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17/05/2021
TIPE– CPGE 2e année
Objectifs :
Ce projet s’inscrit dans le thème imposé des enjeux sociétaux. Il a pour objectif de traiter
du sujet de la restauration des métaux, dont la corrosion engendre des pertes
économiques, de patrimoine mais aussi des risques sécuritaires et environnementaux.
Ici, nous nous sommes intéressés à la restauration d’outils et d’objets de petites tailles, et
avons mis l’accent sur le patrimoine. Nous disposons de cinq pièces en métal supposées
antiques, dont quatre sont dites originaires de Rome et une de Chine. L’objectif principal
est d’identifier la composition de ces pièces, puis de les restaurer.
Cet objectif nous mène à nous intéresser aux différents procédés d’identification et de
restauration de ces dernières : une grande partie de ce projet se consacre donc à l'étude
de la spectrométrie plasma pour l’identification et de deux méthodes de restauration que
sont l’électrolyse et le bain à ultrasons.
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Présentation des procédés et
réactions
La corrosion
Lorsqu’un métal est en contact avec de l’air, qui contient du dioxygène et de l’eau, il
s’oxyde. C’est-à-dire que les atomes de métal cèdent des électrons à l’air, qui est ici un
oxydant. Ces atomes se chargent donc positivement (puisque les électrons perdus sont
chargés négativement) et deviennent donc des ions. Ces ions ont besoin d’un apport
d’électrons pour se stabiliser, ce sont les atomes d’oxygène qui vont mettre en commun
leurs électrons avec les ions métalliques : une liaison entre le métal et l’oxygène se
forme, donnant un oxyde.
Il y a un équilibre, c’est à dire que l’eau gardera toujours la même proportions (très
+ −
faible) d’ions 𝐻3𝑂 et 𝐻𝑂 . Lorsque la quantité d’un des ions diminue, l’eau en reforme à
nouveau pour conserver la proportion. C’est pourquoi l’oxydation des métaux est
−
possible : ce sont les ions 𝐻𝑂 qui vont oxyder le métal, selon la réaction suivante :
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Le spectromètre plasma
Cependant, des atomes peuvent avoir des raies d’émission de même longueur d’onde. On
s’occupera de sélectionner les éléments susceptibles d’être présents dans la solution ainsi
que les longueurs d’onde intéressantes : celles de plus forte intensité, étant deux à deux
distinctes pour chaque élément.
-L’Intensité.
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-L’écart-type (SD) et le coefficient de variation (RSD) des mesures de réplique.
RSD = SD/Moyenne
L'électrolyse
Pour faire une électrolyse, il faut un récipient rempli d’un liquide conducteur (eau salée
par exemple) appelé électrolyte, dans lequel doivent plonger deux électrodes : l’anode,
où se produira l’oxydation, et la cathode (notre métal), où se produira la réaction
opposée, la réduction. Le courant électrique circulera entre ces deux électrodes pour y
faire circuler les électrons : des électrons sont arrachés à l’anode pour être donnés à
notre métal, aboutissant aux réactions suivantes sur la surface du métal :
Mais qui joue le rôle de l’anode ? Nous avons décidé de prendre de l’acier inoxydable
pour ne pas abîmer de métal. Ainsi, ce n’est pas l’acier qui sera oxydé - puisqu’il est
inoxydable - mais l’eau en contact qui va réagir comme suit :
2 H2O → O2 + 4 H+ + 4 e−
C’est cette réaction qui va fournir les électrons à notre métal (quatre électrons par pair
d’atome d’eau oxydée).
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Le bain à ultrasons
Le bain à ultrasons est un appareil disposant d’une cuve dans laquelle on y place un
solvant (généralement de l’eau et du détergent), et un objet à nettoyer. Alimentée et mise
en route, la machine bombarde le bain d’ultrasons qui vont périodiquement augmenter
et diminuer la pression du liquide à certains points. La diminution de la pression crée de
petites bulles microscopiques qui implosent lorsque la pression réaugmente. C’est le
phénomène de cavitation. L’implosion de ces bulles projette violemment du liquide sur
des zones microscopiques de la pièce. Cette projection y arrache les impuretés, dans les
recoins les plus inaccessibles.
