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Limpot Sur Les Societes
Limpot Sur Les Societes
CHAPITRE I
Les Impôts directs
La taxation des revenus réalisés par les sociétés à l’Impôt sur les sociétés
date de 1986 par le DAHIR N° 1-86. 233 du 31 Dec 1986, en remplacement de
l’Impôt sur les bénéficies professionnels qui imposait auparavant et sans
distinction les revenus professionnels réalisés par les personnes physiques et
morales.
L’institution de cet impôt et la délimitation de son champs d’application
aux seules entreprises constituées sous forme de sociétés de capitaux, en plus de
la S.A.R.L, émane de la volonté du législateur de réserver à cette catégorie
d’entreprises des modalités d’imposition mieux adaptées à leurs caractéristiques
juridiques et patrimoniales.
Ainsi, les sociétés soumises à l’IS possèdent une personnalité fiscale
propre, c'est-à-dire distincte de celle des associés. Cela résulte de l’existence
d’un patrimoine propre à la société.
En conséquence, les sociétés sont imposées en tant que telles sur leur
résultat. Le montant de l’impôt est acquitté par la société elle-même. Les
associés perçoivent la part qui leur revient dans le bénéfice distribué et seront de
leur côté soumis à l’impôt sur le revenu sur cette distribution s’ils sont soumis à
cet impôt.
L’impôt sur les sociétés vise les résultats réalisés par les sociétés. Par
résultat, on entend évidemment les profits dégagés par la différence entre les
produits imposables et les charges déductibles.
Toutefois, et même en cas de perte, ces sociétés sont redevables d’un
minimum d’impôt dit cotisation minimale calculée sur la base des produits
d’exploitation.
Par conséquent, une société qui réalise à la fois des bénéficies tirés d’une
exploitation commerciale et d’activités civiles est imposée à l’IS sur la totalité
de ses revenus commerciaux et non commerciaux si elle est désignée comme
personne morale assujettie à l’IS.
Basé sur le système déclaratif, l’établissement de cet impôt sur les
sociétés est réalisé par les sociétés elles-mêmes, suite aux différents travaux
extra-comptables réalisés à la clôture de chaque exercice.
Son paiement est effectué sous forme de fractions, dites acomptes
provisionnels, versés au cours de l’année à la fin de chaque trimestre sur la base
de l’impôt payé au titre de l’exercice précédent.
La régularisation des sommes dues est effectuée avant l’expiration du
troisième mois suivant celui de la clôture de l’exercice.
+ Exonérations temporaires :
Sont exonérées temporairement :
- Les revenus agricoles jusqu’au 2010.
- Les titulaires de toute concession d’exploitation de gisement
d’hydrocarbures pendant une période de 10 ans à compter de la date
de la mise en production régulière de toute concession d’exploitation.
- Les sociétés exploitant les centres de gestion de comptabilité agrées
au titre de leurs opérations pendant une période de 4 ans qui suivent la
date de leur agrément.
b- les services :
L’exercice de rattachement est celui au cours duquel est intervenu
l’achèvement des prestations ou la Facturation de la contrepartie. Là aussi il n’y
a pas lieu d’enregistrer du point de vue fiscal les versements effectués par le
client avant même l’achèvement de la prestation.
Cette règle comporte toutefois deux dérogations :
- Les prestations continues, rémunérées notamment par des loyers ou
des intérêts. Les produits correspondants sont pris en compte au fur et
à mesure de l’exécution.
- Les prestations discontinues qui comprennent des échéances de
paiement successives échelonnées sur plusieurs exercices. Les
produits provenant de telles prestations doivent être pris en compte au
fur et à mesure de leur exécution (Entretiens et repérations).
c) Les travaux immobiliers :
Les travaux immobiliers recouvrent trois catégories :
- les travaux de constructions de bâtiments et autres ouvrages
immobiliers :
- Les travaux d’équipement des immeubles ayant pour effet
d’incorporer à la construction des appareils ou matériels installés.
- Et enfin les travaux de réparations ou de réfections des immeubles et
installations de caractère immobiliers.
La réalisation des travaux immobiliers s’effectue en général sous forme
de marché public dont le règlement est fractionné dans le temps au fur et à
mesure de l’avancement des travaux. Ainsi les décomptes sont établis au vu
duquels l’entreprise est payée. La contre valeur de ces décomptes doit être
déclarée dans le C.A.
Pour la date de rattachement de ces décomptes, deux situations sont
envisageables.
- Si l’établissement du décompte et de son paiement se font au cours de
la même année, le problème ne se pose pas. Le montant encaissé au
cours d’un exercice sera déclaré au plus tard le 31 Mars de l’exercice
suivant.
- Si l’année de l’établissement du décompte est différente de celle du
paiement, on se demande si l’entreprise doit payer un impôt sur un
décompte qu’elle n’a pas encore encaissé.
