Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
AILLI Souad
Professeur Universitaire
48
Résumé
Abstract
49
INTRODUCTION
1
Etude effectuée en 2009 à l’aide d’une enquête sur la base d’un questionnaire, adressé aux
responsables marketing (RM) des principales banques commerciales au Maroc (Attijariwafabank,
BMCE Bank, BMCI, CIH, BP, CDM, SGMB).
50
divulguer. Elle a besoin toujours de se référer à la direction générale. Parfois, les
banquiers ont jugé certaines informations demandées au niveau du questionnaire
confidentielles.
2
C’était dû à la prédominance de l’optique produit dans l’esprit des banquiers marocains. En effet,
l’idée selon laquelle le consommateur est roi était loin d’être généralisée. Le client était « demandeur
» et le banquier en position de force. C’est pour cette raison que la fonction financière prédominait.
51
d’une action publicitaire. Ils désiraient concrétiser leur option modernisatrice par une
campagne de visibilité. Il est donc clair que le marketing s’est manifesté et focalisé au
début sur la publicité, ce qui constitue un élément explicatif de l’attitude des
banquiers vis-à-vis de la publicité : pour eux, elle est la pratique la plus directe et la
plus concrète qui montre l’intérêt du marketing.
Ainsi, toutes les banques au Maroc3 manifestent une certaine sensibilisation à l’intérêt
de la publicité (forte pour 57% des banquiers et moyenne pour 43%). Cet intérêt,
nous le soulignons, s’accroîtra fortement, traduisant ainsi un changement de
comportement des banquiers à l’égard de la publicité. Considérée pendant
longtemps comme un luxe, et une activité onéreuse, elle est devenue le pilier de la
prospérité et de la réussite de toute action commerciale.
Dans les banques au Maroc, la fonction marketing n’est pas structurée de la même façon,
3
Banques commerciales enquêtées
52
en raison de son développement, ce qui laisse apparaître deux catégories de banques : celle
disposant d’une fonction marketing structurée et celle dont la fonction est peu structurée.
Les banques de chaque catégorie possèdent des similarités en termes de pratique
marketing.
Cette catégorie de banques a une conception plus avancée du marketing et possède une
structure d’action élaborée, appelée dans la Banque Populaire « Division marketing et
animation commerciale » et dans Attijariwafabank « Département marketing». C’est à ces
instances qu’incombent les études et les recherches liées au marché, aux produits, à la
clientèle et à la communication. Ces structures recueillent l’information nécessaire à la
prise de décisions relatives à la conception de produits nouveaux, à l’implantation des
agences bancaires et à la communication. Dans ces banques, la recherche marketing est
régulière et la pratique marketing se matérialise par les études de marché. A titre
d’exemple, dans Attijariwafabank, c’est le pôle « banque de proximité » qui se charge de
la définition de la cible, de la détection de ses besoins, de la segmentation de la clientèle et
de la détermination de la stratégie de communication.
Dans ces banques, la notion de segmentation est la base de toute action marketing et de
communication. Il s’agit de diviser la clientèle en des segments homogènes (particuliers,
professionnels, Marocains résidents à l’étranger (MRE), petites et moyennes entreprises,
grandes entreprises) afin d’adapter les prestations et les produits à leurs attentes. A ce titre,
Attijariwafabank adopte une segmentation affinée de la clientèle (grand public, private
banking, professionnels, jeunes promoteurs, etc.) et se base sur des critères
démographique, professionnel, sectoriel et socioéconomique. Même si la segmentation à
la BP n’est pas aussi affinée que celle d’Attijariwafabank du fait de sa vocation
universelle, la banque s’adresse à trois principaux segments : les PME, les jeunes
promoteurs et les MRE. Quant à la communication à la BP, elle relève de la « Division
communication » qui dépend de la « Division Marketing et animation commerciale».
Ce groupe de banques effectue des enquêtes et des études auprès des segments pour
recueillir le maximum d’information permettant de planifier les actions de communication
publicitaire. Pour la BP, l’essentiel de l’information (suggestions, remarques, souhaits, …)
53
provient du contact avec la clientèle au moment de l’accueil, des enquêtes en interne
conduites par la « Division Communication » et des assemblées générales des sociétaires.
Pour ce qui est d’Attijariwafabank, elle mène des enquêtes de satisfaction clientèle et
organise des « focus groupes »4 pour s’informer sur les attentes de la clientèle ainsi que
sur le degré de sa satisfaction.
