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IG91221
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Sommaire
1. PREAMBULE ......................................................................................................... 1
2. OBJET................................................................................................................... 2
3. DECLINAISONS ..................................................................................................... 2
4. DOCUMENTS DE REFERENCE ET DOCUMENTS APPLICABLES............................... 3
Documents applicable internes .............................................................................. 3
Documents applicables externes ............................................................................ 3
5. ABREVIATIONS / TERMINOLOGIE ........................................................................ 4
Abréviations .......................................................................................................... 4
Terminologie......................................................................................................... 4
6. PRINCIPES GENERAUX ......................................................................................... 5
Généralités ............................................................................................................ 5
6.1.1. Qualité et nature des matériaux ...................................................................... 5
6.1.2. Fonction des appareils d’appui ....................................................................... 5
6.1.3. Classement des appareils d’appui ................................................................... 6
Principes de conception ......................................................................................... 7
6.2.1. Règles de base ............................................................................................... 8
6.2.2. Disposition des appareils d’appui ................................................................... 8
Typologie d’appareils d’appui ............................................................................. 13
Dispositifs sismiques ........................................................................................... 15
Dispositifs anti-soulèvement................................................................................ 15
7. APPAREILS D’APPUI METALLIQUES ................................................................... 16
8. APPAREILS D’APPUI EN BETON .......................................................................... 17
Domaine d’emploi ............................................................................................... 17
Description des appareils ..................................................................................... 17
8.2.1. Articulation Freyssinet ou à section rétrécie ................................................. 17
8.2.2. Fichage et ancrage ....................................................................................... 18
8.2.3. Tirants d’ancrage précontraints par post-tension ........................................... 19
9. APPAREILS D’APPUI EN ELASTOMERE FRETTE .................................................. 21
Domaine d’emploi ............................................................................................... 21
Description des appareils ..................................................................................... 21
Typologie d’appareils d’appui (A, B, C, D, E, F) ................................................. 21
Produit ................................................................................................................ 22
Platines métalliques supérieure et inférieure ........................................................ 23
Dispositif de suspension de l’ensemble appareil d’appui lors du calage ................ 25
Éléments de glissement ....................................................................................... 26
10. APPAREILS D’APPUI A POT A ELASTOMERE SOUS PRESSION ET APPAREILS
D’APPUI A CALOTTE SPHERIQUE .................................................................................. 27
Appareils d’appui à pot à élastomère sous pression .......................................... 27
10.1.1. Domaine d’emploi .................................................................................... 27
1.Préambule
Origine de la création ou de la modification du texte :
La réécriture de l’IN01221 (édition date du 5 juin 1996), est motivée par les évolutions
globales en matière d’appui.
Le présent texte IG91221 annule et remplace l’IN01221.
Objectifs du texte :
L’objectif de ce texte est d’aider les acteurs du projet afin d’effectuer les choix les plus
pertinents concernant les appareils d’appui, leur environnement ainsi que leur mise en
œuvre.
Utilisateurs du texte :
Ce document est destiné à l’ensemble des acteurs des opérations de construction
d’ouvrages d’art :
maîtres d’œuvre,
entreprises de travaux,
fournisseurs d’appareils d’appui,
bureaux de contrôle.
1
À date de parution du présent texte, l’IN00284 est en cours de réécriture et aura pour nouvelle référence
MT00284 à sa publication.
2.Objet
Ce texte s’applique aux ouvrages d’art de toutes natures2 : ponts-rails, ponts-routes,
passerelles et bâtiments-ponts.
Il ne s’applique pas aux appareils d’appui spéciaux, tels que les appareils injectables et
amortisseurs, car ils ne sont que rarement utilisés dans les ouvrages d’art ferroviaires.
L’objet de ce texte est double :
Guider le concepteur dans ses choix afin de réaliser les choix pertinents en
matière d’appareils d’appui,
Définir les règles de prescriptions obligatoires pour la conception et la mise en
œuvre des appareils d’appui, applicables à l’ensemble des utilisateurs.
L’IG91221 définit les principes généraux sur la nature et le rôle des appareils d’appui,
leur conception, les matériaux à employer, ainsi que les tolérances de fabrication qui leur
sont propres.
Ce document traite également des points suivants :
la conception et mise en œuvre des appareils d’appui,
les méthodes de contrôle en usine et au chantier des appareils d’appui,
leur environnement afin de permettre la surveillance et le remplacement.
3.Déclinaisons
La mise en application du présent document ne nécessite pas de déclinaison en un
document régional ou local.
2
Ce texte s’applique pour les ouvrages provisoires lorsqu’ils sont circulés/exploités. Les appareils d’appui de
ces ouvrages doivent être traités comme définitifs.
