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Deuxième Partie

Les applications pratiques


de l’impôt au Maroc

Le système fiscal Marocain est caractérisé par une multitude d’impôts et


taxes, et qui peuvent être présentés sous diverses classifications.
S’agissant de l’entreprise, on peut proposer des impôts qui s’appliquent
sur le revenu dégagé par l’entreprise, des impôts qui s’appliquent sur les
opérations réalisées par l’entreprise, des impôts qui s’appliquent sur le
patrimoine de l’entreprise, en plus des impôts et taxes locaux.
On peut signaler dans le même sens, qu’à côté des impôts qui ont été
rectifiés par la réforme fiscale pour avoir le caractère global, il y a toujours des
impôts cédulaires qui caractérise les applications pratiques du système fiscal
Marocain.
Nous allons procéder ainsi à étudier les applications pratiques de l’impôt
au Maroc sous un angle qui prend en considérations ces caractéristiques, et ce à
travers, des impôts directs qui alimentent le Budget général de l’Etat, tels l’IGR,
et l’IS, et d’autres qui alimentent les budgets des collectivités locales tels, la
Patente et la taxe urbaine, et des impôts indirects telle la TVA.

CHAPITRE I
Les Impôts directs

La théorie fiscale procède à des classifications traditionnelles pour


inventorier les différents types d’impôts qu’un système peut englober.
Lorsque les classifications privilégient les notions d’impôts directs ou
d’impôts indirects, c’est souvent pour faire une démarcation entre les
impositions qui portent sur la réalisation du revenu ou du capital et les
impositions relatives aux dépenses qui frappent l’emploi du revenu ou du
capital.
La classe des impôts directs regroupe des impôts assis sur le revenu on sur
le capital formés par des personnes physiques ou par des personnes morales.
Le système fiscal Marocain présente selon cette classification :
- L’impôt sur les sociétés.
- L’impôt général sur le revenu en tant qu’impôt de synthèse.
Certains impôts analytiques demeurent. Il s’agit de :
- la taxe sur les produits des actions et parts sociales. Et de le taxe
sur les produits de placements à revenu fixe.
- L’impôt des patentes
- La taxe urbaine.
Notre étude portera essentiellement sur l’impôt sur les sociétés en tant
qu’impôt direct et la taxe sur la valeur ajouté en tant qu’impôt indirect.
L’impôt sur les sociétés

La taxation des revenus réalisés par les sociétés à l’Impôt sur les sociétés
date de 1986 par le DAHIR N° 1-86. 233 du 31 Dec 1986, en remplacement de
l’Impôt sur les bénéficies professionnels qui imposait auparavant et sans
distinction les revenus professionnels réalisés par les personnes physiques et
morales.
L’institution de cet impôt et la délimitation de son champs d’application
aux seules entreprises constituées sous forme de sociétés de capitaux, en plus de
la S.A.R.L, émane de la volonté du législateur de réserver à cette catégorie
d’entreprises des modalités d’imposition mieux adaptées à leurs caractéristiques
juridiques et patrimoniales.
Ainsi, les sociétés soumises à l’IS possèdent une personnalité fiscale
propre, c'est-à-dire distincte de celle des associés. Cela résulte de l’existence
d’un patrimoine propre à la société.
En conséquence, les sociétés sont imposées en tant que telles sur leur
résultat. Le montant de l’impôt est acquitté par la société elle-même. Les
associés perçoivent la part qui leur revient dans le bénéfice distribué et seront de
leur côté soumis à l’impôt sur le revenu sur cette distribution s’ils sont soumis à
cet impôt.
L’impôt sur les sociétés vise les résultats réalisés par les sociétés. Par
résultat, on entend évidemment les profits dégagés par la différence entre les
produits imposables et les charges déductibles.
Toutefois, et même en cas de perte, ces sociétés sont redevables d’un
minimum d’impôt dit cotisation minimale calculée sur la base des produits
d’exploitation.
Par conséquent, une société qui réalise à la fois des bénéficies tirés d’une
exploitation commerciale et d’activités civiles est imposée à l’IS sur la totalité
de ses revenus commerciaux et non commerciaux si elle est désignée comme
personne morale assujettie à l’IS.
Basé sur le système déclaratif, l’établissement de cet impôt sur les
sociétés est réalisé par les sociétés elles-mêmes, suite aux différents travaux
extra-comptables réalisés à la clôture de chaque exercice.
Son paiement est effectué sous forme de fractions, dites acomptes
provisionnels, versés au cours de l’année à la fin de chaque trimestre sur la base
de l’impôt payé au titre de l’exercice précédent.
La régularisation des sommes dues est effectuée avant l’expiration du
troisième mois suivant celui de la clôture de l’exercice.

Paragraphe I : Champs d’application de l’IS :


L’impôt sur les sociétés vise les bénéfices des entreprises constituées sous
forme de sociétés de capitaux, essentiellement les sociétés anonymes et les
sociétés en commandite par actions, en plus de la forme hybride de la S.A.R.L.
D’autres sociétés de personnes peuvent opter pour l’imposition à l’IS.
Ces sociétés sont soumises à l’IS, qu’elles soient considérées isolément ou
appartenant à un groupe.

Section I : Les personnes imposables :


Certaines sociétés sont en raison de leur forme et leur objet
obligatoirement soumises à l’IS, d’autres optent pour ce régime d’imposition de
préférence à l’Impôt sur le Revenu, et d’autres sont exclues ou exonérées.

Sous-section 1 : Les sociétés obligatoirement assujetties à


l’IS :
L’assujettissement obligatoire à l’IS concerne deux catégories de sociétés.
* Les sociétés imposables à raison de leur forme et leur objet :
Ces sociétés sont soumises à l’IS quels que soient leur forme et leur objet
et qui concernent :
- les sociétés de capitaux (sociétés anonymes et sociétés en commandite
par action).
- Les sociétés à responsabilité limitée.
- Les sociétés civiles.
- Les sociétés de personnes (SNS et SNC) dont les associés ne sont pas
toutes des personnes physiques.
- Les fonds crées par voie législative ou par convention ne jouissant pas
de la personnalité morale et dont la gestion est conférée à des
organismes de droit public ou privé, lorsque ces fonds ne sont pas
expressément exonérées par une disposition d’ordre législatif : (Fonds
d’assurances des notaires – Fonds de garanties logement éducation –
Formation – Fonds de garanties des crédit jeunes promoteurs).

* Les Etablissements publics et d’autres personnes morales :


Il s’agit notamment des établissements publics industriels et
commerciaux, des collectivités locales et leurs groupements ou toute personne
morale de droit public ou privé, dés lors que leur activité peut être considérée
comme étant de nature industrielle ou de manière générale à caractère lucratif.

Sous-section 2 : Les sociétés assujetties sur option :


Les sociétés de personnes ne comportant que des personnes physiques, qui
de ce fait sont soumises à l’IR dans la catégorie des revenus professionnels
peuvent opter pour leur assujettissement à l’Impôt sur les sociétés.
Cette faculté concerne notamment :
- Les sociétés en nom collectif.
- Les sociétés en commandite simple.
- Les associations en participation.
L’option doit se faire dans un délai maximum de 3 mois de la date de
l’existence de la société.
Les personnes imposables à l’Impôt sur les sociétés, les plus fréquemment
rencontrées dans la pratique sont indiquées dans le tableau ci-après, qui précise
en outre si cet assujettissement est de plein droit ou résulte d’une option de la
société.
Personnes morales Assujettissement Observations
soumises à l’IS
Les sociétés anonymes, en De plein droit Quelque soit leur objet
commandite par actions et par
actions simplifiées
Les S.A.R.L De plein droit Quelque soit leur objet
Les S.A.R.L à associé unique De plein droit Quelque soit leur objet
Les Etablissements publics, les De plein droit Qui se livrent à une
sociétés coopératives et autres activité lucrative.
personnes morales
Les sociétés civiles De plein droit S’ils réalisent des
opérations à but lucratif.
Les sociétés en nom collectif en - De plein droit - Ci l’un des associés est
commandite simple et les une personne morale.
sociétés en participation. - Sur option
- Si tous les associés sont
des personnes physiques.

Sous-section 3 : Les sociétés non assujetties à l’IS :


Sont exclues du champs d’application de l’IS : Les sociétés de personnes,
les associations en participation, les sociétés immobilières transparentes, aussi
que les groupements d’intérêt économique.

*Société des personne et associations en participation :


Les sociétés de personnes comprenant uniquement des personnes
physiques et les associations en participation sont exclues du champs
d’application de l’IS. Mais ces personnes morales ont la faculté d’opter pour
leur assujettissement à cet impôt.

* Sociétés de fait ne comprenant que des personnes physiques.


Par sociétés de fait, on entend toute association entre deux ou plusieurs
personnes qui mettent en commun leurs apports en vue de partager les bénéficies
ou les pertes éventuelles, sans qu’il y aient à d’établir un contrat écrit.
Les sociétés de fait ne comprenant que des personnes physiques sont
exclues du champs d’application de l’IS.
De même, elles n’ont pas la possibilité de se placer par option sous le
régime de l’IS.

* Sociétés immobilières transparentes :


Quelle que soit leur forme juridique, les sociétés qui ont un objet
immobilier sont exclues du champs d’application de l’IS lorsqu’elles sont
transparentes fiscalement.
Comme pour les sociétés de fait, les sociétés immobilières transparentes
n’ont pas la possibilité de se placer par option sous le régime de l’IS.
Est réputée transparente fiscalement toute société immobilière qui répond
aux conditions suivantes :
- Avoir un capital qui soit divisé en parts sociales ou actions
nominatives.
- Avoir pour actif un logement qui soit occupé par tout ou partie des
membres de la société, ou avoir pour objet l’acquisition ou la
construction d’un immeuble collectif en vue d’accorder statutairement
à chacun de leurs membres, nommément désigné, la libre disposition
de la fraction d’immeuble correspondant à ses droits sociaux.
Les sociétés immobilières qui ne remplissent pas l’une ou l’autre des
conditions de la transparence fiscale, sont obligatoirement soumises à l’IS,
abstraction faite du caractère civile de leur activité (société civile immobilière
par exemple).

* Groupements d’intérêt économique :


Le groupement d’intérêt économique est une entité constituée de deux ou
plusieurs personnes morales pour une
durée indéterminée, en vue de mettre en œuvre tous les moyens propres à
faciliter ou à développer l’activité économique de ses membres et à améliorer
ou accroître le résultat de cette activité.
Le groupement d’intérêt économique jouit de la personnalité morale à
dater de son immatriculation au registre du commerce quel que soit son objet.
Mais n’ayant pas pour but la réalisation de bénéfice pour lui-même, le
groupement ne peut exercer qu’une activité à caractère auxiliaire par rapport à
celle de ses membres.
L’imposition des groupements d’intérêt économique était établie au nom
des groupements dans les conditions de droit commun, en raison de la
personnalité morale dont ils jouissent, en matière d’impôt sur les sociétés.
Dans le but de consacrer le principe de la transparence fiscale, la
législation en vigueur a prévu la non soumission des groupements d’intérêt
économique à l’IS et l’assujettissement des membres du groupement à raison de
leur part dans es résultats réalisés par ledit groupement.
A cet effet chaque membre du groupement est personnellement imposé à
l’IS pour la part des bénéfices correspondant à ses droits dans le groupement.
La quote-part de chaque membre dans le résultat net bénéficiaire du
groupement est considérée comme un produit accessoire ou financier à inclure
le cas échéant dans la base de calcul de la cotisation minimale.
De même, si le groupement subit des pertes, leur montant constitue une
charge déductible au prorate des parts de chacun des membres.

