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Mécanique des fluides

1ère partie

Olivier LOUISNARD

Centre Poudres et Procédés


Bureau 1C6 – tel 30 62
Email : louisnar@enstimac.fr
Plan du cours
Séance de Chapitre
cours poly

C1 Généralités. Définitions. Forces sur un fluide 1-4


C2 Hydrostatique 4
C3 Equations de conservation 2 et 3
C4 Mouvement d’un fluide 5
Cas du fluide parfait incompressible 6
C5 Forces exercées par un fluide sur une structure 3 et 5
C6 Pertes et gains de charge. Pompes et turbines 6
Cours connexes

Analyse vectorielle
Prérequis Mécanique
Thermodynamique

Phénomènes de transferts
En parallèle Thermodynamique et procédés
Mécanique des milieux continus

Mécanique des fluides 2ème partie


Suite Transferts convectifs
(Option énergétique)
Prérequis

Mathématiques
 
 g dS,  g dV , ,
x y
, , grad, rot, div
S V
Mécanique
dP
F  dt
Loi de la dynamique

Thermodynamique
U  K   W  Q Premier principe
 (= conservation de l’énergie)


Qu’est-ce qu’un fluide ?
• pas de forme propre
• s’écoule si on lui applique une force
• prend la forme du récipient
Les molécules interagissent (peu pour les gaz)
Gardent une certaine mobilité les unes par rapport aux autres.
Pas d’ordre comme dans un solide (ou peu)

Limite solide / fluide parfois floue :

• dépend de la dynamique de la sollicitation


(sable mouillé, polymères, pâtes)
• états semi-ordonnés (ou « indécis »)
(liquides vitreux, cristaux liquides, colloides)
• dépend de l’échelle de temps considérée (glacier)
Quelques fluides
Monophasiques
eau, air, huile, métaux fondus
Multiphasiques
• aérosols (brouillard)
• émulsions (lait, vinaigrette, anisette...)
• suspensions (pâtes, boues)
• liquides à bulles (surface de l’océan, fluides de refroidissement)
« Complexes »
• magma, plasmas, ferrofluides (propriétés magnétiques)
• polymères, micelles, cristaux liquides (molécules 1D ou 2D...)
• milieux granulaires (sable, poudres)
Ferrofluides

Cristaux liquides

Lait Liquide à bulles


Description d’un fluide

Macroscopique : celle qui nous intéresse


• à notre échelle
• milieu continu (?)

Microscopique
• atomes ou molécules + ou - libres les uns / aux autres
• Liquide = fort encombrement / interactions forte
• Gaz = faible encombrement / interaction faible

On cherche à représenter ce que l’on voit :


description macroscopique
Analogie
x 

 macro
Echelle x
(la notre)
  dx

x  
 N i

dN Méso
 dx 

Echelle micro
Hypothèse de milieu continu
Comment définir une densité  et une vitesse v variant continument / x,y,z ?

Masse volumique x,y,z?kg/m3) Vitesse vx,y,z?


(x,y,z) mi
mi vi
(x,y,z)
  dV
 
V
   dV
Echelle macroscopique Echelle mésoscopique Echelle microscopique


x, y,z,t  
 m i


dM
vx, y,z,t  
 mv i i

dP
 dV m i
 dV
Masse volumique (kg/m3) Champ de vitesses

  et v grandeurs continues
 (et dérivables...) / à x, y, z
Pas toujours vrai .... (ondes de chocs, vides poussés) 
Grandeurs volumiques
G(t) grandeur extensive contenue dans V
dG
On définit : g(x, y,z,t) 
dV
soit Gt    g dV
V
g grandeur volumique (G/m3)
dV
M t     dV Masse de fluide dans V
 V
Pt    v dV 
V Quantité de mouvement de V
V
 K t    v dV 1
2
2
Energie cinétique de V
 V
U t    u dV Energie interne de V
  K(t), U t
M(t), P(t),  V
grandeurs globales
x, y,z,t, vx, y,z,t, ux, y,z,t  grandeurs locales

Remarque : V peut être fixe ou mobile (par rapport à nous)
Masse volumique
x,y,zen kg/m3 Eau 1000 kg/m3
Mercure 13000 kg/m3
Air 1.3 kg /m3
En général différente d’un point à un autre

Varie avec la température (même pour un liquide)


