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م Cours 3 : Gestion du patrimoine
MmeNTATAR
A- LE PATRIMOINE URBAIN
٠" Depuis 1982, sept sites ont été classés et font partie du patrimoine mondial :
□ Tassili N’Ajjer
□ Tipasa
□ D؛jem ila
□ Timgad
□ Kalâa des bani Hammad
□ Vallée du M’Zab
□ La Casbah d’Alger
- La loi n° 98-04 du 15 juin 1998 relative à la protection du patrimoine culturel Art.2, Art 3,
Art. 8.
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Exemple de monuments et sites classés.
1-Liste des monuments et sites historiques classés de Tébessa en tant que patrimoine national.
Les lé^slations ne les prennent pas en compte, mais il feut ٠ ٠ aussi, que les
outils de gestion d’une, ﻟﻴﺎ1 هhistorique sont autrement plus difficiles à mettre en place que
ceux d’un simple monument et que trop d’enjeux sont en cause pour des sœiétés urbaines en
pleine explosion.
Paradoxalement, alors que les législations nationales f o r e n t assez largement ces
patrimoines constitués par ces ensembles historiques ou traditionnels, sites urbains ou ruraux,
de tels ensembles, dans les pays des rives sud et Nord de la m^iterranée, sont néanmoins
reconnus puisque nombre ¿’entre eux figurent sur la liste du patrimoine mondial de ’؛Unesco.
On rappellera, à cet égard, qu’il apparàent ﺳ ﻪEtats ، ظprésenter les biens culturels à inscrire
sur ظliste par le comité intergouvernemental du patrimoire mondial de !’Unesco, et l’Etat
concerné doit normalement s’engager à en assurer la protection par sa législation interne : ال
ne s’agit donc pas d’une protection internationale mais plutôt d’un” label», mais pour certains
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européen dans les consciences intellectuelles, puis collectives, considéré comme un héritage
commun à protéger, est largement issu de la mort des civilisations traditionnelles européennes
sous la poussée des révolutions politiques puis de rindustrialisation.
Les bâtiments anciens,et plus seulement antiques, ont été abandonnés et ruinés du
tait de la perte de leurs usages traditionnels et ظreconnaissance d’une valeur patrimoniale,
donc culturelle, différente de l’usage commun, est un regard nouveau porté par les sociétés
occidentales sur un monde en tram de disparaître. La modernité qui accompagne
!’industrialisation va entraîner des destructions massives de ce que nous considéron>؛
aujourd’hui comme patrimoine, et ceux sont bien d’abord des monuments insignes,
emblématiques qui seront sauvés, mais à titre de reliques d’un univers bâti, fruit d’une cultare
qui s’effondre (I).
Le monde culturel des pays" sud riverains " d e l à méditenanée n’a pas fait ce
même cheminement mental, sauf très récemment et chez des élites capables de ^nser leur
propre monde dans deux cultures : la leur, restée largement traditionnelle et la culture
occidentale. £٥ effet, les cultures de ces pays majoritairement fondées sur l’islamه ؛، اla
séparation, du laïc et du reli^eux n’est pas reconnue et n’est pas fait de société comme en
£ ٧٢٠٣ »؛،¿dentale (même lorsque œrtains pays comme la Turquie ou la Tunisie ظ
professent), pays où le rapport au temps est er^ore majoritairement marqué par une culture
ﺀ ﺳ ﺎ! ه, paysanne ou nomade, ﻣ ﻤ ﺴ ﺎou rurale de type traditionnel (voire cyclique, plus
ou moins immobile) et ou l’histoire, au sens moderne du tenue n’a pas émergé comme un أﻟ ﻆ
collectif, ne reconnaissent pas comme "patrimoine" leur en^ronnement اأةفou mob؛l؛er
Nombre de ces cultures" traditionnelle ,Vivants ont su garder un usage du bâti,
voire des objets mobiliers conforme à leur vocation, car l’industrialisation et la modernité
n’ont pas encore bouleversé les modes de production et les modes de vie : les mosquées, les
medersas sont d’abord des lieux de culte et de prière ou de ا ا م ؛ سavant d’êfre, parfois, des
monuments historiques...et tant mieux! On pourrait d’ailleurs noter que c’est dans les
cultures restées le plus fortement religieuses, dans le monde musulman évidemment, mais
aussi dans le monde byzantin, puis en Europe du sud, que le patrimoine religieux « ٤
globalement le mieux préservé par ses communautés utilisa^ces, même si c’est parfois au
prix de confits entre les autorités protectrices du patrimoine et les officiers du culte...et
même si l’authenticité du patrimoine en souffre parfois.