Sous-section 4 : Les sociétés exonérées de l’Impôt sur les


sociétés :
L’article 4 du code de l’IS fixe la liste des sociétés bénéficiant de
l’exonération y compris celles qui se trouvent dans une situation particulière en
vertu de la charte des investissements.
Ainsi, on distingue les exonérations et réductions permanentes d’une part
et les exonérations et réductions temporaires.

* Exonérations et réductions permanentes :


On distingue :
- Les exonérations permanentes, les exonérations suivies de l’imposition
permanente au taux réduit, les exonérations en matière d’impôt retenu à la
source ; et les réductions permanentes :
+ Exonération permanentes :
Sont exemptés de l’IS de manière non limitée dans le temps :
- Les promoteurs immobiliers pour leurs revenus et activités afférents à
la réalisation de logement à faible valeur mobilière.
- Les associations à but non lucratif et organismes assimilés.
- Les sociétés coopératives et leurs unions.
- Les profits sur les cessions de valeurs mobilières réalisés par les
sociétés étrangères.
- L’agence spéciale Tanger – Méditerranée.
- Les agences pour la promotion et le développement économique et
social des provinces du Nord-Sud et l’oriental.
- L’université AL AKHAWAYNE d’Ifrane.
- Les sociétés installées dans la zone franche de Tanger au titre des
opérations effectuées à l’intérieur de ladite zone.

+ Exonérations suivies de l’imposition permanente à taux réduit :


Ces exonérations sont prévues pour les entreprises suivantes :
- Les sociétés exportatrices de biens ou services.
- Les sociétés qui vendent des produits finis aux exportateurs.
- Les entreprises hôtelières.

+ Exonérations en matière d’impôt retenu à la source.


Les revenus bénéficiant de l’exonération permanente de l’impôt retenu à
la source sont :
- Les produits des actions, pertes sociales et revenus assimilés.
- Les intérêts et autres produits similaires servis à certains organismes.

+ Les réductions permanentes :


L’imposition permanente au taux réduit est prévue pour :
- Les entreprises minières exportatrices.
- Les entreprises ayant leur siége social dans la province de Tanger et
exerçant une activité principale dans le ressort de ladite province.

* Exonérations et réductions temporaires.


On distingue :
- Les exonérations suivies l’imposition temporaire au taux réduit.
- Les exonérations temporaires.
- L’imposition temporaire au taux réduit.
+ Exonérations suivies l’imposition temporaire an taux réduit :
Il s’agit :
- Des entreprises exerçant dans les zones franches d’exportation.
Il s’agit des entreprises qui exercent leurs activités dans les zones
franches d’exportations et qui bénéficient.
- De l’exonération totale durant les 5 premières années d’exploitation.
- De l’imposition au taux de 8,75% pour les 20 exercices suivants.

- L’Agence Spéciale Tanger – Méditerranée.


Elle bénéficient des mêmes avantages accordés aux entreprises installées
dans les zones franches d’exportation.

+ Exonérations temporaires :
Sont exonérées temporairement :
- Les revenus agricoles jusqu’au 2010.
- Les titulaires de toute concession d’exploitation de gisement
d’hydrocarbures pendant une période de 10 ans à compter de la date
de la mise en production régulière de toute concession d’exploitation.
- Les sociétés exploitant les centres de gestion de comptabilité agrées
au titre de leurs opérations pendant une période de 4 ans qui suivent la
date de leur agrément.

+ L’imposition temporaire au taux réduit.


Elles concernent :
- Les entreprises implantées dans les régions dont le niveau de
développement économique nécessite un traitement fiscal préférentiel.
Ces entreprises bénéficient d’une imposition au taux de 17,5% pendant
les 5 premières années d’exploitation.
- Les entreprises exportatrices implantées dans les régions dont le niveau
de développement économique nécessite un traitement fiscal préférentiel.
Ces entreprises bénéficient d’une imposition au taux de 8,75% pour le
C.A d’exportation au titre des exercices ouverts entre 1 Janvier 2008 et 31 Dec
2010. Après cette date ces entreprises seront soumises au taux de 17,5%.
- Les entreprises artisanales : Dont la production est manuelle
essentiellement bénéficient d’une réduction de 50% de l’impôt pendant
les 5 premières années d’exploitation.
- Les établissements privés d’enseignement ou de formation
professionnelle.
Ces établissements bénéficient d’une imposition au taux réduit de 17,5%
pendant les 5 premières années d’exploitation.
- Les promoteurs immobiliers réalisant des constructions de cités,
résidences et campus universitaires, qui bénéficient d’un taux réduit
de 17,5%.

Section II : La territorialité de l’impôt sur les sociétés :


Les sociétés qu’elles aient ou non leur siège au Maroc sont imposables eu
raison de l’ensemble des bénéfices ou revenus se rapportant aux biens qu’elles
possèdent, aux activités qu’elles exercent et aux opérations lucratives qu’elles
réalisent au Maroc même à titre occasionnel.
Les sociétés étrangères n’ayant pas leur siège au Maroc sont également
imposables sur les produits bruts qu’elles perçoivent en contrepartie sur les
travaux qu’elles exécutent ou les services qu’elles rendent, soit pour le compte
de personnes physiques ou morales indépendantes domiciliées ou exerçant une
activité au Maroc.
Cependant les dites rémunérations perçues à ce titre sont comprises dans
le résultat fiscal de la succursale ou de l’établissement qui est dans ce cas
imposé comme une société marocaine dans le cas où les travaux sont exécutés
et les services sont rendus sans intervention du siège étranger.

Par contre, les bénéfices résultant d’opérations réalisées à l’étranger ne


sont pas imposables au Maroc à l’IS lorsqu’ils ont été effectués dans le cadre
d’un établissement autonome ou par un représentant de l’entreprise ou encore
lorsque les opérations constituent un cycle commercial complet à l’étranger.
Par symétrie, les pertes réalisées à l’étranger dans les mêmes conditions
ne sont pas déductibles des bénéfices réalisés au Maroc.
A signaler que le champs d’application de l’IS est élargi au bénéfices ou
revenus dont le droit d’imposition est attribué au Maroc en vertu de conventions
fiscales internationales tendant à éviter la double imposition en matière d’impôt
sur le revenu.

Section III : La base d’imposition :


La base imposable est obtenue par différence entre les produits
imposables et les charges déductibles.
Les produits imposables sont majorés de la variation des stocks des
produits finis, semi finis et en cours.
Les charges déductibles sont majorées de la variation des stocks et des
matières et des fournitures.
Cette base imposable est appelée Résultat fiscal. Le Résultat fiscal de
chaque exercice comptable est déterminé d’après l’excédent des produits sur les
charges de l’exercice engagées ou supportées pour les besoins de l’activité
imposable, en application de la législation et de la réglementation comptable en
vigueur, modifié le cas échéant conformément à la législation et à la
réglementation fiscale en vigueur.
Pour déterminer la base imposable, une démarche précise doit être
adoptée. Toute la fiscalité des entreprises repose sur la comptabilité puisque le
résultat fiscal n’est d’autre que le résultat comptable corrigé.
Autrement dit, c'est à partir du résultat comptable on doit procéder à des
réajustements de nature fiscale. Ces réajustements portent essentiellement sur
les produits qui ne sont pas imposables, les charges qui ne sont pas déductibles,
et l’imputation des déficits sur les exercices antérieurs.
Ainsi pour calculer la base imposable, on peut dégager quatre étapes :

Sous-section 1 : Calcul du Résultat comptable :


Le Résultat comptable est la différence entre les produits comptabilisés et
les charges comptabilisées.
Ce Résultat est déterminé obligatoirement selon le régime du Résultat
Net réel (RNR), en tant que régime de droit commun.
Ainsi les entreprises soumises à L’IS sont obligées de tenir une
comptabilité régulière et correcte succeptible de dégager un résultat net d’après
les normes du plan comptable marocain.
Au point de vue comptable, le résultat net réel est déterminé à partir,
d’une part des opérations résultant de l’activité principale de la société et des
opérations annexées ou accessoires génératrices de résultats réputés courants, et
d’autres part, des opérations réalisées à titre exceptionnel.

Sous-section 2 : Corrections fiscales :


On détermine la liste des corrections fiscales à apporter au résultat
comptable selon les dispositions fiscales en vigueur.
Ces corrections proviennent :
+ Des réintégrations : qui sont essentiellement composées :
- Des charges et pertes comptabilisées mais non déductibles sur le plan
fiscal.
- Des produits dont l’imposition a été différée précédemment et qui
deviennent imposables au cours de l’exercice.
Ces éléments devront être rajoutés au résultat comptable. Ces
réintégrations peuvent comprendre la totalité de la valeur comptabilisée, ou une
partie seulement, et ce selon les dispositions fiscales particulières pour chaque
opération comptable.
* Des déductions : Qui comprennent :
- Les profits non imposables au cours de l’exercice. Ces profits seront
imposés plus tard ou sont soumis à un autre régime fiscal.
- Les produits définitivement exonérés d’impôts ou non imposables.
- Les charges réintégrés au cours des exercices précédents et devenues
déductibles lors de l’exercice.
Ces éléments doivent être déduits du résultat comptable.
Là aussi, ces déductions peuvent comprendre la totalité de la valeur
comptabilisée, ou une partie seulement, et ce, selon les dispositions fiscales
particulières pour chaque opération comptable.

Sous-section 3 : Calcul du Résultat fiscal.


Le Résultat fiscal est égal au résultat comptable augmenté des
réintégrations des charges non déductibles et diminué des produits non
imposables.
Schématiquement, la détermination du Résultat fiscal peut être
représentée de la façon suivante :

Résultat comptable + Réintégration des charges non


Déductibles
- Déduction des produits non imposables
= Résultat fiscal.
Sous-section 4 : Imputation des déficits :
Il y a lieu également de tenir compte des déficits sur exercices antérieurs
dans la limite des déficits de quatre exercices précédant l’exercice en cours.

Paragraphe II : Les produits Imposables :


Section I : Les produits d’exploitation :
Ce sont la contre valeur des marchandises, et des produits, biens et
services fournis par l’entreprise.
Les produits d’exploitation sont constituées, du chiffre d’affaires, des
produits accessoires, des produits financiers, du prix de revient des travaux
immobilisés effectués par l’entreprise pour elle-même, et enfin les subventions,
primes et dont reçus.