Ce deuxième groupe de banques n’a mis en place une entité marketing autonome et n’a
structuré la fonction marketing que tardivement. Cette dernière n’est pas suffisamment
étoffée pour réunir toutes les tâches marketing et elle n’est pas encore intégrée comme une
fonction directrice. Généralement, on constate un changement d’appellation de l’ancienne
direction du développement qui devient département marketing et / ou communication, en
gardant la même structure et les mêmes attributions, avec quelques nouvelles tâches telles
que l’adjonction d’un service publicité.
Dans ces banques, les dirigeants ont une conception sceptique du marketing car la plupart
d’entre eux (60%) considère le budget marketing comme « sans utilité »5 et sont réticents
4
Réunions organisées autour de petits-déjeuners débats, auxquels des clients de différents segments de
professionnels sont conviés.
5
Pour ces banquiers, les études sont très coûteuses et n’aboutissent pas aux résultats souhaités.
54
au recrutement de profils spécialisés en marketing. La recherche marketing est
embryonnaire et les quelques études menées sont occasionnelles et discontinues. De ce
fait, la stratégie de communication n’est pas basée sur un axe marketing. En effet, elle est
élaborée sans procéder à des études (qualitatives et quantitatives) visant à analyser le
comportement de la clientèle.
La SGMB est considérée comme le premier opérateur Multi canal du secteur bancaire au
Maroc. En effet, le souci d’efficacité et de proximité avec la clientèle l’a amené à enrichir
ses canaux de banque à distance par la création du premier centre d’appel Sogetel (SGMB,
2008). Pour ce qui est des études de notoriété et d’image, elles sont confiées à des
bureaux d’études. Quant à la communication, elle est assurée par la « Direction de la
communication » qui se charge de la communication interne et externe. Cette dernière est
essentiellement une communication institutionnelle véhiculée par la télévision, les
journaux et les affiches.
Pour optimiser ses actions de communication, la BMCE Bank se base sur une esquisse de
segmentation qui reste essentiellement quantitative. Ainsi ses principaux segments sont :
les particuliers, les professionnels, les PME exportatrices et les grandes entreprises.
Depuis 1996, la BMCE, s’est fixée des objectifs ambitieux tel que : se positionner comme
une banque universelle multi-métiers, communiquer la dynamique de croissance de la
banque et renforcer son image de banque à l’international (BMCE, 1996). Elle s’est
positionnée sur le créneau du respect de l’environnement pour montrer l’importance
qu’elle accorde à l’intérêt général et au concept de citoyenneté (BMCE, 2008). D’où
l’adoption d’une nouvelle raison sociale qui a une connotation anglo-saxonne « BMCE
Bank », et par le choix d’un slogan novateur, « Notre monde est capital ». La BMCE Bank
joue un rôle pionnier en matière de monétique et de banque à domicile, ce qui a permis de
renforcer son contact avec sa clientèle.
Dans la Banque Marocaine pour le Commerce et l’Industrie, les études marketing relèvent
du service marketing et publicité, qui est une entité rattachée à la Direction marketing et
communication.
La « Direction contrôle général » élabore et réalise les études qualitatives ; elle mesure la
satisfaction des clients, enregistre leurs revendications et réalise des opérations
qualitatives. Ces études s’imposent progressivement, mais elles sont loin d’être un élément
de la culture de l’établissement. Elles sont dispersées dans différents départements.
A l’instar des autres banques du groupe, le Crédit du Maroc n’a intégré le marketing que
tardivement. Ainsi une Direction marketing n’a été créée qu’en 1992. Elle est constituée
de plusieurs divisions, chacune est spécialisée dans une tâche marketing : la division
communication externe a pour mission de mener des actions de communication. La prise
de décision incombe à la Direction Marketing et à la Direction Générale mais en se basant
sur les propositions des comités mixtes constitués des directeurs de zone et de
représentants de la direction marketing. Une « Division Études » créée en Janvier 1993 a
la charge de réaliser des études qualitatives. La segmentation dans cette banque est encore
embryonnaire, car elle se base sur les critères de la CSP et de l’âge.
La segmentation dans ce deuxième groupe de banque est récente, elle est plutôt une
esquisse de segmentation, puisque basée essentiellement sur des critères quantitatifs (âge,
sexe, catégorie socioprofessionnelle). S’il y a une prise de conscience de la part des
responsables marketing de l’importance de la communication publicitaire en tant que
variable stratégique, il n’en reste pas moins que certains dirigeants refusent d’investir les
sommes prescrites dans une technique nouvelle dont les effets ne sont réalisés qu’à moyen
ou long terme.
