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LA MUSIQUE BAROQUE

INTRODUCTION:

On définit « baroque » la période musicale de l'histoire allant de 1600 à 1750. Baroque est un terme venant du
portugais « barroco » signifiant « perle irrégulière ». Au cours de cette période d'une très grande richesse
naissent les premiers opéra, oratorios, cantates, suites, sonates, et concertos...
La viole de gambe, apparu au XV° siècle en Espagne mais tomba dans l'oubli pendant plus de deux siècles. Cet
instrument à corde refait surface au XVI° et XVII° siècle, à la musique baroque.
Comment l'oeuvre « Tous les matins du monde » rend hommage à la musique baroque?
Nous verrons tout d'abord l'histoire de la musique baroque, puis le rôle qu'elle tient dans l'oeuvre.

HISTOIRE DE LA MUSIQUE BAROQUE:

L'invention vraiment caractéristique de la période baroque c'est celle de la basse continue . Aussi les
compositeurs de la période baroque se différenciaient assez difficilement des autres , parce qu'ils respectaient
tous des exigences d'écriture de style et de forme relativement limitées . Il est très facile de reconnaître un
morceau baroque d'un morceau classique ou romantique ; par contre , il est bien moins évident de distinguer
entre deux compositeurs baroques, et cela vaut même pour les compositeurs les plus connus . La musique
baroque se caratèrise le plus souvent par la présence d'une basse continue , d'un rythme et d'une cadence
continuelle , simple et régulière , et elle est la plupart du temps construite autour d'un ou de deux solistes. Tout
comme la musique de la Renaissance, la musique baroque tend à se priver de nuances sonores très
caractéristiques. Bien qu'il peut y avoir des changements et des contrastes de dynamique , elles sont rares et
lorsqu'elles arrivent, brutales et sèches.
Il s’agit d’une composition musicale opposant un ou plusieurs instruments solistes à un orchestre. Vivaldi, à la
suite des compositeurs italiens Corelli et Torelli, participe au développement de ce genre très prisé par les
générations suivantes.
À l’époque de Vivaldi, c’est le concerto grosso qui domine : un ensemble de solistes (le concertino) dialogue
avec l’orchestre (le ripieno). Progressivement, Vivaldi va faire ressortir non plus un bloc d’instruments, mais un
seul soliste. Ce choix est à peu près définitif à partir des concertos du recueil La Stravaganza, édité à 36 ans.
De plus, grâce au compositeur vénitien, le concerto adopte rapidement une forme en trois mouvements, vif-
lent-vif, qui se généralise par la suite. Les concertos de Vivaldi sont traités de telle manière qu’ils permettent
au soliste de mettre en valeur tout son talent.

CONTEXTE DE COMPOSITION

Le 14 décembre 1725, la Gazette d’Amsterdam annonce la parution de l’Opus n° 8 d’Antonio Vivaldi, Il


Cimento dell’Armonia e dell’ Inventione, un nouveau recueil de concertos pour violon. Treize ans après son
premier recueil, l’Opus n° 3 intitulé L’Estro Armonico (1711), et cinq ans après son dernier opus (1720),
Vivaldi poursuit dans le genre du concerto pour soliste qu’il a largement contribué à développer. Il en fixe la
forme en trois mouvements (vif-lent-vif) et généralise l’utilisation de la forme ritournelle dans les mouvements
rapides.
L’Opus n° 8 comprend douze concertos. Certaines de ces pièces, dont les fameuses Quatre Saisons, ont été
composées avant 1725 comme le laisse entendre la dédicace de Vivaldi au comte Wenzel von Morzin : Ne
soyez pas surpris, je vous prie, si, parmi ces quelques faibles concertos, V. ILL. S. retrouvera les Quatre
Saisons qu’elle a accueillies autrefois avec une très généreuse bonté. Le retard de la publication est sans
doute dû à des difficultés rencontrées par l’éditeur. Dans sa dédicace, le compositeur ajoute que les concertos
des Quatre Saisons sont désormais chacun accompagnés d’un argument littéraire : un sonnet pour chaque
saison (dont Vivaldi pourrait lui-même être l’auteur). La partition est annotée de lettres majuscules renvoyant
aux différents vers des sonnets, ainsi que de commentaires explicites sur ce que la musique cherche à illustrer
(« le chien aboie », « vents violents » ou encore « la complainte du villageois »). Vivaldi utilise de nombreux
effets et figuralismes déjà largement employés dans l’opéra, un genre dont il maîtrise à la perfection les
codes. Les ritournelles tutti des mouvements rapides peignent le décor et l’ambiance générale, tandis que les
passages solistes expriment des détails plus précis (comme des chants d’oiseaux bien spécifiques : coucou,
tourterelle…). Les mouvements lents, plus statiques, chargés d’une atmosphère souvent pesante, sont le
prétexte aux instants de repos et de sommeil.

Louis vous a sélectionné aujourd’hui un air très connu, très « relevé » voir carrément rock and roll (on a même
vu des reprises hard rock de cet air, si si) : les Quatre Saisons de Vivaldi.

Mais les Quatre Saisons se sont quatre concertos pour violon et orchestre à cordes alors il a bien fallu choisir.
Nous avons longtemps hésité : le Printemps et son introduction célèbre, l’Été et le thème de la tempête ou alors
moins original l’Automne pour coller à la météo. Et bien non, Louis ce matin a craqué pour l’Hiver.

Quatre saisons, quatre concertos, avec chacun trois mouvements. Œuvre majestueuse, chaque concerto, chaque
saison donc, est précédé d’un sonnet explicatif, servant à décrire la musique. Dans l’extrait que nous avons
choisi aujourd’hui, le premier mouvement de l’Hiver, la poésie est la suivante:

« Trembler violemment dans la neige étincelante,


Au souffle rude d’un vent terrible,
Courir, taper des pieds à tout moment
Et, dans l’excessive froidure, claquer des dents »

A vous de retrouver dans la musique les thèmes du poème !


Utiliser la musique comme moyen d’illustrer la neige, le vent, le froid… Qui avant Vivaldi avait eu cette idée ?
Formidable précurseur, Vivaldi avait déjà formalisé la forme classique du concerto et ses œuvres sont à la fois
robustes, puissantes autant que lyriques et poétiques. Écouter les envolées rythmiques puis les solos plus lents.
On a l’impression que le violon nous parle. Au XVIIème siècle, il préfigure déjà entre autres, le poème
symphonique.

Antonio Vivaldi est un compositeur italien du XVIIème siècle, violoniste virtuose, il fut ordonné prêtre ce qui lui
vaudra le surnom de « prêtre roux ». Prolifique, il a composé environ 50 opéras mais aussi de nombreuses
sonates et concertos (plusieurs centaines), de grandes œuvres religieuses… Il mourut à Vienne dans la pauvreté
et l’oubli en 1741. Il faudra attendre la fin du XIXème siècle pour que son œuvre soit redécouverte et le XXème
siècle pour qu’elle soit à nouveau jouée en public !

En plus de la vidéo que nous vous avons sélectionné, nous ne résistons pas au plaisir de vous inviter à découvrir
également la version des Saisons de Vivaldi recomposée par Max Richter que nous ajoutons sous l’interprétation
faite par Nigel Kennedy

La suite de la promenade musicale avec la sélection de la semaine dernière c’est par ici.

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