Sous-section 1 : Le chiffre d’affaires :


Le chiffre d’affaires représente le produit d’exploitation principal qu’elle
que soit l’activité de l’entreprise. Il est constitué du montant des recettes et
créances acquises se rapportant aux produits livrés, aux services rendus et aux
travaux immobiliers ayant fait l’objet d’une réception partielle ou totale, qu’elle
soit provisoire ou définitive.
L’évaluation fiscale du chiffre d’affaires conduit nécessairement à
déterminer le traitement réservé à chacun de ses composants dans la mesure où
ce traitement est diversifié en fonction de la nature de chaque opération.
Il faut rappeler qu’on n’est pas obligé de rattacher le produit constaté en
comptabilité, au produit sur lequel on applique l’impôt.
De même pour d’autres produits encaissés effectivement en comptabilité
ne peuvent constituer des produits imposables.
Dans ce sens, il faut tenir compte de la date de rattachement du produit
correspondant à des opérations de vente, de prestation de service, de travaux
immobiliers des créances acquises ou même des dettes certaines.
Des critères d’imposition qu’il faut tenir en considération pour distinguer
le résultat comptable dégagé par l’entreprise sur ces opérations, du résultat fiscal
sur lequel on applique l’IS.

1- Règles et date de rattachement des produits livrés, des services


rendus et des travaux immobiliers.
a) Les ventes :
L’exercice de rattachement est celui au cours duquel intervient la livraison
des produits. En matière comptable la livraison correspond généralement à la
facturation et la réception du produit par le client en conséquent.
L’orsqu’un bien livré n’a pas encore fait l’objet de facturation, la créance
est ajoutée aux produits d’exploitation de l’exercice en cours par l’intermédiaire
du compte de régularisation, clients factures à établir.
Inversement, lorsqu’une recette concerne un produit non encore livré, le
produit comptabilisé d’avance est éliminé par l’intermédiaire du compte produit
constaté d’avance ou d’un compte équivalent.
Les versements d’avances, et acomptes faits par les clients à la
commande, ne sont pas retenus parmi les produits imposables. C’est ainsi que
ces versements n’auront aucune influence sur le résultat en cours. C’est
seulement dans les comptes de l’exercice pendant lequel aura bien la livraison
que le produit de ces versements devra être enregistré en fiscalité.

b- les services :
L’exercice de rattachement est celui au cours duquel est intervenu
l’achèvement des prestations ou la Facturation de la contrepartie. Là aussi il n’y
a pas lieu d’enregistrer du point de vue fiscal les versements effectués par le
client avant même l’achèvement de la prestation.
Cette règle comporte toutefois deux dérogations :
- Les prestations continues, rémunérées notamment par des loyers ou
des intérêts. Les produits correspondants sont pris en compte au fur et
à mesure de l’exécution.
- Les prestations discontinues qui comprennent des échéances de
paiement successives échelonnées sur plusieurs exercices. Les
produits provenant de telles prestations doivent être pris en compte au
fur et à mesure de leur exécution (Entretiens et repérations).
c) Les travaux immobiliers :
Les travaux immobiliers recouvrent trois catégories :
- les travaux de constructions de bâtiments et autres ouvrages
immobiliers :
- Les travaux d’équipement des immeubles ayant pour effet
d’incorporer à la construction des appareils ou matériels installés.
- Et enfin les travaux de réparations ou de réfections des immeubles et
installations de caractère immobiliers.
La réalisation des travaux immobiliers s’effectue en général sous forme
de marché public dont le règlement est fractionné dans le temps au fur et à
mesure de l’avancement des travaux. Ainsi les décomptes sont établis au vu
duquels l’entreprise est payée. La contre valeur de ces décomptes doit être
déclarée dans le C.A.
Pour la date de rattachement de ces décomptes, deux situations sont
envisageables.
- Si l’établissement du décompte et de son paiement se font au cours de
la même année, le problème ne se pose pas. Le montant encaissé au
cours d’un exercice sera déclaré au plus tard le 31 Mars de l’exercice
suivant.
- Si l’année de l’établissement du décompte est différente de celle du
paiement, on se demande si l’entreprise doit payer un impôt sur un
décompte qu’elle n’a pas encore encaissé.
La doctrine administrative répond par l’affirmation. Le fait générateur de
l’impôt ainsi est constitué par la réception des travaux matérialisée par
l’établissement des décomptes.

2) Les règles de rattachement des créances acquises et dettes


certaines.
En principe, le bénéfice imposable est déterminé en tenant compte de
l’ensemble des créances et des dettes certaines dans leur montant au cours de
l’exercice considéré même si ce montant n’est payable qu’ultérieurement.
Cependant si une créance à la clôture de l’exercice devenue douteuse elle
ne doit être retenue pour déterminer le résultat de cet exercice.
Les créances acquises sont matérialisées par l’établissement d’une facture
ou tout autre document. Ainsi, dès la livraison du produit et l’établissement de
la facture correspondante, la créance acquise devient-elle imposable.
Parallèlement, s’il y a réduction sur le chiffre d’affaires (remise - rabais –
ristourne...) celui-ci vient diminuer le montant des recettes.

3) Les règles de rattachement des autres opérations particulières.


Il s’agit des opérations de transport routier de marchandises, entrepreneur
principal et sous traitants. Agence et bureaux de voyages. Ces opérations ont un
caractère particulier, et le rattachement des produits dégagés n’est pas soumis
aux mêmes règles.

a) Transport routier de marchandises :


Pour les sociétés de transport de marchandises, les sommes facturées au
profit du transporteur par l’office National des transports, constituent le C.A de
ces redevables.
La commission prélevée par l’ONT et les cotisations versées aux
coopératives des transporteurs ne sont pas à soustraire du chiffre d’Affaires
réalisé. Ce sont des charges déductibles en tant que telles.

b) Entrepreneur principal et sous traitants :


Le C.A de l’entreprise principale adjudiciaire du contrat d’entreprise ou
du marché public conclu avec le maître d’ouvrage est constitué par le montant
global des travaux effectués et des services rendus au maître d’ouvrage.
Les sommes versées par cette entreprise aux sous-traitants constituent des
charges déductibles.

c) Agences et bureaux de voyage :


Lorsque l’agence de voyage se comporte en tant que simple
intermédiaire, son chiffre d’affaires est constitué par les commissions perçues à
ce titre et les frais d’interventions, le cas échéant.

Sous-section 2 : Les produits accessoires.


Il s’agit de produits relatifs à la gestion commerciale de l’entreprise, mais
ne se rattachant pas nécessairement à son activité principale ou provenant de la
mise en valeur de certains éléments de l’actif.
Les produits accessoires suivent le même régime d’imposition que le
chiffre d’affaires principal.
Peuvent constituer des produits accessoires :
- Les revenues locatifs sauf pour les sociétés à objet immobilier pour
lesquels ils constituent le chiffre d’affaires principal.
Lorsque les immeubles sont occupés à titre gratuit par les membres de la
société ou des tiers, la valeur locative normale de ces immeubles constitue un
produit imposable.
- Les redevances perçues par une société en contrepartie de la
concession de Licence ou Brevets d’invention.
- Les jetons de présence et tantièmes spéciaux perçus par la société
ainsi que les remboursements forfaitaires de frais, et les rémunérations
qui lui sont octroyées en sa qualité d’administrateur.
- La quote part de résultats sur opérations faites en commun, la part de
la société dans le résultat fiscal d’une association en participation
n’ayant pas opté pour l’impôt sur les sociétés, doit être rapporté à son
résultat.

Sous-section 3 : Les produits financiers :


Les produits financiers perçus par une société sont en principe
imposables avec les autres produits de l’entreprise au titre de l’exercice au cours
duquel ils sont perçus.
Cependant les régimes différent en fonction de la nature des produits.
Ces produits sont constitués essentiellement par des produits de
participation ou encore par des produits de valeurs mobilières à revenu fixe.

1) Les produits de participation et assimilés :


Ce sont les participations et les droits détenus par l’entreprise dans le
Capital d’une ou plusieurs sociétés à savoir :
- Les dividendes
- Les parts de fondateurs qui sont acquis par une société en tant
qu’associé dans une autre société.
- Les sommes prélevées sur les bénéfices pour l’amortissement du
Capital Social ou le rachet d’actions.
- Le boni de liquidation et les réserves distribués.
- Les revenus de créances rattachées à des participations telles, la
rémunération de prêts accordés à un associé à un taux inférieur au
taux du marché, car la différence est considérée fiscalement comme
distributions de dividendes.
2) Les produits de valeurs mobilières à revenu fixe :
Ce sont les produits d’obligations, de bons de caisse, de bons de trésor et
emprunts nationaux et autres placements à revenu fixe.
On peut considérer comme produits financiers aussi les escomptes pour
règlement, les intérêts que perçoit la société au titre des prêts qu’elle accorde à
des tiers ou des délais supplémentaires qu’elle accorde à sa clientèle.
Le traitement fiscal des produits financiers diffère selon qu’il s’agit des
produits de participation ou des produits de valeurs mobilières.
- Concernant les produits de participation, la société bénéficiaire a le
choix entre :
- L’imposition à l’I S mais après abattement de 100%, à condition
qu’elle décline son identité et justifie la propriété des actions.
- Et l’imposition à la TPA au taux de 10% retenue à la source et
libératoire de l’ I .S
- Pour les produits de valeurs mobilières à revenu fixe, leur
traitement fiscal se caractérise par une juxtaposition, de l’ IS et de
la taxe sur les produits de placement à revenu fixe.
Cette taxe est retenue à la source selon à ce que l’entreprise bénéficiaire
décline ou non son identité.
La taxe est appliquée à 30% aux intérêts versés aux porteurs
d’obligations, de bons de caisse anonymes qui préfèrent ne pas décliner leur
identité au moment de l’encaissement de ces intérêts. Ces intérêts sont
libératoires d’impôts.
La taxe est appliquée par contre à 20% aux intérêts versés aux porteurs
d’obligations nominatifs. Cette taxe prélevée à la source est importable des
acomptes provisionnels et du reliquat de l‘I S de l’exercice au cours duquel les
intérêts sont comptabilisés pour leur montant brut dans les produits financiers.
Sous-section 4 : Travaux relatifs à des biens immobilisés
effectués par l’entreprise pour elle-même.
Il s’agit des travaux réalisés par la société pour elle-même et qui ont pour
conséquence l’accroissement ou la valorisation des éléments de son actif
immobilisé.
Du fait qu’il n’est pas facile de déterminer cette valeur sur laquelle la
société doit payer l’impôt, la base imposable est constituée par le prix de revient
des travaux exécutés au cours de l’exercice.

Section II : Les profits et gains divers imposables :


Ce sont des produits hors exploitation de la société ou exceptionnels, qui
résultent suite à des événements accidentels ou conjoncturels au cours de
l’exercice.
L’imposition de ces produits reste tributaire des faits hors exploitation
succeptibles de générer des biens.
Ces produits sont constitués de part et d’autre, des indemnités, des profits
sur exercices antérieurs, des dégrèvements d’impôts….

