise que « en matière de recettes, les comptables
assignataires sont tenus d’exercer le contréle de la régularité, de la perception et de I’imputation
ainsi que la vérification des pièces justificatives. ».

Par ailleurs, l'article n°10 de la loi n°69-00 précitée énonce que « /e Trésorier payeur en tant que
comptable public est responsable de la régularité des opérations de dépenses (...) le Trésorier
payeur peut étre habilité, par arrété du Ministre chargé des finances, a effectuer un contréle de
recettes. ».

Dans les faits, le Trésorier payeur se limite à la constatation des recettes en raison de l’absence
d'un arrêté l’habilitant à assurer leur contrôle. Cette position demeure conforme à l’article n°10
précité.

Toutefois, cette situation met en évidence le défaut de désignation d’un comptable assignataire,
auprès duquel serait accrédité l’ordonnateur et à qui incombe le contrôle relatif aux recettes et ce
en application des dispositions des articles n°5 et n°10 du décret royal susmentionné.
(69) Non établissement des ordres de recettes
L'ordre de recette constitue une pièce comptable maîtresse et ce en application de l'article n°6 de
l'AOFC précité qui dispose qu'« aucune opération ne peut être décrite en comptabilité sans qu'il
soit préalablement, établi un document de base (ordre d’imputation, ordre de paiement ou ordre
de recette) signé par le Directeur ou la personne déléguée par lui à cet effet. ». En outre, l’ordre de
recette ne peut étre émis sans liquidation préalable sauf exception autorisée et ce conformément
aux articles n°10 et n°22 de l'arrêté sus indiqué.
Dans le même sens, l'article n°15 précise que « Toute créance liquidée doit faire l’objet d’un ordre
de recette établi par le Directeur.
Pour les recettes encaissées par versement au comptant, l’ordre de recettes est établi a
postériori. ».
Cette piéce comptable doit comporter les bases de la liquidation, les éléments permettant
l'identification du débiteur ainsi que tout renseignement de nature à assurer le contrôle prévu à
l’article n°10 du décret royal précité.

Audit de gestion du Centre Hospitalo-Universitaire Mohammed VI d’Oujda (CHUMVIO)


Rapport provisoire IGF n° 6656 50/146

Toutefois, il a été constaté que le CHUMVIO n’établit pas d’ordres de recettes. En effet, le
« service comptable et financier » procédait jusqu’au mois de juillet 2018, pour les recettes
encaissées figurant sur les relevés bancaires (versement du régisseur, virement des organismes de
couverture sociale et du MEF.,..), a I’établissement d’un document sommaire, pour une ou
plusieurs journées, intitulé abusivement « ordre de recettes ». Il indique la nature du régime dont
relève les patients ou la modalité de paiement (recettes CNOPS, CNSS, FAR, recettes chèque,
recettes caisse...) et ventile le total de recettes percues par rubrique comptable.
Ainsi, les informations relatives a l’identité de chaque patient et les éléments de liquidation de sa
créance ne sont pas précisées. De même, les créances non encore recouvrées ne font l'objet
d’aucun d’ordre de recettes.

A compter du mois d'août 2018, cette tâche est confiée, selon le « service comptable et financier »
au « « service de recouvrement et recettes ». Ce dernier affirme qu'il procède uniquement à
l’établissement d’un état de facturation.

En raison de cette confusion d’attribution, aucun ordre de recettes comportant les indications
individuelles des débiteurs ainsi que les éléments de liquidation de leur créance n’est établi ni
signé par l’ordonnateur.
A cet égard, il importe de souligner que l’ordonnancement, aussi bien de dépenses que de
recettes, demeure une prérogative du service chargé de la comptabilité et ce conformément a
l’article n°7 de la décision susvisée.
(70) Défaut de communication des situations mensuelles de trésorerie par le Trésorier payeur au
Directeur

En application des dispositions de l'article n°33 de l'AOFC précité, le Trésorier payeur est tenu
d'établir, au plus tard quinze (15) jours suivant le mois considéré, une situation de trésorerie et
des états de rapprochement bancaire des dépenses et des recettes et d’adresser une copie de
ladite situation au Directeur.

Toutefois, selon les responsables du Centre, les copies en question n’ont pas été communiquées
au Directeur durant la période sous revue.
(71) Manque de certaines informations, afférentes au suivi des immobilisations, prévu par
l’article n°21 de l’AOFC susmentionné

La gestion du patrimoine est traitée dans une partie dédiée ci-aprés. Ce constat porte uniquement
sur la conformité du suivi des immobilisations au regard des dispositions de l’article n°21 de
l'arrêté sus-indiqué.
Dans ce cadre, le CHUMVIO dispose d’une application informatique pour assurer le suivi des
immobilisations. Elle permet d’extraire des fichiers comportant notamment les informations
suivantes : n° d'inventaire, désignation, mouvements ayant affecté le matériel, service d'origine,
service affectataire, référence du marché, marque, prix unitaire, prix total, TVA, fournisseur.

Toutefois, trois informations essentielles, eu égard aux prescriptions dudit article 21, ne sont pas
renseignées sur ladite application. Il s'agit en l'occurrence de la date d'acquisition, de la référence
de la facture du fournisseur et de la durée d'amortissement.
Par ailleurs, ces informations pourraient également être enrichies par l'indication, le cas échéant,
du numéro de série du matériel/équipement.
(72) Défaut de dépôt des déclarations des traitements et salaires relatives à certains exercices
non prescrits

Audit de gestion du Centre Hospitalo-Universitaire Mohammed VI d’Oujda (CHUMVIO)


Rapport provisoire IGF n° 6656 51/146

L’article n°79 du CGI fait obligation aux employeurs privés domiciliés ou établis au Maroc ainsi
qu'aux administrations et autres personnes morales de droit public de remettre, avant le 1 mars
de chaque année, à l'inspecteur des impôts une déclaration, des traitements et salaires, afférente
à l’année écoulée.

A cet égard, il a été constaté, qu'à l’exception de l’année 2020, les déclarations relatives aux
autres exercices non prescrits ne sont pas encore déposées, ce qui expose le Centre a des
majorations, pour défaut/ retard de déclarations, prévues par l'article 200 dudit CGI.

Dans ce cadre, les responsables du CHUMVIO ont souligné qu’ils avaient passé un bon de
commande en la matière avec un prestataire, et ce dans le but :
=
d’établir les déclarations manquantes en priorisant celles pour lesquelles fe délai légal n’est
pas encore échu et ce afin d’éviter l’application des sanctions en cas de retard ;
-
de former les équipes de l'Etablissement sur place pour qu’elles puissent prendre en
charge ce volet pour les années a venir.
(73) Défaut d'établissement et de publication des situations comptables simplifiées annuelles
Le décret n° 2-13-882, fixant les formes de publication des comptes annuels des Etablissements
publics, fait obligation auxdits Etablissements de publier leurs comptes annuellement au bulletin
officiel, au plus tard sept (7) mois après la clôture de l’exercice concerné. Son article n°2 autorise,
à titre exceptionnel et transitoire, les Etablissements ne tenant pas une comptabilité conforme au
CGNC a publier des situations comptables simplifiées de l'exercice écoulé suivant un modèle fixé
par arrêté du Ministre chargé des finances (l'arrêté n° 13.3268).

Toutefois, il a été constaté que le CHUMVIO ne procède ni à l'établissement de ses situations


comptables simplifiées annuelles ni à leur publication au bulletin officiel dans le délai
réglementaire.
(74) Insuffisances dans l’exploitation des notes d'observations, formulées par le Trésorier
payeur
L'examen des notes d'observations, établies par le Trésorier payeur, accompagnant les ordres de
paiement et de virement retournés non signés/visés au Centre, aux fins de régularisation et de
prise en compte des remarques soulevées par les services du comptable public, font ressortir que
certains types d’observation reviennent a plusieurs reprises.

Cette situation, qui contribue d'ailleurs à la problématique de l'allongement des délais de


paiements, incite davantage a capitaliser sur les observations acceptées, au vu de renforcer les
capacités des différents intervenants dans le processus de la commande publique et ce par le
partage d’expériences et ou/de connaissances via des formations ciblées, dispensées par les
ressources internes et éventuellement par d’autres externes.
Concernant les observations, jugées peu fondées, l’ordonnateur est dans le droit d'user, pour
débloquer ponctuellement une situation donnée, de son pouvoir de réquisition et ce
conformément aux dispositions de l'article n°10 de la loi n°69.00 précitée. Toutefois, la demande
de l'arbitrage du département chargé des finances s'avère nécessaire afin d'éviter la reproduction
de situations pareilles dans l'avenir.
Par ailleurs, il y a lieu de préciser que le nombre desdites observations s’éléve a 47, 57 et 44 au
titre des années 2018, 2019 et 2020 respectivement.
(75) Ambiguité juridique autour de la personne habilitée a délivrer, en cas de perte, le duplicata
de l’ordre de paiement

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Rapport provisoire IGF n° 6656 52/146

L’article n°50 du décret royal précité indique qu’ « en cas de perte d’une ordonnance ou d'un
mandat, il appartient au bénéficiaire d'en faire la déclaration motivée à l’ordonnateur qui la
transmet au comptable assignataire. Ce comptable a, seul, qualité pour établir un duplicata de
l’ordre de paiement apres s’étre assuré que le titre en cause n’a été payé ni par lui, ni pour son
compte. ».

Cette habilitation accordée au comptable assignataire des dépenses, en matiére de délivrance


dudit duplicata, n'a pas été reprise par les dispositions de l'article n°13 de l'AOFC susmentionné
qui habilite, par contre le Directeur du Centre. En effet, ledit article précise qu’ « en cas de perte
de l’ordre de paiement ou de l’ordre de recette, le Directeur en délivre duplicata, appuyé d’une
note explicative, au vu duquel le Trésorier payeur atteste que l'ordre de paiement ou de recette
original n’a pas été exécuté. ».

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Rapport provisoire IGF n° 6656 53/146

r V r
/ Execution des dépenses

1. Préparation des appels d’offres

.
La préparation des appels d'offres revêt un caractère important dans l’information des potentiels
soumissionnaires des conditions de présentation des offres, des modalités d’attribution des
commandes ainsi que des obligations contractuelles qui en découlent. Particulièrement, les
cahiers des charges doivent décrire précisément les besoins auxquels le prestataire doit répondre
et organiser sans équivoque la relation commerciale entre le futur titulaire avec le M.O tout au
long de l’exécution du marché.
L'examen de cet aspect appelle les remarques suivantes :

1.1. Remarques d'ordre général

(76) Nécessité d’élaborer le cahier des prescriptions communes (CPC) des équipements, les
CCAG-travaux et CCAG- fournitures propres aux CHU

Les cahiers des charges précisent les conditions de passation et d’exécution des marchés. A ce
titre, ils doivent étre élaborés avec tout le soin requis afin de prévoir clairement les obligations
contractuelles des parties et anticiper au maximum les éventuelles situations conflictuelles qui
pourraient surgir au cours de l’exécution des prestations.
En sus des CPS (dont les insuffisances seront détaillées ci-après), les CCAG-travaux et CCAG-
fournitures et le CPC des équipements remplissent un rôle important dans la clarification et
l'encadrement juridique de la relation contractuelle liant le Maître d'ouvrage (MO) et le
prestataire.
Etant donné que la quasi-majorité des achats du CHUMVIO se compose des prestations de
services (restauration, gestion des déchets, gardiennage et surveillance, manutention,...) et
fournitures (médicaments, dispositifs médicaux, équipements biomédicaux,...), Les CPS des
marchés renvoient, sans aucune adaptation ni ajustement, au CCAG-T de 2016 et au CCAG-EMO
de 2002 (documents établis pour les marchés de l'Etat) pour les marchés portant sur les
acquisitions de fournitures et de prestations de services respectivement.
Ces renvois posent généralement des difficultés d'application dans la mesure où ces documents
traitent des situations propres aux types de marchés concernés et utilisent une terminologie qui
leur est consacrée.

Ainsi, il s'avère nécessaire de procéder dans un premier temps a adapter et ajuster les dispositions
de ces références juridiques à la nature des prestations objet des marchés et de capitaliser, dans
un second temps, sur l'expérience passée et les synergies avec les autres CHU afin de produire des
CCAG qui répondent parfaitement aux besoins de |’Etablissement et par ricochet servir de

Audit de gestion du Centre Hospitalo-Universitaire Mohammed VI d’Qujda (CHUMVIO)


Rapport provisoire IGF n° 6656 54/146

référence pour assoir des relations contractuelles plus transparentes et potentiellement moins
conflictuelles.

La même remarque vaut également pour I’élaboration d’un CPC pour les équipements
biomédicaux. En effet, le contenu technique et technologique élevé de ces équipements plaide en
faveur de l'établissement d’un tel document pour y fixer essentiellement les caractéristiques
techniques et prescriptions communes relatives 4 chaque type d’équipement et qui seront
applicables à tous les marchés le concernant. Cette manière de procéder aurait également le
mérite d’éviter l’orientation des Appels d'offres (AO) par modification de critères techniques ou
par introduction d'autres non nécessaires à l’occasion de chaque commande.
(77) Manque de soins dans la rédaction des documents d’appels d’offres

L’examen d’un échantillon de documents d’appels d’offres fait ressortir des insuffisances de
nature a impacter leur lisibilité et l’applicabilité de certaines clauses. Le tableau ci-aprés récapitule
quelques exemples à titre illustratif.
Tableau 30 : Exemples de quelques insuffisances constatées dans la rédaction des documents des AO
N° d'appel d'offres Nature du Observations de la mission
document
06/2018; CPS - Le CPS renvole à fa lol 30-85 relative à la taxe sur la valeur ajoutée alors que ladite loi est abrogée à
07/2018; compter du premier janvier 2006 ;
09/2018; - Défaut d'énumération des textes juridiques de référence par catégorie ce qui ne permet pas une
14/2018; meilleure lisibilité du document. Ainsi, il s'avère plus pertinent de procéder à une énumération des
31/2018; normes juridiques suivant leur hiérarchie (loi organique, loi, décret, arrété, décision,.) ;
44/2018. - Utilisation impropre du terme titulaire au lieu d'attributaire dans la clause « approbation du marché
doit être notifié au titulaire dans un délai.». en effet, l'attributaire ne devient titulaire qu'après la
notification effective de l'approbation du marché (AO n° 44/2018, 09/2018) ;
- Intégration au niveau du CPS, des clauses relatives à la sous-traitance, alors que l'AO porte sur la
livraison de fournitures (AO n° 44/2018, 09/2018) ;
- Les articles n° 16, 17 et 25 du CPS renvoient aux articles n° 25, 26 et 69 du CCAG-T respectivement sans
aucune adaptation. En effet, les articles n° 25, 26 et 69 utilisent une terminologie propre aux travaux
(commencement des travaux, chantier, engins, ouvrage, matériaux, matériel, ...). Ainsi, il y a lieu de
procéder à une adaptation des dispositions du CCAG-T pour tenir compte de la nature de la prestation
(achat de fournitures) (44/2018):
- Utilisation impropre du terme « société ». En effet, étant donné que l'AO est destiné à toutes les
personnes physiques et morales abstraction faite de leur forme juridique, il est recommandé d'employer
des termes génériques (entreprise, soumissionnaire, titulaire, ..) selon le contexte;
- Utilisation impropre de l'expression « par dérogation aux dispositions du CCAG-T » pour justifier la
dispense des concurrents ou des titulaires du cautionnement provisoire ou de la retenue de garantie,
alors que cette dispense est une possibilité permise en application de l'article 14 dudit CCAG-T. Cette
expression donne faussement l'impression qu’un contrat pourrait déroger aux dispositions d'un texte
réglementaire en l’absence d'une autorisation expresse dudit texte.
01/2018; 06/2018; CPS - L'article régissant la sous-traitance n'indique pas, parmi les composantes de la prestation, celles qui
07/2018 ; constituent le corps d'état principal ainsi que celles qui ne peuvent faire l’objet de sous-traitance
14/2018 ; comme précisé dans l'article 141 du RRM.
31/2018.

Audit de gestion du Centre Hospitalo-Universitaire Mohammed VI d’Oujda (CHUMVIO)


Rapport provisoire IGF n° 6656 55/146

44/2018 ; 01/2018: Règlement de - Le RC prévoit la fourniture, par le concurrent ayant présenté son offre par vole électronique et auquel il
06/2018; consultation est envisagé d'attribuer le marché, l'original des pièces déposées lors des phases précédentes et ayant
07/2018 (RC) été à l'origine de son admission. Le terme original est inapproprié vu que le règlement exige seulement
09/2018 ; des copies pour certaines piéces ;
14/2018: - Le RC précise que « les plis sont, au choix du concurrent, soit [...] remis, séance tenante au président de la
31/2018. commission d’appel d’offres au début de la séance et avant l’ouverture des plis. ». et ajoute que « le
délal pour la réception des plis expire à la date et l'heure fixées par l'avis d'appel d'offres pour la séance
d'ouverture des plis. ». ces deux clauses pourraient entraîner une divergence d'interprétation en cas de
démarrage tardif, pour quelconque motif, de la séance d'ouverture des plis ;
- Le RC utilise parfols improprement l'expression « service des marchés » au lieu du « service de la
programmation et de la commande publique »;
Le RC ne précise pas la ou les monnales convertibles dans lesquelles les prix doivent être exprimés,
lorsque le concurrent n'est pas Installé au Maroc;
- Le RC exige la production de toutes les plèces, documents et correspondances exclusivement en langue
française. Au-delà de la non-conformité constitutionnelle (voir infra), cette exigence est en contradiction
avec un autre article du RC qui autorise l'accompagnement de la documentation technique d'une
traduction en langue française au cas où elle est établie en une autre langue (AO n° 44/2018, 09/2018) ;
- Date d'établissement du RC le 30/11/2018, alors que l'avis de l'AO est publié le 15/11/2018 (AO n°
44/2018) ;
- Le RC n'indique pas le mode d'attribution des lots comme prévu par l'article 9 paragraphe 2 du RRM (n°
44/2018);
- L'article 15 indique que « seront déclarés admissibles les concurrents dont les dossiers administratifs,
techniques sont jugés conformes n. cette stipulation a omis de citer la conformité également du dossier
additif (AO n° 06/2018, 07/2018).
- L'article 2 bien qu'il indique que l'AO est réparti en lot unique, il comporte Improprement la précision
suivante « aucun concurrent ne peut désister en arguant du nombre insuffisant des lots qui lui sont
attribués. Les consistances des lots sont précisées ou niveau du CPS et du bordereau des prix-détail
estimatif. » (AO n° 31/2018).
01/2018 Avis de ’AO - Indication que le DAO « peut également étre téléchargé à partir du site des marchés de l'Etat » au lieu
44/2018 du portail des marchés publics ;
06/2018 - Non précision du lleu d'exécution de la prestation en énumérant les Etablissements hospitaliers relevant
07/2018 du Centre notamment que deux hôpitaux (Centre d'oncologie et hôpital psychiatrique ne sont pas
09/2018 abrités à l'adresse indiquée sur l'avis) (AO n° 01/2018, 06/2018, 07/2018) ;
- La version arabe utilise le terme "JA " au lieu de "Ji" et « "2,0 U 21 au lieu de à.all
* 2... J" qui sont consacrés par la réglementation :
Source : Investigations de l’équipe d'audit

(78) Nécessité de mentionner les coordonnées du MO sur les avis des AO et les
.
correspondances, adressées aux concurrents
.

