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PUBLIÉ DANS WELCOME TO THE JUNGLE : 100 IDÉES INNOVANTES
AUTEUR.E
Laetitia Vitaud
EXPERT DU LAB
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Dans notre livre 100 idées innovantes pour recruter des talents et les faire grandir,
nous avons consacré un chapitre à la culture de l’apprentissage, que nous publions ici
en libre accès.
100 idées innovantes pour recruter des talents et les faire grandir
Découvrir
Dans la génération précédente, les opportunités d’apprentissage se limitaient à des
stages spécifiques en vue de maîtriser un nouveau logiciel ou d’acquérir les
compétences techniques indispensables. Aujourd’hui, l’enseignement peut être
individualisé et n’exige pas les mêmes moyens.
La formation dont vous aurez besoin au cours de votre vie se trouve au bout de vos
doigts, en ligne – Wikipédia, YouTube, TED, Khan Academy, Coursera. Les
entreprises ont souvent remplacé la curation de contenus par la création de contenus.
Mais, paradoxalement, la profusion n’est pas un gage de qualité et l’offre disponible
ne signifie pas que l’on apprend davantage. Il vous appartient donc de développer une
solide culture de l’apprentissage dans votre entreprise.
Selon Debra Corey et Glenn Elliott, auteurs de The Rebel Playbook for
World-Class Employee Engagement , trois conditions définissent la culture de
l’apprentissage :
Etsy est une entreprise qui prend l’apprentissage à cœur. Cette plateforme d’e-
commerce spécialisée dans les articles faits main et vintage a été créée en 2005.
Dès le début, elle avait l’intention de mettre en valeur la richesse des interactions
humaines entre les vendeurs et les acheteurs, et entre collègues. À tous les niveaux de
l’entreprise, les salarié.e.s sont encouragé.e.s à apprendre les uns des autres. Une
« école Etsy » a été créée, dans laquelle ils apprennent et s’enseignent mutuellement
différentes disciplines (dont certaines ne sont pas en relation directe avec leur travail,
par exemple les claquettes). Une équipe dédiée, dite « d’apprentissage et de
développement », aide les salarié.e.s à optimiser leur parcours professionnel et leur
carrière.
Lorsque des erreurs se produisent, ce qui arrive inévitablement, elles sont analysées au
cours de blameless post-mortems (analyses a posteriori sans recherche de coupables.)
Lorsqu’il était directeur technique d’Etsy, Chad Dickerson a inauguré cette pratique
dans son département. Devenu PDG, il l’a généralisée à toute l’entreprise. Sa méthode
semble avoir survécu à son départ.
Dans les domaines tels que la santé, le reporting des erreurs médicales sans
recherche de coupable s’avère un moyen de réduire le nombre d’accidents et de
décès. Dans d’autres secteurs, il s’agit surtout de stimuler l’innovation. « Nous
partons du principe que le post-mortem doit permettre de découvrir ce qui s’est passé
et d’éviter que cela se reproduise, nous ne cherchons pas de bouc-émissaire », précise
Dickerson. Résultat : « Nous avons une entreprise qui apprend et progresse plus vite.
»
« Les entreprises moins axées sur les compétences cherchent et désignent des
coupables, les sanctionnent et les mettent à l’index », analyse John Allspaw, senior
vice-président responsable des opérations techniques qui supervise les post-mortems
chez Etsy. Il estime que cette méthode aide les salarié.e.s à assumer la responsabilité
de leurs erreurs et à en tirer des leçons.
Une culture sans recherche de coupable repose sur cette triple démarche :
Partir du principe que les individus sont de bonne foi. Allspaw souligne :
« Les employés prennent des décisions en se fondant sur ce qu’ils estiment juste
pour l’entreprise. »
Rechercher les causes, pas les coupables : la responsabilisation repose sur la
volonté d’apprendre à partir des faits et de reconnaître que dans des systèmes
complexes, il existe rarement une cause unique.
Laisser du temps : les gens ont besoin de temps pour accepter de rendre
compte de leurs erreurs.