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Première partie : Activités de Lecture

SEQUENCE N°1 : Genres et mouvements littéraires du 20e siècle :


Le Surréalisme

Séance n°1 : Activités préparatoires sur le 20e siècle


1) Qu’est-ce qui caractérise la fin du 19e siècle dans les domaines suivants :
a) le domaine industriel
b) le domaine politique
c) le domaine social
2) Quel pays était considéré comme la superpuissance européenne au début du 20e siècle ?
3) Quel événement est à l’origine du déclenchement de la 1ère guerre mondiale ?
4) Donnez un certain nombre d’adjectifs qualificatifs permettant de qualifier de cette guerre.
5) Dans l’histoire européenne, à quoi correspondent les dates suivantes : 1930 et 1940 ?
6) Qu’est-ce qui a provoqué l’éclatement de la seconde guerre mondiale ?
7) Quels événements ont permis de mettre fin à cette deuxième guerre ?
8) Indiquez quelques unes des conséquences des deux guerres mondiales du point de vue social, moral et
culturelle.
9) Définissez chacun des termes ou expressions suivants :
a) la Triple Entente
b) le Traité de Versailles
c) la Révolution bolchévique
d) le Fascisme
e) la Déportation
f) la Capitulation
g) le Dadaïsme
h) le Surréalisme
i) l’Existentialisme
10) Faites correspondre :
Œuvres Auteurs
a) Capitale de la douleur (1926) Samuel Beckett

Monsieur Ndane SARR, Professeur au Lycée Mixte Maurice Delafosse, Tel : 77 358 69 38 Page | 1
b) Corps et biens (1930) Ionesco
c) La Guerre de Troie n’aura pas lieu (1935) Michel Tournier
d) Les Faux-monnayeurs (1925) Nathalie Sarraute
e) Voyage au bout de la nuit (1932) Jean Anouilh
f) Les yeux d’Elsa (1942) Jean Paul Sartre
g) Le Parti pris des choses (1942) Albert Camus
h) Fureur et mystère (1948) Paul Eluard
i) Antigone (1844) Robert Desnos
j) La Nausée (1938) Jean Giraudoux
k) L’été (1954) André Gide
l) En attendant Godot (1953) René Char
m) Rhinocéros (1959) Francis Ponge
n) Vendredi ou les limbes du Pacifique (1967) Louis Aragon
o) Enfance (1983) Louis Ferdinand Céline

Séance n°2 : Lectures analytique : « Les Gorges froides », extrait de l’œuvre C’est les
bottes de sept lieues cette phrase : « je me vois » (1926) de Robert Desnos
Texte : « Les Gorges froides »
A la poste d’hier tu télégraphieras
que nous sommes bien morts avec les hirondelles.
Facteur triste facteur un cercueil sous ton bras
va-t-en porter ma lettre aux fleurs à tire d’elle.

La boussole est en os mon cœur tu t’y fieras.


Quelque tibia marque le pôle et les marelles
Pour amputés ont un sinistre aspect d’opéras.
Que pour mon épitaphe un dieu taille ses grêles !

C’est ce soir que je meurs, ma chère Tombe-Issoire,


ton regard le plus beau ne fut qu’un accessoire
de la machinerie étrange du bonheur.

Adieu ! Je vous aimai sans scrupule et sans ruse,


ma Folie-Méricourt, ma silencieuse intruse.
Boussole à la flèche torse annonce le retour.

Robert Desnos, C’est les bottes de sept lieues cette phrase : « je me vois », 1926
Questions :
1) Qui parle dans ce texte ? A qui ? Justifiez votre réponse.
2) Quel est le titre de ce texte ? A quelle expression vous fait-il penser ? Quelle est sa véritablement
signification ?
3) Indiquez la forme poétique utilisée ici par Desnos. Justifiez votre réponse.
4) Relevez le champ lexical de la mort. Quelle interprétation pouvez-vous en faire ?
5) Dans ce poème, l’auteur a-t-il strictement respecté les règles de la versification ? Qu’est-ce qui le
prouve ?
6) De manière générale, quel rôle joue la ponctuation ? Est-ce le cas dans ce poème ?
7) A quel temps est conjugué le verbe du vers 1 ? Cela vous semble-t-il logique ? Pourquoi ?

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8) Pourquoi le mot « facteur » est-il répété au vers 3 ? Quelle mission le poète lui assigne-t-il ? Selon
vous, pourra-t-il y parvenir ? Justifiez votre réponse.
9) Quel est le sujet du verbe « marque » (cf. vers 6). Quelle remarque pouvez-vous faire sur son sujet ?
10) De quelle nature grammaticale est le mot « amputés » (cf. vers 7) ? Son orthographe est-elle
correcte ? Pourquoi ?
11) Quel rapport pouvez-vous établir entre les vers 2 et 9 ?
12) Quel mot est répété au vers 5 et 14 ? A quoi sert cet instrument ? Sa qualité est-elle la même dans les
deux vers ? Justifiez votre réponse.
13) Par quelle évocation se termine le poème (cf. vers 14) ? Cela vous paraît-il logique ? Pourquoi ?
14) A partir de ce texte, relevez quelques unes des principales caractéristiques du mouvement surréaliste.

Séance n°3 : Eléments de synthèse sur le surréalisme


Introduction
Apparu en France au lendemain de la Première Guerre mondiale, le mouvement surréaliste met en avant
un esprit de libération et développe la puissance créatrice issue du rêve, du désir et de l’instinct. Les
surréalistes apparaissent comme des artistes voulant à tout prix étonner par le biais de la plaisanterie ou de
la dépravation de l’esprit. C’est dire qu’il vise à libérer l’homme des contraintes d’une civilisation trop
utilitaire : il faut que l’homme influe sur la réalité pour la rendre conforme à ses inspirations. Le
surréalisme fait appel à l’inconscient pour accéder à une autre dimension du réel.

I) Historique mouvement surréaliste


1) Origine du mot
Le mot « surréaliste » a été créé par Guillaume Apollinaire (cf. la préface de Les Mamelles de Tirésias).
A l’époque, il désignait un mouvement littéraire et artistique qui aspirait à fomenter une véritable
révolution dans les manières de penser, de sentir, de vivre et d’aimer. Mais il désigne aujourd’hui une
atmosphère insolite, voire une situation incongrue.
2) L’influence du dadaïsme
C’est en 1916, à Zurich, qu’un groupe d’exilés de diverses nationalités, conduits par le Roumain Tristan
Tzara, décrète la mort de la civilisation bourgeoise. En effet, le dadaïsme est un nouvel état d’esprit, né
aussi de la Première Guerre mondiale. Il est pétri de dégoût, de nihilisme, d’anarchisme et d’humour
noir : les dadas prônent le néant
3) Le groupe surréaliste
Les surréalistes forment un groupe d’amis constitué autour d’André Breton qui en est le théoricien. Parmi
les autres membres du groupe on peut citer Philippe Soupault et Louis Aragon, avec lesquels il crée, en
1919, la revue Littérature. D’autres auteurs participent à cette création artistique comme Robert Desnos,
Max Ernst, René Magritte…

II) Caractéristiques du mouvement surréaliste


1) L’écriture automatique
L’automatisme est l’expression des désirs refoulés, des pressentiments. Il s’agit d’écrire sous « la dictée
de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation
esthétique ou morale » dont l’enjeu est d’explorer « le fonctionnement réel de la pensée ». (cf. Soupault et
Breton : Les Champs magnétiques en 1919).
2) Le cadavre exquis
Il s’agit d’écrire un mot sur une feuille de papier, avant de la replier et de la passer au voisin, qui écrit un
autre mot et ainsi de suite (adjectif, adverbe, verbe, nom). Cela crée une phrase dont l’invention verbale
est laissée au hasard et à l’impulsion du moment. Cette écriture est en vogue jusqu’en 1930.
3) Le jeu des définitions

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Ils se jouent à deux. Le premier écrit sur un feuille une question commençant par « Qu’est-ce que… ? ».
Le second doit répondre sans connaître la question. Exemple : « Je suis un SAC À MAIN, de très petites
dimensions, qui peut contenir toutes les formes géométriques… » (= la bille)
NB : Le jeu des syllogismes : il repose sur le syllogisme traditionnel (la majeure, la mineure et la
conclusion). Il faut être 3 : le premier écrit la majeure (« Tous… »), le second la mineure (« Or… ») et le
dernier la conclusion (« Donc… »), sans qu’aucun sache ce qu’a écrit le précédent.

III) Les thèmes surréalistes


3) L’Amour
La rencontre attendue, espérée, traquée même, est bien sûr la rencontre amoureuse. On imagine mal une
révolution de la sensibilité et de l’esprit qui fasse l’impasse sur l’amour. Dès lors, le mouvement
surréaliste va encenser la femme à un degré très haut degré. Il idéalise la femme car elle seule est en
mesure de révolutionner une société pourrie du fait des hommes.
2) L’Onirisme
Le rêve est la clé permettant de délivrer l’homme de la triste condition qu’il subit. Le rêve seul laisse à
l’homme tous ses droits à la liberté. Grâce au rêve, la mort n’a plus de sens obscur et le sens de la vie
devient indifférent. Selon Antonin Artaud : « Tous ceux qui rêvent sans regretter leurs rêves (…) sont des
porc ». Pour ce dernier « tous les rêves sont vrais».
3) La révolte absolue
La révolte originelle des surréalistes est fondamentalement viscérale. Elle tient, selon Breton, « de
l’insoumission totale, du sabotage en règle. » Il reste là le souvenir profond des horreurs et du crétinisme
patriotique de la guerre de 14-18. La violence des premières proclamations surréalistes fait feu de tout
bois : « Ouvrez les prisons ! Licenciez l’armée ! »

Conclusion
En définitive, l’objectif du mouvement surréaliste a été de libérer la conscience de ses limites
conventionnelles. Le surréalisme n’est pas seulement une esthétique souvent déconcertante d’une quête
du surréel. En effet, l’œuvre surréaliste heurte la partie raisonnable de notre esprit. Ainsi, si Dada et les
surréalistes suscitaient le désarroi, l’angoisse ou la surprise au début du siècle, aujourd’hui leurs œuvres
pourraient ne créer aucune stupéfaction compte tenu du nombre d’étrangetés et d’horreurs que les
spectateurs voient à la télévision. Bref, les surréalistes ont eu la volonté de transformer la vie de l’homme
à travers l’Art, l’Amour et l’Absolu qui permettent d’être au-dessus de notre condition humaine.

Séance n°4 : Activités de renforcement sur le Surréalisme (Lecture analytique)


Texte : « La courbe de tes yeux »
La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu
C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.

Feuilles du jour et mousse de rosée,


Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,

Parfums éclos d’une couvée d’aurores

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Qui gît toujours sur la paille des astres
Comme le jour dépend de l’innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.
Paul Eluard, Capitale de la douleur, 1926.
Question :
1) Relevez le champ lexical de la courbe. Quelle interprétation pouvez-vous en faire ?
2) Quelle influence ces images du cercle semblent avoir sur le poète ?
3) Indiquez les différentes connotations du mot « courbe ». Sont-elles appréciatives ou dépréciatives ?
4) Quelle est la figure de style utilisée dans l’expression : « Un rond de danse et de douceur » ?
5) Combien de strophes ce poème renferme-t-il ? Comptez le nombre de vers par strophe et indiquez le
type de strophe.
6) Quel rapport pouvez-vous établir entre l’évocation de la nature et celle du regard de la femme ?
7) Que suggèrent l’image du « berceau » (vers 3) et celle des « ailes » (vers 7) ?
8) Quelle est la figure de style employée dans l’expression : « Et tout mon sang coule dans leurs regards
» ? En quoi cette image semble-t-elle étonnante ?
9) Relevez l’ensemble des mots renvoyant au thème de naissance. Quelle analyse pouvez-vous en faire ?
10) Dans ce texte, l’auteur attribue un certain pouvoir au sentiment amoureux. Identifiez-le à travers
l’étude des connotations cosmiques.
11) Expliquez la phrase suivante : « Le monde entier dépend de tes yeux purs ».
12) Parmi les cinq sens, lesquels sont présents dans ce texte ?
13) En quoi peut-on dire qu’il s’agit ici d’un texte surréaliste ?

SEQUENCE N°2 : Genres et mouvements littéraires du 20e siècle :


L’Existentialisme

Séance n°1 : Activités préparatoires sur l’Existentialisme (Lecture analytique)


Texte : « Ma pensée c’est moi »
Cette espèce de rumination douloureuse : j’existe, c’est moi qui l’entretiens. Moi. Le corps, ça vit tout
seul, une fois que ça a commencé. Mais la pensée, c’est moi qui la continue, qui la déroule. J’existe. Je
pense que j’existe. Oh, le long serpentin, ce sentiment d’exister –et je le déroule, tout doucement… Si
je pouvais m’empêcher de penser ! J’essaie, je réussis : il me semble que ma tête s’emplit de fumée…et
voilà que ça recommence : « Fumée…ne pas penser…Je ne veux pas penser…Je pense que je ne veux
pas penser. Il ne faut pas que je pense que je ne veux pas penser. Parce que c’est encore une pensée. »
On n’en finira donc jamais ?
Ma pensée c’est moi : voilà pourquoi je ne peux pas m’arrêter. J’existe parce que je pense …et je ne
peux pas m’empêcher de penser. En ce moment même –c’est affreux- si j’existe, c’est parce que j’ai
horreur d’exister. C’est moi, c’est moi qui me tire du néant auquel j’aspire : la haine, le dégoût
d’exister, ce sont autant de manières de me faire exister, de m’enfoncer dans l’existence. Les pensées
naissent par-derrière moi, comme un vertige, je les sens naître derrière ma tête…si je cède, elles vont
venir là devant, entre mes yeux –et je cède toujours, la pensée grossit, grossit et la voilà, l’immense,
qui me remplit tout entier et renouvelle mon existence.
Jean-Paul SARTRE, La Nausée, 1981,
Questions :

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1) De quoi parle ce texte ?
2) Quelle effet la pensée a-t-elle sur ce personnage ? Et sur nous ? Pourquoi ?
3) Quel lien pouvez-vous établir entre l’existence et la pensée ?
4) Qu’est-ce qui nous permet d’être conscient de notre existence ? Justifiez votre réponse.
5) Pourquoi le personnage a-t-il l’impression qu’une « fumée » envahit son esprit ?
6) L’être humain peut-il s’arrêter de pensée ? Pourquoi ?
7) Quel rapport pouvez-vous établir entre le corps et la pensée ?
8) L’homme est-il un être fini ou infini ? Justifiez votre réponse.
9) Y a-t-il selon vous une différence entre « vivre » et « exister » ? Justifiez votre réponse.
10) Montrez que « nous avons un corps » mais que « nous ne sommes pas un corps ».
11) Qu’est-ce que donc la pensée et pourquoi fait-elle l’existence ?
12) A-t-on besoin des autres pour savoir que nous existons ? Pourquoi ?
13) Peut-on finalement dire que l’homme est prisonnier de sa pensée ? Pourquoi ?

Séance n°2 : Eléments de synthèse sur l’Existentialisme


Introduction
L’existentialisme est un courant philosophique et littéraire qui postule que l'être humain forme l'essence
de sa vie par ses propres actions. Il considère donc chaque personne comme un être unique qui est maître,
non seulement de ses actes et de son destin, mais également, pour le meilleur comme pour le pire, des
valeurs qu'il décide d'adopter. Selon Sartre : « l'existence précède l'essence », c'est-à-dire que chaque
individu surgit dans le monde initialement sans but ni valeurs prédéfinies, puis, lors de son existence, il se
définit par ses actes dont il est pleinement responsable et qui modifient son essence. En cela, l'être vivant
se distingue de l'objet manufacturé qui, lui, a été conçu pour une fin, et se définit donc plutôt par son
essence.

I) Historique du mouvement
1) Origine du mot
Le mot existentialisme vient d'existence ; en allemand du mot dasein, qui signifie « être-là » (cf. Da=là et
sein=être, ceci signifie l’expérience vécue et être dans le monde). En effet, l’être humain ou « dasein » ne
peut être défini avant son existence. Cela veut dire que l’être humain apparaît dans le monde, existe et se
définit après. Si l’être humain ne peut être défini au commencement de son existence, c’est qu’il n’est
d'abord fondamentalement « rien », et qu’il devient ensuite toujours tel qu’il choisit de se faire.
2) Les différents auteurs existentialistes
Nous pouvons citer : Søren Kierkegaard qui dit que l’existence suit trois stade (esthétique, moral et
réligieux) ; Friedrich Nietzsche qui parle de la mort de Dieu et de l’acceptation positive du négatif de la
vie. S’y ajoutent Jean Paul Sartre qui résume l’existence humaine aux éléments suivants : la peur, l'ennui,
l'aliénation, l'absurde, la liberté et le néant ; Albert Camus qui considère que la vie de l’homme est
absurde car il est étranger à soi-même ; Jacques Prévert, selon qui l’homme doit chercher son bonheur en
bannissant la guerre avec ses bombes, ses ruines et ses morts.

II) Caractéristiques du mouvement


1) La liberté
L'homme est le seul vrai maître de ses pensées et de ses croyances : « Chaque personne est un choix
absolu de soi ». L’existentialisme implique la liberté et le libre arbitre et il s’élève donc contre tout
déterminisme « matériel » (cf. déterminisme = « les hommes sont comme ils sont et qu'on n'y peut rien
changer »). Selon l’existentialisme sartrien, l’être humain est donc, paradoxalement, condamné à la liberté
puisque : « il n’y a pas de déterminisme, l’homme est libre, l’homme est liberté ».
2) La responsabilité
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L’essence de l’être humain menant à celle de l’humanité, il engage donc « symboliquement » toute
l’humanité dans la voie qu’il choisit. Sartre explique par exemple que la personne qui se marie considère
le mariage comme un choix intéressant, donc que, selon elle, tous les êtres humains devraient en faire de
même. De même, la personne qui arrêterait sa voiture au milieu de la route signifierait par là qu’elle
admet aussi que l’humanité entière devrait bloquer la circulation.
3) L’angoisse
Chez Kierkegaard, l’angoisse naît de la liberté : c’est la découverte d’une liberté qui, tout en n’étant rien,
est investie d’un pouvoir infini. Pour Heidegger, l’angoisse est l’essence même de l’être humain car c’est
la disposition fondamentale de l’existence et elle en révèle le fond. Chez Sartre, l’angoisse est à la fois
angoisse devant la liberté et devant le néant de la mort. C’est ce que révèle l’expérience du vertige.

Conclusion
Certains traits de la société française actuelle sont encore grandement inspirés par les idées existentialistes
de Sartre, chose qui se traduit par des comportements névrotiques et des pensées très schématiques sur
soi, le monde, la psychanalyse, etc. S'appuyant sur l'esprit français de la contestation et du conflit, cette
théorie possède en elle de grands dangers qui, probablement, ne pouvaient parler qu'à des français. A une
époque où l'énergie intellectuelle pourrait servir à penser les choses autrement, il est temps de fermer la
page existentialiste de Sartre et de la faire dans une véritable prise de conscience des pages noires des
deux siècles de pensée qui viennent de s'écouler.

Séance n°3 : Activités de renforcement sur l’Existentialisme (Lecture analytique)


Texte : « Est-ce que c'est ça, la liberté ? »
« Est-ce que c'est ça, la liberté ? Au-dessous de moi, les jardins descendent mollement vers la ville et,
dans chaque jardin s'élève une maison. Je vois la mer, lourde, immobile, je vois Bouville. Il fait beau.
Je suis libre : il ne me reste plus aucune raison de vivre, toutes celles que j'ai essayées ont lâché et je ne
peux plus en imaginer d'autres. Je suis encore assez jeune, j'ai encore assez de forces pour
recommencer. Mais que faut-il recommencer ? Combien, au plus fort de mes terreurs, de mes nausées,
j'avais compté sur Anny pour me sauver, je le comprends seulement maintenant. Mon passé est mort,
M. de Rollebon est mort, Anny n'est revenue que pour m'ôter tout espoir. Je suis seul dans cette rue
blanche que bordent les jardins. Seul et libre. Mais cette liberté ressemble un peu à la mort.
Aujourd'hui ma vie prend fin. Demain j'aurais quitté cette ville qui s'étend à mes pieds, où j'ai si
longtemps vécu. Elle ne sera qu'un nom, trapu, bourgeois, bien français, un nom dans ma mémoire,
moins riche que ceux de Florence ou de Bagdad. Il viendra une époque où je me demanderai : Mais
enfin, quand j'étais à Bouville, qu'est-ce que je pouvais donc faire, au long de la journée ? Et de ce
soleil, de cet après-midi, il ne restera rien, pas même un souvenir.
Toute ma vie est derrière moi. Je la vois tout entière, je vois sa forme et les lents mouvements qui m'ont
mené jusqu'ici. Il y a peu de choses à en dire : c'est une partie perdue, voilà tout. Voici trois ans que je
suis entré à Bouville, solennellement. J'avais perdu la première manche. J'ai voulu jouer la seconde et
j'ai perdu aussi : j'ai perdu la partie. Du même coup, j'ai appris qu'on perd toujours. Il n'y a que les
Salauds qui croient gagner. A présent je vais faire comme Anny, je vais me survivre. Manger, dormir.
Dormir, manger. Exister lentement, doucement, comme ces arbres, comme une flaque d'eau, comme la
banquette rouge du tramway. La Nausée me laisse un court répit. Mais je sais qu'elle reviendra : c'est
mon état normal. Seulement, aujourd'hui mon corps est trop épuisé pour la supporter. Les malades aussi
ont d'heureuses faiblesses qui leur ôtent, quelques heures, la conscience de leur mal. Je m'ennuie, c'est
tout.”
Jean-Paul Sartre, La Nausée, 1938.
Questions :
1) Qu’est-ce qui caractérise le narrateur de ce texte ?
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2) Quels mots et expressions montrent que son existence est totalement vide ?
3) Le temps a-t-il véritablement un sens pour ce personnage ?
4) Relevez les principaux thèmes abordés dans ce texte.
5) Quelle(s) conclusion(s) pouvez-vous tirer de cette méditation ?
6) Comment Roquentin perçoit-il les choses qui l’entourent ? Pourquoi ?
7) En vous inspirant de ce texte, dites ce que vous pensez de l’échec.
8) Peut-on être réellement libre ? Justifiez votre réponse.
9) Qu’est-ce que la « nausée » ? Comment se manifeste-t-elle chez Roquentin ?
10) Partagez-vous cette vision que Jean Paul Sartre nous donne de la vie ?
11) Quelle attitude l’homme doit-il avoir face à un monde hostile comme celui dans lequel est plongé le
personnage de Roquentin ?

SEQUENCE N°3 : Les genres littéraires négro-africain :


Etude du Théâtre

Séance n°1 : Activités préparatoires sur le théâtre Africain (Lecture analytique)


Texte : « Et d’un… »
THOGO-GNINI. - Je la connais maintenant la vie…
(Au boy qu’il interpelle.) Boy ! Es-tu content de ton état ?
LE BOY (surpris). - De mon état ?
THOGO-GNINI. - Oui, de ton état !
LE BOY. - Quel état ?
THOGO-GNINI : - Mais de ton état de boy !
LE BOY. - Ah ! De mon état de boy ! J’en suis très satisfait. Il me permet d’écouter beaucoup,
d’observer énormément. Je suis arrivé à la conclusion qu’il monte une classe de Blancs noirs… et d’un ;
on crie chacun pour soi, Dieu pour tous, et de deux.
FAKRON (rit). - Chacun pour soi… c’est la nouvelle devise ?...
LE BOY. - Chacun cherche à être l’étoile la plus brillante dans le ciel le plus noir, et de trois. Cette
classe est impatiente, avide, brutale… Ah si les vieux nègres pouvaient sortir de leurs tombeaux, ils ne
nous reconnaîtraient plus et se demanderaient si les Noirs ne sont pas entrain de perdre leur couleur
noire, et leur rire aussi.
THOGO-GNINI. - Ce n’est guère le moment de rire, c’est celui d’ouvrir les yeux. C’est bon que les
Noirs ne sachent plus rire.
FAKRON. - Les rois d’Europe recherchaient le Noir pour apprendre à rire. Aujourd’hui, le Noir
abandonne le rire… Demain, il nous faudra payer des Blancs pour réapprendre à rire.
THOGO-GNINI (riant). - N’exagérons pas, des professeurs de rire, des experts et des conseillers
techniques en rire. Allons ! Allons !
FAKRON. - C’est pourtant possible au train où vont les choses. Chacun pour soi, ne plus vivre
ensemble, ne plus se saluer, ne plus penser aux autres. Ne voir que soi, à la longue, ça coupe le sommeil
et le rire.
THOGO-GNINI (riant). – Il les faudrait très compétents pour que le rire ne soit ni bruyant, ni
sarcastique, ni amer, ni puéril, ni fou, ni grossier et surtout, surtout… d’aucune couleur. Dieu fasse
qu’on ne nous apprenne à rire ni jaune… ni vert, ni bleu, ni rouge…
FAKRON. – Lorsque nous aurons perdu notre beau rire nègre, que nos professeurs nous apprennent à
avoir un rire humain dans une bouche dorée…

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THOGO-GNINI (riant). – La belle prière ! une bouche argentée, une bouche dorée, une bouche
diamantée. Toi, moi, nous tous ! Sans l’argent il n’y aurait pas eu de Juda, il n’y aurait pas de
retournement de veste, de boubou, les expressions : pays pauvres, pays riches ; les mots : devise,
monnaie, livre, dollar, gourde, francs, rouble, ces mots, ces expressions n’auraient pas vu le jour.
L’argent enrichit les hommes et le langage ! Boy ! deux gins…
LE CRIEUR DE JOURNAL. – La Fortune ! Achetez La Fortune, Messieurs, La Fortune… La Fortune,
Messieurs, le journal le plus populaire du monde.
LE MENDIANT. – Donnez aux pauvres, prêtez à Dieu. Les riches qui donnent aux pauvres passeront
par le trou de l’aiguille et verront Dieu face à face…
Bernard Dadié, Monsieur Thôgô-Gnini, 1970.
Questions :
1) Indiquez les différents personnages mentionnés dans ce texte ainsi que leur appartenance sociale. (cf.
classe sociale)
2) Quelle idéologie Thôgô-Gnini semble-t-il incarner ? Peut-on dire de lui qu’il est un « assimilé » ?
Justifiez votre réponse.
3) Qu’est-ce qu’un boy ? Avec quelle tonalité Thôgô-Gnini s’adresse-t-il à lui ?
4) La conversation entre Thôgô-Gnini et le boy est-elle facile ou difficile ? Pourquoi ?
5) Quelles sont les différentes étapes du raisonnement du boy ? (cf. sa réponse) Que reproche-t-il à la
nouvelle société ?
6) En quoi la fin du texte semble-t-elle être un rappel des valeurs oubliées ?
7) Quels sont les différentes connotations de l’expression « rire nègre » ?
8) Montrez que Thôgô-Gnini a véritablement perdu le sens de l’humour.
9) Relevez quelques didascalies. Correspondent-elles à ce que pensent les personnages ? Pourquoi ?
10) Dans l’énumération faite par Thôgô-Gnini vers la fin du texte, quel mot n’appartient pas au champ
lexical de la finance ? A quel mot aurait-il pu se confondre ?
11) Qui est Juda ? Pourquoi Thôgô-Gnini fait-il référence à lui dans son plaidoyer en faveur de l’argent ?

Séance n°2 : Eléments de synthèse sur le théâtre africain


Introduction
Depuis ses origines, l’Afrique a connu et pratiqué le théâtre. En effet, l’existence de la communauté rurale
traditionnelle va de paire avec des cérémonies, des fêtes servant à manifester la présence au monde de
l’homme africain dans ses rapports multiples et complexes avec les dieux ou avec les autres hommes. Ces
représentations étaient liées aux moissons, aux cultes des ancêtres, aux initiations et à tous les actes
fondamentaux de l’existence humaine (cf. naissance, mariage, mort). Par ailleurs, dans toutes ces
circonstances, l’action théâtrale apparait à travers les geste, la parole et la musique comme lors des
spectacles de la Grèce antique.