Mais dans ce monde sud m^literranéen, la modernisation accélérée qui est en
cours e n t r a i t de profondes mutations de vie met en (langer le patrimoine "ordinaire",
commun, notamment les quartiers et villes historiques, villages traditionnels, palais et
demeures même...selon une évolution que nous avons connue 11 y a plus d’un siècle. ٠٥ ٣ ،
affirmer, sans risque de paradoxe, que le patrimoine apparaît au moment où 1 آest en danger de
mort
Si !,on ajoute à ces phénomènes une certaine occidentalisation des modes de ^ ؛nsée (du
moins dans les milieux ؛ntellecti«؛ls) on ne s’é to n n a pas de voir les préoccupations
patrimoniales changer de nature et d'amplitude. ﻣﺤﺎprotection de ce patrimoine pour des
raisons culturelles (c’est aussi sauvegarder des racines, des cultures dont les risques de
disparition sont analysés par les responsables, et dont les risques ^litiques ne sont pas
absents) apparaît alors dans les programmes internationaux comme en témoigne le
programme de coopération euro méditerranéen issu de la conférence de Barcelone de 1995.
refondre totalement ses anciens tejdes, issus صd’une ﻫ ﻬ ﺞ0 هfrançaise et d’une in،
italienne, pour adopter un code moderne du patrimoine, largement inspiré et adapté des acq؛.
et ، ظl’expérience française (et ce, tout فfait volontairement). Le Maroc a un $ystème proch
de l’ancien système français.
ﻣ ﺎSyrie protégé son patrimoine archéologique et ses monuments et semble connaître la
notion d’ensemble (mais l’application pratique serait ةvérifier)(!)-
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3.1-Le cas de Naples
plus que par les pouvoirs publics. Du moins les habitants ont-ils fortement réagi et sollicité les
autorités dans ce domaine ; et les associations ont joué un rôle important non seulement pour
dénoncer l’état de dégradation de ce patrimoine et réclamer des interventions urgentes, mais
aussi pour sa connaissance et sa réhabilitation en fournissant de nombreuses études et
propositions.
ﻣ ﺎconcept du patrimoine a évolué avec le 11 .؛؛١٥٣ ne faut plus ^nser à protéger
les monuments mais les abords de ces monuments ainsi que le tissu urbain qui le contient
Avec la prise de conscience des habitants, la question des centres historiques ne doit pas être
le domaine réservé des spécialistes de l’urbanisme et de la conservation du patrimoine, elle
doit concerner la société toute entière, habitants, associations et cliercteurs. Tout peut être
considéré comme patrimoine. ٥ est devenu impossible de dissocier ظpatrimoine du reste de
son environnement ﻣ ﺎpatrimoine est bien plus qu’un objet du passé. De ce faite soulignons
l’évolution de sa terminologie : "d’objet d’intérêt artistique et historique", on est passé à la
notion de " b ie n " ص!ااﺀ, plus unitaire et plus vaste. Une autre évolution parallèle est
sensible pour la notion patrimoine ﺷ ﻬ ﺎ: on est passé du monumern singulier فprotéger au
monument inséré dans son contexte urbain et au tissu urbain Jui-même, avec les activités qui y
ttouvent place. L’idée d’une identité à maintenir dans les centies historiques a fait du chemin,
et avec elle l’idée que طpréservation du patrimoine bâti est liée à celle du tissu urbain.
Dans les centres historiques trop souvent, la présCTvation, la gestion et la
protection des biens patrimoniaux ne porte que sur les objets eux-mêmes, sans que leurs
environs immédiats ou étendus ne soient considérés comme contribuant à leur valeur. Le
risque de conflit entre le monument ou l’ensemble patrimoniale et son contexte est accentué
par les insuffisances du cadre législatif qui ne prévoit pas toujours de protection ou
d'évaluation des impacts patrimoniaux pour les abords des monuments ou des ensembles
patrimoniaux