57
communication publicitaire, vu l’importance des investissements que cette dernière
requiert, sont prises par la Direction Générale qui associe un comité composé d’un
département des différentes fonctions.
Rendre les banques plus connues chez le public est l’objectif ultime de la communication
publicitaire (Jaham, 1979); l’existence d’une similarité au niveau de l’appellation des
banques et des services qu’elles présentent constitue un vrai obstacle à ce but. C’est pour
cela que les banques mettent l’accent sur leurs points forts notamment, le positionnement,
des métiers distinctifs, le capital…etc. pour préciser leurs identités par rapport aux autres
et émerger du lot. C’est la publicité institutionnelle qui vise à établir et à renforcer l’image
de la banque et/ou de ses produits.
Dès le début des années 1980, certaines banques voulant changer leur identité visuelle
lancèrent des spots publicitaires institutionnels (Ghannam-Zaim O., 1998). En effet, les
premières campagnes publicitaires ont été institutionnelles dont l’objectif est cognitif :
positionner chaque banque sur un créneau bien défini. BCM : la jeunesse et le dynamisme.
Wafabank : l’ambition, la force, l’innovation. BMCE Bank : l’avenir, l’expertise, la
citoyenneté. Le CIH : la jeunesse, le dynamisme et l’expertise dans le financement de
l’immobilier et de l’hôtelier. Wafabank et la BCM furent les initiateurs en matière de la
communication institutionnelle. Suite à la refonte de son identité visuelle, la Wafabank a
adopté une stratégie publicitaire essentiellement institutionnelle.
Quelques mois plus tard, la Banque Commerciale du Maroc, suite à la dégradation de son
58
image, lança également une campagne institutionnelle pour maintenir sa notoriété et se
positionner par rapport à ses concurrents en se situant comme « une banque jeune et
dynamique ».
Ces qualités ont été cristallisées dans une signature qui accompagna les publicités
articulées autour du slogan « Avec vous, de toutes nos forces », adoptant un ton nouveau
et insistant sur les traits saillants de la banque : la force et l’ambition. La fusion des deux
établissements6 reflète les mêmes soucis financiers et institutionnels.
Pour affirmer sa position de leader sur le marché, la Banque Populaire a lancé dès le début
des années 80 des campagnes publicitaires institutionnelles visant à renforcer son image
de banque à la portée de tout le monde, proche de ses clients et travaillant pour l’intérêt
commun. Ce positionnement est adopté jusqu’aujourd’hui et apparaît à travers le slogan
Durant la période 1985-1990 qui s’est caractérisée par l’émergence des techniques
marketing, chaque établissement a essayé d’adopter un positionnement précis. Suivant ce
chemin, la SGMB, en lançant un film publicitaire présentant une succession d’images des
différentes époques du Maroc, s’est positionnée comme la banque dont la tradition et le
savoir-faire bancaire ont participé aux grands moments de développement de l’économie
nationale par le financement des entreprises. D’où le lancement de la signature «
Ensembles, tout devient possible ». Dans le même sens, la banque a lancé en novembre
2005 une campagne institutionnelle dont la signature était « Notre accueil à la hauteur de
6
La fusion juridique de la BCM et de la Wafabank est intervenue le 31 décembre 2004.
59
vos attentes, notre écoute fait une grande différence, nos conseils sont à la mesure de vos
espérances ».
Le Crédit du Maroc, fait aussi parti des établissements bancaires du 2ème groupe ; il n’a
adopté la communication institutionnelle que tardivement et a lancé sa première campagne
institutionnelle en novembre 1995, dont l’objectif de se positionner comme
l’établissement qui maîtrise le métier de la banque, « La maîtrise de la banque ».
En Juillet 1998, il a lancé le concept de banque à distance à travers la mise en place d’un
serveur bancaire interactif, au service des clients. Ce produit nommé « CDM Net » permet
la réalisation de multiples opérations, faisant ainsi du Crédit du Maroc l’établissement qui
cherche la différenciation par l’anticipation.
En 2006, il a dévoilé sa nouvelle identité visuelle, affirmant son appartenance au Groupe
Crédit Agricole S.A (France) et confortant sa position de banque universelle. Aujourd’hui,
le Crédit du Maroc continue à se positionner sur le créneau de l’innovation.
Enfin, pour cristalliser leur positionnement respectif, toutes les banques ont procédé au
lancement de produits financiers, sous forme de packages. Un autre style de
communication publicitaire, pour convaincre la clientèle-cible de la différence, est
désormais la communication produit (Zollinger, 1987, p. 36).