I) Historique du théâtre africain


1) Le théâtre traditionnel
L’Afrique traditionnelle a connu de nombreuses formes de théâtralisation à l’exemple du kankourang au
Sénégal, de Koteba au Mali, du Mvet au Cameroun. Ce sont là des productions qui relèvent des rituels
traditionnels et des opéras populaires considérés en d’autres termes comme des comédies de mœurs
particulièrement gaies et malicieuses, épousant la structure des festivals traditionnels et rythmés par les
chants, les danses masquées et le tambours.
2) Le théâtre à l’époque coloniale
Pendant la période coloniale, la vie théâtrale se voit dominée par des représentations d’inspiration
religieuse mettant en scène la vie des Saints des églises, tout comme ce qui se faisait dans l’Europe
médiévale. Après les missionnaires, certains intellectuels indigènes feront preuve d’imagination et vont
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créer leurs propres pièces (cf. Les Villes de Bernard Dadié). Désormais, le théâtre se fait devant un public
qui assiste à l’exposition d’une intrigue, à son développement et à son dénouement.
3) Le théâtre contemporain
Il se développe dans trois directions : d’abord la dénonciation du colonialisme par la revalorisation des
sociétés du passé post-colonial (cf. La Mort de Chaka de Seydou Badian). Ensuite l’analyse du conflit des
générations par l’évocation du parasitisme familial, de la dot et de la polygamie (cf. Trois Prétendants, un
mari de Guillaume Oyono). Enfin la critique des mœurs politiques par la stigmatisation de la corruption,
de l’incivisme, de l’appétit de pouvoir (cf. Monsieur Thôgô-Gnini de Bernard Dadié).

II) Les différentes fonctions du théâtre africain


1) La fonction de divertissement
Dans les représentations théâtrales s’inspirant de contes animaliers, le récitant chante, danse et mime les
différentes péripéties. Par ailleurs, il y a plusieurs œuvres (cf. le Koteba du Mali) mettent cocassement en
scène différents personnages comme la femme, l’amant et le mari trompé, dont les actions relèvent
purement et simplement du divertissement. De même, l’arrivée du joueur de mvet ou la célébration d’un
rite (cf. le kankourang) sont toujours pour la communauté une occasion pour se distraire et faire la fête.
2) La fonction d’information ou de témoignage
A l’époque coloniale, ce sont sujets historiques qui firent les beaux jours du théâtre. Quant aux pièces qui
traitent des mœurs contemporaines, les plus nombreuses, elles n’évitent pas toujours les oppositions
manichéennes entre tradition et modernisme, Blancs et Noirs, vieux et jeunes, et, plus récemment,
hommes et femmes. Cette fonction de témoignage touche également l’aspect religieux sous différentes
formes (cf. magie, fétichisme, initiation à des sociétés secrètes, malédictions, résurrection des morts
3) La fonction engagée ou idéologique
Certaines pièces de théâtre ont pour objet de révéler au peuple africain sa véritable identité et de
l’exhorter à se ressaisir en vue d’en faire l’artisan de la nouvelle société à édifier. Il s’agit, selon Césaire,
de faire grâce à la représentation dramatique le bilan « de cultures piétinées, d’institutions ruinées, de
religions assassinées, de magnificences anéanties, d’extraordinaires possibilités supprimées » (Discours
sur le colonialisme). Par ailleurs, le théâtre engagé prend aussi pour cibles les avatars (cf. mutations) du
néo-colonialisme.

III) Les différentes caractéristiques du théâtre africain


1) Un théâtre synthétique
Profane ou religieux, le théâtre africain peut être particulièrement synthétique. En effet, il opère une
synthèse au double plan technique et rhétorique puisque d’une part le conteur ou le griot fait le plus
souvent office d’acteur total qui recrée le drame dans le temps même où il interprète à lui seul tous les
rôles (cf. dieux, hommes, animaux). D’autre part, ce théâtre mêle indistinctement la comédie, l’épopée et
la tragédie tout en tendant à restituer la vie dans son intégrité (cf. rires et larmes confondus).
2) Un théâtre populaire
Par ses sources comme par ses acteurs, le théâtre africain se caractérise principalement par sa popularité.
Cela s’explique par le fait que les thèmes sont souvent empruntés à la vie de tous les jours. S’y ajoute que
les œuvres représentées, qui requièrent quelques fois la participation effective des spectateurs, s’adressent
indistinctement à tout le monde puisqu’elles sont jouées soit gratuitement, soit à moindre coût.
3) Un théâtre original
Le théâtre négro-africain connaît actuellement des formes plus spontanées dans lesquelles interfèrent et se
télescopent de façon parfois surprenante le langage de l’école et le langage de la rue. Cependant, la
principale originalité réside dans l’existence d’un théâtre en langues nationales, qui se déroule totalement
en dehors des circuits scolaires (cf. le « cantate » au Togo et le « concert-party » au Ghana).
Conclusion

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Séance n°3 : Activités de renforcement sur le théâtre Africain (Lecture analytique)
Texte : « Libertashio est mort »
LE SERGENT. […] – Sa tête, vous avez dit ? Sa tête ?
RAMANA, sanglotant. – Oui ! Oui ! Oui ! Oui !
LE SERGENT. – La tête de Libertashio ?
RAMANA, sanglots. – Oui ! Oui ! Oui !
LE SERGENT, Il sort une photo d’identité agrandie. – Cette tête-là ?
RAMANA, sanglots. – Papa ! Père ! Papa ! P… Pourquoi es-tu mort de leur mort-là ? (Elle pleure.)
LE SERGENT, aux soldats. – Section, rassemblement! (Les soldats viennent se planter au garde-à-
vous.) – Creusez cette tombe. En vitesse !
MARC, au sergent. – Qu’est-ce que tu fais ?
LE SERGENT. – J’en ai par-dessus le c… Non. Qu’on tire ça au clair avant qu’on ne s’affole tous. Tout
un pays de fous. Cette tête, qu’on l’emmène. Je crois que cette fois la capitale finira bien par
comprendre QUE LIBERTASHIO EST MORT.
Marc dégaine et tire sur le sergent.
LE SERGENT. – Marc, pourquoi as-tu tiré ? M… M… mort !
Il s’écroule.
Marc prend ses galons et en une brève cérémonie incompréhensible de ceux de la maison, ses
camarades le font sergent, et trinquent à son succès.
LE SERGENT MARC, aux soldats. – Les lâches, on les enterre la nuit. Le cimetière n’est pas loin. Il a
droit à soixante-quinze centimètres de terre. (Un Temps) C’était d’ailleurs un brave garçon ; bien qu’il
ne soit pas de la tribu du président, il servait loyalement. Donc mettez-lui quelques minutes de silence.
Qu’il ne soit pas enterré couché sur le ventre comme les lâches. Mettez-le sur le côté droit, fermez ses
yeux. Laissez-lui le haut de l’uniforme, brûlez le bas.
Les soldats emmènent le cadavre du sergent après quelques maigres honneurs. Marc n’a pas pris part
aux obsèques. Il se fait verser du vin dans le chapeau et boit pendant que les autres enterrent.
RAMANA, à Marc. – Pourquoi l’avez-vous tué ?
MARC. – On tue les déserteurs : c’est la loi des armes.
RAMANA. – C’est quoi un déserteur ?
MARC. – Est déserteur tout soldat en tenue qui dit que Libertashio est mort.
RAMANA. – C’est la vérité. Papa est mort.
MARC. – La vérité des civils.
RAMANA, naïve. – La vérité : il est mort
MARC. – Mort ou pas mort, la loi interdit de croire à la mort de Libertashio : donc il n’est pas mort.
RAMANA. – il est mort.
MARC. – Il n’est pas mort.
RAMANA. – Sa tête est dans cette tombe.
MARC. – Sa tête n’est pas dans cette tombe.
RAMANA. – Vous pouvez l’exhumer.
MARC, qui regarde Martial. – Voici Libertashio. Voici Libertashio. Où est la photo ? Donnez-moi la
photo.
Ramana lui donne la photo que Marc va confronter avec le visage de Martial.
– Cette moustache ! Cette barbiche ! C’est lui. Vous ne voyez donc pas que c’est lui.
Il vide son chapeau de vin.
LE FOU. … – Son père était un haut chômeur de la fonction publique. Arrière ! Pangayishio !
Les soldats rentrent de l’enterrement.
MARC, désignant Martial. – Voici Libertashio.

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MARTIAL. – Vous… Vous êtes fou ? Je ne connaissais même pas mon oncle. J’en entendais parler. Et
je n’approuvais pas son… sa… ses agissements. (Silence hostile des soldats.) Je n’approuvais pas. (Un
temps) Je suis naturellement contre le pouvoir de la violence. Naturellement contre. (Aux femmes)
Qu’est-ce que vous attendez pour leur dire que je ne suis pas Libertashio ? Dites-leur que je n’aimais
pas mon oncle et sa… et son… ses cochonneries-là ! (Silence.) Je savais que personne ne voulait de moi
ici. Je le savais. (Aux soldats) Je suis un lâche, messieurs. Un lâche où se sont rencontrées toutes les
marques de la lâcheté. La peur. Vous savez ce qu’on appelle la peur ? (Silence des soldats.) Vous me
regardez avec des yeux… de fer. Et ça s’écroule en moi. Ça tombe tout seul là-dedans. Comment
voulez-vous que je sois mon oncle ? (Aux femmes.) Qu’est-ce que vous attendez ? Dites à ces c…, à ces
f…, à ces messieurs que je ne suis pas Libertashio. (Silence.) Je le savais. Personne ne m’aime ici. A
mon arrivée, j’ai entendu des froissements dans vos chairs de putains.
ALEYO. – Ne sois pas moche Martial.
MARTIAL, aux soldats. – Ah ! vous avez entendu ? Moi je suis Martial. Martial Mounkatashio.
Libertashio était le frère aîné de ma mère. Ma mère s’appelait Sakomansa et mon père… Attendez : j’ai
oublié son nom de famille. (Il réfléchit.) Agoustano… Agoustano… Ah ! Agoustano Pangayishio. Vous
ne me croyez pas ? (Silence.) Vous voulez peut-être que je vous… que je vous parle de notre arbre
généalogique ? L’ancêtre maternelle s’appelait Obramoussando Manuellia. Elle épousa Grabanita. Leur
premier fils, Lessayino, les tua tous deux à l’âge de … Bon, j’oublie l’âge. Lessayino épousa une
Pygmée avec qui il eut deux garçons : Larmonta et … Kanashama, non, je me trompe : c’est
Imboulassoya…
MARC, aux soldats. – Mettez-lui les menottes.
Sony Labou Tansi, La Parenthèse de sang, 1981.
Questions :
1) Distinguez, selon les intervenants et les didascalies, plusieurs parties dans cette scène.
2) Pourquoi Marc tue-t-il le sergent ? Pourquoi faut-il croire que Libertashio est vivant ?
3) Etudiez les détails de l’enterrement du sergent. Quels effets produisent-ils ?
4) Relevez des contradictions dans le discours de Marc à propos de la façon dont on doit enterrer le
sergent.
5) Relevez plus loin, également dans les propos de Marc, un raisonnement absurde.
6) A votre avis, pourquoi Marc décide-t-il que Martial est Libertashio ?
7) Etudiez les deux monologues de Martial (cf. les hésitations, les reprises, la ponctuation,, le registre de
langue, le rôle des didascalies, le contenu de son discours). Tirez-en des conclusions sur la place du
personnage au sein de la famille, son caractère et son rôle dans la pièce.
8) En vous aidant de vos réponses aux questions précédentes ainsi qu’à celles sur la langue, étudiez le
comique de cette scène et qualifiez cet humour.
9) Qui l’expression « la capitale » représente-t-elle ? Comment appelle-t-on cette figure de style ? A votre
avis, dans quel but est-elle employée ici ?
10) Relevez les occurrences du mot « lâche ». Par qui et pourquoi est-il employé ? Quelle conclusion
pouvez-vous en tirer sur l’image de l’homme dans la société décrite ?
11) En dehors de celles qui entrecoupent les monologues de Martial, quel(s) rôle(s) jouent les
didascalies ?

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Deuxième partie : Activités de Production

SEQUENCE N°1 : Exercices littéraires :


Le Résumé de texte

Séance n°1 : Rappel sur la méthodologie du résumé de texte


Définition
Un résumé est une contraction d’un texte en un nombre de mots imposés permettant de restituer toutes ses
idées essentielles. En d’autres termes, il s’agit de se mettre à la place de l'auteur pour reprendre son
argumentation en fournissant un maximum d’informations dans un minimum de mots. Ce n’est pas une
juxtaposition de quelques phrases de l’auteur mais une ré-écriture personnelle d’un texte réduit donnant la
même impression et les mêmes idées. Il s’agit donc, en quelque sorte, d’une photocopie réduite du texte,
obtenue grâce au respect de plusieurs étapes réparties en deux grandes phases : une phase de préparation
et une phase de rédaction.

I) La phase de préparation
Elle comporte différentes étapes :
1) Lecture générale
Elle permet de connaître :
- le système d’énonciation (qui parle ? à qui ? quand et où ?)
- le thème général (c’est-à-dire : de quoi s’agit-il ?)
- le thème particulier (c’est-à-dire : que dit-on de ce dont on parle ?)
- le nombre de mots du texte (le plus souvent indiqué en bas de texte)
- l’échelle de réduction (généralement un quart de la longueur totale)
2) Lecture détaillée
Elle permet de repérer :
- les mots difficiles (qu’il faut définir en tenant compte du contexte)
- les idées floues (c’est-à-dire celles dont le sens reste à préciser)
- les exemples peu ou pas connus.
- les exemples essentiels (ou exemples argumentatifs) à conserver
- les exemples accessoires (ou exemples illustratifs) à supprimer
3) Elaboration dn plan du texte
Elle permet de :
- souligner les connexions logiques qui vous feront percevoir l'enchaînement des arguments.
- identifier et séparer les différentes parties de l'argumentation (au maximum quatre parties)
- décomposer, si nécessaire, chacune de ses parties en sous-parties

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- identifier chaque argument et l’exprimer de façon concise en repérant les mots-clefs.
- repérer ensuite ce que votre résumé pourra ignorer (cf. exemples illustratifs et autres)

II) La phase de rédaction


Pour bien réussir cette deuxième phase, il faut :
1) Utiliser une expression personnelle
Il s’agit de :
-trouver des équivalents aux mots ou groupes de mots qui admettent des équivalents
-résumer non pas phrase par phrase, mais élément de sens par élément de sens.
-conserver les indices d’énonciation permettant de repérer qui parle et à qui il parle
-il ne faut pas non plus changer de point de vue ni de situation temporelle
-respecter le sens du texte en résumant tous les éléments retenus dans le plan
2) Appliquer les techniques de réduction
Il est recommander de :
-remplacer une énumération par le terme générique (cf. les journaux, la radio, la télévision = les médias)
-supprimer les périphrases et les présentatifs (cf. ceux qui n’aiment pas les étrangers = les Xénophobes)
-remplacer certains liens logiques par un signe de ponctuation (cf. parce que = :)
-remplacer un groupe prépositionnel par un adverbe (cf. avec une grande fermeté = fermement)
-remplacer un passif par un actif, une négation par une affirmation (cf. ont été prises par = a pris ; ne pas
accepter = refuser)
3) Vérifiez la longueur du résumé
Pour ce faire, on doit :
-respecter le nombre de mots autorisés indique dans l’énoncé du sujet, plus ou moins 10 %.
-éviter de réduire chaque phrase ou regroupement de phrase au quart de sa longueur.
-vérifier si certains éléments essentiels du texte n’ont pas été oubliés (cf. idées, arguments, connecteurs).
-choisir judicieusement les éléments à retenir en évitant de conserver des détails ou des exemples
illustratifs.
-supprime les éléments du résumé qui ne renvoient pas à des composants essentiels du texte original.
NB : La seule méthode efficace reste celle de la pratique, entraînez-vous !

Séance n°2 : Application de la méthodologie du résumé


Activité n°1 :
Consigne : Résumez chacune des phrases suivantes au quart de sa longueur (écart toléré plus ou
moins 10%) après avoir identifiez son thème général et son thème particulier.

Phrase n°1 :
L’école est le lieu qui doit créer, au-delà de la transmission des connaissances, une communauté du
respect de l’autre.

Phrase n°2 :
Le fait de respecter ses camarades de classe et, par extension, de se respecter soi-même, doit permettre à
l’enfant d’apprendre à vivre en société.

Phrase n°3 :
Le progrès technique a permis l'éclosion et l'extension de la société de consommation car les objets sont
fabriqués à profusion et doivent être vendus.

Phrase n°4 :

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Facebook est le paradis des voleurs d’identité qui se font passer pour d’autres personnes en créant juste un
profil au nom de ces derniers.

Activité n°2 :
Consigne : Résumez chacun des textes suivants au quart de sa longueur (écart toléré plus ou moins
10%) après avoir identifiez son thème général ; son thème particulier et son plan détaillé.

Texte n°1 :
Les dangers des réseaux sociaux comme Facebook guettent les adolescents car ils sont les
premiers à avoir adopté ce réseau social. Ils sont les plus nombreux et les plus actifs sur ce site. C’est
pour cette raison qu’ils en sont les premières victimes. Les adolescents peuvent être victimes
d’harcèlement moral, d’injures, photos obscènes…

Texte n°2 :
Les élèves ambitieux privilégient la réussite sous toutes ses formes avec un objectif affirmé :
prendre sa vie/son destin en main. Confort matériel et financier, valorisation statutaire, reconnaissance,
accès au luxe, liberté, audace... sont autant d’aspirations pour les ambitieux. Les moyens mis en place
pour y parvenir sont : la forte détermination, la confiance en soi, les concessions et les sacrifices.

Texte n°3 :
Actuellement, l’endroit où il faut être est Facebook. Ce nouveau réseau social a déclenché un
véritable phénomène international. Tout le monde s’y retrouve. Que l’on soit jeune ou plus vieux, tout le
monde a un jour était sur facebook. Malgré le fait que ce soit un moyen intéressant pour se faire des amis,
garder le contact, s’exprimer, partager ses émotions, il présente aussi une face cachée qui peut-être
négative voire dangereuse.

Séance n°3 : Activités de renforcement : Résumé / Discussion


Texte n°1 :
Aujourd’hui, l’école doit faire face à de nouveaux défis. Elle se doit d’y répondre, sans toutefois
faire l’impasse sur ces valeurs fondatrices, dans un contexte social qui évolue et ou le rôle de la famille
pose question quand l’absentéisme d’une part, la violence d’autre part deviennent des problèmes que les
enseignants seuls ne peuvent résoudre.
Pourtant, notre société de plus en plus plurielle donne à l’école un rôle renforcé dans la formation
à la socialisation des individus. Le terme de socialisation est vaste : il comprend la notion du vivre-
ensemble, mais également de citoyenneté et de préparation à l’âge adulte. L’école doit plus que jamais
transmettre des codes de conduite nécessaires aux enfants et les préparer aux rôles sociaux de la vie
adulte. La socialisation et le vivre-ensemble sont dépendantes de la notion du respect d’autrui. Le fait de
respecter ses camarades de classe et, par extension, de se respecter soi-même, doit permettre à l’enfant
d’apprendre à vivre en société, avec les contraintes qu’elle suppose. La mission d’éducation à la
citoyenneté de l’école est primordiale. L’école doit sensibiliser l’enfant aux enjeux contemporains d’ordre
politique, économique ou encore écologique.
Enfin, la préparation à l’âge adulte entraîne également que l’école doit être une institution efficace
en termes de réussite et de débouchés professionnels. Ainsi, les diplômes doivent protéger des risques de
la précarité et du déclassement social. C’est pour cela que, depuis quelques années, le gouvernement
français mise sur la formation professionnelle a l’école. Il est inconcevable qu’un étudiant diplômé par
l’école républicaine ne trouve aucun emploi qualifié. L’école se doit d’être ouverte sur le monde
économique et les formations par alternance (école/entreprise) démontrent leur efficacité.

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Ainsi l’école doit en permanence évoluer afin de faire face aux nouveaux défis posés par une
société en perpétuelle mutation. Elle constitue à la fois un miroir des problèmes de notre société et une
partie de la solution. Elle incarne les traditions mais se doit également de préparer les novations. C’est à
ce subtil équilibre qu’il faut veiller : dispenser un savoir, donner des savoir-faire, éduquer au savoir être
pour que l’école demeure, comme le rappelle l’historien Maurice Agulhon, le ‘’ciment de la République’’
Henriette Martinez, « Le rôle et les missions de l’école », 2010
Consigne : Résumez ce texte de 392 mots au quart de sa longueur (écart toléré plus ou moins 10%).
Discussion
Selon Henriette Martinez, « l’école constitue à la fois un miroir des problèmes de notre société et une
partie de la solution ». Qu’en pensez-vous ?

Texte n°2 : « Les jeunes et les médias interactifs »


Autrefois, les parents s’inquiétaient du temps que leurs enfants passaient devant la télévision.
Maintenant, les parents sont dépassés par les nouveaux médias, que ce soient les ordinateurs portatifs, les
iPad, les iPod, les téléphones intelligents et par tout ce que ces médias mettent facilement à leur portée.
Tout le monde aime être connecté avec ses amis et avec tout ce qui se passe autour de lui. Ce qui a
changé, c’est le nombre croissant de modes de plus en plus rapides par lesquels nous pouvons nous
connecter et accéder aux gens et à l’information, à l’échelle globale. Internet occupe désormais une place
importante dans la vie des gens. Beaucoup de jeunes s’en servent pour leurs projets scolaires, pour garder
le contact avec leurs amis, pour jouer avec eux en ligne, pour faire des achats, télécharger des photos et
des vidéos, de la musique, des émissions de télévision ou des films. Communiquer par la technologie est
un moyen que partagent les jeunes pour interagir avec leurs réseaux sociaux.
La plupart des jeunes se servent des nouveaux médias pour rendre leur vie plus facile. En effet, les
nouveaux médias peuvent permettre aux jeunes d’accéder rapidement à l’information dont ils ont besoin
pour faire leurs devoirs. Ils leur permettent de collaborer en ligne avec leurs camarades de classe. Ils les
mettent en relation avec leurs amis et leur famille. Ils peuvent être pour eux un moyen de se détendre. Ces
nouveaux médias offrent aux jeunes de plus grandes possibilités d’expérimenter avec plus d’audace des
relations, un style et des tenues vestimentaires, une indépendance et d’autres comportements, et aussi de
former leur individualité vis-à-vis de leur famille et de la société.
Source : https://knowledgex.camh.net, 2012
Consigne : Résumez ce texte de 289 mots au quart de sa longueur (écart toléré plus ou moins 10%)
Discussion
« La plupart des jeunes se servent des nouveaux médias pour rendre leur vie plus facile ». Discutez cette
affirmation ?

Texte n°3 : « L'objet technique »


Si le progrès technique peut faire l'objet d'un sentiment de peur, c'est qu'il présente un caractère
ambivalent dans la mesure où il est à la fois ce qui nous fascine et ce qui nous effraie, comme si la
puissance à laquelle nous pouvions accéder grâce à lui nous semblait trop difficile à assumer.
La technique parce qu'elle est ce par quoi les hommes se donnent les moyens de transformer le
monde matériel dans lequel ils vivent peut donner lieu à l'appréhension de deux formes de danger : d'une
part le risque de transformer notre rapport à la nature, voire même de modifier la nature elle-même au
point de ne plus pouvoir y vivre ou en tous cas de ne plus pouvoir y vivre humainement, d'autre part le
risque de se voir transformer les rapports sociaux de telle manière que l'homme devienne aliéné par
d'autres qui maîtrisent et possèdent les moyens techniques permettant à la société de fonctionner.
Dans ce cas, est-ce l'objet technique qui peut nous faire peur et rendre l'homme malheureux ou
l'usage qu'on peut en faire ? Tout moyen, quel qu'il soit, peut, selon l'usage que l'on fera devenir un objet
dangereux, un simple couteau, peut d'instrument banal et très utile, devenir une arme meurtrière, de même

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pour prendre un exemple faisant référence à une technique plus sophistiquée, l'énergie nucléaire peut bien
servir à produire de l'énergie pour un usage domestique qu'à produire des armes susceptibles de détruire
l'intégralité de la planète. Autrement dit il est donc permis de penser que la raison ne nous conduit pas à
avoir nécessairement peur du progrès technique en lui-même mais plutôt à craindre l'utilisation qui
pourrait en être fait par certains hommes, susceptibles d'en faire un usage nuisible à l'humanité.
L'effroi technophobe trouvera son paroxysme dans la mythologie contemporaine, largement
nourrie du roman de Mary Shelley, Frankenstein ou le Prométhée moderne (1818). Le monstre y
symbolise l'inquiétude d'une humanité dépassée par ses propres réalisations techniques, d'une technocratie
incapable de maîtriser le produit de ses expériences. Il est vrai que les biotechnologies, la prolifération
des armes bactériologiques ne se lassent pas de nourrir nos inquiétudes. La difficulté à laquelle nous
sommes confrontés est donc celle de savoir si nous pouvons maîtriser le progrès technique au point de
pouvoir refuser une technique, même lorsque celle-ci reste à notre disposition.
http://www.Cyberprofs.com, 2016
Consigne : Résumez ce texte de 416 mots au quart de sa longueur (écart toléré plus ou moins 10%).
Discussion
Que vous inspire l’affirmation selon laquelle « La technique est ce par quoi les hommes se donnent les
moyens de transformer le monde matériel dans lequel ils vivent » ?

Texte n°4 : « La technologie »


Les défenseurs de la technologie argumentent depuis deux postulats. Le premier est que nous
sommes changés par la technologie. La technologie n’est pas seulement un outil au service des gens, mais
un puissant facteur de changement de nos psychologies et de nos sociétés. La technologie est un levier de
transformation qui modifie et influence la société. Ce n’est peut-être pas le seul, mais nous sommes tous
conscients de son pouvoir, qui n’est pas de rationaliser ou d’optimiser la société comme on le croit
souvent, mais qui est avant tout un pouvoir déstabilisateur (du règne précédent) et complexifiant (il
introduit toujours de nouvelles possibilités).
Le second est de savoir si la technologie détermine la culture et le comportement ou l’inverse… Et
de ce côté-là, les choses ne sont pas si tranchées qu’on voudrait nous le faire croire. Si à l’échelle des
civilisations, Jared Diamond dans Effondrement démontre que le déterminisme technique a une influence
prépondérante, à l’échelle des pratiques, on constate plutôt qu’on a tendance à reproduire des
comportements de classe, de culture, de niveau social quelque soit les technologies qu’on utilise.
Dans un récent article où il défendait le besoin d’alphabétiser nos enfants à la technologie (peut-
être pour qu’elle ne soit pas perçue comme miraculeuse), Kevin Kelly, auteur d’un livre très stimulant sur
notre rapport à la technologie, rappelait que l’ordinateur n’est qu’un outil parmi d’autres. « La
technologie nous a aidés à apprendre, mais ce n’était pas le moyen de l’apprentissage. (…) Et puisque
l’éducation des enfants consiste essentiellement à inculquer des valeurs et des habitudes, elle est peut-
être la dernière zone à pouvoir bénéficier de la technologie ». Pour lui, ce que nous apporte avant tout la
technologie ne repose pas sur des solutions toutes faites, mais au contraire, sur le fait que la technologie
nous pousse toujours à apprendre.
Hubert Guillaud, Ce que la technologie veut, 2013
Consigne : Résumez ce texte de 322 mots au quart de sa longueur (écart toléré plus ou moins 10%).
Discussion
Selon, Hubert Guillaud, « La technologie est un levier de transformation qui modifie et influence la
société ». Discutez cette affirmation.

SEQUENCE N°2 : Exercices littéraires :

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La Dissertation et la Discussion

Séance n°1 : Rappel sur la méthodologie de la dissertation et de la discussion


Définition
La dissertation littéraire, tout comme la discussion (cf. le résumé/discussion) est un exercice qui met en
avant un certain nombre d’exigences fondamentales à savoir : la nécessité d’une rédaction personnelle
(Ne pas réciter le cours !), la nécessité d’avoir recours à des exemples, la nécessité d’être clair et cohérent
(Éviter les termes difficiles, les phrases trop longues)... Autrement dit, c’est un travail d’argumentation
qui développe une réflexion organisée et personnelle à partir des problématiques littéraires issues des
objets d’étude du programme. Elle obéit à des règles précises et convient aux élèves qui apprécient de
respecter des normes. Pour la réussir, il faut suivre une démarche rigoureuse consistant à respecter
scrupuleusement les étapes suivantes:
- Analyser le sujet ;
- Rechercher les idées et les exemples et formuler la problématique ;
- Établir le plan détaillé et préparer l'introduction et la conclusion ;
- Rédiger l’ensemble

I) La phase de préparation
1ère étape : analyse du sujet
*analyser soigneusement la consigne qui accompagne le sujet.
* repérer et définir tous les mots clefs de l’énoncé.
*reformuler et résumer le sujet dans votre propre langage.
*dégager le thème général, le thème particulier et la problématique.
2ème étape : la recherche des idées
*réfléchir en se posant toute sorte de questions (cf. qui ? quoi ?pourquoi ? comment ?...).
*noter au brouillon tout ce qui vous vient à l’esprit (cf. idées, exemples, citations…).
*mobiliser toutes les connaissances possibles (cf. textes étudiés, livres lus, culture générale…).
*classer vos idées après un certain temps de réflexion (cf. chaque argument doit avoir un exemple).
3ème étape : l'établissement du plan détaillé
*examiner l’affirmation, en montrer les limites, ou la réfuter (cf. le plan dialectique).
*donner les causes, les manifestations et les solutions éventuelles (cf. le plan analytique).
*fournir un ensemble d'arguments capables de valider le jugement (cf. le plan thématique).
*établir un parallèle entre deux notions en montrant leur ressemblance ou discordance (cf. le plan
comparatif).