Certains articles du Réglement relatif aux marchés du Centre hospitalo-universitaire Mohammed


VI-Oujda (RRM) prévoient la possibilité offerte aux concurrents de contacter le MO en utilisant les
moyens de communication usuels (courrier porté avec accusé de réception, lettre recommandée
avec accusé de réception, fax confirmé ou par voie électronique). Cette souplesse contribue
évidemment a la simplification des procédures. Toutefois, il a été constaté que les avis des AO et
les correspondances adressées aux concurrents ne comportent pas les coordonnées du MO
(adresse administrative, adresse électronique, numéro de fax), ce qui n’aide pas a tirer profit de
cette souplesse. La recherche de ces coordonnées, par moyens propres des concurrents, ne
permettrait pas forcément d’avoir les bonnes informations a cet égard.
Dans le méme registre, le RRM prévoit la communication aux concurrents des éclaircissements et
informations dans le méme jour et dans les mémes conditions. La satisfaction de cette exigence
incite a ce que le MO dispose de tous types de coordonnées des concurrents, afin d’utiliser le
méme moyen de communication, jugé le plus approprié selon les circonstances.
(79) Imprécision de certaines conditions prévues par les documents de l’AO (AO n° 01/2018,
06/2018, 07/2018, 14/2018)

Le Règlement de consultation (RC) de l’AO n° 01/2018 (portant sur les déchets hospitaliers) exige
de présenter, dans le dossier technique, des attestations de réalisation des prestations similaires
dont le montant est supérieur ou égal 600.000 dhs sans préciser s’il s'agit du montant TTC ou en
hors taxe et si le montant est annuel ou concerne toute la période du marché (pour les marchés
cadres). En outre, Il est prévu dans le dossier additif de présenter une autorisation

Audit de gestion du Centre Hospitalo-Universitaire Mohammed VI d’Oujda (CHUMVIO)


Rapport provisoire IGF n° 6656 56/146

environnementale pertinente de l’unité de traitement. Le qualificatif « pertinent » constitue un


superflue impactant la clarté de la condition vu que les dispositions réglementaires et législatives
régissant cet aspect n’utilisent pas un tel qualificatif.

De même, le RC de l’AO n° 07/2018 (portant sur l'exécution des prestations de brancardage)


prévoit de fournir au moins une attestation dont le montant est égal ou supérieur a 1.000.000 dhs
TTC pour des prestations similaires à l’objet de l'appel d'offres. Cette formulation ne précise pas si
le montant devrait correspondre a une année ou a toute la période du marché et a omis
d'indiquer également « des prestations identiques ». En outre, le qualificatif « similaire » demeure
large et risque de provoquer des divergences d’interprétation.

Dans le méme sillage, les CPS des AO n° 06/2016 (prestation de manutention), n° 07/2018 et n°
14/2018 (prestation de gardiennage) exigent que « /a relation entre le titulaire et les salariés doit
étre formalisée par un contrat de travail authentique. ». Si le terme « authentique » est utilisé
dans son acception usuelle et connue (par opposition à l'acte sous seing privé) pour désigner un
acte qui est signé obligatoirement par un officier public, cette condition se trouve peu motivée et
concourt inutilement a la complexification des procédures.

Toutefois, d'autres interprétations ont été « attribuées » à ce terme, lors de l’examen des offres,
pour écarter indiiment certains concurrents (voir infra : partie dédiée a l’exécution).
(80) Restriction injustifigée du champ d’application de l’article n°19 du CCAG-EMO relatif au
personnel du titulaire (AO n° 01/2018, AO n° 06/2018, AO n° 07/2018 AO n° 14/2018)
Les CPS des AO susmentionnés stipulent que « /es formalités de recrutement et de paiement des
employés sont celles prévues par les dispositions de l'article n°19 du CCAG-EMO ». Cette
formulation comporte une restriction consistance de la portée dudit article n°19 qui régit d’autres
aspects aussi important que le recrutement et le paiement, en l'occurrence la protection de la
main d’ceuvre et les conditions de travail.

Dans ce sens, le Centre en tant qu’entité publique, devrait contribuer aux efforts de l'Etat en
matière de lutte contre l’emploi précaire par l'application, dans un premier lieu des dispositions
dudit article sans restriction.

(81) Passation de deux marchés sous forme non conforme aux prescriptions du RRM (AO n°
01/2018, AO n° 14/2018)

L'appel d’offres n° 01/2018 est lancé en vue de réaliser la prestation de « gestion des déchets
médicaux et pharmaceutiques » sous forme de marché-cadre. Si la nature de la prestation remplit
les critères requis pour le recours à ce type de marché (caractère prévisible et permanent, mais
dont la quantification et le rythme d'exécution ne peuvent être entièrement déterminés à
l’avance), elle ne figure pas, cependant, dans l’annexe n°2 qui énumére de maniére exclusive les
prestations pouvant faire l’objet d'un tel type de marché.
En effet, ladite annexe cite uniquement « la collecte des déchets hospitaliers ». Ainsi, en sus des
déchets pharmaceutiques non prévus par l'annexe n°2, le terme hospitalier n'est pas consacré par
la législation et la réglementation en vigueur régissant ce domaine qui utilise plutôt le terme
« médicaux ». De même, le terme « gestion » englobe, en application des dispositions de l’article
n°3 de la loi n° 28-00 relative a la gestion des déchets et leur élimination, outre fa collecte,
plusieurs autres opérations telles que stockage, tri, transport, mis en décharge, traitement,
valorisation, élimination, etc.

Concernant l'AO n° 14/2018, il porte sur l'exécution des prestations de gardiennage, sécurité et
surveillance des Etablissements relevant du CHUMVIO ce qui inclut tous types de batiments ou les

Audit de gestion du Centre Hospitalo-Universitaire Mohammed VI d’Oujda (CHUMVIO)


Rapport provisoire IGF n° 6656 57/146

activités des hôpitaux sont exercées. Toutefois, l'annexe n° 3 du RRM précisant, a titre exclusif, les
prestations pouvant faire l’objet de marchés reconductibles, indique uniquement, parmi ces
prestations, « gardiennage et surveillance des bâtiments administratifs ».

Ainsi, il y a lieu de préciser la terminologie prévue dans lesdites annexes tout en les soumettant
aux formalités d'adoption et d'approbation prévues par la législation et la réglementation en
vigueur.

(82) Exigence inutile de présenter un engagement de respect de la législation de travail (AO n°


06/2018, AO n° 07/2018, AO n°14/2018)
Les RC des AO sus-indiqués exigent de présenter, dans le dossier additif, un engagement de
respect de la législation de travail cacheté, signé et légalisé, ce qui va a l’encontre de la
simplification des procédures.
Ace titre, ilva sans dire de rappeler que tout concurrent a l’obligation de respecter toutes les lois
et règlements en vigueur, y compris ceux afférents au travail.
Si la pratique aurait révélé l’existence d'entreprises qui soustraient à leurs obligations envers leurs
salariés, chose qui constitue à la fois une cause de la précarité de l'emploi et un moyen favorisant
la concurrence déloyale entre les soumissionnaires, il est considéré suffisant le fait d'avoir
introduit, au niveau des CPS, des obligations contractuelles contraignant le titulaire 4 présenter
régulierement des pièces justifiant le respect des dispositions juridiques régissant cet aspect.
(83) Discordance entre les dates d'établissement de certains documents de l’AO (AO n° 06/2018,
AO n° 07/2018)
La consultation des piéces constitutives du dossier d’AO n° 06/2018 a permis de constater que ce
dernier comporte un seul RC daté du 14/06/2018 alors que l'avis relatif audit AO est publié le
28/05/2018.
Naturellement, la date d’établissement du RC devrait étre antérieure a celle de la publication de
l'avis. Si ce document aurait connu une modification postérieure, l’usage serait d'établir un
document modificatif explicitant les articles modifiés tout en conservant le document initial.
Dans le méme sens, l’avis rectificatif, publié le 14/06/2018, porte une modification portant sur
l'estimation du coût des prestations établie par le MO. Or, l'examen du DAO fait ressortir
l’absence de l’estimation initiale et que celle modifiée (dont le montant est de 861.120,00 dhs
TTC) est datée du 17/05/2018, soit onze (11) jours avant la date de publication de l'avis initial
(28/05/2018) ayant annoncé comme estimation (561.600,00 dhs TTC).

La même remarque concerne également l'AO n° 07/2018 dont l'estimation du coût modifiée (dont
le montant s’éléve à 3.928.860,00 dhs TTC) est datée du 17/05/2018 soit également onze (11)
jours avant la date de publication de l'avis initial qui a indiqué le montant de 2.562.300,00 TTC
comme estimation du coût des prestations. L’estimation modifiée n’est portée a la connaissance
du public, par avis rectificatif, qu’en date du 14/06/2018.
E

(84) Discordance entre l’objet de l'AO et le détail des tâches à réaliser par les agents du titulaire
(AO n° 06/2018, AO n° 07/2018)

L'objet de l'AO n° 06/2018 porte sur « l'exécution des prestations de la manutention et de


transport de mobilier et du matériel à l'intérieur des hôpitaux relevant du CHU Mohammed vI-
Oujda ». Or, le détail des prestations a réaliser, par les agents du titulaire, définies par le cahier
des clauses technique, englobe des tâches supplémentaires et concerne d'autres catégories
d’articles.

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Rapport provisoire IGF n° 6656 58/146

Concernant, la nature des articles, les prestations comportent également la manutention et le


transport de produits et de documents.
Ce qui de la nature des tâches, celle-ci comporte aussi, le tri, le comptage, le rangement,
emballage/déballage, conditionnement, nettoyage des zones de travail.
La même remarque demeure également valable pour l’AO n° 07/2018 dont l’objet porte sur le
brancardage à l’intérieur des hôpitaux alors que le cahier des clauses techniques prévoit
l'accompagnement, en cas de nécessité, des transferts par ambulance.

Le CPS étant un document indissociable, la concordance et l’harmonisation de son contenu


devraient être assurées afin d'éviter les divergences d'interprétation entre les parties au marché,
dans la mesure où chacune d'elle tenterait de mettre en avant la partie du CPS qui serait favorable
à ses intérêts.
(85) Imprécision dans le nombre de salariés à affecter pour l’exécution des prestations objet des
marchés (AO n° 06/2014, AO n° 07/2018 et AO n° 14/2018)
Les appels d’offres susmentionnés sont lancés en vue de passer des marchés reconductibles pour
l'exécution des prestations de services (brancardage, manutention, gardiennage et surveillance).
A ce titre, l'article n°7 du RRM indique que ce type de marché pourrait être passé lorsque les
quantités peuvent étre déterminées, aussi exactement que possible a l’avance, par le MO.
Les bordereaux des prix-détail estimatif indiquent les quantités en « journée de travail de huit
heure par agent », toutefois, le détail afférent au nombre de salariés à affecter par Etablissement
hospitalier/ou de soins n’est pas fourni.

En effet, les CPS se limitent à annoncer un nombre moyen d’agent (AO n° 06/2018 : en moyenne
12 agents, AO n° 07/2018: 40 agents par jour en moyenne, AO n° 14/2018: 90 agents en
moyenne).

Cette maniére de faire ne donne pas de visibilité au titulaire pour gérer son personnel et pourrait
par ricochet provoquer des risques de divergence d’interprétation par les deux parties au contrat.
Il aurait plutôt été judicieux de déterminer un nombre d'agents par site avec possibilité de
renforcement des effectifs, en cas de besoin, toute en précisant les modalités de mise en ceuvre y
afférent.

(86) Imprécisions dans l’article portant sur l'étendue géographique des prestations (AO n°
06/2014, AO n° 07/2018 et AO n° 14/2018)

Le CPS indique que les services dans lesquels seront assurés les prestations objet du marché sont :
1) hôpital des spécialités 2) hôpital mère enfant 3) hôpital d’oncologie 4) hépital de la santé
mentale et des maladies psychiatriques.

En sus que le terme « service » n’est pas approprié est devrait étre remplacé par un terme
« générique » tel que « Etablissement, structure ou entité », cet article comporte des appellations
des structures qui ne sont pas consacrées par les textes régissant le CHUMVIO. Ainsi, l’ « hôpital
d'oncologie » est utilisé au lieu du « Centre d’oncologie Hassan ll » et l'« hôpital de la santé
mentale et des maladies psychiatriques » est employé au lieu de l’ «hôpital psychiatrique ».

En outre, le détail relatif a la localisation géographique du Centre d’oncologie sur la route de


Jerada a une dizaine de Km de la ville d’Oujda, n’est pas indiqué au niveau du CPS.

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Rapport provisoire IGF n° 6656 59/146

(87) Défaut d’introduction dans le RC de critéres et piéces justificatives afférents aux


qualifications des responsables d’équipes (AO n° 06/2018, AO n° 07/2018 et n° AO n°
14/2018)
Les responsables d'équipes remplissent un rôle important dans la réussite de l'exécution des
prestations objet de l’externalisation (manutention, brancardage, gardiennage, etc.). En cette
qualité, ils sont les interlocuteurs des Directeurs des hôpitaux et leurs décisions engagent le
titulaire vis-a-vis du MO. En outre, ils sont appelés a assurer des taches d’encadrement, de
supervision, de planification, de contrôle et de vérification des agents soumis à leur autorité.
A ce titre, les clauses techniques des CPS indiquent que « les responsables d'équipes doivent
répondre aux mémes critéres que ceux sur la base desquels le titulaire a été retenu au moment du
jugement de l'offre. ».

Toutefois, aucun critère ou condition, afférent à ce point, n’a été exigé dans le RC, pour évaluer
les offres et éventuellement éliminer les concurrents défaillant en la matière.
A cet égard, il y a lieu de noter que les CPS exigent que les responsables aient un niveau d'étude
de Bac+2. Néanmoins, le défaut de demande de pièces justificatives, au moment de la
présentation des offres, comporte le risque de désigner un titulaire ne satisfaisant pas ce critère,
ce qui impliquerait une perte de temps dans de nouvelles procédures (lancement d’un nouvel AO
et éventuellement des procédures judiciaires à l'encontre du titulaire défaillant.).
Ainsi, il s'avère nécessaire d'introduire des critères relatifs aux qualifications de ces responsables
dans les RC avec demande de piéces justificatives requises.
(88) Difficultés et ambiguités liées a la mise en application des pénalités pour retard (AO n°
06/2018, AO n° 07/2018, AO n° 14/2018)

Les CPS des AO susmentionnés prévoient qu’ « à défaut d'avoir réalisé les prestations de service
dans les délais prescrits, il sera appliqué au prestataire de services une pénalité par jour calendaire
de retard de un pour mille du montant du marché. ».
Cette clause ne serait pas appropriée a la nature des prestations objet des AO en question
(manutention, brancardage, gardiennage et surveillance) en raison de l'absence d'un délai
d'exécution fixe pour servir de référence au décompte du délai. En effet, ces prestations exigent la
présence permanente, sur les lieux de travail, des agents du titulaire pour exécuter
immédiatement et sans délai, les instructions des représentants du MO en relation avec l’objet du
marché.

Dans le même sillage, les CPS étendent l'application de cette pénalité de délai d'exécution à
d'autres situations à savoir :

- retard par rapport aux horaires de travail ;


- inexécution des prestations objet du marché ;
- négligence dans les rondes à l’intérieur des hôpitaux ;
- non-respect, par le titulaire, de ses obligations);
- changement et remplacement des préposés sans le consentement du M0 ;
- chaque jour calendaire de retard par rapport au règlement des salaires, au-delà du cinquième
jour du mois suivant.

A l’exception du dernier cas, l'application de cette pénalité, suscite des difficultés quant à
l'appréciation du jour de retard (élément de référence pour le calcul de la pénalité) et à la

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Rapport provisoire IGF n° 6656 60/146

pertinence de retenir le même pourcentage et la même base pour l'assiette et la liquidation de


ladite pénalité.
Même pour la sanction du retard dans le règlement des salaires (mesure en principe louable
puisque elle vise la protection des droits de la main d'œuvre du titulaire contre tout abus en la
matière), la clause pose des difficultés de mise en œuvre dans la mesure où elle ne précise pas si la
pénalité n'est due que dans le cas où le retard concerne l’ensemble des agents ou bien il est
applicable par agent et par jour de retard. De plus, il n’est pas clarifié si le non reglement d’une
partie du salaire dans le délai est considéré comme un retard ou non.
En outre, la pertinence de retenir le montant du marché comme base d’assiette de la pénalité de
retard, afférente au défaut de reglement a temps d’un salaire mensuel, demeure discutable.

Ainsi, il est nécessaire d’adopter, en concertation avec les départements de tutelle, des sanctions
adaptées à la nature des prestations et à celle des faits à pénaliser et de clarifier les modalités de
leur application notamment les taux et l'assiette des pénalités.
(89) Existence de clauses ne garantissant pas l'équilibre contractuel entre les parties (AO n°
06/2018, AO n° 07/2018, AO n° 14/2018)
Les CPS des AO veillent à rappeler certaines obligations spécifiques des futurs titulaires et du MO.
Il s’agit, pour le titulaire, notamment de :

- répondre des faits et fautes de ses préposés ayant entraîné un préjudice quelconque ;
- prendre les dispositions nécessaires pour assurer les prestations du marché quelque soient les
conditions ;
- interdire a ses agents de recevoir toute rétribution ou pourboire de quelque nature que ce soit
de la part du personnel ;
- interdire à ses agents d'intervenir pour une tierce personne auprès des services médicaux,
techniques ou administratifs de l’hôpital ;
- mettre à la disposition de ses proposés les moyens nécessaires et suffisants a l’exécution de
leur tâches;
- etc.

Concernant le MO, il s'agit exclusivement de :

- mettre à la disposition du titulaire toutes les informations nécessaires à l’exécution du marché ;


- mettre à la disposition du titulaire un local vestiaire (selon la disponibilité) et faciliter l'accès
dans les lieux et locaux où les prestations devront être exécutées sans entrave au
fonctionnement normal de l’hôpital.

Si la pratique quotidienne dans le milieu hospitalier aurait mis en exergue l'existence de


comportements inacceptables qu’il y a lieu de combattre, il n’en demeure pas moins que ce
rappel spécifique devrait être renforcé dans le sens d'assurer un équilibre contractuel entre les
parties. Il s’agit spécialement d’interdire également au MO et à son personnel de :

- demander aux préposés du titulaire d'exécuter des tâches ne rentrant pas dans le cadre du
marché;
- donner des rétributions ou pourboires aux préposés du titulaire ;
- répondre favorablement aux interventions, pour des tierces personnes, des préposés du
titulaire et de passer sous silence tout agissement inapproprié a cet égard.

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Rapport provisoire IGF n° 6656 61/146

Dans le méme sens, le titulaire devrait uniquement répondre des faits et des fautes de ses
préposés pour les tâches relevant de l’objet des marchés et non de celles demandées par le MO
en dehors des clauses des CPS.

Sur un autre plan, le MO doit s’engager a dispenser des formations et en général prendre toutes
les actions nécessaires, afin de permettre au personne! du titulaire d’exécuter convenablement
leurs taches, notamment les formations permettant d’avoir une parfaite connaissance de la
conception architecturale des batiments, de leurs circuits internes et externes ainsi que de la
situation et de la dénomination des différents services.

Particulièrement, la mise à la disposition du titulaire d'un local vestiaire devrait être une obligation
incombant au MO ne serait-ce que pour respecter les mesures liées à la prévention des infections
nosocomiales. En effet, étant donné que les agents du titulaire sont amenés, dans l'exercice de
leurs tâches, à fréquenter régulièrement les services médico-techniques, ils ne doivent pas entrer
et sortir du CHUMVIO habillés de leurs tenues professionnelles.

(90) Prévision de conditions déséquilibrées afférentes à la non reconduction du marché (AO n°


06/2018, AO n° 07/2018, AO n° 09/2018, AO n° 14/2018)
L'article du CPS, traitant du délai de livraison, comporte une clause de tacite reconduction d'année
en année dans la limite d'une durée totale de trois années. Il indique que la non reconduction du
marché est prise à l’initiative de l’une des deux parties dans les conditions suivantes :
- par l’administration moyennant un préavis écrit de 1 mois donné au titulaire.
- Par la société pour des raisons motivées, avec un préavis écrit de 04 mois.

Au-delà de l’imprécision de cette clause en raison qu'elle ne spécifie pas expressément la date de
référence par rapport a laquelle le comptage de la durée du préavis est appréciée, elle comporte
des conditions déséquilibrées en faveur du MO, ce qui pourrait constituer un abus de position
dominante.

En outre, la condition de « raisons motivées » est vague et large et elle serait sujette à des
appréciations subjectives et divergentes en fonction de circonstances invoquées.

