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Décembre 2003
Introduction
Afin de faire face à cette situation, les banques se sont focalisées sur le renforcement et le
développement du marketing ; ce qui justifie la place éminente qu’occupe la fonction
marketing dans la gestion des banques, et l’essor considérable pris par cette discipline au sein
de ces institutions.
Le contexte économique algérien, quant à lui, n’a jusque là jamais été une source de soucis
pour les banques algériennes publiques. Celles-ci détenaient en fait, chacune, une part de
marché prédéfinie sur laquelle elle exerçait son monopole sans la moindre perturbation.
Ce cadre évolutif, naguère stable, subit aujourd’hui des changements radicaux, et est appelé à
en subir d’autres. En effet, la dernière décennie a connu des mutations structurelles
fondamentales dans la sphère réelle sans toutefois modifier le mode de financement de
l’économie, et par conséquent sans impact sur la gestion et la stratégies des banques
publiques.
La situation actuelle est inquiétante et risque de devenir alarmante dans le très court terme si
des mesures préventives ne sont pas envisagées.
Désormais, les banque publiques doivent vivre dans la hantise de se voir ôter leurs parts de
marché du fait de :
Γ Une libéralisation croissante du marché financier qui sera accompagnée par des refontes
du cadre réglementaire à la fois protecteur et contraignant ;
Γ Une pénétration progressive du marché national, caractérisé d’un taux de bancarisation
très bas, par des banques étrangères à avancées technologiques considérables ;
Γ Une menace par les produits substituts offerts par les assurances, la bourse et les grands
distributeurs en amont et en aval du processus bancaire ; c’est à dire en matière de
drainage de l’épargne et du financement des entreprises et des particuliers.
La mise en place d’une fonction marketing performante s’avère primordiale, voir
indispensable pour assurer la survie de nos banques.
Nonobstant la création par toutes les banques d’une structure chargée de développer l’activité
marketing, nous sommes amenés à poser les interrogations suivantes :
Ainsi, le premier chapitre portera sur le processus d’apparition du marketing en banque, ses
concepts de base et les spécificités qui le distinguent de celui des biens industriels.
Le second chapitre s’intéressera à la démarche empruntée par le marketing bancaire et les
différentes variables d’action qu’il utilise.
Le troisième chapitre portera, quant à lui, sur la présentation de l’exemple de banque
considéré –la CNEP-Banque en l’occurrence- et sur l’évolution de la fonction marketing à
l’intérieur de cet organisme.
Enfin, le quatrième chapitre qui renferme l’essentiel de notre travail, se veut une analyse
critique et objective de l’évolution de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque , et
des dysfonctionnements constatés à l’intérieur de l’institution et sur les marchés de l’épargne
et du financement des particuliers et des entreprises.
CHAPITRE I
Le secteur bancaire, à l’instar des autres secteurs, n’en a pas été moins pénétré, mais
avant de vanter les mérites du marketing et d’énumérer ses exploits au sein des
banques, il serait opportun de connaître ce qu’est le marketing bancaire et de passer en
revue les étapes de son avènement en banque.
Pour répondre à ces deux préoccupations nous adopterons une démarche progressive
dans le temps.
Nous nous intéresserons, dans un premier temps, à l’apparition du marketing bancaire.
Seront développées dans cette section l’historique du marketing concept et toute la
théorie qu’il y’a derrière ; et le processus d’introduction du marketing dans la banque.
I APPARITION DU MARKETING
BANCAIRE
Apparu dans les années cinquante aux Etats Unis, le marketing fût d’abord utilisé pour
des produits de grande consommation et d’équipement du foyer. Il a fait une percée plus
tardive dans le domaine industriel, où certaines spécificités avaient rendu nécessaire
l’adaptation de ses techniques. Vint, ensuite, le tour du secteur des services où les techniques
marketing ont connu un essor considérable.
La trajectoire empruntée par le marketing depuis sa naissance laisse croire qu’il est d’une
apparition récente, mais la réalité en est toute autre. Certes, le concept de marketing ne date
que d’une demi décennie, mais la théorie de base qui est derrière remonte à beaucoup plus
longtemps.
En effet, il s’agit d’une discipline de gestion dont le système de pensée "l’optique marketing"
s’appuie sur une théorie des choix individuels fondée sur le principe de souveraineté de
l’acheteur. Ce n’est, en fait, que l’expression sociale et la traduction en règles opérationnelles
de gestion des principes énoncés par les adeptes de l’école classique à la fin du 18eme siècle, et
qui sont à la base de l’économie de marché.
Enoncés par Adam Smith en 1776, ces principes peuvent être résumés comme suit :
“ Le bien être social ne dépend pas en définitive des intentions altruistes, mais
résulte d’avantage de la conjonction, par l’échange volontaire et concurrentiel des mobiles
intéressés des producteurs et consommateurs. ”
Ainsi, selon Adam Smith, le bien être social s’obtient par le développement d’un système où
les individus égocentriques contribuent involontairement par la poursuite de leurs intérêts
personnels à atteindre l’intérêt général. Ce système est alors celui de l’échange concurrentiel
et volontaire géré par la main invisible.
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Chapitre1 : connaître le marketing bancaire
La démarche marketing repose, en réalité, sur quatre idées centrales qui débouchent sur une
philosophie d’action valable pour toute organisation au service d’un public d’usagers :
Γ Les individus recherchent des expériences gratifiantes pour eux . C’est la poursuite d’un
intérêt personnel qui les incite à produire et à travailler, assurant ainsi le développement
individuel, et en définitive la croissance et le bien être général ;
Γ Les choix individuels sont hétérogènes et doivent être respectés ; le système étant
pluraliste et respectueux des goûts et préférences ;
Γ C’est par l’échange concurrentiel et volontaire que les individus et les organisations,
partenaires de l’échange, atteignent le mieux leurs objectifs ;
Ainsi, la démarche marketing implique que la satisfaction des besoins de l’usager doit être
l’objectif principal de toute l’activité d’une organisation, non pas par altruisme, mais par
intérêt bien compris, parce que c’est là le meilleur moyen d’atteindre ses objectifs de
croissance et de rentabilité.
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Chapitre1 : connaître le marketing bancaire
Réservé dans un premier temps aux biens de grande consommation, le marketing n’a
fait son apparition en banque que dans les années soixante-dix.
Trop réticentes à son introduction, au début, ces dernières ont fini - contraintes par les
changements qui ont bouleversé leur environnement, et fragilisé leur position envers leur
clients et fournisseurs- à adopter pleinement le marketing dans leur démarche et à appliquer
ses préceptes à la lettre.
Le processus d’infiltration du marketing dans la banque est passé par plusieurs étapes .