Varie avec la pression (peu pour un liquide)

Une approximation bien utile : le fluide incompressible


 = 0 constant par rapport à t et x,y,z
Conditions de validité : plus tard

M t     dV  V Masse de fluide dans V


V
Forces exercées sur un fluide

S dS
dV
V

 surfaciques
Forces  ou « de contact »
exercées surchaque élément de surface dS

(pression, frottement visqueux)

Forces volumiques
exercées sur chaque élément de volume dV
(poids, forces d’inertie, magnétiques, ...)
Forces de pression: approche
intuitive
Fp1 Equilibre: Fp +mg = 0
• Fp vers le haut
Fp
Liquide en équilibre • Fp  mg  Vg  hSg
n1
mécanique S1 donc Fp proportionnelle à S
h
 • Fp = Fp1+Fp2
S2 • Fp1 et Fp2 orthogonales à S1, S2
n2 • Fp1 et Fp2 vers l’intérieur de V
P=mg
• on écrit
S Fp1= -p1 n1S1
Fp2 Fp2= -p2 n2S2
Origine microscopique
Gaz Liquide
Echange de quantité de mouvement Forces de répulsion
avec les molécules de Van der Waals

dS dS
n Fp= -p n dS n Fp

Système subissant
la pression
Force de pression
Expression générale : on considère un volume V fermé par une surface S
découpée en petits éléments de surface dS, de normale sortante n
S

n
dS
Fp =  dF p Fp =  -p.n dS
dFp= -p n dS dS S S
V A retenir
n

Remarque importante : en vertu du théorème de la normale  n dS = 0,


on peut ajouter ou soustraire uneconstante arbitraire
 à p : Sfermée
Fp =  -(p-p ).n dS
0

S
Forces volumiques
-dV.(ae+ac)
Poids : somme des poids élémentaires dm.g = dV.g
de toutes les particules fluides dV
dV
V P=  g dV Attention !
a priori x,y,z)
V
gdV
Forces d’inertie : somme des forces d’inertie élémentaires
(en référentiel non -dm.(ae+ac) = -dV.(ae+ac)
galiléen)
de toutes les particules fluides dV

 Fie+Fic =  -(a +a ) dV


e c

V
Forces électromagnétiques : Obtenues de la même façon.
Responsables du champ magnétique
(pour info : plasmas, magma, ferrofluides)
terrestre (magnéto-hydrodynamique)
Hydrostatique :
équation globale
Décrit un fluide immobile (dans un référentiel galiléen ou non)
Equilibre entre :
Forces de pression Forces volumiques
Fp
Fp =  -p.n dS S dS
P=  g dV
S V
V n

 
Fp+ P = 0  -p.n dS +  g dV = 0 A retenir
S V
Hydrostatique :
équation globale
• La résultante des forces de pression est toujours dirigée vers le haut
c’est la poussée d’Archimède !

• Equation peu pratique pour calculer le champ de pression


Il faut la réécrire sous forme « locale » = exprimée en tout point
grâce à des opérateurs d’analyse vectorielle.
Hydrostatique :
équation locale
 -p.n dS +  g dV = 0
S V

Or (formule de Green):  -p.n dS =  -grad p dV


S V
Donc :  -grad pdV +  g dV = 0, vrai quel que soit V
V V

L’intégrande doit être nul, soit grad p = g


 
A retenir
Hydrostatique :
équation locale
grad p = g

• Peut être intégrée pour trouver le champ de pression p(x,y,z)


dans un fluide au repos

• Condition aux limites : p = patm sur la surface de contact avec l’air

• Les surfaces isobares p(x,y,z) = Cte sont perpendiculaires à g

• La pression augmente quand on se dirige dans le sens de g


(c’est le problème du plongeur)

• La pression diminue quand on se dirige en sens inverse de g


(mal de l’altitude, pressurisation des cabines d’avion)
Hydrostatique en
référentiel non galiléen
Le fluide est immobile par rapport à un référentiel R’ qui accélère / R

• une cuve ou un verre dans un véhicule qui freine/accélère (ae horizontal)


• miroirs liquides (cf. TD), centrifugeuses (ae radial)
• expériences en gravité 0 (ae = g)
Il faut ajouter la force d’inertie d’entraînement
La force de Coriolis est nulle car le fluide est immobile