Dans le même sens, le RRM confirme que « /a non reconduction du marché est prise à l'initiative
de l’une des deux parties moyennant un préavis dont les conditions sont fixées par le cahier des
prescriptions spéciales. ».
Une lecture « équitable » de cet article, plaide plutôt pour une harmonisation des conditions du
préavis de maniére a assurer un équilibre dans les obligations des deux parties a cet égard.
(91) Imprécisions dans la traduction de l’objet de l'AO (AO n° 01/2018, AO n° 07/2018, AO n°
31/2018)
L’intitulé de l'AO, qui est d'ailleurs toujours repris dans les premiers articles du CPS, constitue un
élément essentiel régissant la relation contractuelle entre le MO et le titulaire. De ce fait, il doit
être, à l'instar de toutes les clauses contractuelles, rédigé avec le soin requis dans sa formulation
arabe et en langue étrangère. Toutefois, il a été constaté que l'intitulé formulé en langue arabe
est généralement moins précis par rapport à celui rédigé en langue étrangère (A rappeler ici que
seule la version arabe fait foi en cas de recours devant la justice).
Ainsi, et afin d'éviter les risques juridiques afférents à ce point, il est requis de veiller à assurer plus
de cohérence et d'harmonisation dans la rédaction des documents des AO et d'utiliser la
terminologie arabe consacrée par les textes législatives et réglementaires en vigueur.

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Rapport provisoire IGF n° 6656 62/146

Le tableau ci-après présente quelques cas a titre illustratif :

Tableau 31 : Cas illustratifs de discordances dans l'intitulé


de l’objet de l'AO dans ces formulations arabe et française
N° A0 ‘Objet de I’AO en arabe Objet de I’AO en francais Commentaire de fa mission
01/2018 Blast Ai a.. Ail Ul ASI n La gestion des déchets médicaux et En sus que les termes« lai.» et« Whar» ne
JV Ai Pla Vilas ye pharmaceutiques provenant des activités sont pas les équivalents précis des termes
B 475 5 sa. poi ju :.31 de soins des formations hospitalières « provenant » et «formations
relevant du Centre hospitalo- hospitalières n la formulation française
universitaire Mohammed VI Oujda. précise que les déchets provient des activités
de soins des hôpitaux alors que celle en arabe
sous- entend toutes les activités.
07/2018 Chatioadl Glad Uw obas jd} Exécution des prestations de La précision portant sur le transport
ie pt Quasi JU Ali brancardage: transport des malades à uniquement des malades et seulement à
Sieg oil l'intérieur des hôpitaux relevant du l'intérieur des hôpitaux n'est pas indiquée
Centre hospitalo-universitaire dans la formulation en arabe.
Mohammed vl Oujda.
31/2018 3940 JAis ZA 2,91 pi 559 UI L'acquisition et l'installation d’un Abstraction faite de la traduction des termes
JJ 1291 2.15 PL dude système d'archivage et de transmission techniques « archivage » et « transmission »
Bory 9-3
J e. gull JlitiwS! d'imagerie médicale au profit du service qui reste approximative, l'appellation du
d'imagerte médicale relevant du Centre service bénéficiaire de la prestation en tant
hospitalo-universitaire Mohammed VI que structure administrative est absente dans
Oujda l'intitulé en arabe et ce en raison de la
traduction impropre du terme « service » par
.* n au lieu de « Lala. ».
Source : Investigations de l’équipe d'audit

(92) Report peu motivé de la date de la séance d’ouverture des plis (AO n° 01/2018, AO n°
06/2018, AO n° 07/2018)

Le CHUMVIO a procédé au report des dates de certaines séances publiques d’ouvertures des plis.
Il impute cette situation aux motifs présentés dans le tableau ci-dessous qui reprend les cas
soulevés par l’équipe d'audit.
Tableau 32 : Cas de report de la date de la séance publique d'ouverture des plis, soulevés par l'équipe d'audit
N° AO Date initlale de la Date de report Motif invoqué par le Observations de l'équipe d'audit
séance d’ouverture CHUMVIO
des plis
01/2018 13/03/2018 10/04/2018 Une modification du DAO est - La seule demande d'éctaircissement insérée dans le dossier du
introduite suite à une marché date du 23/02/2018, soit à vingt (20) jours de la date
demande d'éclaircissement. Initiale prévue pour l'ouverture des plis. Elle porte sur
l'appellation d'une autorisation délivrée par le département
chargé de la santé. Ainsi, la rectification de l'appellation en
question n’est pas un motif de publication d'un avis rectificatif
et ce en application de l'article 19-7 du RRM ;
- Mème dans l'hypothèse inverse, le MO à eu la possibilité de
publier un avis rectificatif tout en maintenant la date initiale
pulsque le délai minimum réglementaire de dix (10) jours entre
la date de publication et celle d'ouverture des plis aurait pu
être été respecté ;
- Finalement, la publication d'un avis rectificatif aurait pu
intervenir avant la veille de la date initiale et ne pourrait
justifier le report de cette dernière de presque un mots.
06/2018 19/06/2018 04/07/2018 Suite à une modification de - Le CHUMVIO n’a pas avancé d'informations nouvelles l'ayant
07/2018 19/06/2018 04/07/2018 l'estimation des coûts des amené à revaloriser à la hausse l'estimation initiale (voir
prestations également infra)
Source : Investigations de l'équipe d'audit et éclaircissements fournis par le CHUMVIO

(93) Révision, non motivée, a la hausse de l'estimation faite par le maître d’ouvrage (AO n°
06/2018, AO n° 07/2018, AO n° 14/2018)

l’examen des dossiers des AO susvisés montre que le MO a procédé à la révision à la hausse de
son estimation du coût des prestations. S'agissant de marchés de prestations de services
(brancardage, manutention, gardiennage et surveillance...) Cette augmentation, qui avoisine
généralement 50%, résulte de la majoration du prix unitaire, afférent à la rémunération de la
journée de travail de huit heures, du méme pourcentage, étant donné que les quantités estimées
demeurent inchangées.

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Rapport provisoire IGF n° 6656 63/146

Le service chargé de la commande publique a avancé qu'il s'agissait d'une actualisation des prix
sans pour autant fournir d’éléments concrets présentant les informations et données qui ne sont
pas prises en considération lors de la premiére estimation.

De même, il a été remarqué que les offres financières présentées par les titulaires sont inférieures
aux estimations initiales établies par le CHUMVIO, ce qui interpelle sur la pertinence des motifs
invoqués.

Dans le méme cadre, les titulaires ont été préalablement invités a justifier leurs offres « jugées
anormalement basses ». Cette situation met en évidence une certaine insuffisance dans
l’actualisation des prix relatifs aux prestations objet des AO induisant par conséquent une
surestimation des coûts de la part du MO plutôt. Cet état de fait est également étayé par la
position des CAO ayant considéré les explications, fournies par les concurrents ayant présenté les
offres les plus avantageuses et jugées anormalement basses, comme étant acceptables.
Tableau 33 : Cas de révision, non motivée, à la hausse de l'estimation des coûts des prestations par le MO
N° AO Estimation initiale Estimation rectifiée Taux de variation Offre présentée par Offre présentée la plus élevée
TTC TTC le titulaire
E
06/2018 561.600,00 | 861.600,00 §3,33% 559.728,00 760.032,00 (*)
07/2018 2.562.300,00 3.928.860,00 $3,33% 2.544.193,08 2.553.759,00
14/2018 6.307.200,00 9.460.800,00 50% 5.503.426,20 6.149.520,00
Source : Investigations de l’équipe d'audit

() A l'exception de ce soumissionnaire, six autres concurrents (dont le titulaire) ont présenté des offres dont la plus
élevée est de 595.296,00 dhs TTC.

(94) Défaut de publication de l’estimation des codts afférents aux lots (AO n° 09/2018, AO n°
44/2018)
L'article n°5 du RRM prévoit que le MO établit, avant tout appel à la concurrence ou toute
négociation, une estimation des coûts des prestations a réaliser, et indique que l’estimation est
faite pour chaque lot, lorsque le marché est alloti.

Cette estimation, doit normalement, figurer sur l'avis de l’AO pour permettre aux concurrents
potentiels d’apprécier l’opportunité de présenter leurs offres et formuler, éventuellement des
observations et demande d’éclaircissement au MO en la matiére.

Sil’interprétation des dispositions du décret n° 2-12-349 relatif aux marchés publics (document de
référence retenu pour l'élaboration du RRM propre au CHUMVIO) permet de conclure la nécessité
d’une publication de l’estimation par lot, le RRM adopté par le CHUMVIO a singulièrement
apporté une modification à l’article 20 du décret précité, indiquant les éléments devant figurer
dans l'avis de l’AO, pour exclure cette possibilité en précisant que « lorsque le marché est alloti,
l'estimation (à publier) est égale au montant cumulé de l’ensemble des estimations de chaque
lot.».

Cette modification va à l'encontre de la finalité recherchée par l’information du public de


estimation établie par le M.O, dans la mesure ot chaque concurrent potentiel s’intéresserait a
‘estimation des lots auxquels il envisagerait de soumissionner et de ce fait, la publication du
montant global se trouve peu pertinent.
Ainsi, il s'avère nécessaire de procéder, pour les futures AO, a la publication de l'estimation, par
lot, afin de rendre cette publication plus utile aux soumissionnaires potentiels.

Audit de gestion du Centre Hospitalo-Universitaire Mohammed V1 d’Oujda (CHUMVIO)


Rapport provisoire IGF n° 6656 64/146

(95) Prévision, au niveau du RC, de clauses non conformes sur le plan juridique (AO n° 01/2018,
AO n° 06/2018, AO n° 07/2018)
Les RC des AO susvisés stipulent que « /e dirham est la monnaie dans laquelle le prix des offres doit
être formulé conformément a l'article 18 §3du règlement du 8 septembre 2015 précité. ».
Au contraire, le fait d’exiger le dirham en tant que monnaie unique admise, même pour les
concurrents qui ne sont pas installés au Maroc, n’est en rien conforme à l’article 18 du RRM.
En effet, ledit article prévoit clairement la nécessité d’indiquer au moins une monnaie convertible
pour les offres présentées par les concurrents non installés au Maroc tout en précisant les
modalités de conversion, d'évaluation et de comparaison des offres dans un tel cas.
Dans le méme sillage, les RC, exigent la rédaction des piéces contenues dans les offres et les
correspondances en langue françaises avec possibilités, pour l’AO n° 01/2018, d’utiliser d’autres
langues à condition d'accompagner les pièces rédigées en langue différente « par une traduction
en langue française des passages intéressant l’offre. ».

Cette stipulation, ayant pour conséquence, l'exclusion de l’utilisation de la langue officielle arabe
dans la rédaction des pièces et correspondances, à moins qu'elles ne soient traduites en langue
francaise, n’est pas conforme aux dispositions de la constitution.
La souplesse de la pratique administrative qui tolere la possibilité d’utiliser une ou plusieurs
langues étrangéres dans |’établissement des documents contenus dans les offres (possibilité
laissée ala discrétion des concurrents aprés indication du MO), ne justifie pas d’écarter purement
et simplement la langue officielle du pays.
(96) Invitation des concurrents a télécharger le DAO mis en ligne postérieurement a la
publication de l'avis rectificatif en méconnaissance des prescriptions du RRM (AO n°
01/2018 ; AO n° 06/2018, AO n° 07/2018, AO n° 14/2018)

L'avis du report de la date de la séance publique d'ouverture des plis invite tous les concurrents à
« télécharger le dossier d'appel d'offres mis en ligne postérieurement à la date de publication du
présent avis de report dans les journaux. ».
Cette invitation n'est pas conforme aux prescriptions du paragraphe n°7 de l’article n°19 du RRM
qui énonce que « Exceptionnellement, le maître d'ouvrage peut introduire des modifications dans
le dossier d'appel d'offres sans changer l'objet du marché. Ces modifications sont communiquées à
tous les concurrents ayant retiré ou ayant téléchargé ledit dossier, et introduites dans les dossiers
.
mis ala disposition des autres concurrents. ».

Au-delà de son caractère irrégulier, cette manière de procéder porte le risque de non information
des concurrentes ayant antérieurement déposé leurs offres par voie autre que électronique,
notamment que les avis rectificatifs comportent des informations importantes tels que le report
de la date de la séance d’ouverture des plis, la modification de l'estimation établie par le MO, etc.
(97) Absence ou imprécision des clauses traitant l’aspect fiscal pour les titulaires non- résidents
des marchés de fournitures (AO n° 09/2018 ; AO n° 31/2018, AO n° 44/2018)
Les CPS des AO susmentionnés prévoient qu’« une retenue à la source au titre de l'impôt sur les
sociétés ou de l’impôt sur le revenu, le cas échéant, fixée au taux de dix pour cent (10 %), sera
prélevée sur le montant hors taxe sur la valeur ajoutée des fournitures réalisées au Maroc dans le
cadre du présent marché. ».
Cette clause est imprécise dans la mesure ou elle ne cite pas les articles de référence du Code
Général des impôts (CGI) qui fixe cette imposition. Si,. cette dernière serait fondée

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Rapport provisoire IGF n° 6656 65/146

particulièrement sur les articles n°4, n°15 et n°19 dudit code, il convient de souligner que l'article
n°5 du même code apporte une précision importante en matiére de territorialité. En effet, cet
article dispose que: « Les sociétés n'ayant pas leur siège au Maroc, appelées « sociétés non
résidentes » dans le présent code sont en outre, imposables à raison des produits bruts énumérés à
l'article n°15 ci-dessous qu'elles perçoivent en contrepartie de travaux qu'elles exécutent ou de
services qu'elles rendent, soit pour le compte de leurs propres succursales ou leurs établissements
au Maroc, soit pour le compte de personnes physiques ou morales indépendantes, domiciliés ou
exercant une activité au Maroc. ».

Ainsi, les fournitures ne sont pas concernées par lesdites dispositions. Pour les marchés qui
comportent, en sus de la fourniture, la prestation d’installation. Cette retenue ne peut
éventuellement porter que sur le montant de l'installation lorsqu'il fait l’objet d'une ventilation.
Dans le méme sillage, les dispositions applicables en matiére de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA)
mériteraient d’étre explicitées au niveau du CPS, notamment lorsque le titulaire n’accrédite pas,
auprès de l’administration fiscale, un représentant domicilié au Maroc. Lequel cas entraîne
obligation faite au client, de la personne non-résidente, de déclarer et d’acquitter, par voie de
retenue a la source, le montant de la TVA due, par son fournisseur.

A cet égard, il est recommandé de prendre attache avec les services de la Direction Générale des
Impôts pour mettre au clair le traitement fiscal applicable aux marchés de fournitures attribués
aux non-résidents.

Par ailleurs, il est inutile d’intégrer ces stipulations dans le contrat du marché conclu avec le
. titulaire lorsque ce dernier est un résident.
Remarques spécifiques :

AO : 01/2018 relatif 4 « la gestion des déchets médicaux et pharmaceutiques provenant des


activités de soins des formations hospitaliéres relevant du CHUMVIO »
(98) Défaut d’introduction, au niveau du RC, de certains conditions et critéres techniques jugés
essentiels
En raison du caractère technique et singulièrement réglementé de la prestation objet de l'AO, le
RC a prévu la présentation d’un dossier technique additif comportant |’autorisation
environnementale « pertinente » de l’unité de traitement des déchets et une copie certifié
conforme de l'autorisation de collecte et de transport des déchets médicaux et pharmaceutiques
de catégorie n°1 et n°2.

Toutefois, le RC a omis d’exiger également la présentation d’autres piéces telles que :


= l'acceptation du destinataire exploitant l’unité de traitement à recevoir les déchets a
expédier, prévue par l’article n°15 du décret n°2-09-139 relatif a la gestion des déchets
médicaux et pharmaceutiques ;
. l'expérience exigée, pour le personnel clé du titulaire, en matière de gestion des déchets
médicaux et pharmaceutiques ;
permis et carte de transport de matiéres dangereuses ;
. certificat d’homologation des véhicules de transport par l'organisme de contrôle organisé ;
. etc.

Certes, le CPS prévoit que le titulaire est tenu de présenter ces documents, soit avant la signature
du marché soit avant le commencement de |’exécution des prestations, mais il aurait été judicieux
d'exiger de présenter ces documents dans le dossier additif, pour une meilleure évaluation des

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Rapport provisoire IGF n° 6656 66/146

offres et afin d'éviter le risque de déclaration d'appel d'offres infructueux, en cas où l'attributaire
désigné ne satisfasse pas partiellement ou intégralement ces conditions.
(99) Conditions exigées au niveau du dossier technique suscitant des interpellations
Le RC a prévu la présentation dans le dossier technique des attestations relatives à des prestations
similaires et équivalentes, à l'objet de l'appel d'offres, exécutées durant la période 2011 à 2016,
avec indication que le montant, au moins, d’une attestation doit étre égal ou supérieur a 600.000
dhs.
Etant donné que l'avis de l’AO n'est publié qu'en 16/02/2018 et prévoit la séance d'ouverture des
plis le 13/03/2018, l'exclusion des prestations réalisées au cours de l'année 2017, se trouve de ce
fait peu motivée.
De même, la détermination du seuil de 600.000 dhs soit à peine 28% du montant TTC du minimum
du coût de la prestation estimé par le M.O (à rappeler que I’AO porte sur une prestation à passer
sous forme de marché-cadre), ne remplit pas forcément la condition de « prestation équivalente »
exigée par le méme paragraphe.
(100) Défaut d’adaptation de certaines directives et orientations contenues dans les clauses
techniques validées par le Ministére chargé de la santé
En raison du caractère spécifique et technique de l’objet de l'AO, le MO a intégré au niveau du CPS
des clauses techniques ayant fait l’objet de validation par le Ministère chargé de la santé par sa
lettre n° 204 du 08/03/2017.
Si certaines clauses sont précises et ne suscitent aucun commentaire, d’autres sont plutôt sous
forme d’orientations et de recommandations générales. Dans ce cas, il appartient aux MO de les
reformuler de maniére précise, selon les circonstances qui lui sont spécifiques, afin de leur
conférer le caractére d’une obligation contractuelle dans sa relation avec le futur titulaire du
marche.

Le tableau ci-aprés présente, a titre illustratif, quelques exemples relatifs a ce point :


Tableau 34 : Exemples de clauses techniques imprécises du CPS
N° article Clauses prévues dans le CPS Observation de la mission
34.1 - Le titulaire est tenu dans le cadre de cette activité de -l aurait fallu préciser les unités de soins et le minimum de matériel
mettre à la disposition du maître d'ouvrage au niveau de exigé avec possibllité de renforcement, selon l'appréciation du MO,
chaque unité de soins, le matériel nécessaire au tri selon en cas de besoin;
chaque catégorie de déchets.
343 - La fréquence de collecte des déchets sera déterminée - Les quantités moyennes produites est une donnée connue par le
selon les quantités produites ; CHUMVIO, il aurait fallu préciser la fréquence de collecte ;
- Mettre en place un nombre suffisant de personnel - L'article 9 du CPS prévoit déjà un nombre minimum de six
formé, .., et dotés en matériel spécifique à cet usage personnes, ainsi il aurait été pertinent de préciser qu'est-ce que un
(collecte) nombre suffisant et le matériel minimum exigé.

34.6 - Les techniques de traitement et d’élimination -Les techniques sont à préciser puisque la nature des déchets est
dépendent des types de déchets produits du CHU préalablement connue par le MO.
Mohamed VI Ouida.
36 - Les appareils de pesée feront l'objet des contrôles - ll aurait fallu préciser la nature et la fréquence des contrôles.
réglementaires concernant les instruments de mesure
destinés à la facturation.
40.3 - Indiquer le lavage des mains avant et après chaque -Ces orientations/recommandations devraient être formulées en
acte; tant qu'obligations contractuelles.
- Exiger le port de la tenue de travail spécifique en
fonction du risque auquel le détenant du poste est
exposé.
4s - Cet article intitulé « contrôle de la prestation » prévoit - La nature et les modalités d'application de sanction ne sont pas
que « foute constatation ou anomalie relevée feront fixées.
Vobjet de sanctions ».

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Rapport provisoire IGF n° 6656 67/146

47.2 - Le titulaire devra obligatoirement désigner ...un - Les modalités d'appréciation de cet aspect ne sont pas indiquées;
superviseur ayant une expérience significative et les - Le terme x significative » demeure subjectif et pourrait entraîner
connaissances requises des divergences d’appréciation.
47.6 - Les fournitures d’énergie électrique et d'eau -A préciser pour la partle des prestations exécutées dans
nécessaires à l'exécution de cette prestation seront l'Etablissement, étant donné que le nettoyage des véhicules de
assurées gratuitement par l'Etablissement. transport et des équipements de conditionnements se fait en
dehors des hôpitaux relevant du CHUMVIO.
Source : Investigations de l’équipe d'audit

(101) Défaut de précision des modalités d’application de préavis de résiliation


L'article n°12 du CPS stipule que « /a non reconduction du marché-cadre est prise à l'initiative de
l'une des deux parties au marché moyennant un préavis. Elle donne lieu à la résiliation du
marché. ».