3
À date de parution du présent texte, l’IN00035 est en cours de réécriture et aura pour nouvelle référence
IG90035 à sa publication.
5.Abréviations / Terminologie
Abréviations
Abréviations Forme développée
AD Appareil de dilatation
PTFE Téflon® ou tétrafluoroéthylène
HA (Barre) Haute adhérence
ATE Agrément Technique Européen
MOE Maîtrise d’œuvre
REA Phase de réalisation
FTP Fiche Technique Produit
Terminologie
Terme Signification
Calage
Procédé de remplissage de l’élément d’union entre
deux parties d’ouvrage. Le calage se réalise avec un
mortier à retrait compensé.
Matage
Procédé de remplissage de l’espace entre deux
parties d’un même ouvrage (par exemple, en «
poussant » le produit). Le matage se réalise avec un
mortier de ciment dosé à 500 kg/m3 ou mortier à
retrait compensé.
Opération coup de poing
Période courte de travaux, permettant la réalisation
d'opérations complexes et risquées en assurant la
sécurité du personnel de chantier, et en limitant les
désagréments pour les voyageurs.
Scellement
Procédé de fixation par un mortier à retrait
compensé ou une résine d’une barre en acier
(armature) à l’intérieur d’une réservation dans la
maçonnerie.
6.Principes généraux
Généralités
Principes de conception
Les appareils d'appui sont des éléments importants de la structure.
Ils ne sont en aucun cas des équipements pour lesquels il existe une notion d'usure et de
durabilité inférieure à celle de l'ouvrage et de ce fait, considérable comme de la matière
consommable.
À ce titre, il convient d’apporter tout le soin nécessaire à leur choix, leur qualité, leur
conception et leur mise en œuvre. D'autant que le coût du produit lui-même est sans
commune mesure avec celui des opérations d'intervention pour soulever la structure et
réparer les bossages, le rapport prix du produit/prix des opérations d’intervention est égal
à 1 pour 50 au minimum.
Dans tous les cas, le dimensionnement des appareils d’appui ainsi que leur implantation
font l’objet d’une étude spécifique.
Figure 5 : Position des appareils d'appui, ligne d'appui fixe sur appui intermédiaire
Figure 6 : Position des appareils d'appui, ligne d'appui fixe sur appui d’extrémité
Figure 12 : Inclinaison des appareils d’appui sur l’ouvrage avec un fort profil en long
les rouleaux,
les bielles.
Aujourd’hui, ces appareils se rencontrent sur des ouvrages anciens et ne sont plus
utilisés dans la conception d’ouvrages d’art modernes. En conséquence, ces appareils
d’appui ne sont pas traités par la suite dans ce document. Les informations relatives à ces
dispositifs sont décrites dans le guide de maintenance IN02084.
Ces appareils d’appui sont toutefois décrits dans le § 7 Appareils d’appui métalliques du
présent document.
b) Appareils d’appui en béton :
Les appareils d’appui en béton armé se rencontrent uniquement dans les ouvrages en
béton armé et pour les petites portées, sur les tabliers à poutrelles enrobées.
Cette famille d’appareils d’appui est essentiellement représentée par des appareils d’appui
fixes constitués d’une barre d’ancrage (précontrainte ou pas) et un mortier de calage. Pour
de plus amples informations, consulter le § 8 Appareils d’appui en béton du présent
document.
On retrouve sur des ouvrages anciens d’autres types d’appareils d’appui en béton
(appareils d’appui historiques : simple matage, les articulations Mesnager, les
articulations Considere, les articulations Caquot, les articulations doubles, etc.). N’étant
plus utilisés dans la conception des ouvrages d’art modernes, ces appareils ne sont pas
traités par la suite dans ce document. Les informations relatives à ces appareils d’appui
anciens sont décrites dans le guide de maintenance IN02084.
c) Appareils d’appui en élastomère :
Les appareils d’appui en élastomère frettés ou non frettés se présentent sous la forme de
plaques monoblocs ou bandes.
Les appareils d’appui en élastomère non frettés sont utilisés pour des charges réparties
d’intensité modérée, en général sous forme de bandes. Leur domaine d’emploi est en
conséquence limité, notamment pour les ouvrages d’art.
Les appareils d’appui en élastomère fretté se présentent sous la forme de plaques
monoblocs de deux feuillets ou plus, de dimensions normalisées. Ils permettent une
déformation en cisaillement et une rotation importante.
Ils peuvent être utilisés :
soit en appareils d’appui mobiles,
soit en appareils d’appui fixes, les efforts étant alors repris par des platines et
taquets de butée métalliques.