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Phase I: L’Eclaireur
INTRODUCTION
On veut tout d’abord tester les méthodes d’identification et de restauration sur une pièce
en métal, trouvée dans un jardin, pour se familiariser avec les procédés et mieux les
comprendre.
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IDENTIFICATION (03/11/2020)
Pièce de métal
N.B : Lorsque nous avons essayé de dissoudre le métal dans de l’acide nitrique, cela n’a
pas fonctionné, malgré le chauffage. Un phénomène rare s’est sans doute produit : la
passivation du fer (L’oxydation d’un métal peut créer une couche oxydée qui protège le
métal de l’oxydation). Pourtant, la structure du fer ne permet pas ce phénomène.
En fait, l’oxydation au contact de cet acide est si violente qu’elle a changé la structure
cristalline du fer permettant sa passivation. Normalement, on ne l’observe que pour
d’autres métaux comme le cuivre (cf. la Statue de la Liberté).
Témoins
On émet l’hypothèse réaliste que la pièce de métal du jardin ne puisse contenir que du fer,
du zinc et du cobalt en majorité. Nous préparons donc les solutions étalons de ces espèces
(ces solutions de concentration connues ont pour objectif de calibrer l'appareil : on fait la
mesure des concentration en précisant à l’appareil les valeurs qu’elle doit trouver).
I. On dissout 13 mg (13,08 mg) de Nitrate de Zinc hexahydraté dans 100 mL, puis 10
mg (10,16 mg) de Nitrate Ferrique nonahydraté dans 100 autres mL et 12 mg
(11,78 mg) de Nitrate de Cobalt hexahydraté dans 100 derniers mL.
Les valeurs sont purement arbitraires.
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Nitrate de Fer Nitrate de Cobalt Nitrate de Zinc
Trois fioles jaugées de 100 mL contenant les solides ci-dessus, dissous dans de l’eau
permutée. De gauche à droite, sont présentés le Nitrate de Fer (Ambre), le Nitrate de
Cobalt (Orangé) et le Nitrate de Zinc (Blanc/incolore).
Solution mystère
Pour tester la fiabilité de la machine, on réalise une solution mystère, afin de voir si, en
plus de l’étalonnage, elle arrive à donner les bonnes valeurs de concentration en trois
métaux différents.
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Résultats
Zn Fe Co
Nom de la 481,053 nm 371,993 nm 350,228 nm
Solution
Conclusions
Les résultats sont, à première vue, cohérents avec ce qui était attendu : l’objet du jardin
est bien constitué en majorité de fer, et les valeurs de l’échantillon mystère
correspondent à ce qui a été attendu.
En revanche, les valeurs ne sont pas tout à fait exactes pour une machine aussi précise.
En réalité, les solutions présentées à la suite sont polluées par le reste de solution
précédemment pompée. Peut-être aurait-il fallu laisser pomper de l’eau entre chaque
prélèvement pour augmenter la finesse des résultats. De plus, les écarts dûs à des
manipulations toujours imparfaites ne sont jamais à écarter.
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RESTAURATION PAR ÉLECTROLYSE (10/11/2020 - 11/11/2020)
PROTOCOLE
I. On prépare une bassine qui sera remplie d’eau, rendue conductrice par des
cristaux de soude. C’est l’électrolyte.
II. On plonge ensuite notre acier inoxydable ainsi que notre pièce de métal.
On relie ces dernières à un générateur à l’aide de pinces “croco” : borne
positive pour l’inox et négative pour le métal.
III. On branche le générateur à 7,0 V et à 0,36 A, jusqu’à désoxydation
satisfaisante du métal.
Les valeurs du générateur sont arbitraires.
IV. On sort la pièce de métal que l’on sèche et que l’on frotte avec du papier
abrasif, jusqu’à élimination des résidus d’oxydation (noirs).
RÉSULTATS
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On observe ici le dégagement de
dioxygène attendu. De même que sur la
photographie ci-dessus où est observé un
dégagement de dihydrogène au niveau de la
pièce en métal à désoxyder.
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Sur la première image est présentée la pièce tout juste séchée et sortie de l’électrolyte, et
sur la seconde l’aspect de la pièce après frottement par de la laine de verre.
