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Cours de Technologie Des Ouvrages
Cours de Technologie Des Ouvrages
(IFTS)
Cours de technologie
des ouvrages
Octobre 2015
TABLE DES MATIERES
2. PONTS ......................................................................................................................................................4
Généralités ...........................................................................................................................41
Protection contre la corrosion ...............................................................................................41
Fondation des buses métalliques..........................................................................................42
Montage des buses métalliques............................................................................................44
Remblaiement .......................................................................................................................45
Installation des buses en tranchée........................................................................................48
Installation d'ouvrages multiples ...........................................................................................49
5. BARRAGES ............................................................................................................................................87
Généralités ...........................................................................................................................91
Succession des opérations de chantier ................................................................................91
Fonctionnement ..................................................................................................................102
Construction ........................................................................................................................103
Barrages poids-voûtes ........................................................................................................103
Le terme travaux publics s'applique, par opposition aux travaux privés, aux infrastructures publiques.
Les travaux publics comprennent différents types de travaux :
VRD (voiries et réseaux divers) : enrobé, pose de bordures, assainissement, pose de gaine
téléphonique, électricité...
Ouvrages d'art, dit génie civil : réalisation de ponts, écluses, stations d'épuration...
Voie ferrée : création et entretien des voies....
Certains bâtiments de très grande taille sont considérés comme des ouvrages de travaux publics
(aéroports, centrales nucléaires, ouvrages militaires, stades...).
Les voies navigables, canalisations d'eau (aqueducs) ou d'autres fluides ne donnent pas lieu à la
définition d'une typologie spécifique à ces voies.
Sont également considérés non courants tous les ouvrages ne dépassant pas les seuils précédents,
mais dont la conception présente des difficultés particulières, par exemple :
2. PONTS
DEFINITION ET TERMINOLOGIE
Définition
Un pont est un ouvrage en élévation construit in situ, permettant à une voie de circulation (dite voie
portée) de franchir un obstacle naturel ou artificiel : rivière, vallée, route, voie ferrée, canal, etc. La voie
portée peut être une voie routière (pont-route), piétonne (passerelle), ferroviaire (pont-rail) ou, plus
rarement, une voie d’eau (pont-canal).
Terminologie
Tablier : C’est la plate-forme horizontale qui porte la chaussée ou la voie ferrée, et l’ensemble des
équipements du pont. Il en existe plusieurs types.
Appuis : Ce sont les éléments verticaux portant le tablier. Leur rôle est de transmettre au sol par
l’intermédiaire des fondations les différentes charges venant du tablier. Les appuis intermédiaires
sont appelés piles et les appuis extrêmes sont les culées, qui assurent la liaison avec le sol et les
remblais d’accès.
Fondations : Elles assurent la liaison entre les appuis et le sol. Elles peuvent être superficielles
(semelles isolées ou filantes), semi-profondes (puits massifs en béton) ou profondes (pieux, micro-
pieux).
Voie portée : Partie de la voie de circulation située au-dessus de l’obstacle qui est portée sur le
pont.
Notion de travée
La travée d'un pont est la partie comprise entre deux piles ou entre une pile et une culée. Cette notion
ne concerne que les ponts à poutres, suspendus ou haubanés. Pour les ponts en arc ou ponts voûtés
en maçonnerie, on parlera plutôt d’arches.
Travée centrale, pour la partie de pont centrale quand il y a un nombre pair de piles ;
Travée de rive, pour la partie de pont comprise entre une pile et une culée ;
Travée intermédiaire, pour une travée située entre les travées de rives.
Travée principale, pour la travée de plus grande longueur (ou portée), qui n’est pas
obligatoirement la travée centrale.
des tabliers en bois ou métalliques ou en béton armé ou en béton précontraint, formés d'une
dalle ou d'une poutraison (ensemble de poutres droites),
des voûtes en maçonnerie (massives, en pierre, ou en béton armé ou non, ou mixte pierre et
béton),
des arcs (séparés métalliques ou en béton armé au-dessous du tablier portant la voie),
des poutres à béquilles en béton armé.
Concernant les ponts à poutres, la notion de travée conduit à différencier deux types de tabliers :
les ponts à travées indépendantes, dont chaque travée porte sur les piles par l’intermédiaire
d’appuis indépendants et qui présentent donc un joint de dilatation à l’interface de deux travées ;
les ponts à poutres continues, où il n’y a pas de séparation entre les travées.
Le schéma de la figure 2-1 représente un pont à poutre(s) continue(s). Il convient de noter que la ou
les poutres sont à mouvement libre horizontal, par opposition aux ouvrages butés. La jonction avec la
chaussée est faite à l'aide d'un joint de dilatation.
On distingue ainsi :
Ponts à poutres
Il en existe de nombreux modèles. Les matériaux utilisés sont le bois, l’acier ou le béton armé, car ils
résistent bien à la flexion, contrairement à la pierre. Le plus simple de ces ponts se compose d’une
seule travée, appelée poutre.
Sur les ponts à poutres ne sont pratiquement exercées que des forces verticales (↓) : poids de la
superstructure, charges liées au trafic et actions des appuis. Les forces horizontales, créées par le
freinage des véhicules ou par les effets du vent sont nettement moins importantes.
Ponts en arc
Lorsque la brèche à franchir est large et profonde, la technique de la poutre est insuffisante, c’est
pourquoi il faut recourir à la voûte ou arc. En pierre, comme les vieux ponts romains, en acier ou en
béton armé, comme nos ponts modernes, ils ne sont en tout cas jamais en bois, matériau trop
fragile.
Un arc fonctionne mécaniquement, comme le montre la figure ci-contre, en reportant les charges
par "poussée" aux fondations.
On distingue les ponts en arc encastré et ceux en arc articulé. Les premiers ont cette particularité
d’exercer sur leurs culées des réactions qui tendent à les écarter (→)(voir ci-dessus). Les seconds
Dans le cas des ponts en arc, il y a également lieu de différencier ceux qui ont un tablier supérieur, l’arc
supportant la voie proprement dite, de ceux qui ont, un tablier inférieur en descendant le tablier
jusqu’au niveau des culées ; la route ou la voie ferrée passe alors complètement sous l’arc auquel elle
est suspendue au moyen de câbles d’acier ou de tirants métalliques. D’autres encore ont un tablier
intermédiaire, situé dans la hauteur de l’arc.
Ponts suspendus
Si l’obstacle à franchir excède les 500 mètres, on peut avoir recours à une suspension du tablier par
des câbles en acier à haute résistance, tendus d’une rive à l’autre en prenant appui sur deux pylônes,
comme les cordes d’un violon passant sur un chevalet.
Ces câbles sont accrochés à de puissants et profonds massifs d’ancrage fixés dans le sol, de part
et d’autre des culées. Ces massifs doivent contrebalancer les efforts de traction des câbles.
Figure 2-6 : Principe mécanique des efforts internes des ponts suspendus
Le tablier est relié aux deux grands câbles porteurs, dits «paraboliques», par des câbles rectilignes ou
barres métalliques appelés suspentes.
On pourra, sur le schéma ci- dessus, faire un inventaire des forces exercées (↑) en quelques points
essentiels du pont. Remarquons par ailleurs que la distante entre le massif d’ancrage et le pylône est
environ égale au tiers de la distante séparant les deux pylônes.
Ponts à haubans
Quand le tablier est supporté en plusieurs points de la travée (c’est à dire sur chaque voussoir) par des
câbles d’acier dont l’autre extrémité est raccrochée à un pylône, il s’agit d’un pont à haubans.
Lorsque les haubans sont parallèles entre eux, la configuration est dite en harpe (ci- contre). Les forces
exercées sur chaque hauban sont de même intensité.
Figure 2-8 : Principe mécanique des efforts internes des ponts à haubans
Lorsqu’on veut allonger la portée de tels ponts, il est préférable d’utiliser une configuration de haubans
rayonnant en éventail ou en semi-éventail. Les forces de compression dans le tablier sont alors
inférieures parce que les haubans sont moins inclinés.
PONTS COURANTS
Les PONTS COURANTS désignent la majorité des ouvrages d’art de type pont aussi bien en surface
totale de tablier, qu’en nombre. Ils représentent de l'ordre de 75 % en nombre du patrimoine d’ouvrages
et plus de 50 % en surface.
Leur définition se déduit généralement par complémentarité de celle des ouvrages d’art non courants.
En France, le SETRA Service d'études sur les transports, les routes et leurs aménagements
(anciennement Service d'études techniques, des routes et autoroutes) est un service technique à
compétence nationale qui intervient dans les domaines de la route, des ouvrages d'art et plus largement
des transports.
Selon ce service, sont considérés comme ponts non courants, d'une part, les ponts répondant aux
caractéristiques suivantes :
Le SETRA a mis au point des DOSSIERS PILOTES d'éléments types standardisés qui permettent de
dimensionner la totalité des ouvrages dans les moindres détails (fondations, appuis, tabliers,
équipements…).
PSI-DP
précontrainte
Mur en retour
libre Tablier
Mur en aile
Piédroit
Radier
Mur en retour
encastré
Le seul inconvénient c’est qu’il nécessite une déviation provisoire du cours d’eau lorsque cet ouvrage
est utilisé comme franchissement de cours d’eau.
Le cadre s’accommode au sol médiocre et d’une faible profondeur de fondation : la pression sur le sol
est de l’ordre de 0,1 MPa.
L’épaisseur constante conseillée de la dalle supérieure est de l’ordre de 1/25 de l’ouverture biaise
(40 cm).
Avantages Inconvénients
Portique
Mur en aile
Piédroit
Fondation
Mur en
retour
Le domaine d’emploi du portique ouvert se situe entre 10 et 20 m. Comme le PICF, Il est utilisé dans
le cadre de passage de cours d’eau ou de chemin modeste sous voie autoroutière avec, cependant,
une portée plus importante (travée de 20 m).
De plus, il ne nécessite pas de déviation provisoire du cours d’eau lorsque cet ouvrage est utilisé
comme franchissement de cours d’eau.
Cet ouvrage nécessite un bon sol pour une fondation superficielle de bonne qualité (pression
admissible supérieure à 0,3 MPa) ou des fondations sur pieux verticaux ou inclinés. De plus il est
très sensible au tassement.
L’épaisseur constante conseillée de la dalle supérieure est de l’ordre de 1/25 de l’ouverture biaise
(40 à 80 cm).
Avantages Inconvénients
Possibilité de travailler sans déviation provisoire Cher au m².
de la voie ou du cours d’eau franchi
Ce type de structure permet de franchir des brèches relativement larges sans appuis intermédiaires
en dégageant un gabarit important sur une grande largeur, ce qui présente un intérêt esthétique certain.
C’est ainsi qu’il peut, par exemple, remplacer avantageusement une solution classique dans le cas
d’une route ou d’une autoroute en déblai important, en assurant le meilleur dégagement de la visibilité
et en constituant un point fort susceptible de lutter contre la monotonie de la route.
Toutefois cet ouvrage nécessite un bon sol pour fondation superficielle de bonne qualité.
L’épaisseur de la dalle supérieure varie selon la structure. L’angle de biais sera compris entre 100 et
65 grades.
Ponts dalles
a) Passage supérieur ou inférieur en dalle armé : PSI-DA
b) Passage supérieur ou inférieur en dalle précontrainte : PSI-DP
Son domaine d’emploi est le franchissement de routes ou d’autoroutes pour une portée biaise ne
dépassant pas 18 m pour une dalle armée et 25 m pour une dalle précontrainte (valeur maximale à ne
pas dépasser pour des raisons économiques).
Figure 2-14 : Sections transversales types d’un PSI Figure 2-15 : Sections transversales types d’un PSI -
– DA DP
L’épaisseur constante e conseillée de la dalle supérieure varie de 1/22ème pour une travée
indépendante à 1/28ème pour une dalle continue d’au moins 3 travées.
Avantages Inconvénients
Simplicité des formes permettant la Construction sur étaiement de tours :
réutilisation des coffrages. problème sur les cours d’eau,
Robustesse de la structure. voie ferrée, chaussée de circulation.
Franchissement limité pour les autoroutes
Souplesse de l’ouvrage qui encaisse de 4 à
supérieures à 2 fois deux voies.
8 cm de tassement différentiel. Pour la dalle précontrainte : besoin de main
Minceur de la dalle (esthétique) de 18 à 25 d’œuvre qualifiée pour la mise en tension.
cm (suivant le nombre de travées et le type
de dalle).
Faible sensibilité aux chocs (ex : voiture).
Une structure en dalle élégie est caractérisée par la présence de vides longitudinaux dans la masse du
béton, ce qui permet un gain appréciable de poids propre ; il en résulte des longueurs de grandes
portées.
Les évidements dans la dalle sont réalisés à l'aide de réservations en tube carton, par disposition de
feuillard ou par remplissage de polystyrène. On arrive à un allègement de 25 à 30 % du poids de la
dalle.
Une structure en dalle nervurée permet également d’accéder à des longueurs de portées plus
importantes par le gain d’inertie des sections.
Ponts poutres
a) Passage supérieur ou inférieur à poutre de béton armé : PSI-BA
Il s’agit de tabliers constitués de poutres en béton armé associées à une dalle de couverture. Les
poutres sont entretoisées. Les travées sont indépendantes ou continues.
Son domaine d’emploi est celui des portées moyennes (entre 10 et 20 m) ce qui permet le
franchissement de routes ou d’autoroutes avec un tablier continu ; les travées indépendantes sont
L’épaisseur constante conseillée de la dalle supérieure varie de 1/22ème pour une travée indépendante
à 1/28ème pour une dalle continue d’au moins 3 travées.
Le tablier de l’ouvrage est formé de travées indépendantes, constituées chacune par un certain nombre
de poutres à talon préfabriquées de hauteur constantes, précontraintes par câbles, entretoisées ou
non, et reliées entre elles par des dalles en béton armé ou précontraint coulées en place.
Le tablier de type PR-AD est une travée indépendante réalisée au moyen de poutres précontraintes
par fils adhérents, solidarisées par une dalle de couverture coulée en place sur des coffrages
perdus non participants. Les poutres ne sont pas entretoisées, sauf à leurs extrémités où sont
réalisés des chaînages d’about.
Figure 2-22 : Section transversale d’un pont à poutres précontraintes par adhérence
Son domaine d’emploi courant de 10 à 25 m de portée en fait, notamment, une solution classique pour
le franchissement de routes dont la circulation ne peut être interrompue, de lignes de chemins de fer
électrisées et de certains cours d'eau.
Ce tablier est une structure composite constituée par des poutres métalliques sous chaussée,
solidarisées, à l'aide de connecteurs, avec une dalle de couverture en béton armé (ou précontraint), de
manière à former un ensemble monolithique : les poutres peuvent être de hauteur constante ou
variable. Les travées peuvent être indépendantes ou continues. Ces ouvrages sont souvent mis en
œuvre par poussage ou lançage.