Ces appareils d’appui sont toutefois décrits dans le § 9 Appareils d’appui en élastomère
fretté du présent document.
d) Appareils d’appui à pot :
Les appareils d’appui fixes se composent essentiellement d’un coussin en caoutchouc,
d’un pot cylindrique et d’un couvercle.
L’adjonction d’un étage de glissement constitué d’une feuille de PTFE (Téflon®) et
d’une plaque d’acier inoxydable poli permet d’introduire un ou plusieurs degrés de liberté
supplémentaires en déplacement.
Ces appareils d’appui sont décrits dans le chapitre § 10 Appareils d’appui à pot à
élastomère sous pression et appareils d’appui à calotte sphérique du présent document.
Dispositifs sismiques
Dans certains cas particuliers, des dispositifs sismiques peuvent aussi être mis en œuvre.
Ces dispositifs sont décrits dans le § 11.6 Butées longitudinales ou transversales du
présent document.
Dispositifs anti-soulèvement
Dans certains cas particuliers, des dispositifs anti-soulèvement peuvent aussi être mis en
œuvre, intégrés ou non à l’appareil d’appui. Ces dispositifs sont décrits au
§ 11.7 Dispositifs anti-soulèvement du présent document.
4
L’utilisation et la fourniture d’appareils d’appui métalliques neufs qui seraient fabriqués à la demande pour
un projet précis doivent être soumises à la validation du Département des Ouvrages d’Art de SNCF Ré-
seau.
Lorsque le vérinage de la ligne d’appui fixe est nécessaire, par exemple pour le
remplacement d’un appareil d’appui en élastomère fretté sur une autre ligne d’appui, la
barre d’ancrage est logée dans une gaine extérieure pour la désolidariser du tablier.
L’intérieur de ces gaines est rempli de mastic bitumineux ou de graisse afin de garantir la
protection anticorrosion de la barre en situation courante et permettre le glissement de la
barre lors du vérinage. La partie de la barre logée dans la gaine extérieure doit être lisse
(pas de barre HA). Le jeu entre la barre et sa gaine sera limité à 1 mm périphérique.
Cette disposition constructive doit être prévue dès la conception de l’ouvrage.
5
Leur utilisation pour un projet précis devra être soumise à la validation du Département des Ouvrages d’Art
de SNCF Réseau.
Produit
Seuls les appareils d’appui répondant aux exigences de de la norme NF EN 1337-partie 3
et provenant de fabricants (ou de distributeurs) détenteurs du marquage CE peuvent être
utilisés.
Seuls les appareils de type B sont acceptés pour les ouvrages définitifs.
Les appareils d’appui en élastomère sont répertoriés selon leurs dimensions.
a x b ; n(𝑡𝑖 + 𝑡𝑠 ) ; 2e
avec :
- a, la largeur de l’appareil d’appui (plus petite dimension en plan) ;
- b, la longueur de l’appareil d’appui (plus grande dimension en plan) ;
Taquets de butée :
Les dimensions des taquets de butée doivent tenir compte de la capacité de rotation et de
distorsion de l’appareil d’appui.
Le jeu entre taquets de butée supérieurs et inférieurs doit mesurer 2,5 mm. Ce jeu permet
de garantir les tolérances de fabrication des pièces et l’épaisseur de la protection
anticorrosion ainsi que les capacités de rotation de l’appareil.
Dans le cas d’appareils d’appui unidirectionnels, les taquets de butée ont une face
inclinée dont la pente est égale à la distorsion maximale du bloc en élastomère fretté. De
plus, il faut garantir une surface de contact en tout état de distorsion du bloc.
La réalisation des cordons de soudure (continus et contournés) doit se faire selon les
principes suivants :
Du côté du coussin en élastomère, les cordons de soudure sont noyés afin d’éviter
les possibles effets d’entaille lors des distorsions du coussin en élastomère.
Du côté du contact entre taquets, les cordons de soudure sont noyés afin d’éviter
un conflit entre le cordon de soudure et le taquet.
Éléments de glissement
Les appareils d’appui comportant des éléments de glissement (appareils de type D) sont
constitués de deux pièces :
un bloc-support constitué d’un bloc en élastomère fretté sur lequel est adhérisée
une feuille de PTFE (polytétrafluoroéthylène ou Téflon®) qui peut comporter des
alvéoles remplis de graisse neutre pour éliminer pratiquement tout risque d’usure ;
une plaque supérieure de glissement (également nommée « plaque glissante »)
constituée d’une tôle d’acier sur laquelle est rapportée une feuille d’acier
inoxydable poli en contact avec le Téflon® du support.