CONCLUSION
L’utilisation du spectromètre plasma nous a rendu des valeurs qui ne correspondent pas
parfaitement aux valeurs attendues - bien qu’elles soient proches - il serait intéressant de
déterminer l’incertitude de ses mesures ainsi que les moyens à mettre en oeuvre, en tant
que manipulateurs, pour obtenir des valeurs plus fines. Aussi, si l’intensité lumineuse
perçue par l’appareil est proportionnelle à la concentration de nos solution, nous
pourrions vérifier cette relation à l’aide d’une gamme d’étalonnage.
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PIÈCES DE MONNAIE
Phase II : Identifier la
composition des pièces
INTRODUCTION
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PROCÉDURE (11/01/2021 - 18/01/2021)
Les pièces
Témoins
I. On dissout 44,6 mg (46,7 mg) de Nitrate de Zinc dans 1 litre, et de même pour 36,2
mg (38,8 mg) de Nitrate de Cuivre, 15,3 mg (14,4 mg) de Nitrate d’Argent et 49,1 mg
(49,1 mg) de Chlorure d’étain.
Les valeurs sont purement arbitraires.
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RÉSULTATS
Nom de Zn Ag Cu Sn
la 202,548 nm 546,549 nm 223,008 nm 235,484 nm
Solution
Intensité ppm Intensité ppm Intensité ppm Intensité ppm
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CONCLUSION
A partir de ces résultats on peut déduire la composition des pièces. Sans surprise, les
pièces sont constituées en majorité de cuivre et d'étain, qui forment les alliages de
bronze couramment utilisés durant l’antiquité. D’après les données du tableau, on peut
déduire que pour trois pièces romaines, l’alliage serait Cu2Sn3, pour ROM-3 Cu5Sn2 et pour
la sapèque, l’alliage contient en plus du Zinc : Cu4Sn3Zn3. L’ajout de zinc peut servir à
améliorer la coulabilité et la malléabilité de l‘alliage.
A noter que la présence de 2,6% d’argent en masse dans ROM-1 peut indiquer que la
pièce serait un denier, dont le titre serait passé de 70% à 3% d’argent au IIIe siècle. En
effet, la pièce a des allures d’un antoninien où figure l’empereur Gallien : lors de son
règne cette monnaie a bien été dévaluée et son titre tournait autour de 2,4% d’argent.
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Phase III : Restaurer la sapèque
au bain à Ultrasons
INTRODUCTION
Pour assimiler le fonctionnement du bain à Ultrasons, nous avons décidé d’y traiter la
sapèque que nous avions à disposition. Nous aurons un aperçu de la durée de traitement,
ainsi que l’effet sur la pièce de monnaie.
Le premier jour, la pièce a été plongée durant 56 minutes, tandis que le second jour, elle
le fut pendant 35 minutes, soit un total d’une heure et 31 minutes : le procédé est
relativement long mais autonome.
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1 minute 56 minutes 57 minutes 1h16 min 1h31 minutes
RÉSULTATS
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Nom de Zn Cu Sn
la 202,548 nm 223,008 nm 235,484 nm
Solution
Intensité ppm Intensité ppm Intensité ppm
CONCLUSIONS
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Phase IV : Etude du Spectromètre
plasma
INTRODUCTION
L’objectif ici est d’étudier plus en détail le spectromètre plasma à micro ondes.
Premièrement, nous avons essayé de déterminer le seuil minimum de détection de
l’appareil. Puis, nous avons tracé la courbe d’étalonnage du spectromètre pour
déterminer une relation (formule) entre l’Intensité mesurée et la concentration calculée.
Enfin, nous avons déterminé l’incertitude (ou l’erreur) relative aux mesures de
l’appareil.
EXPÉRIENCES
SEUIL (10/05/2021)
I. Pour obtenir les deux premières solutions à 1 ppm, il nous faut dissoudre 72,343
mg (71,2 mg) de Nitrate de Fer III nonahydraté dans 100 mL de solution d’eau
permutée, que l’on diluera par un facteur 100 et 19,007 mg (19,9 mg) de Chlorure
d'Étain dans 100 mL de solution d’eau permutée, que l’on diluera également par
un facteur 100.
II. Pour obtenir les solutions à 0,1 ppm et 0,01 ppm, il suffit de diluer la solution
obtenue par dix, puis de diluer la solution à 0,1 ppm par dix.