Fie-ae dV Fic0
V
Fp+ P + Fie= 0  -p.n dS +  g - a )dV = 0
e
S V
Tout revient à remplacer g par la « pesanteur apparente » g - ae

Hydrostatique en
référentiel non galiléen

Sous forme globale :  -p.n dS +  g-a ) dV = 0


e
S V
Sous forme locale : grad p = g -ae)

Les surfaces isobares p(x,y,z) = Cte sont maintenant perpendiculaires à g-ae


 
Force d’Archimède
• Ce n’est rien d’autre que la résultante des forces de pression.
• On cherche en général la force exercée sur un corps étranger au fluide
• Solide ou bulle dans liquide, ballon d’hélium dans l’air...

On remplace
Fp= ? Fluide par du fluide Fp Fluide
immobile immobile
S S
Corps V Fluide V
étranger en
équilibre

fluideVg
Le champ de pression est le même dans les deux cas, donc Fp aussi.
L’équilibre dans le deuxième cas montre que Fp= - fluideVg
Force d’Archimède

Fp= - fluideVg
S
Corps V
étranger

Pcorps= corpsVg

Le corps n’est pas en équilibre :


Pcorps+ Fp = (corps-fluide)Vg ≠ 0 • corps >fluide : il descend
• corps <fluide : il monte
Force d’Archimède
On peut généraliser le raisonnement au cas où un objet partiellement immergé.
On retiendra : Fp= - fluideVimmergé g
Dans ce cas l’équilibre est possible :
Iceberg Bateau en alu

V V
Vimmergé
Vimmergé

Pcorps+ Fp = (corpsVcorps-fluideVimmergé ) g = 0

Le corps est moins dense Le corps est pourtant plus dense


fluide>corps corps >fluide
Vimmergé < Vcorps mais Vcorps < Vimmergé
Densité

On définit la densité d’un corps

d = corps/ eau si solide ou liquide

d = corps / air(20°C,1 atm) si gaz


Moment des forces de pression
Utile pour les problèmes de stabilité / à la rotation.
S

dS V
n dFp= - pn dS dS
M
A n
AM M

Moment total en A de Fp = somme des moments élémentaires en A des dFp

MA(Fp) =  AM  dF p
soit MA(Fp) =  AM  - pn dS
S S
En particulier, on peut définir le centre de poussée C sur le volume V
C’est le point C tel que MC(Fp) = 0
Le second théorème de la normale 
MA(Fp) = AM  - (p-p0) n dS

permet de retrancher une constante à p : S
Rappel sur les unités
Masse volumique , unité SI : kg / m3

Pression p :

• unité SI : N / m2 = kg m-1 s-2 = Pa (Pascal)


• 1 bar = 100 kPa
• 1 torr = 1 mm Hg
•.1 psi = 1 pound / square inch

Pression atmosphérique :

1 atm = 1,01325 bar = 101325 Pa = 760 torr = 14,70 psi


Exercices d’application
de l’hydrostatique
• Intégration de l’équation de l’hydrostatique

- dans un liquide incompressible


- dans l’atmosphère
- dans en liquide en référentiel non galiléen

• Mesure de la densité avec un tube en U

• Force de pression et moment sur une paroi de bassin


Principes de conservation

La nature conserve plusieurs grandeurs :

• la masse
• la quantité de mouvement
• l’énergie

« Rien ne se perd, rien ne se crée »


Principe de conservation

Bilan d’une grandeur G dans un volume V


Flux entrant Flux sortant
de G de G
Habitants d’un pays V
De l’argent
Masse Destruction
G = Quantité de mouvement Production
de G
de G
Energie
Charge électrique
dG
 fe(t) -fs(t) +R+(t) -R-(t)
dt
Bilans pour un fluide
Système = Volume de fluide V FIXE
• limité par S Rappel : Gt    g dV
• contenant une certaine quantité G V
• traversé par du fluide transportant G
S = Se + Ss

Ss Comment G(t) varie ?