I) La phase de la rédaction
1ère étape : l’introduction
a) Les défauts à éviter :
*L'absence d'introduction (c’est une maladresse que de rentrer dans le vif du sujet sans aucun préalable).
*La solution préalable (éviter de donner la réponse dès les premières lignes…).
*La démonstration de l'intérêt du sujet ("c'est une excellente question et je vous remercie … posée"...).
*Les anecdotes personnelles (on ne raconte pas sa vie dans une dissertation...).
b) Les éléments attendus :
*La Présentation du sujet : qui consiste à le situer dans la discipline, l'éclaircir par son contexte.
*La Problématique : poser et expliciter le problème, annoncer la couleur, l'esprit du sujet.
*Le Plan du devoir : indiquer les différentes parties du devoir en utilisant une formule adaptée.

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2ème étape : le développement,
a) Les défauts à éviter :
*L'absence de paragraphe (des blocs de textes de plusieurs dizaines de lignes alourdissent un devoir...).
*L'excès de paragraphes (cela donne une impression de légèreté).
*Les dégradés trop longs ou trop savants (les parenthèses qui n'en finissent plus de se fermer...).
* Les « coq à l'âne » ("il fait beau aujourd'hui, dommage que ma voiture soit rouge"...).
b) Les éléments attendus :
*Deux parties ou trois parties
*Un argument par paragraphe (accompagnée de son exemple et de son explicitation...).
*Une progression d'un paragraphe à l'autre (ex : du général au particulier...).
*Une mise au point à la fin de chaque partie (conclusion partielle).
3ème étape : la conclusion
a) Les défauts à éviter:
*L'absence de conclusion (aussi incongrue et "mal élevé" que l'absence d'introduction...).
*La conclusion "hachis parmentier" (où l'on essaye de recaser tout ce qu'on a oublié de dire!).
*La conclusion radotage (dans laquelle on répète le plan ou une partie du devoir…).
*La conclusion fleuve (qui permet de recommencer un devoir ou d'aborder un nouveau sujet...).
b) Les éléments attendus :
*Le bilan : rappeler les grandes lignes du développement permettant de résoudre le problème posé.
*La réponse : porter une appréciation personnelle sur la question posée si le sujet l'exige.
*L’élargissement : ouvrir le débat en posant à son tour des questions pouvant faire l’objet d’un autre
débat d’idées.

Séance n°2 : Application de la méthodologie de la dissertation et de la discussion


Sujet :
Est-il préférable qu’un adolescent reçoive son argent de poche de ses parents ou bien qu’il le gagne en
travaillant ?
Vous appuierez votre réflexion sur votre propre expérience et sur celle de vos amis.

Activité n°1 : Analyser le sujet.


1) Les termes du sujet :
a) Précisez le nombre et la nature des phrases composant ce sujet.
b) Quel est l’effet produit par la forme impersonnelle du verbe « est-il » ?
c) Quelle valeur faut-il attribuer au futur dans la forme verbale « vous appuierez » ?
d) Ce sujet présente-t-il des difficultés dans le choix des termes ou dans l’expression ? Précisez lesquelles
dans le cas d’une réponse affirmative.
e) Voici un relevé des verbes les plus couramment utilisés dans les sujets de réflexion : analyser,
développer, discuter, exposer, expliquer, évoquer, justifier, exprimer. Quelle est leur signification exacte ?
f) Voici un relevé des noms qui apparaissent le plus fréquemment dans les sujets de réflexion : réaction,
impression, sentiment, sensation, opinion, point de vue, réflexion. Lesquels s’adressent plus
particulièrement à votre sensibilité ? Lesquels font plutôt appel à votre jugement ?
2) La signification du sujet :
a) Soulignez les mots clés de votre sujet. S’agit-il d’un sujet concret ou abstrait ? Quelle différence faites-
vous entre ces deux notions ?
b) Que vous demande-t-on exactement dans ce sujet :
- d’exprimer une opinion ?
- d’analyser un problème ?
- de raconter une expérience personnelle ?

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c) Justifiez votre réponse en faisant référence aux termes de votre sujet.
d) La question à traiter vous est-elle totalement étrangère ou bien vous intéresse-t-elle ? Pourquoi ?
e) Le sujet porte-t-il sur une idée ou un thème, une situation, un personnage… ?
f) Ce sujet est-il :
- d’ordre moral : pose-t-il le problème de ce qui est bien et de ce qui est mal, de ce que l’on doit faire et
ne pas faire ?
- d’ordre social : concerne-t-il la collectivité ?
- d’ordre individuel : intéresse-t-il la vie privée d’une personne ?
g) De quelle manière vous demande-t-on de vous impliquer dans votre rédaction ?
3) Les difficultés du sujet :
a) Quelles sont, pour vous, les principales difficultés de ce sujet ?
b) Comment pouvez-vous les résoudre ?
4) Les pistes ouvertes par le sujet :
a) Le sujet vous donne-t-il une indication précise sur l’organisation du devoir ?
b) Quel plan vous suggère-t-il d’adopter ?
5) L’intérêt du sujet :
a) Quel est, à votre avis, le principal intérêt de ce sujet ? Il permet de mesurer :
- vos capacités de réflexion ?
- votre imagination ?
- la cohérence et l’organisation de votre pensée ?
- la richesse de vos idées ?
- vos connaissances ?
Présentez vos réponses par ordre d’intérêt croissant.

Activité n°2 : Arguments et Exemples :

Exercice 1 : Rédiger une argumentation


1) Voici une série d’arguments et d’exemples en faveur du camping sauvage. Rédigez, à partir de ces
idées, un développement dans lequel vous varierez aussi souvent que possible les constructions de
phrases :
Avantages du camping sauvage :
=> Une garantie de liberté :
- liberté de mouvements : s’arrêter où on veut, quand on veut ;
- absence de promiscuité (aucun voisinage) ;
- immensité de l’espace vital : ni grilles, ni portes, ni contrôle.
=> Un contact exceptionnel avec la nature :
- la qualité des espaces naturels vierges : la faune et la flore
- le silence qui favorise le rêve, la méditation, la réflexion ;
- la communication de l’homme avec la nature : odeurs, contacts, couleurs, saveurs.
=> De l’aventure authentique :
- retour à la vie sauvage ;
- faire preuve d’ingéniosité en l’absence de tout confort (manger, dormir, faire sa toilette)
- permet de tester ses facultés d’adaptation.
2) Voici une série d’arguments et d’exemples en défaveur du camping sauvage. Rédigez, à partir de ces
idées, un développement dans lequel vous varierez aussi souvent que possible les constructions de
phrases :
Inconvénients du camping sauvage :
=> Le danger :

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- absence totale de sécurité : le campeur solitaire est une proie facile ;
- absence de quiétude : c’est assez inquiétant et stressant de vivre seul dans certains endroits
- dangers liés à l’environnement : orages, incendies de forêt, piqûres d’insectes ou de serpents.
=> L’isolement :
- la solitude s’ouvre sur l’ennui, le désœuvrement ;
- soif de culture du citadin habitué aux loisirs organisés : cinéma, théâtre, restaurants … ;
- besoin de communiquer avec d’autres hommes.
=> L’absence de confort :
- les difficultés de ravitaillement ;
- l’inconfort sanitaire ;
- dormir « à la dure ».

Exercice 2 : Cohérence et progression de la pensée :


Soit le sujet : « Quelles significations multiples peut comporter le choix d’un vêtement ? »
Complétez l’argumentation suivante en vous aidant des articulateurs dont l’ordre vous est imposé :
« On ne s’habille pas simplement pour avoir chaud. En effet … De plus … D’ailleurs … Par conséquent

Au contraire, le vêtement exprime la personnalité d’un individu. Effectivement … Ainsi … C’est
pourquoi… »

Exercice 3 : Choisir les éléments pour convaincre


1) Vous devez partir en vacances le 1 er août. Votre père veut partir le matin à l’aurore ; votre mère préfère
prendre la route le soir. Chacun essaye de convaincre l’autre. Rédigez sous la forme d’un dialogue animé
un texte argumentatif dans lequel chacun défendra sa position.
2) Vous êtes vendeur dans un magasin. Un client vient se renseigner sur le prix des portables. Vous
essayez de lui vendre le dernier modèle de la marque « Samsung ». Construisez une argumentation dans
laquelle vous ferez alterner des arguments d’ordre financier, esthétique, technique, psychologique.
Présentez ces arguments par ordre décroissant. Justifiez l’ordre que vous aurez choisi.
3) Soit le proverbe : « Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt ».
Faites suivre cette idée d’un exemple emprunté soit à vos connaissances, soit à votre expérience
personnelle.

Activité n°3 : La technique de l’introduction et de la conclusion :

Sujet :
La vie moderne vous semble-t-elle favoriser ou réduire la communication avec autrui ?

Introduction :
Pour vivre heureux, l’être humain a besoin de parler, de communiquer ses pensées et ses sentiments aux
autres, à sa famille, à ses amis… C’est dire que l’homme moderne a bien de la chance : il vit l’ère des
médias, une époque fabuleuse où tout est mis en œuvre pour favoriser les échanges, où l’on invente
chaque jour un nouveau moyen de communication. Pourtant, certains semblent nier cette évidence en se
demandant si véritablement la vie moderne semble faciliter ou freiner l’échange entre individus. Le
problème qui se pose est donc de savoir si la modernité constitue un bien ou un méfait pour notre « vivre-
ensemble ».
De ce fait, nous tenterons d’une part de montrer les apports de la vie moderne dans la communication
avec les autres ; d’autres part nous verrons qu’elle peut compromettre ou même bloquer l’échange.

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Développement :
1ère partie, thèse : la vie moderne favorise la communication avec autrui.
1) l’homme moderne est extrêmement mobile.
a) Hommes et femmes travaillent. La communication entre les êtres s’exerce avant tout sur le lieu de
travail.
b) L’homme moderne dispose de loisirs. C’est l’occasion pour lui de connaître d’autres gens, d’échanger
des idées et des sentiments.
2) L’homme moderne est soucieux de la communication avec autrui.
a) Une grande place est accordée à l’oral durant les études. On apprend aux enfants à communiquer, à
s’exprimer.
b) La communication devient une science à part entière. Certaines universités ou grandes écoles préparent
à des diplômes de communication.

Transition
Paradoxalement, c’est au moment où l’homme moderne se montre le plus préoccupé de communication
qu’il est le plus isolé.

2e partie, antithèse : la vie moderne compromet la communication avec autrui.


1) La vie moderne favorise l’individualisme.
a) les individus sont de moins en moins disposés à faire des concessions. Chacun veut faire ce qu’il veut,
quand il veut. L’individualisme conduit à l’isolement.
b) L’homme moderne est engagé dans de multiples directions. Il n’a pas le temps d’approfondir ses
relations. Il communique de manière superficielle, que ce soit dans son travail, dans sa famille ou dans ses
loisirs.
b) La technologie nuit à la communication.
a) Les hommes ne communiquent plus entre eux mais par l’intermédiaire d’un support matériel : les
journaux, le téléphone, la télévision, l’internet impliquent un détour de la communication. Il n’y a plus
d’échange direct.
b) Asservi aux moyens de communication, l’homme moderne ne sait plus communiquer. Mis en présence
les uns des autres, les hommes sont embarrassés. Ils ignorent comment établir la communication,
comment amorcer un échange.

Conclusion :
En définitive, nous pouvons noter que, même si la vie moderne favorise la communication avec autrui à
travers des moyens permettant de multiplier les rencontres et les échanges, celle-ci (cf. la communication)
nous laisse souvent sur notre faim. Ainsi, malgré ses tentatives désespérées et son besoin naturel de
communiquer, l’homme moderne se retrouve souvent seul ou insatisfait de ses amitiés et de ses amours :
pour avoir trop rêvé d’une communication idéale, facile et rapide entre les hommes, notre société,
maladroitement, a mis la machine à la place de l’homme.
Néanmoins, pour des relations de qualité, ne faudrait-il donc pas que nous retrouvions le goût et le savoir
du contact direct.

Exercice 1 : Etudiez l’introduction


1) La composition de l’introduction
a) Repérez les trois parties de l’introduction :
- perspective générale,
- présentation du sujet,
- annonce du plan.

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b) A quel domaine est empruntée l’idée qui sert d’entrée en matière : science, histoire, géographie,
littérature, technique… ?
c) La perspective générale cite « l’être humain » en général. Plus loin, on parle de « l’homme moderne » :
l’introduction progresse-t-elle par amplification ou par réduction ?
d) En vous aidant des articulations, montrez que l’introduction annonce un plan en deux parties.
e) Rédigez une autre introduction qui commencera par une perspective générale d’ordre historique.
2) Le rôle de l’introduction
a) Pourquoi l’introduction est-elle indispensable au devoir ?
b) Essayez de la supprimer. Quel est l’effet produit ?
c) Comment le lien se fait-il entre l’introduction et le développement :
- par un articulateur ?
- par le sens ?
Justifiez votre réponse en citant le texte

.Exercice 2 : Etudiez la conclusion


1) La composition de la conclusion
a) Repérez les trois parties de la conclusion :
- bilan de l’argumentation
- point de vue personnel sur le problème
- élargissement du débat
b) Relevez les articulations permettant la progression des idées dans la conclusion. Précisez leur valeur :
addition, opposition, cause, conséquence, etc.
c) Citez une phrase montrant que la fin du devoir a une double fonction : elle présente une suggestion et
ouvre une perspective sur l’avenir.
d) Rédigez une autre conclusion à ce devoir en respectant les règles de composition observées ci-dessus.
2) Le rôle de la conclusion
a) Essayez de supprimer la conclusion. Quel est l’effet produit ?
b) Pourquoi la conclusion est-elle indispensable au devoir ?
c) Quel articulateur débutant la conclusion permet de souligner son lien avec le développement.
d) Qu’apporte la conclusion à l’ensemble du devoir ?

Activité n°4 : Construire un développement :


Les livres sont trop chers, grâce aux livres nous apprenons à mieux maîtriser le français ; on n’a pas le
temps de lire ; le livre est devenu un objet de consommation ordinaire ; le livre nous permet de
communiquer par la pensée avec un auteur ; la lecture est une activité solitaire fermée à la
communication ; le livre donne une possibilité d’évasion irremplaçable ; le livre est un moyen privilégié
de connaissance ; un livre ne vieillit pas ; la presse est un moyen de culture mieux adapté à notre époque.
a) Regroupez entre eux les arguments qui vous sont donnés dans le désordre de façon à construire une
thèse et une antithèse.
b) Donnez un titre à ces deux parties.
c) Ajoutez une phrase ou un bref paragraphe de transition.
d) Rédigez l’ensemble.

SEQUENCE N°3: Exercices littéraires :


Le Commentaire de texte

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Séance n°1 : Rappel sur la méthodologie du commentaire
Introduction
Le commentaire de texte est un exercice littéraire consistant particulièrement à proposer une lecture
personnelle, intelligente et cultivée d’un texte. C’est une sorte de compte rendu écrit et construit du
décryptage de ce texte, de ce qu’on a compris des intentions de l’auteur et des effets que son texte a
produit sur nous. En d’autres termes, il consiste à relever, identifier, classer et interpréter les procédés
d'écriture et les thèmes du texte étudié afin de mettre en évidence les enjeux, l'intérêt littéraire et les effets
et ainsi de saisir son originalité.
I) La phase de préparation
1) Observation du texte
Elle passe par la formulation d’un certain nombre de questions permettant de repérer et de relever des
informations sur :
- sa structure : la syntaxe; les connecteurs; la disposition en paragraphes ou strophe;
- sa forme : formes fixes; versification; vers libre; poème en prose;
- son type: la narration, la description; genre, énonciation, tonalité, objectif;
- son lexique : les champs lexicaux; les connotations; la polysémie…
- son énonciation : qui parle ? à qui ? ; discours et récit ; pronoms, modalisateurs ;

2) Analyse du texte
Elle permet d’interpréter les instruments d’analyse, c’est-à-dire les différents procédés qui donnent un
sens particulier au texte. Pour rappel, ces dix procédés sont :
- La mise en page
- La ponctuation
- Le thème du texte
- L’énonciation
- Les procédés grammaticaux
- Les procédés lexicaux
- Les procédés musicaux:
- Les figures de style
- La participation des cinq sens
- La tonalité du texte

II) La phase de rédaction


1) L’élaboration de l’introduction
Elle se présente sous la forme d’un seul paragraphe comportant trois étapes successives :
a) une entrée en matière
Elle a pour but de replacer le texte dans une perspective générale en utilisant les connaissances sur
l’œuvre, l’auteur ou l’époque ; ou encore sur le thème du texte
b) une présentation du texte
Elle vise à le caractériser en précisant son type ou sa structure ou encore le résumé succinct du contenu
présenter le texte (souligner le titre de l’œuvre, sans guillemets) :
c) l’annonce du plan
Elle consiste à présenter les axes de lecture du commentaire c’est à dire les grandes parties du plan sans
les sous-parties et sans souligner lourdement l’organisation du devoir.
2) L’élaboration du développement
a) Les grandes parties

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Le travail de synthèse consiste à regrouper les diverses interprétations vers une idée centrale qui
apparaisse comme le point de convergence des réseaux de sens. Toute grande partie peut être axée
autour :
- d’un thème
- d’une image
- du renouvellement d’un thème traditionnel
- de la transfiguration du thème par l’écriture
- de l’évocation d’un sentiment éprouvé
- de la mise en corrélation de deux notions
- d’un mode d’expression
- d’une tonalité…
b) La dynamique du plan
Toute la cohérence du commentaire repose sur l’organisation des différentes grandes parties du plan.
Ainsi, il faut toujours suivre l’un des trois principes suivants :
-aller du plus simple au plus complexe
-aller du plus évident au plus subtil ou implicite
-aller du plus commun au plus surprenant
c) L’insertion des citations
Il est obligatoire d’illustrer le commentaire par des références précises empruntées au texte : les citations.
Celles-ci servent de vérification de l’analyse et doivent être intégrées à la phrase de diverses manières :
- le mot ou l’expression cités sont mis en apposition
- des termes importants et illustratifs sont intégrés à la phrase en une énumération
- la citation vient expliciter l’idée exprimée juste avant
- il est parfois nécessaire de couper une citation
- il est parfois nécessaire d’adapter une citation
- les mots cités doivent apparaître tels qu’ils se présentent dans l’œuvre originale et mis entre guillemets
3) L’élaboration de la conclusion
Elle se présente sous la forme d’un seul paragraphe qui se compose de trois étapes successives :
a) une synthèse du développement
Elle constitue le point d’aboutissement des grandes parties du devoir. Ainsi, elle doit mettre en lumière
l’organisation logique du plan en reprenant les grands axes du commentaire et en les justifiant.
b) un jugement objectif sur l’auteur
Cette deuxième étape consiste à donner son point de vue sur l’écrivain (ses qualités d’écriture ou de
composition...) et sur l’homme (ses qualités de cœur ou d’esprit)
c) une analyse de la portée du texte
Elle permet de conclure sur la signification générale du texte en spécifiant sa ou ses dimension(s) qui
peuvent être d’ordre esthétique, philosophique, historique, lyrique, tragique, ironique...
4) Quelques recommandations
a) Les erreurs à éviter
- le commentaire allusif
- l’avalanche de citations non expliquées
- un habile montage de citations
- la paraphrase du texte
b) Les qualités à respecter
- souligner les titres d’œuvres
- mettre les titres de poèmes entre guillemets
- mettre des majuscules aux titres et aux noms propres
- la disposition sur la page

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- les transitions
- la variété du style

Séance n°2 : Les grilles d’analyse d’un texte


Voici une série de grilles d’analyse qui vous aideront à dégager les principaux centres d’intérêt d’un texte.
1) L’intérêt psychologique
Lorsqu’un texte propose un portrait, une étude de caractère, lorsqu’il insiste sur les réactions d’un
individu ou d’un groupe, lorsqu’il développe un dialogue, il présente un grand intérêt psychologique.
=> Intérêt psychologique = - Le caractère
- Les sentiments
- Les réactions
- Les attitudes
- Le langage
2) L’intérêt dramatique
Si un texte développe une scène d’action, s’il présente un événement, un incident, des aventures, s’il crée
des effets de surprise, l’attention du lecture doit se concentrer sur son intérêt dramatique.
=> Intérêt dramatique = - La nature de l’action : combat, promenade, discussion, etc.
- Le déroulement de l’action
- Le rythme des événements
- Les effets de surprise
- L’atmosphère
3) L’intérêt des idées
Un texte peut exprimer des idées, des opinions à propos d’une situation ou d’un personnage. Il peut
également développer un thème sous un ou plusieurs aspects. Enfin, il est souvent l’occasion, pour un
auteur, d’exprimer sa pensée. Dans ce cas, on montrera que la richesse du texte tient à l’intérêt des idées.
=> Intérêt des idées = - L’idée générale développée dans le texte
- Le(s) thème(s) : l’amour, l’amitié, la politesse, etc.
- Les idées exprimées par les personnages
- La pensée de l’auteur
4) L’intérêt documentaire
Parfois un texte présente un témoignage précieux sur un événement ou une période de l’Histoire, sur une
région du monde, sur un fait de société, sur une découverte scientifique, etc. Il fait découvrir au lecteur
d’autres mœurs et des usages qui lui sont inconnus, il le fait pénétrer dans un milieu différent du sien, il
lui montre d’autres civilisations. Dans ce cas, on parlera de l’intérêt documentaire du texte.
=> Intérêt documentaire = - Un document historique, géographique, social …
- Une de mœurs
- La description d’un milieu
- Un témoignage de civilisation
5) L’intérêt littéraire
Il est indispensable d’analyser la technique d’un auteur. Le genre de texte, sa composition, son ton, son
style, traduisant son intérêt littéraire.
=>Intérêt littéraire = - Le genre du texte
- La composition : récit, dialogue, description, portrait
- Le ton : comique, lyrique, pathétique, tragique…
- Le style et l’expression : vocabulaire, figures de style, rythme..

Séance n°3 : Application de la méthodologie du commentaire

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Activité n°1 : Les principaux centres d’intérêt d’un texte
Texte : « Le homard »
Le homard, compliqué comme une cathédrale,
Sur un lit de persil, monstre rouge, apparaît.
En le voyant ainsi, Janin triompherait,
Car il a revêtu la pourpre cardinale !

Et c’est le Borgia des mers. Il a l’attrait


Des scélérats déçus dans leur ruse infernale.
Héraut des grands festins, avec pompe il étale
Son cadavre éventré dans l’office en secret.

Jamais plus fier vaincu n’eut plus beau flanc d’albâtre.


Décoratif et noble, il gît sur son théâtre.
Jusques après la mort refusant d’abdiquer,

Il se cramponne aux doigts qui veulent l’attaquer,


Et si quelque imprudent cherche à briser sa pince ;
« Prends garde ! lui dit-il, je suis encore un prince ! »

Charles Monselet (1835-1888), Poésies complètes

Exercice 1 : Analysez le texte


1) Le thème du poème :
a) En quoi un poème sur le homard est-il inhabituel ?
b) Commentez l’effet produit par ce choix.
2) Les idées :
a) Que suggère chacun des mots ou expressions suivants : « compliqué comme une cathédrale » (v. 1) ;
« Car il a revêtu la pourpre cardinale ! » (v. 4) ; « avec pompe » (v. 7) ; « il étale » (v. 7) ; « théâtre » (v.
10) ; « décoratif et noble » (v.10) ; « prince » (v. 14) ?
b) Sur quel aspect du homard les mots suivants insistent-ils : « cadavre » (v. 8) ; « vaincu » (v. 9) ; « gît »
(v. 10) ; « abdiquer » (v. 11) ; « attaquer » (v. 12) ; « briser » (v. 13) ; « prends garde » (v.14) ?
3) Les figures de style :
a) Commentez chacune des métaphores et comparaisons du poème : « comme une cathédrale » (v. 1) ;
« monstre » (v. 2) ; « c’est le Borgia des mers » (cf. Borgia = cardinal à 16 ans qui assassine ses ennemi
pour se venger) (v. 5) ; « il a l’attrait des scélérats déçus dans leur ruse infernale (V 5-6) ; « héraut des
grands festins » (v. 7) ; « je suis … un prince » (v. 14).
b) A quoi font-elles référence ? Quelle est leur valeur suggestive ?
c) Identifiez et commentez les figures de style suivantes : « éventré … en secret » (v. 8) ; « fier vaincu »
(v. 9).
4) Les constructions grammaticales :
Commentez la place des verbes « apparaît » (v. 2) et « il étale » (v. 7). Quel est l’effet produit ?
5) La ponctuation :
Que traduisent les points d’exclamations des vers 4 et 14 ?
6) Le rythme :
Montrez que, dans les vers suivants, le rythme est particulièrement évocateur du sens :
- Le homard, compliqué comme une cathédrale (v. 1)
- En le voyant ainsi, Janin triompherait (v. 3)

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- Car il a revêtu la pourpre cardinale ! (v. 4)
7) Le style :
Qu’apporte au poème le style direct du dernier vers ?
8) La forme poétique :
a) Montrez que la forme poétique choisie par l’auteur est extrêmement classique.
b) Identifiez le vers utilisé dans ce poème. Est-il traditionnel ou original ?
c) Observez attentivement l’organisation et la nature des rimes. L’auteur se montre-t-il respectueux des
règles de la versification ?

Exercice 2 : Regroupez vos remarques


1) Les grandes orientations du poème :
En vous appuyant sur l’étude que vous venez de réaliser (cf. Exercice 1), repérez dans la liste suivante les
deux principaux centres d’intérêt du texte :
- le comique
- le conformisme
- l’anticonformisme
- l’art de la mise en scène
- le respect des règles poétiques
2) La synthèse ou bilan de lecture :
NB : La synthèse est une opération par laquelle on rassemble des éléments disparates de façon à
construire un ensemble cohérent.
a) Reprenez votre analyse du texte réalisée ci-dessus. Sélectionnez et regroupez vos remarques autour des
deux principaux centres d’intérêt du poème, de façon à constituer deux ensembles auxquels vous
donnerez un titre.
b) Choisissez, parmi les interprétations suivantes, celle qui vous paraît convenir le mieux au texte :
- dans ce poème, Charles Monselet fait la satire de l’Eglise catholique ;
- dans ce poème, Charles Monselet se moque de l’orgueil des grands ;
- dans ce poème, Charles Monselet prend parti contre la poésie grandiose et larmoyante des romantiques.

Activité n°2 : La réalisation du commentaire de texte


Texte : « Le monstre »
Il revoyait près de l’arche ogive (cf. en forme d’arc diagonal) ces grottes basses et obscures,
sortes de caveaux dans la cave, qu’il avait déjà observées de loin. A présent, il en était près. La plus
voisine de lui était à sec et aisément abordable.
Plus près encore que cet enfoncement, il remarqua, au-dessus du niveau de l’eau, à portée de sa
main, une fissure horizontale dans le granit. Le crabe était probablement là. Il y plongea le poing le
plus avant qu’il put, et se mit à tâtonner dans ce trou de ténèbres.
Tout à coup il se sentit saisir le bras.
Ce qu’il éprouva en ce moment, c’est l’horreur indescriptible.
Quelque chose qui était mince, âpre, plat, glacé, gluant et vivant venait de se tordre dans
l’ombre autour de son bras nu. Cela lui montait vers la poitrine. C’était la pression d’une courroie et la
poussée d’une vrille. En moins d’une seconde, on ne sait quelle spirale lui avait envahi le poignet et le
coude et touchait l’épaule. La pointe fouillait sous son aisselle.
Gilliatt se rejeta en arrière, mais put à peine remuer. Il était comme cloué. De sa main gauche
restée libre il prit son couteau qu’il avait entre ses dents, et de cette main, tenant le couteau, s’arc-bouta
au rocher, avec un effort désespéré pour retirer son bras. Il ne réussit qu’à inquiéter un la ligature (cf. le
lien), qui se resserra. Elle était souple comme le cuir, solide comme l’acier, froide comme la nuit.
Une deuxième lanière, étroite et aigue, sortit de la crevasse du roc. C’était comme une langue

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hors d’une gueule. Elle lécha épouvantablement le torse nu de Gilliatt, et tout à coup s’allongeant,
démesurée et fine, elle s’appliqua sur sa peau et lui entoura tout le corps. En même temps, une
souffrance inouïe, comparable à rien, soulevait les muscles crispés de Gilliatt. Il sentait dans sa peau
des enfoncements ronds, horribles. Il lui semblait que d’innombrables lèvres, collées à sa chair,
cherchaient à lui boire le sang.
Une troisième lanière ondoya hors du rocher, tâta Gilliatt, et lui fouetta les côtes comme une
corde. Elle s’y fixa.
L’angoisse, à son paroxysme, est muette. Gilliatt ne jetait pas un cri. Il y avait assez de jour
pour qu’il pût voir les repoussantes formes appliquées sur lui. Une quatrième ligature, celle-ci rapide
comme une flèche, lui sauta autour du ventre et s’y enroula.
Impossible de couper ni d’arracher ces courroies visqueuses qui adhéraient étroitement au corps
de Gilliatt et par quantité de points. Chacun de ces points était un foyer d’affreuse et bizarre douleur.
C’était ce qu’on éprouvait si l’on se sentait avalé à la fois par une foule de bouches trop petites.
Un cinquième allongement jaillit du trou. Il se superposa aux autres et vint se replier sur le
diaphragme de Gilliatt. La compression s’ajoutait à l’anxiété ; Gilliatt pouvait à peine respirer.
Ces lanières, pointues à leur extrémité, allaient s’élargissant comme des lames d’épée vers la
poignée. Toutes les cinq appartenaient évidemment au même centre. Elles marchaient et rampaient sur
Gilliatt. Il sentait se déplacer ces pressions obscures qui lui semblaient êtres des bouches.
Brusquement une large viscosité ronde et plate sortit de dessous la crevasse. C’était le centre ;
les cinq lanières s’y rattachaient comme des rayons à un moyeu (cf. pièce centrale d’une roue); on
distinguait au côté opposé de ce disque immonde le commencement de trois autres tentacules, restés
sous l’enfoncement du rocher. Au milieu de cette viscosité il y avait deux yeux qui regardaient.
Ces yeux voyaient Gilliatt.
Gilliatt reconnut la pieuvre.