On présente ensuite les gammes de solution au spectromètre pour analyse. Les solutions
à 1 ppm serviront d’étalon. Cela ne pose pas problème, puisque les valeurs intéressantes
se situent dans les répliques. En effet, chaque solution va, ici, être mesurée trois fois par
l’appareil, qui renvoie la valeur moyenne des trois. L’intérêt est de voir si, d’une part,
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l’appareil capte une intensité pour des valeurs aussi basses, et d’autre part si l’écart des
intensités mesurées n’est pas trop important.
Pour les valeurs étalons (1 ppm), l’écart de mesure entre les intensité n’est pas très
important. L'appareil mesure avec une fiabilité acceptable les échantillons aussi peu
concentrés.
Cependant, la détection est nulle concernant l’étain pour les valeurs de 0,1 et 0,01 ppm,
moins fiable à 0,1 ppm, voire sur estimée pour le fer à 0,01 ppm.
ETALONNAGE (12/05/2021)
Pour déterminer une loi reliant l’intensité perçue et la concentration des solutions
présentées, il nous faut réaliser un étalonnage de l’appareil. Ainsi, plusieurs solutions de
concentrations graduelles connues seront soumises à l’appareil pour mesure. Nous
obtiendrons une valeur d’intensité pour chaque solution, et ainsi, nous allons pouvoir
tracer une courbe représentative de l’intensité en fonction de la concentration. Cette
courbe aura pour équation la loi recherchée.
Plusieurs solutions de 20, 40, 60, puis 80 ppm sont réalisées pour le fer, l’étain, le cuivre
et le Zinc : soit 16 solutions.
Sont donc dissous, 57,874 mg (58,0 mg) de Nitrate de Fer III nonahydraté, 15,205 mg (14,6
mg) de Chlorure d'Étain et 16,675 mg (17,1 mg) de Chlorure de Zinc dans 100 mL d’eau
permutée.
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Chacune de ses solutions est diluée deux fois pour en obtenir de 40 ppm, puis, ces
dernières sont aussi diluées deux fois pour en obtenir à 20 ppm.
Pour obtenir les solutions à 60 ppm, on dissout cette fois 43,406 mg (43,0 mg) de Nitrate
de Fer III nonahydraté, 11,404 mg (11,3 mg) de Chlorure d'Étain et 12,507 mg (12,8 mg) de
Chlorure de Zinc dans 100 mL d’eau permutée.
Le sulfate de cuivre, lui, n’a pas eu le droit aux dilutions. Nous avons dissous 31,433 mg
(31,6 mg), 23,575 mg (24,7 mg), 15,716 mg (15,2 mg) et 7,8582 mg (7,4 mg) dans 100 mL
d’eau permutée.
Les solutions sont présentées au spectromètre qui nous renvoie les résultats suivants :
Raie Concentration Intensité
Nom
intéressante (ppm) moyenne
C1 18,83 34195,68
C2 Cuivre 38,69 63457,7
C3 510,544 nm 62,86 117395,09
C4 80,04 153689,75
F1 20,05 6393,59
F2 Fer 40,1 15738,89
F3 371,993 nm 59,44 34129,05
F4 80,2 45859,23
S1 19,2 39979,07
Etain
S2 38,4 89414,32
326,234 nm
S3 59,45 121740,78
S4 76,2 185923,83
Z1 20,5 6399,87
Z2 Zinc 41 12783,33
Z3 481,053 nm 59,53 19153,18
Z4 82 26889,52
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On obtient les courbes d’étalonnage suivantes :
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Nous avons une loi affine (sans doute linéaire) où l'intensité perçue par l’appareil est
proportionnelle à la concentration de la solution présentée, à un facteur variant selon
l’espèce et la longueur d’onde y étant associée.
Toutefois, il est important de noter que la valeur de R² n’est pas totalement satisfaisante
pour les courbes d’étalonnage du Fer et de l'Étain (car < 0,99). En cours de mesure, nous
avons émis l’hypothèse que le saut d’intensité apparent entre 40 et 60 ppm, serait dû au
fait que la solution présente des ions fer (resp. étain) en suspension qui se déposent au
fond de son contenant. Or, la pompe péristaltique est plongée jusqu’au fond du flacon : la
solution la plus chargée en ion est alors prélevée, ce qui explique ce saut d’intensité,
puisque l’appareil analyse une solution plus concentrée en ion qu’attendue.