Son domaine d’emploi, qui est lié aux avantages que procure l’utilisation de la charpente métallique,
est étendu puisque les portées peuvent atteindre 100 m, même si dans une utilisation courante les
portées seront comprises entre 35 et 50 m.
L’élancement des poutres seules, qui dépend du nombre de travées, varie de 1/25ème à 1/35ème dans
le cas de poutres continues de hauteur constante.
Piles
Les piles servent d’appuis intermédiaires au tablier : elles reprennent les efforts exercés par le tablier.
Celui-ci peut-être simplement appuyé sur elles, partiellement ou totalement encastré. Les piles
reçoivent donc des efforts verticaux dans le premier cas, verticaux et horizontaux dans les cas suivants.
Les piles constituent les appuis intermédiaires des ponts à plusieurs travées continues.
Les piles-culées constituent les appuis d'extrémité, enterrés, complètement ou partiellement, dans les
remblais d'accès.
La solution retenue résulte de l'étude de ces deux ensembles. C'est une opération de synthèse dans
laquelle interviennent de nombreux paramètres et qui fait appel au jugement et à l'expérience.
La page suivante énumère les différentes contraintes à respecter lors du choix d'un type d'ouvrage. Le
tableau 2-2 présente le domaine d'emploi des principaux types de ponts suivant la portée principale. Le
Lorsque la grille permet le choix de deux ou plusieurs types de pont en fonction de certaines contraintes,
l'ingénieur doit effectuer une étude économique et se servir de son expérience pour finaliser son choix.
Les indications fournies dans ces tableaux constituent des limites habituelles pour des ouvrages
courants, elles sont tirées de l'expérience et peuvent être modifiées dans certains cas.
Ces tableaux ne couvrent pas le choix d'ouvrages d'art non courants ou de ponts de grande envergure;
ces cas nécessitent une étude comparative approfondie de quelques types d'ouvrages en fonction de
contraintes dont l'importance diffère également.
Contraintes à respecter
Hydraulique
Ouverture
Dégagement vertical
Affouillement
Érosion, glaces
Géotechnique
Capacité portante du sol
Tassement
Glissement
Géométrie
Portée
Largeur de la route
Hauteur libre
Épaisseur du tablier
Biais
Possibilité de remblai
Surface de roulement
Construction
Batardeaux
Étaiement
Disponibilité des matériaux
Préfabrication
Transport et montage des poutres
Période et durée de construction
Maintien de la circulation
Coût
Entretien
Fréquence des réparations
Contraintes
Délai
Epais-
Portée Sol* Rem- Etaie- Préfabri de Entre-
Type de ponts seur du Biais
L(m) (kPa) blai ment -cation cons- tien
tablier
truction
selon le moyen
Ponceau 1à8 <30° > 75 oui oui possible faible
type à court
Ponceau en arc moyen
3 à 20 L/30 non > 150 oui oui possible faible
en béton à court
L/30 à possi
Portique en béton 5 à 20 <20° > 150 oui non moyen faible
L/15 ble
Dalle pleine en L/30 à
6 à 15 <30° > 150 non oui non moyen faible
béton L/20
Pont acier-bois 6 à 25 L/25 <20° > 75 non non oui court moyen
10 à long à
Poutre en béton L/20 <30° > 150 non oui possible moyen
25 moyen
Poutre en acier, 15 à
L/25 <20° > 150 non non oui moyen moyen
dalle en béton 45
Poutre
préfabriquée en 20 à L/16 à
<30° > 300 non non oui moyen moyen
béton 45 L/22
précontraint
Poutre en béton
30 à
précontraint par L/28 <30° > 300 non oui non long moyen
45
post-tension
Phases de réalisation :
Une autre particularité des piles est leur hauteur qui peut être très importante (fig. 2-30). Par
exemple le viaduc de Millau.
Figure 2-29 : Aspect architectural des piles Figure 2-30 : Pile à hauteur importante
Avantages Inconvénients
Matériel simple (tours d'étaiement, Lorsque l'obstacle à franchir est très profond cela
plateaux coffrants). nécessite beaucoup de matériel.
Qualification courante de la main Dans le cas d'ouvrages longs il faut soit beaucoup
d'œuvre. de matériel soit peu de matériel mais un phasage
long.
Problème du maintien de la circulation sous
l'ouvrage en construction.
La préfabrication sur la rive apporte une facilité de coffrage et de bétonnage. Le hourdis est coulé sur
(ou entre) les poutres.
Pour la dernière méthode, la portée économique des travées est de 30 à 40 m. Ce système est
couramment adopté pour les viaducs.
Ponts poussés
Le pont est réalisé et assemblé sur la rive puis mis en place par poussage.
La construction par portion du tablier se fait à l'avancement (au fur et à mesure du poussage) à une
ou deux extrémités du pont.
Pour limiter le porte-à-faux, les efforts et les déformations associés on utilise un avant bec, un
haubanage ou des appuis provisoires (voir figure ci-contre).
Les efforts de poussage (proportionnels au poids de l'ouvrage) sont appliqués par des vérins ou des
treuils à la portion construite qui repose sur des appuis glissants en téflon ou sur des rouleaux.
Avantages Inconvénients
(sauf dans le cas d'appuis provisoires) Effort de poussage important.
Hauteur du pont sans influence. Poussage délicat dans le cas de pont courbe.
Pas d'arrêt de circulation sous l'ouvrage. Hauteur du tablier constante préférable.
Le pont est réalisé par tranches successives appelées voussoirs. Les voussoirs sont :
1) réalisation du voussoir
sur pile,
2) pose symétrique des
voussoirs courants,
3) réalisation à la jonction de
2 fléaux d'un voussoir de
clavage.
N.B. : L'avancement
symétrique préserve
l'équilibre du fléau.
Néanmoins un moment de
renversement existe en
construction : la rotation est
empêchée soit par des appuis
provisoires, soit par un
encastrement du fléau sur la
pile.
Un ponceau (fig. 3-1) est constitué d’une structure de canalisation hydraulique installée sur un radier et
recouvert d’un remblai.
Il est à peu près impossible de bien planifier l’aménagement des cours d’eau en milieu rural, sans en
même temps considérer l’influence des ponceaux ou des ponts sur les caractéristiques de l’écoulement
des eaux de ruissellement.
Matériaux utilisés
Le matériau utilisé pour la canalisation hydraulique est la tôle d’acier galvanisé ondulé, le béton, le bois
et le polyéthylène pour les ponceaux de petite taille. La base sur laquelle la canalisation hydraulique
est installée est appelée le radier et elle est en béton ou utilise le matériau originel ou de remblai mais
ce matériau doit être suffisamment stable pour recevoir la structure de canalisation et les charges du
remblai et des véhicules y circulant.
Le remblai est généralement constitué de matériau grossier (gravier, concassé et pierres de différentes
tailles). Dépendant de la hauteur du remblai, le matériau doit être compacté pour mieux résister à
l’infiltration et à l’affouillement.
Les canalisations hydrauliques peuvent être à contour ouvert ou fermé (fig. 3-2). Les canalisations à
contour ouvert sont principalement rectangulaires ou voutés. Les canalisations fermées sont de formes
rectangulaire, circulaire, elliptique et arqué. Les canalisations rectangulaires (dalots) sont
principalement en béton et parfois en pièces de bois. Les formes circulaires (buses) utilisent des tuyaux
en acier ondulé, en béton et pour les ponceaux de petite taille, en polyéthylène ondulé. Les formes
elliptiques, arquées et voutées sont généralement en acier ondulé.
Pour les canalisations à contour ouvert, la base de la structure est installée sur une semelle ou un radier
généralement en béton.
BUSES
Description
Différents types de buses
Les buses sont des ponceaux de forme circulaire. Elles peuvent être réalisées suivant diverses
techniques dont les principales sont :
Dans tous les cas, certaines précautions sont à prendre pour assurer le contact entre la conduite ainsi
constituée et le sol en place.
IFTS – Génie civil 32
Cours de technologie des ouvrages Chapitre 3 : Ponceaux : buses et dalots
Cette précaution consiste généralement en la réalisation d'un berceau en gros béton (cas des buses
en béton armé) ou d’un bloc technique en terre sélectionnée (cas des buses métalliques).
Si ces précautions ne sont pas prises, le sol situé sous la buse est détrempé par les eaux qui
s'échappent à travers les joints et cède sous l’action répétée des véhicules.
Ouvrages d’extrémité
Les buses sous chaussées sont celles qui permettent à l'eau des fossés de passer d'un côté à l'autre
de la route, elles comportent à l'amont un puisard qui recueille les eaux venant du fossé. Les buses
sous remblai comportent en général une tête amont destinée à protéger le remblai contre l'érosion due
à la mise en vitesse de l'eau à l'entrée de la buse. Il est courant, dans le cas des buses métalliques, de
remplacer les ouvrages de tête par une prolongation de la buse.
La prolongation de la buse au-delà du talus donne d'assez mauvais résultats dans le cas des buses en
béton, car celles-ci ont un parement lisse sur lequel glisse le remblai. Cette prolongation n'a d'ailleurs
pas la même raison d'être que pour les buses métalliques, car :
la pose de buse en béton armé nécessite de toute façon que l'on fasse du béton sur le chantier,
ce qui n'est pas le cas des buses métalliques,
Pour compléter la protection constituée par la tête, dans le cas de buse en béton, et par la prolongation
de la conduite, dans le cas des buses métalliques, il peut être utile de perreyer les talus dans la zone
avoisinant l'ouvrage. Cette zone constitue en effet un point faible car elle est exposée au ruissellement
des eaux venant de la plate-forme et peut également être atteinte par les eaux qui circulent sous
l'ouvrage.
La différence fondamentale entre les buses en béton et les buses métalliques est que les premières
sont rigides et résistent à cause de cette rigidité, tandis que les secondes sont souples et ne peuvent
résister qu'en prenant appui sur le remblai qui les entoure.
Figure 3-6 : Comportement d’une buse en béton sous charge (jusqu’à rupture, la déformation est faible et
l’appui contre les terres avoisinantes est négligeable).
Pour réduire les efforts appliqués aux buses, il convient de les protéger par une couche suffisante de
matériaux pour remblai et chaussées. En règle générale, une buse doit être enterrée sous au moins
Les buses préfabriquées en béton constituent la solution courante pour les petits chantiers. Les buses
sont fabriquées en atelier pendant les périodes creuses (saison des pluies par exemple). Il est possible
d'y faire du bon béton, si l'on est bien organisé. Sur le chantier il n'y a à faire que le béton de fondation
et les têtes, tous les éléments pour lesquels un défaut de qualité n'a que de conséquences mineures.
Cependant dès que le diamètre des buses en béton dépasse 1,00 m leur poids important peut
provoquer des difficultés de transport et de manutention (une buse de 1,20 m de diamètre et de 1,00 m
de longueur pèse 1500 kg).
Sur les gros chantiers les buses préfabriquées en béton présentent l'inconvénient d'être relativement
longues à poser (nécessité de couler du béton de fondation, de poser les cerces, d’attendre la prise),
ce qui n'est pas toujours compatible avec la cadence d'avancement. La buse métallique prend alors
l'avantage, car sa fondation n'exige que des travaux de terrassements (excavation, remblaiement,
compactage).
En site compressible il est difficile de réaliser une fondation rigide qui ne risque pas de se rompre ; il
est alors préférable de mettre en place une buse métallique (qui peut tolérer une certaine déformation)
assise sur une fondation en matériaux sélectionnés.
En site rocheux, la buse en béton peut être posée sans précautions particulières alors que la buse
métallique, qui ne supporte aucun point dur en fondation, nécessite l'excavation du rocher et son
remplacement par du remblai.
En eaux agressives l'emploi des buses métalliques nécessite une protection contre l'oxydation.
Les buses coulées en place sur coffrage gonflable sont rarement utilisées pour les travaux routiers.
Elles ont en effet l'inconvénient d'exiger la confection d'un béton d'assez bonne qualité, en petite
quantité et sur le site même de la construction. Elles conviennent surtout pour les drains de très grande
longueur (assainissements urbains, aérodromes).
des éléments de tuyaux cylindriques à extrémités emboîtables. Ces éléments ont en général
une longueur d’un mètre pour les petits diamètres ; pour les diamètres importants (1 et 1,20 m) ;
cette longueur peut être réduite pour faciliter la manutention ;
un berceau de gros béton, formant la fondation, sur lequel seront posés les éléments ci-dessus ;
des colliers de fixation en béton armé (ou non) couvrant les joints et assurant l’étanchéité ;
des ouvrages d’extrémités en gros béton ou béton armé comportant un radier avec parafouille,
un mur de front enserrant l’extrémité de la buse et deux murs latéraux plus ou moins biais
suivant l’effet d’entonnement que l'on recherche.
Les buses devant être constituées par du béton de bonne qualité, il est hautement recommandé de les
réaliser en atelier.
Les parois des moules qui seront au contact du béton doivent être soigneusement graissées.
Les différentes caractéristiques des buses sont indiquées dans le tableau ci-dessous :
Diamètre Volume
Épaisseur (cm) Poids (kg/m)
intérieur (m) béton (m3/m)
0,60 10 0,220 600
0,80 10 0,280 750
1,00 12 0,420 1100
1,20 14 0,590 1500
Les travaux s'exécutent comme suit dans le cas des buses en béton armé :
a) Préparation du ferraillage : les cerces sont coupées à leur longueur, puis cintrées et ligaturées,
puis assemblées sur les fers longitudinaux, suivant un assemblage de type vannerie.
b) Aire de coulage : l'aire de coulage doit être propre et résistante. Il vaut mieux cependant ne pas
la bétonner pour réduire les risques d’épaufrage des buses lors des manipulations ultérieures.
c) Préparation du moule : le mandrin et la rondelle inférieure sont d'abord installés (après avoir été
soigneusement graissés) puis le ferraillage est placé autour du mandrin. Des cales en béton
maintiennent les fers à la distance requise du fond et de la paroi du mandrin. Il en est également
prévu pour que soit respectée la distance requise entre les armatures et les parois de la coquille.
Les deux moitiés de la coquille sont ensuite mises en place (après graissage de la paroi
intérieure).
d) Mise en œuvre du béton : le béton alors confectionné est mis en œuvre par vibration. A défaut
de table vibrante, la vibration est habituellement réalisée par des pervibrateurs à aiguilles.
Seules les aiguilles de 30 à 35 mm parviennent à pénétrer dans le moule. Une combinaison du
piquage et de la vibration permet d'obtenir une bonne compacité.
IFTS – Génie civil 37
Cours de technologie des ouvrages Chapitre 3 : Ponceaux : buses et dalots
Lorsque le remplissage du moule est terminé, on place la couronne supérieure, ce qui façonne
l'emboîtement.