La mise en ceuvre éventuelle de cette stipulation pourrait étre source de litige entre les deux
parties notamment en raison de l'imprécision des conditions et des modalités de son application
notamment le délai minimum pour faire parvenir le préavis, à l’autre partie, afin de prendre les
mesures qu'elle jugerait utiles (assurer la continuité de la prestation pour le MO étant donné son
caractère presque quotidien et sa contribution importante dans l'hygiène hospitalière et la lutte
contre les infections liées aux soins, gestion du personnel et soumission à d’autres AO pour le
titulaire, etc.).
A ce titre, il y a lieu de souligner que le RRM prévoit, dans son article n°6, que les conditions de
résiliation devraient être fixées par le CPS afférent au marché.
(102) Défaut d’intégration des circulaires internes du ministére chargé de la santé dans le
dossier d’appel d’offres
L'article n°4 du CPS énumère, parmi les textes spéciaux applicables au marché, des circulaires
internes du Ministére chargé de la santé dont la date d’établissement remonte pour certaines au
début des années 1990. S’agissant de documents internes non destinés initialement a une large
diffusion et ne bénéficiant d'aucune procédure de publicité obligatoire telle que leur publication
au bulletin officiel, il aurait été plus transparent de les considérer comme pièces constitutives de
l'AO et de les mettre ainsi à la disposition de tous les concurrents potentiels et ce dans un souci de
renforcer la libre concurrence.
Dans le même sens, l’équipe d'audit n’a pas disposé de certaines circulaires malgré sa demande
adressée a cet effet.
(103) Imprécisions de certains articles du CPS
Certains articles du CPS comportent des imprécisions qu’il y a lieu de lever pour éviter tout risque
de litiges. Ainsi, a titre d’exemple, le CPS ne précise pas les modalités d’assurer la continuité des
prestations en cas de gréve du personnel du titulaire.
En outre, l’article n°37 consacré a la fréquence d'enlèvement des déchets médicaux et
pharmaceutiques (DMP) stipule que : « les conditions et durée de stockage des DMP dépendant de
la quantité produite évaluée en kilo: 72 heures si la quantité produite est supérieure à 1000
kg/semaine.
48 heures si la quantité produite est supérieure à 2000 kg/semaine.
Pour les pièces anatomiques d'origines humaines...et une élimination dans 8 jours. ».

Cet article est ambigu dans la mesure ow il ne précise pas si l'enlévement a partir des stocks
intermédiaires vers le stock central ou du stock central vers la station de traitement/élimination.

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Rapport provisoire IGF n° 6656 68/146

Sur le méme registre, la durée de stockage n’est pas déterminée si la quantité produite par
semaine est inférieure à 1000 kg et la durée de 72 heures devrait être précisée davantage en
mentionnant clairement la quantité produite supérieure 4 1000 kg/semaine et inférieure a
2000kg/semaine.
De même, le délai de 8 jours concernant les pièces anatomiques doit être clarifié en précisant
l'événement de commencent du délai (à compter de).
Finalement le délai d'exécution du marché fixé à 365 jours a omis l’existence d’année comportant
366 jours. Ce petit détail aurait un impact lors de l'établissement des documents à valeur
juridique, portant sur l’année budgétaire, tels que les décomptes partiel et définitif.
AO n° 09/2018 portant sur « achat de produits d’hygiéne et de désinfection destinés aux divers
Etablissements hospitaliers relevant du CHU Mohammed Vl-Oujda »

(104) Imprécisions dans la fixation du délai de livraison


L’article n°10.2 du CPS intitulé « délai de livraison » traite plutôt de la durée du marché et des
conditions de sa reconduction ou de sa résiliation. il ne porte, en revanche, aucune précision
quant au délai de livraison. S'agissant d’un marché-cadre dont les quantités à exécuter sont
précisées, au fur et mesure, en fonction des besoins a satisfaire, il est nécessaire de prévoir un
paragraphe qui traite des conditions générales d’exécution des commandes et livraisons
fractionnées, au cours de la durée du marché.

De même, l’article n°16 du CPS régissant les modalités et conditions de livraison n'apporte non
plus de précision à cet égard. En effet, il indique que « le titulaire doit livrer à l'établissement
hospitalier sur la base d'une demande adressée à la pharmacie centrale et d’un rendez-vous
accordé par écrit », ce qui laisse entendre que la livraison est faite à l'initiative du titulaire qui
adresse une demande a la pharmacie centrale contrairement a la logique méme du marché-cadre.
De même, la partie qui accorde le rendez-vous par écrit n’est pas clairement définie.

En outre, le manque de ces précisions pourrait induire des situations conflictuelles au moment de
l'exécution du marché. Il s'avère donc nécessaire d'encadrer cet aspect en précisant clairement le
délai de chaque livraison fractionnée, par la fixation d’un délai minimum pour permettre au
titulaire de prendre ses dispositions pour s’exécuter a la commande et un délai maximum afin que
le MO dispose de la fourniture dans un temps opportun pour satisfaire ses besoins.
(105) Stipulations régissant les opérations de réception des fournitures peu précises
.

En sus des insuffisances afférentes au délai, les conditions de livraison fixées par l'article n°16 du
CPS prévoient le dépôt des articles livrés, dans les locaux du MO, avant d'être vérifiés
quantitativement et qualitativement, en présence du représentant du titulaire, par une
commission technique désignée a cet effet, en vue de prononcer leur réception.

La livraison est refusée si les produits proposés ne sont pas conformes aux documentations
techniques présentés lors de l'AO ou si les essais effectués dans les conditions réelles d'utilisation
ne donnent pas entière satisfaction.

Le méme article exige également l’enlevement rapide, par le titulaire des produits refusés et
prévoit que le retard engendré par le remplacement ou la correction des produits jugés non
conformes sera imputable au titulaire.

Ces clauses sont peu précises puisque elles n’indiquent pas un délai limite pour procéder aux
vérifications nécessaires, après le dépôt des fournitures, et ne fixent pas les modalités de
convocation du représentant du titulaire (notamment pour lui accorder un délai suffisant pour

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Rapport provisoire IGF n° 6656 69/146

prendre ses dispositions) afin d'assister aux opérations de vérification, étant donné que son
absence ne fait pas obstacle a leur réalisation.

En outre, la conformité qualitative devrait être appréciée uniquement par rapport aux
engagements du titulaire lors de la procédure de l'AO (documentation technique et autre). La non-
satisfaction suite à des essais effectués dans les conditions réelles d'utilisation n’est pas forcément
imputable a ce dernier, elle peut découler d’une mauvaise définition des spécifications techniques,
qui incombent en principe au M.O.

Dans le même sens, il y a lieu de remarquer l’absence de délai précis pour gérer les non
conformités. Ainsi, « l’enlèvement rapide » et « le retard de remplacement » demeurent des
expressions subjectives pouvant induire des appréciations divergentes.
(106) Clauses régissant les pénalités de retard peu adaptables a la nature du marché

L'article n°20 du CPS stipule que « A défaut d'avoir réalisé la livraison des fournitures dans les
délais prescrits, il sera appliqué au fournisseur une pénalité par jour calendaire de retard de un
pour mille du montant initial du marché.... ».

Abstraction faite de la difficulté d’application de cette clause en raison du défaut de précision des
délais pour les livraisons fractionnées (le retard ne peut s’apprécier que pour la durée globale du
marché qui est d’une année renouvelable), Cette clause n’est pas adaptable a ce type de marché.
En effet, s’agissant d’un marché-cadre dont les quantités seront livrées au fur et à mesure selon
les besoins à satisfaire, il serait plus équitable, après avoir précisé, comme indiqué ci-haut, les
délais afférents à chaque livraison et éventuellement à chaque remplacement de celle jugée non-
conforme, de limiter l'assiette de la pénalité au montant de la livraison concernée par le retard au
lieu du montant initial du marche.
AO n° 14/2018 portant sur « l’exécution des prestations de gardiennage, sécurité et surveillance
des Etablissements relevant du CHU Mohammed VI-Oujda »
(107) Difficultés de mise en application de certaines clauses du CPS

L'article n°2 du CPS intitulé « consistance des prestations et obligations du titulaire et


l’administration » stipulent que « les prestations de gardiennage, de surveillance et de sécurité des
locaux précités consistent à réaliser les missions suivantes :

- contrôler les entrées et sorties de tous matériels, fournitures, équipements et autres


articles ;
. interdire les sorties de tout équipement, matériel, ou mobilier des locaux surveillés sans
autorisation écrite du responsable du site. ».

Le même article rajoute que « en cas de vol constaté dans l’un des bâtiments appartenant à
l'hôpital, le titulaire qui sera immédiatement informé par le maitre d'ouvrage est tenu, directement
ou par l'intermédiaire de son assurance, de dédommager le maître d'ouvrage dans la limite de la
valeur vénale du matériel volé, cette valeur sera déterminée par une commission désignée par
l’administration de l’hôpital et sera déduite d'office des sommes dues au titulaire. ».

La responsabilisation du titulaire à cet égard, allant jusqu'à l'obligation de dédommagement,


nécessiterait normalement de faire obligation au MO, d'accorder aux préposés du titulaire le droit
de « vérifier» les véhicules et les affaires des personnes (y compris le personnel du MO) qui
entrent ou sortent des hôpitaux.

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A défaut, cette clause, s'avère déséquilibrée en raison que les agents du titulaire ne disposent pas
de moyens efficaces pour détecter l'existence d'objets dissimulés dans les affaires des personnes
qui fréquentent les hôpitaux.

AO : 31/2018 relatif à « l'acquisition et l'installation d'un système d'archivage et de transmission


d'imagerie médicale au profit du service d'imagerie médicale relevant du CHU Mohammed VI
Oujda »
(108) Absence de critéres objectifs pour apprécier les capacités techniques des soumissionnaires
Le RC de de l’AO susmentionné n’exige au niveau du dossier technique aucun critère objectif
permettant d'apprécier les capacités techniques des soumissionnaires. Il s’est limité à inviter les
concurrents potentiels à produire une note indiquant leurs moyens humains et techniques, les
prestations éventuellement exécutées, par leur soin, ainsi qu'une ou plusieurs attestations y
afférentes.
Il n'exige pas que les prestations soient identiques ou similaires et de même degré d'importance
que celles demandées par le MO.
A ce titre, il y a lieu de rappeler que les autres AO examinés, le MO veille à apporter ces précisions
et exige même parfois au moins la production d’une attestation dont le montant dépasse un seuil
en limitant les années d’exécution a celles relativement récentes (généralement postérieures a
2012).
Ces types d'exigences ne figurent pas dans le règlement de consultation de l'AO, ce qui ne permet
pas une présélection technique des soumissionnaires.
(109) Demande d’un engagement, pour assurer le service aprés-vente, suscitant des remarques
de forme et de fond

Le RC exige, comme pièce du dossier additif, l'engagement du soumissionnaire à assurer le service


.
après-vente du système installé, et le CPS n’a pas apporté de précisions supplémentaires relatives
acet aspect.
A ce titre, l’engagement souscrit par le titulaire indique que ce dernier, après avoir pris
connaissance des prestations exigées par le CPS en matiére du service aprés-vente et aprés avoir
apprécié, à son point de vue et sous sa responsabilité la nature et les conditions d'exécution de
ces prestations, s'engage à assurer le service après-vente du matériel aussi bien pendant la
période de garantie qu’ultérieurement et ce conformément aux prescriptions du DAO et fa
proposition faite dans son offre financiére.
Ce point appelle les observations suivantes :

Au niveau de la forme:

Les éléments et documents demandés dans les dossiers administratif, technique et additif ont
pour objet de permettre l’appréciation de la capacité juridique, technique et financière des
concurrents et ce conformément aux dispositions des articles n°18 et n°25 du RRM.
L'article n°25, intitulé d'ailleurs « justification des capacités et des qualités », après avoir détaillé
les pièces composant les dossiers administratif et technique indique que : « Le dossier additif
comprend toutes pièces complémentaires exigées par le règlement de consultation en raison de
l'importance ou de la complexité de la prestation objet du marché. Le dossier additif ne doit pas
comprendre les pièces prévues dans le dossier technique ainsi que celles ayant servi à l'obtention
du certificat de qualification et de classification ou du certificat d'agrément, lorsque la production
de ces certificats est exigée des concurrents. ».

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Dans le même sens l'article n°18 édicte que « /e règlement de consultation est un document qui
détermine les conditions de présentation des offres et les modalités d’attribution des marchés. ».
De I’analyse combinée des dispositions de ces deux articles, il en ressort que le dossier additif ne
peut comporter que des piéces justifiant la capacité des concurrents et les qualités dont ils
disposent garantissant une bonne exécution des prestations objet du marché.

Ainsi, un simple engagement futur ne peut étre considéré comme une piéce justificative en la
matiére.
Au niveau du fond:

Le service après-vente, après expiration du délai de garantie qui s'étale sur deux ans, est une
commande publique a part entiére qui devrait étre passée conformément aux dispositions du
RRM précité. Ainsi, la désignation implicite d’un titulaire via la souscription d'un engagement
porte atteinte au principe de mise en concurrence.

En outre, l'exigence d'un tel engagement comportant des termes généraux et larges sans aucune
précision détaillée (portant sur la nature des prestations, la durée du service, les prix, et délais
d'intervention, les modalités de paiement, etc.) constitue une méconnaissance du principe de la
garantie des droits des concurrents.

Dans le même sens, et à l’exception de la partie relative à la période de garantie prévue d'ailleurs
par le CPS, et qui est de ce fait une obligation contractuelle qui n’a pas besoin d'être renforcée par
la souscription d’un engagement, le CPS ne fournit aucune précision sur cet aspect
postérieurement à l'expiration de ladite période de garantie et l'offre financière du titulaire ne
contient aucun élément relatif à ce volet. Cet état de fait rend l'application effective des termes de
l'engagement impossible dont la mesure où ils renvoient à des prescriptions et a une proposition
qui n'existent pas.
.

De même, le titulaire ainsi désigné pourrait facilement se libérer éventuellement de son


engagement en exigeant, au moment des négociations, des conditions anormales pour fa
réalisation des prestations (prix élevé, délai de réalisation long, etc.).
Certes, le souci du MO de garantir aussi longtemps que possible le fonctionnement normal d’un
matériel, a fort contenu technique et technologique, demeure légitime. Sauf qu’il est impératif d’y
répondre dans le respect de la législation et de la réglementation en vigueur.

A ce titre, il est à préciser que l’article n°18 du RRM permet la possibilité d'évaluer les offres,
portant sur des fournitures induisant un coût d'utilisation et/ou de maintenance, sur la base d’un
coût global combinant le prix d'acquisition et l'évaluation monétaire du coût d'utilisation et/ou de
maintenance pendant une durée déterminée.
La mise en application de ces dispositions pourrait être considérée comme une solution respectant
la conformité réglementaire tout en répondant au souci du MO.
(110) insuffisances dans les stipulations régissant la formation
La formation constitue une opération essentielle qui permet au personnel du MO de s'approprier
le système d’information installé et de l’exploiter pleinement en utilisant les différentes
fonctionnalités offertes. A cet égard, le CPS exige la dispense d’une formation au personnel
utilisateur et au personnel technique avant de prononcer la réception provisoire.
Toutefois, il est constaté que cette exigence est faite dans des termes généraux ne mettant pas en
exergue des obligations contractuelles claires et précises qui peuvent faire l’objet d'une
vérification objective.

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Rapport provisoire IGF n° 6656 72/146

Ainsi, l’article n°17 stipule que « /a société formera a sa charge, sur site, le personnel utilisateur
(médecins ou infirmiers, au cours d'un stage destiné à l'utilisation de l'équipement ...) la société
formera à sa charge, sur le site, le personnel technique du Centre au cours d’un stage destiné à la
gestion technique de l'équipement ».
Cet article ne précise pas les modalités de mise en ceuvre de cette obligation telles que le nombre
de bénéficiaires par catégorie, la période de démarrage des formations, la durée en jour, les
grands axes a traiter, les documents a livrer aux participants, la possibilité de former des
formateurs relais, etc.
En outre, les qualifications des formateurs sont énoncées de manière large et subjective dans les
termes suivants: « qualification technique élevée », ainsi aucun critére objectif n’est fourni.
L'appréciation est laissée, par conséquent, à la discrétion du MO sur la base de l’étude des CV des
formateurs proposés.
(111) Stipulations relatives au prix inadaptées à la nature de la prestation à exécuter
L'article n°11 du CPS intitulé « nature des prix » prévoit que « les sommes dues au titulaire du
marché sont calculés par application des prix unitaires portés au bordereau des prix-détail
estimatif aux quantités réellement exécutées conformément au marché ».
Cette clause, généralement prévue pour les marchés de travaux, a prix unitaire, dont la quantité a
exécuter n’est pas précisément connue a l’avance, se trouve inadaptable a la prestation objet du
marché qui consiste à l'acquisition d'articles et à l'installation du système qu'ils composent.
De même, le fait de vouloir adapter cette clause en spécifiant le nombre d'articles livrés au lieu de
« quantités réellement exécutées » n'apporte pas grand-chose à cet égard.

En effet, étant donné que l’objet de l’AO est « l'acquisition et l'installation d'un système
d'archivage », la réception provisoire, et par ricochet, la constatation du service fait est tributaire a
la fois de la livraison des articles et accessoires, l'installation du système et sa mise en service
réussie et la formation du personnel.

Cette lecture est d'autant plus confortée par la modalité retenue par l'estimation du coût des
prestations. Cette dernière est calculée par la somme des articles après application des prix
unitaires y correspondant. Ce qui laisse entendre que chaque prix unitaire ne représente pas
uniquement la valeur de l’article concerné mais il comporte implicitement le prix des autres
prestations accessoires (installations, formations, fournitures des accessoires, etc.).
Ainsi, une simple livraison d’articles ne libere en rien le titulaire et ne pourrait pas donner lieu a
« des sommes dues ».

(112) Stipulations régissant la livraison des fournitures peu précises et ne garantissant pas les
intéréts du titulaire
L’article n°20 du CPS de I’AO, intitulé « conditions et délai de livraison » fixe un délai de livraison
ferme de trois (3) mois et prévoit plusieurs phases à l’intérieur de cette opération de livraison.
D’abord une livraison unique ou plusieurs livraisons partielles suivant un calendrier préétabli en
commun accord entre les parties.

Ces livraisons ne produisent aucun effet juridique lié au transfert de propriété dans la mesure où
le CHUMVIO est considéré dans un tel cas comme un simple dépositaire. Ensuite, les produits
déposés sont soumis, dans un délai de quinze (15) jours et en présence du représentant du
titulaire dûment avisé, à des vérifications de conformité quantitative et qualitative prévues par le
marché. Lorsque les contrôles et vérifications laissent apparaître des discordances et anomalies, le

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Rapport provisoire IGF n° 6656 73/146

titulaire est invité par écrit a remédier a la situation (remplacement du matériel, correction des
défauts, livraison des accessoires et documents manquants) sans prétendre à une prolongation ou
suspension du délai contractuel de livraison.

A cet égard, le CPS utilise des expressions du moins subjectives telles que « enlèvement rapide du
matériel refusé » « remplacer immédiatement » le matériel refusé, ce qui risque de provoquer des
divergences d’interprétation.
Par ailleurs, l’article n°22 des CPS précise que la réception provisoire du matériel sera prononcée
par le maitre d'ouvrage après livraison, montage, installation, essai, mise en marche du matériel
reconnu et formation du personnel technique et du personnel utilisateur, aprés vérification par la
commission désignée à cet effet, comme étant conforme à tous les points de vue, aux
spécifications du marché.

Or, force est de constater que les clauses détaillées ci-dessus ne donnent pas suffisamment de
garanties au titulaire quant aux événements pouvant affecter le matériel déposé durant la période
de dépôt, étant donné que ce dernier n’est pas accompagné d'une vérification contradictoire
portant, au moins, sur la nature, les quantités des fournitures déposées ainsi que leurs aspects
visuels.

