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Finalité :
Le bilan neuropsychologique a pour finalité d’évaluer les fonctions cognitives et le comportement1.
Intérêt :
L’intérêt d’un bilan neuropsychologique n’est pas autant d’objectiver que d’exclure des troubles
cognitifs ou comportementaux. Le bilan met en lumière les capacités cognitives les plus prononcées
comme celles qui sont fragiles. Un individu a des capacités cognitives très hétérogènes par rapport à
un autre. Identifier les lacunes comme les points forts d’un individu favorise la compréhension de
son adaptation à tout environnement, notamment à l’école ou au travail.
L’intérêt d’un bilan neuropsychologique qui objective un trouble cognitif ou comportemental est de
reconnaître un handicap, puis d’envisager une rééducation / un aménagement adapté. Objectiver la
préservation d’une fonction est tout aussi essentiel que d’objectiver l’atteinte d’une autre ; car la
rééducation / la réhabilitation est déterminée par le fonctionnement cognitif encore opérant.
*Autre exemple, un bilan neuropsychologique qui objective un trouble cognitif suppose une/des
lésion(s) cérébrale(s) ou un développement cérébral altéré qui réduisent le risque d’un faux-positif
psychiatrique3 et celui d’un traitement médicamenteux non pertinent, non adapté.
1 Les fonctions cognitives sont l’attention, la mémoire (ex : épisodique, sémantique, de travail, antérograde /
rétrograde, … ses composantes : l’encodage, la récupération, le stockage), les fonctions exécutives (ex : flexibilité,
double tâche, vitesse de traitement, …), la cognition sociale, les capacités visuo-sptatiales et visuo-constructives, le
langage (production & compréhension, écrit & oral), les praxies (exécution des mouvements), l’audition, la
vision, ...
2 Par son expertise, le neuropsychologue évalue le cognitif et le comportement, objective l’atteinte ou la préservation
fonctionnelle, suggère l’altération structurelle (c’est-à-dire cérébrale).
3 Dans l’exemple d’un diagnostic psychiatrique, le bilan neuropsychologique peut mettre en lumière un trouble
cognitif, supposé consécutif à une lésion cérébrale, qui viendra contredire ce diagnostic. Le faux-positif est ici le
diagnostic « positif », mais « erroné » d’une pathologie psychiatrique ; sachant qu’une lésion cérébrale suggère
d’exclure l’hypothèse de troubles psychiatriques.
1
Le bilan neuropsychologique :
sa finalité, son intérêt, sa passation, sa représentation.
Document réalisé en novembre 2016 par Laurent CLAUDEL, psychologue spécialisé en neuropsychologie
Passation :
La passation d’un bilan neuropsychologique se déroule en 3 temps : une anamnèse, une évaluation
clinique et psychométrique, une synthèse / un compte-rendu. L’anamnèse revient sur les épisodes
personnels. L’évaluation clinique et psychométrique investigue la cognition et le comportement
suivant les hypothèses formulées lors de l’anamnèse. Le neuropsychologue adapte son investigation
en cours d’évaluation. S’il le juge nécessaire, il sollicitera d’autres experts (ex : psychiatre,
orthoptiste, ophtalmologiste, kinésithérapeute, psychomotricien, ergothérapeute, orthophoniste, ...)
pour valider ou invalider ses hypothèses. Au terme de son investigation, il rend compte de ses
conclusions par écrit et à l’oral, lors d’une synthèse avec le patient, en présence ou non d’un parent.
Représentation :
Le bilan neuropsychologique est parfois réduit au qualificatif de consultation mémoire, notamment
dans les garanties de remboursement de certaines complémentaires santé. Ce qualificatif trompe le
patient sur la définition réelle du bilan neuropsychologique et donc sur sa finalité, sa pertinence.
Le bilan d’efficience intellectuelle permet de définir un profil clinique autant que de déterminer un
Quotient Intellectuel (Q.I.). Un profil clinique spécifique peut suggérer une pathologie et orienter
une investigation neuropsychologique plus précise. Le Q.I. participe aussi au diagnostic. Il peut être
indispensable pour en rejeter un. Le bilan Q.I. est fortement conseillé pour un enfant. Parce que le
cerveau achève sa maturité autour de 18 ans, son développement est un facteur à intégrer pour
valider ou invalider une hypothèse. Il est une éventuelle étiologie aux troubles objectivés.