Le démoulage peut normalement être fait au bout de quelques heures si le béton a été coulé
suffisamment sec. Avec deux moules à buses, une équipe peut travailler à plein temps, en
démoulant une buse dès qu’elle a fini de couler la suivante.
L'assemblage de type vannerie recommandé pour le ferraillage est particulièrement
indispensable en cas de démoulage rapide, car il faut que les cerces suivent le léger tassement
qui peut se produire au moment où le béton cesse d'être soutenu par le moule.
e) Cure de béton : lorsque la buse est démoulée, son béton est exposé à l'évaporation. Il est donc
indispensable, soit de le recouvrir d'un enduit de cure, soit de le placer sous des sacs de jute
maintenus humides en permanence pendant une quinzaine de jours.
Dans le cas des buses en béton non armé la description des travaux est la même, en supprimant
tout ce qui concerne le ferraillage.
Réalisation de la fondation
La fondation comprend :
l'implantation de l'ouvrage,
l'ouverture d'une fouille correspondant si possible exactement aux dimensions du berceau à
réaliser pour permettre le bétonnage direct à pleine fouille. Une surprofondeur d'une dizaine de
centimètres doit être réalisée pour la mise en place du béton de propreté ;
la réalisation du béton de propreté : Il est recommandé de donner à celui-ci la même
composition que le béton de fondation car un béton de propreté trop pauvre risque d'absorber
une partie de l'eau de prise du béton qui le recouvre, et peut être ultérieurement détruit par l'eau
circulant dans le sol ;
le coulage du socle jusqu'au niveau de la génératrice inférieure des buses.
Les volumes à mettre en œuvre par mètre linéaire selon les diamètres des buses sont indiqués ci-
dessous :
Φ de la buse Béton de propreté (m3) Socle (m3) Berceau (m3) Total (m3)
0,60 0,120 0,240 0,230 0,590
0,80 0,150 0,300 0,360 0,810
1,00 0,160 0,320 0,390 0,870
1,20 0,190 0,380 0,550 1,120
La mise en place des buses nécessite un engin de manutention (chèvre, portique, grue sur pneus).
Les armatures des cerces couvre-joints sont mises en place lors de l'achèvement du berceau.
Les cerces sont bétonnées ultérieurement entre deux coffrages latéraux. La face cylindrique extérieure
est coffrée au fur et à mesure de l'avancement de bétonnage.
Têtes et puisards sont réalisés après la buse et avant remblaiement. Lorsque le terrain est affouillable,
la tête aval doit comporter un parafouille, et être prolongé par quelques gabions destinés à reporter
l'érosion plus loin. Les têtes peuvent être réalisées en béton armé ou non, et en maçonnerie pour les
petits diamètres. La tête amont peut être du même type que la tête aval.
Le tableau ci-dessous indique les volumes de béton armé ou non à mettre en œuvre selon le type de
tête adopté.
Volume (m3)
Diamètre Tête en béton armé Tête non armée
Amont Aval Amont ou aval
Remblaiement
Bien que la butée du remblai ne joue pas dans le cas des buses en béton un rôle aussi important que
dans celui des buses métalliques, un remblaiement soigné, réalisé avec des terres de bonne qualité,
est indispensable. Si cette précaution n'est pas prise, la couche de remblai de 0,80 m qui avait pour but
d’amortir l'action de la circulation sur la buse ne joue pas son rôle. Bien au contraire, il se produit un
cassis qui majore sensiblement cette action.
Le remblaiement autour de la buse et sur la buse doit donc être fait avec des matériaux graveleux, des
sables argileux ou des sables crus très soigneusement compactés.
La partie du remblai située à proximité du talus amont doit être réalisée avec des matériaux
suffisamment cohésifs pour constituer une protection contre les infiltrations et l'érosion.
Buses métalliques
Généralités
Les buses métalliques sont constituées par des éléments en tôle ondulée galvanisée, cintrés dans le
sens perpendiculaire aux ondulations, et dont les bords sont percés de trous permettant leur
assemblage par boulons ou crochets.
Les buses de petit diamètre (jusqu'à 2,00 m) sont constituées par deux tôles semi-circulaires
assemblées par des crochets ou des boulons (buses dites emboîtables).
Le profil des buses de grand diamètre (au-delà de 2,00 m et éventuellement entre 1,75 et 2,00 m) est
constitué par des éléments cintrés boulonnés les uns sur les autres (buses dites multiplaques).
Il existe des buses à section circulaire, ou légèrement elliptique (diamètre vertical supérieur au diamètre
horizontal), et des buses arches, beaucoup plus aplaties, qui permettent de traiter le cas des faibles
hauteurs de remblai.
Si le milieu dans lequel est placée la buse est peu agressif (terres saines, pas d'eau stagnante), la
galvanisation des buses constitue une protection suffisante. Par contre, s'il est agressif (marécages,
eau saumâtre, rejets industriels, égouts), il est indispensable de compléter cette protection par une
a) Principes généraux
La souplesse des buses métalliques leur permet de bien répartir les charges sur le sol meuble, mais
les rend très vulnérables à des actions localisées. Ces buses doivent donc toujours reposer sur un
soubassement constitué par un remblai de bonne qualité, ne contenant pas de gros éléments (plus de
8 cm). Toute fondation sur un lit en béton ou sur un fond rocheux est à exclure.
Figure 3-16 : Nécessité d’une fondation en sol sélectionné sous les buses métalliques
La buse est posée directement sur le sol naturel. On y réalise un berceau épousant la forme de la buse
sur le quart inférieur de sa circonférence.
On peut également creuser sur une plus grande largeur et placer du remblai pour caler le quart inférieur
de la buse.
Si le rocher est recouvert de sol inconsistant, ce sol doit être enlevé sur une largeur d'au moins trois
diamètres.
Figure 3-19 : Fondation sur rocher Figure 3-20 : Fondation sur rocher recouvert
de sol inconsistant
d) Sols mous
Les sols mous doivent être remplacés par un sol de bonne qualité sur une largeur d’au moins trois
diamètres et sur une épaisseur suffisante pour obtenir une portance acceptable (épaisseur minimale
20 cm).
En cas de très mauvais sols, on peut placer sous ce matelas de terre une couche de branchages de
25 à 30 cm d'épaisseur qui est ensuite noyée dans une première couche de sol d’apport puis recouverte
par une deuxième couche d'au moins 20 cm de sol sans branchages.
Figure 3-21 : Fondation sur mauvais sol Figure 3-22 : Fondation sur très mauvais sol
Dans certains cas, il pourra même être nécessaire de foncer des pieux sous l'encaissement. La
conduite ne sera jamais posée directement sur ces pieux, ni sur la dalle rigide qui pourrait les relier. Il
faudra toujours, comme dans le cas de terrains rocheux, intercaler entre le support rigide et la buse, un
matelas de terre meuble ou de gravier soigneusement compacté.
f) Tassements longitudinaux
Pour éviter que, par suite des différences de tassements entre le milieu du remblai et les bords, la buse
ait un point bas en son milieu, il est bon, si on estime qu'il y a des risques de tassement, de donner une
contreflèche initiale à la buse. La valeur de celle-ci dépendra de l'importance du dépassement que l'on
prévoit, mais il est recommandé de ne pas adopter une différence de pente supérieure à 3 %.
Le montage des buses métalliques doit être effectué suivant les indications données par le constructeur
dans ses notices. Ce montage doit être fait très soigneusement pour éviter les infiltrations d’eau au droit
des assemblages. Cette eau risque en effet, en ruisselant sous la buse, soit de détremper le sol, ce qui
peut produire des tassements par disparition de sa capacité portante, soit d'entraîner les matériaux de
fondation et de causer la dislocation de la buse.
Figure 3-25 : Recouvrement des tôles lors de l’assemblage des buses métalliques
Remblaiement
a) Etaiement préalable
Au fur et à mesure que l'on accumule les remblais sur la buse, celle-ci a tendance à s'affaisser tandis
que ses flancs s’écartent. Il en résulte une diminution de résistance.
Cet effet est surtout prononcé dans le cas des buses circulaires.
Pour cette catégorie de buses, il faut donc, pour les diamètres de plus de 1,25 m, placer des étais
verticaux qui s'opposent à l'affaissement. Ceux-ci sont placés à force, par l'intermédiaire de coins, de
façon à allonger de 3 à 5 % environ l'axe vertical de la buse.
Pratiquement, on dispose à la partie basse de la buse une semelle de madriers S.1, à la partie
supérieure à une semelle identique S.2.
Sur la semelle inférieure, l'on dresse des étais E que l'on bloque sous la semelle supérieure avec des
coins qui soulèveront celle-ci au fur et à mesure de leur enfoncement.
Ces coins doivent être en bois tendre de façon à pouvoir s’écraser progressivement au fur et à mesure
que le remblai viendra charger le sommet de la conduite et éviter ainsi une déformation dangereuse de
celle-ci.
Les étais doivent être constitués soit par des rondins de 12 à 15 cm de diamètre, soit par des madriers
rectangulaires de 105 × 225. Suivant le diamètre de la conduite et la hauteur du remblai prévu, leur
écartement varie de 1 à 2 mètres.
Cette opération d’étaiement est fortement recommandée pour les buses de 1,50 m de diamètre ; elle
est indispensable pour les buses de plus de 1,75 m de diamètre.
En principe, les étais doivent rester en place jusqu'à tassement complet du remblai, mais le plus souvent
peuvent être retirés sans inconvénient au bout de quelques semaines. Leur enlèvement est impératif.
La buse métallique ne peut porter de lourdes charges qu’à condition de s’arc-bouter sur le remblai qui
l'entoure. Ce remblai doit donc être suffisamment solide pour résister aux efforts qui lui sont ainsi
transmis, sans toutefois contenir de gros éléments susceptibles de déformer ou de percer la tôle.
Il est donc recommandé d'utiliser de préférence des sables ou des graviers ne contenant pas de grains
de plus de 8 cm de diamètre, et de proscrire l'emploi de matériaux compressibles, ou corrosifs, tels que
les terres argileuses, les tourbes…
En terrain sain, les déblais peuvent souvent être utilisés pour ce remblaiement.
La conduite étant maintenue en place par des appuis latéraux, on procède d'abord à son calage de
chaque côté (1 et 2), en commençant par-dessous.
Le remblai est réparti tout le long de la conduite sous ses deux côtés et il y est très énergiquement
tassé à l'aide de dames de moins de 50 cm² de section, en prenant toutefois des précautions suffisantes
pour ne pas soulever la conduite au-dessus de son assise primitive.
Ensuite, le remblai latéral est disposé par couches horizontales de 20 à 30 cm à peu près simultanément
de chaque côté de la buse. Chaque tranche ainsi en place sera soigneusement damée avant d'être
recouverte par la suivante.
Le damage ou compactage peut se faire soit avec des dames à main d'au moins 10 kg et dont la surface
frappante ne dépasse pas 250 cm², soit avec des engins mécaniques légers. Un matériel trop lourd
risquerait de provoquer des déformations de la conduite.
d) Dimensions
Le remblaiement doit être fait sur une largeur égale à au moins trois fois le diamètre.
Il doit être poursuivi au-delà du sommet de la buse jusqu’à ce que celle-ci soit recouverte par une
épaisseur de remblai indiquée par le constructeur, et dont l’ordre de grandeur figure dans le tableau ci-
dessous.
Tant que le remblaiement n’est pas achevé jusqu’à cette hauteur minimale, il faut éviter le passage de
tout véhicule sur la buse.
Il est nécessaire en outre, que la buse ait été calculée pour supporter les charges en question.
Les épaisseurs de terre indiquée ci-dessus sont mesurées entre le fond des ornières et le sommet de
la buse.
e) Poursuite du remblaiement
Lorsqu’une buse doit être posée en tranchée, deux hypothèses sont à envisager :
a) Premier cas :
Le solde naturel n'a pas le module d'élasticité nécessaire à la bonne tenue de la buse.
Il faut alors réaliser une tranchée de largeur au moins égale à trois fois le diamètre ou la portée de la
buse.
b) Deuxième cas :
Le module d'élasticité du sol naturel est égal ou supérieur au minimum requis pour la buse.
On peut alors réduire la largeur de la tranchée au minimum nécessité par la mise en place de la buse
et le compactage du remblai.
Si, dans un bon sol, la profondeur de la tranchée est inférieure à la hauteur de la buse, les massifs de
butée seront de largeur réduite jusqu'au niveau du sol, puis de largeur normale jusqu'au niveau du
sommet de la buse.
Figure 3-32 : Pose d'une buse métallique partiellement en tranchée, en bon terrain.
Dans le cas d'ouvrages multiples, il faut placer entre les buses une épaisseur de remblai suffisante pour
que la contrainte exercée par l'une soit diffusée avant d'avoir atteint l'autre.
Le procédé est donc surtout intéressant pour les ouvrages de grande longueur (terrains d'aviation,
égouts) ou les ouvrages en quantité importante.
La principale difficulté que l’on rencontre est due à la grande légèreté du tuyau-moule pneumatique qui
constitue le coffrage. Celui-ci est en effet soumis au moment du coulage du béton à une poussée
ascendante à laquelle il ne peut absolument pas résister par son poids. Son maintien en place nécessite
donc son calage en prenant appui sur des étrésillons transversaux soigneusement amarrés.
Le moule doit être gonflé avec précaution, surtout si l'on emploie un compresseur fournissant de l'air à
une pression très supérieure (6 à 7 kg/cm²) à celle que l'on doit obtenir (0,4 kg/cm²).
Les diamètres des buses ainsi réalisées varient de 8 cm à 3,00 m. Les longueurs des tuyaux-moules
correspondant à ces deux valeurs extrêmes du diamètre sont respectivement de 55 m et de 15 m.
DALOTS
Description
Différents types de dalots
Les dalots sont des ponceaux à section rectangulaire qui permettent comme les buses d'assurer le
passage d'eau sous la chaussée. Ils sont constitués par deux murs verticaux, les piédroits, sur lesquels
repose une dalle en béton armé continu ou constitué par la juxtaposition d'éléments préfabriqués. Les
piédroits sont fondés soient sur deux semelles distinctes, soit sur une semelle unique, le radier général.
les dalots ordinaires dans lesquels les piédroits sont en gros béton ou en maçonnerie, et qui
peuvent être fondés soit sur des semelles en béton, ou en béton armé, soit sur un radier général
en béton armé ;
les dalots cadres dans lesquels la dalle, les piédroits et le radier constituent une structure rigide
en béton armé (cadre) ;
les dalots portiques qui sont analogues aux dalots cadres mais n’ont pas de radier.
Les dalots cadres ou portiques consomment moins de béton que les dalots ordinaires mais leur
exécution est plus difficile.
La fondation sur semelles distinctes n'est à adopter que dans le cas de terrains résistants et non
affouillables (rocher, roche décomposée, argiles sableuses résistant à l'érosion, argiles raides). Par
contre, en cas de terrains peu résistants affouillables, le radier général est nécessaire.