Victor Hugo, Les travailleurs de la mer.

Exercice 1 : L’introduction
1) L’auteur et son œuvre
a) En quelle année Victor Hugo a-t-il écrit Les travailleurs de la mer ?
b) Qui en est le héros ?
2) Le genre du texte
A quel genre appartient cette page ?
3) La situation du passage
a) Situez cet extrait dans l’ensemble de l’œuvre grâces aux informations contenues dans les lignes 1 à 8.
b) Résumez ce texte en une phrase (cf. son idée générale)
4) Les principaux centres d’intérêt du texte
Les deux principaux centres d’intérêt sont les suivants :
- la tension dramatique,
- l’horreur.
a) Pourquoi est-il important de faire figurer cette information dans l’introduction ?
b) Comment allez-vous vous en servir au moment de l’analyse du texte ?

Exercice 2 : Le développement
1) L’analyse du texte
a) Analysez le sens et l’expression des passages soulignés. Sur quel aspect du texte attirent-ils l’attention
du lecteur ?
b) Quels effets l’auteur cherche-t-il à produire ? Par quels procédés ?

Monsieur Ndane SARR, Professeur au Lycée Mixte Maurice Delafosse, Tel : 77 358 69 38 Page | 29
c) L’auteur utilise-t-il essentiellement des phrases courtes ? Quel rythme veut-il donner au texte ?
Pourquoi ?
d) Relevez quelques images particulièrement impressionnantes dans le texte. Qu’apportent-elles au récit ?
e) Rapprochez la première phrase du texte de l’avant-dernière. Montrez que ces deux phrases résument
admirablement l’intérêt dramatique du passage.
2) L’organisation du commentaire
a) Réalisez la synthèse des remarques que vous venez de faire sur le texte : regroupez entre eux les
éléments qui se recoupent ou qui se complètent de façon à former des ensembles.
b) Donnez un titre significatif à ces ensembles.
Pour organiser votre commentaire, inspirez-vous du plan suivant :
=> La tension dramatique
a) ……………………
b) ……………………
etc.
=> L’horreur
a) …………………..
b) ………………….
etc.

Exercice 3 : La conclusion
1) Rédigez une brève conclusion dans laquelle
a) Vous rappellerez les deux centres d’intérêt du texte et les principaux moyens d’expression utilisés par
l’auteur ;
b) Vous proposerez une interprétation symbolique du combat entre Gilliatt et la pieuvre.
c) Terminez, si possible, sur une référence littéraire : ce texte de Victor Hugo présente-t-il une parenté
avec d’autres textes ?

Exercice 4 : Renforcement
Texte : « D’Anne qui lui jeta de la neige »
Anne par jeu me jeta de la neige,
Que je croyais froide, certainement :
Mais c’était feu, l’expérience en ai-je,
Car embrasé je fus soudainement.

Puisque le feu loge secrètement


Dedans la neige, où trouverai-je place
Pour ne brûler point ? Anne, ta seule grâce

Eteindre peut le feu que je sens bien,


Non point par eau, par neige ni par glace,
Mais par sentir un feu pareil au mien.

Clément Marot, Rondeaux, 1532.


Consigne : Complétez le commentaire suivant en y ajoutant :
1) Une introduction
2) Des citations
3) Une conclusion
INTRODUCTION

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DEVELOPPEMENT
Première partie : Une déclaration d’amour conventionnelle
Cette double intention apparaît nettement dans le plan du texte : d’abord, le poète raconte la naissance de
sa passion (…), puis il demande à Anne de l’aimer en retour (…). Le jeu des pronoms dans le poème
confirme ce mouvement : (…). Le poète souffre-t-il ? Le ton léger de cette poésie nous permet d’en
douter ainsi que le caractère tout à fait conventionnel de cette confidence : les clichés, nombreux dans le
poème (…), semblent ne traduire aucune émotion. De même, l’utilisation d’un vocabulaire assez pauvre
(…) rend l’ensemble extrêmement impersonnel.

Deuxième partie : Un homme qui souffre


Cependant la rareté des informations, notamment sur la femme aimée (…) laisse place à l’imagination ; la
répétition des images (…) crée un effet d’insistance qui suggère indirectement la force du sentiment
amoureux ; le jeu des oppositions évoque les tortures de la passion (…)
Tout l’art du poète est là : derrière le conformisme d’une déclaration d’amour s’infiltre une inquiétude
(…) et se développe une argumentation. (…) Le cadre poétique qui impose des limites à l’expression du
sentiment personnel en raison de ses règles strictes (…) oblige l’amoureux à contrôler son lyrisme.

CONCLUSION
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Troisième partie : Activités Annexes

SEQUENCE N°1 : Séances spéciales

Séance spéciale n°1 : Tests de connaissances


Test 1 :
1) Combien de syllabes écrites comportent les mots suivants : mérite, renard, ruse, réputation, cri
2) Classez les mots qui riment ensemble : terreur, Achéron, terre, nom, fureur, guerre
3) Récrivez cette phrase dans un registre courant : « Tu arrives ? »
4) A quel registre de langue appartient la phrase suivante ? : « C’était le commencement de mai, le temps
où l’épine rose fleurit, où le chêne épaissit son ombre, où le coucou chante dans les combes. »
5) Transformez la phrase suivante en phrase exclamative : « Il fait très froid. »
6) Ecrivez la question correspondant à la réponse suivante : « C’est l’automne que préfère le poète. »
7) Récrivez les mots suivants en les accentuant : preceder, eclairer, voila, facheux, tete.
8) Récrivez la phrase suivante en mettant la ponctuation : « lorsque le temps était beau les pensionnaires
du collège sortaient le jeudi et le dimanche »
9) A l’aide du suffixe « et » ou « ette », et des mots suivants, formez de nouveaux mots : coffre, fleur, mie
10) Changez le préfixe des mots suivants pour trouver les mots ayant un sens contraire : défaire,
recouvert, embarquer.
Corrigé :
1) Mé-ri-te ; re-nard ; ru-se ; ré-pu-ta-tion ; cri
2) Terreur/fureur ; Achéron/nom ; terre/guerre
3) Arrives-tu ? ou Est-ce que tu arrives ?
4) Registre soutenu : plusieurs verbes sont employés, ainsi qu’un vocabulaire recherché comme le mot de
« combes » (=ravin…)
5) « Comme il fait froid ! » ou « Qu’il fait froid ! »
6) Quelle saison le poète préfère-t-il ?
7) Précéder, éclairer, voilà, fâcheux, tête
8) Lorsque le temps était beau, les pensionnaires du collège sortaient le jeudi et le dimanche.
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9) Coffret, fleurette, miette
10) Refaire, découvrir, débarquer.

Test 2 :
Accordez le verbe entre parenthèses : « Dans le lointain (s’éloigner) les chameaux et les chevaux de la
caravane. »
Relevez l’attribut du sujet : « L’ombre de la montagne paraissait plus grande à mesure que la nuit
approchait. »
Donnez cinq mots de la famille de « battre ».
Faites une phrase avec le verbe « partager », en le faisant suivre d’un C.O.D.
Récrivez la phrase suivante en remplaçant le C.O.I. par un pronom : « D’Artagnan parle de la reine. »
Mettez le verbe entre parenthèses au passé composé : « Ulysse et ses compagnons (repartir) vers
Ithaque. »
Développez la phrase suivante en ajoutant un complément circonstanciel de temps et un complément
circonstanciel de lieu : « La fusée décolle. »
Conjuguez les verbes suivants au présent de l’indicatif : prolonger et apparaître
Mettez la ponctuation à ce dialogue : « Peux-tu me conter la mort d’Alexandre Non je ne la connais pas »
Corrigé :
1) Dans le lointain s’éloignent les chameaux et les chevaux de la caravane
2) Grande
3) Abattre, débattre, combattre, une bataille, une battue, un combat, un combattant…
4) Ils partagèrent leur repas avec un pauvre.
5) D’Artagnan parle d’elle.
6) Ulysse et ses compagnons sont repartis vers Ithaque.
7) Dans le petit matin, la fusée décolle de la lune.
8) Prolonge, es, e, eons, ez, ent / apparais, ais, aît, aissons, aissez, aissent
9) « Peux-tu me conter la mort d’Alexandre ? » « - Non, je ne la connais pas. »

Test 3 :
1) Mettez à l’imparfait : vous venez, il voit, nous donnons
2) Quelle est la valeur du présent de l’indicatif dans la phrase suivante : « L’habit ne fait pas le moine »
3) Quelle est la valeur de l’imparfait dans la phrase suivante : « Tous les jeudis, le loup venait jouer avec
Delphine et Marinette. »
4) Donnez un synonyme et un antonyme pour chacun de ces mots : honteux, aimable, gai
5) Employez le mot suivant dans deux courtes phrases où il n’aura pas le même sens : la figure
6) Récrivez la phrase suivante à la voix passive : « Le loup n’a jamais mangé la grand-mère. »
7) Mettez la phrase suivante à la voix active : « Delphine et Marinette sont rassurées par les paroles du
loup. »
8) Ecrivez les adverbes en –ment formés à partir des adjectif suivants : humble, honteux, conscient.
9) Récrivez la phrase en complétant avec « se », « ce » ou « c » : « La plus blonde … mit à rire, parce
qu’elle le trouvait drôle avec ses oreilles pointues et … pinceau de poils hérissés sur le haut de la tête. »
10) Relevez les prépositions dans la phrase suivante : « Caché derrière la haie, le loup surveillait
patiemment les abords de la maison. »
Corrigé :
1) Vous veniez, il voyait, nous donnions
2) Valeur de vérité générale
3) Valeur d’habitude
4) Synonymes : gêné, gentil, joyeux / Antonymes : fier, désagréable, triste

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5) Un sourire éclairait sa figure/ Nous avons dessiné une figure géométrique
6) La grand-mère n’a jamais été mangée par le loup.
7) Les paroles du loup rassurent Delphine et Marinette.
8) Humblement, honteusement, consciemment
9) La plus blonde se mit à rire (…) ce pinceau de poils (…)
10) Préposition : derrière, de

Test 4 :
1) Complétez cette phrase à l’aide de deux pronoms personnels : « Ces pauvres gens ne voyaient plus le
soleil ; … décidèrent de … retrouver. »
2) Faites un choix parmi les mots entre parenthèses : « Il (leur/leurs) demanda de lui raconter toutes
(leur/leurs) aventures.
3) Remplacez le verbe souligné par un verbe plus précis : « Cet homme avait enfin tout ce qu’il désirait
depuis si longtemps.
4) Relevez le groupe nominal sujet et dites quel est son noyau : « Les très lointains ancêtres de l’être
humain ressemblaient à des singes. »
5) Mettez une majuscule à l’initiale de chaque nom propre : « Les parisiens sont les habitants de Paris. »
6) Quels sont les noms féminins correspondant aux noms masculins suivants : un charcutier, un prince, un
lecteur
7) Mettez les noms suivants au pluriel : un manteau, un détail, un pou
8) A quelle classe grammaticale les déterminants de cette phrase appartiennent-ils ? : « Ces enfants ne
sont pas mes fils, se dit la Louve. »
9) Trouvez deux mots français provenant du mot latin suivant ; employez-les dans une phrase :
« hospitalem »
10) Récrivez cette phrase en montrant que vous ne la prenez pas à votre compte : « Thésée fut un très
grand roi. »
Corrigé :
1) Ces pauvres gens ne voyaient plus le soleil ; ils décidèrent de le retrouver.
2) Il leur demanda de lui raconter toutes leurs aventures.
3) Cet homme possédait enfin tout ce qu’il désirait depuis si longtemps.
4) G.N. : « Les très lointains ancêtres de l’être humain » ; noyau : « ancêtres »
5) Les Parisiens sont les habitants de Paris.
6) Une charcutière, une princesse, une lectrice
7) Des manteaux, des détails, des poux
8) Ces : adjectif démonstratif ; la : article défini
9) Hôpital, Hôtel
10) On prétend (on raconte, on dit, la légende affirme, …) que Thésée fut un très grand roi.

Test 5 :
1) Donnez la fonction des adjectifs de la phrase suivante : « Ce jeune homme menait une vie tranquille et
semblait fort doux. »
2) Accordez avec le nom les adjectifs suivants : « Des cheveux / noir, blanc, châtain clair, acajou.
3) Remplacez la proposition subordonnée relative par un adjectif : « Un lieu qui donne un sentiment de
paix. »
4) Remplacez l’adjectif par un complément du nom : « Un vieil ami »
5) Remplacez la proposition subordonnée relative par un adjectif suivi d’un complément : « Un homme
qui se laisse facilement émouvoir. »

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6) Complétez la phrase suivante par les pronoms relatifs qui conviennent : « Vous … m’entourez, écoutez
le récit … j’ai à vous faire et … vous tirerez profit. »
7) Mettez au présent du subjonctif : je cours, vous prenez, nous jetons.
8) Donnez la fonction du groupe de mots souligné : « Le bon sommeil de l’enfance ferme mes paupières.
9) Même consigne : « On me surnomma le Petit Chose, surnom qui me resta et dont je fus peiné. »
10) Mettez au présent du conditionnel : tu tiens, elles vont, nous changeons
Corrigé :
1) « tranquille » : épithète de « vie » ; « doux » : attribut du sujet « ce jeune homme »
2) Des cheveux / noirs, blancs, châtain clair, acajou
3) Un lieu paisible
4) Un ami de longue date
5) Un homme facile à émouvoir
6) Vous qui (…) que j’ai (…) et dont (…)
7) Que je coure, que vous preniez, que nous jetions
8) « de l’enfance » est complément du nom « sommeil »
9) « qui me resta » et « dont je fus peiné » sont deux propositions relatives compléments de l’antécédent
« surnom »
10) tu tiendrais, elles iraient, nous changerions

Test 6 :
Consigne : complétez chacune des définitions suivantes en choisissant le bon mot parmi la liste que
voici : le parnasse, le classicisme, le naturalisme, la philosophie des lumières, le réalisme, l’humanisme,
le romantisme
1) ……………. est un mouvement qui exalte l’aptitude de l’homme, centre et image du monde, à se
connaître lui-même, à maîtriser le monde et à comprendre Dieu à travers ses créations.
2) ……………..est un mouvement qui défend un idéal s'incarnant dans l’« honnête homme » et qui met
en avant une esthétique fondée sur la recherche de la perfection.
3) …………….. ou esprit des lumières est un mouvement qui souligne le projet de faire passer l’homme
d’une période d’ignorance à une période de lucidité.
4) …………….. est un mouvement qui prône le retour à des valeurs fondamentales comme
l’individualité, le cœur, la nature ; dans une société dominée par l’argent et le « mal du siècle »
5) …………….. est un mouvement qui rejette toutes les formes d’idéalisation de la société, en exprimant
le plus fidèlement possible la réalité ; souvent même avec un pessimisme envahissant.
6) ……………...est un mouvement qui se définit comme la description d’une expérience scientifique,
d’où le romancier peut tirer des enseignements moraux et universels : il s’agit de comptes rendus d’une
expérience
7) ……………...est un mouvement qui s’appuie avant tout sur la doctrine de « l’art pour l’art », bâtissant
une poésie n’ayant d’autre finalité qu’elle-même, fondée sur le culte du beau, le culte du travail et le refus
du culte du moi.
8) ……………..est un courant de pensée, reposant sur la conviction que le monde réel n’est fait que
d’apparences et qu’il existe une autre réalité, plus mystérieuse et plus complète.

Test 7
Consigne : Identifiez les principales caractéristiques des mouvements littéraires ci-dessous en répondant
par vrai ou faux :
1) L’humanisme se caractérise par :
a) une éducation très contraignante
b) un refus de l’indépendance d'esprit,

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c) un traitement bienveillance et courtoisie de l’homme
2) Le classicisme se caractérise par :
a) la conception selon laquelle la raison constitue un guide infaillible.
b) le rejet de ce qui peut paraître vrai ou qui ne choque pas le public
c) le fait de cultiver uniquement « l’art de plaire ».
3) La philosophie des lumières se caractérise par :
a) le combat en faveur de la tolérance et pour la liberté de culte
b) le refus de l’idée selon laquelle « l’homme a son avenir entre ses mains. »
c) la réhabilitation du plaisir dans notre vie sur terre

Test 8
Consigne : Indiquez l’auteur de chacune des œuvres ci-dessous, vous direz à quel mouvement littéraire
appartient chacun d’eux :
Liste des œuvres Liste des auteurs
1) L’Enfer (1526) a) Pierre de Ronsard (1524 – 1585)
2) Pantagruel (1532) b) Joachim Du Bellay (1522 – 1560)
3) Délie (1544) c) Louise Labé (1524 – 1566)
4) Sonnets (1555) d) Agrippa d’Aubigné (1552 – 1630)
5) Les Regrets (1558) e) Clément Marot (1496 – 1544)
6) Les Amours (1552) f) François Rabelais (1494 – 1553)
7) Les Tragiques (1616) g) Maurice Scève (1510 – 1564)
8) Les Etats et Empires de la lune (1657) h) Jean Racine (1639 – 1699)
9) L’Astrée (1607-1627) i) Blaise Pascal (1623 – 1662)
10) Les Précieuses Ridicules (1659) j) Pierre Corneille (1606 – 1684)
11) Le Cid (1637) k) Jean de La Fontaine (1621- 1695)
12) Les Pensées (1670) l) Jean de La Bruyère (1645 – 1696)
13) Andromaque (1667) m) Madame de La Fayette (1634 – 1693)
14) Les Fables (1668) n) Nicolas Boileau (1636 – 1711)
15) Les Caractères (1688) o) Cyrano de Bergerac (1619 – 1657)
16) La Princesse de Clèves (1678) p) Honoré d’Urfé (1567 – 1625)
17) L’Art poétique (1674) q) Molière (1622 – 1673)
18) Les Lettres persanes (1721) r) Rousseau (1712 – 1778)
19) Zadig (1747) s) Diderot (1713 – 1784)
20) Le jeu de l’amour et du hasard (1741) t) Beaumarchais (1732 – 1799)
21) Le Barbier de Séville (1775) u) Marivaux (1688 – 1763)
22) Jacques le Fataliste (1778) v) Voltaire (1694 – 1778)
23) Emile ou de l’Education (1762) w) Montesquieu (1689 – 1755)

Séance spéciale n°2 : Eléments de synthèse sur la versification


Introduction :
Pour rappel, le terme « poésie » vient du grec « poiêsis », du verbe « poiein » signifiant « faire », « créer
». A l’origine, la poésie est un texte chanté accompagné de musique (la lyre), propre à exprimer des
sentiments, notamment l’amour. Quant à la versification, elle est l'ensemble des techniques employées
dans l'écriture poétique traditionnelle, qui obéissent à des usages : l’utilisation du vers, le regroupement
en strophes, le jeu des rythmes et des sonorités…

I) Le vers

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1) La mesure
Mesurer un vers consiste à indiquer son nombre de syllabes en respectant les règles suivantes :
a) Le « e muet »
Il ne compte pas comme une syllabe lorsqu’il est placé en fin de vers ; avant un mot commençant par une
voyelle ; ou devant un mot commençant par un h- muet.
b) La diérèse
Il y a diérèse quand on compte pour deux syllabes deux voyelles voisines (ex. : li/on).
c) La synérèse
Par contre, il y a synérèse quand on compte pour une seule syllabe deux voyelles voisines (ex. : hier).
2) Les types de vers
Il y a différents types de vers :
a) Les vers pairs
Ce sont les vers de deux syllabes (dissyllabe), de quatre syllabes (tétrasyllabe), de six syllabes
(hexasyllabe), de huit syllabes (octosyllabe), de dix syllabes (décasyllabe), de douze syll. (alexandrin).
b) Les vers impairs
Ce sont les vers d’une syllabe (monosyllabe), de trois syllabes (trissyllabe), de cinq syllabes
(pentasyllabe), de sept syllabes (heptasyllabe), de neuf syllabes (ennéasyllabe), et enfin de onze syllabes
(endécasyllabe).
c) Le vers libre
C’est un vers qui ne comporte pas d’accent fixe, ni de rime obligatoire, et dont la longueur n’est pas fixée.
S’il est très long et qu’il est séparé du ver suivant par un blanc, on parle de verset.
3) Les accents
On note deux types d’accents :
a) les accents fixes
Ils se placent sur la dernière syllabe prononcée du vers. Cependant, les vers complexes (plus de huit
syllabes) comptent un second accent fixe au niveau de la césure qui partage le vers en deux hémistiches.
b) les accents secondaires ou flottants
Ils se placent à l’intérieur du vers simple, ou de chaque hémistiche d’un vers complexe. La place de cet
accent secondaire est très variable.
c) le cas de l’alexandrin
Il existe deux types d’alexandrins :
- L’alexandrin classique ou tétramètre (qui comprend quatre mesures égales avec un rythme binaire)
- L’alexandrin romantique ou trimètre (qui comprend trois mesures égales avec un rythme ternaire).
4) Les discordances entre le mètre et la syntaxe
On distingue :
a) L’enjambement
C’est lorsqu’un groupe syntaxique important déborde le cadre du vers et se prolonge dans le vers suivant.
b) Le rejet
Il consiste à rejeter dans le vers suivant un élément court nécessaire à la construction du vers précédent.
c) Le contre-rejet
C’est quand un élément verbal court termine un vers mais appartient au vers suivant par la construction et
le sens.
II) La rime
1) La qualité
Elle dépend du nombre de sons:
a) La rime pauvre
C’est quand il y a un seul son identique (ex. : feu/peu).
b) La rime suffisante

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C’st quand il y a deux sons identiques (ex. : vaguement/firmament).
c) La rime riche
C’est quand il y trois sons identiques ou plus (ex. : péninsul[e]/capsul[e]).
2) Le genre
On distingue :
a) La rime féminine
C’est une rime qui se termine par un ‘’e’’ muet (même s’il est suivi d’une marque de pluriel)
b) La rime masculine
C’est une rime qui se termine par toute autre voyelle différente du ‘’e’’ muet.
3) La disposition
Elle correspond à l’un des trois cas suivants :
a) Les rimes plates (ou suivies)
Elles se développent sur le schéma aabb.
b) Les rimes croisées
Elles se développent sur le schéma abab.
c) Les rimes embrassées
Elles se développent sur le schéma abba.

III) La strophe
1) La caractérisation
On identifie :
- La strophe isométrique (constituée de vers de même longueur).
- La strophe hétérométrique (constituée de vers de longueurs différentes).
- La strophe horizontale (constituée d’un nombre de vers inférieur au nombre de syllabes du vers).
- La strophe carrée (constituée d’un nombre de vers égal au nombre de syllabes du vers).
- La strophe verticale (constituée d’un nombre de vers supérieur au nombre de syllabes du vers).
2) Les types de strophes
- Le distique (deux vers)
- Le tercet (trois vers),
- Le quatrain (quatre vers),
- Le quintil (cinq vers),
- Le sizain (six vers),
- Le septain (sept vers),
- Le huitain (huit vers),
- Le neuvain (neuf vers)
- Le dizain (dix vers).
IV) Les poèmes à formes fixes
Ce sont des poèmes qui se caractérisent leur type de strophe et la disposition de leurs rimes :

1) La ballade C’est une forme qui repose sur trois strophes (de 8 ou 10 vers chacune) et un refrain qu’on
retrouve dans l’envoi (la strophe qui marque la clôture du poème).
(cf. «Ballade de celui qui chanta dans les supplices» d’Aragon).
2) Le sonnet
C’est un poème qui se compose de deux quatrains et de deux tercets. Le dernier vers est appelé la « chute
», il forme la conclusion du poème. (cf. « Le dormeur du val » de Rimbaud).
3) La chanson
C’est un poème d’inspiration populaire dont les vers sont répartis en strophes ou couplets et qui comporte
un refrain. (cf. « Chanson » de V. Hugo).

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4) L’ode
C’est un poème lyrique hérité de l’Antiquité, composé de plusieurs groupes de trois strophes ayant la
même longueur, qui célèbre un personnage ou un événement. (cf. « A Elvire » de Lamartine).
5) Le rondeau
C’est une forme qui comprend quinze vers répartis sur trois strophes. Son refrain apparaît au premier
vers, à la fin de la deuxième strophe et au dernier vers.
(cf. « Ou vous savez tromper bien finement » de V. Voiture).
6) Le pantoum
C’est un genre d’origine malaise, écrit en quatrains ; le deuxième et le quatrième vers de chaque strophe
se répètent au premier et au troisième vers de la strophe suivante. (cf. « Harmonie du soir » de
Baudelaire).
7) Le triolet
C’est un petit poème de huit vers composé sur deux rimes, et dont trois vers (cf. le premier, le
quatrième et le septième) sont identique.
8) Le calligramme
C’est un poème dont les mots, par leur répartition sur la page, forment un dessin ; sa lecture peut suivre
plusieurs itinéraires. (cf. « La tour Eiffel » de G. Apollinaire.)
9) Le virelai
C’est un poème structuré sur deus rimes comptant quatre strophes, dont la première est reprise
intégralement ou partiellement après chacune des trois autres.
10) Le lai
Poème narratif ou lyrique, à vers courts, généralement de huit syllabes, à rimes plates (cf. « Les lais de
Marie de France)

V) La versification dans la poésie moderne


De nos jours, il existe :
1) Le vers traditionnel
Il continue d'être utilisé, mais les règles sont assouplies (cf. Valery, qui parlait de "règles exquises")
2) Le vers libre
Il ne suit pas les règles de versification dans le nombre de pieds, comme dans le système de rimes
(cf. « les Innocentines », de R. de Obaldia).
3) Le verset
C'est la forme utilisée pour les livres sacrés (Bible, Coran, Thora). Le verset tient de la prose et du vers ; il
associe le paragraphe à des membres de phrases très courts, quelquefois réduits à un mot (cf. Gide et
Claudel).
4) Le poème en prose
Il se présente comme un passage de roman dans sa structure. Il peut se subdiviser en paragraphes, mais il
est l'objet d'un important travail sur la forme (effets sonores, rythmiques, procédés rhétoriques), et son
sujet est généralement un sujet poétique. (cf. Baudelaire : Petits poèmes en Prose).

Séance spéciale n°3 : Les figures de style


Définition
Une figure de style est un procédé qui consiste à rendre ce que l’on veut dire plus expressif, plus
impressionnant, plus convaincant, plus séduisant… Autrement dit, une figure de style permet de créer un
effet sur le destinataire d’un texte (écrit ou parlé).

I) Les figures par analogie, qui permettent de créer des images


Comparaison Elle établit un rapport de Ex : Le soleil est semblable à de l’or.