La plaque de glissement doit toujours déborder du bloc-support avec une garde suffisante.
Ces appareils permettent un véritable glissement avec peu de frottement.
Conformément à la norme NF EN 1337 Partie 3, la capacité de glissement de ces
éléments ne peut être utilisée que pour permettre les mouvements irréversibles (fluage,
retrait, etc.).
Les appareils d’appui de type D peuvent être utilisés pour des opérations provisoires mais
sont à proscrire en situation définitive.
dès la fin de la descente sur appui (par exemple, dans le cas d’un tablier mixte acier-
béton, le coulage de la dalle peut être réalisé sur les appuis définitifs).
Un appareil à pot est constitué d’un coussin cylindrique d’élastomère enfermé dans un
pot, qui reçoit la charge par l’intermédiaire d’un piston formant le couvercle du pot.
L’élastomère ne peut se déformer qu’à volume constant : les charges autorisées sont dès
lors importantes et les rotations imposées par la structure sont correctement admises par
l’appareil d’appui.
L’appareil d’appui est livré assemblé sur chantier avec des barrettes de liaison entre le pot
et le couvercle, empêchant ainsi tout déboîtement. Les barrettes de liaison sont déposées
lors du calage de l’appareil d’appui.
Les appareils d’appui à pot sont particulièrement intéressants à utiliser dans les cas de :
réactions d’appui importantes (jusqu’à 1 200 tonnes et plus encore),
déplacements importants,
rotations transversales des tabliers non négligeables,
faible épaisseur disponible et dimensions en plan des sommiers exiguës.
Tous les appareils d’appui doivent être démontables. Les appareils d’appui reposent donc
systématiquement sur une platine inférieure connectée aux bossages d’appui.
Le domaine d’emploi des appareils d’appui à calotte sphérique est très vaste.
Ils sont particulièrement intéressants à utiliser dans les cas suivants :
réactions d’appui importantes (jusqu’à 1 200 tonnes et plus encore),
déplacements importants,
rotations transversales des tabliers très importantes,
épaisseur et dimensions en plan encore plus faibles que pour un appareil d’appui à
pot.
Éléments d’équipement
Si la fixation du pot des appareils se fait à l'aide d’oreilles, celles-ci sont soudées dans
l’usine du fabricant. Toute soudure effectuée après leur livraison est interdite.
6
ø correspond au diamètre de la vis.
L’épaisseur des platines doit respecter le § 6.9.3 de la NF EN 1337-2, avec une valeur
minimale de 30 mm (hors délardage par fatigue).
Cas des structures métalliques ou mixtes
Platine inférieure :
Elle est calée sur la maçonnerie d’appui et généralement équipée d’un système de
connexion acier-béton (voir 11.4 Conception des platines inférieures engravées dans les
bossages).
Platine supérieure :
Elle est soudée sous la semelle inférieure des poutres. Son rôle est d’assurer
l’horizontalité de la face supérieure de l’appareil d’appui : la plupart du temps, un pentage
doit être réalisé par usinage.
Cas des structures béton
Platine inférieure :
Elle est calée sur la maçonnerie d’appui. Si nécessaire, elle est équipée d’un système de
connexion acier-béton.
Platine supérieure :
Elle est solidarisée en sous-face du tablier par d’un système de connexion acier-béton
(généralement, des goujons). Son rôle est d’assurer l’horizontalité de la face supérieure de
l'appareil d'appui.
10.4.1. En atelier
10.4.2. Au chantier
Les réparations du traitement anticorrosion éventuelles après la mise en place de
l’ensemble appareil d’appui doivent être exécutées conformément aux dispositions de
l’IN00036.
Généralités
L’environnement des appareils d’appui concerne les dispositions à mettre en place autour
de l’ensemble appareil d’appui pour permettre son fonctionnement correct, sa
surveillance facile, sa maintenance, voire son remplacement avec les meilleures facilités
(rapidité d’exécution et intervention minimum sur le tablier et l’appui).
L’environnement doit également permettre, de repositionner les éléments constituant les
appareils à la suite d’un mouvement de la maçonnerie d’appui.
Ce repositionnement nécessite :
des surfaces d’appui plus importantes que celles strictement nécessaires (en haut
comme en bas),
des emplacements de vérinage et d’appui provisoires,
des dispositions constructives permettant le décalage des axes d’appui à la suite de
défauts d’implantation (frettes plus longues, raidisseurs supplémentaires, etc.).
Le bon fonctionnement et la durabilité de l’ensemble appareil d’appui demande que son
environnement soit :
bien ventilé,
propre,
à l’abri de l’humidité,
parfaitement accessible pour les visites, la maintenance et le remplacement
éventuel.