Ouvrages d'extrémité
En terrain affouillable le radier doit être protégé à l'amont et surtout à l’aval par des parafouilles, et si
nécessaire, le fond du lit au-delà du radier doit être tapissé d'enrochement d'au moins 30 kg pour éviter
qu’un trou ne se forme juste devant le parafouille.
Les dalots ordinaires sur semelles séparées conviennent particulièrement au cas de petits
franchissements (moins de 2 m de haut et de 2,50 m de portée) sur terrain rocheux ou inaffouillable.
Les dalots ordinaires sur radier général conviennent au cas des franchissements de cette taille lorsque
le terrain n’est pas résistant ou qu'il est affouillable.
Les dalots cadres conviennent surtout aux franchissements plus importants (à partir de 1,50 m de
hauteur et 2 m d’ouverture). On peut en cas de site rocheux franc les remplacer par des dalots
portiques.
Dalots ordinaires
Radiers et parafouilles
L'excavation est faite jusqu'au niveau prévu pour la base du radier, puis, si nécessaire, poursuivie
jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de terre végétale. On creuse ensuite les tranchées nécessaires à la
réalisation des parafouilles, et on y place les coffrages.
Piédroits
Il ne faut pas remblayer le sol derrière les piédroits avant d'avoir coulé la dalle de couverture.
Dalle de couverture
La dalle supérieure est en béton armé. Elle nécessite donc des soins particuliers de mise en œuvre,
notamment l'emploi de coffrages suffisamment étanches et bien étayés. Le béton peut être mis en place
par piquage et damage si on ne dispose pas de moyens de vibrations.
La dalle peut être décoffrée au bout de sept jours, mais il faut attendre 28 jours pour l’ouvrir à la
circulation. Pendant ce laps de temps, le maintien de la circulation peut être assuré si nécessaire, en
plaçant au-dessus du dalot un platelage provisoire.
Dalots cadres
Observations générales
Les dalots cadres en béton armé doivent être réalisés avec beaucoup de soin. Ce sont en effet des
ouvrages dans lesquels les matériaux (béton et aciers) sont fortement sollicités.
Leur construction ne doit être entreprise que si l'on dispose de plans complets de ferraillage et des
moyens matériels (moyens de vibrations notamment) garantissant une mise en œuvre parfaite du
béton. La composition du béton doit notamment faire l'objet d'études préalables.
Parafouilles
Radier
Le radier étant en béton armé doit être impérativement coulé sur un béton de propreté. Les armatures
destinées à assurer la liaison entre le radier et les piédroits sont laissées en attente.
Il convient de veiller à ce que les armatures en attente ne soient pas tordues pendant le bétonnage,
une armature tordue ne pouvant être redressé sans risque sérieux de fissuration de l'acier. Pour limiter
les risques, les projets-types prévoient un recouvrement d'armature dans le voisinage de la surface de
reprise.
Pour faciliter la mise en place ultérieure de coffrages verticaux il est intéressant d'amorcer le bétonnage
du piédroit sur une vingtaine de centimètres.
Piédroits
Pour faciliter le bétonnage, il est recommandé de ne pas mettre en place de coffrages de plus d’un
mètre de haut, au moins sur une face.
Après coulage et 24 heures de prise, il convient donc de décoffrer, et de remonter les coffrages pour
poursuivre le bétonnage. Dans ce but, des trous sont aménagés dans le béton pour recevoir les fixations
des coffrages. Celles-ci sont constituées par des tiges filetées placées dans des morceaux de tuyaux
d'arrosage en plastique. Après bétonnage, la tige qui a été protégée par les tuyaux contre le contact du
béton peut être facilement retirée. Le trou ainsi obtenu est réutilisé, s'il y a lieu, pour fixer le coffrage
dans sa position haute. Après achèvement du bétonnage, les morceaux de tuyaux sont découpés et
retirés, puis les trous sont soigneusement bouchés avec du béton.
Il faut s'assurer avant de couler que ces tuyaux ne sont pas au contact d’armatures afin qu'ils ne nuisent
pas à leur enrobage.
Parmi les aciers laissés en attente à l'issue du coffrage des piédroits, figurent les armatures des angles
supérieurs du dalot. Celles-ci jouent un rôle essentiel dans la tenue de l'ouvrage. Il faut donc
particulièrement veiller à ce qu’elles conservent au cours du coulage la position indiquée sur les plans.
Dalle supérieure
Lorsque les piédroits sont coulés, on peut mettre en place le coffrage de la dalle supérieure puis son
ferraillage. Dans les projets types, ce dernier comprend une nappe inférieure d'armatures sur toute la
surface du dalot, et une nappe supérieure plus légère qui prolonge, avec recouvrement, le ferraillage
des angles laissés en attente lors du coulage des piédroits.
Les extrémités de la dalle sont relevées pour servir d'arrêt de pied de talus au remblai. Ces extrémités
ne sont pas en général au niveau de la plate-forme, de sorte qu'elles ne soient pas visibles depuis la
route. Il est dans ce cas utile de placer en limite de plate-forme une murette signalant la présence du
Pour les dalots situés à faible profondeur sous la chaussée, c'est le relevage d’extrémité de la dalle qui
joue le rôle de murette.
Récapitulation
Les dessins ci-après récapitulent les différentes phases d'exécution des dalots cadres. Il a été jugé
préférable de prévoir dans les plans un ferraillage qui puisse se mettre en œuvre au fur et à mesure de
bétonnage, et qui ne laisse que le minimum de fer en attente. Cette solution majore légèrement les
quantités d'acier par rapport à celle qui consisterait à laisser en attente des armatures de grande
longueur. Mais elle donne une meilleure sécurité vis-à-vis d'un pliage accidentel des armatures,
particulièrement à craindre lorsque celles-ci gênent les ouvriers chargés de la mise en œuvre du béton.
4. OUVRAGES DE SOUTENEMENT
DEFINITION
Les ouvrages de soutènement sont conçus pour créer une dénivelée entre les terres situées à l'amont
de l'ouvrage, c'est-à-dire soutenues par celui-ci, et les terres situées à l'aval, devant l'ouvrage. Cette
dénivelée peut être réalisée en procédant à la mise en place de remblais derrière l'ouvrage (auquel cas
on parle généralement d'ouvrage en remblai ou en élévation) ou par extraction de terres devant celui-
ci (auquel cas on parle généralement d'ouvrage en déblai ou en excavation).
Les ouvrages de soutènement sont essentiellement employés, soit en site montagneux pour protéger
les chaussées routières contre le risque d’éboulement ou d’avalanches, soit en site urbain pour réduire
l’emprise d’un talus naturel, en vue de la construction d’une route, d'un bâtiment ou d’un ouvrage d’art.
les murs de soutènement qui sont composés d’une paroi résistante et d’une semelle de
fondation. C’est le cas des murs en béton armé en «T renversé» ou des murs-poids, qu’ils soient
en maçonnerie (briques, pierres,…) ou formés d’éléments spéciaux (murs Peller, gabions
métalliques).
Les écrans de soutènement qui sont composés seulement d’une paroi résistante :
rideau de palplanches formé de profilés métalliques emboîtés les uns dans les autres et
fichés dans le sol,
paroi moulée en béton armé,
mur en terre armée avec parement composé d’écailles en béton.
MURS DE SOUTENEMENT
Classification des murs de soutènement
Les murs de soutènement s'opposent à la poussée des terres soit par le poids propre (mur poids), soit
en utilisant comme contrepoids les terres qui reposent sur leurs semelles (murs profilés).
Les murs poids peuvent être réalisés en maçonnerie, béton non armé ou en gabions. Les murs profilés
sont réalisés en béton armé.
Les murs profilés sont intéressants pour les grandes hauteurs, à condition que les quantités à mettre
en œuvre soient suffisantes pour justifier toutes les précautions (études préalables, dosages soignés)
que nécessite l’exécution du béton armé. Pour les murs de faible longueur ou de faible hauteur, l’emploi
des murs poids en maçonnerie ou en béton non armé est préférable.
Les murs de soutènement en béton armé, également appelés murs cantilever, sont très couramment
employés. Ils sont constitués d'un voile résistant en béton armé encastré sur une semelle de fondation,
en béton armé également, et généralement horizontale. Celle-ci comprend le patin, situé à l'avant du
voile, et le talon, situé à l'arrière. La semelle peut être pourvue d'une bêche pour améliorer la stabilité
de l'ouvrage au glissement. Cela peut être le cas notamment lorsque la bonne résistance du sol de
fondation et/ou des problèmes d'emprise permettent ou imposent une semelle peu large.
Lorsque le niveau de fondation est assez profond, ou que des conditions d'exécution le justifient (site
aquatique par exemple), il est possible de concevoir la réalisation préalable d'un massif de gros béton
ou de béton immergé (réalisé par exemple à l'intérieur d'un batardeau).
Les murs de soutènement en béton armé sont normalement pourvus d'un dispositif de drainage disposé
à l'arrière du voile auquel est associé un dispositif d'évacuation des eaux (barbacanes généralement),
lorsqu'ils ne sont pas prévus pour maintenir un niveau d'eau à l'amont. Ils sont constitués de plots de
15 à 30 m de longueur (murs coulés en place).
Les variantes de conception sont surtout conçues pour répondre à des situations particulières,
généralement liées à des problèmes d'emprise, à l'amont ou à l'aval. Pour des raisons économiques,
elles ne sont pratiquement plus employées aujourd'hui.
Les variantes d'exécution, plus couramment employées lorsque la hauteur de l'ouvrage n'est pas trop
importante, portent essentiellement sur le recours à la préfabrication. Cette préfabrication peut
concerner le parement du voile (coffrage intégré à l'ouvrage définitif), le voile lui-même ou encore
l'ensemble du mur, semelle comprise (pour des hauteurs qui n'excèdent pas 6 mètres environ).
Le dimensionnement géométrique courant d'un mur de soutènement en béton armé est présenté (fig.
4-3). Dans certains cas, les limitations d'emprise, généralement imposées par la présence de
constructions ou de voies de circulation, peuvent conditionner la répartition entre patin et talon, et même
parfois amener à supprimer l'une ou l'autre de ces parties de la semelle.
Domaine d'emploi
Les murs en béton armé sont très probablement les types d'ouvrages de soutènement les plus
couramment employés. Ils constituent également la structure type pour les culées d'ouvrages à mur de
front.
Ils sont bien adaptés pour la réalisation d'ouvrages en remblai comme en déblai, en site terrestre hors
d'eau. L'exécution d'ouvrages en déblai peut nécessiter toutefois des emprises importantes ou la
réalisation d'ouvrages de soutènement provisoires. Ils s'avèrent souvent économiques pour des
hauteurs qui atteignent jusqu'à 6 à 8 mètres, voire une dizaine de mètres. Ils sont plus rarement
employés pour de fortes hauteurs, pour des raisons économiques ou d'emprise, bien que leur
réalisation soit, en principe, tout à fait possible si les conditions de fondation s'y prêtent.
Ces murs nécessitent en principe un terrain de fondation de qualités moyennes à bonnes, susceptible
de faibles tassements (quelques centimètres au plus), dans la mesure où le recours à des fondations
profondes (ou éventuellement à un traitement préalable du sol) rend généralement la solution peu
avantageuse.
Le mur en «T renversé» est la forme classique pour un mur en béton armé de treillis soudé. Il est
économique sans contreforts, tant que sa hauteur n’excède pas 5 à 6 mètres, et peut-être réalisé sur
un sol de qualités mécaniques peu élevées. En effet, par rapport à un mur-poids de même hauteur, il
engendre des contraintes sur le sol plus faibles pour une même largeur de semelle.
Dans le cas de murs en déblai (c’est-à-dire réalisés en terrassant un talus) les limitations de volume de
terrassement et les difficultés de tenue provisoire des fouilles obligent à réduire le talon et à augmenter
le patin (fig. 4-5).
Parfois, la stabilité au glissement du mur nécessite de disposer sous la semelle une «bêche». Celle-ci
peut être soit à l’avant, soit à l’arrière de la semelle, soit parfois encore en prolongement du voile.
Cette bêche est toujours coulée en «pleine fouille» sans coffrage. Le premier cas (figure 4-6a) peut
paraître intéressant car il permet de mettre la semelle totalement hors gel. Mais à l’ouverture de la
fouille de la bêche, il y a un risque de décompression du sol dans la zone où il est le plus sollicité. De
plus, il y a aussi un risque de voir, après la construction du mur, la butée devant la bêche supprimée
par des travaux de terrassement (ouverture d’une tranchée pour pose d’une canalisation par exemple).
Le troisième cas (figure 4-6c) est peu employé. Il est néanmoins très intéressant car il permet de réaliser
facilement le ferraillage de l’encastrement du voile sur la semelle en prolongeant dans la bêche les
treillis soudés formant armatures en attente.
Si l’ouvrage est réalisé en terrain meuble, il faut fonder à une profondeur minimale égale à 20 cm +
1/10 de la hauteur.
Dans le cas des murs profilés, on peut si la quantité du terrain le permet, remonter le niveau de fondation
à condition de placer sous la semelle, une bêche d’ancrage.
Mur à contreforts
Lorsque la hauteur du mur devient importante ou que les coefficients de poussée sont élevés, le
moment d’encastrement du voile sur la semelle devient grand. Une première solution consiste à
disposer des contreforts dont le but est de raidir le voile.
Murs divers
On peut encore adopter d’autres solutions pour limiter les poussées des terres sur le voile des murs,
mais elles sont d’un emploi peu fréquent. Ces solutions, certes astucieuses et séduisantes, ont
l’inconvénient d’être d’une exécution difficile et de grever le coût du mur, même si l’on économise par
ailleurs sur la matière.
Murs-poids
Description - Constitution
Les murs de soutènement de type « poids » sont pratiquement les plus anciens types de murs de
soutènement. Ils peuvent être réalisés en place, auquel cas ils sont généralement rigides et constitués
de maçonnerie de pierres jointoyées ou de béton non armé, voire éventuellement de béton cyclopéen
(blocs de pierre ou moellons noyés dans du béton). Ces types de murs, relativement étanches, sont en
principe pourvus d'un dispositif de drainage lorsqu'ils ne sont pas destinés à maintenir le niveau d'eau
dans les terres soutenues (cas quasi général).
Ils peuvent être aussi constitués d'un assemblage de pierres sèches, de gabions (gabions de treillage
métallique ou même synthétique) ou d'éléments préfabriqués, en béton armé ou non (blocs, caissons
ou «boîtes» remplis de terre, poutres, ...), auquel cas ils sont souvent moins rigides, voire relativement
souples pour certains d'entre eux.