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ressemblance entre deux éléments (le Ton teint est pareil à l’éclat de la rose.
comparé et le comparant), à l’aide La terre est bleue comme une orange.
d’un outil de comparaison (comme, (Eluard)
ainsi que, plus… que, moins… que,
de même que, semblable à, pareil à,
ressembler, on dirait que…)
Métaphore C’est une comparaison sans outil de Ex : Ton teint de rose
comparaison. Les termes y sont pris Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe.
au sens figuré. (Hugo)
L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible
de la nature,
mais c’est un roseau pensant. (Pascal)
Personnification Elle représente une chose ou une idée Ex : La forêt gémit sous le vent.
sous les traits d’une personne. … ces rois de l’azur, maladroits et honteux
(Baudelaire)
L’Habitude venait me prendre dans ses bras
et me portait
jusque dans mon lit comme un petit
enfant. (Proust)
Allégorie Elle représente de façon concrète et Ex : La Mort est souvent représentée par une
imagée les divers aspects d’une idée faucheuse.
abstraite. Elle se repère souvent grâce Mon beau navire ô ma mémoire
à l’emploi de la majuscule. Avons-nous assez navigué
Dans une onde mauvaise à boire
Avons-nous assez navigué
De la belle aube au triste soir. (Apollinaire)
N.B. : Quand une comparaison ou une métaphore est tellement utilisée qu’elle devient usée et banale, elle
se transforme :
- en expression lexicalisée : Ex : prendre ses jambes à son cou ; verser des torrents de larmes ;
être doux comme un mouton…
- en cliché : Ex : des cheveux d’or ; un cœur de pierre…

II) Les figures de substitution, qui remplacent un terme par un autre terme ou par toute une
expression
Métonymie Elle remplce un mot par un autre mot Ex : Je viens de lire un Balzac. / Boire un
selon un lien logique. verre.
Il est premier violon à l’orchestre de Lille.
Le Vatican est en désaccord avec la Maison
blanche.
La France a remporté la Coupe du monde de
football.
Synecdoque Elle consiste à désigner la partie pour Ex : Les voiles disparurent à l’horizon.
le tout (et vice-versa), ainsi que la Ils croisèrent le fer. / Revêtir un vison.
matière pour l’objet et le particulier Le Français est cartésien.
pour le général..
Périphrase Elle remplace un mot par une Ex : La capitale de la France. / L’astre de la
expression qui le définit. nuit.
Le roi des animaux. / L’empereur à la barbe

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fleurie

III) Les figures de l’insistance ou de l’atténuation


Hyperbole Elle consiste à exagérer. Ex : Je meurs de faim.
Un vent à décorner les bœufs.
Ouais, c’est vraiment trop génial !
Gradation C’est une énumération de termes Ex : Va, cours, vole et nous venge ! (Corneille)
organisée de façon croissante ou Je me meurs, je suis mort, je suis enterré.
décroissante. (Molière)
C’est un roc !… c’est un pic !… c’est un cap !
Que dis-je, c’est un cap ?…c’est une
péninsule ! (Rostand)
Euphémisme Elle consiste à atténuer l’expression Ex : Elle a vécu. / Ton papa est parti faire un
d’une idée, d’un sentiment (pour ne long voyage. / Tu sais, pépé, il est monté au
pas déplaire ou choquer). ciel.
Les non voyants. / Une très longue maladie.
Je lui ai chatouillé les côtes.
Litote Elle consiste à dire moins pour faire Ex : Va, je ne te hais point. (Corneille)
entendre plus. On ne mourra pas de faim aujourd’hui.
Il ne me paraissait pas douteux que M.
Alphonse n’eût été victime d’un assassinat.
(Mérimée)
Anaphore Répétition de(s) même(s) terme(s) en Ex : Rome, l’unique objet de mon
début de plusieurs phrases, de ressentiment !
plusieurs vers, de plusieurs Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon
propositions. amant !
Rome, qui t’a vu naître et que ton cœur
adore !
Rome enfin que je hais parce qu’elle
t’honore ! (Corneille)
C’est bien, c’est beau, c’est Bosch !
Parallélisme Répétition de la même construction Ex : Innocents dans un bagne, anges dans un
de phrase (autrement dit de la même enfer (Hugo)
structure syntaxique). Femme nue, femme noire, / Vêtue de ta
couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté.
(Senghor)

Accumulation Enumération plus ou moins longue Ex : Rien n’était si beau, si leste, si brillant, si
de termes. bien ordonné que les deux armées. Les
trompettes, les fifres, les hautbois, les
tambours, les canons formaient une harmonie
telle qu’il n’y en eut jamais en enfer. (Voltaire)
Question Affirmation déguisée sous la forme Ex : Ne suis-je pas adorable ?
oratoire d’une question. Comment mon client a-t-il pu tuer sa femme,
/rhétorique alors qu’au moment du crime, il était à mille
kilomètres ?

IV) Les figures d’opposition

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Antithèse Opposition très forte entre deux Ex : Qui aime bien châtie bien.
termes. Ici c’était le paradis, ailleurs l’enfer.
(Voltaire)
Je sentis tout mon corps et transir et brûler.
(Racine)
Oxymore Deux termes, unis grammaticalement, Ex : Un silence éloquent / La Bête humaine
s’opposent par leur sens. d’Emile Zola
Cette obscure clarté qui tombe des étoiles
(Corneille)
Antiphrase Elle exprime une idée par son Ex : C’est du propre !
contraire dans une intention ironique. Je suis dans de beaux draps !
Chiasme Deux expressions se suivent, mais la Ex : Il y a de l’Urgo dans l’air, il y a de l’air
deuxième adopte l’ordre inverse (A – dans Urgo.
B / B’ – A’) Il faut manger pour vivre et non pas vivre
pour manger.
Le cœur a ses raisons que la raison ignore.
Paradoxe Il énonce une opinion contraire à Ex : Les premiers seront les derniers. / In
l’idée commune, afin de surprendre, vino veritas.
de choquer, d’inviter à la réflexion. De nombreux enfants au Q.I. très élevé sont
en échec scolaire.

V) Les figures de rupture


Anacoluthe Rupture de construction syntaxique. Ex : Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus
court, la face de la terre en eût été changée.
(Pascal)
Mais moi, la barre du bourreau s’était, au
premier coup, brisée comme un verre. (A.
Bertrand)
Ellipse Absence d’un ou de plusieurs mots. Ex : L’Oréal, parce que je le vaux bien.
Jumbo. La Tunisie, mon papa et plouf !
Zeugma Rapprochement d’un mot concret et Ex : Il prit du ventre et de l’importance.
d’un mot abstrait dans un même
énoncé.
VI) Les figures qui jouent sur les sons
Assonance Répétition d’un même son de voyelle. Ex: Tout m’afflige et me nuit et conspire à me
nuire. (Racine)
Allitération Répétition du même son de consonne Ex : Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur
vos têtes ? (Racine)
Paronomase Rapprochement de deux homonymes Ex. : Il n’y a que Maille qui m’aille !
(qui se prononcent pareil) ou de deux Qui se ressemble s’assemble.
paronymes (qui se prononcent Mangeons bien, mangeons bio !
presque pareil)

Exercices d’application
1) […] et ces feuilles tombant toujours semblaient des larmes, de grandes larmes versées par les grands
arbres tristes qui pleuraient jour et nuit sur la fin de l’année…
2) La nature est un temple où de vivants piliers / Laissent parfois sortir de confuses paroles.
3) Et des fleuves français les eaux ensanglantées / Ne portaient que des morts aux mers épouvantées.

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4) Les malvoyants (les aveugles). / Sa barbe était d’argent comme un ruisseau d’avril.
5) Tel qui rit vendredi, dimanche pleurera.
6) Une mère s’adressant à son enfant rentrant du jardin : “ Te voilà ! mon petit monstre ”.
7) […] Il y aura des fleurs tant que vous en voudrez, / Il y aura des fleurs couleur de l’avenir, / Il y aura
des fleurs lorsque vous reviendrez.
8) Tandis qu’une folie épouvantable broie / Et fait de cent milliers d’hommes un tas fumant…
9) Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits
10) Les hommes, avec des lois sages, ont toujours eu des coutumes insensées.
11) L’heure tranquille où les lions vont boire.

Séance spéciale n°4 : Les registres littéraires (ou tonalités)


Définition
Le registre littéraire d’un texte dépend de l’effet que le texte cherche à produire sur celui ou celle à qui il
s’adresse. (A ne pas confondre avec la notion de registre de langue qui distingue les langages familier,
courant, soutenu ; dans ce cas on peut aussi parler de niveau de langue).
1) Le registre comique
Il vise à provoquer le rire ou le sourire, à amuser. Ainsi, pour expliquer en quoi un texte est comique, on
peut souvent réfléchir aux décalages présents dans le texte (décalages dans le langage utilisé, la
situation…).
2) Le registre ironique
Il consiste à dire le contraire de ce que l’on pense dans le but de rire ou faire rire (cf. l’antiphrase). De ce
fait, pour montrer qu’un texte est ironique, il faut bien distinguer le sens apparent du texte et son sens
réel.
3) Le registre satirique
Il consiste à dénoncer, critiquer des personnes, des idées, des comportements en les ridiculisant. C’est
l’équivalent de la caricature. Pour montrer qu’un texte est satirique, il faut identifier de qui ou de quoi on
se moque.
4) Le registre polémique
Il consiste à se battre en utilisant le langage comme arme. Pour expliquer en quoi un texte est polémique,
il faut identifier clairement la cible visée dans le texte et les reproches qui sont formulés à son encontre.
5) Le registre tragique
Il consiste à montrer des personnages voués à un malheur inéluctable. Pour montrer qu’un texte est
tragique, il faut préciser quelle forme de fatalité pèse sur les personnages et identifier les thèmes du
malheur et du destin.
6) Le registre lyrique
Il consiste à exprimer des sentiments personnels (heureux ou malheureux), souvent pour les faire
partager. On le reconnaît à la présence du champ lexical des sentiments et de marques de la première
personne.
7) Le registre pathétique
il consiste à susciter la compassion, la pitié face aux malheurs des personnages. le registre pathétique se
reconnaît à la présence des thèmes et des champs lexicaux du malheur, de la souffrance (physique ou
morale), des émotions.
8) Le registre épique
il consiste à représenter des êtres ou des événements comme étant extraordinaires, héroïques, surhumains.
le registre épique est créé par des procédés d’amplification (hyperboles, gradations, rythmes ternaires…).
9) Le registre fantastique

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il consiste à raconter un événement étrange en amenant le lecteur à hésiter entre une explication
rationnelle et surnaturel. pour montrer qu’un texte est fantastique, on peut étudier les thèmes de la peur ou
de l’angoisse.
10) Le registre didactique
Il consiste à instaurer une relation d’enseignement, une relation de maître à élève. Pour montrer
qu’un texte est didactique, on peut étudier comment celui qui joue le rôle de maître se présente comme
détenteur de la vérité.
11) Le registre laudatif ou élogieux
il consiste à faire l’éloge (cf. masculin) de quelqu’un ou de quelque chose. pour montrer qu’un texte est
élogieux), on étudie la façon dont les qualités de l’être ou la chose évoqué sont présentée comme
exceptionnelles.

Exercice d’application :
Consigne : Indiquez la tonalité dominante dans chacun des textes suivants
Texte n°1 :
« Allez, faîtes ! retranchez trois millions d’électeurs, retranchez-en quatre, retranchez-en huit millions sur
neuf. Fort bien. Le résultat sera le même pour vous, sinon pire. Ce que vous ne retrancherez pas, ce sont
vos fautes ; ce sont tous les contresens de votre politique de compression ; c’est votre incapacité fatale ;
c’est votre ignorance du pays actuel ; c’est l’antipathie qu’il vous inspire et l’antipathie que vous lui
inspirez. » (Victor Hugo, Discours sur le suffrage universel, prononcé à l’Assemblée nationale le 20
mai 1850).

Texte n°2 :
« Grâce aux dieux ! mon malheur passe mon espérance ! / Oui je te loue, ô Ciel, de ta persévérance ! /
Appliqué sans relâche au soin de me punir, / Au comble des douleurs tu m’as fait parvenir ; / Ta haine a
pris plaisir à former ma misère ; / J’étais né pour servir d’exemple à ta colère, / Pour être du malheur un
modèle accompli. / Hé bien : je meurs content, et mon sort est rempli. » (Jean Racine, Andromaque,
scène finale (1667)).

Texte n°3 :
J’avais un peu d’argent, je dis : « Je vais me faire construire une petite maison. ». Je vois un entrepreneur
de bêton armé. Je lui dis : « Ça va me coûter combien ?
- Quinze briques !
- Bon ! Je vais me renseigner… »
Je vais voir un copain qui est du bâtiment. Je lui dis : « Une brique… combien ça vaut ?
- Deux thunes ! »
Je retourne voir l’entrepreneur. Je lui dis : « Pour une thune, qu’est-ce que je peux avoir ?
- Des clous ! »
Je retourne voir mon copain. Je lui dis : « Dis donc, il veut me faire payer les clous !
-Il n’a pas le droit ! »
Je refonce voir l’entrepreneur … Je lui dis : « Je veux bien payer, mais pas pour des clous !
- Vous n’êtes pas obligé de payer comptant…
- Content ou pas content, je suis obligé de payer ? » (R. Devos, Ça n’a pas de sens (Denoël, 1981))

Texte n°4 :
Ney tira son épée et prit la tête. Les escadrons énormes s’ébranlèrent. Alors on vit un spectacle
formidable.

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Toute cette cavalerie, sabres levés, étendard et trompettes au vent, formée en colonne par division,
descendit, d’un même mouvement et comme un seul homme, avec la précision d’un bélier de bronze, qui
ouvre une brèche, la colline de La Belle Alliance, s’enfonça dans le fond redoutable où tant d’hommes
déjà étaient tombés, y disparut dans la fumée, puis, sortant de cette ombre, reparut de l’autre côté du
vallon, toujours compacte et serrée, montant au grand trot, à travers un nuage de mitraille crevant sur elle,
l’épouvantable pente de boue du plateau de Mont-Saint-Jean. Ils montaient, graves, menaçants,
imperturbables ; dans les intervalles de la mousqueterie et de l’artillerie, on entendait ce piétinement
colossal. Etant deux divisions, ils étaient deux colonnes ; la division Wathier avait la droite, la division
(…). (Victor Hugo, Les Misérables (1862)).

Séance spéciale n°5 : Comment caractériser le genre d’un récit ?


1) Le récit fantastique
Dans le récit fantastique, le narrateur hésite : les faits étranges qu’il constate sont-ils d’ordre naturel ou
surnaturel ? La présence d’un vocabulaire de la peur et de l’étrange maintient constamment ce double
regard sur la réalité.
Exemple : « La nuit était singulièrement obscure, la contrée sauvage, l’heure déserte. Mon moteur
ronflait. Les phares poussaient devant eux du jour sans vie et figé. » (cf. Maurice Bernard, Elle)

2) Le récit historique
Le roman historique cherche à faire revivre une période passée. La localisation directe : l’auteur cite des
dates, donne le nom de personnages connus. La localisation indirecte : l’auteur suggère l’époque que le
lecteur devine à partir des objets, des coutumes…
Exemple de texte utilisant la localisation directe : « C’étaient par une belle journée d’automne, en cette
année 1699. Louis XIV se faisait vieux, et se fatiguait à la guerre. La paix de Ryswick venait d’être
signée. » (cf. Paul Féval, Le Bossu)
Exemple de texte utilisant la localisation indirecte : « On entendit des cris dans la douve (=canal,
fossé…). C’étaient les faneurs qui fuyaient, en hurlant, les coups de plat d’épée d’une troupe de
partisans… » (cf. Paul Féval, Le Bossu)

3) Le récit d’aventures
Le récit d’aventures crée le dépaysement par les lieux décrits et par l’action des héros. Le lecteur, par
personnage interposé, fait face à des situations périlleuses où seuls le courage et l’audace permettent de
triompher.
Exemple : « Le train, en quittant Great-Salt-Lake et la station d’Ogdon, s’éleva pendant une heure vers le
nord jusqu’à Weber-river, ayant franchi neuf cents miles environ depuis San Francisco. A partir de ce
point, il reprit la direction de l’est à travers le massif accidenté des monts Wahsatch » (cf. Jules Verne,
Le Tour du monde en quatre-vingt jours)

4) Le récit réaliste
La localisation dans une région et dans une époque, la précision des détails permettent d’ancrer l’histoire
dans la réalité. Le romancier réaliste situe toujours son histoire dans un milieu social dont il étudie les
différentes caractéristiques.
Exemple : « C’était, à l’encoignure de la rue de la Michodière et de la rue Neuve-Saint-Augustin, un
magasin de nouveautés dont les étalages éclataient en notes vives, dans la douce et pâle journée
d’octobre. Huit heures sonnaient à Saint-Roch, il n’y avait sur les trottoirs que le Paris matinal, les
employés filant à leurs bureaux. » (cf. Emile Zola, Au bonheur des Dames)

5) Le récit policier

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Dans le récit policier, la mission du héros est de résoudre une énigme en s’appuyant sur des indices et en
recherchant des mobiles.
Exemple : « Derace Kingsley s’introduit vivement derrière les huit cents dollars de son bureau directorial
et appliqua son postérieur sur un grand fauteuil de cuir. Il atteignit une boite de cuivre et d’acajou,
s’empara d’un panatela. » (cf. Raymond Chandler, La Dame du lac)

6) Le récit autobiographique
Dans le récit autobiographique, l’auteur raconte sa propre histoire. Il parle à la première personne et fait
revivre des épisodes de son passé.
Exemple : Maison et jardin vivent encore, je le sais, mais qu’importe si la magie les a quittés, si le secret
est perdu qui ouvrait – lumière, odeurs, harmonie d’arbres et d’oiseaux, murmure de voix humaines qu’à
déjà suspendu la mort – un monde dont j’ai cessé d’être digne ? » (cf. Colette, La Maison de Claudine)

Exercice : Observez ces trois passages et indiquez le genre de récit utilisé dans chaque texte.
Texte 1 :
« Les conviés arrivèrent de bonne heure dans des voitures, carrioles à un cheval, chars à bancs à deux
roues, vieux cabriolets sans capote, tapissières à rideaux de cuir, et les jeunes gens des villages les plus
voisins dans des charrettes où ils se tenaient debout, en rang, les mains appuyées sur les ridelles pour ne
pas tomber, allant au trot et secoués dur. Il en vint de dix lieues loin, de Goderville, de Normanville et de
Cany. On avait invité tous les parents des deux familles, on s’était raccommodé avec les amis brouillés,
on avait écrit à des connaissances perdues de vue depuis longtemps. (Gustave Flaubert, Madame Bovary)

Texte 2 :
« Encore une fois, je posai le pied sur le pavé de la rue de Siam que le brouillard de la nuit rendait plus
glissant que des écailles de poisson. Le veilleur de nuit venait de passer et j’entendais encore au loin sa
plainte de vieux hibou. Il pouvait être onze heures. […] J’allais doucement le long des murs et, tous les
dix pas, je m’arrêtais afin de prêter l’oreille aux bruits. Il me sembla bien entendre comme une faible
rumeur dont je ne pouvais préciser ni la distance, ni l’emplacement. Il en était dans la nuit des voix
comme des lumières. Je les croyais près de moi quand, au contraire, elles étaient encore loin. »

Texte 3 :
« Il l’enferma avec précaution dans le creux de ses mains. C’était un objet merveilleux par son étrangeté
même : comme un fragment de sculpture grecque, trouvé dans le lit d’une rivière à sec. C’est une
« capsule de temps », pensa Mason, un autre univers est condensé dans cette coquille, et il n’était pas loin
de croire que la mer nocturne qui hantait son sommeil s’était trouvée libérée de l’antique coquille, un jour
où il avait, malencontreusement, écaillé une de ses volutes. (cf. J.G. Ballard, Le Sel de la Terre)

Séance spéciale n°6 : Les procédés narratifs


1) Le choix d’un narrateur
Le narrateur peut être un personnage jouant un rôle dans l’histoire : le héros lui-même, son ami, son
ennemi ou un témoin. Le narrateur peut ne jouer aucun rôle dans l’histoire et se contenter de raconter.
Exemple de narrateur témoin : « Dès six heures nous étions tous là, quatre-vingt hommes : pères, fils,
frères et grands-pères, ravis d’entendre notre Langlois se débrouiller dans tous nos lieux-dits, nos
vallons… » (cf. Jean Giono, Un Roi sans divertissement)
Version avec narrateur non représenté dans le récit : Dès six heures, ils étaient tous là, quatre-vingt
hommes : pères, fils, frères et grands-pères, ravis d’entendre Langlois se débrouiller avec leurs lieux-dits,
leurs vallons

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2) La focalisation
La focalisation interne : le lecteur découvre les événements à travers le regard d’un personnage.
La focalisation externe : le lecteur ne sait des personnages que ce qu’ils disent ou font.
La focalisation zéro : le lecteur sait tout et suit l’action dans différents lieux à la fois.
Exemple de focalisation interne : « L’autre voyageur, d’une figure sympathique paraissait avoir juste
franchi la trentaine ; il avait d’ailleurs la tournure insignifiante d’un homme qui passe confortablement se
nuits en chemin de fer. Le dormeur ne montra pas son billet, ne tourna pas la tête, ne remua pas pendant
que je m’installais en face de lui. » (cf. Marcel Schwob, L’Homme voilé)

3) L’ordre narratif
C’est l’ordre dans lequel les événements sont racontés. Le narrateur peut rapporter des événements
antérieurs ou anticiper en annonçant des événements futurs.
Exemple : « Markéta me raconta comment tout était arrivé : alors qu’elle se trouvait au stage de vacances,
les camarades de la direction l’avait subitement convoquée pour lui demander si elle recevait du courrier
là-bas. » (cf. Milan Kundera, La Plaisanterie

4) La durée des événements


Il s’agit du nombre de lignes occupées par les événements racontés : ils peuvent être résumés, développés
en détail (sommaire) ou passés sous silence (ellipse).
Exemple : « Au bout de trois jours de larmes, un après-midi qu’elle battait quelque dessert au lait dans la
cuisine, elle entendit distinctement la voix de son fils tout près de son oreille. ‘’C’était Auréliano’’,
s’écria-t-elle en courant jusqu’au châtaigner, pour faire part de la nouvelle à son époux » (cf. Gabriel
Garcia Marquez, Cent Ans de solitude)

5) Les indices du vrai


Ce sont les détails qui donnent au récit l’apparence d’une histoire vraie.
Exemple : « Le soleil de septembre touchait de ses derniers rayons mes épaules et ma tête, et cependant
j’avais froid. Les mains dans les poches de mon pardessus, je me retournai vers la Tamise d’où se levait
une vapeur à peine visible. » (Julien Green, Chambres à louer)

6) Le début et la fin du roman


Le début et la fin se répondent, marquant les limites d’une vie, d’un itinéraire, d’un apprentissage. Leur
comparaison permet de mieux comprendre la signification du roman.
Exemples :
*début : « Une volée de pierres ramena vers la masse compacte et docile des moutons l’escadron volant
des chèvres, toujours prêtes à s’égailler dans les éboulis. »
* fin : « Des policiers casqués et munis de gilets pare-balles en jaillissent, et courent vers la vitrine étoilée
de fêlures qui continue à hurler comme une bête blessée. » (cf. Michel Tournier, La Goutte d’or)

Exercice :
Texte :
La demi-obscurité était trouée, au fond, à gauche, par la zone laiteuse de l’estrade où s’agitait un
groupe de musiciens de rock’nroll. Le chanteur hurlait, d’une voix encore mal assurée, un succès
américain. Autour de l’estrade, se pressaient des garçons et des filles de l’orchestre, avec ses cheveux
blonds frisés et ses grosses joues, parut à Bellune un enfant de troupe précocement vieilli.
Il se fraya un passage jusqu’au bar et commanda un alcool. Après le troisième verre, il était moins
sensible au bruit. Chaque fois qu’il venait au Palladium, il y restait une heure tandis que les orchestres et

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les chanteurs se succédaient sur l’estrade – adolescents de la banlieue ou jeunes employés du quartier. Et
leur rêve était si fort, si violent leur désir d’échapper par la musique à ce qu’ils pressentaient de leur vie,
que Bellune percevait souvent les stridences des guitares et les voix qui s’éraillaient comme des appels au
secours.
Il avait plus de cinquante ans et travaillait dans une maison de disques. On le chargeait de se
rendre deux ou trois fois par semaine au Palladium et de repérer certains groupes de musiciens amateurs.
Bellune leur fixait rendez-vous à la maison de disques et ils y passaient une audition. A cet instant-là, il
n’était rien d’autre qu’un employé des douanes qui choisit, dans une foule d’émigrants massés devant un
bateau, deux ou trois personnes, et les pousse sur la passerelle d’embarquement.
Il consulta sa montre et décida qu’il avait suffisamment fait acte de présence. Cette fois-ci, il ne se
sentait même pas le courage de porter son attention sur un chanteur ou un groupe de musiciens. Marcher
jusqu’à l’estrade en jouant des coudes lui semblait un acte surhumain. Non. Pas ce soir.
C’est alors qu’il remarqua sa présence. Il ne l’avait pas vue jusque-là parce qu’il lui tournait le
dos. Une fille aux cheveux châtains, à la peau très pâle, les yeux clairs. Vingt ans à peine. Elle était assise
au bar mais elle regardait vers le fond, hypnotisée. Un remous s’enflait, il y avait une bousculade, des
applaudissements, des cris. Quelqu’un montait sur le podium : Vince Taylor. Pourquoi ne se mêlait-elle
pas aux autres ? Son regard, fixé vers la seule zone lumineuse du Palladium, évoqua dans l’esprit de
Bellune l’image d’un papillon hésitant qu’attire la lampe. Sur le podium, Vince Taylor attendait que les
applaudissement et les cris s’éteignent. Il régla le micro et commença à chanter.
- Vous aussi, vous voulez chanter ?
Elle sursauta comme s’il l’avait tirée brusquement de son rêve et se tourna vers lui.
- Vous êtes là parce que vous vous intéressez à la musique ? demanda encore Bellune.
Sa voix douce et sa gravité inspiraient toujours confiance. Elle fit un signe affirmatif de la tête.
- Ça tombe bien, dit Bellune. Je travaille pour une maison de disques. Je peux vous aider, si vous
voulez…
Elle le considérait, l’air interloqué.
Patrick Modiano, Une Jeunesse, 1981

Questions :
1) Le narrateur, présent dans ce texte, est-il : le héros de cet extrait ? l’ami du héros ? un simple témoin ?
2) Dites à quel moment du récit l’ordre chronologique a été respecté.
3) Quelle est la focalisation utilisée dans ce récit ? Justifiez votre réponse.

Séance spéciale n°7 : Comment construire une description


1) Le point d’observation
Le point d’observation, ou point de vue, est l’emplacement où est situé le personnage descripteur. C’est à
travers son regard que le lecteur découvre le lieu.
Exemple : « La tour de verre était deux ou trois fois plus vaste que le Colysée et la plate-forme circulaire
sur laquelle je me trouvais, et que d’ailleurs ne protégeait aucune balustrade me semblait d’une vastitude
infinie. » (cf. Gustave Le Rouge, La Guerre des vampires)

2) Donner des indications de lieu et de temps


La description, le plus souvent, est localisée dans l’espace (l’endroit où se situe le lieu décrit) et dans le
temps (moment où la description est faite).
Exemple :
* Passage sans utilisation du procédé : « la ville sous le grand ciel pâle s’alanguissait, (…) une rosée d’or
tombée »

Monsieur Ndane SARR, Professeur au Lycée Mixte Maurice Delafosse, Tel : 77 358 69 38 Page | 48
* Passage avec utilisation du procédé : « On était à l’automne ; la ville, sous le grand ciel pâle,
s’alanguissait, (…) une rosée d’or tombait sur la rive droite de la ville, du côté de la Madeleine et des
tuileries » (cf. Emile Zola, La Curée)

3) Organiser le thème et les sous-thèmes


Dans une description, on appelle thème ce qui est décrit et sous-thèmes, les différentes parties de ce qui
est décrit.
Exemple : « C’était une drôle de maison que la sienne (…). Des portes avaient été rebouchées, d’autres
percées à différents endroits. De deux pièces on en avait fait une, un plancher avait été exhaussé, un
corridor aménagé… » (cf. Georges Simenon, La Fuite de M. Monde)

4) Utiliser la qualification
Une description est faite en fonction du point de vue de celui qui regarde. La manière de qualifier le
thème et les sous-thèmes (la qualification) permet de signaler les impressions du descripteur.
Exemple :
* Passage sans utilisation du procédé : « Un soleil plongeait ses flèches jusqu’au fond du gouffre, d’où
montaient des voix »
* Passage avec utilisation du procédé : « Un soleil ardent plongeait ses flèches aiguës jusqu’au fond du
gouffre central, d’où montaient des voix confuses » (cf. Georges Le Rouge, La Guerre des vampires)

5) Utiliser les réseaux lexicaux


Souvent dans une description, l’auteur, pour mieux faire ressentir les impressions du personnage qui
regarde, emploie un vocabulaire imagé. On appelle réseaux lexicaux les mots appartenant à un même
domaine.
Exemple : « C’était comme le coin enchanté d’une cité des Mille et Une nuits aux arbres d’émeraude, aux
toits de saphir, aux girouettes de rubis » (cf. Emile Zola, La Curée)

Exercice :
Texte :
« La voiture remonta en direction de la colline ; tous phares allumés, elle grimpa le long de la route en
lacets, à travers les fourrés obscurs. De temps en temps, des maisons surgissaient au bord de la route,
énormes masses noires percées d’une fenêtre jaune. La colline était un grand tas de roc et d’arbres plus
sombres que la nuit, et elle dominait la ville. Elle sortait hors des gouffres de l’eau et de la plaine avec
toute la puissance de son dos arc-bouté, si pleine, si solide qu’on l’aurait crue vivante. Percée de puits,
dardant ses arbustes et ses broussailles, étirant les longues pentes d’éboulis, les nappes de terrains vagues,
les rides des torrents gonflés, elle avançait peut-être, pareille à une gigantesque épave, nue, aride, les
flancs ruisselant doucement de pluie, perdant ses particules de poussière, vibrant sur son socle, dans la
nuit. Sur elle, on montait vers le silence, à travers les rues et les escaliers. Tous feux éteints, on faisait
l’ascension vers le sommet où tous les bruits avaient été chassés par le vent. On contournait des
obstacles, des fissures, des carrières, des blocs de rocher encore suspendus par un angle. On longeait des
réservoirs d’eau, des bulles où les gouttes de pluie tombaient.
J.M.G. Le Clézio, Le Déluge)

Questions :
1) Quels indices dans ce texte signalent de quel point de vue la description est faite ?
2) Relevez le thème et les sous-thèmes de la description de Le Clézio.
3) Récrivez le passage en italique en utilisant le procédé de la qualification.