Pour les banques européennes par exemple, ce processus de migration lente vers l’ère de
marketing peut être décrit au travers de cinq étapes :
Le marketing par l’innovation qui s’est traduit par la création de produits adaptés aux
besoins d’une clientèle récemment acquise, et quasiment ignorante des services
bancaires ;
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Chapitre1 : connaître le marketing bancaire
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Chapitre1 : connaître le marketing bancaire
II DEFINITION ET SPECIFICITE
DU MARKETING BANCAIRE
Ainsi, P.Kotler définit le marketing comme “ une activité humaine orientée vers la
satisfaction des besoins et des désirs au moyen de l’échange ”.
Une autre définition, plus explicite, est donnée par Lendrevie et Lindon qui le décrivent
comme “ l’ensemble des méthodes et des moyens dont dispose une organisation pour
promouvoir, dans les publics auxquels elle s’adresse, des comportements favorables à la
réalisation de ses propres objectifs ”.
Ensuite, c’est un état d’esprit qui se traduit par une analyse systématique des besoins du
marché, par le développement de produits performants destinés à des groupes de
consommateurs spécifiques, et comportant un degré de différenciation qui puisse assurer au
producteur un avantage concurrentiel ; ce sont là les objectifs assignés au marketing
stratégique.
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Chapitre1 : connaître le marketing bancaire
• Analyse des besoins ; définition du marche de • Choix du (des) segment (s) cible(s) ;
référence. • Elaboration du plan marketing (objectifs,
• Segmentation produit, positionnement, promotion, prix,
• Analyse d’attractivité ; marche potentiel, cycle place de distribution) ;
de vie. • Elaboration du budget marketing ;
concurrentiel défendable.
• Choix d’une stratégie de développement.
En résumé, le marketing est l’art de choisir ses marché cibles, et d’obtenir, de conserver et de
développer une clientèle, en créant délivrant et communiquant de la valeur ; et ceci par un
processus d’adaptation des produits aux besoins de cette dernière dans une économie ouverte.
Il peut être défini comme l’ensemble d’actions entreprises par une banque afin d’assurer la
satisfaction de sa clientèle, et de ses objectifs de rentabilité à court, moyen et long terme.
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Chapitre1 : connaître le marketing bancaire
La différence entre le marketing des services et le marketing des produits industriels tourne
autour de la notion d’intangibilité, centrale au concept de service, par opposition à la
tangibilité des produits ; même s’il existe peu de formes pures de produits sans services , ou
de services sans produits.
L’inséparabilité, l’hétérogénéité, et la périssabilité constituent les trois autres caractéristiques
des services.
Les marketing des services présentent deux grands traits communs qui les opposent au
marketing des produits.
Les éléments fondamentaux d’un système de " production" des services présentent une grande
différence avec le système de "fabrication" d’un produit tangible : le client fait partie
intégrante du service offert.
Les relations et les interactions du "personnel en contact" avec le client, tant dans l’instant que
dans la durée, représentent l’élément central du marketing des services.
En réponse à ces deux traits fondamentaux, le marketing des services a évolué vers une
lecture propre et autonome en rupture avec le marketing des produits.
Dans le secteur des services, le marketing est plus un problème de management global qu’une
fonction atomisée. Ainsi, la fonction marketing se disloque et se distille dans toute
l’entreprise, bien au-delà du département marketing.
En conséquence, tous les agents de l’entreprise de service deviennent mercaticiens à temps
partiel.
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Chapitre1 : connaître le marketing bancaire
L’intangibilité des services tient à leur nature : ils sont "actes, efforts ou performances", tandis que les produits
sont "objets, instruments ou choses". Ils ne peuvent pas être perçus sensortiellement avant l’achat, ils doivent
être testés, essayés pour être appréciés et le jugement du consommateur sera plus subjectif qu’objectif.
L’hétérogénéité traduit une différence potentielle entre deux transaction successives, une absence de régularité
qualitative, qui peut être combattue dans la production de biens et non dans celle des services.
La périssabilité des services est liée à leur caractère non stockable ; ils ne peuvent pas être produits à l’avance et
conservés.
En plus des spécificités communes à tous les services, le service bancaire se distingue par
deux autres caractéristiques très importantes :
De là se dégage clairement qu’il serait insensé pour une banque d’axer son orientation
marketing sur le produit mais sur une relation clientèle personnalisée.
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Chapitre1 : connaître le marketing bancaire
Eclos dans les années cinquante aux Etats Unis, le marketing riche d’une histoire courte mais
singulièrement nourrie puise son essence des principes de base de l’école classique.
Son introduction en banque fût l’une des plus réussie car le marketing trouve dans ce secteur
toute sa vocation.
Le domaine des services, et particulièrement celui de la banque, offrait en fait des
perspectives de développement et de déploiement du marketing assez importantes, ce qui
explique le grand essor connu par cette discipline au sein des banques en si peu de temps.
Le marketing bancaire qui traite d’un objet très spécifique, les services bancaires en
l’occurrence, se distingue de celui des biens industriels par des spécificités propres aux
services, par un poids plus perceptible du client, et par des particularités environnementales.
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Chapitre II : Le marketing bancaire –approche théorique
CHAPITRE II
L es banques, qui poursuivent toutes des objectifs de survie et de rentabilité, ont intégré le
marketing dans leur processus de gestion afin de pouvoir déboucher sur une philosophie
d’action valable. Ainsi, le marketing dont la finalité est d’optimiser l’adéquation des
ressources, des stratégies et des activités d’une banque aux structures et aux besoins de ses
marchés, vient par son approche logique et ses techniques élaborées pour répondre à une
nécessité croissante dans une économie libérale.
Ainsi, aurons nous à examiner, respectivement, la démarche empruntée par le marketing et les
variables d’action commerciale utilisées par ce dernier.
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Chapitre II : Le marketing bancaire –approche théorique
I LA DEMARCHE MARKETING
BANCAIRE
Pour une banque l’élaboration d’une planification marketing peut répondre à l’un des soucis
suivants :
) Orienter l’institution vers l’action ;
) Préparer l’entreprise à assurer l’avenir ;
) Eviter lors de la prise de décision de commettre les mêmes erreurs que dans le
passé ;
) Prendre les décisions adéquates aux moyens disponibles ;
) Permettre une meilleur coordination des efforts ;
) Fournir des bases pour le contrôle et l’audit interne.
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Chapitre II : Le marketing bancaire –approche théorique
L’élaboration d’un plan marketing passe généralement par quatre phases principales:
Cette première phase a pour but d’éclairer les responsables de la banque et de leur permettre
d’élaborer un pronostic réaliste de la situation.
A ce niveau du plan, sont décidées les actions spécifiques à réaliser, les responsables des
opérations et le budget qui leur sera alloué. Aussi, plusieurs politiques sont arrêtées, il s’agit
principalement de :
La politique de produits et des services ;
La politique de tarification ;
La politique de distribution ;
La politique de communication.