Ces derniers types de murs constitués d'éléments préfabriqués sont pratiquement, avec les murs en
gabions de treillage métallique, les murs poids les plus utilisés aujourd'hui. Il en existe une très grande
variété. Certains sont aussi appelés murs caissons lorsqu'ils sont effectivement constitués de caissons
(avec ou sans fond) ou même de poutres entrecroisées. Dans ce cas, ils sont en principe remplis de
terre pour leur donner le poids nécessaire à leur stabilité. Ces murs sont généralement posés soit sur
une semelle soit sur des plots isolés en béton armé. Ils peuvent être pourvus d'un dispositif de drainage,
Les murs poids sont généralement réalisés avec un fruit plus ou moins important, qui peut relever d'un
choix mais qui peut être aussi imposé par construction pour certains d'entre eux. Ils ont le plus souvent
une forme trapézoïdale, avec une largeur à la base couramment égale à un peu plus du tiers de leur
hauteur (figure 4-9). En fait, celle-ci dépend largement de la qualité des terrains de fondation, de la
pente de terres soutenues et du fruit du mur. La semelle de fondation peut être légèrement inclinée sur
l'horizontale, pour améliorer la stabilité de l'ouvrage au glissement.
Les éléments constitutifs des murs préfabriqués sont conçus et appareillés pour conférer à la structure
une bonne liaison interne et une résistance suffisante dans toutes les directions. Leur nature, leur forme
et leurs dimensions dépendent naturellement du procédé concerné.
Domaine d'emploi
D'une manière assez générale, les murs poids sont surtout utilisés pour la réalisation d'ouvrages en
déblai (après terrassement) en site terrestre, hors nappe.
Pour des raisons économiques essentiellement, les murs rigides maçonnés ou en béton ne sont
presque plus utilisés aujourd'hui. Les dernières réalisations ne concernent pratiquement que des
ouvrages en béton (non armé ou cyclopéen), réalisés en déblai, sur des terrains assez résistants ou
même rocheux (site montagneux notamment).
Les murs constitués d'éléments préfabriqués sont bien adaptés lorsqu'il est demandé que l'ouvrage soit
«végétalisable», comme cela est souvent possible pour certains murs constitués d'éléments
préfabriqués en béton, et/ou lorsque la préfabrication permet de répondre efficacement à certaines
exigences de délai ou de site (site montagneux par exemple).
Ces derniers types de murs nécessitent presque tous, à des degrés divers, un terrain de fondation de
qualités moyennes à bonnes. Leur capacité à accepter des tassements (différentiels essentiellement)
dépend beaucoup du type de mur concerné, et notamment de sa technologie ; à cet égard, les murs
en gabions de treillage sont en principe assez bien adaptés.
La hauteur maximale que permettent d'atteindre les murs poids préfabriqués dépend de leur
technologie, et plus particulièrement de la nature, de la forme et de la résistance des éléments
constitutifs. D'une manière générale, beaucoup de ces types de murs ne peuvent convenir que pour
des hauteurs d'ouvrages faibles à moyennes, qui n'excèdent pas 5 ou 6 mètres environ. Toutefois,
certains d'entre eux, comme les gabions de treillage métallique ou certains procédés constitués d'un
entrecroisement de poutres en béton armé ont permis d'atteindre des hauteurs bien plus importantes.
Dans les autres cas (murs en béton, ou murs de toutes catégories pour soutien des déblais), la
construction doit être conduite par tranches verticales.
La longueur de chaque tranche verticale dépend d’une part de l’importance des moyens de bétonnage
et d’autre part des possibilités de tenue des talus de déblais.
Lors de l’exécution d’un talus de déblais, il faut en effet éviter de laisser le talus trop longtemps sans le
soutenir car il risque de s’effondrer. Le mieux est donc de réaliser des tranches verticales suffisamment
Les reprises de bétonnage dans le plan vertical ne nécessitent pas de précautions particulières. Elles
constitueront ainsi des joints de retrait en cas de besoin. Pour éviter l’aspect disgracieux que donne la
fissuration, il y a lieu de souligner chacune d’entre elles par un sillon.
Remblaiement
Murs destinés à soutenir des remblais
Dans le cas de murs destinés à soutenir des remblais, on effectue un remblaiement particulier derrière
le mur avant de procéder au remblaiement général. Ce remblai nécessite en effet des précautions
particulières.
Les matériaux à utiliser doivent être de préférence des sols pulvérulents (sables ou graviers) dont la
poussée est beaucoup plus faible que celle des matériaux argileux. Si ce matériau est rare et coûteux
dans la région où on réalise le mur, on peut en limiter l’emploi à la zone placée immédiatement en
arrière du mur et limitée par une pente inclinée à 60° sur l’horizontale.
Les remblais derrière les murs de soutènement doivent être compactés avec soin mais sans excès. Un
compactage trop énergique peut en effet accroître notablement la poussée des terres et entraîner un
début de basculement du mur. Ce basculement a d’ailleurs aussitôt pour effet de réduire la poussée de
sorte que le mouvement ne se poursuive pas, mais il vaut mieux cependant éviter qu’il ne s’amorce.
Le remblaiement consiste dans ce cas à remplir l’espace compris entre le talus de déblai et le parement
arrière du mur. Il est exécuté suivant les indications données à propos des murs soutenant des remblais.
Ce remblaiement présente certaines difficultés particulières lorsque le mur est exécuté et remblayé par
tranches verticales. Le remblai placé derrière le bord de la tranche n’est pas, en effet, tenu latéralement.
Le drainage est assuré par des barbacanes constituées par des orifices protégés coté remblai par des
massifs filtrants destinés à empêcher l’entraînement du remblai par les eaux.
Les massifs drainants sont mis en place au moment où le remblai atteint le niveau de la barbacane.
L’espacement entre barbacanes doit être de l’ordre de trois mètres et il faut prévoir une ligne de
barbacanes tous les deux mètres, la ligne inférieure étant au niveau du sol.
Lorsque le remblai derrière l’ouvrage est peu perméable, il convient de placer derrière le mur, au niveau
du sol, un drain continu de constitution identique aux massifs drainants derrière les barbacanes et
appelé drain de pied.
Dans le plus simple des cas, lorsqu'ils sont de faible hauteur, les ouvrages de soutènement routiers
sont constitués d'un rideau de palplanches à module (généralement obtenues par laminage à chaud)
partiellement fichées dans le sol. Dans ce cas, le rideau est dit simplement encastré dans le sol. Il est
généralement pourvu en tête d'une poutre de couronnement en béton armé qui a pour objet de le
rigidifier longitudinalement et d'en améliorer l'aspect.
Pour des hauteurs moyennes à fortes, et d'une manière plus générale lorsque les efforts qui sollicitent
le rideau sont importants ou qu'il est impératif de limiter ses déplacements, l'ouvrage peut comprendre
alors un ou plusieurs niveaux d'appui. Il peut s'agir de tirants d'ancrage passifs, de tirants d'ancrage
précontraints, ou même de butons (essentiellement pour les ouvrages provisoires). Le rideau est alors
dit ancré ou butonné.
II est le plus souvent nécessaire de disposer une lierne le long de chaque lit de tirants d'ancrage et à
proximité immédiate de celui-ci. Cette lierne, qui a notamment pour objet de raidir longitudinalement le
rideau et d'assurer un meilleur fonctionnement de celui-ci, est généralement constituée de profilés
métalliques du commerce. Elle est en principe disposée côté terres soutenues pour les ouvrages
définitifs, pour des raisons évidentes d'aspect.
Des hauteurs libres plus importantes peuvent être atteintes par combinaison de palplanches simples et
de profilés spéciaux, qui permettent d'augmenter sensiblement l'inertie du rideau.
Toutefois, pour les ouvrages routiers, il est généralement plus économique et mieux adapté (réduction
des flèches) de concevoir une structure ancrée.
Pour les rideaux ancrés par un seul lit de tirants d'ancrage (cas très courant pour les ouvrages définitifs),
celui-ci est généralement disposé en partie supérieure du rideau, à environ 0,5 à 2 mètres de la tête
des palplanches. La hauteur de fiche est, quant à elle souvent comprise entre le tiers et les deux tiers
de la hauteur libre de l'ouvrage (figure 4-19).
Lorsque les rideaux sont ancrés par deux ou plusieurs lits de tirants d'ancrage, l'espacement entre lits,
qui dépend naturellement de nombreux paramètres, est le plus souvent compris entre 3 et 6 mètres
environ. La hauteur de fiche peut être très faible, par exemple s'il est prévu un lit de tirants en partie
basse du rideau, mais en principe elle ne devrait pas être inférieure à 0,6 à 0,8 m environ (ouvrages
définitifs), selon la nature des terrains, pour des raisons de stabilité vis-à-vis du renard solide ou même
pour de simples raisons de construction.
Figure 4-19 : Dimensionnement courant d'un rideau ancré par un lit de tirants
Domaine d'emploi
Les palplanches métalliques sont particulièrement bien adaptées pour la réalisation d'ouvrages de
soutènement (et d'étanchement) en site aquatique et, d'une manière plus générale, en présence d'eau
(nappe phréatique). C'est la raison pour laquelle elles sont très couramment utilisées aujourd'hui encore
pour la réalisation d'ouvrages provisoires tels que batardeaux et blindages de fouilles sous la nappe, et
d'ouvrages définitifs tels que murs de quais maritimes ou fluviaux, soutènements de rives et protections
de berges.
En site terrestre, leur utilisation s'est longtemps limitée à la réalisation de blindages de fouilles sous la
nappe et/ou lorsque les conditions d'emprise empêchent l'ouverture de fouilles talutées. Elle a connu
cependant un certain essor depuis le début des années 70 pour la réalisation d'ouvrages de
soutènement définitifs, surtout construits en déblai, de passages souterrains en site urbain, et voire
même parfois de culées d'ouvrages d'art, au sein desquelles les palplanches (mais plus généralement
les cassons de palplanches incorporés aux rideaux) ont également un rôle porteur.
La principale limite d'emploi des palplanches métalliques est la possibilité de mise en œuvre de celles-
ci dans le sol. En effet, cette mise en œuvre n'est généralement possible que dans les sols meubles
peu à moyennement compacts, ne contenant pas d'obstacles durs divers, naturels ou rapportés (bancs
durs même de faible épaisseur, gros blocs, troncs d'arbres,...). Par ailleurs, en site urbain, le problème
des nuisances sonores en cas de battage dans des terrains difficiles peut constituer une contrainte.
La hauteur maximale des ouvrages qu'il est possible de réaliser à l'aide de rideaux de palplanches
métalliques dépend de nombreux autres facteurs, et en particulier du type d'ouvrage concerné. Pour
les ouvrages de soutènement définitifs routiers, de type soutènement de rives fluviaux ou ouvrages de
soutènement terrestres par exemple, celle-ci excède assez rarement 8 mètres, dans le cas d'un seul lit
Une paroi moulée dans le sol est constituée d'une juxtaposition, le plus souvent dans un même plan,
de panneaux verticaux en béton armé. Chacun des panneaux est réalisé par exécution préalable d'une
tranchée dans le sol, mise en place d'une cage d'armatures dans celle-ci puis bétonnage, à l'aide d'un
tube plongeur. En règle générale, les parois de la tranchée sont maintenues par une boue thixotropique
(boue bentonitique le plus souvent) depuis le début de la perforation de celle-ci jusqu'à la fin du
bétonnage.
Le soutènement est réalisé par excavation des terres devant les parois dès lors que le béton a atteint
une résistance suffisante. Les parois, qui sont relativement étanches (par l'adjonction si nécessaire de
joints d'étanchéité entre panneaux), peuvent être planes, courbes (par juxtaposition de panneaux
plans), présenter des angles et former des enceintes fermées.
Dans le plus simple des cas, l'ouvrage est constitué d'une paroi continue partiellement fichée dans le
sol. Il est alors dit simplement encastré dans le sol. Il peut être pourvu en tête d'une poutre de
couronnement, en béton armé également, destinée à lui conférer une certaine rigidité longitudinale, à
améliorer son aspect ou encore à supporter des dispositifs de sécurité.
Pour accroître la résistance de l'ouvrage et/ou réduire les déplacements de celui-ci, il est possible
d'augmenter l'épaisseur des parois, de concevoir des parois à contreforts, ou encore de modifier en
conséquence la géométrie en plan de celles-ci (auquel cas on parle généralement de parois à inertie).
Toutefois, dès que la hauteur libre de l'ouvrage dépasse 6 à 8 mètres environ, ou que les contraintes
relatives aux déplacements sont sévères, la paroi est alors ancrée par un ou plusieurs lits de tirants
d'ancrage. Il s'agit en principe de tirants d'ancrage précontraints ; il peut s'agir également, dans certains
cas, de butons (ouvrages provisoires ou parois de tranchées par exemple). La paroi est alors dite
ancrée ou butonnée.
Pour des raisons d'aspect, les parties vues des parois des ouvrages définitifs sont le plus souvent, soit
traitées après ragréage ou rabotage, soit revêtues d'un bardage, et les têtes des tirants d'ancrage
nichées (ou noyées) dans le béton des parois.
Les parois préfabriquées sont constituées, quant à elles, de panneaux préfabriqués en béton armé,
descendus dans des excavations dans lesquelles ils sont scellés à l'aide généralement d'un coulis de
ciment-bentonite. Celles-ci sont réalisées dans les mêmes conditions que pour les parois moulées, le
fluide de forage pouvant être prévu pour servir également de coulis de scellement des panneaux. Les
parois sont généralement ancrées ou butonnées.
Lorsque la hauteur libre (partie vue) de l'ouvrage n'excède pas 5 à 6 mètres environ, la paroi peut être
simplement encastrée dans le sol, avec une hauteur de fiche (partie enterrée) généralement quelque
peu inférieure à sa hauteur libre, en raison le plus souvent des bonnes qualités des terrains dans
lesquels la paroi est réalisée. Dans les cas courants, l'épaisseur de la paroi est comprise entre 0,60 m
et 1,00 m (0,40 m à 0,80 m au plus pour des parois préfabriquées). Les panneaux ont habituellement
une largeur comprise entre 2 et 8 mètres, fixée en fonction des risques d'instabilité des parois du forage.
Des hauteurs libres sensiblement plus importantes peuvent être atteintes par utilisation de parois de
forte épaisseur (toutefois celle-ci excède très rarement 1,50 m) et, surtout, de parois à inertie.
Toutefois, il est généralement techniquement plus adapté et plus économique dans ces cas, lorsque
cela est possible, de concevoir une structure ancrée (ou butonnée). Il s'agit, en règle générale, de tirants
d'ancrage précontraints scellés dans des terrains résistants.
Pour les ouvrages ne comprenant qu'un seul niveau d'appui (cas très courant pour les ouvrages
définitifs), celui-ci est en principe disposé en partie supérieure des parois, à environ à 1 à 3 m de leur
tête. La hauteur de fiche dépend naturellement des qualités des terrains concernés ; elle dépasse
toutefois rarement le tiers ou la moitié de la hauteur libre de la paroi, en raison des bonnes qualités des
terrains dans lesquels ces ouvrages sont réalisés.