Toutes ces conditions conduisent à prévoir des bossages ou des dés d’appui.
Les bossages et les dés d’appui sont des parties saillantes des chevêtres d’appui sur
lesquelles vient reposer l’ensemble appareil d’appui.
Lorsque les parties saillantes sont continues dans le sens transversal du tablier, il s’agit
des bossages d’appui. Ils sont employés dans le cas des ponts dalle (par exemple : dalle
béton armé, tablier à poutrelles enrobées) et quelquefois sous les tabliers multi-poutres
lorsque l’espacement entre poutres est serré (par exemple : tablier à poutre précontraintes
par adhérence).
Lorsque les parties saillantes sont ponctuelles sous chaque appareil d’appui, il s’agit de
dés d’appui. Les dés d’appui se retrouvent sous les tabliers type poutre (par exemple :
tablier bipoutre, tablier multi-poutre béton ou métal avec un espacement conséquent)
ainsi que sous les tabliers caisson (en béton précontraint ou métal).
Chaque fois que cela est possible, il faut privilégier les dés d’appuis aux bossages car les
premiers permettent des hauteurs beaucoup plus importantes (50 cm et plus) entre
sommier d’appui et intrados du tablier, ce qui facilite les opérations de surveillance et
maintenance des appareils d’appui.
Dans la suite du texte, par convention, les bossages et les dés d’appui sont dénommés
bossages.
7
La NF EN 1337-1, paragraphe 5.2 indique les éléments suivants : « Dans le cas de structures sous sollicita-
tions dynmiques où des variations extrêmes de charge peuvent se produire, par exemple les ponts ferro-
viaires et les séismes, les charges horizontales ne doivent pas etre absbées par frottement. En pareil cas,
µk doit être pris comme étant égal à zéro ».
8
Une demande de validation de la variante est à soumettre au Département des Ouvrages d’Art de SNCF
Réseau. La demande doit comporter des notes de calcul et des plans détaillés de la connexion acier-béton
par douilles ainsi que de la platine inférieure. Cette variante ne peut en aucun cas modifier les dimensions
d’autres éléments de l’ouvrage, notamment la hauteur des bossages.
Figure 36 : Butée anti-sismique sur pont caisson en béton précontraint pour appui mobile
Dispositifs anti-soulèvement
Certaines configurations de tablier (tabliers très larges et biais notamment) induisent des
phénomènes de torsion qui se traduisent, au niveau des appareils d’appui, par des
soulèvements. Dans d’autres cas, le soulèvement peut être induit par un choc en sous-face
du tablier (choc routier par exemple) pour des tabliers réputés légers.
Les appareils d’appui étant constitués, la plupart du temps, d’éléments superposés, la
reprise d’efforts verticaux ascendants n’est pas possible. Il convient donc dans ce cas de
mettre en œuvre un système dont la fonction sera de reprendre ces efforts.
Dans le cas des appareils d’appui à pot ou sphérique, le dispositif anti-soulèvement est
intégré dans la conception de l’appareil d’appui.
La conception des dispositifs anti-soulèvement devra respecter les degrés de liberté
prévus pour l’appareil d’appui et ne pas brider la capacité de rotation nécessaire.
9
Une alternative au matage est de prévoir un coffrage biodégradable sur le chevêtre et d’injecter un produit
de calage permettant de combler l’espace entre le chevêtre et l’intrados du tablier.
Cas n°1. Tablier construit à son emplacement définitif sur ses appuis définitifs :
Le scellement des tirants d’ancrage aux appuis (chevêtres) est réalisé lors du
bétonnage de ces derniers.
Lors de la réalisation du tablier, on protège le tirant d’ancrage par une gaine
extérieur pour la désolidariser du tablier en vue de la mise en tension (voir § 8.2.3
Tirants d’ancrage précontraints par post-tension).
L’articulation entre l’appui et le chevêtre est créée par la création d’une surface
de contact réduit, comme pour l’articulation Freyssinet.
L’articulation est coulée en même temps que le tablier sur des coffrages de
l’épaisseur de l’articulation. Ces coffrages doivent être enlevés après bétonnage
afin de permettre à l’articulation de fonctionner.
À la fin de la réalisation du tablier, on peut procéder à la mise en tension des
tirants d’ancrage.
Après la mise en tension, les gaines extérieures sont à remplir de graisse
garantissant la protection anticorrosion. Un cachetage est fait avant la réalisation
de l’étanchéité du tablier.
Cas n°2. Tablier construit à son emplacement définitif sur des appuis provisoires :
Réaliser le scellement des tirants d’ancrage aux appuis (chevêtres) durant leur
bétonnage.