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Chapitre II : Le marketing bancaire –approche théorique
DIAGNOSTIC INTERNE :
DIAGNOSTIC EXTERNE :
FORCES
CONCURRENCE
FAIBLESSES MARCHE
Phase d’analyse
SYNTHESE : FORCES / FAIBLESSES
MENACES / OPPORTUNITES
ELABORATION DU PRONOSTIC
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Chapitre II : Le marketing bancaire –approche théorique
Les banques, dont le souci est de pouvoir s’adapter au mieux aux évolutions de leur
environnement et de leurs marchés, utilisent divers systèmes de planification qui
correspondent à des démarches différentes et, en fait, à des philosophies de management
différentes.
Dans ce contexte, les objectifs de chaque agence ne sont pas le résultat d’une réflexion initiale
menée au sein de celles-ci, mais le reflet de la contribution qui leur est demandée et imposée
dans l’atteinte de l’objectif global.
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Yves Legolvan. ‘La planification marketing au sein des réseaux d’agence’. Revue Banque. Mai 1986
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Chapitre II : Le marketing bancaire –approche théorique
Une planification décentralisée consiste à rendre les points de vente maîtres de la fixation de
leurs objectifs de développement, du choix de leurs actions commerciales et à accepter ces
choix.
• Résultat d’une réaction à une situation de crise, ces systèmes ont souvent été mis en
place de manière précipitée sans les préparations nécessaires (formation et information
des chefs d’agence, système d’information, outils d’analyse…etc.) ;
• Les chefs d’agence, habitués - dans le cadre d’un système centralisé - à une passivité
obligée, éprouvent une difficulté voire une impossibilité d’intégration à un système
délégatif, leur permettant une autonomie d’élaboration des plans marketing de leur
unité;
3- LA PLANIFICATION PSEUDO-NEGOCIEE
Dans ce type de schéma, il a été constaté que très fréquemment les entretiens de négociation
se soldaient par une modification, généralement à la hausse, des objectifs proposés par la
majorité des agences, une renonciation aux actions commerciales envisagées et leur
remplacement par des campagnes qui seront communes à l’ensemble des agences. D’où une
crédibilité rapidement compromise et un impact en terme de motivation assez proche de celui
d’un système officiellement centralisé.
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Chapitre II : Le marketing bancaire –approche théorique
L’originalité de ce système ne réside pas dans son schéma, mais dans la manière dont doit se
dérouler chacune des phases et dans leur contenu.
La direction générale doit notifier aux agences des orientations relatives aux points suivants :
• Les objectifs généraux et les orientations stratégiques de la banque. Ces objectifs et
orientations doivent être réalisés par l’ensemble des agences et non servir d’étalon pour
chaque point de vente.
• Les moyens dont la banque compte se doter pour atteindre ces objectifs.
Ces trois rôles font donc du plan marketing, tel qu’il est conçu dans cette démarche, un
véritable outil de management, et non pas seulement un instrument de développement
commercial.
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Chapitre II : Le marketing bancaire –approche théorique
Cependant, le plan marketing ne pourra jouer réellement les rôles qui lui sont assignés que si
les six conditions suivantes sont réunies au sein de l’agence :
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Chapitre II : Le marketing bancaire –approche théorique
II
LES OUTILS DU MARKETING
BANCAIRE
La réussite d’une politique marketing au sein d’un établissement bancaire réside dans le
choix de la meilleure combinaison de quatre éléments :le prix, la communication, le produit et
la distribution.
Une action conjuguée, portant sur ces quatre éléments, apte à développer une offre qui
satisfait les attentes des consommateurs, définit le marketing-mix.
L’offre des banques en matière de taux de crédit comme de dépôt est peu différenciée. En
effet, sur un marché en situation d’oligopole, les prix ont tendance à s’uniformiser vers le bas
de la fourchette à cause de la concurrence.
Dans ce contexte concurrentiel, certaines enseignes choisissent d’utiliser le prix comme
moyen de pénétration d’un marché ou comme prix d’appel, en espérant faire jouer une
élasticité prix à son avantage.
Les banques doivent également prendre en considération l’exigence de transparence dans la
connaissance des conditions de banque que manifestent tous les clients.
La tarification bancaire
Avec les progrès en matière de connaissance du coût de revient de leurs produits, les banques
s’efforcent de fixer les commissions à des niveaux dégageants une marge, et de facturer les
services qui traditionnellement sont gratuits.
Tenant compte des prix pratiqués par leurs principaux concurrents, les banques n’hésitent pas,
outre mesure, à mettre en œuvre une politique tarifaire différenciée avec des péréquations ;
d’où certains prix ne couvrant pas les coûts de revient et d’autres très élevés, justifiés par la
qualité de la prestation de service et sa personnalisation. Aussi, il existe un certain nombre de
services bancaires qui ne sont pas facturés.
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Chapitre II : Le marketing bancaire –approche théorique
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Chapitre II : Le marketing bancaire –approche théorique
La communication externe, quant à elle, traite des relations de la banque avec les tiers,
composés de groupes à besoin d’information très divers : clients, tutelle, marchés,
concurrents, fournisseurs. Tous sont destinataires de messages qui doivent être adaptés à leurs
attentes. La communication externe peut alors être soit institutionnelle soit informative.
La communication informative vise à faire connaître les produits. Son principal support est
l’action publicitaire.
• Le mix de la communication
Le mix de la communication est la conjugaison de l’action de plusieurs supports de
communication; à savoir :
- la publicité média : presse, télévision, radio, affichage et cinéma ;
- la publicité directe ;
- la publicité par l’événement : sponsoring, parrainage, et mécénat ;
- la publicité sur les lieux de vente (agences) ;
- les relations publiques : sous forme de dialogue avec les différents publics ;
- les autres techniques : force de vente, les documents financiers et légaux, la
bouche à l’oreille, les annonces de recrutement, les foires et les salons.
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Chapitre II : Le marketing bancaire –approche théorique
OBJECTIF DE COMMUNICATION
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Chapitre II : Le marketing bancaire –approche théorique
Le réseau d’agences :Une agence bancaire exerce trois fonctions principales : l’accueil, le
conseil et la vente. Elle demeure le lieu privilégié pour gérer la relation avec la clientèle et
pour vendre, dans la mesure où elle est synonyme de proximité et de personnalisation du
contact.
Aussi, l’organisation en réseau confère aux directeurs d’agence une certaine autonomie
permettant d’adapter l’offre aux caractéristiques de ce micro marché, et d’identifier les
performances réalisées au niveau de chaque agence.