Dans le méme ordre d’idées, le CPS n’indique pas les modalités de convocation du représentant du
titulaire (notamment pour lui accorder un délai suffisant pour prendre ses dispositions) afin
si ti ri
d’a 65 ist e r a u x 0 p é ra io n s d e V é if ic at io n , ét a nt d oO n n é q u e S 0 n ab S e n c e n e f a it D a S ob st a cl e a le u f
réalisation.
En outre, lesdites clauses n’indiquent pas les mesures a appliquer en cas de non-respect du délai
de vérification de quinze (15) jours et ne fixent pas un délai limite pour procéder aux opérations
de montage, installation, essai, mise en marche du matériel et de formation du personnel comme
elles ne prévoient pas des mesures pour sauvegarder les intérêts du titulaire dans le cas où l’une
de ces opérations n’est pas faite pour des raisons imputables au maitre d’ouvrage.

Aussi, les délais de formation et de vérification, opérations préalables au prononcé de la réception


provisoire, fait générateur attestant le transfert de propriété et par conséquent la fin du délai de
livraison, implique dans les faits une réduction, de maniére implicite, du délai de livraison
contractuel. En effet, le titulaire est contraint, dans ce contexte, a déposer sa fourniture au niveau
du CHUMVIO, plusieurs jours bien avant I’écoulement du délai de trois (3) mois, pour pouvoir
réaliser ces opérations et procéder a la réception provisoire en respectant le délai contractuel.
(113) Clauses des modalités de paiement peu précises
En sus de l’imprécision des stipulations afférentes a la livraison, les modalités de réglement
prévues par le CPS sont également peu claires. En effet, ce dernier renvoie aux articles n°60, n°61,
n°62 et n°68 du CCAG-T.

La lecture de ces articles montre qu’ils traitent de maniére générale des situations de marchés de
travaux avec la terminologie qui leur est propre (les différents types de prix, attachements,
ouvrage, avancement des travaux, chantier, procédure de validation des attachements, etc.) et qui
n'est pas forcément applicable à l’objet de l’AO portant sur l’acquisition de fournitures et
installation d’équipements.
Etant donné que les modalités de paiement constituent une clause clé du marché, il aurait été plus
judicieux de s'inspirer des articles du CCAG-T pour établir des stipulations claires et précises
applicables, sans ambiguité, a la nature de la prestation.

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Rapport provisoire IGF n° 6656 74/146

A0 n°44/2018 relatif à « l'achat des dispositifs médicaux et chirurgicaux au profit de la


pharmacie centrale relevant du CHUMVO»

(114) Défaut de demande du cautionnement provisoire (AO n° 44/2018)


Le CPS afférent a l’AO mentionné ci-dessus n’exige aucun cautionnement provisoire et ce pour
motif, selon le service chargé de la commande publique, de «faciliter l’accés à la commande
publique et élargir la concurrence. ».
Ce motif reste peu valable en raison que cette « dispense » ne concerne que cette AO portant sur
un nombre important de lots exclusion faite des autres AO examinés par l’équipe d'audit.
Certes, cette pratique n’est pas interdite par la réglementation en vigueur. Toutefois, la
constitution de cette garantie pécuniaire demeure un moyen, quoique peu suffisant, pour
dissuader les concurrents à maintenir leurs offres pendant leurs délais de validité.
Dans ce sens, l'article 18 du CCAG-T dispose que le cautionnement provisoire reste acquis au M.0
dans les cas suivants: (i) si le concurrent retire son offre pendant son délai de validité. (ii) si
l’attributaire refuse de signer le marché. (iii) si le titulaire refuse de recevoir l'approbation du
marché qui lui est notifiée dans le délai réglementaire.
La demande du cautionnement provisoire est d’autant plus recommandée lorsque le montant
estimé de la prestation est conséquent. L’effort demandé pour gérer administrativement cet
aspect, compte tenu du nombre élevé des lots composant l’AO, ne pourrait en aucun cas être une
raison pour renoncer a de telles garanties pécuniaires.

(115) Défaut de précision des délais de livraison partielle des dispositifs médicaux (AO n°
44/2018)
L'article n°11.2 du CPS prévoit la livraison des articles objet du marché (dispositifs médicaux) en
totalité dans un délai maximum de douze (12) mois, conformément au calendrier fixé par le MO,
et ce à compter de la date de commencent des livraisons notifiée par un OS. De même, l'article
n°19 envisage la possibilité de procéder par des livraisons fractionnées.

Etant donné que le fractionnement des livraisons est une pratique courante, pour les produits
pharmaceutiques, au sein du CHUMVIO et ce pour diverses raisons notamment l'insuffisance des
capacités de stockage, il est nécessaire de préciser un délai, assorti de pénalités de retard et/ou
autres mesures en cas de défaillance du titulaire, pour chaque livraison fractionnée à compter de
la date de réception, par le fournisseur, de la commande y correspondante.
A défaut, le CHUMVIO risque de connaitre des ruptures de stock sans disposer de moyens de
pression, à l'encontre du titulaire, tant que le délai global de douze (12) est respecté.

2. Désignation des commissions, ouverture des plis et évaluation des offres

2.1. Remarques d'ordre général :

(116) Insuffisances ligées aux décisions de désignation des membres de la CAO (AO n° 01/2018,
AO n° 44/2018, AO n° 06/2018, AO n° 09/2018)

A l’exception du cas du suppléant du président, aucune décision de désignation des membres de la


.
CAO ne désigne, nommément ou par leurs fonctions, les suppléants des chefs des services devant
être représentés (le service concerné par la prestation, le service des achats et le service

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Rapport provisoire IGF n° 6656 75/146

financier). En effet, la décision se limite à préciser « ou son représentant » pour chacun des
responsables.

L'expression « ou son représentant » utilisée dans les décisions comporte une délégation implicite
auxdits responsables de désigner leurs suppléants alors qu'il s'agit d'une attribution exclusive de
l’autorité compétente ou de la personne déléguée à cet effet, et ce conformément aux
stipulations de l'article n°35 du RRM qui indiquent clairement que « /‘autorité compétente ou la
personne déléguée désigne, soit nommément soit par leur fonction, le président, les membres de la
commission d'appels d’offres ainsi que leurs suppléants. ».
Sur un autre plan, lesdites décisions ne sont pas référencées (non mention du numéro et de la
date de leur enregistrement sur un registre dédié) ce qui ne permet pas de vérifier la date certaine
de l'établissement de chaque décision. L’examen du fichier Excel du courrier départ montre que
lesdites décisions n’y sont pas consignées.
Singulierement, le dossier archivé de l’appel d’offres n° 01/2018 comporte trois décisions de
désignation de la (CAO) portant toutes les trois n°1. Deux datées le même jour du 08/02/2018 et
portant chacune sur une date d'ouverture des plis différente (la première indique la date initiale
du 13/03/2018 et l’autre indique la date reportée du 10/04/2018) et la troisième non datée
indique comme date d’ouverture le 10/04/2018.
La décision du 08/02/2018 indiquant comme date d’ouverture des plis le 10/04/2018 suscite des
interpellations quant a la date réelle de son établissement puisque au 08/02/2018, la nouvelle
date suite au report, portée à la connaissance des concurrents le 12/03/2018, n’est pas encore
connue étant donné que l'avis initial de l’AO publié le 16/02/2018 (soit 8 jours après la date de
ladite décision) prévoit le 13/03/2018 comme date initiale d’ouverture des plis.
Dans le même sillage, les copies des convocations de certains membres de la commission de l’AO
n°01/2018 précité comportent toutes, par erreur, l’expression « nous avons l’honneur de vous
inviter, en votre qualité de représentante du Ministère de l'Economie et des Finances».

(117) Absence de piéces justifiant la communication des convocations et des documents aux
membres de la CAO pour exercer pleinement leurs attributions (AO n° 01/2018, AO n°
06/2018, AO n° 07/2018, AO n° 09/2018, AO n° 31/2018, AO n° 44/2018)
La désignation des membres de la CAO a pour objectif de leur permettre d’exercer, sous leur
responsabilité et de maniére indépendante, toutes les prérogatives en matiére d’évaluation des
offres en vue de proposer au MO celle jugée la plus avantageuse.
Pour ce faire, le RRM prévoit de leur communiquer, en temps convenable, toutes les informations
utiles pour assurer pleinement leurs prérogatives. Ainsi, l’article n°19 du RRM stipule que « /e
maître d'ouvrage fait parvenir aux membres de la commission d’appel, prévue par l'article n°35 ci-
dessous le dossier d'appel d'offres huit (8) jours avant la publication de l'avis... ». L'article n°22
dudit RRM exige également la communication auxdits membres de tout éclaircissement ou
information, fourni par le MO, aux concurrents.
De même l'article n°35 du règlement précité précise que «...la convocation et le dossier de !l’appel
d'offres tenant compte des observations formulées par les membres de la commission d'appel
d'offres le cas échéant, ainsi que tout document communiqué aux concurrents doivent être
déposés, dans les services des membres concernés de la commission d'appel d'offres, sept (7) jours
au moins avant la date fixée pour l’ouverture des plis. ».
Toutefois, l’équipe d'audit n’a pas disposé, pour la quasi-majorité des AO sus-indiqués, de pièces
justifiant l’observation de toutes ces stipulations relatives à l'obligation d’information des

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Rapport provisoire IGF n° 6656 76/146

membres de la CAO (y compris ceux désignés à titre consultatif), qui constitue d'ailleurs un gage
majeur pour la réussite de leur mission.
Particulièrement pour l’AO n° 31/2018, la décision de désignation de la commission est intervenue
le 24/09/2018 soit moins de sept (7) jours avant la date de publication de l'avis de l'AO le
01/10/2018 et le RC est daté du 01/10/2018 soit le même jour de la publication de l'avis.
Toutefois, pour les rares exceptions ot les convocations sont adressées aux employés relevant du
Centre d’oncologie et de l’hôpital psychiatrique (hôpitaux distants de la direction du CHUMVIO), il
a été remarqué que les dates de notification desdites convocation par fax ne respectent pas le
délai de sept (7) jours prévus par le RRM. Le tableau ci-aprés présente les cas soulevés :
Tableau 35 : Cas de retard dans la convocation des membres du CAO relevant du CHUMVIO
N° AO Date de la séance d’ouverture Hôpltal dont relève le membre Date de notification de la
des plis convocation

06/2018 04/07/2018 COHII 02/07/2018 à 12h


07/2018 04/07/2018 COHII 02/07/2018 à 12h
06/2018 04/07/2018 Hôpital psychiatrique 02/07/2018 à 12h
07/2018 04/07/2018 Hôpital psychiatrique 02/07/2018 à 12h
Source : investigations de l'équipe d'audit

(118) Insuffisances liées a la désignation des membres de la sous-commission technique (SCT)


(AO n° 31/2018 et AO n° 44/2018)

Les dossiers présentés à l’équipe d'audit comportent des convocations adressées, par le Directeur
du Centre, à certains membres du personnel du CHUMVIO les invitant à assister personnellement
aux travaux des sous-commissions techniques et d’établir un rapport a cet effet avant 16h du jour
de l’examen des offres (cas de !’AO n° 44/2018). D’autres convocations sont adressées aux chefs
de services médicaux pour, assister aux travaux d’examen de la conformité technique des offres,
sans fixer de délai pour la production du rapport.

Cette manière de procéder n’est pas conforme aux prescriptions de l’article n°37 du RRM. En effet,
seule la CAO est habilitée à apprécier l’opportunité de consulter tout expert ou technicien ou de
constituer des sous-commissions techniques (SCT).

Dans le même ordre d'idées, les convocations des membres des CST chargées de l'examen de la
conformité technique de l'AO n° 44/2018, bien qu’adressées par le Directeur, sont signées par le
chef du service de la programmation et de la commande publique sans pour autant étre habilité
en la matière et celle adressée au chef du service anesthésie et réanimation n’est pas signée.
Sur un autre registre, il y a lieu de remarquer l’absence de décision de désignation des présidents
des CST. En outre, le fait d'exiger, la production d'un rapport (cas de l’AO n° 44/2018) dans un
délai relativement réduit, eu égard au nombre de lots concernés par l'examen, pourrait avoir des
impacts négatifs sur la qualité des travaux des sous-commissions ainsi constituées.
(119) Insuffisances dans la planification de certaines séances des AO (AO n° 06/2018, AO n°
07/2018)
L’examen des avis des AO n° 06/2017 et n° 07/2018 portant respectivement sur « l’exécution des
prestations de manutention et de transport du mobilier et du matériel » et « l’exécution des
prestations de brancardage », publiés le 28/05/2018, indique qu’ils prévoient la tenue des séances
d’ouverture des plis le méme jour du 19/06/2018 et dans la méme salle avec un décalage d’une
heure (la première à 9 heures et la deuxième à 10 heures). Etant donné que les deux commissions
comptent les mémes membres représentant le M.O (quatre y compris le président), qu’au
moment de la fixation des horaires le nombre de concurrents n'est pas encore connu et que le
risque de survenu de contraintes techniques liées à la soumission électronique est envisageable,

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Rapport provisoire IGF n° 6656 77/146

cette planification comporte des risques de pression sur la CAO, pour accélérer l'examen des
dossiers au détriment de la qualité de ses travaux, de non-respect des horaires fixées à l'avance
voire même la possibilité de report au moins de la deuxième séance. Cette situation pourrait
entrainer des perturbations de plannings voire méme des déplacements inutiles a certains
concurrents désirant prendre part audites séances d’ouverture.
Cette insuffisance, n'a pas été corrigée même après le report des dates des séances d’ouverture
des plis. En effet, le report a concerné les deux AO et les nouvelles dates ont été fixées le méme
jour du 04/07/2018 avec toujours un décalage d’une heure (9 heures et 10 heures
respectivement).

(120) Difficultés d’appréciation des dates certaines d’établissement des correspondances


afférentes aux appels d’offres

Les courriers « départ » et « arrivée » au sein du CHUMVIO sont tenus sur des fichiers Excel. Ce
support d’information est peu fiable dans la mesure où îl ne garantit pas l’intangibilité des
données qui y sont consignées et ne permet pas de sauvegarder la traçabilité des modifications
apportées aux écritures initialement enregistrées.

En outre, l’examen du « fichier départ » montre que quelques correspondances afférentes à


certaines AO comportent généralement des références (n° et date) identiques a celles d’autres
correspondances (souvent des décisions de congé du personnel). Cet état de fait ne permet pas de
s'assurer de la date exacte d'établissement et d'envoi de ces correspondances.
Le tableau ci-après reprend, à titre indicatif, quelques cas soulevés par l'équipe d'audit.
Tableau 36 : Cas de correspondances afférentes aux AO comportant des références identiques a celles d’autres
correspondances
Désignation Objet de la correspondance N° et Date départ Observation de la mission
AO n° 06/2018 Invitation des membres de la 4371/18 du - Une décision de congé d'une employée est
CAO pour la séance d'ouverture 25/06/2018 également enregistrée le même jour sous le
des plis. même numéro.
AO n° 07/2018 Invitation des membres de la 4370/18 du - Une décision de congé d’un employé est
CAO pour la séance d'ouverture 25/06/2018 également enregistrée le même jour sous le
des plis. même numéro.
AO n° 07/2018 Information d’un concurrent 5002/18 du - Une décision de congé d'un employé est
d'avoir été désigné attributaire. 16/07/2018 également enregistrée le même jour sous le
même numéro.
AO n° 07/2018 Invitation du titulaire pour misau 5856/18 du - Une décision de congé d’un employé est
point de l’ensemble des termes 13/08/2018 également enregistrée le même jour sous le
de référence du marché. même numéro.
- L'objet indiqué sur le registre départ porte sur AO
n° 14/2018 et non 07/2018.
A0 n° 07/2018 Notification de l'approbation du 5976/18 du - Une décision de congé d’un employé est
marché. 27/08/2018 également enregistrée le même jour sous le
même numéro.
A0 n° 14/2018 Convocation des membres de la 4407/18 du - Une décision de congé d'un employé est
commission à la séance 25/06/2018 également enregistrée le même jour sous le
d'ouverture des plis. même numéro.
A0 n° 14/2018 Invitation de l'attributalre pour 5858/18 du - Une décision de congé d'un employé est
mis au point de l’ensemble des 13/08/2018 également enregistrée le même jour sous le
termes de référence du marché même numéro.

Source : Investigations de l’équipe d'audit

(121) Insuffisance des délais accordés aux soumissionnaires, lors de certaines phases de la
procédure de passation (AO n° 07/2018, AO n° 14/2018)

L'examen des AO sus-indiqués fait ressortir que le MO procède à l'invitation des


concurrents/attributaires pour se présenter, pour diverses raisons, au siège de l'Etablissement. Le
délai entre la date de notification de l'invitation et celle prévue pour la réunion s'avère très réduit

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Rapport provisoire IGF n° 6656 78/146

et pourrait provoquer des perturbations dans la planification des concurrents notamment lorsque
leur siège/domicile est situé dans une ville assez distante de la ville d’Oujda.
Par conséquent, il est nécessaire de tenir en compte les éventuelles contraintes des autres parties
et procéder a des planifications convenables a cet effet.
Le tableau ci-après présente les cas relevés par l’équipe d'audit.
Tableau 37 : Cas de délais réduits accordés aux concurrents pour assister à certaines réunions
N° AO Correspondance Date de notification Date prévue pour la Observation de la mission
de la correspondance réunion
A0 07/2018 Invitation du titulaire pour 15/08/2018 à 10h par 16/08/2018à 11h Le titulaire dont le siège est à
mis au point de l’ensemble Fax Rabat dispose à pelne de 24 h
des termes de référence du pour assister à la réunion.
marché.
AO 14/2018 Invitation du titulaire pour 15/08/2018 à 11h par 16/08/20184 10h Uattributaire dont le siège est à
mis au point de l’ensemble Fax Jerrda dispose à peine de 24 h
des termes de référence du pour assister à l'événement.
marché.
Source : Investigations de l'équipe d'audit

(122) Imprécisions au niveau du PV de la CAO (AO n° 01/2018, AO n° 06/2018, AO n° 07/2018,


AO n° 09/2018, AO n° 31/2018)

Généralement, le PV de la CAO relate les étapes de déroulement de la procédure d’ouverture des


plis et évaluation des offres et ce conformément aux prescriptions du RRM notamment les articles
n°36 et n°40.

Toutefois, il a été constaté le manque de quelques précisions et informations portant sur la phase
postérieure à la désignation de l'offre la plus avantageuse. Il s'agit par exemple de la non-mention
des références des supports de notification des « demandes de complément de dossier et
éléments de réponse », des références des documents reçus du concurrent retenu (date et
numéro d’enregistrement au courrier « arrivée »), le résumé des éléments de réponses fournis
ainsi que les motivations des décisions de la CAO après examen des éléments reçus. Les PV se
limitent généralement a préciser que « Elle (CAO) s’assure du support ayant servi de moyen
d'invitation du concurrent concerné. Elle vérifie les pièces reçues. Elle examine les pièces reçues et
les juges acceptables. ».
Particulièrement, le défaut de motivation des décisions de la CAO n’est pas en ligne avec les
prescriptions de l’article n°41 du RRM qui énonce clairement que « lorsque une offre est jugée
anormalement basse, la commission d’appel d’offres demande par écrit aux concurrents concernés
les précisions qu’elle juge opportunes. Aprés avoir vérifié les justifications fournies, la commission
est fondée à accepter ou à rejeter ladite offre en motivant sa décision dans le procès-verbal. ».
Dans le méme sillage, les PV indiquent que le président énonce le contenu de chaque dossier
(administratif et technique) et dresse un état des pièces fournies par chaque concurrent. Or,
l’équipe d'audit n'a reçu aucun état dressé par le président.

De même, certains PV comportent des passages tels que « /e président rend contre décharge, aux
concurrents écartés présents leurs dossiers à l’exception des éléments d'informations ayant été à
l'origine de leur élimination. ll s'agit d'aucun. » et « Le président cite les journaux, les références de
publication au portail des marchés publics, et le cas échéant les autres supports dans lesquels I’avis
d'appel d'offres a été publié. ».
Ces exemples illustratifs donne l’impression que le PV est rédigé en se référant a la procédure
prévue par le RRM (ce qui devrait être fait) et ne relate pas forcément ce qui s'est déroulé
effectivement lors de la séance d’ouverture des plis.