Sous-section 1 : Les indemnités reçues :


Il s’agit des indemnités reçues par la société à titre exceptionnel suite soit
à des contrats d’assurances établies au préalable par la société, soit à des litiges
se rattachant à des opérations de commerce.

a) Les indemnités d’assurance :


Suite à un contrat d’assurance, la société est censée encaisser une
indemnité versée par la compagnie d’assurance, en vertu d’un contrat
d’assurance sur la vie, ou suite à un sinistre.

*) L’assurance – vie :
Elle est constituée suite à un contrat conclu au profit de l’entreprise elle-
même sur la tête de son personnel dirigeant, ou de certains collaborateurs.
Les somme encaissées en cas de décès constituent un profit imposable à
concurrence de la différence entre le montant du capital et le montant des
primes versées en exécution du contrat.

*) L’Assurance Sinistre :
Les indemnités d’assurance perçues en cas de sinistre ou de vol et celles
qui sont allouées à la suite d’une expropriation sont imposables au titre de
l’impôt sur les sociétés. Toutefois il faut signaler que la compensation reçue au
titre de la disparition des stocks ou des charges d’exploitation sont taxables en
tant que profits d’exploitation. Par contre toute indemnisation reçue suite à la
disposition d’un élément de l’actif immobilisé est traité en tant que plus-value
ou moins-value.

b) indemnités présentant le caractére de dommage et intérêt.


Ce sont les dommages et intérêts alloués par les tribunaux pour des faits
se rattachant à des opérations de commerce telles, les indemnités pour non
exécution ou rupture du contrat, d’une concurrence déloyale, pénalités sur
marché…

Sous-section 2 : Profits sur exercices antérieurs :


Ce sont des profits réalisés par l’entreprise sur des exercices antérieurs à
celui en cours.

a) Rentrées sur créances amorties :


Lorsqu’une créance précédemment considérée comme irrécouvrable est
encaissée au cours d’un exercice ultérieur, son montant constitue un profit pour
l’entreprise qui l’aurait déjà amortie ou récupéré, et constitue ainsi un élément
imposable de cet exercice. Il en est de même pour les provisions pour créances
douteuses devenues sans objets, du fait qu’elles ont été déduites dés bénéficies
imposables de l’exercice au cours duquel elles ont été constituées.

b) Remise d’une dette :


Tout abondons de créances ou toute remise d’une dette, entraîne une
diminution du passif exigible, et par le même une augmentation de l’actif net.
La remise dégage ainsi pour l’entreprise bénéficiaire un profit imposable.

c) profits et plus-value de change :


Les profits résultants de l’évaluation à la clôture de chaque exercice en
monnaies étrangères constituent un profit imposable pour l’entreprise.

Sous-section 3 : Dégrèvements d’impôts déductibles :


Ce sont des réductions d’impôts accordées par l’administration fiscale
aux entreprises, en dehors même de tout recours, lorsque l’administration
fiscale découvre des erreurs commises à l’encontre des entreprises.
Les dégrèvements imposables au titre de l’exercice d’encaissement
concerne uniquement les impôts déductibles.

Section III : Subventions primes et dons reçus :


Ce sont des sommes versées par des personnes publics ou privées,
physiques ou morales au profit de l’entreprise.
On distingue trois types de subventions, à savoir :

Sous-section 1 : Les subventions d’exploitation :


Sont celles acquises par la société pour lui permettre de compenser les
pertes dues à l’application des prix réduits, soit pour équilibrer le budget de
fonctionnement, soit en contrepartie de services ou de travaux exécutés pour le
compte de l’Etat.

Sous-section 2 : Les subventions d’équilibre :


Sont celles acquises par la société en vue d’absorber la perte nette de
l’exercice ou des pertes antérieurs.
Ces deux subventions ainsi que les dons font partie du résultat de
l’exercice de leur encaissement.
Sous-section 3: Les subventions ou primes d’équipements :
Sont celles accordées à l’entreprise sous forme d’immobilisation ou de
fond destinés à leur acquisition et à la création d’emploi.
Ces subventions et dons constatés parmi les produits mais non encore
encaissés doivent être déduits du résultats comptable lors de la détermination du
résultat fiscal.

Section IV: Les plus values de cession des éléments d’actif.


Ce sont les gains et les profits qui découlent des cessions ou des retraits
des éléments figurant à l’actif de l’entreprise, cessations, fusions et
transformations de la forme juridique de l’entreprise. Une plus value est
constatée lorsque le prix de cession est supérieur à la date de sa cession ou de
son retrait de l’actif de l’entreprise.
La valeur nette comptable s’entend de la valeur d’acquisition de
l’élément, déduction faite des amortissements.
Le régime d’imposition des plus values diffère, toutefois selon qu’il
s’agit d’une cession en cours d’exploitation ou en fin d’exploitation. Les titres
de participation bénéficient par contre d’un régime spécial d’imposition.

Sous-section 1 : Plus values constatées en cours


d’exploitation :
Il y a plus-value en cours d’exploitation, lorsque l’entreprise toujours en
activité, cède ou retire de son actif une immobilisation. Ces plus values peuvent
bénéficier d’une exonération totale ou partielle de l’impôt sur les sociétés.

a) L’exonération totale :
Pour bénéficier de l’exonération totale au titre des plus values constatées
en cours d’exploitation, l’entreprise doit satisfaire certaines conditions.
- Elle doit s’engager par écrit à réinvestir le produit total des cessions,
et ce auprès de l’administration fiscale dans un délai ne dépassant pas
les trois mois, à partir de la date de clôture de l’exercice pendant
lequel la cession a été réalisée. C'est-à-dire au plus tard le 1er Avril de
l’année suivante :
- Elle doit réinvestir ledit produit de cession dans un délai maximum de
trois années suivant celle où la cession a eu lieu, et ce en bien
d’équipement ou en immeubles réservés à la propre exploitation
professionnelle de la société.
Toutefois, lorsqu’il s’agit de terrains non-batis acquis dans le cadre de
réinvestissement précité, l’exonération prévue est subordonnée à l’affectation
desdits terrains à la propre exploitation professionnelle de la société ou à
l’édification de constructions destinées au même usage.
- Enfin, maintenir les immobilisations ainsi acquises pendant une
période qui ne doit pas être inférieure à 5 ans à partir de la date de leur
acquisition.
Si l’une de ces deux dernières conditions n’est pas respectée par
l’entreprise déclarant, le profit global de cession est imposable au prorata du
montant non réinvesti, ou ayant fait l’objet d’une cession avant l’expiration du
délai de 5 ans en tenant compte des abattements prévus en cas de non
réinvestissement.
Le profit imposable est rattaché à l’exercice au cours duquel la cession a
été réalisée, ou en cas de prescription de ce dernier au plus ancien exercice non
prescrit.

b) L’exonération partielle :
En cas de non-engagement pour le réinvestissement des produits de
cession des éléments de l’actif réalisés en cours d’exploitation, les plus-values
réalisées sont imposables en tenant compte de certains abattements.
Ces abattements dépendent de la durée qui s’est écoulée entre la date
d’acquisition de l’immobilisation et la date de sa cession.
Ainsi, l’abattement est de :
0% : Lorsque le délai qui s’est écoulé entre la date d’acquisition et la date
de cession de l’immobilisation est inférieur ou égal à 2 ans.
- 25% si ce délai est supérieur à 2 ans et inférieur à 4 ans.
- 50% si ce délai est supérieur à 4 ans.
En cas de cessions multiples au cours du même exercice, et si l’entreprise
a réalisé des plus-values et des moins-values au titre des différents éléments
cédés, il est procédé au calcul d’un abattement pondéré qui prend en
considération les moins-values subies par l’entreprise.
L’abattement pondéré est déterminé à partir de la somme des abattements
sur les plus-values réalisées par le rapport entre les plus-values nettes et le total
des plus-values.
Ainsi pour le calcul de l’abattement pondéré les étapes suivantes sont à
respecter :
1- Calcul des plus-values et des moins-values élément par élément.
- Sommation des plus-values : PV.
- Sommation des moins-values : MV.
- Calcul de la plus-value nette.
PV – MV = PVN.
2- Calcul des abattements sur les éléments ayant dégagé des plus-values
élément par élément.
3- Sommation des abattements : A.
4- Calcul de l’abattement pondéré : AP.
A x PVN
AP =
PV
Il est à noter qu’au cas où l’entreprise réaliserait seulement des moins-
values, elles sont considérées comme des pertes fiscalement déductibles du
résultat imposable et ne nécessitent par conséquent aucune rectification au
niveau de la détermination du résultat fiscal.

Sous-section 2 : Les plus-values constatées en fin


d’exploitation
En cas de cessation de l’activité de l’entreprise les produits liés à la
cessation retirés de son actif bénéficient des abattements dans les proportions
suivantes :
- Aucun abattement lorsque le délai, entre la date de création de
l’entreprise et celle de la cessation de son activité, est inférieur à 4
ans.
- Un abattement de 50% lorsque ce délai est compris entre 4 et 8 ans.
- Un abattement des 2/3 lorsque ce délai dépasse 8 ans.

Sous-section 3 : Les plus-values de cession des titres de


participation.
Par plus-value il faut entendre toute valeur positive entre le prix de
cession du titre, diminué des frais de cession, et son prix d’acquisition,
augmenté le cas échéant des frais d’acquisition.
Le régime d’imposition applicable à ces titres diffère selon qu’il s’agit
d’actions cotées à la bourse des valeurs ou d’autres titres.

a) Cas des actions cotées à la bourse :


Les plus-values réalisées sur les cessions des actions cotées à la bourse
des valeurs et des actions ou parts d’OPCVM dont l’actif est investi en
permanence à hauteur d’au moins 85% d’actions cotées quelle que soit la durée
de leurs détention, bénéficient d’un régime d’imposition préférentiel qui
s’inscrit dans le cadre des orientation visant à dynamiser le marché boursier.
(Les plus-values réalisées en fin d’exploitation restent régies par les dispositions
générales applicables aux différents éléments d’actif).
Pour bénéficier de ce régime dérogatoire, l’entreprise doit produire dans
le mois qui suit celui de la première cession de l’exercice, une demande
d’option qui couvrira l’ensemble des opérations de retrait et de cession d’action
réalisées au cours d’un même exercice comptable, étant précisé que cette option
est irrévocable.

1) La base d’imposition :
Elle est obtenue après application d’un abattement de 50% à l’excédent
des plus-values et profits sur les moins -values et les pertes résultant du retrait
ou de la cession d’actions cotées au cours d’un même mois.
Le reliquat des moins-values ou des pertes éventuelles résultant de cette
compensation n’est pas reportable sur le mois suivant :

➢ La réintégration :
- De la valeur d’acquisition des actions cotées retirées ou cédées
ainsi que les frais d’acquisition et les frais de cession.
- Des charges nettes résultant des cessions ou des retraits d’actions
cotées inscrites parmi les titres de placement, ainsi que les frais
d’acquisition et de cession.
➢ La déduction :
- Du produit de cession ou de la valeur d’action déterminée selon
les cours de clôture du jour de retrait.
- Des produits nets de cession ou de retrait des actions cotées
inscrites parmi les titres de placement.
b- cas de cession des titres de participation non cotées :
Dans le souci d’une harmonisation du traitement fiscal des plus-values
réalisées sur cession des différents éléments de l’actif immobilisé, les titres de
participation non cotées à la bourse des valeurs sont devenus imposables dans
les mêmes conditions de droit commun.