Se V

On veut calculer  e t  - s t  = FLUX


quantité de G quantité de G
qui entre dans V qui sort de V
par sa frontière Se par sa frontière Ss
Deux sortes de flux
Flux = mouvement d’une grandeur à travers une surface
• convectif = transporté par le fluide (à cause de v)
• diffusif = causé par un gradient
Exemple pour un flux d’énergie :

Diffusif Convectif
(du chaud vers le froid) (forcé par le mouvement du fluide)
Flux convectif
Quantité d2G passant par dS S = Se + Ss
pendant dt ?
Se v Ss
dS
n
n dS
V n
q
vdt
v v
d2V
Par Ss tout entier il sort donc pendant dt
Pendant dt, le fluide balaye
un petit volume d2V dGs = dt  g v.n dS
d2V = dS vdt cosq=v.n dS dt Ss
Par Se tout entier il rentre donc pendant dt
d2G = quantité de G dans ce volume
= gd2V = g v.n dS dt 
dGe = - dt g v.n dS
Se
Flux convectif (suite)
Pendant dt, la variation de G dans V est donc :

dG = dGe - dGs = - dt  g v.n dS - dt  g v.n dS = - dt  g v.n dS


Se Ss S
-
Ce qui rentre Ce qui sort
S = Se + Ss
v.n < 0 La contribution du mouvement
v Ss du fluide à la variation de G est
 v.n > 0 donc :
Se
n
dS

 g v.n dS
V n dG
=-
v dt
S
Bilan pour un fluide
Le bilan de G dans un volume V est donc:

dG d

dt dt
 g dV = -  g v.n dS + flux diffusifs
+ création - disparition
V S

fe(t) -fs(t) +R+(t) -R-(t)


S
  v
n
dS
V n
v
Bilans sur un tube de courant
Objectif : avoir des équations plus simples sans  ni 
V S
Le prix à payer : faire des hypothèses simplificatrices
v
Slat v
Tube de v V
S Ss
courant : n e

Slat  v  n
v.n > 0
v.n < 0 n v
v.n = 0
v
S = Se + Ss + Slat
v

 g v.n dS =  g v.n dS +  g v.n dS +  g v.n dS Hypothèses


supplémentaires ?
S Se Ss Slat
Bilan sur un tube de courant
Hypothèse : g uniforme sur Se et Ss (justifié pour des écoulements en conduite)
On définit les vitesses moyennes > 0 ve et vs en entrée et en sortie :

 v.n dS
veSe = - vsSs = v.n dS
S S
 g v.n dS = g  v.n dS = - g v S  g v.n dS = g  v.n dS = + g v S
e s

e e e e s s s s

Se Se Slat v Ss Ss
v
v V
n Se Ss
 Slat
v  n
v.n > 0
v.n < 0 v
v
 dG 
Le bilan sur la grandeur g devient : = geveSe - gsvsSs + R  t  - R- t 
dt
Justification tube de courant
Ecoulement laminaire Ecoulement turbulent

Approximation écoulement piston On définit une vitesse


moyenne v sur la section, par :

vS =  v.n dS
S
Récapitulatif : bilan de G
Dans un volume V :
S
v
dG d

dt dt
 g dV = -  g v.n dS + R  t  - R- t  n V
dS
n
V S v
Sur un tube de courant :

v
dG v
 = geveSe- gsvsSs + R t - R- t Se v V Ss
dt n
v n
v
v

Bilan de matière
•G=M masse
• g =   masse volumique
• R+ -R-= 0 ni production, ni destruction,
ni flux diffusifs (pour un fluide homogène)

Général :
dM d
 
dt dt
 dV = -   v.n dS
V S

dM
Tube de eveSe - svsSs
:
courant dt M = vS débit massique
Me Ms (noté aussi q)
 
Conservation de la quantité de
mouvement
P’1=m1v’1

P1=m1v1
P1+ P2 = P’1+ P’2

Choc
Variation de QDM de 2 :
P2=m2v2
P’2-P2 = P’1- P1 = F 1/2 t
Echange de QDM <=> force :
P’2=m2v’2 P2= F 1/2 t

dP
F Une force « produit » de la quantité de mouvement.
dt
Bilan de quantité de mouvement

•G=P quantité de mouvement


• g = v   densité de quantité de mouvement
• R+ -R-= S Fext loi de la dynamique

dP d

dt dt
 vdV = -  v (v.n) dS F ext

V S

dP
eve(veSe) - svs (vsSs) Fext
Equations
Tube de
 courant : dt vectorielles
Meve Msvs
 
Conservation de l ’énergie
Pour un système fermé (qui n’échange pas de matière) :
Q