La longueur des tirants d'ancrage dépend également de nombreux facteurs ; c'est un paramètre
important dans la mesure notamment où elle délimite l'emprise réelle de l'ouvrage.
Domaine d'emploi
La technique de la paroi moulée ou préfabriquée dans le sol est très largement utilisée depuis le début
des années 60 ; il s'agit d'une technique aujourd'hui assez classique et bien maîtrisée par de
nombreuses entreprises.
Elle n'est possible en pratique qu'en site terrestre (ou éventuellement après remblaiement du site), pour
la réalisation d'ouvrages en déblai.
Elle peut être utilisée dans pratiquement tous les terrains, y compris les sols très raides, compacts,
contenant éventuellement des blocs ou des horizons rocheux, et s'accommode aisément de la
présence de nappes. Elle nécessite toutefois des précautions particulières dans certains terrains, et
notamment dans les terrains ouverts ou susceptibles de comprendre des vides importants (karsts,
poches de dissolution,...), en raison des risques de pertes de boue importantes et brutales.
La paroi moulée entre dans la constitution de nombreux ouvrages de bâtiment (parkings souterrains,
sous-sols d'immeubles,...) et de génie civil (ouvrages de soutènement isolés, soutènements de trémies
et de tranchées, piédroits de tranchées couvertes, murs de quais, éléments de fondations profondes,
blindages de fouilles pour la réalisation de fondations massives profondes d'ouvrages d'art,...).
Dans le domaine des ouvrages de soutènement routiers, elle est particulièrement bien adaptée en site
urbain et, d'une manière plus générale, là où des contraintes d'environnement (présence de
constructions, voies de circulation qu'il est nécessaire de maintenir en exploitation, ...) posent de
délicats problèmes d'emprise et de limitation des déplacements.
Il est techniquement possible de réaliser des parois de forte hauteur (20 à 30 mètres et même bien plus
parfois) ; toutefois la hauteur libre des ouvrages de soutènement routiers constitués de parois moulées
dépasse rarement une dizaine ou une douzaine de mètres au plus. La principale contrainte dans ces
cas est souvent liée aux tirants d'ancrage, dont la réalisation impose de disposer des tréfonds, et dont
l'exécution peut être délicate en raison de la présence d'ouvrages enterrés divers (parties enterrées de
constructions, ouvrages souterrains, canalisations, ...). C'est la raison qui justifie parfois le recours, pour
des ouvrages non butonnés, à des parois à inertie.
Une paroi de pieux est constituée d'une succession de pieux forés, tangents ou sécants. Il s'agit
généralement de pieux forés en béton armé, d'un diamètre de 0,60 à 1,20 m au plus, réalisés à l'abri
d'un tube de travail provisoire (remonté au fur et à mesure du bétonnage).
Le soutènement est réalisé par excavation des terres devant les parois dès lors que les pieux ont atteint
une résistance suffisante. Les parois peuvent être planes, courbes, présenter des angles et former des
enceintes fermées.
La paroi de pieux est le plus souvent ancrée par un ou plusieurs lits de tirants d'ancrage précontraints,
situés dans des poutres horizontales métalliques (en principe lorsque les tirants sont provisoires) ou en
béton armé.
Une paroi composite est constituée de pieux isolés, disposés verticalement avec un entre-axe
généralement compris entre 2,50 et 4 mètres, et de voiles, en principe en béton armé (coulé en place
ou projeté), réalisés entre les pieux au fur et à mesure de l'excavation des terres devant ces derniers.
Il peut s'agir de pieux métalliques, du type pieux H ou d'un assemblage par soudage de deux poutrelles
en I par exemple (auquel cas on parle de berlinoise), de pieux préfabriqués en béton armé (auquel cas
on parle généralement de paroi parisienne) ou encore de pieux de type forés (ou même de barrettes).
Les pieux préfabriqués, qu'ils soient métalliques ou en béton armé, sont généralement mis en place
dans un forage préalablement réalisé, à l'intérieur duquel ils sont scellés à l'aide d'un béton, d'un mortier
ou d'un coulis (au moins dans la partie en fiche de la paroi).
Les voiles sont généralement réalisés par plots de 2 à 5 mètres de hauteur, en béton coffré ou projeté,
et liaisonnés aux pieux.
Une paroi composite comporte le plus souvent un ou plusieurs niveaux d'appui. Lorsqu'il s'agit de tirants
d'ancrage précontraints, comme cela est généralement le cas, ils peuvent s'appuyer sur des poutres
horizontales métalliques (généralement lorsque ces tirants sont provisoires) ou en béton armé. Ils
peuvent être disposés également au droit des pieux, et même noyés dans le béton de ces derniers à
l'intérieur de réservations spécialement prévues à cet effet, lorsqu'ils sont définitifs.
Pour des raisons d'aspect, les parties vues des parois composites et des parois de pieux (hauteur libre
des parois) peuvent être, si nécessaire, soit traitées, soit revêtues d'un bardage rapporté. Par ailleurs,
bien qu'elles ne soient pas conçues en principe pour des terrains qui retiennent une nappe sur leur
hauteur libre (souvent simplement pour éviter des suintements d'eau sur les parements vus), ces parois
Les caractéristiques dimensionnelles des éléments constitutifs des parois de pieux et des parois
composites dépendent du type de paroi dont il s'agit. Les principales d'entre elles sont mentionnées
dans la description donnée ci-dessus.
Ces ouvrages sont le plus souvent ancrés par un ou plusieurs lits de tirants d'ancrage, distants de 3 à
6 m environ, suivant la raideur et la résistance de la paroi. Le premier lit de tirants est généralement
implanté en partie supérieure de celle-ci, à environ 1 à 3 m de sa tête.
La hauteur de fiche des parois peut être faible, même lorsqu'il s'agit de parois composites avec des
pieux relativement espacés, et cela en raison d'une part de la présence, le plus souvent, de plusieurs
lits de tirants, et d'autre part du fait que les pieux sont généralement fichés dans des terrains résistants.
Domaine d'emploi
A l'instar des parois moulées dans le sol, les parois de pieux et les parois composites sont des ouvrages
réalisés en déblai, en site terrestre et, le plus souvent aussi, en site urbanisé ou à proximité de voies
de circulation routières ou ferroviaires, là où les contraintes particulières d'environnement imposent
généralement de limiter l'emprise des fouilles.
Ces parois sont réalisables dans pratiquement tous les terrains, y compris les sols raides, compacts,
ou comprenant des blocs ou des horizons rocheux. Toutefois, l'exécution des parois composites dans
des sols sableux peut s'avérer délicate en raison des risques d'éboulement durant les phases de
terrassement.
La réalisation de parois de pieux est possible dans des terrains aquifères, mais celles-ci ne sont
toutefois presque jamais utilisées dans de telles situations dans la mesure où leur étanchéité « en
service » reste incertaine, même si les pieux sont sécants. Les parois composites quant à elles, qui
présentent le plus souvent un problème similaire d'étanchéité une fois l'ouvrage terminé, ne sont
généralement même pas réalisables sous une nappe, sauf à rabattre celle-ci efficacement.
Les parois de pieux sont très peu employées en France, où on leur préfère généralement soit des parois
moulées, soit des parois composites lorsque celles-ci peuvent convenir. De ce fait elles ne sont utilisées
en pratique que localement dans un ouvrage, le plus souvent lorsque des contraintes particulières de
sol et/ou, surtout, d'environnement ne permettent pas le creusement d'excavations, même de faible
longueur, dont les parois ne seraient pas « blindées » (présence de constructions extrêmement
sensibles, comme par exemple les fondations d'un ouvrage ferroviaire maintenu en exploitation).
En revanche, les parois composites sont assez largement employées pour la réalisation d'ouvrages
provisoires ou définitifs, dans la mesure notamment où dans certaines situations, le plus souvent liées
à l'absence de nappe et à la nature et aux qualités des terrains traversés, leur utilisation peut s'avérer
plus avantageuse que celle de parois moulées. Elles peuvent entrer dans la constitution d'ouvrages tels
que des soutènements isolés, des piédroits de tranchées couvertes (généralement encastrés sur la
dalle de couverture, qui assure un butonnage efficace), ou encore des blindages de fouilles. La hauteur
qu'il est possible d'atteindre peut dépendre assez largement du type de paroi concerné ; ainsi pour les
parois de type parisienne, la hauteur dépasse assez rarement une douzaine de mètres au plus, en
raison des problèmes de préfabrication et de manutention des pieux préfabriqués en béton armé. Elle
peut par contre atteindre une vingtaine de mètres, voire un peu plus, pour des parois de type berlinoise.
Les voiles ancrés sont des ouvrages de soutènement réalisés en déblai, par terrassement du sol en
place, de haut en bas, en une seule passe ou en plusieurs si la hauteur de l'ouvrage ou les conditions
de stabilité des talus durant les travaux le justifient.
Dans le plus simple des cas, ils sont constitués d'un voile en béton armé présentant un fruit parfois
assez important et ancré par deux ou plusieurs lits de tirants d'ancrage précontraints. Le voile peut être
coulé en place par tranches, lorsque la hauteur le justifie. Celles-ci peuvent être situées dans un même
D'une manière générale, on désigne par poutre ancrée un voile épais qui ne comporte en principe qu'un
seul lit de tirants d'ancrage précontraints.
Les têtes des tirants d'ancrage peuvent être noyées dans le béton des voiles ou des poutres. Par
ailleurs, un traitement architectural des parements consiste parfois à rapporter sur ces derniers des
éléments préfabriqués spécialement conçus à cet effet.
On ne peut donner d'indications particulières sur le dimensionnement de ces ouvrages, qui dépend
assez largement de l'importance de l'ouvrage à réaliser, et notamment de la hauteur terrassée, et des
qualités des terrains concernés. La distance entre lits de tirants d'ancrage précontraints est
généralement comprise entre 3 et 6 m, voire plus parfois. Leur longueur peut être importante même
pour de faibles hauteurs soutenues si les surfaces de rupture potentielles ou les horizons résistants
(pour le scellement des tirants) sont profonds. Leur capacité d'ancrage peut varier de quelques
centaines de kN à près de 2000 kN, voire plus encore.
Domaine d'emploi
Les voiles et poutres ancrés sont essentiellement utilisés dans le domaine routier pour la réalisation
d'ouvrages de soutènement en déblai et/ou d'ouvrages de stabilisation lors de l'exécution de travaux
de terrassement sur versants, et notamment en site montagneux.
Les poutres ancrées peuvent être employées seules, ou même en complément d'ouvrages exécutés
en remblai notamment lorsque la réalisation de ces derniers modifie les conditions de stabilité du talus
aval.
Ces ouvrages sont réalisables dans pratiquement tous les terrains, bien que certains d'entre eux,
comme par exemple les éboulis ouverts, les terrains de faibles caractéristiques, peu stables, ou qui
sont le siège de nappes, peuvent poser de délicats problèmes d'exécution (stabilité des talus durant les
terrassements justifiant un phasage particulier ou une stabilisation locale provisoire, exécution des
tirants d'ancrage, ...).
Ces types d'ouvrages peuvent atteindre des hauteurs importantes ; il est assez courant que celles-ci
atteignent une douzaine à une quinzaine de mètres, voire plus.
Les massifs en sol cloué sont des massifs de soutènement réalisés en déblai, (par terrassement du sol
en place), de haut en bas, par tranches (ou passes) successives. La figure 4-24 illustre le principe
d'exécution de ce type d'ouvrage qui consiste généralement, à chaque phase de terrassement, à
renforcer le sol en place par des barres passives (clous) disposées en lits peu inclinés par rapport à
l'horizontale, puis à réaliser un parement, constitué le plus souvent d'un voile en béton projeté sur un
treillis métallique.
Ce parement n'étant en général pas étanche ni conçu pour supporter, même localement, une pression
d'eau, le massif en sol renforcé comprend un dispositif de drainage adéquat constitué notamment d'un
système drainant débouchant sur un réseau de barbacanes et, si nécessaire, des drains
subhorizontaux profonds. Le parement brut peut être revêtu d'un parement d'aspect en béton projeté
ou coulé en place, ou constitué d'éléments préfabriqués.
Les clous sont généralement constitués quant à eux d'une armature métallique (souvent un rond à
béton) scellée dans un forage à l'aide d'un coulis de ciment. Il peut s'agir aussi d'une barre ou d'un
profilé mis en place par battage par exemple.
Cette technique de clouage des sols meubles n'a connu un réel essor que depuis la fin des années 80,
et plus spécialement pour les ouvrages définitifs en 1991.
Les massifs cloués comprennent toutefois un minimum de deux lits de clous, alignés ou disposés en
quinconce. D'une manière générale, les clous scellés au coulis de ciment (disposition la plus courante
pour les ouvrages définitifs) sont disposés selon une maille d'environ 1,5 m à 2 m en hauteur par 2 à 3
m en longueur (soit environ un clou pour 2,5 à 6 m2 de parement). Leur longueur moyenne est souvent
de l'ordre de 0,8 à 1,2 fois la hauteur du massif. La maille peut être beaucoup plus serrée pour des
clous réalisés par battage environ 1 à 2 clous par m2), et leur longueur moyenne réduite à 0,5 à 0,7
fois la hauteur. Pour des raisons d'efficacité, l'inclinaison des clous sur l'horizontale est faible,
généralement voisine de 10 à 15°.
Domaine d'emploi
Par construction même, la technique du clouage ne peut être utilisée que pour la réalisation d'ouvrages
en déblai (hormis le cas naturellement où elle est employée pour le renforcement d'ouvrages existants),
en site terrestre hors d'eau.
Elle ne peut être éventuellement envisagée sous le niveau d'une nappe que moyennant un rabattement
efficace de celle-ci (techniquement et économiquement réalisable uniquement dans des sols peu
perméables), garantissant l'ouvrage contre toute action de cette nappe durant sa construction comme
en service.
Elle est assez couramment employée pour des ouvrages dont la hauteur n'excède pas une dizaine de
mètres environ, bien qu'il soit généralement possible techniquement d'atteindre des hauteurs bien plus
importantes Elle permet la réalisation d'ouvrages à parement vertical ou incliné (disposition la plus
couramment employée notamment pour de fortes hauteurs), continu ou comportant des risbermes.
Cette technique est en principe possible dans la plupart des types de sols, en jouant si nécessaire sur
certains paramètres tels que la longueur, l'inclinaison ou la densité des clous. Son utilisation peut
toutefois s'avérer très délicate, déconseillée ou même impossible dans certains sols tels que par
exemple des sables sans cohésion, des sables boulants ou comprenant des poches d'eau, des sols
mous ou des sols très argileux dont la teneur en eau peut augmenter sensiblement après la
construction, ou encore des sols agressifs vis-à-vis des éléments constitutifs.