C’est une communication à laquelle les banques n’ont accédé que récemment. Elle
suppose la maîtrise des micro-marchés ce qui pose le problème de la communication sur
un segment précis (Decaudin, 1999).
60
Les banques ont progressivement affiné leurs segments de clientèle ; certaines d’entre
elles sont même allées jusqu'à organiser leurs structures en fonction des segments de
clients. Ainsi, à titre d’exemple, la BMCE Bank adopte quatre départements
correspondants aux segments « particuliers », « professionnels », « PME » et « grandes
entreprises ». Toutefois, si la segmentation s’est généralisée, aidant les banques au niveau
de l’implantation de leurs agences, elle reste limitée à son caractère quantitatif en se basant
sur les seuls critères sociodémographiques. Or, l’expérience a montré que pour obtenir des
segments affinés, les banques doivent segmenter leur clientèle en usant des critères
qualitatifs et quantitatifs.
La publicité financière a été introduite dans le milieu bancaire par la BMCE Bank lors de
7
Plusieurs produits ont été lancés, notamment : les crédits immobiliers Miftah ciblant les
particuliers, le produit Pack Stud’In en direction des étudiants marocains résidant en France et la
carte Ratib de retrait fonctionnelle pour les sociétés et les employés non bancarisés, produits offerts
par Attijariwafabank; Al Injad Chaabi ciblant les clients intermédiaires des particuliers résidents, Ad
Damane Al Hirafi, le crédit investissement Entreprise, plus récemment AlIddikhar Chaabi, Al
Moustakbal chaabi, chaabi Net, produits offerts par la Banque Populaire ; le produit ISKANE et le «
compte fidélité » du CIH ; la carte bancaire @cces de la BMCE Bank, la carte Horizons, Vitamine
Revenus et Imtiyazat Al Mouwaddaf de la Société Générale ; la carte Viva, le prêt habitat plus et le
prêt Perso, produits offerts par la BMCI ; et la carte Rubis, Daba Daba, Intermed et les solutions
Maskane du Crédit du Maroc.
61
sa privatisation, cette dernière ayant lancé une campagne pour l’appel aux capitaux privés.
Cette publicité a été destinée à un public large, petit et grand porteurs et cherchait à leur
expliquer les avantages d’un porteur d’actions. Apparue, il y a seulement une quinzaine
d’années, la publicité financière au Maroc est focalisée essentiellement sur les opérations
financières particulières telles que la privatisation et peut être qualifiée d’émergente.
Les prix de ces services sont fixés par les banques en s’appuyant sur un taux de base
déterminé par les autorités monétaires, et ils ont nettement tendance à s’aligner. Le seul
8
Organismes de Placements Collectifs de Valeurs Mobilières.
62
facteur de différenciation reste donc la communication dont la publicité constitue un
moyen important (Lovelock Ch. Wirtz J. Lapert D., 2004). C’est pour cette raison que les
banques lui accordent un intérêt majeur.
Une minorité des banquiers enquêtés, 14% seulement doute de la capacité de la publicité
média à communiquer avec la clientèle et à la fidéliser et attribue cette fonction aux autres
moyens interactifs de communication comme le marketing direct ou le dialogue avec le
client. Ce doute quelque marginal qu’il soit (14%) peut exprimer une déception
consécutive à une campagne publicitaire ou une inadéquation quant à ce qu’on peut
légitimement escompter d’une campagne publicitaire.
En effet, en 2006, l’investissement publicitaire par an et par habitant se situe autour de 9.5
euros alors qu’il atteint 325 euros en France pour un PIB dix fois supérieur à celui de
l’ensemble de la zone Maghreb central.
considère comme un frein décisif; il est classé par la plupart d’entre eux en 1er
ou en 2ème rang ; on sait que les budgets alloués à la publicité par les
banques sont limités. Cette cherté se manifeste au niveau de tous les médias et
en particulier la télévision, considérée comme le média au moyen duquel sont
lancées les premières actions publicitaires. L’encombrement de l’écran
publicitaire montre que le coût de la publicité demeure attractif. A côté de la
cherté des médias, on peut évoquer la sur taxation pour l’acquisition de
l’espace publicitaire.
La tarification dans le secteur publicitaire se caractérise par une certaine
opacité et des grilles tarifaires aléatoires. En effet, il existe une grande différence
entre les tarifs annoncés et ceux facturés, par exemple au niveau des tarifs à la
télévision ; il faut souligner qu’en plus des tarifs réels pratiqués, des rabais non
transparents sont accordés de même que les rémunérations des intermédiaires
varient des commissions aux honoraires passant par des rémunérations hybrides,
associant les deux. Le système de tarification doit donc être mis à niveau pour
correspondre à la réalité de l’audience.