U1, K1 U2, K2

Q  QÝdt
W Pendant un temps dt :
W  WÝ dt
QÝ, WÝ puissances (en Watt)
(U+K) = (U2+K2) - (U1+K1) = W + Q dU  K  Ý Ý
Joule W Q
dt 

Bilan d’énergie

• G = U+K énergie interne + cinétique


• g = u + v2/2)  densité d’énergie interne + cinétique
• R+ -R- = WÝ Q Ý premier principe de la thermo

d (U+K)

dt

d
dt
 u + v2/2)dV = -  u + v2/2) (v.n) dS  WÝ Q
Ý

V S

d
e (ue + ve2/2) (veSe) - e (us + vs
(U+K) 2/2) (v S )  WÝ Q
Ý
Tube de s s
courant : dt 2 2
Me (ue + ve /2) Ms (us + vs /2)
 du cours de transfert thermique
Le calcul de QÝrelève 
Forces extérieures
Poids :  g dV
V
Pression :  -pn dS
S
Frottement visqueux : frottement fluide / fluide
 adhérence fluide aux solides
dissipation d’énergie


Viscosité : expérience de Couette
y

t1  0 t2 > t1 t U0

v Ffluide / plaque
h v v

x
Constatations expérimentales :
• vx = U0 sur la plaque supérieure
• vx = 0 sur la plaque inférieure y
• profil linéaire de vx au bout d’un temps assez grand v x y   U 0
U0 dv x h
• Ffluide / plaque S S avec S surface mouillée
h dy
Le coefficient de proportionnalité ne dépend que du fluide
= viscosité dynamique  
Frottement visqueux
y
t1  0 t2 > t 1 t  tv V0

v Ffluide / plaque
h v v F

Conclusions :
• le fluide adhère aux parois
• les couches de fortes vitesse entraînent celles de faible vitesse
==> frottement entre les couches fluides
• la force / u. de surface est proportionnelle au gradient de vitesse
• elle s’exerce tangentiellement à la surface
• transfert de quantité de mouvement des fortes v vers les faibles v
• tv varie comme h2/:transfert diffusif (idem chaleur)
n = / viscosité cinématique en m2/s. 
Viscosité
• homogène à kg.m-1.s-1 = Pa.s = Pl (Poiseuille)
on utilise le Poise (Po) et surtout le Centipoise (cPo)
Eau : 10-3 Pa.s = 1 cPo
Air : 1.85 10-5 Pa.s

•  augmente avec T pour un gaz


indépendant de p pour un gaz
diminue avec T pour un liquide (cf. huile dans poële)
augmente avec p pour un liquide
Contrainte visqueuse
Contrainte s= force / u. de surface
S
dFv=sv dS
n dFp= -pn dS
dS
V n sp= force de pression / u. de surface
dS
sv= force visqueuse / u. de surface
On a doncsp = -pn y
Exprimé facilement en fonction de n syx

Question : peut-on exprimer sv en fonction de n ? sv


ex
Oui sous forme tensorielle sxx
s xx s xy s xz n x  szx x
  
sv = s yx s yy s yz . n y  = s v . n z

s zx s zy s zz 
n z 
  T 
s v   grad v  grad v
Pour les fluides
On montrera (MDF II):   dits « newtonien »
Bilan de quantité de mouvement

d
dt
 vdV = -  v (v.n) dS +  g dV -pn dS +  s .n dS v

V S V S S
Variation de QDM QDM transportée Poids Pression Frottement
du fluide par le fluide  visqueux
dans le volume V rentrant - sortant

    
Equations locales
Objectif : remplacer le bilan sur un volume V
par des relations différentielles valables en chaque point du fluide

Moyens :

• théorèmes  
S V
• passage à la limite V 0

Intérêt :
• calcul analytique ou numérique de solutions d’écoulement

 
Les équations locales
 
Masse  divv  0 masse volumique
t p pression
v
QDM
t
 divv  v  g - grad p  div s v

  u
v
énergie interne
vitesse
 
 u  v /2
2
 div u  v /2v  g.v - divpv div s .v
Energie
t
 2
    v

 v
Système complet ? 1 équation vectorielle 1 inconnue vectorielle
2 équations scalaires 3 inconnues scalaires  pu
+ 2 équations scalaires + 1 inconnue scalaire T
Il manque une équation d’état : up,T  p,T 