La doctrine administrative répond par l’affirmation. Le fait générateur de
l’impôt ainsi est constitué par la réception des travaux matérialisée par
l’établissement des décomptes.
*) L’assurance – vie :
Elle est constituée suite à un contrat conclu au profit de l’entreprise elle-
même sur la tête de son personnel dirigeant, ou de certains collaborateurs.
Les somme encaissées en cas de décès constituent un profit imposable à
concurrence de la différence entre le montant du capital et le montant des
primes versées en exécution du contrat.
*) L’Assurance Sinistre :
Les indemnités d’assurance perçues en cas de sinistre ou de vol et celles
qui sont allouées à la suite d’une expropriation sont imposables au titre de
l’impôt sur les sociétés. Toutefois il faut signaler que la compensation reçue au
titre de la disparition des stocks ou des charges d’exploitation sont taxables en
tant que profits d’exploitation. Par contre toute indemnisation reçue suite à la
disposition d’un élément de l’actif immobilisé est traité en tant que plus-value
ou moins-value.
a) L’exonération totale :
Pour bénéficier de l’exonération totale au titre des plus values constatées
en cours d’exploitation, l’entreprise doit satisfaire certaines conditions.
- Elle doit s’engager par écrit à réinvestir le produit total des cessions,
et ce auprès de l’administration fiscale dans un délai ne dépassant pas
les trois mois, à partir de la date de clôture de l’exercice pendant
lequel la cession a été réalisée. C'est-à-dire au plus tard le 1er Avril de
l’année suivante :
- Elle doit réinvestir ledit produit de cession dans un délai maximum de
trois années suivant celle où la cession a eu lieu, et ce en bien
d’équipement ou en immeubles réservés à la propre exploitation
professionnelle de la société.
Toutefois, lorsqu’il s’agit de terrains non-batis acquis dans le cadre de
réinvestissement précité, l’exonération prévue est subordonnée à l’affectation
desdits terrains à la propre exploitation professionnelle de la société ou à
l’édification de constructions destinées au même usage.
- Enfin, maintenir les immobilisations ainsi acquises pendant une
période qui ne doit pas être inférieure à 5 ans à partir de la date de leur
acquisition.
Si l’une de ces deux dernières conditions n’est pas respectée par
l’entreprise déclarant, le profit global de cession est imposable au prorata du
montant non réinvesti, ou ayant fait l’objet d’une cession avant l’expiration du
délai de 5 ans en tenant compte des abattements prévus en cas de non
réinvestissement.
Le profit imposable est rattaché à l’exercice au cours duquel la cession a
été réalisée, ou en cas de prescription de ce dernier au plus ancien exercice non
prescrit.
b) L’exonération partielle :
En cas de non-engagement pour le réinvestissement des produits de
cession des éléments de l’actif réalisés en cours d’exploitation, les plus-values
réalisées sont imposables en tenant compte de certains abattements.
Ces abattements dépendent de la durée qui s’est écoulée entre la date
d’acquisition de l’immobilisation et la date de sa cession.
Ainsi, l’abattement est de :
0% : Lorsque le délai qui s’est écoulé entre la date d’acquisition et la date
de cession de l’immobilisation est inférieur ou égal à 2 ans.
- 25% si ce délai est supérieur à 2 ans et inférieur à 4 ans.
- 50% si ce délai est supérieur à 4 ans.
En cas de cessions multiples au cours du même exercice, et si l’entreprise
a réalisé des plus-values et des moins-values au titre des différents éléments
cédés, il est procédé au calcul d’un abattement pondéré qui prend en
considération les moins-values subies par l’entreprise.
L’abattement pondéré est déterminé à partir de la somme des abattements
sur les plus-values réalisées par le rapport entre les plus-values nettes et le total
des plus-values.
Ainsi pour le calcul de l’abattement pondéré les étapes suivantes sont à
respecter :
1- Calcul des plus-values et des moins-values élément par élément.
- Sommation des plus-values : PV.
- Sommation des moins-values : MV.
- Calcul de la plus-value nette.
PV – MV = PVN.
2- Calcul des abattements sur les éléments ayant dégagé des plus-values
élément par élément.
3- Sommation des abattements : A.
4- Calcul de l’abattement pondéré : AP.
A x PVN
AP =
PV
Il est à noter qu’au cas où l’entreprise réaliserait seulement des moins-
values, elles sont considérées comme des pertes fiscalement déductibles du
résultat imposable et ne nécessitent par conséquent aucune rectification au
niveau de la détermination du résultat fiscal.
1) La base d’imposition :
Elle est obtenue après application d’un abattement de 50% à l’excédent
des plus-values et profits sur les moins -values et les pertes résultant du retrait
ou de la cession d’actions cotées au cours d’un même mois.