Le mode de fonctionnement même de ces ouvrages induit un déplacement, dont la valeur en tête peut
atteindre quelques millièmes de la hauteur de l'ouvrage, ce qui peut limiter leur utilisation dans certaines
conditions d'environnement, et notamment en site urbain. Cela d'autant que les dispositions
particulières que l'on peut adopter pour limiter ces déplacements, comme par exemple la réalisation en
tête d'une poutre ancrée par tirants d'ancrage précontraints, conduisent généralement à augmenter
l'emprise de l'ouvrage.
Cette technique s'est considérablement développée depuis les années 65, avec la réalisation du
premier mur en terre armée, dans lequel les éléments de renforcement étaient constitués de lanières
(ou armatures) métalliques. Elle s’est aussi diversifiée avec notamment l'utilisation, plus récemment,
de renforcements géosynthétiques. Aujourd'hui il existe de très nombreux procédés qui relèvent de
cette technique.
Les éléments de renforcement sont souples, résistants, et plus ou moins « extensibles ». Ils sont le plus
souvent métalliques (lanières métalliques, panneaux individuels ou nappes de treillis soudé, ...) ou
synthétiques (bandes géosynthétiques, nappes géotextiles, géogrilles, ...) et disposés par nappes ou
lits horizontaux distants de 0,30 m à 1,00 m environ.
La plupart des procédés existants permettent la réalisation d'ouvrages à parement vertical ou incliné.
Il existe par ailleurs de nombreux types d'ouvrages particuliers qui, de par leur constitution, peuvent
rentrer dans cette catégorie des massifs en remblai renforcé. C'est le cas par exemple des ouvrages
en Pneusol, formés de l'association de sol et d'éléments de pneumatiques. Outre l'intérêt technique
qu'ils peuvent présenter, ces ouvrages offrent surtout la possibilité de récupérer des pneus usagés.
Cela est également le cas des ouvrages en Texsol, matériau composite obtenu en place par un mélange
intime et homogène de sol et de fils de polyester continus. Ces ouvrages présentent un fruit
généralement compris entre 10 et 30°, et leur parement est végétalisable. Toutefois, de par leur
géométrie transversale, ils s'apparentent davantage à des murs poids.
Domaine d'emploi
Les massifs de soutènement en remblai renforcé sont essentiellement employés pour la réalisation
d'ouvrages dits en remblai (ou en élévation), en site terrestre.
Leur exécution impose de disposer d'une emprise assez importante derrière le parement, ce qui peut
faire qu'ils sont parfois mal adaptés dans certaines situations. En contrepartie, la très faible emprise
généralement nécessaire à l'aval du parement peut rendre leur utilisation particulièrement avantageuse
dans certains cas (présence d'une construction ou d'une voie de circulation par exemple), comme par
exemple pour soutenir les remblais d'accès à un ouvrage d'art dans une emprise très limitée.
Ils peuvent être employés aussi comme massifs de préchargement provisoires, comme culées mixtes
(massif de soutènement associé à une culée généralement constituée de poteaux et située devant
celui-ci) pour certains d'entre eux et, plus exceptionnellement encore, comme culées porteuses lorsque
la situation le justifie (et que l'expérience attachée au procédé peut l'autoriser).
Ces ouvrages se caractérisent par leur souplesse, qui leur confère le plus souvent une bonne aptitude
à accepter des tassements généraux et différentiels parfois importants. De ce fait, ils sont bien adaptés
pour des sols de fondation de qualités moyennes à médiocres (éventuellement associés à un
renforcement du sol de fondation par exemple par colonnes ballastées ou par colonnes de jet-grouting),
Ils sont très couramment utilisés également en site montagneux et sur versants, en raison certes de
leurs conditions d'exécution qui ne nécessitent pas généralement de moyens particuliers autres que
ceux inhérents aux travaux de terrassement, mais aussi en raison de leur souplesse qui leur permet
d'accepter d'éventuels mouvements (versants meubles, voire peu stables), et de leur technologie qui,
en offrant de larges possibilités quant à la géométrie de l'ouvrage (disposition en gradins par exemple)
permet souvent d'apporter une réponse satisfaisante aux problèmes de stabilité et aux considérations
d'ordre architectural.
La hauteur maximale permise peut dépendre assez largement du procédé concerné. La plupart des
procédés sont assez bien adaptés pour des ouvrages dont la hauteur est comprise entre 4 et 8 à 10
mètres environ, mais certains d'entre eux parmi les plus utilisés et les plus anciens ont permis la
réalisation d'ouvrages de grande hauteur, pouvant dépasser une vingtaine de mètres environ, d'un seul
tenant ou en gradins.
5. BARRAGES
DEFINITION
Un barrage est un mur érigé au travers d'un cours d'eau et destiné à bloquer dans une cuvette toute ou
partie des eaux de ruissellement du bassin versant pour constituer une retenue d'eau temporaire ou
pérenne à usage multiple ou spécifique. Suivant l'importance et la fréquence des surplus d'eau
(phénomène de crues), on associe au barrage un ou plusieurs dispositifs d'évacuation appelés
évacuateurs de crues.
TYPES DE BARRAGES
Suivant le matériau mis en œuvre pour construire le barrage on distingue :
BARRAGES EN TERRE
Les barrages en terre peuvent être constitués par des matériaux très diverses, à la différence des
barrages en béton ou même en enrochements dont les matériaux constitutifs restent contenus dans
des fourchettes beaucoup plus étroites.
Les volumes à mettre en œuvre pour la construction d’un barrage en terre sont en général importants :
5 à 15 fois plus que pour un barrage en béton du type poids susceptible d’être réalisé sur le même site.
Pour des petits ouvrages, il est fréquent d’avoir à compacter de 20 000 à 100 000 m3 en terre. Les
grands barrages nécessitent des millions et même des dizaines de millions de m3. Le transport et la
mise en œuvre des matériaux sont donc des éléments essentiels du prix de revient. Le transport sur
de longues distances devient très vite onéreux. Sauf pour des matériaux particuliers, comme la terre
destinée à la construction du noyau ou des enrochements de qualité, des distances de 2 000 à 3 000
m doivent être considérées comme le maximum envisageable.
De fait il est rare, sauf pour les petits ouvrages, de disposer sur la place des matériaux permettant de
bâtir une digue homogène. Le massif sera donc souvent constitué de plusieurs zones formées de terres
de caractéristiques différentes.
le barrage homogène,
le barrage à noyau,
le barrage à masque amont.
Barrage homogène
Lorsque l’on dispose sur place et en quantité suffisante de matériaux terreux permettant d’obtenir après
compactage des conditions d’étanchéité et de stabilité satisfaisante, le type de barrage le plus facile à
réaliser est le barrage homogène.
Le barrage en terre homogène est constitué d’un massif en terre compactée imperméable, muni d’un
dispositif de drains dans sa partie aval et d’une protection mécanique contre l’effet du batillage dans sa
partie amont (figure……..). Les détails de conception de ces divers organes sont développés plus loin.
Barrage à noyau
Souvent l’hétérogénéité des matériaux disponibles sur place ou leurs caractéristiques géotechniques
ne permettent pas d’envisager une digue homogène étanche. Dans ce cas, une solution couramment
adoptée consiste à concevoir un massif en plusieurs zones, dont chacune est constituée d’un matériau
différent, suivant le rôle que doit jouer chaque zone.
La fonction d’étanchéité est assurée par un noyau étanche réalisé en matériau argileux qui pourra être
placé en amont du barrage (figure 5.3) ou au centre de celui-ci (figure 5.4).
Le noyau étanche est maintenu par une ou plusieurs zones constituées de matériaux plus grossiers et
relativement perméables, qui assureront la stabilité mécanique de l’ouvrage.
Lorsqu’il y a discontinuité importante dans la granularité des matériaux des différentes zones en
contact, il y a lieu d’interposer une couche filtrante de transition entre zones (figure 5-4).
Le noyau interne a le gros avantage d’être peu sensible aux agressions extérieures. C’est, en outre,
une solution rustique, à longue durée de vie, en général relativement peu coûteuse. Il présente
l’inconvénient d’être difficilement réparable en cas de fuite.
L’étanchéité du barrage doit être éventuellement prolongée dans ses fondations soit par ancrage du
noyau, soit en réalisant au-dessous du noyau une coupure étanche telle que paroi moulée, rideau
d’injection, etc.
La réalisation d’un noyau étanche peut présenter des difficultés telles que manque de matériau
convenable, difficulté de mise en œuvre etc, on devra comparer alors cette technique à celle d’une
digue homogène à masque amont étanche.
Le masque amont est une paroi étanche plaquée sur le talus amont du barrage. Il existe de nombreuses
natures de masque étanche telles que béton de ciment ou bitumineux, chapes préfabriquées,
membranes souples etc.
Le masque amont repose en général sur une couche d’éléments fins drainants et peut nécessiter,
suivant sa nature, une couche de protection (figure 5-5).
Le masque amont présente l’avantage de pouvoir être exécuté après l’édification du remblai et de
pouvoir être réparé aisément. Il est par contre plus exposé aux agressions extérieures (mécaniques,
thermiques, etc.) et il est par conséquent plus fragile que le noyau interne.
Comme dans le cas du barrage à noyau, le masque amont doit être prolongé s’il y a lieu, par une
coupure étanche dans les fondations du barrage.
La bonne connaissance du site d'un barrage et la conception judicieuse d'un ouvrage bien adapté à
son site ne suffisent pas à garantir la qualité et la sécurité de l'ouvrage. Le soin apporté à l'exécution
du barrage et les moyens qui y sont consacrés ont également une importance capitale pour la réussite
de l'opération. Il est donc nécessaire de s'assurer que le chantier est confié à un exécutant compétent
et expérimenté et que celui-ci dispose effectivement de tous les moyens nécessaires pour réaliser
l'ouvrage dans de bonnes conditions.
D'une façon générale, de même qu'il appartient à l'entrepreneur de prévoir et d'organiser son chantier
pour que soient respectées les dispositions prévues au marché d'exécution du projet, de même il devra
mettre en œuvre sous sa responsabilité tous les moyens de surveillance nécessaires pour s'assurer de
façon permanente de la qualité des travaux exécutés et notamment de la bonne exécution du
compactage.
Néanmoins le maître d'œuvre doit s'assurer que l'entreprise dispose effectivement des moyens requis
pour effectuer les travaux conformément au projet et dans les délais impartis.
Il importe à cet effet que l'entreprise indique dans son offre les moyens en personnel et en matériel
qu'elle se propose d'affecter au chantier et le programme des travaux. Il est vivement conseillé de
rendre contractuels ces éléments à la signature du marché, après les avoir ajustés éventuellement
après la consultation. Il est donné ci-après des éléments destinés à faciliter la mise au point des
documents correspondants.
L'enchaînement chronologique des différentes phases du chantier comprend les opérations suivantes
:
a) Travaux préparatoires
Installation du chantier, implantation du barrage et mise en place éventuelle des déviations
de circulation, reconnaissance complémentaire des ballastières,
Construction de la dérivation provisoire du cours d'eau, et dérivation de celui-ci,
Décapage des fondations et creusement éventuel de la clé d'ancrage du barrage,
préparation des zones d'emprunt,
Déboisement et défrichement de la cuvette, démolition éventuelle d'infrastructure noyée.
b) Exécution de l'ouvrage
Remblaiement de la clé d'ouvrage et des fondations jusqu’au terrain naturel,
Mise en place de la conduite de prise et de vidange, lorsqu'elle est sous le barrage,
Approvisionnement des matériaux filtrants,
Mise en place du système de drainage horizontal,
Exécution du remblai et exécution simultanée du dispositif de filtre vertical,
BARRAGES EN ENROCHEMENTS
Définition
Un barrage en enrochements est essentiellement un grand tas de gros cailloux. La fonction de
résistance à la poussée de l'eau est assurée par le poids du massif. Mais le tas n'est pas imperméable
par lui-même, et il faut lui adjoindre un organe d'étanchéité qui constitue la partie la plus délicate de
l'ouvrage.
Ce type de barrage est souvent économique dans les régions d'accès difficile car il y a peu de transport
à effectuer, les enrochements étant prélevés sur place.
Il supporte assez bien les tassements et ne soumet sa fondation qu'à une pression modérée. On peut
exécuter des ouvrages de moins de 40 m de haut sur des fondations alluvionnaires peu compressibles.
Le barrage en enrochements résiste assez bien aux séismes, à condition que les pentes des parements
y soient adaptées et que les enrochements du parement aval soient bien arrimés.
Il est peu sensible aux températures excessives (chaud et froid), à condition d'être constitué
d'enrochements de bonne qualité.
Le barrage en enrochements comme le barrage en terre résiste très mal à la submersion. La revanche,
c'est-à-dire la différence entre la cote des plus hautes eaux et celle du couronnement doit donc être
établie en conséquence et être d'au moins 1,50 m pour les petits ouvrages. Elle peut atteindre 5 à 6 m
pour les grands.
Enrochement arrimés : Les talus amont et aval sont constitués d'enrochements rangés
(arrimés) sur quelques mètres d'épaisseur. Sur un parement en effet, l’éjection d’un bloc
formerait un trou qui serait une amorce de déséquilibre ultérieure encore plus grave. Les blocs
Enrochement en vrac : Ils sont simplement déversés depuis des camions et régalés au
bouteur. Le remblai est arrosé par des jets sous haute pression (7 bars). L'eau dépoussière,
remue les blocs en faisant pénétrer les petits entre les grands, et ramollit les angles vifs ce qui
permet une mise en place plus définitive en diminuant très sensiblement les tassements
ultérieurs. La consommation d’eau est toutefois très importante (4m3 par m3 d’enrochement).
Il faut enlever soigneusement la terre végétale de surface et tous les matériaux susceptibles de
fluer.
La mise en place d'un radier général en maçonnerie (qui a parfois été faite) est à proscrire car un
tel organe fait apparaître des sous-pressions réduisant la stabilité et provoquant des soulèvements.
Si le sol de fondation est susceptible d'être saturé, il faut intercaler entre le massif proprement dit
et sa fondation, un filtre à plusieurs couches traversées de drains collecteurs et calculé de telle
manière que les éléments les plus fins du soubassement puissent le traverser et n'aillent polluer les
enrochements
Masques d’étanchéité
Lorsque le masque recouvre le parement amont, la totalité du massif intervient dans la stabilité du
barrage. S'il est à l'intérieur, seule la partie située à l'aval sert complètement à la stabilité de l'en-
semble, et la composante verticale (à effet favorable) de la poussée hydrostatique est moins importante.