Lors de la réalisation du tablier, protéger le tirant d’ancrage par une gaine
extérieur pour la désolidariser du tablier en vue de la mise en tension (voir
chapitre § 8.2.3 Tirants d’ancrage précontraints par post-tension).
Le fichage est réalisé par matage10. Voir §12.7.2 Définition de scellement, matage
et calage. Le produit est mis en œuvre sans compactage sur le chevêtre et doit être
ferme afin de ne pas se déformer lors de la mise en charge.
Après la mise en œuvre du mortier, le tablier est déveriné et repose directement
sur ce fichage.
Après le fichage, on peut procéder à la mise en tension des tirants d’ancrage.
Après la mise en tension, les gaines extérieures sont à remplir de graisse
garantissant la protection anticorrosion. Un cachetage est fait avant la réalisation
de l’étanchéité du tablier.
Cas n°3. Tablier préfabriqué et mis en place a posteriori à son emplacement définitif :
Les tirants d’ancrage doivent être scellés aux le chevêtre préalablement à la mise
en place du tablier. Ceci est nécessaire pour avoir la résistance suffisante pour la
mise en tension des appuis.
Les tirants d’ancrage en place sont à introduire au droit des réservations prévues à
cet effet dans le tablier. Ainsi, lors du bétonnage du tablier, des réservations sont
à prévoir pour loger ultérieurement les tirants d’ancrage. Les réservations doivent
prendre en compte un jeu suffisant pour les éventuels défauts d’implantation lors
de la mise en place du tablier. Leurs dimensions dépendent de la méthodologie de
mise en place du tablier.
10
Une alternative au matage est de prévoir un coffrage biodégradable sur le chevêtre et d’injecter un produit
de calage permettant de combler l’espace entre le chevêtre et l’intrados du tablier.
Le fichage est réalisé par matage11. Voir §12.7.2 Définition de scellement, matage
et calage. Le produit est mis en œuvre sans compactage sur le chevêtre et doit être
ferme afin de ne pas se déformer lors de la mise en charge.
Après la mise en œuvre du mortier, le tablier est déveriné et repose directement
sur ce fichage.
Après le fichage, on peut procéder à la mise en tension des tirants d’ancrage.
Après la mise en tension, remplir les gaines extérieures de graisse pour garantir la
protection anticorrosion. Effectuer un cachetage avant la réalisation des reprises
de l’étanchéité du tablier au droit des réservations.
11
Une alternative au matage est de prévoir un coffrage biodégradable sur le chevêtre et d’injecter un produit
de calage permettant de combler l’espace entre le chevêtre et l’intrados du tablier.
Figure 37 : Suspension de l'ensemble appareil d'appui en sous face du tablier lors de la mise
en place du tablier
une épreuve de convenance (voir § 12.8 Épreuve de convenance de calage des appareils
d’appui) pour valider la procédure de réalisation du calage.
Quand le produit de calage a fait prise et possède une résistance suffisante, libérer
l’ensemble appareil d’appui, c’est-à-dire, désactiver les tiges de suspension qui
connectent les platines.
La mise sur appuis définitifs consiste à transférer les charges entre les vérins (boîtes à
sable ou autres) et les appareils d’appui définitifs. Cette opération est à réaliser une fois
que la résistance requise du produit de calage est atteinte.
Les appareils d’appui peuvent être disposés directement sur les appuis et recevoir la
passerelle préfabriquée sans l’intermédiaire d’autres dispositifs. Les défauts de rotation et
de contact doivent rester conformes aux hypothèses de calcul.
12.5.5.2. Préréglage
L’entrepreneur évalue les déplacements capables des appareils d’appui mobiles à pot ou
sphérique en fonction du calage effectué à une température moyenne de l’ordre de 10°C.
Cette valeur de déplacement doit être majorée pour tenir compte d’une possibilité de pose
à une température différente de la température moyenne.
Le préréglage des appareils d’appui est fortement déconseillé. Tout préréglage réalisé sur
site doit être effectué avec l’accord du fournisseur d’appareils d’appui et consigné au
DOE de l’ouvrage.
Selon le type de structure porteuse, les préréglages peuvent différer :
Cas des structures métalliques ou mixtes :
Si la température escomptée pour la pose est très différente de celle estimée dans les
calculs (cas par exemple d’un glissement important du planning de travaux), ou si la pose
devait s’effectuer dans des conditions assez extrêmes de température. Le fournisseur des
Vérinage du tablier
Les vérins doivent être positionnés aux emplacements prévus (utiliser des vérins avec
écrous de sécurité ou suivre avec des calages de sécurité au fur et à mesure du levage puis
de la descente).