Un réseau dense et géographiquement bien réparti est un atout indéniable pour l’exercice du
métier de banque de détail, il renforce sa notoriété et lui confère une image de proximité avec
ses clients.
A l’occasion d’une implantation, plusieurs décisions doivent être prises. En premier lieu, il
faut choisir une zone d’implantation qui soit fréquentée par les clientèles cibles, et où les
agences déjà ouvertes par les concurrents ne sont pas nombreuses.
En second lieu, il importe de choisir un site d’implantation dont l’emplacement lui permet
d’exercer une attraction suffisante sur l’ensemble du périmètre prospecté.
Le critère de décision essentiel en matière d’implantation d’agences reste la rentabilité
prévisionnelle.
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Chapitre II : Le marketing bancaire –approche théorique
Ces canaux sont complémentaires du réseau d’agences. Ils présentent les implications
suivantes :
• Un contact permanent avec son banquier
• Un gain de temps assez conséquent
• Des économies d’échelle découlant de l’absence de réseau pouvant être répercutés sur les
conditions tarifaires
• Une tarification structurée autour d’un abonnement et de commission par opérations
En tenant compte du fait que les banques vendent directement leurs produits aux clients, la
politique de commercialisation implique, en premier lieu, de savoir quelle place respective
assigner au réseau de guichets et aux nouveaux canaux de distribution. Et si le choix d’un
réseau de guichets a été effectué, il faut, en second lieu veiller à entretenir ce réseau.
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Chapitre II : Le marketing bancaire –approche théorique
Le rôle d’une politique de produit est de concevoir des produits adaptés aux besoins du
marché. La politique de produit consiste, donc, en la création de nouveaux produits, la mise
au point d’une gamme et l’entretien de cette dernière en éliminant les produits devenus
obsolètes.
Dans le souci d’anticiper et d’accompagner l’évolution des besoins d’une clientèle existante,
et dans l’objectif d’attirer une nouvelle clientèle, les banques recourent à la création de
nouveaux produits et/ou la différenciation du processus de traitement.
Ainsi, distinguons nous entre les innovations de produit et les innovations de processus.
Les innovation de processus découlent des technologies nouvelles qui donnent naissance à de
nouveaux produits, tels que la carte bancaire à piste magnétique puis à puce, ou le porte
monnaie électronique.
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Chapitre II : Le marketing bancaire –approche théorique
La gamme de produits offerts par une banque est tributaires du choix des clientèles cibles
déterminées sur la base d'une segmentation des marchés, du choix d’un positionnement et puis
de la différenciation.
• La différenciation
La différenciation est une réponse à la variété des besoins des consommateurs; la firme
espérant se constituer, temporairement du moins, une sorte de monopole.
La différenciation est indispensable en cas de produits uniformes comme les produits
bancaires. Elle prolonge souvent le positionnement lorsque plusieurs banques adoptent un
positionnement identique, et qu’il convient de mettre en relief ses avantages concurrentiels.
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Chapitre II : Le marketing bancaire –approche théorique
Les produits bancaires étant immatériels, les techniques de différenciation reposant sur le
produit lui même sont inutilisables. Par contre des techniques plus subjectives offrent une
possibilité de différenciation qui s’attachera :
) Au produit, en lui donnant une appellation spécifique, ou à l’un de ses attributs tel que le
prix ou une qualité intrinsèque;
) A l’image de la banque elle même, qui peut espérer que le consommateur l’associera à ses
produits, et les percevra différents de ceux des concurrents.
En matière de différenciation des produits bancaires, une place particulière doit être réservée à
l’assemblage (package). L’offre d’assemblage est très variée et présente de nombreux
avantages.
Les offres d'assemblage sont source de différenciation par leur appellation, et par la
combinaison retenue qui ne sera pas la même que celle des concurrents. Ils favorisent la vente
de produits que le client n’aurait pas obligatoirement acheté, mais surtout, ils permettent de
facturer des services qui, s’ils avaient été vendus individuellement, auraient été gratuits.
Un assemblage est un produit qui permet de satisfaire simultanément plusieurs besoins car il
associe plusieurs services.
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Chapitre II : Le marketing bancaire –approche théorique
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8
produit
6
bancaire
4 MATURITE
DECLIN
2
LANCEMENT
0
ª Phase de lancement : relativement brève cette phase se distingue par une demande
croissant rapidement, résultat d’une diffusion simultanée du produit par toutes les
enseignes si l’initiative vient des pouvoirs publics, ou bien d’un effet d’imitation par
les concurrents si le nouveau produit est proposé par une banque.
ª Phase de maturité : dans cette phase, assez étendue dans le temps, le produit a acquis
une notoriété suffisante et son taux d’utilisation se stabilise ou croit légèrement par
paliers .
ª Phase de déclin : considérée comme la plus longue cette phase peut s’étendre sur une
dizaine d’années. Petit à petit, le produit devient obsolète du fait de l’apparition de
nouveaux produits mais il ne disparaît pas.
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Chapitre II : Le marketing bancaire –approche théorique
• La fidélisation de la clientèle
• Le maintien de la qualité
Dans le domaine des prestations de service, la qualité est plus qu’un argument commercial.
C’est un impératif à la réussite de tout établissement de crédit.
En effet, les produits étant les mêmes partout, le degré de satisfaction de la clientèle est
fonction de la seule qualité de service, et de sa perception par les clients.
La perception de cette qualité diffère d’un client à un autre et reste très subjective, ce qui rend
la tâche de maintien de la qualité, tout au long de la durée de vie du produit, plus ardue pour
les banques.
Il importe pour une banque, comme pour toute entreprise multiproductrice, de savoir gérer sa
gamme de produits en éliminant les produits non performants ; ces derniers étant générateurs
de coûts et faisant perdre de temps aux responsables.
L’élimination d’un produit peut également être le fruit d’une modification de la
réglementation qui portera, soit sur le produit lui même, soit sur l’un de ses paramètres.
Néanmoins, la modification réglementaire si elle est cause de disparition de produits en crée
d’autres simultanément.
Les innovations de processus peuvent aussi être à l’origine de l’abandon de produits.
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Chapitre II : Le marketing bancaire –approche théorique
La formulation du plan marketing doit aboutir à la mise en œuvre d’actions commerciales qui
toucheront quatre éléments ; il s’agit là des quatre P de Mc Karthy; à savoir : le prix, la
promotion, le produit et la place de distribution. La résultante de la concertation de ces actions
constitue le marketing mix.
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CHAPITRE III
I
PRESENTATION DE LA CNEP BANQUE
ET DE LA DIRECTION
DU MARKETING
Depuis le 06 avril 1997, date de son agrément par le Conseil de la Monnaie et du Crédit, la
CNEP est devenue banque. Cette décision d’agrément lui imposait d’adapter ses statuts, de
mettre en œuvre un plan d’actions institutionnel validé par la Banque d’Algérie et d’engager
un audit financier externe.