Pour pallier ce problème, nous avons décidé d’agiter la solution de Zinc pour y permettre
une homogénéisation de la concentration en soluté (ions zinc). Visiblement, l’agitation a
permis d’obtenir un coefficient de détermination très satisfaisant. Malheureusement, le
manque de temps ne nous aura pas permis de corriger ces mesures.
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INCERTITUDE (19/05/2021)
Pour déterminer l’erreur sur une mesure de l’appareil, il nous faut un grand nombre de
mesures sur une seule solution inchangée. Nous avons décidé d'utiliser la solution de
Nitrate de Zinc à 40 ppm (41 ppm), qui sera mesurée 20 fois (60 fois en comptant les
répliques), par le spectromètre. Plus le nombre de mesures est élevé, plus l’incertitude
qui en sera déterminée sera précise : vingt nous semblent suffisantes.
On obtient alors les valeurs suivantes :
Concentration Intensité
Nom Raie intéressante
(ppm) moyenne
Z1 41,13 14713,58
Z2 41,72 14924,31
Z3 42,05 15043,56
Z4 41,97 15015,51
Z5 41,89 14986,99
Z6 41,75 14936,97
Z7 41,60 14883,89
Z8 42,32 15140,88
Z9 41,56 14870,25
Zinc
Z10 41,56 14868,35
481,053 nm
Z11 41,79 14949,65
Z12 41,89 14987,27
Z13 41,98 15018,09
Z14 41,46 14833,84
Z15 42,66 15261,92
Z16 42,74 15290,35
Z17 42,58 15234,31
Z18 42,68 15269,80
Z19 42,20 15097,63
Z20 41,98 15018,63
Pour déterminer les écarts-types de cette série de mesure, nous nous aidons d’une
calculatrice :
Ecart-type relatif à l’intensité : σ𝑖 = 172,13 S.I
Ecart-type relatif à la concentration : σ𝑐= 0,48 ppm
Ensuite, pour obtenir les valeurs des incertitudes de mesure, il nous suffit de doubler la
valeur des écarts-types respectifs :
Incertitude relative à l’intensité : ∆𝐼 = 34 × 10 S.I
Incertitude relative à la concentration : ∆𝑐= 0,96 ppm
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Phase V : Etude du bain à
Ultrasons
INFLUENCE DU PH
L’objectif ici est d’étudier l’influence du pH de la solution dans laquelle baignent les
objets à restaurer. Nous avons donc découpé plusieurs pièces d’une plaque de fer
rouillée de manière relativement homogène, et de masse relativement proche.
Nous allons tester l’influence du pH en soumettant ces pièces aux traitement ultrasons
−4
dans des solutions de pH 4, 7 et 10 (respectivement de l’acide chlorhydrique à 10 mol/L,
−4
de l’eau et de la soude à 10 mol/L).
Pour éviter d’abîmer l’appareil, des béchers seront déposés dans la cuve et contiendront
lesdites solutions dans lesquelles seront immergées les pièces de fer.
Aussi, pour mesurer l’efficacité du traitement, nous allons peser chaque pièce puis les
soumettre aux ultrasons pendant une durée identique (10 minutes), et peser ces pièces
après traitement pour voir l’évolution de la rouille perdue. Les solutions seront
également prélevées pour être soumises au spectromètre dans le but de quantifier la
rouille dissoute dans la solution.
Pour que les solutions soient analysées dans les mêmes conditions au spectromètre, les
prélèvements seront de même volume, et ramenés à même pH en veillant à l’égalité des
volumes.
Ainsi, les trois solutions seront ramenées à pH = 4, et à un volume de 50 mL. Pour celle de
−4
ph 4, on y prélève simplement 50 mL. Pour celle de pH 7, on complète 1, 25 × 10 mol/L
−4
de la solution de pH 4 par elle-même à 50 mL. Et enfin, on complète 1, 50 × 10 mol/L de
la solution à pH 4 par celle de pH 10 à 50 mL.