Ils doivent être asservis de manière que leur déplacement ne puisse pas dépasser la
hauteur de levage prescrite.
Une attention particulière doit être portée aux efforts horizontaux pouvant exister dans le
tablier (cas du vérinage des appuis fixes).
Il est nécessaire de prendre des points de repère avant levage.
12.7.1. Généralités
L’attention est attirée sur le soin à apporter aux opérations de matage et de calage de
façon à ne pas générer d’efforts parasites imprévus dans la structure.
La qualité du bossage et de mise en œuvre des appareils d’appui est très importante sur un
ouvrage. Un soin tout particulier doit y être apporté afin d’éviter tout désagrément durant
la vie de l’ouvrage.
Le coût de la fourniture et de la mise en œuvre des appareils d’appui et de leurs bossages
est dérisoire au vu du coût d’un ouvrage. Cependant, le faible coût de ce poste n’est pas
représentatif de son importance puisqu’il s’agit d’une des parties les plus sensibles des
ouvrages d’art. Les appareils d’appui et leurs bossages transmettent les charges du tablier
aux appuis. Il s’agit donc d’un point critique sur lequel il faut porter une attention
particulière.
Préalablement au matage et calage des ensembles appareil d’appui, réaliser des épreuves
de convenance reproduisant les conditions réelles de mise en œuvre. Ces épreuves sont
décrites au §12.8 Épreuve de convenance de calage des appareils d’appui.
En amont de la réalisation des calages ou matages des appareils d’appui, l’entreprise doit
transmettre la procédure de mise en œuvre à la MOE. Cette procédure doit comporter les
mêmes que les items que les documents REA (PAQ, POC, analyse de risque).
Figure 41 : Injection du produit de calage lors de la pose des appareils d'appui sous
l'ouvrage
3. Après la mise en œuvre
Après la mise en œuvre, il est nécessaire d’appliquer une cure au produit de calage. En
cas de défaut de cure, le bossage peut présenter des fissures dues à la dessiccation du
produit.
La libération des appuis mobiles doit être réalisée dès que le produit de calage a fait sa
prise afin de ne pas introduire d’efforts horizontaux qui entraineraient des désordres dans
le bossage.
Le transfert des charges du tablier peut être réalisé lorsque le produit de calage a atteint la
résistance minimale requise, en fonction des charges qui sont appliquées.
Une fois le remplissage terminé, il est nécessaire de bien nettoyer l’appareil d’appui. La
méthode consistant, après mise en place d’un mortier, à venir poser sur celui-ci la platine
inférieure de l’ensemble appareil d’appui est proscrite.
12.8.1. Généralités
L’épreuve de convenance est l’ensemble des essais ayant pour but de vérifier qu'un
produit de calage ou matage - défini par sa formulation et fabriqué, transporté et mis en
œuvre dans les conditions du chantier - satisfera aux exigences précisées dans le marché.
Des épreuves de convenance doivent impérativement être effectuées sur le chantier avant
la mise en œuvre des produits de calages ou matage. Elles sont à réaliser dans les
conditions de mise en œuvre des appareils d’appui sous le tablier.
L’objectif de l’épreuve de convenance est de vérifier :
la conformité du ou des produits choisis,
la mise en œuvre possible dans les délais impartis (rendement),
les caractéristiques mécaniques atteintes en fonction du temps de prise,
la faisabilité de la mise en œuvre du produit.
Il est nécessaire de réaliser plusieurs épreuves de convenance, pour un même ouvrage, si
les mises en œuvre et/ou les dispositions constructives des appareils d’appui diffèrent.
L’essai de convenance doit être réalisé sur le modèle de l’appui le plus complexe de
l’ouvrage (généralement situé sur la ligne d’appui fixe).
Les épreuves de convenance sont à la charge de l’entreprise. Plusieurs convenances
peuvent être nécessaires en cas de non satisfaction des prescriptions de ce document et/ou
du refus de validation de l’essai de la part de la MOE.
En amont de la réalisation des épreuves de convenance, l’entreprise transmettra à la MOE
la procédure spécifique de réalisation de ces épreuves. Cette procédure ne peut en aucun
cas être utilisée ultérieurement comme procédure de mise en œuvre des appareils d’appui.
Les épreuves de convenances doivent être anticipées au moins 1 mois avant l’opération
de calage (pour permettre de modifier la procédure de réalisation voire le produit de
calage retenu).
Figure 45 : Pompe
13.1.1.2. Implantation
Avant mise en place du tablier, l’implantation des axes des appareils d’appui doit être
impérativement reportée sur les sommiers d’appui, et matérialisée par des repères scellés.
