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Une première cause, de nature conjoncturelle, pourrait être liée aux prestations
d’aide mises en place par le gouvernement fédéral durant la pandémie, qui auraient
incité certains travailleurs à rester à la maison plutôt qu’à reprendre un emploi. En
effet, le programme d’aide aux personnes sans emploi, qui portait le nom de «
prestation canadienne d’urgence » (PCU). Les mesures d’aide du gouvernement
fédéral n’ont pas été la source de la pénurie de main-d’œuvre, mais elles ont pu
l’aggraver dans le contexte de la reprise économique post-COVID et d’un marché du
travail dynamique, mais offrant des taux de rémunération horaire peu alléchants. Les
individus, qui se comportent de façon rationnelle, préfèrent, la plupart du temps,
gagner de l’argent sans rien faire au lieu de se tuer à la tâche pour obtenir le même
gain. Comme c’est souvent le cas, certaines politiques publiques, élaborées avec de
bonnes intentions, mènent à de mauvais résultats.
Plus inquiétantes sont les causes structurelles qui risquent de perdurer bien au-delà de
la pandémie. Selon les prévisions d’Emploi Québec, 1,4 million d’emplois devraient
être pourvus au Québec au cours de la période 2019-2028. La grande majorité de ces
emplois (81,2%) serviront à remplacer près de 1,2 million de postes laissés vacants en
raison du départ massif des baby-boomers à la retraite.
Sans oublier que les jeunes d’aujourd’hui n’acceptent pas n’importe quel emploi et ne
voient pas le travail comme un devoir social. La qualité est une dimension essentielle
pour juger l’acceptabilité d’un emploi et les dimensions de cette qualité ne sont pas
forcément pécuniaires. Elles sont liées aux interactions sociales, à l’exercice de
l’autonomie et de l’initiative, et aux possibilités d’apprentissage pour développer ses
compétences.