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Rapport provisoire IGF n° 6656 79/146

De même, certains PV, après l'examen du complément du dossier et éléments de réponse


comportent l’expression « Elle (la CAO) examine les pièces et la réponse reçues et décide de
proposer au maître d'ouvrage d'écarter le concurrent (...] pour le motif suivant : (...] ». Ce passage
est contraire à la lettre et à l’esprit du RRM notamment son article n°40-8 qui précise clairement
que l'écartement des concurrents est une attribution exclusive de la CAO et que la proposition, au
MO, ne concerne que le cas de retenue d’offres considérées plus avantageuses.

Par ailleurs, il s'avère important de mentionner au niveau des PV que la CAO s’est assuré que les
concurrents ne sont pas excius définitivement ou provisoirement de la soumission aux AO
publiques. L'intégration de ce point de contrôle au niveau du déroulement de la phase d'examen
des offres permettrait d'éviter la désignation d’attributaire/titulaire qui n’est pas habilité
juridiquement a participer aux AO.

(123) Non observation des prescriptions de l’article n°37 du RRM afférent à l'examen de la
documentation technique (n° 44/2018, n° 31/2018)

L’article n°37 du RRM, intitulé « examen des échantillons, prototypes, prospectus notices et autres
documents techniques » prévoit que la commission peut, le cas échéant, avant de se prononcer
sur la documentation technique, constituer une sous-commission pour apprécier la qualité
technique de la documentation technique qui doit consigner les conclusions de ses travaux dans
un rapport établi a cet effet.
Le même article précise que « /a commission arrête la liste des concurrents dont les échantillons,
[...] ou autres documents techniques présentés répondent aux spécifications exigées. Elle arrête
également la liste des concurrents dont les offres sont à écarter (...) et elle dresse un procès-verbal
de ses travaux signé par le président et les membres de la commission. ».

De Ja lecture de cet article, il ressort que la constitution de la sous-commission a une vocation


consultative pour aider la CAO a se prononcer sur la qualité de la documentation technique. La
CAO est appelée par la suite a la validation, avec un droit de regard, des travaux de la sous-
commission en établissant un PV a cet effet sous son entiére responsabilité.

Toutefois, ces prescriptions ne sont pas respectées. En effet, aucun PV n'est établi dans ce sens, la
CAO se limite a reprendre, dans son PV qui retrace le déroulement de la procédure d’ouverture
des plis et d'évaluation des offres, la liste des offres retenues et de celles écartées par la sous-
commission technique sans aucun engagement de sa part.

2.2. Remarques spécifiques :

AO n° 01/2018 relatif à « la gestion des déchets médicaux et pharmaceutiques provenant des


activités de soins des formations hospitaliéres relevant du CHUMVIO »

(124) Défaut de désignation, a la CAO, des représentants des services directement concernés par
la nature de la prestation
La composition des membres de la commission d’appel d’offres (CAO) est régie par les
prescriptions de l’article n°35 du RRM. Ce dernier prévoit la désignation d'un représentant du
service concerné par la prestation objet du marché. A cet effet, le responsable du « service du
patrimoine et de la logistique » est nommé au sein de ladite commission. Si la présence d’un
représentant dudit service est fortement sollicitée dans toutes les commissions d’appels d’offres,
vu ses attributions définies dans la décision du MS fixant l’organisation administrative et
hospitalière du CHUMVIO, il se trouve que le service « Technique » directement concerné par la
prestation est la division de l’organisation des soins et des affaires professionnelles.

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Rapport provisoire IGF n° 6656 80/146

Evidemment, et en raison du caractére technique de la prestation, le bon sens impliquerait de


faire associer, également et a titre consultatif, d’autres intervenants tels que les représentants des
unités d’hygiéne hospitaliére relevant des Etablissements hospitaliers et un représentant du CLIN.
A cet égard, il est à noter qu’un technicien d'hygiène en milieu hospitalier a été convoqué, à titre
consultatif. La convocation qui ne porte pas la date effective de sa réception par l'intéressé, est
datée du 28/02/2018 (12 jours après la publication de l'avis initial). En outre, la consultation du PV
du CAO montre que l'intéressé n’a pas participé aux travaux de la commission.
(125) Attribution du marché à un concurrent ne remplissant pas les conditions prévues dans le
RC
Comme signalé ci-haut, le RC indique dans la partie relative au dossier technique que « /e
concurrent devra fournir au moins une attestation dont le montant sera égal ou supérieur à
600.000 dhs. » et ajoute qu’il ne sera prise en compte que les attestations relatives a des
prestations similaires et équivalentes a l’objet de l’appel d’offres exécutées durant les dernières
six (6) années (2011-2016).
A cet effet, le concurrent retenu, a présenté sept (7) attestations dont aucune n’associe les deux
critères, ce qui aurait dû entraîner son élimination à la phase de l'évaluation des offres.

De même, le RC a exigé la présentation dans le dossier additif d’ « autorisation environnementale


pertinente de l'unité de traitement des déchets. ».
La mission n’a pas disposé de ladite autorisation censée avoir été présentée parmi les documents
de l’offre. Le soumissionnaire s’est limité a présenter une autorisation environnementale délivrée
au nom du CHU Hassan ll-Fès pour le traitement des déchets provenant de ses sites propres.
Toutefois, la demande de « complément du dossier administratif et demande de régularisation de
discordances », adressée par la CAO au concurrent, a mentionné ce constat et a invité ce dernier a
régulariser « cette discordance ».

La nature de cette anomalie ne constitue pas une discordance dans le sens des stipulations de
l’article n°40 du RRM qui porte sur les discordances constatées entre les diverses pièces du
concurrent. ll s'agit plutôt d’une pièce non conforme qui aurait entraîné également l'exclusion du
soumissionnaire concerne.

Dans le méme registre, l’examen des piéces contenues dans le dossier du concurrent a permis de
constater que l'autorisation d’acceptabilité environnementale est accordée au CHU-Fés en date du
29/03/2018 (soit après la date initiale prévue pour la séance d'ouverture des plis dont le report
n’a pas été valablement motivé) et que la direction dudit CHU a autorisé en date du 11/04/2018
au concurrent retenu, le traitement, sur son site, des déchets provenant des hôpitaux relevant du
CHUMVI-Oujda suite à sa demande formulée le même jour (11/04/2018), et ce conformément,
selon les termes de la lettre d’autorisation, a la convention signée entre la société et CHU-Fés.
Par ailleurs, la convention liant les deux parties, signée par le Directeur du CHU-Fés, le
30/05/2016, stipule dans son article n°8 intitulé « date d’effet, durée et résiliation » que : « /a
présente convention est conclue pour une durée de trois ans à compter de la date de sa signature
par les deux parties et sera présentée au conseil d’administration du CHU pour approbation et
validation. ». Cette convention ne comporte aucune clause de reconduction tacite.
En somme, le non-respect des conditions afférentes aux attestations, l'autorisation, par CHU -Fès,
à traiter les déchets, intervenue postérieurement à la date d'ouverture des plis (10/04/2018) et la
durée de la convention de traitement restant à parcourir (presque une année au moment de

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Rapport provisoire IGF n° 6656 81/146

l’évaluation des offres) alors que le marché cadre s’étale sur trois ans, sont autant de motifs
susceptibles de fonder l’écartement du concurrent retenu.
Concernant le dernier point, la société et le CHU-Fés ont conclu une autre convention en date du
30/05/2019 pour une nouvelle période de trois (3) ans 4 compter de la date de sa signature par les
deux parties.

Par ailleurs, il est à préciser que les deux conventions ne portent aucune mention de leur
validation et approbation par le CA du CH-Fès bien que les termes des deux conventions prévoient
l’accomplissement des deux actes.

Par ailleurs, le détail des attestations présentées par le concurrent retenu se présente comme
suit :

Tableau 38 : Détail des attestations présentées par le titulaire du marché


N° attestation Détail Observation de la mission
1 Attestation délivrée par le Centre hospitalier - Il s'agit d'une prestation réalisée dans le cadre du marché cadre n°
préfectoral de Meknès pour un montant de 5/2016, et l'attestation ne précise pas l'année de réalisation de la
855.000,00 dhs. prestation;
- L'attestation n'indique pas sl le montant est annuel ou blen il s'agit
d’un montant cumulé de toute la période du marché-cadre.

2 Attestation délivrée par le CHU Hassan fl-Fès - Cette attestation aurait d0 être écartée car elle porte sur une
pour un montant de 2.804.276,20 dhs TTC et période postérieure à celle prévue par le RC (2011-2016).
portant sur la période du 01/01/2017 au
30/09/2017.
3 Attestation délivrée par clinique Er-razi Sep - Le montant de la prestation est inférieur au seuil fixé par le RC;
pour un montant de 48.000,00 dhs. - L'attestation ne précise pas l'année de réalisation de la prestation.
4 Attestation délivrée par clinique Ibn Rochd. - l'attestation ne précise pas le montant de la prestation :
- L'attestation indique que les prestations sont réalisées entre
septembre 2016 et 07/12/2017. Ainsi, le montant de la prestation
afférent à la période postérieure à 2016 n'est pas à prendre en
compte.
5 Attestation délivrée par le Centre - Le montant de la prestation est inférieur au seuil fixé par le RC ;
d'hémodialyse Moulay dDriss pour un - L'attestation ne précise pas l’année de réalisation de la prestation.
montant de 18.000,00 dhs.
6 Attestation délivrée par le Centre - Le montant de la prestation est inférieur au seuil fixé par
le RC :
d'hémodialyse Belvedere pour un montant - L'attestation ne précise pas l’année de réalisation de la prestation.
de 43.200,00 dhs.
7 Attestation délivrée par le Centre de dialyse - Le montant de la prestation est inférieur au seuil fixé par le RC;
Saâda pour un montant de 43.200,00 dhs. - L'attestation ne précise pas l’année de réalisation de la prestation.
Source : Dossier du marché

(126) Risque lié a la validité juridique des piéces justifiant les pouvoirs conférés a la personne
agissant au nom du concurrent retenu

Le concurrent retenu est une société à responsabilité limitée à associé unique « SARL AU ». De ce
fait, elle est représentée par sa gérante unique (qui est également l'associée unique)
conformément aux stipulations de l'article n°15 de ses statuts. La gérante peut, en application du
méme article, donner une délégation spéciale ou générale a toute personne afin de s’occuper des
affaires sociales.
Toutefois, il a été constaté que l'acte d'engagement de la société et les autres documents du
marché sont signés par le fils de l’associée unique en sa qualité de Directeur général sans pour
autant présenter un acte juridique I’habilitant 4 engager la société en cette qualité.
En effet, le concurrent s’est limité, lors de la production du complément du dossier administratif, a
présenter une simple procuration utilisant les termes suivants « Je soussignée Madame (...)
déclare donner les pouvoirs les plus étendus a mon fils [...] pour agir au nom de ma société... ».
Cette procuration, normalement valable pour un représentant agissant au nom d’une personne
physique, comporte un risque quant à sa validité juridique. En effet, s'agissant d'une SARL, un acte

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Rapport provisoire IGF n° 6656 82/146

de délégation des pouvoirs, par la gérante (pas l’associée) est à exiger. A défaut, le concerné n’est
pas juridiquement habilité à engager la société envers les tiers.
Singuli@rement, sa signature de l’acte d’engagement serait un motif d’écartement du
soumissionnaire et ce en application de l'article n°40-8-b du RRM précité.
AO n° 06/2018 portant sur « exécution des prestations de manutention et de transport du
mobilier et du matériel a l’intérieur des hépitaux relevant du CHU Mohamed VI-Oujda »
(127) Ecartement non fondé d'un concurrent ayant présenté l'offre la plus avantageuse
Lors de la réunion du 12/07/2018, tenue pour l'examen du complément du dossier administratif et
de la justification de l'offre jugée anormalement basse du concurrent, ayant présenté l'offre la
plus avantageuse, la CAO a écarté ledit concurrent est ce pour le motif suivant:
«Le concurrent n’a pas respecté les dispositions de l'article n°2 du cahier des prescriptions
spéciales : inscrire l'ensemble du personnel affectée dans le cadre du marché reconductible auprès
de la CNSS; les relations entre le titulaire et le salarié doit étre formalisé par un contrat de travail
authentique.
Il a présenté une réponse stipulant que plus de 50% des préposés vont être sous contrat ANAPEC,
ce qui permet de bénéficier d’une exonération totale de la CNSS ».

Ce motif d’écartement n’est pas fondé dans la mesure où les éléments présentés par le concurrent
ne sont pas irréguliers par rapport aux stipulations de l'article n°2 du CPS. En outre, le sens
attribué au terme « authentique » résulte d’une interprétation erronée du MO qui est largement
différente de son acception usuelle et connue.
A ce titre, il y a lieu de rappeler que ce qualificatif est intégré « abusivement » dans le RC (voir
supra). La pratique courante est que les contrats de travail sont généralement de type « sous seing
privé ». L'exigence du caractère authentique du contrat (signé en sus des parties par un officier
public) va a l’encontre de la simplification des procédures.
Dans le même sens, il est à remarquer que les contrats de travail présentés par le titulaire du
marché ne sont pas authentiques ce qui devrait, en application des conditions du RC, entrainer la
non-conclusion du marché avec I’attributaire retenu. Cet état de fait confirme davantage |’impact
négatif de la signification erronée conférée audit terme sur la mise en concurrence libre et loyale
des candidats potentiels.
Par ailleurs, il y a lieu de distinguer entre le défaut de déclaration de salariés et leur déclaration
assortie d'exonération. Le premier cas constitue bel et bien une contravention à la législation et la
réglementation en vigueur, tandis que le deuxième cas est régulier. Il s'agit de mesures adoptées
par l'Etat pour la promotion de l’emploi (notamment le premier emploi) et qui suscite en principe
l'adhésion et la contribution des acteurs publics à la réussite des dispositifs mis en place en la
matière.

Si la pratique courante aurait mis en exergue un usage de ces dispositifs qui vont à l'encontre des
finalités recherchées par leur adoption, il serait nécessaire d’alerter les départements de tutelle
afin d’adopter les solutions qui s’imposent.
(128) Discordance entre certains éléments rapportés par le PV de la CAO et ceux justifiés par
d’autres documents

Suite à l’écartement du concurrent ayant présenté l'offre la plus avantageuse en date du


12/07/2018, la CAO a été réunie pour départager deux concurrents dont les offres sont tenues
pour équivalentes, tous éléments considérés, et classées deuxième.

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Rapport provisoire IGF n° 6656 83/146

Le dossier du marché contient une convocation adressée, le méme jour sous le n° départ 4906/18,
à l’un des concurrents concernés l’invitant à assister à la séance de tirage au sort prévue le
17/07/2018. A cet égard, l’équipe d'audit n'a pas disposé de la lettre destinée à l’autre concurrent
(retenu finalement titulaire) ainsi que l’'accusé de sa réception.
Cette pratique, non exigée par la réglementation, est louable en soi vu qu’elle renforce la
transparence dans le choix du MO en application des dispositions de l'article n°1 du RRM.

Toutefois, la lecture du PV de la commission, fait ressortir que le tirage au sort a eu lieu lors de la
séance même d'écartement de l'offre classée première (12/07/2018) et non pas à la date prévue
par la convocation précitée (17/07/2018) et que le résultat du tirage était en faveur du concurrent
dont l'invitation éventuelle, n'a pas été insérée dans le dossier du marché.

Sur le même registre, le PV de la CAO indique que la lettre d'invitation, du concurrent retenu, à
produire le complément de son dossier administratif, lui a été remise directement contre accusé
de réception (l’équipe d’audit n’a pas reçu la pièce justifiant la remise). Etant donné que le PV est
établi séance tenante. La modalité de remise n’est, normalement, pas encore connue a ce
moment.

A0 n° 09/2018 portant sur « achat de produits d’hygiéne et de désinfection destinés aux divers
Etablissements hospitaliers relevant du CHU Mohammed VI-Oujda »
(129) Nécessité de renforcer la transparence de la procédure d’examen des offres par le paraphe
de la documentation technique
Le PV de la CAO indique que « le président a ouvert les enveloppes portant la mention
«documentation technique », il donne lecture des piéces contenues dans chaque enveloppe. ».
Suite à l’accomplissement de cette formalité, la CAO a constitué une sous-commission technique
pour l’examen de ladite documentation en fixant la date de la séance d'examen le même jour à
14h et celle de la reprise de la séance publique le 13/06/2018 (soit 22 jours aprés la séance
d'ouverture des plis).
A ce stade de la procédure, de nouvelles informations confidentielles au départ sont devenues
publiques (lots avec plusieurs concurrents, lots avec un seul concurrent, documentation technique
présentée, etc.).
Ainsi, pour éviter tout comportement pouvant nuire à la libre concurrence après cette phase
(retrait/changement ou destruction de documentation), il s’avére nécessaire d’établir et de signer
un état écrit des pièces présentées par chaque concurrent et de parapher ces dernières par les
membres de la CAO au moment de l’ouverture des enveloppes et par les membres de la SCT lors
de leur examen.
(130) Retard dans la production du rapport de la sous-commission technique
En relation avec le constat précédent, la SCT a présenté un rapport sur ses travaux. Ce rapport ne
précise pas le lieu et la date de réunion de ladite sous-commission pour procéder a l’examen de la
documentation technique.
Toutefois, étant donné que le PV de la CAO indique que la séance d’examen de la documentation
est prévue pour la date du 22/05/2018 a 14h, il y a lieu de noter un retard relativement important
dans la production du rapport de ladite sous-commission qui n’est établi que le 12/06/2018 soit à
la veille du jour de la reprise de la séance publique.
4
Afin d'apprécier l’ampleur de la tâche confiée à la sous-commission (composée de cinq (5)
membres), il est à souligner que l'AO, qui porte sur l'achat de produits d'hygiènes et de

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Rapport provisoire IGF n° 6656 84/146

désinfection, a connu la soumission de sept (7) concurrents pour onze (11) lots sur treize lots,
proposé par le MO, et que le nombre total de fiches techniques proposées par les concurrents est
de trente (30).
AO n° 07/2018 portant sur «l’exécution des prestations de brancardage : transport des malades
à l’intérieur des hôpitaux relevant du Centre hospitalo-universitaire Mohammed VI-Oujda »
(131) Insuffisances liées 4 l’enregistrement du « complément de dossier et éléments de
réponse » et a l’engagement de respecter la législation du travail
L'engagement de respect de la législation de travail, présenté par le concurrent désigné titulaire,
n’est pas légalisé. Cette anomalie devrait normalement entraîner |’écartement du concurrent
concerné et ce conformément à l’article n°9.3. du RC qui prévoit le dépôt d'un dossier additif
comportant « engagement de respect de la législation de travail (annexe 1) cacheté et signé par le
concurrent ou son représentant dûment habilité et légalisé. ».
Sur un autre registre, le « complément de dossier et éléments de réponse », présentés par le
concurrent ayant présenté l'offre la plus avantageuse sont datés du 05/07/2018 mais ils ne
portent pas les références de son enregistrement dans le courrier « arrivée » de l'Etablissement,
ce qui ne permet pas, à l’équipe d'audit, de s'assurer que leur réception est intervenue dans le
délai fixé par la CAO conformément aux prescriptions du RRM.

AO: 31/2018 relatif à « L'acquisition et l'installation d'un système d'archivage et de


transmission d’imagerie médicale au profit du service d’imagerie médicale relevant du CHU
Mohammed VI Oujda »

(132) Information, peu détaillée, du concurrent évincé des motifs de son élimination
U’article n°44 du RRM prévoit l’obligation faite au MO d’informer, dans un délai de cing (5) jours a
compter de la date d'achèvement des travaux de la CAO, les concurrents éliminés du rejet de leur
offre en « leur indiquant les motifs de leur éviction ».

Toutefois, l’équipe d'audit a constaté que la lettre adressée au soumissionnaire évincé comporte
comme motif « non-conformité de l’offre proposée-spécifications techniques exigées par le dossier
d'appel d'offres ». Ce motif d'ordre général, ne répond pas suffisamment au souci de transparence
recherchée par l'obligation faite au MO. En effet, étant donné que l'AO porte sur cing (5) articles,
il aurait fallu préciser les articles non conformes ainsi que les spécifications proposées, dont la
commission a jugé qu'elles sont en deçà des exigences minimales requises.
Ces précisions sont d’autant nécessaires pour permettre, au concurrent évincé, d’apprécier le
bien-fondé de la décision de la CAO et éventuellement pour user des voies de recours permises,
par la réglementation en vigueur, en instruisant au mieux sa réclamation sur des données précises.