Si les appuis sont édifiés sous une structure ancienne à remplacer (cas fréquent lors du
remplacement des tabliers des ponts-rails) cette opération peut s’avérer délicate à réaliser.
Dans ce cas de figure, l’intervention de personnel qualifié, dont un géomètre, ainsi que
l’utilisation de matériel spécifique est nécessaire.
Lorsque l’enjeu est très important (cas par exemple de remplacement de tablier lors d’une
interception de circulation de courte durée), cette implantation doit être confirmée par une
autre implantation contradictoire effectuée elle aussi par du personnel qualifié.
13.1.1.3. Nivellement
La tolérance de pose des appareils d’appui d’une même ligne d’appui ou des différentes
lignes d’appui est déterminée en fonction du type d’ouvrage et des hypothèses de calcul.
Annexe 2 : Processus
d’agrément des appareils
d’appui à pot et
sphériques
Processus de l’agrément
Le fournisseur d’appareils d’appui fait une demande au Département des
Ouvrages d’Art de SNCF Réseau afin d’être admis dans la liste des fournisseurs.
Dans un premier temps il devra fournir un plan d’assurance qualité général
(PAQ) qui comprendra :
o Note de calcul type accompagnée des plans génériques des différents
types d’appareils ;
o Note d’Organisation Générale (NOG) détaillant les moyens humains et
matériels ainsi que la gestion des approvisionnements.
Dans le cas d’une fourniture spécifique (appareil avec indication de charge,
injectable, etc.) le fournisseur doit établir une procédure particulière qui est
transmise pour Visa au Département des Ouvrages d’Art de SNCF Réseau.
Le Département des Ouvrages d’Art de SNCF Réseau organisera une visite en
usine après avoir validé le PAQ général. Cette visite a pour objectif de vérifier les
éléments décrits dans le PAQ général et la qualité de la fabrication. Cette visite
permet de statuer sur l’admission dans la liste des fournisseurs autorisés.
Suivi de la prestation des fournisseurs autorisés
Ce suivi est réalisé par le Département des Ouvrages d’Art de SNCF Réseau qui
assure des visites ponctuelles et aléatoires en usine afin de garantir le maintien
des conditions qui ont autorisé l’acceptation du fournisseur.
Le Département des Ouvrages d’Art de SNCF Réseau doit être informé en
continu des commandes passées par SNCF Réseau au fournisseur.
En cas de non-conformité majeur constatée lors de ces visites ou dans des
appareils d’appui fournis à SNCF Réseau, le constructeur peut être radié de la
liste des fournisseurs autorisés.
Etant donné l’évolution continue des documents normatifs et les différents retours
d’expérience, le Département des Ouvrages d’Art de SNCF Réseau se réserve le
droit de demander à tout moment une mise à jour de la note de calculs et plans
type et de la NOG pour nouvel examen.
Fiche d’identification
Identification du texte
Titre Conception et mise en œuvre d’appareils d’appui pour
ouvrages d’art
Référentiel Référentiel Ingénierie
Nature du texte Règle
Niveau de confidentialité Interne SNCF Réseau
Sécurité Non
Émetteur DGII DTR OA
Division SET
Référence IG91221
Index utilisateur (plan de classement) (EF 09 B 02)
Complément à l’index utilisateur
Ancienne référence IN01221
Date d’édition 20-07-2020
Version en cours / date Version 01 du 20-07-2020
Date d’application Applicable à partir du 01-09-2020
Mode de distribution initiale Standard
Approbation
Rédacteur Vérificateur
Alba Lozano Guillaume Garnier 20-07-2020
Romain Boulo 20-07-2020 Chef de la Division SET
Approbateur Administrateur
Loïc Boidin 20-07-2020 Benjamin SORREL
Chef du Département des OA
Textes abrogés
Néant
Textes de référence
Prescriptions techniques pour la surveillance et la maintenance des ouvrages d’art
métalliques, Document d’application, IN02084, 23-01-2003.
Règles de conception, réalisation et contrôle des ouvrages provisoires et les opérations de
construction, Règle, IG90033, 02-01-2018
Distribution
Résumé
Ce document définit les règles pour la conception et la mise en œuvre des appareils
d’appui des ouvrages d’art (ponts-rails, ponts-routes et passerelles).
SNCF RÉSEAU
SIÈGE SNCF RÉSEAU
DJC Organisation Documentation – Pôle PTR
15 /17 rue Jean-Philippe RAMEAU @ infra.irh-ptr-fch-obs-tr@sncf.fr–
CS 80001
93418 LA-PLAINE-SAINT-DENIS CEDEX
CRT : PARIS-NORD