Section V : Les stocks et travaux en cours de production :


Il s’agit de l’ensemble des biens qui interviennent dans le cycle de
l’exploitation de l’entreprise, soit pour être vendus en l’état ou au terme d’un
processus de production, soit consommé au premier usage.
Concernant les en cours de production, ce sont essentiellement des
produits, travaux, services et études en cours de production et de réalisation et
non encore achevés à la date de l’inventaire.
Les stocks et travaux en cours doivent être pris en considération pour la
détermination du résultat fiscal.
Les stocks sont évalués au prix de revient ou au cours du jours, si ce
dernier lui est inférieur.
Le prix de revient est égal au prix d’achat, augmenté des frais accessoires
tels que : frais de transport, d’assurance et de douane.
Les produits fabriqués, qu’il s’agisse de produits finis ou semi-finis,
doivent être évalués en ajoutant au coût des matières premières utilisées, les
charges directes ou indirectes notamment les amortissements.
Les rabais, remises et ristournes consentis par le fournisseur doivent être
déduits du prix d’achat.
Les modalités pratiques de détermination du prix de revient diffère selon
que les éléments du stock sont identifiables ou non.

Sous-section 1 : Eléments du stock identifiables :


Le prix de revient se dégage avec précision de la comptabilité des
sociétés pratiquant le système de l’inventaire permanent. C'est-à-dire qu’elles
connaissent à tout moment le montant de leurs stocks.

+ Eléments du stock non identifiables :


Le prix de revient de ce stock n’est pas stable, il varie selon les entrées.
Pour déterminer sa valeur, on procède par l’une des deux méthodes suivantes.

+ Méthode du coût moyen pondéré :


Pour déterminer la valeur du stock non stable, on procède ainsi :
Stocke initial en valeur + somme entrée en valeur
MCMP :
Stock initial en qualité+stock entré en qualité
C’est une méthode qui prend en considération aussi bien les stocks
initiaux que les entrées nouvelles.

+ Méthode du premier entré, premier sorti (FIFO)


Il est présumé que le premier article sorti est le premier entré. Toute
sortie est en conséquence valorisée au coût d’entrée le plus ancien, dès lors le
stock final est évalué aux coûts d’entrée les plus récents.

Paragraphe III : Les charges déductibles


Le résultat imposable est déterminé sous déduction des différentes
dépenses engagées par l’entreprise en vue de l’acquisition et de la conservation
de son revenu imposable.
La loi instituant l’impôt sur les sociétés a énuméré certaines charges, et a
précisé les règles de leur déductibilité. Ainsi toute charge constatée ainsi en
comptabilité qui ne réponde pas à l’une des conditions de déductibilité est
nécessairement réintégrée au résultat fiscal.

Section I : Les conditions générales de déductibilité des


charges.
Pour pouvoir bénéficier de la déductibilité, les frais et charges
d’exploitation doivent obligatoirement remplir certaines conditions de fonds et
de forme.
Ces conditions sont au nombre de quatre :

Sous-section 1 : La charge doit être engagée dans l’intérêt


de l’exploitation :
Toute dépense engagée par l’entreprise doit absolument avoir un lien
avec l’activité exercée par l’entreprise. C’est ainsi que certaines charges
engagées par l’entreprise pour la satisfaction des besoins personnels des
dirigeants ne sont pas déductibles. De même que les charges supportées par
l’entreprise suite aux opérations de leasing, du fait que ces immobilisations ne
figurent pas parmi les éléments de l’actif immobilisé.

Sous-section 2 : La charge doit être effective et appuyée


par des justificatifs.
Toute dépense engagée par l’entreprise doit absolument être
comptabilisée sur la base de documents justifiant leur paiement effectif tels que
(les factures, mémoires, pièces de caisse, relevés bancaires…) et qui permettent
le contrôle de la réalité des dépenses engagées.

Sous-section 3 : La charge doit être traduite par une


diminution de l’actif net.
Sont considérées comme des charges, les seules dépenses engagées pour
être consommées durant l’exercice comptable sans aucune incidence sur l’actif
immobilisé.
Alors que les dépenses ayant pour objet d’acquérir des biens
d’équipement amortissables ou autres immobilisations, ou encore les dépenses
ayant pour contrepartie la disparition d’une dette du passif comme les
remboursement d’emprunt ne sont pas considérées comme des charges.

Sous-section 4 : La charge doit être engagée au cours de


l’exercice :
En principe, chaque exercice ne doit supporter que les charges lui
afférant. Les charges constatées d’avances ou celles à payer doivent faire l’objet
de rectifications extracomptables pour lier à l’exercice durant lequel elles sont
réellement consommées. C’est l’une des conditions fiscales pour pouvoir les
déduire. En d’autres termes, il faut rapporter à chaque exercice, les charges qui
sont nées d’événements ou d’opérations ayant eu lieu au cours dudit exercice,
quelle que soit la date de paiement.

Section II : Les charges d’exploitation :


Il est difficile de dresser une liste limitative des frais d’exploitations, car
chaque entreprise par la nature de son activité a ses propre frais.

Sous-section 1 : Les Achats :


On distingue deux types d’achats :
- Achats qui sont destinés à la consommation productive :
approvisionnements en matières premières emballages perdus et
autres matières et fournitures consommables.
- Achats effectués en vue de la revente (marchandises) les achats
déductibles sont ceux qui ont donné lieu à une réception au cour de
l’exercice envisagé, même si la facture n’a pas encore été reçue ou le
prix n’a pas été payé à la clôture dudit exercice.
Le prix d’achat est constitué des éléments suivants :
- Les achats sont comptabilisés au prix d’achat qui s’entend du prix
facturé, toutes taxes comprises et à l’exclusion de la TVA déductible
chez les sociétés assujetties qui tiennent une comptabilité hors taxe.
- En cas d’importation, le prix d’achat est augmenté des droits de
douane afférents aux biens acquis ainsi que les frais accessoires
externes (assurances transit…).

Sous-section 2 : Les frais d’établissement :


Ce sont des dépenses engagées à l’occasion d’opérations qui
conditionnent l’existence ou le développement de la société, mais dont le
montant ne peut être rapporté à des productions de biens de services. C’est-à-
dire qu’elles ne comportent aucune contrepartie dans l’actif. Ces dépenses
peuvent être imputées en totalité à l’exercice au cours duquel elles sont
effectivement engagées ou echlounées sur une période maximum de cinq ans à
partir du premier exercice de leur constatation, en respectant le principe de
l’amortissement.
On peut citer parmi les frais d’établissement, les frais de constitution, les
frais préalables au démarrage ou d’augmentation du capital, de restructuration,
de prospection et publicité, et enfin les charges à répartir sur plusieurs exercices
(frais d’acquisition des immobilisations).

Sous-section 3 : Les frais généraux :


Ce sont tous les frais engagés par l’entreprise et qui se rattachant aux
activités entrant dans son cycle d’exploitation. La diversité de ces frais empêche
d’en dresser une liste limitative, voir exhaustive. Il s’agit à titre d’exemple :

a) Les loyers :
Ce sont les loyers des locaux professionnels, du matériel et des locaux
affectés au logement du personnel.

b) Les redevances pour concessions de brevets, licences, marques et


procédés.
En général tous les frais engagés pour l’exploitation de biens incorporels.

c) Les redevances payées au titre du crédit-bail


Ces redevances constituent des charges déductibles. Si le bien est acheté,
il doit être amorti et l’annuité d’amortissement est déductible en tant que charge
de l’exercice.
L’indemnité de rachat du matériel, objet de leasing constitue le prix
d’acquisition servant de base au calcul des amortissements linéaires en fonction
de la durée d’utilisation résiduelle de l’élément.

d) Les frais d’annonces et de publicité :


Les frais d’annonces dans les journaux et de publicité dans les différents
supports constituent des charges déductibles.

e) les frais de transport et de déplacement


Qu’il s’agisse du transport et déplacement du personnel, des
déplacements des administrateurs, ou gérants associés et enfin des frais et
transport sur achats et ventes.

f) Les frais de représentation et de voyage :


Il s’agit des frais engagés par un dirigeant ou par un associé, à condition
qu’ils soient justifiés par la nature ou l’importance de l’exploitation.

g) Les cadeaux publicitaires :


Ils sont déductibles à condition que leur valeur unitaire ne dépasse pas
100 DH. Ils doivent porter soit le nom, soit le sigle de la société, soit la marque
de fabrique des produits qu’elle fabrique ou dont elle fait le commerce.
En conséquence, la société doit réintégrer dans son résultat comptable, la
totalité de la valeur des cadeaux non remplissant les conditions requises sur le
plan légal.

h) Les frais d’assurance :


Les contrats d’assurance considérés sont deux sortes :
- Le contrat d’assurance pour risques : Dont le but est la couverture d’un
risque (Incendie-vol inondation..) éventuel qui entraîne soit une charge, soit une
dépréciation des éléments de l’actif.
Les primes versées par la société en vertu de ce genre de contrat sont
déductibles.
- Le contrat d’assurance-vie : et qui a pour but de compenser le préjudice
qui résulterait pour la société du décès de la personne visée au contrat. Or ce
risque s’il se réalise, n’entraînera pas la perte d’un élément d’actif, mais un
manque à gagner éventuel pouvant influencer le résultat :
Si ce genre d’assurance a pour but d’assurer le personnel dirigeant et
certains collaborateurs au profit de la société, les primes versées en exécution
de tel contrat ne sont pas déductibles, car elles sont qualifiées comme placement
de fonds.
Mais en cas de décès de l’assuré, l’indemnité versée à la société n’en
constitue pas moins un bénéfice imposable, à concurrence de la différence entre
le montant de l’indemnité et les montants des primes antérieurement versées.
En revanche, les primes versées en vertu d’un contrat d’assurance-vie au
profit des salariés sont déductibles du résultat comptable, tant que les salariés
assurés sont les uniques bénéficiaires, et les indemnités versées dans ce cas là,
sont qualifiées comme complément de salaire.
Sous-section 4 : Les frais de personnel :
Ces frais se divisent en trois catégories :

a) Rémunérations allouées au personnel non dirigeant :


Il s’agit des rémunérations versées au personnel et à la main – d’œuvre de
l’entreprise au titre de salaires indemnités, primes, gratifications, avantages en
nature congés payés et indemnités de représentation, ainsi que les sommes
versées aux œuvres sociales organisées dans l’intérêt direct de leurs salariés. Il
en est ainsi des dépenses liées à la formation professionnelle et au recyclage du
personnel et des indemnités de licenciement.

b) Rémunérations des dirigeants des sociétés :


Ces rémunérations sont déductibles du résultat fiscal dans le mesure où
elles n’excédent pas la rétribution normale des fonctions exercées par les
intéressés.
Cependant, il convient de distinguer entre la rémunération d’un travail ou
d’une fonction et la participation aux bénéfices nets de la société.
- La rémunération normale, rétribuant d’un travail effectif ou d’une
fonction spéciale (jetons de présence spéciaux, tantièmes spéciaux, qui sont
assimilés à des salaires) sont déductibles de la base de l’I S.
Par contre les sommes versées à titre de participation aux bénéfices
sociaux, notamment les tantièmes ordinaires, elles ne sont pas déductibles, car
ne sont pas des charges mais un emploi de bénéficie.

c) Les charges sociales :


Elles se divisent en :
- Part patronale des cotisations obligatoires de sécurité sociale courant
les prestations à court et à long terme.
- Part patronale de certaines cotisations que les sociétés ont pris
l’habitude de payer dans l’intérêt du personnel et dont la déduction est
admise (primes d’assurances maladie – maternité invalidité et décès,
ainsi que la part patronale payée pour la constitution de pension ou de
retraite lorsque cette part est prise en charge par la société ainsi que
des primes d’assurance pour vieillesse, vie et retraite.