Quelques équations d’état
p
Gaz parfait : M , u  c vT (compresseurs, turbines à gaz)
RT
p
GP isotherme :  Cte, u  Cte (rare)
BAROTROPES
 Equation de l’énergie
découplée de M et QDM
 p M p (acoustique, ondes de chocs,
GP isentropique : 
C , u
te

  -1  écoulements gazeux en général)



(explosions sous-marines,
Liquide
p  f , u  C te écoulements liquides
compressible :
 supersoniques, rare)
(hydraulique, presque tous
Fluide
  0, u  Cte les écoulements liquide +
 :
incompressible
écoulements gaz faible Mach)
Autres écritures

v v 
 divv  v s’écrit aussi   v. v
t t 
v 
ou encore   grad v /2  rot v  v
2

t 
 = a accélération du fluide

v xv x v yv x v zv x  v x 


       
v  v  v xv y v yv y v zv y  v.v  v x  v y  v z  v y
 x y z  

v xv z v yv z v zv z 
 
v 
z
Bilan matière pour un
fluide incompressible
( x, y, z, t) = 0
S = Se + Ss
Général
 v.n dS = 0 n
Se
V
v Ss
dS
n
S
v
veSe = vsSs Ce qui rentre = Ce qui sort
Tube de courant
Ve Vs Accumulation de masse impossible


V = vS débit volumique
Equation locale div v  0 (noté aussi Q)
Validité fluide incompressible
Correct si : v << c Ma << 1 Ma = nombre de Mach
p 
c vitesse du son dans le fluide c   
2
déduite de l’équation d’état
 s
 R
Exemple pour un gaz parfait: c   T = 340 m/S à 298 K
M
 du caractère gazeux ou liquide
• Validité indépendante
• Inutilisable si Ma > 0,3
• Inutilisable pour rendre compte de certains phénomènes (acoustique, chocs)
• En pratique presque toujours valable dans les liquides
Modèle de fluide parfait
Permet de négliger les frottements visqueux
• mouvement non dissipatif
• conservation de l’énergie mécanique
• pas d’adhérence aux parois solides
• pas de création de « rotationnel »
• ouvre de nombreuses simplifications mathématiques

Limitations évidentes. Ne rend pas compte :


• du freinage visqueux d’un corps ou d’un fluide (voiture économique !)
• de l’amortissement des ondes (vagues, acoustiques, ...)

Validité ?
Nombre de Reynolds
Forces d’inertie du fluide
Conservation QDM =
Forces visqueuses

Energie cinétique du fluide


=
Energie dissipée par frottement
LV
Re  Temps de transport de QDM par diffusion


=
Temps de transport de QDM par convection

 v (v.n) dS
A retenir ! S
=
 s .n dS
v

S
Classification des écoulements

Permet de classer les régimes d’écoulement

Re <<1
Ecoulement Re >>1 Re >>>>1
rampant Ecoulement Ecoulement
ou « de Stokes » laminaire turbulent

  Re
Effets visqueux 1 100 - 1000
Filets fluides Mouvement
sensibles dans tout
parallèles désordonné
l’écoulement
≠ fluide parfait !
Ecoulement rampant (ou de Stokes)
• Re << 1 (inertie négligeable devant frottements visqueux)
• Effets visqueux sensibles dans tout l’écoulement
•Equations linéaires => plusieurs solutions analytiques pratiques
(suspensions, milieux poreux)
• Réversible
Ecoulement rampant

Re = 1,5
Ecoulement laminaire

Re = 26
Ecoulement laminaire
Transition laminaire-turbulent
C’est Reynolds Expérience de Reynolds
Transition laminaire-turbulent

Re = 200
Ecoulement turbulent

Re = 8000
Turbulence
Déstabilisation de l’écoulement
Ecoulement moyen + fluctuations de vitesse
Fluctuations isotropes au coeur de l’écoulement
Tourbillons d’échelles variées
Transfert d’énergie des grandes échelles vers les petites
La plus petite échelle (dite de « Kolmogorov ») dissipe l’énergie
Presque tous les écoulements industriels
Les transferts massiques / thermiques sont plus efficaces
Il existe des modèles numériques (k-utiles pour l’ingénieur

MAIS reste encore un problème physique ouvert ...