Etablis le 27 juillet 1997, les statuts de la CNEP stipulaient que désormais, sous la
dénomination de CNEP-Banque, elle avait le statut de banque et de SPA.
De ce fait, la CNEP-Banque est soumise à la Loi sur la Monnaie et le Crédit et est astreinte au
respect des règles prudentielles, au contrôle de la Commission Bancaire et au code de
commerce.
Aussi, la CNEP-Banque est habilitée à exercer toutes les opérations de banque définies par la
Loi sur la Monnaie et le Crédit, à l’exeption dans un premier temps des opérations de
commerce extérieur. A ce titre elle peut :
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Chapitre III : La fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
Pour accomplir les missions qui lui sont assignées et exercer ses activités de banque, la
CNEP-Banque s’est dotée d’un réseau d’agences très dense dont l’encadrement relève de la
compétence des Directions Régionales.
La gestion de la CNEP Banque est du ressort de la Direction Générale qui chapeaute les
activités de sept (07) Directions Générales Adjointes.
Le réseau d’agences
A Novembre2003, le nombre des agences de la CNEP-Banque est de cent quatre vingt quinze
(195) agences. Elles sont réparties sur l’ensemble du territoire national, et sont classées en
trois catégories : A,B,C.
L’agence A est située au chef lieu de la wilaya. Ses missions consistent en la collecte de
l’épargne par les différents produits de placement et l’octroi de tout type de crédit. Le
réseau de la CNEP-Banque comprend 48 agences A.
Les agence C dont l’unique activité est la collecte de l’épargne sont au nombre de 66.
Les organes centraux de gestion de la CNEP Banque ont pour mission de diriger les fonctions
importantes de la banque. Il s’agit des Directions Générales adjointes suivantes :
-DGA Recouvrement
-DGA Administration
-DGA Assainissement
-DGA Crédit
-DAG Développement
-DGA Systèmes d’information
-DGA Finance, comptabilité et contrôle
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Figure n°16 : ORGANIGRAMME DE LA CNEP-BANQUE
CELLULE
Chapitre III :
AUDIT INTERNE
DIRECTION GENERALE
CELLULE
INSPECTION
GENERALE
DGA DGA DGA CREDIT DGA DGA DGA SYSTEME DGA FINANCE
ADMINISTRATION DEVELOPPEMENT RECOUVREMENT ASSAINISSEMENT D4INFORMATION COMPTABILITE ET
CONTRÔLE
EPARGNE
DRH DMAC CREDITS AUX CREDITS AUX CREDITS AUX CREDITS AUX
PARTICULIERS PARTICULIERS PARTICULIERS PARTICULIERS
COMPTABILITE
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Chapitre III : La fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
A travers son propre réseau d’agences, et les 3500 bureaux de poste qu’elle utilise pour la
collecte de l’épargne, la CNEP-Banque puise ses ressources de l’épargne des ménages et
distribue une panoplie de crédits qui portent principalement sur le financement de l’habitat
sous toutes ses formes.
ª La collecte de l’épargne
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Chapitre III : La fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
ª L’octroi de crédit
Les financements de la CNEP-Banque sont de diverses natures et s’adressent aussi bien aux
particuliers qu’aux entreprises.
Les titulaires d’un livret d’épargne bénéficient de conditions privilégiées ( un taux de 6.5%
pour les détenteurs d’un LEL, et un taux de 7.5% pour ceux détenant un LEP), tandis que les
non épargnants sont facturés au taux de7.75%.
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Chapitre III : La fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
En plus de ces crédits traditionnels, la CNEP-Banque a développé et mis en place une gamme
de crédit très différenciée répondant ainsi aux différents besoins de la clientèle tel que le
crédit véhicule, le crédit convenance, le crédit confort ou le crédit Adaouet.
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Chapitre III : La fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
DMAC
DEPARTEMENT DEPARTEMENT
ACTION
MARKETING
COMMERCIALE
Depuis le 02 Juillet 2003, la fonction Action Commerciale est imputée à la DMAC ; dés lors,
cette dernière fonctionne avec la seule fonction communication.
40
Chapitre III : La fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
Tel que stipulait la décision réglementaire n°89/96, les attributs de la DMAC consistaient à :
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Chapitre III : La fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
II
EVOLUTION DE LA FONCTION
MARKETINGAU SEIN DE
LA CNEP-BANQUE
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Chapitre III : La fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
L’édition d’une revue trimestrielle « CNEP News ». Elle se distingue de son ancêtre la
lettre de la CNEP par un fonds plus riche et une forme qui ne cesse d’être améliorée ;
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Chapitre III : La fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
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CHAPITRE IV
EVALUATION DE LA FONCTION
MARKETING AU SEIN DE LA CNEP-BANQUE
L ’évolution qu’a connu la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque, tel que vue dans
le chapitre précédent, laisse apparaître clairement que la mise en place d’une structure
chargée du marketing obéissait beaucoup plus à un effet de mimétisme que par intérêt bien
compris ; pour preuve, les tâches assignées à cette direction n’ont jamais été remplies.
Certes, des améliorations ont eu lieu ; mais ces dernières restent très éloignées de la vocation
réelle d’une fonction marketing.
L’objectif de ce chapitre étant purement l’analyse critique et nullement la critique en elle même,
nous veillerons, en un premier lieu, à reproduire une image fidèle et objective des distorsions
constatées dans l’activité marketing au niveau de la CNEP-Banque, à présenter une liste plus ou
moins exhaustive des causes et origines de telles lacunes, et à apporter des solutions qui nous
semblent, nous ne pouvons prétendre les meilleures, mais les plus appropriées.
En un second lieu, nous tenterons à l’aide d’un cas illustratif, de montrer la démarche empruntée
par la CNEP-Banque et le rôle de la DMAC dans le lancement d’un nouveau produit ; le crédit
véhicule en l’occurrence.
Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
I
ANALYSE CRITIQUE DE L’EVOLUTION
DE LA FONCTION MARKETING
Γ L’environnement
La DMAC n’a, jusque-là, procédé à aucune analyse des contraintes ou opportunités qu’offre
l’environnement où évolue la CNEP-Banque, ce qui justifie la non réactivité et l’absence de feed-
back quant à l’avènement de quelques changements environnementaux.
Un autre point à relever se situe au niveau des relations qu’entretient la direction avec des tiers
prestataires de service. Nous remarquons, en fait, qu’il existe un certain laxisme quant à la
recherche d’économies d’échelle.