(133) Défaut d'écartement du titulaire du marché, au stade de l'examen des offres, pour
production de piéces en langue non prévue par le RC

L'article n°20 du RC indique que « /es pièces des offres présentées par les concurrents, ainsi que
toute correspondance avec le maitre d’ouvrage doivent étre établies en langues arabe et/ou
francaise. ».

Toutefois, il a été remarqué que la CAO avait accepté les déclarations de conformité et les
certificats, présentés par le concurrent désigné titulaire, produits en langue anglaise. Cet état de
fait serait normalement de nature à entraîner l’écartement dudit concurrent conformément aux
prescriptions de l'article précité.

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Rapport provisoire IGF n° 6656 85/146

Cette situation interpelle également sur la restriction de langues étrangéres admises uniquement
au frangais alors qu’une partie de piéces justificatives (certificats et déclarations) requises est, en
principe produite par des organismes internationaux, qui utilisent la langue anglaise comme
langue principale. D'autant plus que le CHUMVIO ne manque pas de compétences humaines
capables de lire et comprendre quelques pages rédigées en cette langue. En outre, Cette
restriction comporte également le risque de déclarer une partie des AO comme étant
infructueuse.

Evidemment, lorsque la documentation technique est volumineuse, il serait plus judicieux


d’exiger, le cas échéant, la production d’une traduction en frangais au lieu d’exiger exclusivement
une documentation en cette langue.
(134) Anomalies afférentes à l'accusé de réception de la « demande de complément de dossier »
et aux références d’enregistrement de la lettre de « confirmation de prix et justification de
Voff re »

Par sa lettre n° 7866/18 du 26 octobre 2018, la CAO a invité le concurrent, ayant présenté l'offre la
plus avantageuse, à compléter son dossier administratif et justifier le prix n° 3 jugé excessif par
rapport a l’estimation du MO. Néanmoins, l’équipe d'audit n'a reçu de pièce justifiant la
notification de ladite lettre au concurrent.

Le dossier du marché contient la réponse du soumissionnaire enregistrée dans le courrier


« arrivée » en date du 26/10/2018 sous le numéro 3351/18. Ce méme numéro est également
attribué à une correspondance avec l’hôpital « Mère-enfant ».

Dans cette situation, la mission n’est pas en mesure de s’assurer des dates effectives de
notification de la demande et de réception de la réponse en question.
AO n°44/2018 relatif à « l’achat des dispositifs médicaux et chirurgicaux au profit de la
pharmacie centrale relevant du CHUMVO»
(135) Faible concurrence de certains AO comportant plusieurs lots

La mission a constaté, pour les AO comportant plusieurs lots, qu'un nombre non négligeable de
lots ne font l’objet d'aucune offre et qu'une large proportion de lots fait l’objet de moins de trois
(3) offres soit un nombre inférieur à celui exigé pour la modalité de passation par bon de
commande. En outre, plusieurs lots sont déclarés infructueux pour diverses raisons, dont
notamment le caractére excessif des offres financiéres.

Ainsi, malgré l'effort et le temps consentis par le personnel de l'Etablissement durant la phase de
passation de la commande, le résultat s'avère peu satisfaisant. Cette situation n’est pas forcément
imputable au MO, néanmoins, elle mérite d’étre étudiée afin d’en déterminer les causes et de
d'arrêter les mesures susceptibles d'y remédier.
Le tableau suivant présente certains cas à titre d'illustration :
Tableau 39: Cas illustrant la faible concurrence enregistrée pour les AO comportant un nombre élevé de lots
Nombre de Nombre de
Nombre de Nombre de Nombre de Nombre de lots
N° apnel Nombre de Nombre de lots sans lots avec
lots avec 1 lots avec 2 lots avec 3 déclarés
d'offres lots concurrents aucune plus de 3
offre offres offres infructueux (*)
offre offres
44/2018 188 | 30 26 40 57 31 34 43
Source : PV des CAO

(*) Pour diverses raisons : absence d’offres, non-conformité techniques, offres excessifs, etc.

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Rapport provisoire IGF n° 6656 86/146

3. Approbation et exécution des marchés

3.1. Remarques d’ordre général :

(136) Insuffisances liées à la notification de l’approbation des marchés (AO n°05/2018, n°


25/2018, n° 45/2018, n° 126/2018)
Certains dossiers des marchés examinés, par la mission d'audit, ne comportent pas de pièces
justifiant la date effective de notification d'approbation desdits marchés. Le tableau ci-après
présente quelques cas à titre indicatif.
Tableau 40 : Cas indicatifs des insuffisances dans la notification de l’approbation des marchés
| N° A0 Marché Observation de l’équipe d'audit
01/2018 05/2018 Non indication de la date de remise de la lettre de notification d'approbation du marché.
La société s'est limitée à apposer son cachet sur la lettre de notification n° 3457/18,
datée du 10/05/2018.
14/2018 25/2018 Non indication de la date de remise de la lettre de notification d'approbation du marché.
La société s’est limitée à apposer son cachet sur la lettre de notification datée du
27/08/2018 et qui porte le n° 5988/18 (numéro attribué uniquement à une décision de
congé d’un employé du Centre). tadite lettre n'est pas enregistrée dans le courrier
« départ » en cette date.
07/2018 45/2018 Non indication de la date de remise de la lettre de notification d'approbation du marché.
la société s’est limitée à apposer son cachet sur la lettre de notification qui est datée du
27/08/2018. Elle porte le n° 5976/18 (numéro également attribué à une décision de
congé d'un employé du Centre).
31/2018 126/2018 Non indication de la date de remise de la lettre de notification d'approbation du marché.
La société s'est limitée à apposer son cachet sur la lettre de notification qui est datée du
03/01/2019.
Source : Dossiers des marchés

(137) Retard dans l’accomplissement de la formalité d’enregistrement des marchés (marchés n°


05/2018 et n° 126/2018)

Le marché n° 126/2018 issu de I’AO n° 31/2018, approuvé le 23/11/2018, n’est enregistré qu’en
date du 03/10/2019 soit aprés trois cent quarante-quatre (344) jours de l’expiration du délai légal
imparti. Cette obligation légale n'a été accomplie, par le titulaire, que quelques jours avant
l'établissement de l’ordre de paiement en date du 14/10/2019, alors que le MO est censé inviter le
titulaire à accomplir cette formalité immédiatement après approbation, et éventuellement le visa,
du marché.

La même remarque est également valable pour le marché n° 05/2018 issu de l’appel d'offres n°
01/2018, approuvé le 07/05/2018, et qui n’est enregistré qu'en date du 16/07/2019 soit après
quatre cent cing (405) jours de |’expiration du délai légal prévu pour l’accomplissement de cette
formalité.

(138) Insuffisance du délai accordé au titulaire pour le commencement des prestations(marchés


n° 05/2018, n°45/2018, n° 25/2018) (page 87 rap physique)
Les ordres de services prescrivant le commencement des prestations objet des marchés susvisés
suscitent des interpellations quant aux informations qu’ils contiennent, au délai incommode
accordé aux titulaires pour s’exécuter ainsi qu’aux dates effectives de leur notification.
ta partie imprimée relative a la notification de chacun des OS indique que |’agent-notificateur
soussigne s'est rendu à la résidence (située hors d’Oujda) de la personne qui engage le titulaire et
lui avoir remis l’OS le méme jour de son établissement et que les soussignés déclarent que la
remise de l'OS a eu lieu la même date de son établissement.

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Rapport provisoire IGF n° 6656 87/146

Ainsi, au moment de l’impression du document a Oujda, le déplacement de l’agent-notificateur a


ladite résidence et la remise de l'OS à la personne « engageant le titulaire » n'ont pas encore eu
lieu et la date exacte de remise n’est pas encore connue, ce qui ne justifie pas leur intégration au
corps de l'OS avant impression.

Dans le même cadre, le fichier Excel retraçant le courrier départ du CHUMVIO ne comporte aucun
ordre de mission délivré, au cours de la période en question, au nom de l'agent notificateur, pour
se déplacer au siége du titulaire.

En outre, la prescription de commencement de !’exécution des prestations le lendemain de la


notification éventuelle de l'OS y afférent est de nature à porter préjudice au titulaire en raison de
l'insuffisance du délai qui lui est accordé pour s'exécuter valablement aux instructions du MO.
Le tableau ci-après reprend certains éléments relatifs à ce point :
Tableau 41 : le détail des OS de commencement des prestations relatifs aux marchés susmentionnés
N° du marché Date Date de notification intégrée Lieu du siège du titulaire Date prévue pour le
d’établissement de dans le corps de l'OS avant commencement de l'exécution
vos impression
n° 05/2018 31/05/2018 31/05/2018 Casablanca 01/06/2018
n° 25/2018 31/08/2018 31/08/2018 Jerada 01/09/2018
n°45/2018 31/08/2018 31/08/2018 Rabat 01/09/2018
Source : dossiers des marchés

Dans le même ordre d'idées, il y a lieu de noter que l'article n°9 du CCAG-EMO précise que « Les
ordres de service sont établis en deux exemplaires et notifiés au titulaire celui-ci renvoie
immédiatement au maître d'ouvrage l’un des deux exemplaires après l'avoir signé et y avoir porté
la date à laquelle il l’a reçu, et ce dans un délai maximum de huit (8) jours à compter de la date de
réception de l’ordre de service. ».
(139) Absence de document justifiant la mise a la disposition du titulaire des piéces constitutives
du marché (marchés n° 05/2018, n° 25/2018, n° 45/2015)
Les marchés énoncent, dans l’article intitulé "pièces mises à la disposition du prestataire
qu'« aussitôt après la notification de l'approbation du marché, le maitre d'ouvrage remet
gratuitement au titulaire, contre décharge de ce dernier, un exemplaire vérifié et certifié de l'acte
d'engagement, du cahier des prescriptions spéciales et des pièces expressément désignées comme
constitutives du marché. ».
Cette clause, qui reprend, d'ailleurs, une disposition réglementaire prévue par les CCAG-T et
CCAG-EMO, vise principalement à mettre, à la disposition du titulaire, ces documents contractuels
comportant l’essentiel des obligations réciproques des deux parties et qui serviraient de
références pour le dénouement de tout litige susceptible de surgir postérieurement à la
notification de l'approbation du marché. .

Néanmoins, l'équipe d'audit n’a pas reçu les décharges signées par les titulaires attestant que le
MO a bien respecté les stipulations de cette clause.
Ace titre, il y a lieu de rappeler que le titulaire dispose d’un délai de quinze (15) jours pour faire
connaitre au maitre d’ouvrage ses observations éventuelles sur lesdits documents. Passé ce délai,
le prestataire est réputé en avoir vérifié la conformité a ceux qui ont servi de base à la passation
du marché.
(140) Insuffisances liées aux listes nominatives mensuelles des agents du titulaire, affectés pour
'exécution des prestations (marchés n° 25/2018, n° 45/2018 et n°50/2018)

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Rapport provisoire IGF n° 6656 88/146

A l'exception de l’hôpital des spécialités qui établit une liste nominative mensuelle des agents du
titulaire, affectés sur son site, signée par le Directeur de l'hôpital et deux cadres, les autres
hôpitaux relevant du Centre établissent les mêmes listes qui portent généralement une signature
et un cachet rond avec mention « cellule ou unité de suivi de la sous-traitance ». Cette maniére de
faire ne responsabilise en rien la partie signataire dans la mesure ou les identités et qualités des
signataires ne sont pas indiquées.
Ainsi, la valeur juridique de ces listes, qui constituent un élément de base pour la constatation et la
certification du service fait, d’une part, et pour la vérification du respect du titulaire de ses
obligations sociales envers ses salariés, d’autre part, se trouve compromise.

De même, ces listes devraient être complétées par le nombre de journées de travail de huit(8)
heures, effectuées par chaque agent. Cette donnée est nécessaire pour faire le rapprochement,
d'un côté, avec les déclarations CNSS faites par le titulaire ainsi que les salaires versés aux
employés et pour vérifier, d'un autre côté, la concordance entre la sommation de ces journées
avec le total figurant sur le PV de réception mensuel.
(141) Présentation de contrats de travail, non signés par l’employeur, contrairement aux
stipulations des marchés (marché n° 25/2018, n° 45/2018, n° 50/2018)

Les CPS des marchés exigent a ce que la relation entre le titulaire et ses agents soit matérialisée
par des contrats de travail authentiques.

Toutefois, cette exigence n’a pas été respectée par les titulaires des marchés. Ces derniers se sont
limités à présenter des contrats portant uniquement les signatures des employés concernés.

(142) Insuffisances liées aux pièces constitutives des dossiers des agents du titulaire (marchés n°
25/2018, n° 45/201, n° 50/2018)

Les contrats de marchés précisent que le dossier de chaque agent doit comporter certaines piéces
notamment la fiche anthropométrique, la carte de vaccination, certificat d’aptitude physique et le
contrat de travail.
Toutefois, la consultation de certains dossiers fait ressortir les insuffisances récapitulées dans les
tableaux ci-dessous :

e Marché n° 50/2018 : prestations de manutention


Tableau 42 : Cas d’insuffisances constatées dans les dossiers des agents de manutention
N N° CIN agent Carte de Certificat médical N° N° CIN agent Carte de vaccination Certificat médical
vaccination

1 €570978 Non communiquée n° CIN de l'agent non 10 S634988 Non communiquée


indiqué
n° CIN et date non
2 F366672 Non communiquée 11 F537223 Non communiquée
indiqués
n° CIN de l'agent non
3 F642674 Non communiquée n° CIN de l'agent non 2 F343137 Non communiquée
indiqué indiqué
Cachet et signature du
4 F599783 FH44771 Non communiquée non signé
Non communiquée médecin illisibles 13
5 F581882 Non communiquée non communiqué 14 F599656 Non communiquée ...

6 F660732 Non communiquée 15 FL75052 Non communiquée ...

n° CIN de l'agent non


7 F438317 Non communiquée non communiqué 16 F599094 Non communiquée
indiqué
Cachet et signature du n° CIN de agent non
8 F418083 F435301 Non communiquée
Non communiquée médecin iflisibles 17 indiqué

9 F661515 Non communiquée Non communiqué

Source : Dossiers des agents

Marché n° 25/2018 : prestations de gardiennage, sécurité et surveillance

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Sauf quelques rares exceptions, les cartes de vaccination et les certificats médicaux des agents
affectés à l’exécution du marché n’ont pas été présentés à l'équipe d'audit. En outre, les contrats
de travail et les fiches anthropométriques de certains agents n'ont pas été communiqués. il s'agit
des employés listés dans le tableau ci-dessous :
Tableau 43 : Cas d’agents dont le contrat de travail et/ou la fiche anthropométrique n'ont pas été communiqués à
l’équipe d'audit
N° CIN Fiche anthropométrique Contrat de travail N°
CIN Fiche Contrat de travail
anthropométrique
1 F702590 non communiquée non communiqué 23 F574321 non communiquée non communiqué

2 F532556 ... non communiqué 24 F658721 non communiquée ...

3 FS46409 non communiquée non communiqué 25 FL78778 non communiquée


4 F745945 non communiquée non communiqué 26 8617355 ... non communiqué

5 CD382127 non communiqué 27 F41761S ... non communiqué

6 F482458 non communiquée ... 28 F638123 ... non communiqué

7 F32671 non communiquée ... 29 F588540 ... non communiqué

8 F374047 non communiquée 30 F702431 ... non communiqué

9 FA185831 non communiquée 31 FL92584 ... non communiqué

10 F636407 non communiquée non communiqué 32 F325939 ... non communiqué

11 F437174 non communiquée ... 33 F416354 ... non communiqué

12 528952 non communiquée non communiqué 34 F416222 ... non communiqué

13 FC46532 non communiquée 35 F622182 ... non communiqué

14 F8120923 non communiquée ... 36 F530721 ... non communiqué

15 F198740 non communiquée ... 37 F573087 ... non communiqué

16 F648850 non communiquée .. 38 FK904 ... non communiqué

17 F635422 non communiquée ... 39 F424274 ... non communiqué

18 FH46578 non communiquée ... 34 F661521 ... non communiqué

19 F228330 non communiquée ... 41 F700685 ... non communiqué

20 F237392 non communiquée ... 42 2626777 non communiqué

21 F580266 non communiquée ... 43 F705673 ... non communiqué

22 F567565 non communiquée non communiqué

Source : Dossiers des agents

e Marché n° 45/2018 : prestations de brancardage

Les manquements afférents aux dossiers des agents chargés de l'exécution des prestations de
brancardage se présentent comme suit :
Tableau 44 : manquements relevés dans les dossiers des agents chargés de l'exécution des prestations de
brancardages
N° N° CIN Carte de Certificat médical N° N° CIN Carte de Certificat médical
vaccination vaccination
1 F636884 Non communiquée N° CIN de l'agent non 24 FCS7986 Non N° CIN de agent non
indiqué ; cachet et communiquée indiqué.
signature du médecin
illisibles.
2 F578134 Non communiquée cachet et signature du 25 F595812 Non Non communiquée
médecin illisibles. communiquée
3 539023 cachet et signature d 26 F576965 Cachet du médecin
médecin illisibles. illisible.
4 FD48445 Non communiquée cachet et signature du 27 F442621 Non reçu
médecin illisibles. communiquée
5 FS6886 Non communiquée N° CIN de l'agent non 28 F567766 ... Non communiquée
indiqué ; cachet et
Signature du médecin

Audit de gestion du Centre Hospitalo-Universitaire Mohammed V! d’Oujda (CHUMVIO}


.

Rapport provisoire IGF n° 6656 90/146

illisibles.

6 F649614 Non communiquée N° CIN de l'agent non 29 F585244 Non ...

indiqué. communiquée
7 0N15563 Non communiquée cachet et signature du 30 F549790 Non Non communiquée
médecin illisibles. communiquée
8 F434270 Non communiquée cachet et signature du 31 F549685 Non Non communiquée
médecin Illisibles. communiquée
9 FC42472 Non communiquée cachet et signature du 32 F541625 Non ...

médecin illisibles. communiquée


10 FA24260 Non communiquée cachet et signature du 33 F549640 Non ...

médecin illisibles. communiquée


11 F424306 Non communiquée cachet et signature du 34 F446376 Non N° CIN de agent non
médecin illisibles. communiquée indiqué.
12 FH41452 Non communiquée N° CIN de l'agent non 35 CN3199 Non
indiqué, cachet et communiquée
signature du médecin
illisibles.
13 F655851 Non communiquée cachet et signature de 36 F549529 N° CIN de l'agent non
médecin illisibles. Indiqué
14 F415098 Non communiquée n° CIN de l'agent non 37 F529085 Non N° CIN de l'agent non
indiqué, certificat non communiquée Indiqué
daté.
15 FL18887 Non communiquée cachet et signature 38 F416035 Non N° CIN de agent non
illisibles. communiquée indiqué.
16 FL52304 Non communiquée cachet et signature 39 FL65416 Non ...

illisibles. communiquée
17 F458557 Non communiquée N° CIN de l'agent non 40 FK8975 Non
indiqué communiquée
. 18 F651382 N° CIN de l'agent non 41 F756173 Non
indiqué communiquée
19 F467507 Non communiquée Non signé 42 FS26436 Non
communiquée
20 FL14141 Non communiquée .. 43 F420334 Non ...

communiquée
21 FL8S5355 Non communiquée 44 FA180941 Non
communiquée
22 F507738 Non communiquée 46 2637382 Non ...

communiquée
23 F412178 Non communiquée non daté

Source : Dossiers des agents

(143) Non-respect de la condition sur l’âge des agents affectés à l'exécution des prestations
(marchés n° 25/2018, n° 45/2018, n° 50/2018)

Les contrats de marchés fixent une tranche d'âge pour les agents affectés à l'exécution des
prestations. Toutefois, cette condition n'a pas été respectée pour certains agents recrutés.
Le tableau ci-aprés présente les cas relevés a cet égard :
Tableau 45 : Cas de non-respect de la condition sur l'âge des agents affectés à l'exécution des prestations
N° marché Prestation Tranche d'âge exigée N° CIN agent Date de naissance
50/2018 (date de Manutention Entre 18 et 40 ans F343137 25/03/1970
commencement de l'exécution :
le 01/09/2018)
FA24260 01/01/1969
45/2018 (date de
FS07738 13/03/1975
commencement de l'exécution : Brancardage Entre 18 et 40 ans
FL18887 12/09/1971
te 01/09/2018)
FL14141 10/06/1971
UA377 07/09/1960
TA6491 01/06/1966
F277475 21/04 1963
F298070 16/01/1966
25/2018 (date de
F702590 30/10/1967
commencement de l'exécution : Gardiennage Entre 24 et 50 ans
le 01/09/2018) AB2435 16/02/1966
F198740 19/04/1966
F228330 29/01/1967
F234435 12/10/1963
F580266 30/06/1966

Audit de gestion du Centre Hospitalo-Universitaire Mohammed VI d’Oujda (CHUMVIQ)


Rapport provisoire IGF n° 6656 91/146

8617355 | 27/04/1953
F325939 | 1964
| | | I F705673 | 08/11/1961 |

Source : Dossiers des agents

(144) Défaut de présentation des piéces justifiant le niveau scolaire des chefs d’équipes
(marchés n° 25/2018, n° 45/2018, n° 50/2018)

Les marchés sus indiqués prévoient la désignation, auprès de chaque Directeur d'hôpital, d'un
interlocuteur responsable d’équipe. Ce dernier doit justifier d’au moins un niveau scolaire égal ou
supérieur au BAC+2.
Toutefois, les dossiers des marchés ne contiennent aucune pièce justifiant le niveau scolaire des
personnes ainsi désignées comme chefs d’équipe.
(145) Retard dans la présentation des attestations d’assurances (marché n° 05/2018, n°
45/2018)
Les CCAG-T et CCAG-EMO exigent que le titulaire adresse, avant tout commencement de
l’exécution du marché, des attestations d’assurance justifiant la souscription de polices
d'assurance en vue de couvrir les risques inhérents à l'exécution dudit marché et édictent
obligation, faite au prestataire, pour renouveler ses assurances de manière à ce que la période
d’exécution du marché soit constamment couverte par les assurances prévues par lesdits CCAG.
A cet effet, le MO doit demander la production de ces attestations, avant le commencement des
prestations et a chaque fois que leurs durées de validité arrivent a expiration.
Toutefois, la consultation des dossiers des marchés fait ressortir des manquements, dans le suivi
du respect des titulaires des marchés aux dispositions susmentionnées comme en témoignent les
dates de certification conforme des copies produites des attestations, insérés dans lesdits
dossiers.