Sous-section 5 : Les frais d’entretien et de réparation :


Il s’agit des dépenses d’entretien et de réparation dés locaux
professionnels, du matériel et du mobilier, engagées par la société, et à travers
lesquelles il faut faire la distinction entre trois catégories est dont le traitement
fiscal n’est pas le même, il s’agit :
- Des dépenses d’entretien et de réparation.
- Des dépenses d’extension et de transformation.
- Des dépenses de renouvellement qui prolongent la durée de vie ou
d’utilisation du bien.

a) Les dépenses d’entretien et de réparation :


Il s’agit des dépenses qui ont pour objet de maintenir une immobilisation
dans son état normale et de permettre son fonctionnement pendant la période
initiale prévue pour son amortissement, (Réfection de la peinture, remplacement
d’une pièce défectueuse…).
Tant que ces dépenses ne représentent pas une charge assez importante
par rapport à la valeur totale de l’actif réparé, ces dépenses sont déductibles du
résultat fiscal.
b) Les dépenses d’extension et de transformation :
Il s’agit des dépenses d’investissement qui modifient la consistance des
immobilisations telles (les dépenses d’agrandissement, de rénovation ainsi que
les aménagements et installation qui entraînent une augmentation de la valeur
initiale de l’actif immobilisé…) Ces dépenses sont amortissables et non
déductibles.

c) les dépenses de renouvellement qui prolongent la durée d’utilisation


du bien.
Il s’agit de grosses réparations qui ont pour objet d’améliorer la
consistance d’un élément d’actif et d’augmenter sa durée probable d’utilisation,
tel que le remplacement d’un élément usager par un élément nouveau qui fait
prolonger la durée normale de vie de l’immobilisation où il représente un
pourcentage important par rapport à la valeur totale de l’actif réparé. On serait
ainsi en présence d’une dépense d’investissement non déductible mais l’objet
d’un amortissement.
Ainsi lorsque de tels frais sont inscrits à tort. En comptabilité, le fisc se
réserve le droit de les réintégrer extra-comptablement.
Par contre, si le remplacement ne fait que maintenir l’immobilisation en
état de fonctionnement, on est en présence d’une réparation déductible.

Sous-section 6 : Les frais financiers :


Il s’agit les charges d’intérêt, des agios et des frais, escomptes et des
intérêts alloués au capitaux mis à la disposition de la société, que ces capitaux
appartiennent à des tiers, à des organismes agrées ou aux associés eux-mêmes,
ainsi que les commissions diverses payés aux établissements financiers pour es
services rendus au profit de l’entreprise (crédit avances tenue de compte,
gestion de portefeuille…).
Ces frais sont déductibles du résultat fiscal dans les conditions de droit
commun. Toutefois un cas particulier peut être signalé relatif aux intérêts des
comptes courants d’associés.
Les comptes courants sont ouverts pour enregistrer les opérations
financières effectuées au cours de la vie sociale entre la société et les associés.
A chaque associé est ouvert un compte courant. Une fois que les associés
ont accordé à l’entreprise des fonds en compte courant, ils bénéficieront des
intérêts déductibles.
Cependant, une condition et deux limitations sont requises pour la
déduction de ces intérêts.
- La condition requise consiste à ce que le capital de la société soit
totalement libéré. C'est-à-dire entièrement versé par les actionnaires à la société.
Cette condition est à vérifier au sein des sociétés de capitaux notamment la
société anonyme dont le capital n’est obligatoirement libéré qu’à hauteur de
25% à la constitution.
La société à responsabilité limitée n’est pas soumise à cette condition
puisque le capital est automatiquement libéré à la constitution.
Ensuite, lorsque le capital est entièrement libéré, deux limitations sont à
respecter.
- Il faut que le montant des comptes courants portant intérêts
déductibles ne dépasse pas le montant du capital social.
- Le taux pratiqué ne doit pas dépasser celui fixé par le ministre des
finances pour la rémunération des comptes courants d’associés au titre
de l’année en cours, en fonction du taux d’intérêt moyen des bons du
trésor.
Enfin, parmi les charges financières, on peut signaler les sommes payées
au titre d’intérêts des bons de caisse, qui ne sont déductibles que si les trois
conditions suivantes sont réunies.
- Les fonds empruntés sont utilisés pour les besoins de l’exploitation.
- Un établissement bancaire agrée reçoit le montant de l’émission des
dits bons et assure le paiement des intérêts qu’il porte.
- La société joint à la déclaration, la liste des bénéficiaires de ces
intérêts, avec leur identification, la date des prêts et le montant des
sommes versées à chacun des bénéficiaires.

Sous-section 7 : Les charges d’impôts :


Les impôts et taxes liés à l’exploitation de l’entreprise et mis en
recouvrement au cours de l’exercice sont fiscalement déductible tel l’impôt des
patentes, la taxe urbaine, la taxe d’édilité…
Certains impôts, dont le caractère professionnel est incontestable sont,
néanmoins exclus des charges déductibles, parce que la loi en décide ainsi de
façon expresse : Il s’agit principalement de :
- L’I S ou la cotisation minimale ou encore les acomptes provisionnels.
- La taxe urbaine afférente à des immobilisations données en location
par des entreprises de crédit-bail.
- Tout impôt prélevé à la source et non libératoire de l’I S
Par contre, les majorations, amendes, et sanctions fiscales supportées par
la société ne sont pas déductibles, parce qu’elles ont été payées suite au non
respect des dispositions de la loi par la société, et donc suite à une erreur
commise par la société, et qu’elle doit assumer la responsabilité.

Sous-section 8 : Les pertes et moins-value :


Pour qu’elles soient admises en déduction du résultat comptable, les
pertes et moins-values doivent être réalisées dans le cadre de l’exploitation
normale de la société, définitives et correspondent à une diminution réelle de
l’actif net.
Aucune déduction ne peut être effectuée lorsqu’il s’agit seulement d’un
manque à gagner ou d’une perte affectant un élément qui n’est pas compris dans
l’actif de l’entreprise ou d’une perte seulement probable.
Sans prétendre à l’exhaustivité dans l’énumération des charges qui
bénéficient du droit à déduction, il convient de signaler qu’il peut s’agir.
- Des créances irrécouvrables dument constatées après une action devant
les tribunaux et après un constat de carence.
- Les pertes de nature financières subies suite aux opérations de charge
et sur les opérations de négociation de valeurs mobilières.
- Les pertes subies suite à des accidents ou à des catastrophes
naturelles.
- Les pertes subies suite ou non – recouvrement des créances
d’exploitation.
- Les pertes subies suite à des vols ou à des détournements à condition
que cela soit constaté par un procès verbal.
- Les pertes subies du fait de cautionnement .
- Les pertes sur exercices antérieurs.
- Les pertes relatives aux moins-values constatées lors de la cession ou
de retrait d’éléments d’actif.

Sous-section 9 : Les dons :


Les sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés bénéficient de la
déduction fiscale des dons en argent ou en nature qu’elles versent aux
institutions suivantes :
- les Habous publics.
- L’entraide nationale.
- Les associations reconnues d’utilité publique qui oeuvrent dans un but
charitable, scientifique, culturel, Littéraire éducatif, sportif,
d’enseignement ou de santé.
- Les établissements publics ayant pour mission essentielle de dispenser
des soumis de santé ou d’assurer des actions dans les domaines
culturelles ou d’enseignement ou de recherche.
- La ligne nationale de lutte contre les maladies cardiovasculaires.
- La fondation Hassan II de lutte contre le cancer.
- Le comité olympique national marocain et les fédérations sportives
régulièrement constituées.
- Les œuvres sociales des entreprises publiques ou privées dans la
limite de deux pour mille (2‰) du chiffre d’affaires du donateur.
- Le fond national pour l’action culturelle.
- L’agence spéciale Tanger – Méditerranée.
- Les agences pour le développement économique régionales.
Ainsi, les dons octroyés à des organismes ou à toute autre personne
physique ou morale autres que ceux prévus limitativement par la loi, ne sont pas
déductibles de la base imposable à l’I S.

Sous-section 10 : Les Amortissements :


L’amortissement est la constatation de la dépréciation subie par certains
éléments du patrimoine de l’entreprise par suite d’usure et de l’obsolescence.
Sur le plan comptable, il correspond à une perte subie sur la valeur d’actif
des immobilisations. Cette perte doit être par conséquent enregistrée en
comptabilité. Et pour maintenir la valeur initiale des éléments amortissables,
l’entreprise doit la compenser sur les bénéfices de l’entreprise.
L’amortissement comptable consiste à faire inclure dans les charges
d’exploitation, une somme prélevée sur les bénéfices correspondant à la fraction
du bien à amortir. Cette somme est considérée comme une charge déductible du
bénéfice comptable.
Cependant, l’amortissement déductible doit répondre aux règles de base
de déductibilité, ainsi qu’à d’autres restrictions de fonds et de forme.
Les éléments susceptibles de faire l’objet d’un amortissement déductible
pour la détermination du résultat fiscal sont les éléments corporels et
incorporels figurant à l’actif de la société et se dépréciant par l’usage ou par le
temps.

a) Les conditions de déductibilité des dotations d’amortissement :


Pour que la dotation à l’amortissement soit admise dans les charges, elle
doit correspondre à des conditions de fond et de forme.
* La principale condition de fond est celle qui exige que le bien
amortissable figure au sein de l’actif de l’entreprise. Ne peuvent donc être
considérées comme des immobilisations amortissables les biens acquis par
l’intermédiaires des sociétés de crédit-bail.
Les conditions de forme sont au nombre de deux.
* Il faut que les amortissements soient documents inscrits en
comptabilité. Cela signifie qu’une entreprise ne saurait demander la
déductibilité sur le plan fiscal d’amortissements qu’elle n’aurait pas pratiqués
sur le plan comptable.
Cette condition entraîne des conséquences redoutables lorsque même de
bonne foi, une entreprise a passé en frais généraux des dépenses liées à
l’acquisition des immobilisations et qu’elles n’auraient pas amorties.
L’annuité d’amortissement serait monventanément perdre, et ce n’est
qu’a l’expiration de la durée normale d’amortissement du bien concerne que
l’entreprise pourrait la récupérer.
* L’entreprise est aussi terme de joindre à sa déclaration des résultats, un
tableau modèle récapitulant les amortissements pratiqués en comptabilité.

b) Les biens soumis à l’amortissement :


Les biens susceptibles de faire l’objet d’un amortissement déductible
pour la détermination du résultat fiscal sont les éléments corporels et
incorporels.