A titre d’exemple, nous pourrons citer la réalisation de CNEP News, la revue de la banque, qui
est confiée à des boites d’édition dont les coûts ne cessent d’augmenter et que l’on qualifierait
aisément d’onéreux ; Et ce au moment où la direction dispose d’une station PAO et d’éléments
assez compétents en infographie.
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Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
Γ Le marché
8000
7000
6000
5000
4000
3000
2000 2000
1000 2001
0
BANCAIRES
HYPOTHECAIRES
CREDIT VHICULE
PROMOTEURS
2002
CREDITS
* CREDITS
CREDITS
*L’augmentation des crédits aux promoteurs en 2001 est le résultat de la relance des activités des APC par
décision du gouvernement.
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Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
Γ Le client
L’opération de sondage, par exemple, consistait en la diffusion d’un questionnaire (voir annexe)
que le client est sensé remplir et il est gratifié d’un petit cadeau pour le remercier de sa
coopération.
Toutefois, il s’est avéré que cette coopération était biaisée, le client trouvant le questionnaire trop
long faisait du remplissage s’il ne se contentait pas de cocher quelques cases seulement, ce qui va
certainement fausser les résultats.
Nous n’omettrons pas de mentionner au passage la lenteur qu’accuse cette opération. En
effet, lancée en Juin dernier l’opération de sondage tarde à donner ses fruits.
Γ La concurrence
La concurrence, à l’instar des volets analysés précédemment, ne bénéficie d’aucun intérêt au sein
de la CNEP-Banque ; sa croissance et les retombées de son développement sont très sous
estimées voire occultées . En effet, la DMAC ne procède même pas au recensement des
concurrents de la CNEP-Banque et donc ne se compare pas à eux tout comme elle n’évalue pas
leurs forces et faiblesses.
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Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
Il faut signaler, cependant, qu’en 2003 la DMAC a procédé à la réalisation d’une étude pas très
détaillée, ayant pour objet la concurrence, et qui fût suivi par les directions de réseaux.
Ainsi, la CNEP-Banque, tout en bénéficiant et subissant à la fois les effets d’une forte solitude
perçue par les clients et les agents de cette dernière comme un monopole sur le marché de
l’immobilier, ne se rend pas compte des avancées considérables qu’a enregistré la concurrence
ces dernières années.
En effet, l’intervention de la BNA, la BDL et le CPA sur ce marché a généré un impact
significatif sur les performances de la CNEP-Banque . Nous remarquons, en fait, qu’en dépit
d’une offre beaucoup plus diversifiée, aux meilleurs taux, avec la plus longue durée de
remboursement et de différé, les commissions les plus faibles ; les crédits immobiliers sont en
baisse depuis 2001.
Le graphique suivant montre l’évolution des crédits hypothécaires depuis 1997 (montants en
millions de Dinars) :
7000 6032,02
6000
4580,64
5000 4141,92
3421,67 3581,19
4000 3092,5
2541,44
3000
2000
1000
0
1997 1998 1999 2000 2001 2002 sept-03
Cette chute peut être expliquée par la longueur des délais de traitement qui peuvent arriver à 04
mois au niveau de la CNEP-Banque, tandis qu’ils sont de 15 jours au CPA et de 01 mois à la
BDL ; et par la lourdeur du dossier administratif.
Il faut signaler, cependant, que l’écart des délais de traitement est tout à fait compréhensible
quand on sait que le nombre de dossiers gérés par les autres banques est marginal comparé à celui
que gère la CNEP-Banque.
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Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
Γ Les objectifs
Γ La stratégie
Aucune stratégie marketing n’est définie, ni proposée par la DMAC faute d’une demande
formalisée et récurrente de la part des structures et instances de la CNEP-Banque ; Par
conséquent, il est donc “ normal ” de constater l’inexistence d’un plan marketing réel qui puisse
intégrer les missions, définir les objectifs, les moyens et les stratégies de la direction.
Ainsi, comme disait Sénèque “ il n’est point de vents favorables pour celui qui ne sait vers quel
port aller ”.
Γ Le produit
Le point le plus effarant en matière de produit est la méconnaissance totale par la DMAC de la
gamme commercialisée par la CNEP-Banque, en effet , peu de personne au niveau de cette
structure sont apte à reproduire la liste exhaustive des produits qu’offre cette dernière.
En ce qui concerne les innovations, nous pouvons citer un seul produit qui fût réalisé par la
direction ; il s’agit du crédit à la consommation.
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Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
Notons qu’au niveau de cette banque, le lancement d’un produit nouveau n’est précédé d’aucune
étude de marché ou étude du degré d’adaptabilité de ce dernier au réseau de distribution, et
n’obéit à aucune stratégie de produit.
Le produit "livret d’épargne à piste magnétique" représente l’exemple type de cette
situation.
La CNEP-Banque a procédé, en fait, à l’achat d’une grande quantité de livrets sans
étudier la viabilité ou la rentabilité du projet et sans procéder aux actions préalables
d’initiation et de formation nécessaires.
Résultat : les livrets d’épargne dont l’utilisation est conditionnée par l’emploi d’un
matériel sophistiqué, élément imprévu, se retrouvent stockés dans des aires
inadéquats ou encore dans des conteneurs au port d’Alger engendrant ainsi des
coûts faramineux et une perte assez conséquente pour la CNEP-Banque.
Γ Les prix
La fixation des taux applicables aux produits offerts par la CNEP-Banque est du ressort de la
direction financière qui suit les conditions de banque édictées par la Banque d’Algérie, sans
recourir aux services de la DMAC. Celle ci se trouve donc dépourvue d’un système de mesure de
la rentabilité par produit ou par segment de clientèle qui aurait constitué un élément décisif à
prendre en compte à l’occasion de toute révision des taux.
De plus, les taux pratiqués par la CNEP-Banque présentent une certaine anomalie, ils sont
uniformes sur tous les crédits offerts, le seul élément de différenciation est la qualité du postulant
selon qu’il soit épargnant LEL, épargnant LEP, ou non épargnant.
Encadré n°
CREDITS INVESTISSEURS 6%
CREDITS HYPOTHECAIRES
Crédit immobilier épargnant LEL 6.5%
Crédit immobilier épargnant LEP 7.5%
Crédit immobilier non épargnant 7.75%
CREDITS A LA CONSOMMATION
Epargnant LEL 6.5%
Epargnant LEP 7.5%
Non épargnant 7.75%
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Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
Γ La communication
Nonobstant les efforts déployés par la DMAC en matière de communication, la portée de cette
dernière reste très limitée tant à l’interne qu’à l’externe.
) Absence au niveau de la DMAC des informations nécessaires à orienter les client en quête de
renseignement ;
) Diffusion étroite des articles publicitaires et promotionnels ;
) Les actions de communication ne portent pas sur les produits leaders de la CNEP-Banque ;
) Absence d’une publicité d’enseigne ;
Aussi, le budget de communication est alloué à la DMAC de façon aléatoire. Le tableau suivant
montre que les budgets qui lui sont notifiés n’ont jamais été consommés intégralement, et malgré
cela les allocations budgétaires augmentent d’année en année.