ALORS QUE
• échelle de l’homme
• équations de la mécanique classique !
Turbulence

« Je suis maintenant un vieil homme. Quand je mourrai, et irai au


paradis, j’espère qu’on pourra m’éclairer sur 2 disciplines :

l’électrodynamique quantique, et la turbulence des fluides.

Pour la première, je suis plutôt optimiste ... »

Horace LAMB, physicien, 1932


Ecoulement externe : couche limite

xU 0
Re 
 Ecoulement
U0

U0 fluide parfait
x x
Couche limite x   
xU 0 Re x

x Plaque solide
• Dissipation visqueuse : seulement dans la couche limite
• Vitesse  fluide parfait :  la couche limite
seulement dans
Fluide parfait utilisable Même conclusion si
• si on « néglige » la couche limite couche limite turbulente
• si on ne s’intéresse pas à la force de frottement
Couches limites et sillages
Ecoulements interne
Ecoulement laminaire Ecoulement turbulent

Approximation écoulement piston

Fluide parfait utilisable


• si on moyenne le profil de vitesse
• si on ne s’intéresse pas aux pertes de charges
Validité fluide parfait

• Ecoulements externes :

Si Re >> 1, valable à l’extérieur de la couche limite (qui est petite)


Mais ne rend pas compte de certains phénomènes (trainée)
Si Re << 1, à traiter par théorie écoulements rampants

• Ecoulements en conduite :

Fluide parfait applicable (Bernoulli) pour tout Re


Avec correction pour pertes de charges
Conservation QDM en fluide parfait
Sous forme locale :
v 
  v.v g - grad p
t 

Sous forme globale :

d
dt
 vdV = -  v (v.n) dS +  g dV -pn dS
V S V S
Variation de QDM QDM transportée Poids Pression
du fluide par le fluide
dans le volume V rentrant - sortant

   
Fluide parfait incompressible
( x, y, z, t) = 0 sv= 0

Equations locales :

Masse div v  0
v 
0  grad v /2  rot v  v 0g - grad p
2
QDM t 


Une grande simplification est


 possible :
Loi de Bernoulli
Conditions aux limites
Quelles relations doit-on écrire aux frontières du domaines :

• parois solides
• interface avec autre fluide
• entrée d’un écoulement (typiquement d’un tuyau)
• sortie d’un écoulement (idem)
• infiniment loin en amont d’un obstacle
Conditions aux limites
• Paroi solide : normalement v = 0
ATTENTION : en fluide parfait, glissement autorisé
on impose seulement : v.n = 0

n
v

• Sortie écoulement : p imposé (souvent = patm) et v // n

• Infini amont : écoulement parallèle v = V0

V0 
Loi de Bernoulli
Ligne de courant : v // dM => (rot v  v) . dM = (v  dM) . rot v = 0
v 2
v
M
1 dM v v
v
On suppose régime permanent => 0
t
On projette la conservation QDM sur la ligne de courant

0( grad v2/2 + rot v  v) . dM = (0g -grad p) . dM



De plus, on peut écrire g = grad (-gz)
grad(0 v2/2 + p + 0gz) . dM = 0
0 v12/2 + p1 + 0gz1 = 0 v22/2 + p2 + 0gz2
Loi de Bernoulli
Sous les hypothèses :
• Fluide parfait
• Fluide incompressible Il existe une version en compressible
• Régime permanent Peut être généralisé en instationnaire
dans quelques cas rares (cf. TD)

La quantité p + v2/2 +gz est constante le long d’une ligne de courant

Energie potentielle Energie cinétique Energie potentielle


de pression de pesanteur

Conservation de l’énergie mécanique


Deuxième loi de Bernoulli
Applicable aux écoulements irrotationnels rot v = 0 => v = grad f
 gradf
0( + grad v2/2 + rot v  v) = (0g -grad p)
t
De plus, on peut écrire g = grad (-gz)
f
grad( + 0 v2/2 + p + 0gz) = 0 dans tout l’écoulement !
 t

On suppose régime permanent =>



v
M
dM v v
v   v  v x 
      
x x x
   
v.v  v y . y v y  v x  v y  v z v y 
v   v   x y z 

 z  z  z  v z 



Masse

« Par unité de temps, il sort autant de matière qu’il en rentre »

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