Le reliquat des moins-values ou des pertes éventuelles résultant de cette
compensation n’est pas reportable sur le mois suivant :
➢ La réintégration :
- De la valeur d’acquisition des actions cotées retirées ou cédées
ainsi que les frais d’acquisition et les frais de cession.
- Des charges nettes résultant des cessions ou des retraits d’actions
cotées inscrites parmi les titres de placement, ainsi que les frais
d’acquisition et de cession.
➢ La déduction :
- Du produit de cession ou de la valeur d’action déterminée selon
les cours de clôture du jour de retrait.
- Des produits nets de cession ou de retrait des actions cotées
inscrites parmi les titres de placement.
b- cas de cession des titres de participation non cotées :
Dans le souci d’une harmonisation du traitement fiscal des plus-values
réalisées sur cession des différents éléments de l’actif immobilisé, les titres de
participation non cotées à la bourse des valeurs sont devenus imposables dans
les mêmes conditions de droit commun.
a) Les loyers :
Ce sont les loyers des locaux professionnels, du matériel et des locaux
affectés au logement du personnel.
c) La base d’amortissement :
Les charges calculées qui constatent la dépréciation des éléments d’actif
(à l’exclusion des terrains et du fonds de commerce) sont déductibles du résultat
fiscal dans la mesure où elles sont calculées à partir du 1 er jour du mois
d’acquisition de l’immobilisation et son régulièrement comptabilisés et
calculés. Ceci correspond à la valeur d’origine pour laquelle les immobilisations
doivent être inscrits en comptabilité.
Cette valeur s’entend :
- Pour les immobilisations acquises : au coût d’achat augmenté le cas
échéant des frais accessoires (transport, droits de douanes…).
- Pour les immobilisations crées par l’entreprise pour elle-même au coût
de production lorsque le paiement est assuré par des versements
échelonnés, les intérêts constituant des frais financiers ne sont pas
amortissables.
Toutefois si l’élément fait l’objet de réévaluation, les amortissements
peuvent être calculés sur la base de la nouvelle valeur comptable.
Les biens ouvrant droit à déduction en matière de TVA doivent être
inscrits en comptabilité pour leur prix d’achat ou de revient diminué de la
déduction à laquelle ils donnent droit.
Ainsi, lorsque l’entreprise a récupéré la TVA qui lui st facturée,
l’amortissement se calcule sur la valeur Hors taxe, mais si l’immobilisation
n’ouvre pas droit à déduction, il se calcule sur la valeur TVA incluse.
* L’Amortissement linéaire :
Il s’applique obligatoirement à tous les biens acquis ou crées par
l’entreprise, et aux biens entrant dans le champs d’application de
l’amortissement dégressif si l’entreprise le souhaite.
L’amortissement linéaire consiste eu la pratique d’un taux linéaire par
référence à la durée probable d’utilisation de l’immobilisation, à appliquer sur
le prix de revient par un taux (t) correspondant à la durée normale d’utilisation
(n) : t (1/n).
Les taux d’amortissement varient en fonction du bien amortissable et des
conditions de son utilisation. Les entreprises se réfèrent en général aux usages,
tels qu’ils sont reconnus par l’administration fiscale.
Les taux normaux les plus couramment utilisés sont les suivants :
- 4% pour les immeubles d’habitation et à usage commercial.
- 5% pour les immeubles industriels construits en matériaux solides.
- 10% pour les constructions légères.
- 10% pour le mobilier, installations, aménagements et agencements.
- 10% pour le gros matériel informatique.
- 15% pour les micro-ordinateurs, périphériques et programmes.
- 20% à 25M pour le matériel roulant, matériel automobile ou
hippomobile.
- 30% pour l’outillage de faible valeur qui n’est pas inscrit dans les frais
généraux.
L’entreprise est autorisée à amortir à partir du premier jour du mois
d’acquisition du bien amortissable, à moins que ce bien n’est pas utilisé
immédiatement. L’entreprise peut ainsi différé l’amortissement jusqu’au
premier jour de son utilisation effective.
* L’Amortissement dégressif :
C’est un amortissement qui constitue un moyen d’incitation fiscal à
l’investissement privé national et international stipulé par la charte de
l’investissement de 1995.
Il s’agit d’une méthode d’amortissement dérogatoire au droit commun.
Elle ne peut être utilisée qu’à l’égard des biens d’équipement à l’exclusion des
immeubles et des véhicules de transport des personnes.
Cependant, l’amortissement dégressif est applicable à certains véhicules,
tels :
- Les véhicules de transport public, transport collectif du personnel de
l’entreprise et du transport scolaire.
- Les voitures de location appartenant à l’entreprise qui pratique
l’activité de location.
- Les Ambulances.
L’Amortissement dégressif consiste en l’application d’un coefficient au
taux linéaire correspondant à la durée normale d’utilisation du bien.