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Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
Tableau
Γ La distribution
Γ Le personnel en contact
Le personnel en contact constitue le point nodal du marketing bancaire car l’efficacité d’une
stratégie marketing ne peut être prouvée sans la coopération de ce dernier.
Aussi, aucune implication de ce dernier dans les objectifs de croissance de la CNEP-Banque n’est
consentie afin d’encourager l’esprit d’initiative et de créativité chez lui.
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Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
Γ Résultat de la CNEP-Banque
Tel que le montre le graphe, la CNEP-Banque fait face à une situation de surliquidité énorme ;
Alors que ses ressources ne cessent de croître, le volume de ses engagements est pratiquement
stagnant.
450000000
400000000 401296250
363661905
350000000 335514260
300000000 295851085
250000000 246829314 245000000
200000000 201364388 210000000220000000
190000000
169062685 160000000
150000000 148013117
132005832
100000000
50000000
0
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
¾ Performances de la CNEP-Banque
Le tableau suivant qui donne les principaux indicateurs de l’activité des banques publiques
montre que la CNEP-Banque arrive à réaliser des résultats très appréciables, et ce en dépit d’un
volume de ressources rémunérées très élevé comparé à un volume d’emplois des plus bas.
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TABLEAU FINANCIER COMPARATIF DES BANQUES PUBLIQUES
EXERCICES 2000/2001
Chapitre IV
:
2000 2001 2000 2001 2000 2001 2000 2001 2000 2001 2000 2001
Total bilan 125895 134813 370382 462591 547092 572636 409486 467897 342045 343308 391884 443240
Crédits clientèle 38290 42318 226215 256574 229375 299100 129663 143600 88213 103623 138973 151960
Dépôts clientèle 84447 102588 211896 249163 254994 377000 201893 319109 214092 237888 363682 401324
Résultats Négatif 453 377 773 373 368 37 96 1725 1019 9760 9161
Fonds propres 3802 4244 21847 23518 18744 45813 38119 39749 25153 26813 13407 22568
Capital 7140 7140 8000 8000 12200 24500 33000 33000 21600 21600 14000 14000
Effectifs 3276 3434 5783 5705 4329 4396 6764 6764 4293 4518 4671 4671
Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
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Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
Le PNB a enregistré en 2001 une augmentation de 7 964 716 KDA; cette évolution n’est pas due
à une relance de l’activité bancaire mais au contraire à des sous performances.
En effet, le PEB (produit d’exploitation bancaire) qui était de 36201933KDA en 2000 stagne
pratiquement en 2001 (il est égal à 36763350KDA en 2001), tandis que ce sont les charges qui
ont sensiblement diminué du fait d’une baisse des intérêts sur opérations avec la clientèle ( ils
sont passés de 25725981KDA en 2000 à 18314475KDA en 2001).
40000000
35000000
30000000
25000000 PEB
20000000 CHARGES
15000000
PNB
10000000
5000000
0
2000 2001
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Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
Les banques algériennes publiques, bien qu’ayant créé des structures chargées du marketing
suivant ainsi un phénomène de mode, ne pourront dépasser le stade embryonnaire du marketing ;
c’est à dire le marketing réduit à sa composante publicitaire qui est développée de manière
aléatoire et anarchique.
Cette sous-estimation dont est victime le marketing au sein de nos banques, la CNEP Banque
notamment, est due en réalité à deux catégories de facteurs : Des facteurs exogènes et des
facteurs internes à l’institution bancaire.
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Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
L’absence d’actionnaires qui exhortent les dirigeants à réaliser des profits a créé une culture
du laisser aller chez le personnel. Ce dernier ne se sentant ni menacé ni impliqué est proie à un
laxisme et à une passivité destructifs. La banque étant une entreprise très spéciale, le principal
acteur de sa politique marketing reste le personnel ; Le marketing bancaire étant comme on l’a vu
un marketing relationnel tout à fait orienté client.
La lenteur dans la conduite des réformes qui devraient induire des changements
organisationnels, opérationnels et comportementaux dans les banques.
L’absence de moyens en Algérie pour la réalisation d’études de marché constitue une autre
contrainte au développement du marketing : l’information n’est pas disponible et si jamais elle
l’était, sa fiabilité est remise en cause.
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Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
Une organisation très hiérarchique ne donnant aucun pouvoir de décision même aux
responsables, et à un degré moindre des systèmes de rémunération inadaptés, viennent enrichir la
liste des obstacles, créant ainsi un sentiment de frustration, de non appartenance et de non
implication chez le personnel dont la réaction est le délaissement total des tâches qui lui sont
assignées.
En effet, avec le passage de la CNEP au statut de banque, son métier traditionnel qu’est la
collecte de l’épargne a reculé devant l’octroi de crédit, et notamment le financement de l’habitat.
Ce changement d’ordre de priorité, n’ayant pas été accompagné sur le plan organisationnel, a
débouché sur une organisation tout à fait inadaptée.
L’un des principaux facteurs est lié à la composante humaine dont les comportements individuels
risquent de contrecarrer toute bonne volonté des dirigeants.
En effet, l’on décèle un manque de professionnalisme chez les employés qui font intervenir des
conflits personnels au détriment du bon fonctionnement de la banque ; ceci renvoie à un autre
problème qu’est la qualité de la communication interne, des mécanismes de contrôle et
d’évaluation du personnel et des carrières.
15
Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
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Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
Le processus de mise en place d’une fonction marketing intégrée ne peut aboutir aux résultats
escomptés que s’il répondait à une volonté réelle de changement et à un souci permanent du
développement. C’est là la condition sine qua non pour la réussite de toute action entreprise en
vue d’atteindre des objectifs précis.
Une fois cette condition assumée, tant par les dirigeants de la CNEP Banque que par les pouvoirs
publics, ces deux derniers devront procéder à quelques révisions voire refontes qui toucheront la
logistique, l’organisation, la stratégie ou la structure de la CNEP Banque.
Les réformes à engager devront se situer sur deux niveaux : au niveau de la banque en sa totalité
et au niveau de la direction marketing.
Le deuxième principe est que l’institution procède à une analyse systématique et continue des
besoins et désirs des clients.
Il importe de surcroît que l’information recueillie, tant à l’interne qu’à l’externe soit
judicieusement disséminée à la faveur de mécanismes inter fonctionnels favorisant les
décloisonnements entre les diverses unités constituant l’institution .
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Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
Le troisième principe est que tous les membres de l’entreprise, et tout spécialement le personnel
en contact avec la clientèle, soit encouragé, notamment par des système de compensation
appropriés, à concentrer leurs efforts sur la satisfaction des besoins et attentes des clients.