* Les immobilisations corporelles :


Se sont les constructions, les installations les aménagements, le matériel
fixe, mobile ou roulant et l’outillage.
Les terrains qui par nature et sauf des cas exceptionnels (les carrières) ne
se déprécient pas par le temps ou par l’usage, ne peuvent pas être amortis.
Par contre leurs aménagements peuvent valablement donner lieu à un
amortissement dès lors que les doits aménagement ont, en raison de
l’importance des travaux effectués le caractère de véritables installations et se
déprécient par le temps ou par l’usage.

* Les immobilisations incorporelles :


Certaines immobilisations incorporelles ne se déprécient pas avec le
temps ou par l’usage ; leur valeur peut certes diminuer mais cela résulte le plus
souvent des circonstances fortuites. Il en est ainsi du fonds de commerce et du
droit au bail.
Par contre les brevets d’invention dont l’exploitation est destinée à
tomber dans le domaine public à l’expiration d’un nombre d’années limité sont
susceptibles d’amortissements calculés sur la durée légale du privilège qui est
de 20 ans.
Enfin, l’entreprise qui a reçu une prime d’équipement rapportée
intégralement à l’exercice au cours duquel elle a été perçue peut pratiquer au
titre de l’exercice ou de l’année d’acquisition des équipements en cause, un
amortissement exceptionnel d’un montant égal à celui de la prime.

c) La base d’amortissement :
Les charges calculées qui constatent la dépréciation des éléments d’actif
(à l’exclusion des terrains et du fonds de commerce) sont déductibles du résultat
fiscal dans la mesure où elles sont calculées à partir du 1 er jour du mois
d’acquisition de l’immobilisation et son régulièrement comptabilisés et
calculés. Ceci correspond à la valeur d’origine pour laquelle les immobilisations
doivent être inscrits en comptabilité.
Cette valeur s’entend :
- Pour les immobilisations acquises : au coût d’achat augmenté le cas
échéant des frais accessoires (transport, droits de douanes…).
- Pour les immobilisations crées par l’entreprise pour elle-même au coût
de production lorsque le paiement est assuré par des versements
échelonnés, les intérêts constituant des frais financiers ne sont pas
amortissables.
Toutefois si l’élément fait l’objet de réévaluation, les amortissements
peuvent être calculés sur la base de la nouvelle valeur comptable.
Les biens ouvrant droit à déduction en matière de TVA doivent être
inscrits en comptabilité pour leur prix d’achat ou de revient diminué de la
déduction à laquelle ils donnent droit.
Ainsi, lorsque l’entreprise a récupéré la TVA qui lui st facturée,
l’amortissement se calcule sur la valeur Hors taxe, mais si l’immobilisation
n’ouvre pas droit à déduction, il se calcule sur la valeur TVA incluse.

d) Les méthodes d’amortissement :


En matière comptable, la meilleure méthode d’amortissement est celle
qui traduit le plus fidèlement possible la dépréciation subie par
l’immobilisation.
Le droit fiscal n’impose pas de méthodes particulières, mais la méthode
d’amortissement linéaire se présente comme celle du droit commun. En dehors
de l’amortissement linéaire, la loi instituant l’I S règlemente le système de
l’amortissement d’égressif.
Enfin, des dispositions d’amortissement propres aux véhicules de
transport de personnes représentent la troisième méthode d’amortissement.

* L’Amortissement linéaire :
Il s’applique obligatoirement à tous les biens acquis ou crées par
l’entreprise, et aux biens entrant dans le champs d’application de
l’amortissement dégressif si l’entreprise le souhaite.
L’amortissement linéaire consiste eu la pratique d’un taux linéaire par
référence à la durée probable d’utilisation de l’immobilisation, à appliquer sur
le prix de revient par un taux (t) correspondant à la durée normale d’utilisation
(n) : t (1/n).
Les taux d’amortissement varient en fonction du bien amortissable et des
conditions de son utilisation. Les entreprises se réfèrent en général aux usages,
tels qu’ils sont reconnus par l’administration fiscale.
Les taux normaux les plus couramment utilisés sont les suivants :
- 4% pour les immeubles d’habitation et à usage commercial.
- 5% pour les immeubles industriels construits en matériaux solides.
- 10% pour les constructions légères.
- 10% pour le mobilier, installations, aménagements et agencements.
- 10% pour le gros matériel informatique.
- 15% pour les micro-ordinateurs, périphériques et programmes.
- 20% à 25M pour le matériel roulant, matériel automobile ou
hippomobile.
- 30% pour l’outillage de faible valeur qui n’est pas inscrit dans les frais
généraux.
L’entreprise est autorisée à amortir à partir du premier jour du mois
d’acquisition du bien amortissable, à moins que ce bien n’est pas utilisé
immédiatement. L’entreprise peut ainsi différé l’amortissement jusqu’au
premier jour de son utilisation effective.

* L’Amortissement dégressif :
C’est un amortissement qui constitue un moyen d’incitation fiscal à
l’investissement privé national et international stipulé par la charte de
l’investissement de 1995.
Il s’agit d’une méthode d’amortissement dérogatoire au droit commun.
Elle ne peut être utilisée qu’à l’égard des biens d’équipement à l’exclusion des
immeubles et des véhicules de transport des personnes.
Cependant, l’amortissement dégressif est applicable à certains véhicules,
tels :
- Les véhicules de transport public, transport collectif du personnel de
l’entreprise et du transport scolaire.
- Les voitures de location appartenant à l’entreprise qui pratique
l’activité de location.
- Les Ambulances.
L’Amortissement dégressif consiste en l’application d’un coefficient au
taux linéaire correspondant à la durée normale d’utilisation du bien.

➢ Ces coefficients sont de :


- 1,5 : Pour les biens dont la durée d’amortissent est de 3 ou 4 années.
- 2 : pour les biens dont la durée d’utilisation est de 5 ou 6 années.
- 3 : Pour les biens dont la durée d’utilisation supérieur à 6 années.
La base du calcul de l’amortissement dégressif est constituée pour la
première année par le coût d’acquisition du bien. Pour les années suivantes la
base du calcul est constituée de la valeur résiduelle.
Souligner, que lorsque l’annuité dégressive devient inférieure du
quotient :
Valeur résiduelle
Hombre d’années restant à courir
Il y a lieu de retenir l’annuité linéaire pour les dernières années
d’amortissement.

* L’Amortissement des véhicules de transport de personnes :


Les véhicules de transport de personnes bénéficient d’un régime
d’amortissement particulier dans la mesure qu’ils peuvent être amortis au taux
minimum de 20% par an, à la condition que la valeur totale fiscalement
déductible répartie sur 5 ans à parts égales ne soit pas supérieure à 300.000 Dhs
par véhicule.
Autrement dit, la dotation d’amortissement n’est admise en déduction de
la base imposable que dans la limite de 60.000 Dh par an.
Enfin, i faut noter que lorsqu’une immobilisation a été enregistrée, à tort,
parmi les charges, et que l’erreur est relevée par les vérificateurs de
l’Administration fiscale, cette dernière est en mesure de réintégrer le montant
dans le résultat imposable de l’exercice vérifié non encore prescrit.
L’entreprise pourra pratiquer les amortissements normaux à partir de
l’exercice suivant la date de la régularisation.

Sous-section 11 : Les provisions :


Il s’agit d’une somme constituée en franchise d’impôt pour faire face à
une charge ultérieure, à une dépréciation ou à une perte d’un élément d’actif qui
ne peut faire l’objet d’amortissements (stocks, valeurs mobilières, fonds de
commerce…).
La différence entre une provision et une charge à payer est que celle-ci
est certaine et non pas seulement (probable).
Ainsi on distingue deux catégories de provisions :
- Provision pour dépréciation qui se rapproche de l’amortissement en ce
qu’elle est destinée à compenser des moins-values éventuelles sur des
éléments d’actif.
- Provision pour pertes et charges qui est destinée à faire face à des
risques de moins-values ou de pertes issues d’un événement qui prend
naissance pendant l’exercice.
La constitution de provision est nécessaire en comptabilité pour respecter
les principes de prudence et de sincérité. Mais l’appréciation du risque ou de la
perte probable pourrait conduire à des pratiques contestables. C’est pourquoi
des règles précises sont établies pour apprécier la déductibilité des provisions.
a) Conditions de déduction des provisions :
Pour bénéficier du droit à d’éduction, les différentes provisions
constituées par les entreprises doivent satisfaire les conditions suivantes :

* Les conditions de fonds :


- La provision doit être constituée pour faire face à une charge déductible
ou à la dépréciation d’un élément d’actif figurant à l’actif du bilan de
l’entreprise. Ainsi toute provision constituée pour assurer le paiement éventuel
d’une charge non déductible. Cela exclut par exemple les provisions pour
amendes, pénalités fiscales…. Mais aussi les provisions ayant pour contrepartie
une augmentation de l’actif ou encore concernant des charges personnelles du
dirigeant.
- La provision pour pertes et charges doit être affectée à des charges
nettement individualisées quant à leur objet qui a leur nature avec une
évaluation approximative du montant des charges, ce qui permettra un contrôle
rigoureux de leurs montants ainsi que l’objet de leur affectation.
L’utilisation de méthodes statistiques de calcul des provisions est admise
si elles permettent une approximation suffisante.
Cependant la pratique d’un pourcentage forfaitaire de perte (dans
l’évaluation des stocks dépréciés par exemple) n’est pas autorisée.
* Les pertes ou les charges doivent trouver leur origine dans l’exercice en
cours par leur probabilité est non par éventualité. La provision constituée pour
des risques simplement éventuels et sans engagement précis avant la clôture de
l’exercice n’est pas déductible (car de la provision de propre assureur). Par
contre si la perte ou la charge est certaine quant à son existence et quant à son
montant, il n’y a pas lieu de constituer une provision, il suffit de retrancher la
perte ou la charge du bénéfice de l’exercice.

* Les conditions de forme :


Elles sont au nombre de deux :
- La provision doit aussi être effectivement constatée dans les écritures
comptables de l’exercice.
- La provision doit avoir figuré sur le tableau des provisions qui est
annexé à la déclaration des résultats imposables.

b) Le traitement fiscal des provisions :


Le traitement fiscal réservé à la provision pendant l’exercice qui suit celui
de sa constitution est différent selon que la provision a été régulièrement
constituée ou non.

1) Les provisions régulièrement constituées :


La provision régulièrement constituée peut :
- être utilisée conformément à son objet initial.
- devenir sans objet.
- être détournée de leur objet initial.