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Séance spéciale n°8 : Comment analyser un personnage
1) Rechercher la fonction du personnage
Le personnage peut être le héros de l’histoire, l’opposant qui veut tenir le héros en échec, l’objet d’un
conflit ou d’une quête.
Exemple : Dans le roman La Neige en deuil de Henri Troyat, le héros (cf. Isaïe) veut sauver une
survivante retrouvée dans les décombres d’un avion accidenté. Marcellin, l’opposant, veut l’en empêcher
pour voler tout ce que les passagers possédaient de précieux.

2) Rechercher le but du personnage


Le personnage a une mission à accomplir, un but dans l’existence, un désir à satisfaire.
Exemples :
* Le but de Rastignac : devenir riche et important
* Le but de Sherlock Holmes : élucider les énigmes criminelles et faire échec au dangereux Moriarty
* Le but d’Arsène Lupin : dérober par des moyens ingénieux la fortune d’antipathiques personnages.
* Le but de Candide : épouser sa bien-même et trouver le bonheur.

3) Observer la caractérisation directe


La caractérisation directe correspond au procédé du portrait. Les caractéristiques du personnage sont
données directement, précisées par des adjectifs, des comparaisons.
Exemple :
Passage sans utilisation du procédé : Son cou se rattachait à ses épaules par des muscles décharnés.
Passage avec utilisation du procédé : « Son cou brun et plissé se rattachait à ses fortes épaules par des
muscles décharnées mais puissants encore. (cf. Théophile Gautier)

4) Observer la caractérisation indirecte


Le procédé consiste à glisser des détails, des paroles, des actions dans l’histoire pour donner des
informations sur un personnage.
Exemple : « Il ne se passait point de jour sans qu’elle déclarât d’un air exaspéré :
« Ça serait-il point mieux dans l’étable à cochons un quétou comme ça ? » (cf. Maupassant)
=> une femme au mauvais caractère, au langage familier ponctué de termes issus du patois normand.

5) Analyser le nom du personnage


Le nom, soigneusement choisi par le romancier, fournit au lecteur des indications sur le physique, sur le
caractère, sur la profession, sur le lieu d’origine.
Exemple : Dans un roman de Maupassant, le personnage de Georges Duroy est surnommé Bel-Ami en
raison de sa séduction et s’appelle baron Du Roy de Cantel quand il devient riche : « Georges, affolé de
joie, se croyait un roi qu’un peuple venait d’acclamer. »

6) Analyser les regards portés sur le personnage


Parfois le lecteur découvre un personnage à travers le regard d’un observateur. Ses centres d’intérêt, son
caractère, ses relations avec le héros, sa profession et son âge influencent le regard de cet observateur.
Exemples :
* « C’était ça qui avait fait battre le cœur de Tomi, cette chevelure frisée qui captait la lumière. » => un
adolescent sentimental.
* « Dès que je suis entré, j’ai entendu sa voix. C’était une voix, comment dire ? irréelle, céleste. J’étais
attiré par sa voix comme si on me tirait en avant » => un professeur de chant. (cf. Le Clézio, Zinna)

Exercice :

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Texte :
« Elle couvrit la casserole fumante, passa un torchon sur la tablette de faïence. Elle remplit d’eau
la boite à lait ; referma la poubelle ronde. Ayant assez sacrifié à ses principes de parfaite femme
d’intérieur, elle regagna son studio. En passant devant le miroir de l’antichambre, elle rétablit sur son
visage une contraction des narines à laquelle elle tenait beaucoup, et qui accentuait, disait-elle, son
caractère fauve.
Elle crut entendre des voix dans l’escalier et se hâta de coiffer un chapeau, d’endosser un manteau
clair, dont le lainage imitait de très près la nuance blond beige des cheveux de Julie, coupés court et frisés
à la Caracalla. Elle rejeta des gants défraîchis, puis les reprit : « C’est bien assez bon pour le cinéma »,
enfin elle s’assit, pour attendre, dans le meilleur fauteuil de son studio, après avoir éteint deux lampes sur
quatre : « C’est la dernière fois que j’utilise le bleu et le rouge ensemble pour la décoration, pensa-t-elle
en parcourant du regard le studio. On se ruine en électricité, avec deux couleurs qui boivent la lumière. »
Une paroi rouge, une grise et deux bleues enfermaient un mobilier disparate, qui n’était pas
désagréable, mais seulement un peu trop colonial, grevé (=alourdi) ça et là d’une table à plateau de cuivre
dodécagone (=à douze côtés), qui venait d’Indochine, d’un fauteuil fait d’une peau de bœuf sud-africain,
de quelques cuirs fezzans (=de la ville de Fez) et des vanneries dont la Guinée gaine les boîtes à tabac
anglais. Le reste de l’ameublement, en bon XVIIIe français, tenait debout grâce aux fortes mains adroites
de Mme de Carneilhan, habiles à recoller, cheviller, et même glisser une mince latte de métal dans de
vieux bois et des pieds de fauteuil fendus.
Elle attendit dix minutes, patiente par humilité foncière, droite par discipline et orgueil superficiel.
Sa gorge bien placée, son buste rebelle à l’empâtement, elle les mirait avec plaisir, dans une grande glace
sans cadre qui donnait de la profondeur au studio. Une gerbe de fouets à chiens et à chevaux, promus au
grade d’objets de collection pour ce qu’ils venaient du Caucase et de la Sibérie, retombait, lanières en
boucles, sur le miroir.
Julie de Carneilhan reprit son travail de coussin, bâtit à grands points le dessin de la lettre et se
découragea aussitôt : « Pas d’illusions. Ce sera hideux. »
Après dix minutes d’attente, le nez charmant et fier, la bouche étroite et musclée de Julie
bougèrent nerveusement et deux grosses larmes brillèrent à l’angle de ses yeux bleus.
Un coup de sonnette lui rendit son optimisme, et elle courut à la porte.
Colette, Julie de Carneilhan, 1941.

Questions :
1) a) Quel est le nom (=/= prénom) du personnage ?
b) Quels indications suggère ce choix de l’auteur ?
c) Observez la construction du nom et dites ce que vous découvrez.
d) Que pouvez-vous en déduire sur l’héroïne : qu’elle a peur de la vie, qu’elle laisse les événements
décider à sa place, ou qu’elle dévore la vie et les gens ?
2) Analysez le procédé de la caractérisation indirecte dans le passage : « Une paroi rouge, une grise…des
pieds de fauteuil fendus ». Quelles informations sur le caractère mais aussi quelles inquiétudes du
personnage découvre-t-on ?
3) L’auteur varie la dénomination du personnage : elle, Julie, Mme de Carneilhan, Julie de Carneilhan.
Cette succession d’appellations est-elle due au hasard ? Justifiez votre réponse.
4) Imaginez la suite du texte. La porte s’ouvre sur un personnage. Celui-ci regarde Julie. Utilisez le
procédé de la caractérisation directe pour décrire Julie à travers le regard du visiteur.

Séance spéciale n°9 : Faire une recherche de vocabulaire


1) La polysémie

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Le mot a souvent plusieurs sens. On appelle cette caractéristique la polysémie. Le sens d’un mot
polysémique varie selon la situation dans laquelle il est employé.
Exemple : *Quel est le taux d’intérêt de ce prêt ?
* Ils ont écouté son discours avec intérêt.
* Il a tout intérêt à suivre mes conseils.
* Le ministre a fait une déclaration du plus haut intérêt.

2) La synonymie
Deux mots ayant le même sens sont des synonymes. Quand un mot est polysémique, il a plusieurs
synonymes, correspondant chacun à un seul de ses sens.
Exemple : *Il a exécuté son numéro avec beaucoup d’habileté.
*Il a exécuté son numéro avec beaucoup d’adresse

3) L’antonymie
Deux mots ayant des sens contraires, opposés, sont des antonymes.
Exemple : *Le port d’un casque est interdit.
*Le port du casque est autorisé.

4) L’homonymie
Deux mots se prononçant ou s’écrivant de la même façon sont des homonymes.
Exemple : *Quelle est votre date de naissance ?
*Il a mangé des dattes et des figues.

5) La famille de mots
Une famille de mots comprend tous les mots formés sur le même radical. Ce radical comporte souvent
des variantes, suivant l’origine populaire ou savante des mots.
Exemples : *double, doublé, doublement, doublure, dédoubler, doublon…
* mer, amerrir, maritime, marée, marin, mareyeur, immerger, immersion…

6) Sens propre, sens figuré


Le sens propre d’un mot est d’ordinaire celui donné par sa définition d’origine. Le sens figuré d’un mot
est une déviation du sens propre vers un sens nouveau plus abstrait, et souvent plus imagé.
Exemples :
Fil : *sens propre : brin de laine, de soie, de lin, de coton…
*sens figuré : suite, liaison, enchaînement (cf. « il descendait au fil de l’eau »)
Réserve : *sens propre : territoire ou zone protégée
*sens figuré : prudence, restriction (cf. « je parle avec réserve de cela »)

Exercice :
Texte :
Regarde ce que je fais. D’un seul mot je peux faire surgir des images de toutes sortes. On peut les
varier… - De quels mots, mon chéri ? – Par exemple du mot Hérault… . Il en donne plein… il suffit de le
prononcer, l’image sort. Hérault… et je fais venir la maison de Tatie. Hérault… un héraut s’avance sur la
route, vers le château fort… Héros… un officier en habit blanc… il crie, il s’élance, ses hommes le
suivent… Aire haut… on bat le blé sur un haut plateau, la menue paille vole, les ânes et les chevaux
tournent… Erre haut… une cordée perdue dans la tempête de neige… et à la fin R.O. et crac, tout s’arrête.
C’est comme un paquet de cartes qu’on a déployé et qu’on referme. – Mais comme c’est amusant. Mais
tu sais, il me semble qu’il t’en manque. Tiens, en voilà d’autres, je vais t’en donner. Tu as Air Haut…

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Une belle princesse qui descend fièrement les marches de marbre rose de son palais. Elle se tient tête
haute. Les courtisans s’inclinent sur son passage. Elle regarde au loin d’un air pensif… Et encore Air,
oh… Un moribond sur son lit à baldaquin… Ce serait un baldaquin de serge, couleur pourpre… l’homme
halète, il étouffe, ses lèvres s’entrouvrent, il prononce difficilement : air… et puis sa tête retombe, il rend
le dernier soupir : Oh… Il y a aussi Air. Eau. Y as-tu pensé ?
- Non. R.O. maintenant. Rrrr… le gros bouledogue se tient sur ses pattes écartées… sa gueule est
grande ouverte, attention, il va te mordre, il se jette sur toi, tous ses crocs en avant, ouah, ouah, ouah.
Non, va, n’aie pas peur. Voilà O. Tout est annulé. Zéro.
- A quoi penses-tu, mon chéri ? Tu es là tout rencogné… Tu marmonnes comme un vieux grand-
père…
- Je ne marmonne pas…
- Si, je t’ai entendu, tu parlais d’un héros… Tu te racontais des histoires…
- Non. Ce n’était rien. C’était juste des mots. […]
Des mots… Il se répète des mots. Il joue avec des mots… et pourtant on ne lui dit jamais rien pour
le pousser, on évite de l’encourager, ces choses-là doivent venir naturellement, et les enfants sont si
malins, ils sentent si bien l’admiration des adultes, ils sont si comédiens… Je savais qu’il a beaucoup
d’imagination, ses devoirs de français sont déjà si bien tournés, mais vous avez raison…tous les enfants…
je savais que ça ne signifiait rien. Je voyais ses lèvres remuer, il se parle à lui-même pendant des heures…
je pensais qu’il se racontait des histoires… je sais, c’est ce que font tous les enfants… bien sûr, il est
particulièrement sensible…
Nathalie Sarraute, Entre la vie et la mort, 1968.
Questions :
1) Relevez tous les homonymes de Hérault cités dans le texte.
2) Observez comment, par le jeu des connotations, l’auteur passe d’un terme à un autre. Poursuivez ce
schéma jusqu’à la fin du texte :
Le Hérault le département avec la maison => le voyage
Le Héraut s’avance vers le château fort => la guerre
Le héros qui se lance à l’assaut => monter …
3) Recherchez dans le texte le synonyme de chaque mot suivant :
Offre ; escalier ; songeur ; demeure ; observe ; ferme ; équipe ; ouvert.

Séance spéciale n°10 : Comment organiser une explication

1) Justifier l’explication
Celui qui explique veut faire comprendre un fonctionnement ou un phénomène. Son explication répond à
une question formulée ou sous-entendue.
Exemple :
« - Je ne comprends pas, fit Yves.
- Vous savez que lorsqu’un tremblement de terre se produit, ou, ce qui est de beaucoup plus fréquent,
heureusement, lorsqu’un tremblement du sol a lieu… » (cf. Pierre Souvestre et Marcel Allain, Rour)

2) Organiser le déroulement de l’explication


L’explication est généralement ordonnée en trois phases :
1- La problématique : c’est la question formulée (Pourquoi ? Comment ?...) ou sous-entendue qui est
posée à propos d’un phénomène ou d’un fonctionnement qui pose un problème de l’ordre du savoir.
2- La phase de résolution : le texte explicatif résoud l’énigme proposée, transformant le phénomène
problématique en phénomène normal. L’explication précise d’abord la représentation que l’on a du
phénomène à expliquer. C’est la description, elle présente le phénomène à expliquer.

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3- La démonstration du principe : l’explication démontre ensuite le principe du phénomène en établissant
des liens logiques ou chronologiques entre chaque information.
4- La phase de conclusion.
Exemples :
*La problématique : « Ceci, dis-je enfin au vieillard, ne peut pas être autre chose que le grand tourbillon
du Maelstrom.
*La phase de résolution : … Les descriptions ordinaires de ce tourbillon ne m’avaient nullement préparé à
ce que je voyais…
Entre Loden et Moskoe, dit Jonas Ramus, la profondeur de l’eau est de trente-six à quarante brasses…
Quand vient la marée… le bruit se fait entendre à plusieurs lieues, et les tourbillons ou tournants creux
sont d’une telle étendue et d’une telle profondeur que, si un navire entre dans la région de son attraction,
il est inévitablement absorbé…
*La démonstration du principe : … L’explication généralement reçue est que comme les trois petits
tourbillons des îles de Féroé, celui-ci n’a pas d’autre cause que le choc des vagues montant et
retombant…
*La phase de conclusion : … et que le résultat naturel est un tourbillon ou vortex… » (cf. Edgar Poe, Une
Descente dans le Maelstrom)

3) Utiliser un vocabulaire spécialisé


Un texte explicatif utilise, le plus souvent, un vocabulaire spécialisé et approprié au thème de
l’explication. Le texte explicatif utilise des mots de liaison qui permettent de passer d’une information à
une autre.
Ces mots de liaison introduisent des rapports chronologiques (et, ensuite, puis…), d’analogie (de la même
façon…), permettant d’expliquer des opérations (ainsi, de ce fait…), de marquer la cause (car, parce
que…) ou la finalité ((pour, afin de…)
Exemple : « Les pointes disposées entre les griffes percent la coque du navire au moment où les bœufs
tirent les cordes pour fournir un pivot au levier qui porte les griffes. Celles-ci saisissent la coque quand les
bœufs tirent les cordes qui se dédoublent au niveau des moufles montées sur les griffes. » (cf. Les
Machines)

Séance spéciale n°11 : Choisir sa stratégie de raisonnement


1) Le point de départ du raisonnement
L’opinion à défendre : c’est l’idée à laquelle on veut faire adhérer les autres.
La situation à observer : c’est un ensemble de faits, d’indices à repérer.
La réflexion à mener : c’est un problème que l’on va examiner.
L’idée à faire comprendre : c’est une conception nouvelle pour celui qui la reçoit.
Exemple :
*L’opinion à défendre : « Je tiens à vous dire que je trouve la vitesse sur route et autoroute vraiment trop
élevée ».
*La situation à observer : « Partons des faits : vous avez quitté votre bureau à 18h, vous avez pris le
métro… »
*La réflexion à mener sur un problème : « On peut se demander si l’homme domine sa planète ».
*L’idée ou le fonctionnement à faire comprendre : « En biologie on a l’impression que notre avenir tombe
entre les mains d’apprentis-sorciers »

2) Le raisonnement inductif
Le raisonnement inductif part des faits ou des indices qui sont mis en relation pour en découvrir la ou les
causes.

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Exemple : cause : fait 1 + fait 2

3) Le rapprochement analogique
Le rapprochement analogique établit une relation de similitude entre des éléments appartenant à des
univers différents. Il compare.
Exemple :
univers 1 : l’entreprise = univers 2 : le sport
=> le point commun c’est la compétition

4) Le syllogisme
Le syllogisme classique énonce une règle (étape 1), un cas particulier (étape 2), tire une conséquence
(étape 3). Dans un faux syllogisme, la tromperie vient d’une mise en relation de deux propositions
artificiellement rapprochées. La conséquence est donc illogique.
Exemple :
étape 1 => Tout homme a des rêves.
étape 2 => Moussa est un homme.
étape 3 => Donc Moussa a des rêves.

5) Le raisonnement causal
Le raisonnement causal établit des liens de cause à effet entre des éléments. Il permet de comprendre le
pourquoi des choses.
Exemple :
Il y a eu un accident=> Pourquoi ?= Freins défectueux=> Pourquoi ?= défaut de fabrication

6) La conclusion
La conclusion-boucle reprend l’opinion avancée au début.
La conclusion-réponse répond au problème posé au début.
La conclusion-révélation apporte une solution à l’énigme.
Exemple :
*La conclusion-boucle : « Il apparaît évident que la vitesse sur route et autoroute doit être réduite ».
*La conclusion-réponse : « L’homme ne domine pas sa planète. Seule l’écologie pourrait réconcilier
l’homme et la Terre qu’il habite ».
*La conclusion-révélation : « Après l’examen des faits, nous pouvons affirmer que M. Lambert est
coupable. »

Exercice :
Texte 1 :
CESAR : - Monsieur Brun, tous les apéritifs sont faits avec des plantes : gentiane, sauge, anis, peau
d’orange, absinthe et cétéra. Or, les plantes, ce sont des remèdes. Dans ma chambre, j’ai un gros livre : la
Santé par les Plantes, ça guérit TOUT. Alors, finalement, qu’est-ce que c’est qu’un apéritif ? C’est une
espèce de tisane froide. Vous pourriez me dire qu’il y a de l’alcool…
M. BRUN : - Je vous le dis.
CESAR : - Et qu’est-ce que c’est, l’alcool ? Essence de vigne : plante ! Et quand quelqu’un se trouve mal,
qu’est-ce qu’on dit ? « Vite, faites-lui boire quelque chose ! Vite ! Un peu de rhum ! Un peu de
Chartreuse ! » Donc, remède. Naturellement, il ne faut pas en boire trop. Pour tous les remèdes, c’est la
même chose. Sur toutes les boîtes : il y a écrit : « Ne pas dépasser la dose prescrite. » (cf. Marcel Pagnol,
César, 1936)

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Texte 2 :
Regarde, Sherlock, ces deux types qui marchent dans notre direction.
- Le marqueur de billard et l’autre ?
- Oui. Qu’est-ce que tu penses de l’autre ?
Les deux hommes s’étaient arrêtés juste en face de la fenêtre. Sur l’un d’eux, je relevai quelques
traces de craie à la poche du gilet ; c’était tout ce qui pouvait suggérer le jeu de billard. L’autre était très
petit, brun ; il avait le chapeau rejeté en arrière et il portait des paquets sous son bras.
« Un ancien militaire, je crois ! dit Sherlock.
- Et qui a été démobilisé très récemment, observa Mycroft.
- Il a servi aux Indes.
- Comme sous-officier.
- Dans l’artillerie.
- Et il est veuf.
- Mais il a un enfant.
- Des enfants, mon cher ! Plusieurs enfants.
- Allons ! intervins-je en riant. Voilà qui est un peu trop fort !
- Evidemment, répondit Holmes, il n’est pas difficile de dire qu’un homme qui a ce maintien, cette
expression d’autorité, et cette peau cuite par le soleil est un militaire, un gradé, et qu’il revient des Indes.
- Le fait qu’il a été récemment démobilisé se déduit de cet autre fait qu’il porte encore ses
chaussures d’ordonnance, expliqua Mycroft.
- Il n’a pas une démarche de cavalier, mais pourtant il portait le chapeau sur le côté, puisque son
front est plus brun d’un côté que de l’autre. Son poids l’empêche d’être un sapeur. Il était donc dans
l’artillerie. (cf. C. Doyle,
Souvenirs de Sherlock Holmes)

Questions :
1) Repérez la stratégie de raisonnement choisie dans les deux textes suivants.
2) Quel est le point de départ du raisonnement dans chaque texte ?
3) Précisez pour chaque texte quel type de raisonnement a été utilisé. Expliquez chacun de vos choix.
4) A quel type de conclusion aboutit chaque texte ? Expliquez votre choix pour chaque texte.

Séance spéciale n°12 : Analyser un texte argumentatif


1) L’image de l’argumentateur
Toute argumentation vise à convaincre. Pour peser sur la personne visée, et pour faciliter son adhésion
aux idées qu’on défend, l’argumentateur donne la meilleur image de soi possible.
Exemple : « Pioneer, parce qu’il est leader, a les moyens d’une politique ambitieuse de recherche. Aussi
quand il conçoit la série TS-D, tout est pensé, rien n’est épargné, pour que le son n’ait aucun risque d’être
caricaturé. » (cf. Publicité Pioneer)

2) L’image de l’argumenté
Lorsqu’on argumente, on imagine les goûts, désirs, valeurs auxquels l’argumenté est sensible. Cela
permet d’être plus convaincant et permet de prévoir les contre-arguments qu’il risque d’opposer.
Exemple : « Motard, avec ta mutuelle dis NON aux taxes et surtaxes ! Dis NON aux technocrates qui
veulent nous plumer !
Motard, manifeste ton opposition en t’associant au défilé avec tes copains ! » (cf. tract)

3) L’enjeu de l’argumentation

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L’argumentation a toujours pour but d’amener la personne visée soit à changer d’avis, soit à reconnaître
qu’elle partage le même avis que l’argumentateur.
Exemple : « Vous aussi, venez vous réaliser au sein d’un groupe dont la haute technologie, la volonté de
progrès, l’ouverture internationale, la variété des produits donnent champ libre à tous les enthousiasmes. »
(cf. publicité)

4) La thèse
Dans l’argumentation, on appelle thèse l’idée que l’on défend à l’aide d’arguments.
Exemple : « La grande affaire de nos contemporains est de vivre ailleurs. S’ils sont milliardaires, ils
embarquent sur le plus grand paquebot du monde pour boucler, pour bâcler en quatre-vingt-huit jours le
tour du globe. » (cf. Gilbert Cesbron)

5) La force des arguments


On peut parler de la force d’un argument lorsqu’il est difficile ou impossible de lui opposer un contre
argument.
Exemple : « Comment tous ensemble auraient-ils pu étrangler un jeune homme aussi robuste qu’eux tous
sans un combat long et violent, sans des cris affreux qui auraient appelé tout le voisinage sans des coups
réitérés, sans des meurtrissures, sans des habits déchirés ? » (cf. Voltaire, Traité sur la Tolérance)

6) L’enchaînement des idées


L’argumentation suit le raisonnement et se déroule par étapes successives. Souvent, on relie entre elles les
différentes parties de l’argumentation par des termes d’articulation qui indiquent l’enchaînement logique
des idées : « tout d’abord, en premier lieu, ensuite, de plus, en outre, c’est pourquoi, mais, au contraire,
par conséquent, en définitive …
Exemple : « Voyager, c’est d’abord sortir de sa coquille. Mais la coquille dont nous sommes prisonniers
ce n’est pas seulement le réseau des frontières et des longitudes, la barrière des douanes et les remparts de
la langue. La coquille primordiale, c’est l’épais matelas dans lequel nous emprisonnent l’égoïsme et la
paresse, c’est le cocon dans lequel… » (cf. Claude Roy, Le Bon usage du Monde)

7) La conclusion
La conclusion met un point final à l’argumentation et se signale par des formules qui résument l’ensemble
du raisonnement.
Exemple : « Il devient donc urgent de changer radicalement d’orientation et de reconsidérer pendant qu’il
en est encore temps l’évolution de nos sociétés industrielles grandes consommatrices d’énergie. » (cf.
Eric Cauchaix, Quels choix pour demain ?)

Exercice :
Texte :
DESORMAIS DISPONIBLE GOÜT CHOCOLAT-MENTHE
La série limitée Mini After Eight séduira tous ceux pour qui le non-conformisme reste la plus belle façon
d’avancer. Telle une sucrerie, c’est d’abord son allure extérieure qui vous allèchera. Jeune, élégante, son
coloris spécifique « British Racing Green » est finement souligné par une décoration latérale « After
Eight ». Très vite, vous vous laisserez fondre dans son habitacle raffiné, et son intérieur feutré, avec ses
sièges velours. Après avoir étonné plusieurs générations lors des salons automobiles, la Mini
enthousiasmera aujourd’hui dans sa version After Eight tous les adeptes des salons de thé.

Questions :

Monsieur Ndane SARR, Professeur au Lycée Mixte Maurice Delafosse, Tel : 77 358 69 38 Page | 57
1) Quelle image le constructeur automobile veut-il donner de lui-même ? Quels détails du texte
l’indiquent ?
2) A quel type d’automobiliste cette publicité s’adresse-t-elle ? Faites le portrait de l’argumenté visé par
cette argumentation.
3) Si la voiture s’appelait Green Wood et si l’on s’adressait à un adepte des randonnées en forêts, que
devrait-on transformer dans le texte ? Récrivez le texte pour cette nouvelle cible en modifiant les mots et
expressions soulignés.

SEQUENCES N°2 : Epreuves du Baccalauréat

Epreuves du 1er tour


Epreuve n°1:
SUJET N°1 : RESUME / DISCUSSION
A) Résumé
Texte : « La motivation des élèves »
Directement liées au décrochage scolaire, les questions de motivation sont l’objet de défis pour
l’environnement éducatif de l’élève: la famille, les enseignants, les autres professionnels de l’éducation.
La motivation est en partie intrinsèque à l’élève, mais dépend aussi du milieu dans lequel il apprend. Cet
environnement extérieur est un puissant moteur qui peut favoriser sa motivation, dont l’Ecole et tout ce
qui la compose : l’équipe éducative, mais aussi le fonctionnement de l’institution scolaire.
Face à la crise de sens que connaît l’école, face à l’échec de trop nombreux élèves, les enseignants
rêvent de pouvoir remotiver. Mais comment soutenir l’engagement des apprenants dans leur
apprentissage, comment redonner goût à l’étude au sein de structures qui ne conviennent pas à tous ? Les
moyens, les méthodes et les lieux scolaires sont-ils toujours en concordance avec les évolutions de notre
société ? Le nombre important de jeunes qui sont en décrochage et qui ne terminent pas leurs études pose
la question de l’efficacité de notre système scolaire. Il apparaît aussi que le manque de motivation ne
concerne pas uniquement les élèves en difficulté, mais une grande partie des élèves.
De ce fait, les enseignants, pour motiver leurs élèves, doivent se montrer eux-mêmes engagés. Le
métier de prof est intense : en cours, il faut répondre, écouter, se déplacer, écrire, maintenir l’ordre,
éduquer, gérer la dynamique de grands groupes, évaluer. A la maison, les enseignants doivent préparer,
corriger, actualiser, … D’autre part, le corps enseignant souffre d’un manque de reconnaissance de la part
d’une société prompte à tenir l’école responsable de tous ses dysfonctionnements. L’épuisement
physique et moral est légion dans cette profession, et la formation initiale des enseignants ne prépare pas
à toutes les difficultés rencontrées sur le terrain. Quoi de plus violent pour un prof que de se trouver
devant des jeunes démotivés ? L’attitude de désengagement des élèves peut vite remettre en cause le sens
du métier d’enseignant.
Bénédicte Loriers Quel est le rôle de l’Ecole dans la motivation à apprendre ?, dans Analyse
UFAPEC, mars 2012, n°07.12
Consigne : résumez ce texte de 335 mots au quart de sa longueur, soit environ 84 mots (écart toléré plus
ou moins 10%).