Solutions Masse ultérieure (mg) Masse postérieure (mg) Perte de masse (mg)
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pH = 7 964,6 962,5 2,1
Pièce Masse ultérieure (mg) Masse postérieure (mg) Perte de masse (mg)
Les pertes de masses étant de l’ordre de l’incertitude de la mesure, ces valeurs ne sont
pas exploitables. Nous aurions pu, si le temps nous l’accordait, effectuer un traitement
plus long des pièces pour observer une perte de masse significative.
INFLUENCE DE LA TEMPÉRATURE
29
ultrasons dans une même solution. Pour cela, nous avons réglé le bain à ultrasons à une
température de départ de 20°C. Nous avons alors plongé une des trois pièces dans le bain
puis relevé à chaque minute, la valeur de température grâce à un thermomètre.
En effet, nous n’avons aucun contrôle sur l'échauffement naturel du bain, dû aux ultrasons.
Après 10 minutes, nous avons arrêté l’expérience puis nous avons pesé la pièce pour
noter la perte de masse. Nous avons recommencé la manipulation avec une température
de départ de 40°C avec la deuxième pièce puis pour la troisième manipulation avec une
température de départ de 60°C avec la troisième pièce.
Température (en 22,7 26,1 26,2 27,7 29,6 31,0 31,3 32,6 33,1 33,6 34,1
°C)
Ainsi, pour une température moyenne de 29,8 °C, la pièce a été débarrassée de 4,7 mg de
sa masse (sans doute la rouille).
Température (en 39,9 42,3 43,8 44,0 45,1 45,7 46,1 46,6 47,7 48,4 48,4
°C)
Ainsi, pour une température moyenne de 45,3 °C, la pièce a été débarrassée de 7,2 mg de
sa masse (sans doute la rouille).
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Pour la troisième expérience, on obtient l’évolution de température suivante :
Température (en 59,9 61,4 62,2 62,8 63,3 63,8 64,3 65,0 65,1 65,2 65,2
°C)
Ainsi, pour une température moyenne de 63,5 °C, la pièce a été débarrassée de 1.5 mg de
sa masse (sans doute la rouille).
Par manque de temps, nous n’avons pas pu poursuivre cette étude, mais nous aurions pu
effectuer une série de mesures supplémentaires pour y voir la manifestation potentielle
d’une loi.
CONCLUSION
31
Phase VI : L'électrolyse
TRACE DE LA COURBE I-E (11/05/2021)
32
Phase VII : Restauration des
pièces
INTRODUCTION
Nous allons réaliser la dernière étape de notre projet : restaurer nos pièces au bain à
ultrasons et par électrolyse. Pour l’électrolyse, le manque de temps ne nous a pas permis
de tracer la courbe i-E des matériaux de nos pièces : nous déterminerons les bonnes
conditions par le calcul. Pour le bain à ultrasons, les manipulations ont été pauvres en
conclusion, par conséquent, nous allons les restaurer avec le produit industriel, sans
contrôle de température.
ELECTROLYSE (21/05/2021)
Nous allons commencer par restaurer la pièce notée ROM-1 constituée majoritairement
de cuivre. Cette pièce est de diamètre 17 mm, et d’épaisseur 1 mm.
La couche d’oxydation étant bleue-verte, nous allons faire l’hypothèse qu’il s’agit
d’hydroxyde de cuivre II, que l’on suppose de masse totale 0,1 g. La réaction de réduction
de l’hydroxyde de cuivre aura alors un avancement de 0,5 mmol.
Pour que la réaction se fasse en 5 min, il nous faut fournir une intensité de 0,66 A. Or,
l’électrolyse de la pièce fait également intervenir la réduction de l’eau, ce qui engendre
une intensité perdue qu'il faudra prendre en compte. Pour déterminer cette intensité
perdue, nous allons mesurer le volume de dihydrogène formé lors de la réaction. Le
montage sera alors le suivant :
33
Finalement, on trouve un volume de 5 mL de dihydrogène au bout de 7 min de réaction.
On en déduit une perte d’intensité de 100 mA. Il aurait donc fallu 6 min, pour réduire les
0,1 g d’hydroxyde de cuivre II avec une intensité de 0,56 A, en ne comptant pas celle
perdue par la réduction de l’eau. Ce qui est cohérent avec les calculs. La pièce en
question a pourtant perdu 0,2 g durant l’électrolyse après frottements, pesant alors 2,0 g.