Le tableau ci-après présente quelques cas relevés par l’équipe d’audit :


Tableau 46 : Cas de manquement dans le suivi de production des attestations d’assurance prévues les CCAG-T et EMO
N° du marché Année couverte par l'attestation Date de certification conforme des coples produites
d’assurance
05/2018 2019 11/10/2019
2021 02/07/2021
45/2018 2019 29/01/2019
2020 07/01/2020 et 30/01/2020
Source : Dossiers des marchés

Dans le même sillage, il est à rappeler que la tacite reconduction prévue par certaines attestations
produites n’est pas automatique. Elle est tributaire des conditions des polices d’assurances et de
paiement des primes. Ce qui milite davantage en faveur d’un suivi rigoureux de renouvellement
des souscriptions desdites polices.

3.2. Remarques spécifiques à certains marchés :

Marché n°05/2018 relatif à « la gestion des déchets médicaux et pharmaceutiques provenant


des activités de soins des formations hospitaliéres relevant du CHU Mohammed-VI-Oujda »
(146) Non tenue du registre des observations et absence de piéces justifiant la réalisation des
opérations de contrôle par les agents du MO

Audit de gestion du Centre Hospitalo-Universitaire Mohammed VI d'Oujda (CHUMVIO)


Rapport provisoire IGF n° 6656 92/146

L’article n°9 du marché indique que le titulaire doit désigner un responsable pour la supervision et
le contrôle des agents affectés à l'exécution du marché et qu'il doit mettre à sa disposition des
registres pour y consigner ses observations.
Ace titre, il a été relevé qu’aucun registre n’avait été tenu pour se conformer aux stipulations
dudit article.

Dans le même sillage, l’article n°45 du marché énonce que « le maitre d'ouvrage, par le biais de
l'unité d'hygiène et de la sécurité hospitalière se réserve le droit d'effectuer des contrôles
systématiques [...] concernant la conformité de la fourniture et le respect de la prestation qui
s‘effectue soit au niveau des différents Etablissements du CHU soit au niveau des sites de
traitement et d’élimination. ».
Malgré l'importance de ces opérations de contrôle pour s'assurer de l'exécution des prestations
du marché conformément aux clauses du CPS, la mission n’a pas disposé, pour les hôpitaux autres
que le COHII, de piéces justifiant leur réalisation effective.
Concernant le COHII, l'équipe d'audit a disposé de quelques grilles d'évaluation. Ces dernières ne
sont pas signées par l'inspecteur ayant effectué le contrôle et ne font pas ressortir les
insuffisances constatées ainsi que les recommandations pour les pallier.
(147) Défaut de présentation du programme de surveillance biologique et radiologique du
personnel du titulaire ainsi que les piéces justifiant sa mise en application
L'article n°40.4 du marché exige à ce que le titulaire établisse un programme de surveillance
biologique et radiologique périodique de son personnel (NFS, sérologie, Parasitologie des selles,
radiographie pulmonaire, etc.).

Dans ce sens, la mission n’a pas disposé dudit programme périodique ni des piéces justifiant
éventuellement son application.

A ce titre, il y a lieu de rappeler que la surveillance médicale des agents du titulaire revêt une
importance cruciale en raison de leur exposition accrue aux risques sanitaires liés a la nature des
prestations qu’ils exécutent. Une telle surveillance permettrait de diagnostiquer précocement
toute infection du personnel et par la suite son traitement en temps opportun.
(148) Non-dotation de certains sites de stockage de balance à code à barre électronique et
défaut de tenue des registres de pesée
article n°36 du marché prévoit que « chaque site de stockage de chaque établissement doit être
muni d’une balance à code à barre électronique de pesage et d'un système de lecture et d'émission
de tickets.

La balance doit être reliée à un ordinateur où est installé un logiciel permettant l'enregistrement
rigoureux des déchets évacués.
Les informations concernant chaque pesée doivent étre reportées sur les registres qui seront
contresignés pour chaque pesée par les personnes représentant les parties contractantes.».
Toutefois, les documents présentés à l’équipe d'audit indiquent qu’une seule une balance a été
installée pour le pesage des déchets provenant de l’hôpital des spécialités et celui de Mère-enfant.
Le défaut d'installation de quatre balances et les autres équipements qui les accompagnent aurait
entraîné un allégement des charges du titulaire. Ces charges sont éventuellement prises en
considération, par tous les soumissionnaires, pour déterminer leurs propositions de prix au
moment de la présentation des offres.

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Rapport provisoire IGF n° 6656 93/146

De même, les registres prévus pour assurer la traçabilité des contrôles contradictoires des pesées
ne sont pas tenus.

(149) Défaut de renseignement des bordereaux de suivi par le destinataire des déchets

Le bordereau de suivi de déchets est un formulaire accompagnant l’opération de transport de


déchets médicaux et pharmaceutiques. Il est établi suivant un modèle fixé par la réglementation
en vigueur.
L’article n°14 du décret n°2-09-139 relatif a la gestion des déchets médicaux et pharmaceutiques
précise que « L'expéditeur émet le bordereau de suivi et le remet aprés signature au collecteur-
transporteur, qui le signe à son tour avant de le remettre au destinataire desdits déchets. Ce
dernier, une fois son travail achevé, transmet copie de ce bordereau de suivi dâment signé à
l'expéditeur. Le collecteur-transporteur et le destinataire signent chacun le bordereau au moment
ou ils prennent en charge ces déchets.
L'expéditeur, le collecteur-transporteur et le destinataire gardent chacun une copie du bordereau
signé.».

Toutefois, il a été constaté que le destinataire, bien qu'il signe sa partie, ne renseigne pas les
informations afférentes à la date de prise en charge des déchets, leur poids ainsi que l’opération
prévue pour leur traitement et/ou élimination.
Marché n°25/2018 relatif à « l’exécution des prestations de gardiennage, de sécurité et de
surveillance des Etablissements relevant du Centre hospitalo-universitaire Mohammed-VI-
Oujda »

(150) Défaut de communication des fiches de postes des agents, des fiches d’anomalies, de la
note des instructions et des rapports circonstanciés
L’article n°31 du marché stipule que le titulaire du marché reconductible s’engage a appliquer les
fiches de postes validées par le maître d'ouvrage et énumère parmi les obligations faites aux
agents du titulaire :
- d'assurer leurs tâches conformément aux instructions générales de la direction de
l'Etablissement telles qu’expressément décrites dans une note de service qui sera mise a la
disposition de la société ;
- d'établir une fiche d'anomalies lors des rondes et la délivrer au représentant de
lEtablissement ;
- rédiger un rapport circonstancié aprés chaque garde de nuit et le remettre a la direction de
l’Etablissement.
Toutefois, et à l’exception d’un registre tenu par l'hôpital psychiatrique où sont consignés les
anomalies relevées par les agents, aucun autre document prévu par ledit article n'a été
communiqué à l'équipep d'audit.

Marché n°126/2018 relatif à « l'acquisition et l'installation d'un système d'archivage et de


transmission d’imagerie médicale au profit du service d’imagerie médicale relevant du CHU
Mohammed VI Oujda »
(151) Insertion au niveau du marché des prescriptions techniques portant sur les
caractéristiques minimales exigées
Le contrat du marché comporte, dans sa partie afférente aux prescriptions techniques, les mémes
spécifications techniques prévues par le CPS lors du lancement de |’AO. Cette partie du CPS est

Audit de gestion du Centre Hospitalo-Universitaire Mohammed Vi d'Oujda (CHUMVIO)


Rapport provisoire IGF n° 6656 94/146

rédigée dans l'objectif d'informer, les potentiels concurrents, des exigences minimales fixées par
le MO et qui constituent une référence pour |’évaluation de la documentation technique proposée
par les différents soumissionnaires.
Postérieurement à l'évaluation des offres et à la désignation de I’attributaire, cette partie devrait
normalement étre remplacée par la documentation technique (y compris les fiches descriptives),
proposée par ledit attributaire, et dont le caractère est jugé conforme, aux exigences du CPS de
l’AO, par la sous-commission technique désignée à cet effet.
Dans ce sens, il arrive parfois que le titulaire propose des marques commerciales connues, avec
des caractéristiques techniques supérieures a celles minimales, exigées par le MO, et il reste de ce
fait engagé par sa proposition.
Cette idée est d’ailleurs confirmée par {’article n°16 du RC qui prévoit clairement que « Les fiches
descriptives ayant, servi de base pour le jugement de la conformité technique des articles proposés
par le concurrent, auront un caractère contractuel et constitueront partie intégrante du marché. ».
Ainsi, et afin d'éviter d'avoir deux documents différents, à caractère contractuel, et traitant le
même aspect (exigences minimales intégrées dans le contrat du marché et les fiches descriptives),
il est nécessaire de remplacer, au niveau dudit contrat, les clauses techniques du CPS, par celles
proposées par le titulaire et validées par la CAO et la sous-commission technique.
(152) Réception provisoire portant uniquement sur la livraison des articles et selon les exigences
minimales prévues par le CPS

En relation avec le constat précédent, l'article n°22 du contrat du marché régissant la réception
provisoire stipule clairement que « /a réception provisoire du matériel sera prononcé par le maitre
d'ouvrage après livraison, montage, installation, essai, mise en marche du matériel et la formation
du personnel technique et le personnel utilisateur, après vérification par la commission désignée à
cet effet, comme étant conforme a tous les points de vue, aux spécifications du marché. ».
Or, force est de constater que la réception provisoire est prononcée uniquement pour attester la
conformité du matériel livré sans indication claire et précise que les autres opérations accessoires
conditionnant ladite réception ont été effectivement réalisées et que le système installé permet la
réalisation de toutes les fonctionnalités proposés par le titulaire en réponse aux exigences du CPS.
Concernant ce dernier point, il est à rappeler que le CPS prévoit plusieurs fonctionnalités
permettant une exploitation optimale des options offertes par le système.
De même, la réception a été prononcée sur la base des exigences minimales prévues par le CPS et
non sur celles proposées par le titulaire dans son offre, et qui ont une valeur contractuelle comme
indiqué dans le RC.

Dans le même sens, le PV de réception provisoire ne mentionne pas que la documentation


accessoire a été livrée avec le matériel. Il s’agit notamment de manuel d’utilisateur, de manuel
d'entretien préventif et curatif et de schéma de démontage et remontage.
(153) Défaut de justification de la réalisation de prestations accessoires et de communication de
documents annexes avant le prononcé de la réception provisoire

En relation avec le constat précédent, l'article n°16 du marché stipule que « Le fournisseur
s'engage à fournir un exemplaire des documents de maintenance ci-après : un manuel d'utilisation
en langue française ; un manuel d'entretien préventif et curatif et un schéma de montage et
remontage de l'appareil. ».

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Rapport provisoire IGF n° 6656 95/146

De même, l’article n°17 du marché prévoit la formation, par le titulaire, du personnel utilisateur
et du personnel technique du MO.
Sur un autre registre, l’article n°18, intitulé « nature et délai de garantie », édicte que « le titulaire
s'engage durant la période de garantie :
.
à réaliser les interventions de maintenance préventive prévues par le fabricant, y compris
le remplacement planifié des piéces et consommables ;
[..: .

-
des mesures proactives afin de prévenir les erreurs matérielles et logicielles ;
. diagnostic et réparation des erreurs logicielles. » ;
-
[...]
La maintenance du matériel ne peut se faire que par un ingénieur ou technicien certifié par le
fabricant. ».

Toutefois, la mission n’a disposé d’aucune piéce justifiant de la fourniture des exemplaires des
documents précités, de la réalisation des opérations de formation et de celles de maintenance
durant la période de garantie ainsi que de la certification, par le fabricant, de la personne
éventuellement chargée de la maintenance.

4. Exécution financière :

4.1. Remarques d’ordre général :

(154) Absence de décisions de désignation des commissions chargées de réception des marchés
(marché n° 05/2018, n° 25/2018, n° 45/2018, n° 126/2018)

Les commissions afférentes aux marchés susmentionnés, qui comptent souvent plusieurs
réceptions partielles (marchés-cadres et reconductibles), comportent souvent des membres
stables (y compris les Directeurs des Etablissements hospitaliers). Toutefois, l’équipe d'audit n’a
pas disposé des décisions de désignation de ces commissions.
L’accomplissement de cette formalité est nécessaire pour octroyer auxdits membres la qualité de
demander tous les documents relatifs aux marchés et jugés utiles pour l'exécution des
vérifications quantitatives et qualitatives et par ricochet le prononcé des réceptions en question.
(155) Non-respect des délais réglementaires de paiement et non-paiement des intéréts
moratoires y correspondant
Le CHUMVIO est soumis au contrôle préalable prévu par la loi n°69-00 relative au contrôle
financier de l'Etat sur les entreprises publiques et autres organismes. De ce fait, il figure dans la
liste des Etablissements publics auxquels s’applique le décret n°2-16-344 fixant les délais de
paiement et les intéréts moratoires relatifs aux commandes publiques, et ce conformément a
l’article premier dudit décret.
L'examen des pièces d'ordonnancement et de paiement des décomptes montre un retard
important, notamment dans la phase d’ordonnancement ayant par conséquent le non-respect des
délais réglementaires en la matiére qui est de soixante (60) jours. En outre, les intéréts moratoires
afférents audit retard ne sont pas réglés en méconnaissance des dispositions dudit décret.
Le tableau ci-aprés présente le détail relatif a ce point, concernant les marchés examinés.

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Rapport provisoire IGF n° 6656 96/146

Tableau 47 : Cas illustratifs du retard enregistré dans les délais de paiement


N° du marché N° de décompte Date de Date de Date de de Date de paiement Délai de paiement
constatation du l'établissement signature de l’OV figurant sur le en jour (2)-(1)
service fait (1) de l’OP par l’ordonnateur relevé bancalre (2)
et le TP
1 04/07/2018 474
2 03/08/2018 444
3 05/09/2018 411
4 03/10/2018 02/10/2019 17/10/2019 21/10/2019 383
5 05/11/2018 350
05/2018
6 05/12/2018 320
7 04/01/2019 290
8 04/02/2019 273
9 04/03/2019 22/10/2019 31/10/2019 04/11/2019 245
10 04/04/2019 214
45/2018 S 04/02/2019 169
6 04/03/2019 25/06/2019 19/07/2019 23/07/2019 141
7 02/04/2019 112
8 02/05/2019 175
9 03/06/2019 03/10/2019 21/10/2019 24/10/2019 143 |
10 02/07/2019 114
11 02/08/2019 151
11/12/2019 31/12/2019 31/12/2019
12 02/09/2019 120
126/2018 1 28/03/2019 14/10/2019 18/10/2019 23/10/2019 209
1586/2018 1 11/06/2019 31/08/2020 25/09/2020 28/09/2020 475
Source : Dossiers des marchés

(156) Insuffisances liées aux dates et aux signatures des documents servant de base à la
constatation du service fait

L'article n°5 du décret n°2-16-344 précité dispose que « la constatation du service fait d'une
commande publique doit se faire dans le délai de trente (30) jours, à compter du délai de dépôt par
le titulaire de ladite commande publique, selon le cas, des attachements, de la facture ou de la
note d’honoraire. ».
L'examen des dossiers de certains marchés, fait ressortir que le MO et ses agents procèdent
généralement, le même jour de dépôt du document concerné, à sa certification ou signature et à
l'établissement de décompte y correspondant, ce qui pourrait témoigner de l'effort fait, par le
MO, pour réduire au maximum le délai de constatation du service fait.
Toutefois, en l’absence d’un support d’information fiable pour enregistrer les dates et numéro
d'enregistrement des décomptes, l’équipe d'audit ne dispose pas de moyen pour s'assurer de la
date exacte de l'établissement desdits décomptes.
Dans le méme sillage, la consultation du fichier « courrier arrivée » tenu sur un fichier Excel (ne
garantissant pas l’intangibilité et la traçabilité des enregistrements qui y sont consignés), montre
que les références qui sont attribuées aux factures pour constater leur dépôt sont également
affectées à d'autres correspondances, ce qui ne permet pas à l'équipe d'audit de s'assurer des
dates exactes de leur dépôt.
Le tableau ci-après présent quelques cas à titre illustratif :
Tableau 48 : Cas illustratifs de références d'arrivée de factures, attribuées à d'autres correspondances
N° du n° de la facture Références selon courrier Observation de l'équipe d'audit
marché « arrivée »
309/18 3022/18 du 01/10/2018 Ces références sont également attribuées à une correspondance
émanant de l'hôpital des spécialités.
332/18 3413/18 du 02/11/2018 Ces références sont également attribuées à une correspondance
émanant du conseil de la région de l'Oriental.
45/2018
357/18 3711/18 du 03/12/2018 Ces références sont également attribuées à une correspondance
émanant de la direction régionale de la santé.
444/18 22/19 du 02/01/2019 Ces références sont également attribuées
à une demande émanant d'un
employé du Centre.

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Rapport provisoire IGF n° 6656 97/146

N° du n° de la facture Références selon courrier Observation de l'équipe d'audit


marché « arrivée »
459/2019 04/20 du 02/01/2020 Ces références sont également attribuées à une correspondance
émanant de la direction régionale de la santé.
33/2020 480/20 du 03/02/2020 Ces références sont également attribuées à une correspondance arrivée
par vole postale.
FA1800468 2232/18 du 04/07/2018 Ces références sont également attribuées à une correspondance
émanant de l'hôpital des spécialités.
FA1800469 2573/18 du 03/08/2018 Ces références sont également attribuées à une correspondance
05/2018
émanant de l'hôpital des spécialités.
FA1900181 1357/19 du 06/05/2019 Ces références sont également attribuées à une correspondance
émanant de l'hôpital des spécialités.
126/2018 FA1902998 977/19 du 28/03/2019 Ces références sont également attribuées à une correspondance arrivée
par vole postale.
033/19 3591/19 du 02/12/2019 Ces références sont également attribuées à une correspondance
émanant de l'hôpital des spécialités.
25/2018
004/20 03/20 du 02/01/2020 Ces références sont également attribuées à une correspondance
émanant de la direction régionale de la santé.
Source : Dossiers des marchés et fichier « courrier arrivée »

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