B) Discussion

Monsieur Ndane SARR, Professeur au Lycée Mixte Maurice Delafosse, Tel : 77 358 69 38 Page | 58
Selon vous, l’environnement social (cf. la famille, le quartier …) est-il un puissant moteur qui peut
favoriser la motivation de l’élève ?

SUJET N°2 : COMMENTAIRE DE TEXTE


Texte : « Nuit blanche »
Voici la nuit,
Cris et colères, Léopold
Sédar La nuit Senghor,
Œuvres Bourreau des dormeurs éveillés, poétiques,
« Poèmes Des martyrs brûlant sur leur lit d'idéal. perdus »,
1964 J’étouffe aux sables des problèmes mouvants,
Vous ferez Je délire aux générosités d'or, mirages de ce texte
un De palais fleuris dans les oasis vertes.
Puis rejeté dans la fournaise des angoisses,
Je sens l'odeur de ma chair qui rôtit comme un quartier de gazelle,
J’entends mes poumons se froisser au souffle desséchant du Vent d'Est.
Heureux si la fée des solutions,
A la lucidité de l'aube,
Me fait boire à sa gourde de fructueuse fatigue
Ayant séché sur mon front la sueur des cauchemars
Et me fait dormir au pied des dakhars
Sous les caresses et la brise marine
De la sérénité matinale.

commentaire suivi ou composé. Dans le cadre du commentaire composé, vous pourrez, par exemple,
mettre l’accent sur les sentiments contradictoires (cf. la souffrance et le bonheur) qui animent le poète.

SUJET N°3 : DISSERTATION


« La littérature doit guider le peuple et sa seule vocation reste la prise en charge des problèmes de la
société ».
Commentez et discutez cette affirmation en vous appuyant sur des exemples précis tirés de vos lectures.

Epreuve n°2 :
SUJET N°1 : RESUME / DISCUSSION
A) Résumé
Texte : Comment mettre le progrès technique au service du bonheur ?
Pour beaucoup d’individus, il faut hiérarchiser les besoins et les désirs : le progrès technique ne
doit être mis au service de la satisfaction de désirs que si tous les besoins fondamentaux des individus ont
été satisfaits. En effet, nous avons vu que le progrès technique tendait à renforcer les inégalités face au
bonheur dans la mesure où il renforçait la possibilité pour les plus riches de satisfaire leurs désirs tandis
que les besoins des plus pauvres restaient insatisfaits. Pour lutter contre ce processus, il faudrait donc
réorienter une partie de l’allocation des ressources visant la satisfaction des désirs des plus riches vers la
satisfaction des besoins des plus pauvres.
Dans l’Etat de Dubaï, la population riche se rend à la piscine, à la patinoire ou joue au golf,
pendant qu’une grande partie de la population n’a pas accès à l’eau potable. On voit ici clairement à qui
bénéficie le progrès technique. La situation pourrait être modifiée si l’on établissait qu’une piscine, une
patinoire ou un golf ne peuvent être construits que lorsque toute la population jouit d’un accès à l’eau

Monsieur Ndane SARR, Professeur au Lycée Mixte Maurice Delafosse, Tel : 77 358 69 38 Page | 59
potable ; ou du moins que les capitaux investis dans la construction de patinoires ou de golfs ne peuvent
pas être d’un montant supérieur à ceux qui sont investis dans les infrastructures d’accès à l’eau potable…
Ainsi, pour que le progrès technique soit mis au service du bonheur de tous les hommes, et non
seulement au service des désirs des plus privilégiés, il faut établir un principe de solidarité qui établisse
un lien contraignant entre la satisfaction de ces désirs et celle des besoins des plus démunis : c’est lorsque
la satisfaction des désirs des plus favorisés sera conditionnée par un accroissement de la satisfaction des
besoins des plus pauvres que le progrès technique pourra cesser d’être un facteur d’accroissement des
inégalités des hommes face au bonheur. Un tel lien n’a rien d’utopique : c’est déjà lui qui fondait l’idée
d’un impôt progressif, prélevant une partie de la richesse des plus favorisés pour la réorienter vers la
satisfaction des besoins (nourriture, logement, éducation, santé…) de tous, garantie par un système de
services publics.
Bruno Angel, Le progrès technique rend-il l’homme plus heureux, 2014
Consigne : Résumez ce texte de 371mots au quart de sa longueur, soit environ 93 mots (écart toléré plus
ou moins 10%).

B) Discussion
Pensez-vous, comme Bruno Angel, que « le progrès technique est un facteur d’accroissement des
inégalités des hommes face au bonheur » ?

SUJET N°2 : COMMENTAIRE DE TEXTE


Texte : « Nuit blanche »
Voici la nuit,
Cris et colères,
La nuit
Bourreau des dormeurs éveillés,
Des martyrs brûlant sur leur lit d'idéal.
J’étouffe aux sables des problèmes mouvants,
Je délire aux générosités d'or, mirages
De palais fleuris dans les oasis vertes.
Puis rejeté dans la fournaise des angoisses,
Je sens l'odeur de ma chair qui rôtit comme un quartier de gazelle,
J’entends mes poumons se froisser au souffle desséchant du Vent d'Est.
Heureux si la fée des solutions,
A la lucidité de l'aube,
Me fait boire à sa gourde de fructueuse fatigue
Ayant séché sur mon front la sueur des cauchemars
Et me fait dormir au pied des dakhars
Sous les caresses et la brise marine
De la sérénité matinale.
Léopold Sédar Senghor, Œuvres poétiques, « Poèmes perdus », 1964

Vous ferez de ce texte un commentaire suivi ou composé. Dans le cadre du commentaire composé, vous
pourrez, par exemple, mettre l’accent sur les sentiments contradictoires (cf. la souffrance et le bonheur)
qui animent le poète.

SUJET N°3 : DISSERTATION


« Dans un monde en mutation continue, les loisirs sont en passe de devenir un moyen thérapeutique
indispensable. Pour le travailleur, ils constituent une libération, une évasion et même une information ».

Monsieur Ndane SARR, Professeur au Lycée Mixte Maurice Delafosse, Tel : 77 358 69 38 Page | 60
En vous référant à la littérature, à l’art en général, entre autres commentez puis, au besoin, discutez ce
point de vue.

Epreuve n°3 :
SUJET N°1 : RESUME / DISCUSSION
A) Résumé
Texte : Pourquoi nos enfants lisent mal ?
Statistique effrayante mais aujourd’hui incontestée : un élève sur cinq qui franchit les portes du
collège n’a pas réglé ses défaillances de lecture. Tous ceux-là partent dans la course aux diplômes avec un
handicap très lourd à remonter : comment comprendre un problème de maths quand on peine pour saisir
l’énoncé ? Comment assimiler une leçon d’histoire ou de géographie sans posséder le sens de l’écrit ?
La responsabilité de l’école dans ce désastre éducatif ne peut, en effet, être passée sous silence.
Compte tenu des divers règlements administratifs, comme du manque de coordination au sein des écoles,
chaque enfant est tenu d’apprendre à lire entre 6 et 7 ans. Malheur au pauvre retardataire à qui l’envie de
découvrir l’écrit ne viendra que passé son septième anniversaire. Il sera probablement, entre-temps, entré
dans le cercle vicieux de l’échec scolaire. Malheur également aux petits précoces, qui manifestent trop tôt
le désir de déchiffrer.
La participation des parents est un des problèmes. Si les enfants considèrent la lecture comme une
activité uniquement scolaire, déconnectée de leur vie quotidienne, ils risquent de ne jamais s’y concentrer
volontairement. Voir ses parents lire à la maison, recevoir des encouragements à la lecture, permet
souvent d’éviter une telle coupure. Mais 26% de la population adulte ne lit jamais, et 20% des Français ne
possèdent aucun livre chez eux. L’environnement de l’enfant, enfin s’est montré modifié très rapidement
au cours des vingt dernières années. La télévision ou les jeux vidéo sont des distractions qui réclament
peu d’efforts et de concentration. Quand il entre en cours préparatoire, l’enfant n’a pas acquis les facultés
de concentration indispensable à la lecture.
Tandis que la scolarité s’allongeait et mettait en lumière les carences du système scolaire, les
exigences de la société se sont fortement accrues. Hier encore, des capacités de lecture mal assurée
n’interdisaient pas de trouver une place dans la société, qui ne réclamait rien de plus que l’alphabétisation
du plus grand nombre. Aujourd’hui, accepter que 20% des jeunes connaissent des difficultés de lecture
flagrantes, c’est les condamner de manière presque irrémédiable, à l’exclusion.
Louis Renaudeau, Le Monde diplomatique, 1998.
Consigne : Résumez ce texte de 364 mots au quart de sa longueur, soit environ 91mots (une marge de
plus ou moins 10 % est admise).

B) Discussion
« Aujourd’hui, les jeunes qui connaissent des difficultés de lecture flagrantes sont condamnés, de manière
presque irrémédiable, à l’exclusion ». Discutez cette affirmation

SUJET N°2 : COMMENTAIRE DE TEXTE


Texte : « Premier regret »
Sur la plage sonore où la mer de Sorrente
Déroule ses flots bleus aux pieds de l’oranger
Il est, près du sentier, sous la haie odorante,
Une pierre petite, étroite, indifférente
Aux pas distraits de l’étranger !

La giroflée y cache un seul nom sous ses gerbes.

Monsieur Ndane SARR, Professeur au Lycée Mixte Maurice Delafosse, Tel : 77 358 69 38 Page | 61
Un nom que nul écho n’a jamais répété !
Quelquefois seulement le passant arrêté,
Lisant l’âge et la date en écartant les herbes,
Et sentant dans ses yeux quelques larmes courir,
Dit : Elle avait seize ans ! c’est bien tôt pour mourir !
Lamartine, Harmonies poétiques et religieuses8 (1830)

Vous ferez de ce texte un commentaire suivi ou composé. Dans le cadre du commentaire composé, vous
pourrez, par exemple, montrer que le poète évoque ici un souvenir personnel, celui de la mort d’une jeune
fille ; tout en témoignant de la douleur et de l’impuissance face à la perte.

SUJET N°3 : DISSERTATION


Selon Victor Hugo, l’écrivain en général, et le poète en particulier, « doit, qu’on l’insulte ou qu’on le loue
(…) faire flamboyer l’avenir ».
Commentez puis discutez cette affirmation en vous appuyant sur des exemples précis tirés de vos lectures
ou de votre expérience personnelle.

Epreuves du 2nd tour


Testes suivis de questions sur l’Humanisme
Texte n°1 : « Soit que son or se crêpe… »
Soit que son or se crêpe lentement
Ou soit qu’il vague en deux glissantes ondes,
Qui çà, qui là par le sein vagabondes,
Et sur le col, nagent folâtrement ;

Ou soit qu’un nœud illustré richement


De maints rubis et maintes perles rondes,
Serre les flots de ses deux tresses blondes,
Mon cœur se plaît en son contentement.

Quel plaisir est-ce, ainsi quelle merveille,


Quand ses cheveux, troussés dessus l’oreille,
D’une Vénus imitent la façon ?

Quand d’un bonnet son chef elle adonise,


Et qu’on ne sait s’elle est fille ou garçon,
Tant sa beauté en tous deux se déguise ?
Ronsard, Les Amours, 1552
Questions :
1) Qui parle dans ce texte ? A qui ? Justifiez votre réponse.
2) a- Combien de vers contient chacune des strophes de ce poème ?
b- Comment appelle-t-on ce genre de strophe ?
3) Faites correspondre en remplissant le tableau suivant :
A- des tresses sublimes ; B- une femme coiffée d’un bonnet ; C- des cheveux dénoués ; D- une coiffure
plus sobre.
Strophe 1 Strophe 2 Strophe 3 Strophe 4

Monsieur Ndane SARR, Professeur au Lycée Mixte Maurice Delafosse, Tel : 77 358 69 38 Page | 62
4) Relevez le champ lexical des sentiments (au minimum quatre mots).
5) a- Mesurez les deux premiers vers de la première strophe.
b- De quel(s) type(s) de vers s’agit-il ?
6) a) Indiquez la qualité des rimes des deux dernières strophes.
b) Comment sont-elles disposées ?
7) « Ou soit qu’un nœud illustré richement » ; « Mon cœur se plaît en son contentement ». Précisez la
nature des mots soulignés.
8) « Soit que son or se crêpe lentement ». De quelle figure de style s’agit ? A- hyperbole ; B- anaphore ;
C- métaphore. Choisissez et justifiez la ou les bonnes réponses.
Expression écrite : Pensez-vous, comme semble le suggérer ici Ronsard, que la qualité d’une personne
réside seulement dans son apparence physique ? (cf. donnez votre réponse en une dizaine de lignes).

Texte n°2 : « Heureux qui, comme Ulysse… »


Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme celui-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et de raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas ! de mon petit village


Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux


Que des palais romains le front audacieux ;
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine,

Plus mon Loire gaulois que le Tibre latin,


Plus mon petit Liré que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la douceur angevine.
Du Bellay, Les Regrets, 1558.
Questions :
1) Ce texte est-il un poème à forme fixe ? Justifiez votre réponse.
2) Relevez le champ lexical de la simplicité. Quelle interprétation pouvez-vous en faire ?
3) a- Mesurez l’ensemble des vers de la première strophe. b- De quel(s) type(s) de vers s’agit-il ?
4) a- Précisez la qualité des rimes de la deuxième strophe? b- Comment ces rimes sont-elles disposées ?
5) « Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, ou comme celui-là qui conquit la toison ».
Indiquez le(s) temps des verbes soulignés.
6) « Le séjour qu’ont bâti mes aïeux ». a- Quelle est la nature du mot souligné ? A- conjonction de
subordination B- Pronom relatif C- Adjectif indéfini. b- Que remplace-t-il ?
7) Relevez du texte une comparaison et indiquez ses différentes composantes : comparé, comparant, outil
de la comparaison, élément de la comparaison.
8) «Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine » Donnez la nature et la fonction des mots soulignés.
9) Quelle expression du texte est le contraire de l’expression « ma pauvre maison » ? A- « un beau
voyage » B- « le front audacieux » C- « la douceur angevine ».
10) Ce texte de Du Bellay rassemble quelques-unes des caractéristiques de l’humanisme. Identifiez-en
une.

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Testes suivis de questions sur le Classicisme
Texte 1 : « Le laboureur et ses enfants »
Travaillez, prenez de la peine.
C’est le fond qui manque le moins.

Un riche laboureur, sentant sa mort prochaine,


Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.
« Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l’héritage
Que nous ont laissé nos parents.
Un trésor est caché dedans.
Je ne sais pas l’endroit ; mais un peut de courage
Vous le fera trouver, vous en viendrez à bout.
Remuez votre champ dès qu’on aura fait l’oût,
Creusez, fouillez, bêchez, ne laissez nulle place
Où la main ne passe et repasse. »
Le père mort, ses fils vous retournent le champ,
Deçà, delà, partout ; si bien qu’au bout de l’an
Il en rapporta davantage.
D’argent, point de caché. Mais le père fut sage
De leur montrer, avant sa mort,
Que le travail est un trésor.
J. de La Fontaine, Fables, V, 9.
Questions :
1) a- Quel est le thème général de cette fable ?
b- Justifiez votre réponse.
2) a- Relevez du texte le champ lexical de la richesse (au minimum quatre mots)
b- Quelle interprétation pouvez-vous en faire ?
3) a- Combien de syllabes comptent les vers 1 et 3 ?
b- De quel(s) type(s) de vers s’agit ?)
4) a- Indiquez la qualité des rimes des douze premiers vers du poème.
b- Comment ces rimes sont-elles disposées ?
5) a- Quels sont les personnages en présence dans cette fable ?
b- Quel rapport les lie-t-il ?
6) « Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l’héritage ».
a- Qu’est-ce qu’un héritage ?
b- Dans ce texte, que remplace le mot « héritage » ? A- l’argent B- un trésor C- un champ.
7) a- Quel conseil le père donne-t-il à ses enfants ?
b- Ont-ils suivis ce conseil ? Justifiez votre réponse.
8) « ...le travail est un trésor » :
a- De quelle figure de style s’agit-il ?
b- Transformez la phrase pour avoir une comparaison.
9) «Il en rapporta davantage. » : que remplacent les pronoms soulignés ?

Texte 2 : « La grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf »


Une grenouille vit un bœuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle qui n’était pas grosse en tout comme un œuf,
Envieuse s’étend, et s’enfle, et se travaille

Monsieur Ndane SARR, Professeur au Lycée Mixte Maurice Delafosse, Tel : 77 358 69 38 Page | 64
Pour égaler l’animal en grosseur,
Disant : « Regardez bien, ma sœur ;
Est-ce assez ? Dites-moi. N’y suis-je point encore ?
- Nenni.- M’y voici donc ? - Point du tout. - M’y voilà ?
Vous n’en approchez point. » La chétive pécore
S’enfla si bien qu’elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sage :
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs ;
Tous petit prince a des ambassadeurs :
Tout marquis veut avoir des pages.
La Fontaine, Fables, I, 3, 1668.
Questions :
1) a- Quel est le thème général de cette fable ?
b- Justifiez votre réponse.
2) a- Relevez du texte le champ lexical de la grosseur (au minimum quatre mots)
b- Quelle interprétation pouvez-vous en faire ?
3) a- Combien de syllabes comptent les vers 1 et 3 ?
b- De quel(s) type(s) de vers s’agit ?)
4) a- Indiquez la qualité des rimes des dix premiers vers du poème.
b- Comment ces rimes sont-elles disposées ?
5) a- Relevez un discours direct.
b- A qui s’adresse la grenouille ?
6) « Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs »
a- De quelle figure de style s’agit-il ?
b- Justifiez votre réponse.
7) Que dit la morale ?
A- tout le monde veut devenir petit B- tout le monde veut devenir grand C- tout le monde veut devenir
heureux. Choisissez la bonne réponse.
8) Remplissez le tableau suivant à partir du texte :
Situation initiale Perturbation Péripéties Résolution Situation finale

Textes suivis de questions sur la philosophie des lumières


Texte 1 : « La sagesse de Martin »
Mais vous, monsieur Martin, dit-il au savant, que pensez-vous de tout cela ? Quelle est votre
idée sur le mal moral et le mal physique ?
- Monsieur, répondit Martin, mes prêtres m’ont accusé d’être socinien ; mais à la
vérité du fait est que je suis manichéen.
- Vous vous moquez de moi, dit Candide ; il n’y a plus de manichéens dans le monde.
- Il y a moi, dit Martin ; je ne sais qu’y faire, mais je ne peux penser autrement.
- Il faut que vous ayez le diable au corps, dit Candide.
- il se mêle si fort des affaires de ce monde, dit Martin, qu’il pourrait bien être dans
mon corps comme partout ailleurs ; mais je vous avoue qu’en jetant la vue sur ce globe, ou
plutôt sur ce globule, je pense que Dieu l’a abandonné à quelque être malfaisant ; j’en accepte
toujours Eldorado. Je n’ai guerre vu de ville qui ne désirât la ruine de la ville voisine, point de

Monsieur Ndane SARR, Professeur au Lycée Mixte Maurice Delafosse, Tel : 77 358 69 38 Page | 65
famille qui ne voulût exterminer autre famille. Partout les faibles ont en exécration les
puissants devant lesquels ils rampent, et les puissants les traitent comme des troupeaux dont
on vend la laine et la chair. Un million d’assassins enrégimentés, courent d’un bout de
l’Europe à l’autre, exerce le meurtre et le brigandage avec discipline pour gagner son pain,
parce qu’on n’a pas de métier plus honnête ; et dans les villes qui paraissent jouir de la paix,
et où les arts fleurissent, les hommes sont dévorés de plus d’envie, de soins et d’inquiétudes
qu’une ville assiégée n’éprouve de fléaux. Les chagrins secrets sont encore plus cruels que les
misères publiques. En un mot, j’en ai tant vu et tant éprouvé que je suis manichéen.
- Il y’a pourtant du bon. Répliquait Candide.
- Cela peut être, disait Martin ; mais je ne le connais pas.

Voltaire, Candide, 1759


Questions :
1) Quel est le thème de la conversation entre Candide et Martin ? Justifiez votre réponse.
2) « ...la vérité du fait est que je suis manichéen. » Quel est le sens premier du mot souligné ? A- il y a
dans le monde deux principes antagonistes : le mal et le bien B- pessimisme C- optimisme.
3) Pourquoi Martin est-il devenu « un manichéen » ? Justifiez votre réponse.
4) « ...il se mêle si fort des affaires de ce monde, dit Martin, qu’il pourrait bien être dans mon corps » :
a- Que remplace le pronom personnel sujet : « il » ?
b- « si...que » exprime : A- la cause B- la conséquence C- l’opposition. Choisissez la bonne
réponse.
5) « Un million d’assassins enrégimentés, courent d’un bout de l’Europe à l’autre » : de quelle figure de
style s’agit-il ? A- Métaphore B- Hyperbole C- Personnification
6) « Partout les faibles ont en exécration les puissants... » Le mot souligné veut dire :
A- amour B- respect C- horreur extrême. Choisissez la bonne réponse.
7) Relevez deux arguments du texte qui prouvent le pessimisme de Martin.
8) « Il faut que vous ayez le diable au corps... » A quel temps est conjugué le verbe souligné ?
Production écrite :
« Dans les villes qui paraissent jouir de la paix, et où les arts fleurissent, les hommes sont dévorés de plus
d’envie, de soins ». Que vous inspire cette conception du milieu urbain ?
Vous donnerez votre réponse dans un paragraphe argumentatif d’une dizaine de lignes en vous appuyant
sur des exemples précis tirés de vos lectures ou de votre expérience personnelle.

Texte 2 : L’arrivée dans Eldorado.


Cacambo, qui donnait toujours d’aussi bons conseils que la vieille, dit à Candide : « Nous n’en
pouvons plus, nous avons assez marché ; j’aperçois un canot vide sur le rivage, emplissons-le de cocos,
jetons-nous dans cette petite barque, laissons-nous aller au courant ; une rivière mène toujours à
quelque endroit habité. Si nous ne trouvons pas des choses agréables, nous trouverons du moins des
choses nouvelles. - Allons, dit Candide, recommandons-nous à la Providence. »
Ils voguèrent quelques lieues entre des bords tantôt fleuris, tantôt arides, tantôt unis, tantôt
escarpés. La rivière s’élargissait toujours ; enfin elle se perdait sous une voûte de rochers épouvantables
qui s’élevaient jusqu’au ciel. Les deux voyageurs eurent la hardiesse de s’abandonner aux flots sous
cette voûte. Le fleuve, resserré en cet endroit, les porta avec une rapidité et un bruit horribles. Au bout
de vingt-quatre heures ils revirent le jour ; mais leur canot se fracassa contre les écueils ; il fallut se
traîner de rocher en rocher pendant une lieue entière ; enfin ils découvrirent un horizon immense, bordé
de montagnes inaccessibles. Le pays était cultivé pour le plaisir comme pour le besoin ; partout l’utile
était agréable. Les chemins étaient couverts ou plutôt orné de voitures d’une forme et d’une matière
brillante, portant des hommes et des femmes d’une beauté singulière, traînés rapidement par de gros

Monsieur Ndane SARR, Professeur au Lycée Mixte Maurice Delafosse, Tel : 77 358 69 38 Page | 66
moutons rouges qui surpassaient en vitesse les plus beaux chevaux d’Andalousie, de Tétouan et de
Méquinez.
« Voilà pourtant, dit Candide, un pays qui vaut mieux que la Westphalie. »
Voltaire, Candide, 1759, ch.17.
Questions :
1) Remplissez le tableau suivant : A- une descente aventureuse. B- l’arrivée dans un pays merveilleux. C-
une direction vers l’inconnu.
« Cacambo, qui ... à la « Ils voguèrent... une lieue « ...enfin ils découvrirent...la
Providence. » entière. » Westphalie. »
.
2) a- Relevez un discours direct. b- Par quels personnages est-il prononcé ?
3) a- Que suggère Cacambo à Candide ? b- Justifiez votre réponse.
4) Quels traits de caractère pouvez-vous déduire du comportement de Cacambo : A- actif. B- immobile.
C- prévoyant. Choisissez et justifiez les bonnes réponses.
5) « ... j’aperçois un canot vide sur le rivage, emplissons-le de cocos, jetons-nous dans cette petite barque,
laissons-nous aller au courant... » Les verbes soulignés sont-ils des verbes : A- d’état B- d’action. a-
Choisissez la bonne réponse. b- A quels temps sont-ils conjugués ?
6) Après avoir été perdus sous une voûte de rochers, qu’est-ce les deux personnages ont découvert ?
Justifiez votre réponse.
7) «... une rivière mène toujours à quelque endroit habité. Quelle est la valeur du verbe souligné ? A-
présent de vérité générale B- présent de l’énonciation. C – présent de la narration. Choisissez la bonne
réponse.
8) « Si nous ne trouvons pas des choses agréables, nous trouverons du moins des choses nouvelles. »
Cette phrase exprime une supposition introduite par : « si » + verbe 1 + verbe 2. A quels temps sont
conjugués les deux verbes soulignés?
9) Qu’est-ce que la « Providence » ? A- Volonté de Dieu B- hasard C- aventure.
10) « ...une matière brillante... » : Il agit de : A- l’or B- la peinture C- la couleur ?
11) « ...des hommes et des femmes d’une beauté singulière, traînés rapidement par de gros moutons
rouges. » Cette phrase est à la voix passive. Transformez-là à la voix active.
12) Relevez le champ lexical de la beauté (quatre mots).

Textes suivis de questions sur la poésie africaine


Texte 1 : « Je vous remercie mon dieu»
Je vous remercie mon Dieu, de m'avoir créé Noir, d'avoir fait de moi la
somme de toutes les douleurs, mis sur ma tête, le Monde.
J'ai la livrée du Centaure
Et je porte le Monde depuis le premier matin.
Le blanc est une couleur de circonstance
Le noir, la couleur de tous les jours
Et je porte le Monde depuis le premier soir.
Je suis content de la forme de ma tête faite pour porter le Monde,
Satisfait de la forme de mon nez
Qui doit humer tout le vent du Monde,
Heureux de la forme de mes jambes
Prêtes à courir toutes les étapes du Monde.
Je vous remercie mon Dieu, de m'avoir créé Noir, d'avoir fait de moi, la
somme de toutes les douleurs.

Monsieur Ndane SARR, Professeur au Lycée Mixte Maurice Delafosse, Tel : 77 358 69 38 Page | 67
Trente-six épées ont transpercé mon cœur.
Trente-six brasiers ont brûlé mon corps.
Et mon sang sur tous les calvaires a rougi la neige,
Et mon sang à tous les levants a rougi la nature.
Je suis quand même
Content de porter le Monde,
Content de mes bras courts de mes bras longs de l'épaisseur de mes lèvres.
Je vous remercie mon Dieu, de m'avoir créé Noir,
Le blanc est une couleur de circonstance
Le noir, la couleur de tous les jours
Et je porte le Monde depuis l'aube des temps.
Mon rire sur le Monde, dans la nuit, crée le Jour.
Je vous remercie mon Dieu, de m'avoir créé Noir.
Bernard Dadié, La Ronde des jours, 1956.
Questions :
1) Qui parle dans ce texte ? A qui ? De quoi ?
2) Relevez le champ lexical de la souffrance dans ce texte. Que révèle-il ?
3) Quels sont les groupes de mots répétés ? Comment appelle-t-on cette figure de style ? Que suggèrent
ces répétitions ?
4) Pourquoi le Noir souffre autant selon Dadié ?
5) Relevez dans le texte les passages qui montrent que le Noir mène une vie difficile.
6) Quelle différence établit l’auteur entre le Noir et le Blanc avec sa vision de ces deux couleurs ?
Pourquoi ?
7) Comment parle-t-il du noir ? Et du Blanc ?
8) Quel est selon l’auteur le rôle du noir dans le « Monde » ? Citez le passage qui le montre.
9) Selon vous, comment se sent Dadié à l’égard de sa souffrance ? Qu’est-ce qui nous montre qu’il est
sceptique ?
10) Que ressentez-vous après la lecture de ce poème ? Pourquoi ?
11) Selon vous quel est le projet de Dadié lorsqu’il écrit ce poème ?
12) Ce texte répond-il à l’idéal de la Négritude ?