* Provision utilisée conformément à son objet :


Lorsque la perte ou la charge, en prévision de laquelle la provision a été
constituée se réalise effectivement, trois cas de figure peuvent se présenter.
- Le montant de la perte ou de la charge est supérieur au montant de la
provision. La différence est une charge déductible du résultat fiscal.
- Le montant de la perte ou de la charge est inférieur à celui de la
provision, le reliquat est à réintégrer au résultat fiscal.
- Lorsque les deux montants sont égaux, il y a compensation et le
résultat fiscal n’est pas affecté.

* La provision devenue sans objet :


Lorsque la provision devient sans objet, c'est-à-dire que la perte, la
charge ou la dépréciation provisionnée ne se réalise pas, les sommes ainsi
constituées sont considérées comme des reprises sur provisions à réintégrer au
résultat de l’exercice au titre duquel les pertes sont éteintes.
* La provision détournée de son objet :
Lorsqu’une provision est détournée de son objet initial au titre duquel elle
a été constituée pour qu’elle soit affectée à un autre emploi, elle doit être
également réintégrée au résultat de l’exercice au titre duquel le détournement a
eu lieu.
En cas de cessation d’activité ou de cession de l’entreprise, les provisions
antérieurement constituées en franchise d’impôt doivent être rapportées au
résultat du dernier exercice d’exploitation.

2) Les provisions irrégulièrement constituées :


Il s’agit des provisions considérées comme présentant dés l’origine, un
caractère irrégulier. Ce qui signifie qu’au moment de leur constatation, elles ne
remplissaient pas les conditions de fond et de forme.
Ces provisions sont considérées comme irrégulières et doivent par
conséquent être rapportées au résultat de l’exercice au cours duquel elles ont été
portées à tort en comptabilité.
Toutefois, lorsque l’exercice concerné est prescrit ces provisions doivent
être rapportées au résultat du premier exercice non prescrit.

c) Les provisions déductibles :


Il s’agit des provisions réglementées que certaines sociétés sont
autorisées à constituer en franchise d’impôt.
Cependant il y a lieu de faire la distinction entre les provisions
couramment utilisées, des provisions spécifiques.

1) Les provisions couramment utilisées :


Certaines provisions sont couramment utilisées par les entreprises, et
bénéficient du droit à déduction. Ce sont des provisions qui respectent les
conditions de fond et de forme citées ci-dessus.

* Les provisions pour dépréciation des créances :


Appelées aussi créances pour créances douteuses ou litigieuses : Ce sont
des provisions constituées par les entreprises pour faire face à la perte de leurs
créances détenues par des clients prouvant soit des difficultés de paiement
(caractère douteux) ou en mésentente avec l’entreprise suite à un différend
commercial.
Le caractère de probabilité découle du fait que le client en cessation de
paiement et que l’entreprise pourra perdre que partie ou la totalité de sa créance.
Cependant, ces provisions doivent être nettement individualisées client
par client.

* Les provisions pour dépréciation des éléments d’actifs :


Il s’agit des :
- Provisions pour dépréciation du fond de commerce :
Le fond de commerce est une immobilisation non amortissable pour la
raison qu’elle ne perd pas généralement de la valeur. Mais lorsque suite à des
événements spéciaux, la valeur du fond de commerce est négativement affectée,
la diminution peut faire l’objet d’une provision fiscalement déductible.
- Provision pour dépréciation des valeurs mobilières :
Les valeurs mobilières peuvent aussi perdue de la valeur suite à leur
négociation sur le marché financier. La perte ainsi subit peut être provisionnée
par l’entreprise.
- Provisions pour dépréciation des stocks :
La dépréciation de la valeur des marchandises à l’occasion de leur
stockage par les entreprises peut faire l’objet de provisions bénéficiant de droit
à déduction.

- Provision pour impôt à payer :


Les impôts subissent généralement un décalage de paiement entre l’année
au titre de laquelle ils sont dus, et l’année de leur paiement effectif.
Les entreprises sont aussi autorisées à constituer des provisions pour
paiement d’impôts, à conditions que l’impôt bénéficie lui-même du droit à
déduction.

2) Les provisions spécifiques :


D’autres provisions spécifiques peuvent être constituées par les
entreprises en franchises d’impôt. Il s’agit :

* Provision pour construction ou acquisition de logements :


Les entreprises qui construisent on acquièrent des logements pour leur
personnel ; ou qui accordent des prêts à leurs salariés pour construire ou
acquérir des logements, sont autorisés à constituer en franchise d’impôt des
provisions dans la limite de 3% du résultat fiscal avant impôt.
Ce fond ainsi constitué doit être affecté au moins pour 50% au
financement des logements dits économiques.
Ces provision doivent être utilisés dans les trois années suivant celle de
leur constitution, et tout montant non utilisé doit être réintégré automatiquement
au résultat de l’exercice au cours duquel elle a été constituée, ou au dernier
exercice non prescrit sans préjudice d’application d’amendes ou de majorations.

* Provisions pour investissement :


Les entreprises sont aussi autorisées à constituer des provisions en
franchises d’impôt pour investissement dans la limite de 20% du résultat fiscal
avant impôt, sans que la valeur de la provision dépasse 30% du dit
investissement.
Ce fond doit être utilisé dans un délai de 3 années, et doit être affecté en
vue de la réalisation d’investissement en biens d’équipements matériels et
outillages, à l’exclusion des terrains, et des constructions autres qu’a usages
professionnels et des véhicules de tourisme.
Toutefois, les entreprises peuvent affecter tout ou partie du montant de la
provision pour investissement précité, pour leur restructuration ainsi qu’a des
fins de recherche et de développement pour l’amélioration de leur productivité
et leur rentabilité économique.
D) Les provisions non déductibles :
Il s’agit des provisions pour garanties, des provisions pour propre
assurance, et des provisions pour congé à payer.
* Provisions pour reconstitutions de gisements :
Les entreprises minières peuvent constituer des provisions en franchise
d’impôt pour reconstitution de gisement dans la limite de 50% du bénéfice
fiscal avant impôt, sans que la valeur de la provision dépasse 30% du montant
du chiffre d’affaires résultant de la vente des produits extraits des gisements
exploités par les dites entreprises.
Ces provisions doivent être utilisées conformément à leur objet dans les 5
années suivant celle de leur constitution, et tout solde non utilisé par conséquent
est obligatoirement réintégré au résultat fiscal de l’exercice suivant celui de
l’expiration du délai d’emploi de ces provisions.
D’autre part, les provisions constituées doivent être utilisées dans les
opérations de recherche, de prospection sur les gisements non encore reconnus,
de réalisation d’études, de travaux, constructions d’acquisition d’équipement de
technologue, et de prise de participation dans d’autres entreprises minières.

* Les provisions pour garanties :


Ce sont des provisions constituées par les entreprises pour faire face aux
pertes qui peuvent être occasionnées par le retour des marchandises pour
lesquelles ces entreprises ont accordé des garanties.
La loi instituant l’I S n’autorise pas de constituer de telles provisions, et
par conséquent elles seront exclues du droit à déduction, et doivent être
réintégrés au résultat fiscal en contrepartie.

* Les provisions pour propre assurance :


Les entreprises peuvent parfois, au lieu de recourir à des compagnies
d’assurance pour couvrir des risques d’exploitation, constituer en franchise
d’impôt, des provisions pour faire face à de tels risques.
Lorsque le risque est assurable auprès des professionnels d’assurance,
l’Administration fiscale est en mesure de refuser la déduction de tells
provisions.

* Les provisions pour congés payés :


Les congés payés sont généralement réglés aux salariés avec un décalage
d’un exercice. C’est la raison pour laquelle certaines entreprises constituent des
provisions pour rattacher ces charges à l’exercice au titre duquel elles sont dues.
Toutefois la loi fiscale juge que ce son des charges annuelles et effectives
et ne peuvent par conséquent faire l’objet de provisions fiscalement déductibles.

Section III- Les charges non déductibles en partie ou en totalité :


La loi instituant l’I S a énuméré certaines charges exclues de façon
expresse du droit à déduction.
Il s’agit d’abord de toutes les pénalités, les amendes et les majorations
infligées à l’entreprise à l’occasion des infractions commises à l’encontre des
dispositions légales relatives au contrôle des prix, à la législation du travail et
du transport, ou en cas d’une insuffisance ou retards constatés dans l’assiette ou
le paiement des impôts.
En général du droit à déduction.
Les entreprises ne peuvent aussi déduire de leur bénéfices imposables
qu’à concurrence de 50% toutes les dépenses ayant un montant dépassant
10.000DH ; et dont le paiement n’est pas effectué par un chèque barré non
endossable, par virement bancaire, par effet de commerce ou par un moyen de
paiement magnétique frais de personnel et le règlement des facteurs des
agriculteurs.
Les entreprises qui acceptent des règlements en espèces au-delà de
20.000DH encourent une amende de 6% du montant de la transaction.

Section IV : Le déficit reportable


Le déficit réalise par une entreprise à la clôture d’un exercice donné
constitue, en principe une perte définitive que l’entreprise n’est pas en droit de
déduire de ses bénéfices futurs.
Cependant dans certaines limites et sons certaines conditions, l’entreprise
peut, par dérogation à ce principe opérer cette déduction. On dit qu’elle a la
possibilité de reporter ces déficits ou encore de pratiquer le report déficitaire.

Sous-section 1 : Conditions d’exercice du droit au report


déficitaire.
Elles sont au nombre de trois :

a) La déficit doit être à la charge de l’entreprise :


* Sont exclus ainsi les déficits :
- Provenant d’entreprises situées hors du Maroc.
- Compensés avec des sommes n’ayant pas supporté l’impôt.
- Visés aux comptes personnels des associés.
* Sont admis par contre en déduction les déficits :
- Compensés avec es sommes ayant déjà supportés l’impôt.
- Compensés avec des n’ayant pas le caractère du bénéfice.

b) Le déficit ne doit pas être remis en cause des redressements fiscaux


ou des sujets de comptabilité.
c) Le déficit reportable ne peut bénéficier qu’au contribuable qui l’a
supporté.
C’est ainsi que ne sont pas en droit de reporter des déficits antérieurs à
leur gestion, sur leurs bénéficies futurs les cessionnaires d’une entreprise.

Sous-section 2 : Délai de report :


Le déficit réalisé au titre d’un exercice donné peut être déduit du bénéfice
de l’exercice suivant. Si ce bénéficie n’est pas suffisant, il est déduit de celui de
l’exercice d’après celui où est apparu le déficit. Passé ce délai de 4 ans, le
déficit ou le reliquat de déficit que l’entreprise n’a pas pu déduire, faute de
bénéfices suffisants est définitivement perdu.
Toutefois, cette limitation du délai de quatre exercices n’est pas
applicable au déficit ou à la fraction du déficit correspondant à des
amortissements régulièrement comptabilisés et compris dans les charges
déductibles de l’exercice.
A noter que l’amortissement des frais d’établissements est soumis à la
limitation dans le temps prévue pour le report déficitaire.
Ainsi, la déduction des déficits reportables doit se faire dans un ordre.
D’abord l’imputation de la part des déficits d’exploitation dont le report est
limité dans le temps, ensuite, l’imputation de la part ou des déficits
correspondants aux amortissements et dont le report n’est pas limité dans le
temps.

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