Malheureusement, les faces de la pièce ont été détruites dans le procédé. Peut-être que
l’oxyde était constituant en grande partie des reliefs de la pièce, menant à la destruction
de cette dernière lors de la réduction. L’utilisation de l’électrolyse ne semble pas adaptée
à la restauration de pièces arborant des reliefs et gravures à conserver.
34
Après quelques recherches ultérieures, nous avons pu supposer la raison pour laquelle la
pièce a été détruite. Nous étions peut-être dans les conditions pour transformer le cuivre
solide en ions cuivre II qui se dissout dans l’eau : ce qui explique l'apparition d’une
couleur bleutée dans l’électrolyte. Nous avons donc probablement dissout la pièce.
35
ULTRASONS (21/05/2021)
L’utilisation de l’électrolyse n’étant pas concluante, nous avons restauré le reste des
pièces au bain à ultrasons pendant 55 minutes, et la sapèque pendant 34 minutes.
Chacune des pièces sera frottée à l’aide d’une brosse métallique pour éliminer les
derniers résidus fortement accrochés. Le résultat est très satisfaisant : il nous aura
permis d’identifier les pièces de monnaie !
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IDENTIFICATION HISTORIQUE
LA SAPÈQUE
Sur la sapèque, nous pouvons lire des inscriptions en langue mandchoue et chinoise sur
des faces différentes.
Sur le côté mandchoue, il se lit verticalement du côté gauche “Boo” signifiant “domicile”
ou “maison” ; du côté droit “cuwan” ou “chuwan” qui est la transcription phonétique de
la province de Sichuan. Ainsi, l’inscription “Boo chuwan” communique l’atelier
monétaire originaire de sa fabrication : “chuwan” faisant référence à la province du
Sichuan en Chine.
Sur le côté chinois, est inscrit sur l’axe horizontale 寶 “Bao” à gauche, signifiant
“monnaie”, puis 通 “Tong” à droite, signifiant “courante”. Ainsi, il s’agit d’une monnaie
courante, de valeur ordinaire.
En outre, sur la partie verticale sont inscrits les caractères 乾 “Qian” en haut, suivie de la
partie basse 隆 “long”. Nous avons ici, l’identité de l’empereur ayant régné lors de la
frappe de la pièce. On en déduit que cette pièce est originaire de la dynastie 清 “Qing” et a
circulé entre 1736 et 1796.
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ROM-2
La face nous révèle qu’il s’agit de l’empereur Constantin II, avec pour
inscription “CONSTANTINVS IVN NOB C” (Constantinus Junior
Nobilissimus Caesar = Constantin le jeune, très noble césar). Cet
empereur a co-régné de 337 à 340 avec ses frères Constant Ier et
Constance II.
ROM-3
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ROM-4
ROM-1
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SYNTHÈSE
Nous avons utilisé une méthode d’identification des matériaux fiable, avec une faible
erreur : le MP-AES. L’appareil peut détecter des concentrations minimales de l’ordre du
ppm, avec une erreur de l’ordre du ppm pour la concentration et de 340 unités S.I pour
l’intensité (pour des valeurs atteignant facilement les milliers, voire dizaines de milliers
d’unités S.I). Cette erreur peut être diminuée par la manipulation de l’utilisateur : agiter
les solutions, présenter les solutions de plus basses concentrations en premier, pomper
de l’eau permutée entre chaque échantillon. Enfin, on a observé une loi linéaire de
l’intensité perçue par l’appareil et la concentration des échantillons analysés, en ayant
plus de temps, nous aurions pu obtenir des courbes bien plus fines
Concernant l’électrolyse, nous aurions dû tracer la courbe i-E du cuivre pour mieux
aviser la restauration de nos pièces, et ainsi éviter la destruction de nos pièces. En
revanche, nous avons pu déterminer l’intensité perdue d’une électrolyse pour former du
dihydrogène, ce qui permettra de connaître l’intensité réelle à fournir pour réduire des
oxydes (en négligeant l’effet joules qui constitue une perte d’intensité par le dégagement
de chaleur).
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