L’étroitesse des médias au Maroc : cinq chaînes de télévision (2M, Alaoula,
Arryadia, Arrabia et Assadissa), quelques stations radio (Médi 1, RTM, Rabat
chaîne Inter, la radio Amazigh) et quelques éditoriaux partagent le paysage
publicitaire marocain : si une forte proportion de banquiers (71%) considère que
le nombre limité des supports publicitaires au Maroc constitue un frein à la
pratique publicitaire. En outre, ces banquiers sont nettement divisés entre ceux
qui le considèrent comme un frein majeur (50% lui ont affecté le 1er et le 2ème
rang) et ceux qui le voient comme une entrave sans grande importance (50%
l’ont classé au quatrième rang).
L’absence d’un cadre organisant la profession publicitaire qui établisse des
règles de jeux connues de tous les intervenants : même si certaines activités
sont régies par des Dahirs,ces derniers n’ont pas été réactualisés depuis leur
promulgation (le Dahir de 1906 qui réglemente l’affichage), ce qui ouvre la
64
voie aux abus. Ainsi certains publicitaires ne respectent pas les conditions
convenues avec leurs clients. Ce frein est considéré par 57% des banquiers
d’une importance moyenne en lui attribuant le 3ème rang, alors que 43% des
banquiers pensent qu’il ne constitue pas une entrave à la pratique de la
publicité, ce qui signifie qu’il est minime.
Le manque de formation publicitaire des cadres et dirigeants bancaires jumelé à
l’absence de culture de plan média chez les responsables banquiers : la pénurie
en spécialistes de la communication et la difficulté de recruter des cadres ayant
un profil répondant aux spécialités de la communication constituent un véritable
problème. Si 57% des banquiers considère ce manque de cadres spécialisés
comme un frein à la pratique de la publicité, l’importance qu’ils lui accordent
est variable. En effet, le classement de ce frein s’échelonne entre le premier et
le cinquième rang. L’ouverture des écoles de gestion et des branches de
communication montre que le problème de formation publicitaire ou de
communication commence à être pris en compte en tant que demande.
L’absence d’instruments de mesure de performances des médias fiables et
consensuels.
La perception négative de la publicité par certains cadres et dirigeants bancaires
constitue un frein pour 57% des banquiers. N’ayant pas une formation en matière
de communication, certains banquiers marocains considéraient la publicité
comme une technique de commercialisation onéreuse et doutaient quant à son
efficacité. Ils y recourent sans aucune conviction de son utilité. Cependant,
actuellement tous les banquiers ayant une formation en marketing et
connaissant leur domaine reconnaissent l’intérêt de la publicité et son
efficacité dans toute action commerciale.
L’imitation inadéquate des banques étrangères par les banques marocaines
constitue un frein négligeable pour 28% des banquiers qui lui ont attribué le
65
La prédominance de la population rurale au Maroc est considérée comme un
frein décisif pour 28% des RM qui lui ont attribué le 1er le 2ème rang.
L’attitude défavorable des clients marocains vis-à-vis de la publicité est retenue
comme un frein d’une grande importance par 28% des banquiers qui l’ont classée
66
Conclusion
Même si toutes les banques marocaines ont intégré le marketing comme fonction
fondamentale, il existe une disparité au niveau de sa structuration et de la nature
de la recherche marketing effectuée. Cette dernière est plus poussée dans un
groupe que dans l’autre. La conséquence sur la communication et la publicité est une
maîtrise de celle-ci dans le groupe qui se caractérise par un état d’esprit marketing, une
approche globale du marketing mix et une vision stratégique de la communication
publicitaire ; par contre dans le deuxième groupe qui présente une structure marketing
naissante, une vision ponctuelle et des actions cloisonnées, la communication
publicitaire est embryonnaire et essentiellement basée sur le court terme.
Dans le contexte actuel, il y a une domination de la publicité institutionnelle qui semble
délaisser les produits et constituer de plus en plus l’élément différenciateur des
banques marocaines. La publicité financière, quant à elle, est perçue comme importante
; cependant sa pratique par les banques marocaines demeure récente et limitée. Deux
facteurs essentiels : cherté de l’espace publicitaire et étroitesse des médias au Maroc
apparaissent comme les freins majeurs à ce développement.
67
BIBLIOGRAPHIE
68
MUFTISADE B. (1992). « Banques et communication ». Revue Banques et
Entreprise n° 33-34.
Rapports Annuels : de la Banque Populaire, de la SGMBet du CIH, 1997.
69