Texte 2 : « Afrique mon Afrique »


A ma mère

Afrique mon Afrique


Afrique des fiers guerriers dans les savanes ancestrales
Afrique que chante ma grand-mère
Au bord de son fleuve lointain
Je ne t’ai jamais connue
Mais mon regard est plein de ton sang
Ton beau sang noir à travers les champs répandu
Le sang de ta sueur
La sueur de ton travail
Le travail de l’esclavage
L’esclavage de tes enfants
Afrique dis moi Afrique
Est-ce donc toi ce dos qui se courbe
Et se couche sous le poids de l’humilité

Monsieur Ndane SARR, Professeur au Lycée Mixte Maurice Delafosse, Tel : 77 358 69 38 Page | 68
Ce dos tremblant à zébrures rouges
Qui dit oui au fouet sur les routes de midi
Alors gravement une voix me répondit
Fils impétueux cet arbre robuste et jeune
Cet arbre là- bas
Splendidement seul au milieu de fleurs blanches et fanées
C’est l’Afrique ton Afrique qui repousse
Qui repousse patiemment obstinément
Et dont les fruits ont peu à peu
L’amère saveur de la liberté.
David DIOP, Coups de pilon, 1956.
Questions :
1) Qui parle ? - A qui ? - De quoi ?
2) A qui ce poème est-il dédié ? Pourquoi ?
3) Relevez les termes indiquant la parenté
4) Relevez les mots par lesquels est rappelée l’oppression dont l’Afrique fut victime - Quels sentiments
l’emploi de ces mots trahissent-ils chez le poète ?
5) Expliquez le symbole contenu dans l’expression fleurs blanches et fanées.
6) Comment, selon l’auteur, l’avenir de l’Afrique se présent-t-il ?
7) Quel est, selon vous, l’objectif de l’auteur en écrivant ce poème ? - Le trouvez-vous optimiste ou
pessimiste ? - Quelle image de l’Afrique veut-il véhiculer ?

Textes suivis de questions sur le Romantisme


Texte n°1: « Voici que la saison décline »
Voici que la saison décline,
L’ombre grandit, l’azur décroit,
Le vent fraîchi sur la colline,
L’oiseau frissonne, l’herbe a froid.

Août contre septembre lutte ;


L’océan n’a plus d’alcyon
Chaque jour perd une minute,
Chaque aurore pleure un rayon.

La mouche, comme prise au piège,


Est immobile à mon plafond ;
Et comme un blanc flocon de neige,
Petit à petit, l’été fond.
Victor Hugo, Dernière gerbe, 1902, paru à titre posthume
Questions :
1) De quelle saison s’agit-il ? Justifiez votre.
2) Ce texte est-il un poème à forme fixe ? Pourquoi ?
3) Relevez le champ lexical du déclin (au minimum quatre mots).
4) Relevez une comparaison du texte et indiquez ses différentes composantes.
5) a- Combien de vers contient chacune des strophes de ce poème ?
b- Comment appelle-t-on ce genre de strophe ?
6) a- Mesurez l’ensemble des vers de la dernière strophe.
b- De quel(s) type(s) de vers s’agit-il ?

Monsieur Ndane SARR, Professeur au Lycée Mixte Maurice Delafosse, Tel : 77 358 69 38 Page | 69
7) a) Indiquez la qualité des rimes des deux dernières strophes.
b) Comment sont-elles disposées ?
8) « Chaque aurore pleure un rayon ».
a) De quelle figure de style s’agit ? A- hyperbole ; B- personnification ; C- métaphore.
b) Justifiez votre réponse.
9) Donnez la nature et la fonction des mots « immobile » (vers 10) et « blanc » (vers 11).
10) En quoi peut-on dire que ce texte appartient au mouvement romantique ?

Texte n°2 : « Mon bras pressait ta taille »


Mon bras pressait ta taille frêle
Et souple comme le roseau ;
Ton sein palpitait comme l’aile
D’un jeune oiseau.

Longtemps muets, nous contemplâmes


Le ciel où s’éteignait le jour.
Que se passait-il dans nos âmes ?
Amour ! Amour !

Comme un ange qui se dévoile,


Tu me regardais dans ma nuit,
Avec ton beau regard d’étoile,
Qui m’éblouit..
Victor Hugo, Les Contemplations, 1856,
Questions :
1) Qui s’exprime dans ce texte ? A qui s’adresse-t-il ? Justifiez votre réponse.
2) a) A quoi le poète compare-t-il successivement la jeune fille ?
b) Quelles qualités ces comparaisons mettent-elles en valeur ?
3) Relevez le champ lexical de la nature (au minimum quatre mots).
5) a) Combien de vers contient chacune des strophes de ce poème ?
b) Comment appelle-t-on ce genre de strophe ?
6) a) Mesurez l’ensemble des vers de la dernière strophe.
b) De quel(s) type(s) de vers s’agit-il ?
7) a) Indiquez la qualité des rimes des deux dernières strophes.
b) Comment sont-elles disposées ?
8) «Avec ton beau regard d’étoile ».
a) De quelle figure de style s’agit ? A- hyperbole ; B- personnification ; C- métaphore.
b) Justifiez votre réponse.
9) Donnez la nature et la fonction des mots « souple » (vers 2) et « muets » (vers 5).
4) Relevez une comparaison du texte et indiquez ses différentes composantes.
10) En quoi peut-on dire que ce texte appartient au mouvement romantique ?

Textes suivis de questions sur le Symbolisme


Texte n°1 : « L'albatros »
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

Monsieur Ndane SARR, Professeur au Lycée Mixte Maurice Delafosse, Tel : 77 358 69 38 Page | 70
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !


Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées


Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, 1857
Questions :
1) a- Quel est le thème général de ce poème ?
b- Justifiez votre réponse.
2) a- Relevez le champ lexical de la maladresse (au minimum quatre mots)
b- Quelle interprétation pouvez-vous en faire ?
3) a- Combien de syllabes compte chacun des vers de la troisième strophe ?
b- De quel(s) type(s) de vers s’agit ?)
4) a- Indiquez la qualité des rimes des deux premières strophes du poème.
b- Comment ces rimes sont-elles disposées ?
5) a- Relevez quatre adjectifs mélioratifs et quatre adjectifs péjoratifs.
b- Selon vous, qu’est-ce qui justifie leur abondance à travers ce poème ?
6) «Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage prennent des albatros » :
a- De quelle figure de style s’agit-il ?
b- Justifiez votre réponse.
7) a- Quel rapport Baudelaire établit-il entre le poète et l’albatros ?
b- Justifiez votre réponse.
8) Relevez une comparaison du texte et indiquez ses différentes composantes.

Texte n°2 : « Correspondances »


La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent


Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

II est des parfums frais comme des chairs d'enfants,


Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

Monsieur Ndane SARR, Professeur au Lycée Mixte Maurice Delafosse, Tel : 77 358 69 38 Page | 71
Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, 1857
Questions :
1) a- Quel est le thème général de ce poème ?
b- Justifiez votre réponse.
2) a- Relevez le champ lexical des sensations (au minimum quatre mots)
b- Quelle interprétation pouvez-vous en faire ?
3) a- Combien de syllabes compte chacun des vers de la troisième strophe ?
b- De quel(s) type(s) de vers s’agit ?)
4) a- Indiquez la qualité des rimes des deux premières strophes du poème.
b- Comment ces rimes sont-elles disposées ?
5) a- Quelle définition donneriez-vous du terme « correspondances » par rapport à ce poème ?
b- Quel autre sens ce terme pourrait-il avoir ?
6) «La Nature est un temple » :
a- De quelle figure de style s’agit-il ?
b- Justifiez votre réponse.
7) a- Relevez une comparaison du texte
b- Indiquez ses différentes composantes.
8) En quoi peut-on dire que ce texte est un poème symboliste ?

Textes suivis de questions sur le Réalisme


Texte 5 : « La situation piteuse d’un père désespéré »
La patrie périra si les pères sont foulés aux pieds. Cela est clair. La société, le monde roule sur la
paternité, tout croule si les enfants n’aiment pas leurs pères. Oh ! les voir, les entendre, n’importe ce
qu’elles me diront, pourvu que j’entende leur voix, ça calmera mes douleurs, Delphine surtout. Mais
dites-leur, quand elles seront là, de ne pas me regarder froidement comme elles font. Ah ! mon bon ami,
monsieur Eugène, vous ne savez pas ce que c’est que de trouver l’or du regard changé tout à coup en
plomb gris. Depuis le jour où leurs yeux n’ont plus rayonné sur moi, j’ai toujours été en hivers ici ; je
n’ai plus eu que des chagrins à dévorer, et je les ai dévorés ! j’ai vécu pour être humilié, insulté. Je les
aime tant, que j’avalais tous les affronts par lesquels elles me vendaient une pauvre petite jouissance
honteuse. Un père se cachait pour voir ses filles ! je leur ai donné ma vie, elles ne me donneront pas une
heure aujourd’hui ! J’ai soif, j’ai faim, le cœur me brûle, elles ne viendront pas rafraîchir mon agonie,
car je meurs, et je le sens. Mais elles ne savent donc pas ce que c’est que de marcher sur le cadavre de
son père ! Il y’a un Dieu dans les cieux, il nous venge malgré nous, nous autres pères. Oh ! elles
viendront ! Venez mes chéries, venez encore me baiser, un dernier baiser, le viatique de votre père, qui
priera Dieu pour vous, qui lui dira que vous avez été de bonnes filles, qui plaidera pour vous ! Après
tout, vous êtes innocentes. Elles sont innocentes, mon ami ! Dites-le bien à tout le monde, qu’on ne les
inquiète pas à mon sujet. Tout est de ma faute, je les ai habituées à me fouler à pieds. J’aimais cela, moi.
Ça ne regarde personne, ni la justice humaine, ni la justice divine. Dieu serait injuste s’il les condamnait
à cause de moi. Je n’ai pas su me conduire, j’ai fait la bêtise d’abdiquer mes droits. Je me serais avili
pour elles ! Que voulez-vous ! le plus beau naturel, les meilleures âmes auraient succombé à la
corruption de cette facilité paternelle. Je suis un misérable, je suis justement puni. Moi seul j’ai causé les
désordres de mes filles, je les ai gâtées. Elles veulent aujourd’hui le plaisir, comme elles voulaient
autrefois du bonbon. Je leur ai toujours permis de satisfaire leurs fantaisies de jeunes filles. A quinze
ans, elles avaient voiture ! Rien ne leur a résisté. Moi seul suis coupable, mais coupable par amour.

Monsieur Ndane SARR, Professeur au Lycée Mixte Maurice Delafosse, Tel : 77 358 69 38 Page | 72
Honoré de Balzac, Le père Goriot, 1834
Questions :
1) Répondez par vrai ou faux et justifiez votre réponse :
A- Le père Goriot s’adresse à Vautrin. B- Les deux filles du père Goriot sont innocentes car elles
s’occupent de lui. C- Le père Goriot aime beaucoup ses deux filles. D- Le père Goriot est très malade.
2) « Il y’a un Dieu dans les cieux, il nous venge malgré nous. ». Quelle est la valeur des verbes
soulignés ? A- présent d’énonciation B- présent de narration C- présent de vérité générale.
3) Relevez le champ lexical de la douleur (quatre mots.)
4) « ... l’or du regard... » De quelle figure de style s’agit-il ? A- l’hyperbole B- l’oxymore C- la métaphore
D- la périphrase. Choisissez la bonne réponse.
5) « Moi seul j’ai causé les désordres de mes filles. » L’expression soulignée veut dire :
A- la mauvaise éducation B- la tristesse C- la joie. Choisissez la bonne réponse.
6) Relevez une comparaison du texte et indiquez ses différentes composantes
7) Donnez la nature et la fonction des mots soulignés : A- « Elles veulent aujourd’hui le plaisir ... ». B-
« la corruption de cette facilité paternelle... ». C-« je suis justement puni ». D- « Je n’ai pas su me
conduire. »
8) Identifiez les liens logiques utilisés et indiquez les rapports qu’ils expriment : A- « elles ne viendront
pas rafraîchir mon agonie, car je meurs, et je le sens. ». B- « elles ne savent donc pas ce que c’est que de
marcher sur le cadavre de son père ! ». C- « n’importe ce qu’elles me diront, pourvu que j’entende leur
voix,... ». D- « Moi seul suis coupable, mais coupable par amour. »
Production écrite :
Une éducation fondée sur la liberté vous semble-t-elle dangereuse pour les enfants ?
Vous donnerez votre point de vue dans un paragraphe argumentatif d’une quinzaine de lignes en vous
appuyant sur des exemples précis tirés de vos lectures ou de votre expérience personnelle.

Texte 6 : « Situation piteuse d’un père abandonné »


Durant la quatrième année de son établissement rue Neuve-Sainte-Geneviève, il ne se ressemblait plus.
Le bon vermicellier de soixante-deux ans qui ne paraissait pas en avoir quarante, le bourgeois gros et
gras, frais de bêtise, dont la tenue égrillarde réjouissait les passants, qui avait quelque chose de jeune
dans le sourire, semblait être un septuagénaire hébété, vacillant, blafard. Ses yeux bleus si vivaces
prirent des teints ternes et gris-de-fer, ils avaient pâli, ne larmoyaient plus, et leur bordure rouge
semblait pleurer du sang. Aux uns, il faisait horreur ; aux autres, il faisait pitié. De jeunes étudiants en
Médecine, ayant remarqué l’abaissement de sa lèvre inférieure et mesuré le sommet de son angle
facial, le déclarèrent atteint de crétinisme, après l’avoir longtemps houspillé sans en rien tirer. Un soir,
après le dîner, madame Vauquer lui ayant dit en manière de raillerie : "Eh bien ! Elles ne viennent donc
plus vous voir, vos filles ?" En mettant en doute sa paternité, le père Goriot tressaillit comme si son
hôtesse l’eût piqué avec un fer.
- Elles viennent quelquefois, répondit-il d’une voix émue.
- Ah ! Ah ! Vous les voyez encore quelquefois ! S’écrièrent les étudiants. Bravo, père Goriot !
Mais le père Goriot n’entendit pas les plaisanteries que sa réponse lui attirait, il était retombé dans un
état méditatif que ceux qui l’observaient superficiellement prenaient pour un engourdissement sénile dû
à son défaut d’intelligence. S’ils l’avaient bien connu, peut-être auraient-ils été vivement intéressés par
le problème que représentait sa situation physique et morale ; mais rien n’était plus difficile. Quoiqu’il
fût aisé de savoir si Goriot avait réellement été vermicellier, et quel fût le chiffre de sa fortune, les
vieilles gens dont la curiosité s’éveilla sur son compte ne sortaient pas du quartier et vivaient dans la
pension comme des huitres sur un rocher. Quant aux autres personnes, l’entraînement particulier de la
vie parisienne leur faisait oublier, en sortant de la rue Neuve-Sainte-Geneviève, le pauvre vieillard dont
ils se moquaient. Pour ces esprits étroits, comme pour ces jeunes gens insouciants, la sèche misère du

Monsieur Ndane SARR, Professeur au Lycée Mixte Maurice Delafosse, Tel : 77 358 69 38 Page | 73
père Goriot et sa stupide attitude étaient incompatibles avec une fortune et une capacité quelconques.
Quant aux femmes qu’il nommait ses filles, chacun partageait l’opinion de madame Vauquer, qui
disait, avec la logique sévère que l’habitude de tout supposer donne aux vielles femmes occupées à
bavarder pendant leurs soirées : « Si le père avait des filles aussi riches que paraissent l’être toutes les
dames qui sont venues le voir, il ne serait pas dans ma maison, au troisième, à quarante-cinq francs par
mois, et n’irait pas vêtu comme un pauvre. » Rien ne pouvait démentir ces inductions. Aussi, vers la fin
du mois de novembre 1819, époque à laquelle éclata ce drame, chacun dans la pension avait-il des
idées arrêtées sur le pauvre vieillard. Il n’avait jamais eu ni filles ni femme.
Honoré de Balzac, Le père Goriot, 1834
Questions :
1) Répondez par vrai ou par faux et justifiez vos réponses.
A- La situation du père Goriot s’est améliorée depuis son arrivée dans la maison Vauquer.
B- Selon madame Vauquer, les dames qui ont rendu visite au père Goriot ne sont pas ses filles.
2) Quel est le thème de la description ? A- la situation des pensionnaires B- la métamorphose du père
Goriot C- les moqueries endurées par Goriot. Choisissez et justifiez la ou les bonnes réponses.
3) Compréhension : Remplissez le tableau suivant :
Ce que fut le père Goriot Ce que devint le père Goriot
Portrait physique Portrait moral Portrait physique Portrait moral

4) a- Quel est l’effet (émotion) produit(e) par ce portait sur le lecteur ? A- pitié B- moquerie C- horreur.
Choisissez et justifiez votre réponse.
5) Relevez une comparaison du texte et indiquez ses différentes composantes
6) Relevez le champ lexical de la moquerie (quatre mots).
7) « Aussi, vers la fin du mois de novembre 1819, époque à laquelle éclata ce drame,... » Le mot souligné
veut dire : A- histoire B- calomnie C- déception. Choisissez la bonne réponse.
8 « S’ils l’avaient bien connu, peut-être auraient-ils été vivement intéressés par le problème que
représentait sa situation physique et morale. » a- A quel temps sont conjugués les verbes soulignés ? b-
Cette supposition peut-elle se réaliser dans le futur ?
Production écrite :
Qu’est-ce que selon vous une bonne éducation ?
Vous donnerez votre point de vue dans un paragraphe argumentatif d’une quinzaine de lignes en vous
appuyant sur des exemples précis tirés de vos lectures ou de votre expérience personnelle.

Textes suivis de questions sur le Naturalisme


Texte n°1 : « Un défilé d’enragés »
Les femmes avaient paru, près d'un millier de femmes, aux cheveux épars, dépeignés par la
course, aux guenilles montrant la peau nue, des nudités de femelles lasses d'enfanter des meurt-de-
faim. Quelques-unes tenaient leur petit entre les bras, le soulevaient, l'agitaient, ainsi qu'un drapeau
de deuil et de vengeance. D'autres, plus jeunes, avec des gorges gonflées de guerrières, brandissaient
des bâtons; tandis que les vieilles, affreuses, hurlaient si fort, que les cordes de leurs cous décharnés
semblaient se rompre. Et les hommes déboulèrent ensuite, deux mille furieux, des galibots, des
haveurs, des raccommodeurs, une masse compacte qui roulait d'un seul bloc, serrée, confondue, au
point qu'on ne distinguait ni les culottes déteintes, ni les tricots de laine en loques, effacés dans la
même uniformité terreuse. Les yeux brûlaient, on voyait seulement les trous des bouches noires,
chantant la Marseillaise, dont les strophes se perdaient en un mugissement confus, accompagné par le
claquement des sabots sur la terre dure. Au-dessus des têtes, parmi le hérissement des barres de fer,
une hache passa, portée toute droite ; et cette hache unique, qui était comme l'étendard de la bande

Monsieur Ndane SARR, Professeur au Lycée Mixte Maurice Delafosse, Tel : 77 358 69 38 Page | 74
avait, dans le ciel clair, le profil aigu d'un couperet de guillotine.
- Quels visages atroces ! balbutia Mme Hennebeau.
Négrel dit entre ses dents :
Le diable m'emporte si j'en reconnais un seul ! D'où sortent-ils donc, ces bandits-là ?
Et, en effet, la colère, la faim, ces deux mois de souffrance et cette débandade enragée au travers
des fosses, avaient allongé en mâchoires de bêtes fauves les faces placides des houilleurs de Montsou.
A ce moment, le soleil se couchait, les derniers rayons, d'un pourpre sombre, ensanglantaient la
plaine. Alors, la route sembla charrier du sang, les femmes, les hommes continuaient à galoper,
saignants comme des bouchers en pleine tuerie.
- Oh ! superbe ! dirent à demi-voix Lucie et Jeanne, remuées dans leur goût d'artistes par cette
belle horreur.
Emile Zola, Germinal, 1885, partie V, chap. 5
Questions :
1) Pourquoi, d’après vous, les femmes apparaissent-elles avant les hommes ?
2) Comment sont-elles décrites physiquement ?
3) Comment comprenez-vous l’expression « enfanter des meurt de faim » ?
4) En combien de groupe les femmes sont-elles divisées ? Lesquels ?
5) Par quel verbe l’apparition des grévistes hommes est-elle évoquée ? Quelle impression cela donne-t-il ?
6) Comment les hommes sont-ils présentés physiquement ?
7) Relevez et analysez le champ lexical de l’uniformité (cf. dans le premier paragraphe)
8) Quelle(s) arme(s) les hommes brandissent-ils ? Quelle(s) conclusion(s) pouvez-vous en tirer ?
9) Quels autres personnages, à part les grévistes, sont témoins de cette scène de violence ? Quels
sentiments ces personnages éprouvent-ils face ce spectacle ?
10) Quelle couleur domine dans ce texte ? Que symbolise-t-elle ?
11) Quelle est la figure de style employée dans l’expression : « cette belle horreur » ?

Texte n°2 : La découverte du « Voreux »


Il ne comprenait bien qu'une chose: le puits avalait des hommes par bouchées de
vingt et de trente, et d'un coup de gosier si facile, qu'il semblait ne pas les sentir passer. Dès
quatre heures, la descente des ouvriers commençait. Ils arrivaient de la baraque, pieds nus, la
lampe à la main, attendant par petits groupes d'être en nombre suffisant. Sans un bruit, d'un
jaillissement doux de bête nocturne, la cage de fer montait du noir, se calait sur les verrous,
avec ses quatre étages contenant chacun deux berlines pleines de charbon. Des moulineurs ,
aux différents paliers, sortaient les berlines, les remplaçaient par d'autres, vides ou chargées
à l'avance des bois de taille. Et c'était dans les berlines vides que s'empilaient les ouvriers,
cinq par cinq, jusqu'à quarante d'un coup, lorsqu'ils tenaient toutes les cases. Un ordre partait
du porte-voix, un beuglement sourd et indistinct, pendant qu'on tirait quatre fois la corde du
signal d'en bas, "sonnant à la viande", pour prévenir de ce chargement de chair humaine.
Puis, après un léger sursaut, la cage plongeait silencieuse, tombait comme une pierre, ne
laissait derrière elle que la fuite vibrante du câble.
- C'est profond ? demanda Étienne à un mineur, qui attendait près de lui, l'air
somnolent.
- Cinq cent cinquante-quatre mètres, répondit l'homme. Mais il y a quatre
accrochages au-dessus, le premier à trois cent vingt.
Tous deux se turent, les yeux sur le câble qui remontait.
Étienne reprit:
- Et quand ça casse ?
- Ah! quand ça casse...

Monsieur Ndane SARR, Professeur au Lycée Mixte Maurice Delafosse, Tel : 77 358 69 38 Page | 75
Le mineur acheva d'un geste. Son tour était arrivé, la cage avait reparu, de son
mouvement aisé et sans fatigue. Il s'y accroupit avec des camarades, elle replongea, puis
jaillit de nouveau au bout de quatre minutes à peine, pour engloutir une autre charge
d'hommes. Pendant une demi-heure, le puits en dévora de la sorte, d'une gueule plus ou
moins gloutonne, selon la profondeur de l'accrochage où ils descendaient, mais sans un arrêt,
toujours affamé, de boyaux géants capables de digérer un peuple. Cela s'emplissait,
s'emplissait encore, et les ténèbres restaient mortes, la cage montait du vide dans le même
silence vorace.
Emile Zola, Germinal 1885.
Questions :
1) Qui parle dans ce texte ? A qui ? Justifiez votre réponse.
2) Relevez et expliquez le champ lexical de la mine.
3) Dans ce passage, le « Voreux » est décrit à travers le regard de quel personnage ? Quelle est donc la
focalisation utilisée ? Justifiez votre réponse.
4) Qu’est-ce qui, selon vous, explique l’utilisation du discourt direct dans ce passage ?
5) A quoi le « Voreux » est-il comparé ? Justifiez votre réponse.
6) « par bouchées de vingt et de trente » : de quelle figure de style s’agit-il ? Pourquoi ?
7) Quelle est le registre littéraire employé dans ce texte ? Justifiez votre réponse.
8) Comment les mineurs sont-ils présentés ?
9) En quoi peut-on dire que ce texte est écrit selon les principes naturalistes ?
10) Expliquez la phrase suivante : « Pendant une demi-heure, le puits en dévora de la sorte, d'une gueule
plus ou moins gloutonne, selon la profondeur de l'accrochage où ils descendaient, mais sans un arrêt,
toujours affamé, de boyaux géants capables de digérer un peuple ».

Textes suivis de questions sur le Surréalisme


Texte : « Rien ne m’effraye plus »
Rien ne m’effraye plus que la fausse accalmie
D’un visage qui dort
Ton rêve est une Égypte et toi c’est la momie
Avec son masque d’or

Où ton regard va-t-il sous cette riche empreinte


D’une reine qui meurt,
Lorsque la nuit d’amour t’a défaite et repeinte
Comme un noir embaumeur ?

Abandonne ô ma reine, ô mon canard sauvage,


Les siècles et les mers ;
Reviens flotter dessus, regagne ton visage
Qui s’enfonce à l’envers.

Jean Cocteau, Plain-chant, 1923.


Questions :
1) Ce texte est-il un poème à forme fixe ? Justifiez votre réponse.
2) Relevez le champ lexical du sommeil. Quelle interprétation pouvez-vous en faire ?
3) a- Mesurez l’ensemble des vers de la deuxième strophe. b- De quel(s) type(s) de vers s’agit-il ?
4) a- Précisez la qualité des rimes des deux dernières strophes? b- Comment ces rimes sont-elles
disposées ?

Monsieur Ndane SARR, Professeur au Lycée Mixte Maurice Delafosse, Tel : 77 358 69 38 Page | 76
5) « Ton rêve est une Égypte » de quelle figure de style s’agit-il ? A- Antiphrase B- Métaphore C-
Hyperbole. Choisissez et justifiez votre réponse.
6) « Lorsque la nuit d’amour t’a défaite et repeinte ». a- Quelle est la nature du mot souligné ? A- Adjectif
possessif B- Pronom personnel C- Article défini. b- Que remplace-t-il ?
7) Relevez du texte une comparaison et indiquez ses différentes composantes : comparé, comparant, outil
de la comparaison, élément de la comparaison.
8) « Cette riche empreinte d’une reine qui meurt » Donnez la nature et la fonction des mots soulignés.
9) Quel est le registre qui domine dans ce poème ? A- tragique B- satirique C- lyrique. Justifiez votre
réponse.
10) Ce texte de Cocteau rassemble quelques-unes des caractéristiques du surréalisme. Identifiez-en deux.

Texte n°2 : « Poisson »


1- Les poissons, les nageurs, les bateaux
Transforment l’eau.
L’eau est douce et ne bouge
Que pour ce qui la touche.

5- Le poisson avance
Comme un doigt dans le gant,
Le nageur danse lentement
Et la voile respire.

Mais l’eau douce bouge


10- Pour ce qui la touche,
Pour le poisson, pour le nageur, pour le bateau
Qu’elle porte
Et qu’elle emporte.
Paul Eluard, Les Animaux et leurs hommes, 1920
Questions :
1) Quel est le thème de ce poème ? Justifiez votre réponse.
2) Ce texte est-il un poème à forme fixe ? Pourquoi ?
3) Relevez le champ lexical de l’eau.
4) Relevez une comparaison du texte et indiquez ses différentes composantes.
5) « Le nageur danse lentement » :
a) de quelle figure de style s’agit-il ? A- métonymie B- oxymore C- métaphore.
b) Justifiez votre réponse.
6) a) Mesurez l’ensemble des vers de la première strophe du poème.
b) De quel(s) type(s) de vers s’agit-il ?
7) a) Relevez trois rimes différentes du texte
b) Précisez, pour chacune d’elles, sa qualité et sa disposition.
8) « Pour le bateau qu’elle porte » :
a) Indiquez la nature du mot souligné.
b) Que remplace-t-il ?
9) Donnez la nature et la fonction du mot « douce » au vers 3 et au vers 9.
10) En quoi peut-on dire que ce texte appartient au mouvement surréaliste ?

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