Le masque amont permet donc en général d'avoir des pentes plus raides ce qui entraine des économies
de matériaux. D'autre part, il peut être réalisé indépendamment du massif. Ceci est un gros avantage
sur le plan de l'organisation du chantier car si l'avancement du massif mené avec de gros moyens pour
être économique va en général très vite, la mise en place du masque, relativement délicate, est
beaucoup plus lente.
Le masque interne est évidemment mieux protégé contre les intempéries, les variations de
températures et le rayonnement solaire. Par contre les réparations ultérieures sont pratiquement
impossibles. De plus le chantier est plus difficile à mener car il faut monter le masque en parallèle avec
les 2 massifs d'enrochements de part et d'autre.
a) Masques amont
Ils peuvent être en béton de ciment, en béton bitumineux, en acier, en terre, enfin en membranes
imperméables.
La solution préconisée est celle de la dalle découpée par des joints munis de lames d'étanchéité.
Les joints sont parallèles et perpendiculaires aux lignes de plus grande pente du parement. Ces
joints, outre leur rôle pour limiter les effets du retrait du béton, permettent au masque de résister
à une série de déformations de flexion et de compression :
Masques en tôle d'acier : La tôle d'acier est très résistante mécaniquement, suffisamment
déformable, et complètement étanche. Les problèmes de corrosion pouvant être surmontés
(peinture bitumineuse, protection cathodique, nuance d'acier peu ou pas oxydable), cette
solution peut être intéressante. Elle est néanmoins très chère.
La structure est formée de plaques d'épaisseur minimum 6 mm, de 3 m suivant la ligne de plus
grande pente, sur 8 m horizontalement. Ces plaques sont ancrées dans le massif par leur milieu,
réunies par des joints de dilatation, parallèles aux lignes de plus grande pente et raidies dans
la même direction par des fers plats soudés.
Le talus amont est préparé comme pour recevoir un masque de béton armé.
Masques de béton bitumineux : Ce type de masque est bien adapté aux barrages en
enrochements étant donné les qualités mécaniques et hydrauliques du matériau. Le masque
est conçu et réalisé de la même manière que dans le cas d'un barrage en terre.
b) Masques internes
On distingue essentiellement :
Le ferraillage est adapté aux efforts mais le plus souvent il n'est pas très important.
Parfois, pour accroître l'étanchéité en cas de fissure, on place à l'amont du béton, une certaine
épaisseur de terre compactée (fig. 5-6).
Le problème est difficile car il faut réaliser un masque très souple sinon il y a rupture et fuites. Il
est presque impossible de localiser précisément après coup les fuites, et les réparations sont
extrêmement délicates à effectuer. C'est pourquoi cette solution est maintenant à peu près
complètement abandonnée.
Ecran en terre : L'étanchéité d'un barrage en enrochement, peut être réalisée par un noyau
interne en terre compactée comme pour certains barrages en terre. Il importe alors de soigner
particulièrement les filtres entre le noyau en terre et les enrochements. On est souvent conduit
à adopter une structure de barrage à zones, avec des couches d'enrochements de petit
diamètre pour assurer la transition entre le noyau et les enrochements grossiers (fig. 5-7). Ce
type d'ouvrage mixte s'étudie et se conçoit comme un barrage en terre.
Ecran interne bitumineux : Placé à l'intérieur du massif le béton bitumineux n’est plus soumis
au rayonnement solaire, au gel, à l'érosion, ni à la glace. Les principales difficultés liées à
l'emploi du bitume disparaissent et on peut profiter pleinement de ses deux qualités essentielles
: la souplesse et l'étanchéité.
Cette solution est particulièrement intéressante pour des ouvrages en site de climat sévère ou
soumis à des marnages rapides. Elle est souvent économique.
Réalisés depuis 1970, ces ouvrages ont donné toute satisfaction. Il n'y a pratiquement aucune
fuite.
Parafouille
Le parafouille est l'organe qui relie le masque étanche à la fondation, elle-même étanche ou rendue
telle par injection ou au moyen d'une paroi moulée ou d'un rideau d'injection (fig. 5-9).
Ce raccordement doit être plus ou moins articulé. Si la fondation est très rigide (rocher), le parafouille
est fixe et le masque suit le massif dans ses déformations. Si la fondation est compressible, le
parafouille a tendance à s'enfoncer et à se déplacer vers l'amont.
On comprend pourquoi, si le masque est trop rigide, l’étanchéité est difficile à réaliser. Et, si une fuite
se produit, le gradient vers le drain et les enrochements est énorme (trajet très court). En cas de
fondation alluvionnaire, une telle fuite peut entraîner, en un temps très bref, la ruine complète de
l'ouvrage.
A chaque fois qu'on le peut, il y a intérêt à mener le parafouille jusqu'au rocher sain.
Dans le cas des ouvrages importants, le parafouille est un organe complexe avec galeries de visite où
débouchent les drains (fig. 5-10).
BARRAGES EN BETON
Différents types de barrages en béton
Parmi les barrages en béton on peut distinguer trois types selon leur forme et leur comportement
mécanique :
barrages à contreforts : de formes très variées, ils ont en commun de résister pour l'ensemble
par leur poids et par leur forme. Constitués d'un voile à l'amont qui reporte la poussée de l'eau
sur des contreforts, ils utilisent moins de béton que les barrages-poids.
barrages-voûtes : ils résistent grâce à leur forme à la poussée de l'eau qu'ils reportent sur les
terrains d'appui en rive et en thalweg. Constitués d'une voûte, parfois très mince, à simple ou à
double courbure, les barrages-voûtes transmettent au rocher d'appui des efforts nettement plus
élevés que les autres types de barrage.
Barrages-poids
Les concepteurs de barrage font appel aux barrages-poids lorsqu'ils doivent obstruer une large vallée
ou de petites plaines. De par sa simplicité de construction, son coût de maintien faible et la sécurité
Ces barrages ont la forme d'un triangle rectangle, avec un socle massif, deux pentes et un sommet. Ils
possèdent une face intérieure verticale recouverte d'argile ou de goudron pour assurer une étanchéité
maximum ainsi qu'une face semi-verticale qui assure la stabilité de l'édifice.
Le modèle de construction le plus répandu est la levée de terre bien que de plus en plus, les barrages
modernes soient construits en béton pour leur coût moins important et une meilleure résistance au
temps.
Les barrages-poids sont constitués d'un noyau résistant aux infiltrations, fait d'argile ou de sable très
fin, qui s'enfonce dans le sol et forme une barrière d'étanchéité qui se loge dans une tranchée creusée
dans le socle rocheux du fond de la vallée.
Sous cette tranchée se trouve un rideau d'imperméabilisation, qui descend parfois jusqu'à plusieurs
dizaines de mètres sous les fondations du barrage.
La sécurité des barrages poids dépend entièrement de ce rideau dont le rôle est de réduire les
infiltrations dans les fondations et sous le barrage. Comme tous les barrages-poids souffrent de fuites
plus ou moins importantes, ils sont pourvus d'un système de drainage interne pour épuiser l'eau qui
s'infiltre dans les parements comme au cœur du barrage.
des murs, généralement de forme triangulaire, construits dans la vallée parallèlement à l’axe de
la rivière. Ces murs sont les contreforts.
des bouchures entre les contreforts pour maintenir l’eau de la retenue. Ces bouchures
s’appuient sur les contreforts auxquelles elles transmettent la poussée de l’eau.
Les bouchures sont très souvent inclinées vers l’aval pour que la poussée de l’eau soit orientée vers le
bas de façon à améliorer la stabilité des contreforts. Dans le sens transversal, notamment vis-à-vis des
effets sismiques de rive à rive, les contreforts peuvent être munis de butons.
un épaississement amont du contrefort. Une étanchéité doit donc être prévue entre chaque
demi-bouchure.
une dalle plate en béton armé.
une voûte de faible dimension. Les voûtes sont en béton armé et de très faible épaisseur
Comme les autres barrages, le barrage à contreforts doit assurer deux fonctions : être étanche et être
stable sous la poussée de l'eau qu'il retient. Ces deux fonctions vont être séparées : le voile à l'amont
as- sure l'étanchéité et les contreforts la stabilité. Toutefois le voile par un fruit notable allant parfois
jusqu'à 1/1 va introduire une composante verticale, dirigée vers le bas, de la poussée de l'eau.
Solidaire des contreforts avec parement amont plan. Les diverses sections de voile sont liées
aux contreforts et fonctionnent en console courte.
Constitué d'une dalle posée aux extrémités sur les têtes de contreforts. Le voile travaille en
flexion comme une poutre posée sur 2 appuis simples aux extrémités.
Solidaire des contreforts avec parement amont cylindrique. Cette disposition massive facilite la
transmission de la poussée au contrefort.
Constitué d'une voûte de faible portée et donc de faible épaisseur s'appuyant sur les contreforts.
Sa forme permet une réduction du volume de béton par rapport au barrage-poids, ce qui compense les
sujétions apportées par des coffrages de surfaces souvent plus importantes et toujours plus
compliquées. Ces barrages offrent un avantage considérable pour la quantité de béton nécessaire : il
faut 4 à 5 fois moins de béton pour un barrage à contreforts par rapport à un barrage-poids de même
hauteur. Inversement, il s’agit de structures complexes, plus sensibles aux effets thermiques et aux
séismes et qui nécessitent une attention particulière pour le contact avec le rocher de fondation.
Une variante majeure de ce dernier type forme les barrages à voûtes multiples : une vallée trop large
pour être barrée par une seule voûte est découpée par plusieurs contreforts et la bouchure est
constituée par une voûte plus importante.
Barrages-voûtes
Fonctionnement
Comme son nom l’indique, un barrage-voûte résiste à la pression de l’eau par l’effet voûte, c’est à dire
en s’arc-boutant sur les flancs de la vallée. Son mode de résistance est donc très différent de celui d’un
barrage-poids et met en jeu, non plus l’équilibre statique de tranches verticales parallèles, mais
l’équilibre élastique de l’ensemble de l’ouvrage. Par contre, il sollicite fortement ses appuis et exige
donc un rocher de bonne qualité pour rester dans le domaine élastique. Ce type de barrage est
C’est le type de barrage le plus achevé en ce sens que c’est celui qui utilise le mieux les matériaux
employés. Ses progrès sont allés de pair avec l’amélioration de la qualité des ciments et la maîtrise de
la fabrication et de la mise en place des bétons
Construction
Les barrages-voûtes sont des barrages monolithiques mais ils ne sont évidemment pas construits en
une seule étape. Pour la phase de construction, le barrage est découpé en plots verticaux de dix à vingt
mètres de longueur. Chaque plot est lui-même construit par levées de bétonnage successives, le béton
étant serré par vibration.
Lorsque tous les plots sont construits, on procède au clavage de la voûte en injectant, sous pression,
les espaces entre les plots. Cette opération permet de redonner à la structure un fonctionnement
d’ensemble.
Barrages poids-voûtes
Entre les barrages-poids et les barrages voûtes se situent des ouvrages mixtes, poids-voûte ou voûte
épaisse.
Les formes sont habituellement simples : le parement amont est un cylindre vertical, le parement aval
présente un fruit de 40 à 50% au lieu des 80% du barrage-poids classique. La courbure en plan fait
participer les appuis à la résistance de l’ouvrage.
BARRAGES EN GABIONS
Définition
Ce sont des massifs constitués de gabions (cages métalliques remplis de pierres) et munis d'un
dispositif d'étanchéité. Les barrages en gabions sont des ouvrages flexibles, faciles à mettre en œuvre
et possédant un effet drainant permettant d'éviter les sous-pressions dans certaines parties de
l'ouvrage.
1 : Enrochements
2 : Couche de pose
3 : Massif amont en matériaux argileux
4 : Murette d’étanchéité en béton
5 : Parement aval vertical en gabions
6 : Bassin de dissipation en gabions semelles
7 : Géotextile ou filtre
1 : Enrochements
2 : Couche de pose
3 : Massif amont en matériaux argileux
4 : Murette d’étanchéité en béton
5 : Géotextile ou filtre
6 : Massif aval en gradins de gabions
7 : Bassin de dissipation en gabions semelles
8 : Tranchée d’ancrage
1 : Enrochements
2 : Couche de pose
3 : Massif amont en matériaux argileux
4 : Murette d’étanchéité en béton
5 : Déversoir en gradins de gabions
6 : Mur interne vertical en gabions
7 : Massif aval en enrochement
8 : Bassin de dissipation en gabions semelles
9 : Géotextile ou filtre
10 : Tranchée d’ancrage
1 : Enrochements
2 : Couche de pose
3 : Massif amont en matériaux argileux
4 : Murette d’étanchéité en béton
5 : Géotextile ou filtre
6 : Massif aval en gradins de gabions
7 : Bassin de dissipation en gabions semelles
8 : Tranchée d’ancrage
1 : Enrochements
2 : Couche de pose
3 : Massif en matériaux argileux
4 : Murette d’étanchéité en béton
5 : Pente inclinée en gabions ou matelas
6 : Géotextile ou filtre
7 : Bassin de dissipation en gabions semelles
8 : Drain
9 : Tranchée d’ancrage
OUVRAGES ANNEXES
Les ouvrages annexes sont des dispositifs installés pour remplir des fonctions spécifiques en rapport
soit avec l'utilisation de l'eau stockée, soit avec la sécurité du barrage. Dans le cadre du présent cours
on considérera les ouvrages de prise d'eau, les ouvrages de vidange et les ouvrages évacuateurs de
crues comme ouvrages annexes.
Evacuateur de crue
L'évacuateur : il est rare que le volume de la cuvette puisse contenir toutes les eaux de ruissellement
d'une saison pluvieuse ; lorsqu'elle est pleine il faut que les eaux puissent s'évacuer sans submerger
les digues.
On place en général à cet effet un mur en béton dont la crête se trouve à une cote inférieure à celle du
barrage ; c'est lui qui fixe la cote maximum de la réserve. Il est situé en général au centre du barrage,
à l'emplacement de l'ancien lit des eaux de ruissellement (déversoir central). On le place parfois au
prolongement de l'axe du barrage sur les rives (déversoir latéral).
Cet ouvrage constitue souvent la partie la plus délicate et la plus onéreuse du barrage.
L'évacuateur de crue se compose d'une partie déversante (admission) et d'une partie "dispositif de
restitution".
Ils sont constitués soit par des siphons, soit par des pertuis de fond avec dispositifs de mise en service
(tour d'admission, conduite, vannes, bassin de tranquillisation, passerelle de service...). Ils sont
généralement prévus pour l’irrigation.
Ouvrages de vidange
Ce sont des dispositifs de fond destinés à vidanger totalement ou partiellement la retenue en cas de
menace de destruction ou de comportement préjudiciable du barrage ou d'un de ces organes
essentiels.
Remarque
Il arrive, sur les petits barrages que les ouvrages de prise d'eau et de vidange soient confondus en un.
Dans ce cas on ne peut effectuer qu'une vidange partielle de la retenue en cas de nécessité;