Nous essayerons, dans ce qui suit, de proposer un organigramme plus adapté aux exigences tant
internes qu’externes en matière d’organisation.
Nous veillerons, dans notre conception de l’organisation de la CNEP-Banque, à mettre en
exergue les rapports qu’entretient la CNEP-Banque avec son environnement, d’une part ; et ceux
qui lient les différentes entités la constituant, d’autre part.
Directement rattachés à la Direction Générale, ces deux blocs constituent les deux ailerons du top
management.
- Un bloc de soutien logistique qui réunit les directions : informatique et moyens généraux,
comptabilité. Réseaux… ;
- Un bloc étude et recherche : composé des directions marketing, crédit, juridique, épargne et
finance.
Ce bloc fonctionne en système “ adhocratique ”. C’est à dire que des adhocraties naissent tout le
temps pour accompagner toute action initiée par l’une des directions, et ce dans le cadre des
orientations stratégiques tracées par le top management de la banque. Il s’agit là des actions
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Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
Vu sa grande expérience dans le financement de l’immobilier, créneau porteur mais qui présente
énormément d’obstacles avec les problèmes du foncier en Algérie, et le poids du financement de
l’habitat dans son activité ; la CNEP-Banque devra mettre en place une direction immobilière
dotée d’un secrétariat technique chargée de la gestion des crédits hypothécaires, la gestion des
crédits aux promoteurs et le contrôle de la filiale CNEP-Immo ;
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Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
Schéma n°
CONTRÔLE DE
GESTION
DIRECTION
GRH
GENERALE
AUDIT ET INSPECTION
Comité ad hoc
Chef de produit
épargne
Chef de produit CI
MARKETING
Chef produit CC
Chef produit CB
Relations hiérarchiques.
Relations fonctionnelles.
Comité adhoc.
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Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
La CNEP Banque devrait sans tarder se doter d’un système d’information performant apte à
faciliter la circulation de l’information nécessaire lors du processus décisionnel. Sa conception
(voir schéma) s’attachera à définir :
- Les informations transportées ;
- Leur création ou leur origine (input) ;
- Leur transformation(processus, opérations, interaction des données entre elles et
modification des données dues à ces interactions) ;
- Leur utilisation en sortie(output) ;
- Les effets de l’environnement et des informations décrites plus haut ;
- Les interactions des informations déterminées préalablement sur l’environnement ;
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Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
Dispenser aux directeurs d’agence une formation solide en marketing afin qu’ils puissent
veiller à ce que l’esprit marketing infiltre le potentiel humain, que les principes marketing soient
respectés et à ce que la communication interne ne soit pas biaisée. Ces derniers seront secondés
dans leur tâche par un élément d’action commerciale.
Prévoir des réunions périodiques avec les chefs d’agence de façon à ce que toute action
entreprise soit le résultat de collaboration de toutes les unités impliquées.
Renforcer la direction PAO en moyens matériels afin de ne plus recourir aux boites d’édition
dont les honoraires sont exorbitants.
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Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
- Coordonner les fonctions opérant sur le - Analyser les écarts et proposer les mesures
produit ; correctives ;
- Elaborer le plan marketing ; - Imaginer les promotions ;
- Fixer le taux ou le montant de la - Commander les recherches marketing ;
commission applicables ; - Elaborer le cahier des charges ;
- Estimer le coût de revient ; - Préparer les axes de la publicité ;
- Préparer le budget ; - Se tenir au courant des réglementations ;
- Développer et approuver les procédures - Former le personnel des agences ;
de traitement ;
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Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
I
CAS ILLUSTRATIF : LE CREDIT
VEHICULE
Lancé en août 2001, le crédit véhicule qui répondait à un besoin vital a rencontré un grand
succès auprès des consommateurs, et a contribué au développement du parc automobile algérien.
2) DESCRIPTION DU PRODUIT
a) Caractéristiques du produit
Consenti par la CNEP-Banque au profit de son personnel dans un premier temps, le crédit
véhicule fût élargi ensuite aux taxieurs et aux particuliers. C’est un concours financier destiné au
financement partiel de l’acquisition d’un véhicule de tourisme neuf auprès d’un concessionnaire
agréé.
f) Durée : 48 mois
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Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
b) Impact su le parc automobile algérien : La répartition du parc automobile algérien pour l’an
2002 étant en cours de réalisation par l’Office National des Statistiques en date de réalisation
de ce travail ; l’impact réel de ce produit n’a pu être mesuré quantitativement.
Initié par la direction des crédits, le prêt véhicule n’a pas fait l’objet d’études de marché ou de
tests marketing au niveau de la DMAC.
Même si l’adaptabilité d’un tel produit au client algérien paraît triviale, une étude de marché
aurait été d’une grande utilité.
Etudier l’évolution de la demande de consommation sur le marché de l’automobile et la relation
existante entre le revenu des ménages et la demande auraient permis de donner des raisons
fondées pour lancer un tel produit. Il est évident que s’il s’agissait d’un autre produit, les
performances auraient été différentes.
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Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
1720000
1700000
1680000
1660000
1640000
1620000
1600000
1580000
1560000
1997 1998 1999 2000 2001
Il existe quatre principales limites qui diminuent la cadence du crédit véhicule, il s’agit de :
Nous constatons, en effet, qu’en dépit des taux et commissions élevés que pratiquent les
concurrents, leurs performances en matière de crédit véhicule sont relativement appréciables dans
ce contexte d’organisation du marché des véhicules neufs et de la place bancaire..
En matière de crédit véhicule la DMAC devrait prendre l’initiative d’engager une réflexion
sérieuse axée sur trois éléments, à savoir : L’évolution de la concurrence, les limites au
développement du crédit véhicule, et la conception d’un produit nouveau que la CNEP-Banque
lancera dés saturation du créneau “ véhicule ”.
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Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
En dépit des efforts déployés par la DMAC afin de promouvoir l’activité marketing au sein
de la CNEP-Banque, ses actions restent limitées au seul créneau " communication ". Ce dernier
est développé de manière un peu confuse et accuse un déficit conséquent en matière d'actions
entreprises et de leur portée.
Tel que nous pouvons le constater dans le lancement du produit crédit véhicule, l’action de la
DMAC - réduite aux aspects promotionnels- fût très limitée. Ne serait ce l’appui publicitaire des
concessionnaires, le prêt véhicule serait méconnu par une large partie de la clientèle.
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Chapitre IV : Evaluation de la fonction marketing au sein de la CNEP-Banque
BANQUE DE
PROGRAMME D’ANALYSE S
I
M
SYNTHESE DES RESULTATS
OU MODELE DE DECISION
DECISIONS
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